Les révolutionnaires
doivent servir le peuple
à propos de la
« polémique sur la grande crise
impérialiste »
- Le " cercle
ouvrier Léo Frankel "
publie en octobre 2021 une brochure " Polémique sur la grande
crise impérialiste" qui
se veut " un
appel à la révolution en menant
premièrement une analyse marxiste de la situation
et, d'autre part, construire, sur la base de ces
connaissances, une perspective de renversement du
capitalisme par les prolétaires organisés
en Parti Communiste qui fait défaut aujourd'hui
dans ce pays. "
- Disons tout de suite qu'il est
difficile " sans parti communiste " de construire quoi que ce soit, y compris
l'analyse
marxiste de la situation, et a
fortiori une
perspective de renversement du
capitalisme, et que se vouloir
un appel
à la révolution
dans ces conditions est aujourd'hui extrêmement
prématuré et vaniteux.
-
- Le but final des
révolutionnaires c'est la société
communiste, une société d'abondance, de
paix, où la santé et la
sécurité du peuple seront
assurées.
- Bien que cette société
ne soit pas réalisable maintenant, et encore moins
" déjà là " dans la
société capitaliste, les
révolutionnaires mettent en accord les actes et
les souhaits affichés, en défendant en
toutes occasions les intérêts du peuple et
afin de l'organiser pour prendre le pouvoir, car le
peuple seul crée l'histoire.
- Lorsque la crise économique,
l'inflation, les dévaluations, la hausse des prix,
le blocage des salaires et des pensions grèvent le
budget des gens ordinaires et appauvrissent le plus grand
nombre au profit d'une poignée de
spéculateurs et de rentiers, les
révolutionnaires se battent pour la hausse des
salaires et des retraites, afin d'organiser les masses
pour la révolution prolétarienne et pour le
socialisme.
-
- Lorsque les pays impérialistes
menacent d'une guerre d'autres pays, d'autres peuples,
les révolutionnaires se battent pour la paix et
contre la guerre, par tous les moyens (tracts,
pétitions, interventions parlementaires,
manifestations, etc. mais aussi toutes les formes
d'action légale et illégale selon la
situation : grève des dockers pour empêcher
les livraisons d'armes, distributions de papillons au
sein de l'armée, guerre de libération
nationale, soutien aux nations et aux peuples
colonisées, guerre de résistance anti
fasciste ou guerre à la guerre et
révolution. Là encore à travers ces
diverses actions les révolutionnaires ont pour
finalité l'établissement du
socialisme.
-
- Et lorsqu'un désastre
écologique ou sanitaire menace la
sécurité ou la santé du peuple,
amplifié voire déclenché par la soif
de profit ou l'incurie criminelle de l'Etat bourgeois,
les révolutionnaires doivent encore se tenir en
première ligne pour organiser l'action collective,
appuyer les mesures de prévention scientifiques,
dénoncer le je-m'en-foutisme de la bourgeoisie.
Là encore les révolutionnaires doivent
d'abord servir le peuple et l'organiser pour la
révolution.
- Sur la question
sanitaire
-
- Le " cercle ouvrier " écrit
:
- " Depuis plus d'un an maintenant
s'opère l'une des plus grande mystification
politique jamais connue. Depuis plus d'un an, la
quasi-totalité de ceux qui se revendiquent
révolutionnaires ont acceptés ce que l'on
nomme le " deal du confinement ". Ce deal revient
à reconnaitre l'existence d'une crise sanitaire
mondiale, et qu'en ces temps pandémiques, la
priorité serait de " tordre le cou " au
coronavirus avant celui du capitalisme, comme si la lutte
de classes pouvait se mettre sur pause selon les
circonstances. Ce deal amène à accepter,
sans ouvertement revendiquer l'union nationale avec le
gouvernement, mais au nom de la " santé de tous ",
d'accepter toutes les offensives politiques contre le
prolétariat (confinement, couvre-feu, etc.) au nom
de la lutte contre le COVID19. "
- Egalement
- " Ce qui est véritablement
nouveau, c'est le confinement mondial (le " lock-down "
comme l'on appelé les commentateurs anglophones).
C'est donc un point de vue purement impérialiste,
engendré par le développement inégal
des nations, que de considérer que le monde doit
tourner autour de la " lutte " contre la pandémie
actuelle et qu'en elle réside la contradiction
principale de notre temps, pour tous les pays du monde.
