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par Patrick KAMENKA BAGDAD, 4 août (AFP) - L'extrême gauche irakienne, par le biais du syndicat des chômeurs qu'elle dirige, conteste la coalition sur le terrain social en organisant depuis une semaine des manifestations quotidiennes à Bagdad pour réclamer des emplois ou une "allocation de chômage mensuelle de 100 dollars". "Le syndicat des sans-emploi va faire de plus en plus pression sur les Américains et sur le Conseil de gouvernement transitoire irakien pour obtenir satisfaction", a indiqué à l'AFP Farès Mahmoud, l'un des responsables du Parti communiste ouvrier d'Irak (PCOI), une organisation d'extrême gauche aux ramifications iraniennes, clandestin sous le régime de Saddam Hussein. M. Mahmoud affirme qu'il faut être "réaliste et agir d'abord sur les Américains, car cela est plus efficace, d'autant que (Paul) Bremer a le droit de veto sur le Conseil de gouvernement". A ses yeux, l'actuel exécutif irakien est "une institution futile, car tout le pouvoir se trouve entre les mains de Paul Bremer", le chef de l'administration civile américaine en Irak. Le responsable du PCOI estime à au moins 100.000 le nombre des membres du syndicat des sans-emplois, dont 30.000 à Bagdad, mais il est impossible de vérifier ce chiffre. Il existe, selon lui, des organisations locales de chômeurs à Mossoul et Kirkouk au nord, à Nassiriyah et Kerbala, au sud. "Des soldats et des officiers ont rejoint le syndicat des sans-emplois", s'enorgueillit-il car sur les 400.000 hommes que comptait l'armée de Saddam Hussein, la coalition a décidé d'en garder que 10%. Les autres ont obtenu après des manifestations violentes de recevoir leurs soldes. Le parti affirme avoir créé le 1er mai dernier le syndicat des chômeurs dans un pays qui compte des millions de sans-emploi, depuis la chute du régime le 9 avril. Il affirme que son parti est en train de recréer des syndicats dans plusieurs secteurs, comme les chemins de fer, le secteur pétrolier et l'électricité. Les organisations syndicales officielles de l'ancien régime ont été dissoutes, selon lui. Il assure que les autorités américaines ont donné leur feu vert à la création des nouveaux syndicats. M. Mahmoud appelle à former "un mouvement de conseils, comme des Soviets, pour donner aux Irakiens le pouvoir de décider de leur vie". Un congrès des syndicats est planifié en septembre et un comité préparatoire pour la création des syndicats et des conseils est en cours, selon lui. Par ailleurs, il a indiqué que le PCOI était "opposé à l'occupation américaine de l'Irak et favorable à l'organisation d'une résistance passive". Il a toutefois rejeté les actions de guérilla telles que celles attribuées par les forces américaines à des partisans de Saddam Hussein, affirmant être favorable à des manifestations et des sit-in ainsi que de la propagande via la radio du parti, "la Voix des travailleurs", qui émet quelques heures quotidiennement. Le responsable du PCOI s'en est en outre pris au Parti communiste irakien (PCI) qui, selon lui, "n'est intéressé qu'à avoir un poste dans le Conseil de gouvernement". Le PCI a un représentant au sein de l'exécutif irakien, Hamid Majid Moussa, son secrétaire général depuis 1993. Crée en 1993, le PCOI revendique aujourd'hui, selon ses cadres, "plusieurs dizaines de milliers d'adhérents". Il est proche de l'organisation iranienne du même nom. Son site internet indique que le programme de ce parti "pour un monde meilleur" a été initié par Mansour Hekmat, ancien dirigeant aujourd'hui décédé, et adopté lors du premier congrès du PC ouvrier d'Iran en juillet 1994.
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