"
-
- Rappelons d'abord, pour couper court
à certaine comparaison frauduleuse reprise
innocemment par le " cercle ouvrier ", que les accidents
du travail et les accidents routiers ne sont pas
contagieux, contrairement à une
épidémie. Quand celle-ci s'abat sur une
cité, si rien n'est fait elle est menacée
dans son existence.
- L'expérience historique des
peuples face aux épidémies a montré
la nécessité d'isoler, soigner et vacciner,
et cela indépendamment des gouvernements et des
modes de production..
- Et ce qui est véritablement
nouveau c'est que la mondialisation des échanges
économiques fait de l'épidémie une
pandémie dont aucun pays ne peut s'isoler. Quant
à l'impérialisme et
l'inégalité des nations, il ressort que
l'avenir de cette pandémie dépend du pays
le plus faible, quelle que soit la puissance et le nombre
de vaccins des pays impérialistes.
-
- Deux voies face au
virus
-
- Le PCC n'a jamais pris à la
légère la mise en danger du peuple chinois.
Alors que l'épidémie, déjà
aussi présente aux USA et en Italie, la Chine
Populaire fut le premier pays à identifier puis
établir le génotype du virus. Dès
que la transmission d'humain à humain fut
assurée la bataille contre le virus
commença. Le même jour Agnès Buzyn
prétendait " Le risque
d'importation depuis Wuhan est quasi nul. Le risque de
propagation du coronavirus dans la population est
très faible. "
- Xi Jinping déclarait le 24
janvier " la situation est grave ". Le même jour
trois cas étaient déclarés en
France.
- Dès le lendemain un
hôpital se construisait, puis un second, en dix
jours chacun. Des mesures très strictes
étaient prises pour confiner la population,
alimenter tous les habitants, désinfecter les
lieux publics, prendre la température des
passants, protéger les personnels en contact avec
le public. Les comités de quartier dirigés
par le PCC assuraient l'approvisionnement et
l'enquête sur la santé des habitants, des
hôpitaux de campagne furent organisés dans
les lieux publics pour soigner les cas légers, le
développement de vaccins fut mis en route et 40
000 soignants dépêchés à
Wuhan.
-
- Le 30 janvier, l'OMS
décrétait l'urgence sanitaire mondiale.
- Le 26 février Aurore Berger,
porte-parole de LREM déclarait "on est extrêmement
prêts " …il n'y a "
pas de raison de céder
à une quelconque panique ", alors que les stocks de masques avaient
été détruits. Le même jour un
match se déroulait à Lyon en
présence de 3000 supporters italiens, alors que
plusieurs municipalités de Lombardie
étaient déjà en quarantaine.
- Le 7 mars Macron, fanfaronnant comme
Trump, déclarait " La
vie continue. Il n'y a aucune raison, mis à part
pour les populations fragilisées, de modifier nos
habitudes de sortie ".
- Le 15 mars Jean Michel Blanquer
défendait sur France Info le principe criminel de
l'immunité
collective. Selon Agnès
Buzyn " tous les
experts " parlaient alors de "
grippette ". Le 26 janvier elle déclarait face
à la presse qu'il ne fallait " surtout pas "
acheter des masques en pharmacie, d'ailleurs "
totalement
inutile " pour les non-malades
et assurait que " des dizaines
de millions de masques "
étaient en stock. L'exécutif martelait
l'inutilité du masque, l'inefficacité des
mesures de température, rejetait le suivi sur
mobile et ironisait sur la désinfection des rues.
Pour ne pas créer de psychose le personnel des
hôpitaux et les médecins était
incité à ne pas porter le masque.
- Alors que les hôpitaux
étaient saturés en Italie, et sur
décision du Conseil Constitutionnel, du supporter
d'Al Nosra Laurent Fabius et de Gérard Larcher,
décision par ailleurs approuvée par tous
les partis, les élections municipales furent
maintenues sans port du masque, Le virus se
répandit comme un raz-de-marée jusque dans
des villages d'une centaine d'habitants.
- La fermeture des lits
d'hôpitaux s'est poursuivie en pleine
épidémie : 118 000 lits depuis 1996, dont
plus de 5700 en 2020, en même temps qu'une centaine
d'hôpitaux et la suppression de 60 000 postes en
dix ans, que la CGT dénonçait à la
mi-mars.
- Alors que la Chine Populaire
déploie à chaque rebond de
l'épidémie le principe zéro covid,
teste systématiquement toute la population
concernée, isole et soigne les malades, en France
le 18 mars 2020, Edouard Philippe a rejeté le
dépistage systématique, laissant les tests
à la convenance personnelle, dilapidant ainsi
l'argent de la sécu pour l'équivalent de
deux fois un test collectif, mais en pure perte. Puis ils
sont devenus payants de sorte que le seul moyen de
mesurer l'ampleur d'une recrudescence reste
l'encombrement des hôpitaux, l'épuisement du
personnel soignant, tandis que les plans blancs viennent
annuler les opérations programmées.
- Contrairement au " zéro covid "
la voie adoptée par la bourgeoisie consiste
à repousser les pics, c'est-à-dire vivre
avec l'épidémie en laissant l'hôpital
se débattre contre la noyade, et faire subir au
peuple les conséquences.
- L'incohérence et l'incurie
sanitaires criminelles ne sont pas fortuites. Elles
relèvent du capitalisme lui-même et elles
doivent être combattues à ce titre.
-
- Elus et révocables ou bien
" responsables mais pas
coupables "
-
- A Wuhan, 337 fonctionnaires furent
sanctionnés pour avoir relâché leur
devoir dans la lutte contre le coronavirus, le maire
ainsi que le dirigeant local du PCC limogés. Et la
police de Wuhan dut présenter ses excuses à
la famille de Li Wenlian, proclamé héros du
4 mai.
- Lors du sursaut
d'épidémie en décembre 2021 à
Xi'an, 26 personnes et quatre organisations locales du
PCC ont été sanctionnées, dont 10
pour non-respect strict des protocoles et leur gestion
chaotique qui a entraîné la contamination du
personnel travaillant dans un hôtel de quarantaine
pour voyageurs d'outre-mer, et obligeant à tester
12 millions d'habitants à plusieurs reprises. Le
29 décembre à Jiangxi, ceux qui avaient "
mis en péril les
règles anti-covid " ont
été humiliés publiquement.
-
- En France, le 16 mars à la
veille du second tour qui fut reporté,
Agnès Buzyn démissionna " en raison de la situation
sanitaire " et déclara
" je savais que la vague du
tsunami était devant nous ". Sa mise en examen le 10 septembre pour "
mise en danger de la vie
d'autrui ", assortie d'un
placement en tant que témoin assisté dans
une enquête pour " abstention volontaire de combattre un
sinistre ", créait un "
précédent
dangereux " selon Aurore
Berger. Laurent Berger patron du syndicat jaune CFDT
craignait lui aussi une " dérive de la
démocratie ".
- Elle est promue " pour son action contre le Covid " chevalier de la légion d'honneur au
1er janvier 2022.
-
- Un " deal " du confinement
?
-
- Depuis le début de
l'épidémie l'apparente incohérence
des mesures prises par l'exécutif reflète
les contradictions entre les exigences des lobbies
capitalistes et les jeux d'influence électoraux.
Des mesures annoncées sont retirées suite
aux pressions de groupes d'intérêts et le
déroulement de la campagne électorale
bénéficie de dispenses par rapport aux
règles de protection sanitaire.
- L'incurie sanitaire n'est pas une
simple " mauvaise
gestion ". Elle signifie au
sens strict se foutre du
peuple. Elle reflète le
mépris de classe pour les masses, la
priorité au profit capitaliste, et leurs
conséquences criminelles ont plombé le
bilan de plus de 120 000 morts dans notre pays à
ce jour.
- Le 13 avril 2020, Roux de
Bézieux prétendait faire travailler plus
après le déconfinement, et Agnés
Pannier Runacher, Secrétaire d'état
auprès du ministre de l'économie et des
finances, assurait le 10 mars 2020, " c'est le moment de faire des bonnes affaires en
bourse aujourd'hui ".
- Le confinement de mars à mai
2020 a entraîné l'appauvrissement d'un quart
des ménages dont 7 % ont dû s'endetter
(INSEE 14/10/2020), frappé les plus pauvres et les
jeunes, et prioritairement les précaires, ce qui
est une conséquence directe, non pas des
méfaits d'une mesure sanitaire, mais des
contradictions du mode de production capitaliste. En 2020
également, le redoux hivernal suivi d'un gel
précoce a détruit les fruits dans plusieurs
régions, ce qui a privé de revenu les
producteurs, mais aussi tous les saisonniers. Mais cette
situation est possible à cause du système
capitaliste, par exemple à l'impossibilité
pour les arboriculteurs de s'assurer
systématiquement.
- De même la crise sanitaire
s'est combinée à ces contradictions ainsi
qu'à la guerre froide initiée par Trump et
poursuivie par Joe Biden, mais également à
l'arrêt de centrales nucléaires, en
désorganisant les échanges mondiaux, en
créant la pénurie de certaines
marchandises, accroissant les dettes, l'inflation et une
grave hausse des prix.
- Mais au fond, tandis que la presse
bourgeoise reprenait tous les mensonges
déversés par Trump sur la
véracité des chiffres en rêvant d'un
" Tchernobyl chinois
", les USA laissaient le virus
se propager chez eux, comptabilisant plus de 820 000
morts au 1er janvier 2022, contre moins de 5000 en Chine
Populaire, et 8300 à Cuba malgré l'embargo
US sur les médicaments.
-
- Le chauvinisme vaccinal frappe ses
auteurs
-
- Les pays impérialistes ont
accaparé les vaccins et cumulé les
injections au détriment des pays pauvres, dont 7%
seulement ont reçu une dose. Les USA ont
détruit 15 millions de doses qu'ils avaient
gardées " en réserve " et 240 millions de
doses détenues par les USA et leurs partenaires
sont près d'expirer. A l'exception de trois
fabricants chinois (Sinovac Biotech, Sinopharm Group,
Clover Biopharmaceuticals) et Johnson & Johnson, qui
ont accepté d'assumer les risques juridiques, de
nombreux fabricants des vaccins ont exigé que les
pays paient les risques des effets secondaires, de sorte
que l'exécutif ici a inventé plusieurs
stratagèmes pour imposer le vaccin sans le rendre
obligatoire. Pour le même mobile, l'accès
aux vaccins est limité pour près de 167
millions de migrants.
- Le 22 décembre au Nigeria plus
d'un million de doses Atra Zeneca périmées
ont dû être détruites. Faisal Shuaib,
chef de l'Agence nationale de développement des
soins de santé primaires du Nigeria, a
condamné que " Nous
avions des pays développés qui se
procuraient ces vaccins et les accumulaient. Au moment
où ils étaient sur le point d'expirer, ils
les ont offerts en don ". Le
Malawi a brûlé près de 20 000 doses
de vaccin périmé en mai et la
République démocratique du Congo a
renvoyé en avril 1,3 millions de doses pour le
même motif. De sorte que de nombreux pays en
développement non seulement ne reçoivent
pas l'aide dont ils ont tant besoin, mais doivent
également devenir des " usines de traitement des déchets de
vaccins à grande échelle " pour les États-Unis et
l'Occident.
-
- A l'inverse, la Chine Populaire
accusée de pratiquer une " diplomatie vaccinale
" a fourni plus de 180 millions de doses -
synchronisées à la fabrication nationale -
à 53 pays africains et à la Commission de
l'Union africaine. À ce jour, la Chine a fourni
près de 2 milliards de doses de vaccins COVID-19
à plus de 120 pays et organisations
internationales. C'est le plus grand fournisseur mondial
de vaccins à l'étranger.
-
- Mais l'accès aux vaccins des
migrants ou des pays pauvres n'intéresse pas le "
cercle ouvrier " :
- " Parmi les
défenseurs de gauche du confinement, il a souvent
été argumenté comme devant servir de
caution à sa légitimité, que
l'épidémie touchait principalement les
immigrés. Bien sur une telle affirmation est
totalement démagogique du même style que
lorsque le sort des immigrés est mis en avant pour
inciter à voter lors des élections
nationales pour le candidat qui se tiendra en face de Le
Pen. Une telle affirmation est bien entendu aussi
ridicule que si l'on se fatiguait à argumenter que
l'épidémie tue plus de pauvres que de
riches. Ce qui revient tout simplement à perdre
son temps à rappeler qu'il y a plus de pauvres que
de riches dans le monde "…
- Et encore moins l'exigence d'un
vaccin " bien commun de l'humanité " :
- " la science
aujourd'hui ne sert pas l'humanité, il n'est pas
simplement question du brevet des vaccins anti-covid, car
même publics, la plus-value
générée dans le process de
production serait accaparée de manière
privée, comme cela est le cas pour toutes
marchandises dans le capitalisme, produit ou pas de
manière ''public'' ".
- Conclusion l'humanité devrait
rejeter les vaccins puisque les labos en font leur
beurre. Et réclamer un
vaccin bien commun de l'humanité serait donc a fortiori faire le jeu du capital
puisque les profits seraient encore plus grands.
-
- Or la mondialisation a produit
ceci que l'avenir de la pandémie dépend en
dernier ressort du pays sanitairement le plus faible, et
comme un boomerang le chauvinisme vaccinal
impérialiste a causé dans les pays
démunis des variants insensibles aux vaccins, qui
reviennent infecter les métropoles occidentales
à grande échelle et prolonger la
pandémie.
-
- Contrôle sanitaire ou
policier ?
-
- "CETC propose une
application croisant différentes bases de
données afin de permettre aux utilisateurs
d'identifier les personnes à risque avec
lesquelles ils auraient pu être en contact dans un
environnement personnel, professionnel, ou même
dans les transports..."
- Ce qui deviendra
chez nous "Stop Covid" puis " Tous Anti-Covid ", et enfin
le Passe policier. C'est l'émergence de ce qui,
des années en arrière aurait
été évoqué seulement dans les
oeuvres de sciences-fictions. Sous prétexte
sanitaire, on se dirige vers le flicage
généralisé de la
quasi-totalité des individus de la planète
".
- Rappelons que l'application
utilisée en Chine permet à chaque
utilisateur de savoir si une zone présente un
risque ou d'informer son voisinage si lui-même
constitue pour autrui un danger d'infection. Or cette
méthode permettant de se protéger
soi-même et de protéger les autres n'a pas
été retenue ici, parce que jugée
trop intrusive, et remplacée par le " Tous
anti-covid " qui permet seulement de savoir si une
personne a réalisé des tests ou si elle est
vaccinée. Et c'est cette dernière
application qui est contrôlée ici soit par
la police soit par des employés dans un lieu
public.
- Affirmer "Sous prétexte sanitaire, on se
dirige vers le flicage généralisé de
la quasi-totalité des individus de la
planète " est
mensonger.
- Qu'une société puisse
savoir qui est contagieux est qui ne l'est pas dans une
épidémie ne constitue pas un
flicage répressif mais une
nécessité vitale. Et ceux qui veulent
échapper à cette surveillance mettent en
danger la santé d'autrui. Il faut à un
moment donné s'interroger sur les
conséquences des déclarations d'un groupe
qui se dit " révolutionnaire " mais qui
défend face à une épidémie le
droit pour un contagieux de circuler dans un lieu public,
sans aucun contrôle ni condition. Ce comportement
ne diffère en rien de celui des Proud Boys de
Trump qui défendaient leur " liberté " les
armes à la main.
-
- Que doivent faire les
révolutionnaires ?
-
- Soit dénoncer la "
dictature du
masque ", la " dictature vaccinale
" comme les fascistes, ou comme le " cercle ouvrier " une
" grande
mystification politique " et
nier l'existence d'une crise sanitaire mondiale.
- Soit se battre par tous les moyens
pour préserver la santé et la
sécurité du peuple, face au virus et face
à la rapacité, à l'hypocrisie et au
cynisme des capitalistes, relier la crise sanitaire
à la crise économique, à la hausse
des prix, à la nécessité de la
révolution prolétarienne et du socialisme,
s'opposer à la guerre des USA et de ses
alliés.
- Les révolutionnaires doivent
servir les intérêts du peuple, la
santé collective, et non rejoindre la chorale de
la petite-bourgeoisie pleurant sa liberté
individuelle menacée.
_____________________
- Sur " l'orchestration de la crise
" : qui détruit les forces productives
?
- Selon le " cercle ouvrier ",
" Quant
à la décision de la Chine
impérialiste d'orchestrer ce grand lock-down, en
voici les raisons :
- C'est sa
réponse à la crise de surproduction pour
assainir le capital par la destruction forcée des
forces productives. Par effet domino, elle a
entrainé toutes les nations industrielles dans son
orbite. Toutes devaient imiter la Chine par
nécessité, afin de faire face à la
crise de surproduction la plus spectaculaire de notre
histoire. "
- " Le confinement
fut une mesure politique pour affaiblir ses principaux
concurrents et visant à se repartager les
marchés, cette crise intervenant dans le contexte
d'une nouvelle révolution industrielle où
qui ne se plie pas à la productivité
suscitée par le numérique et les nouvelles
technologies sera refoulé en tant que grande
puissance. Le confinement chinois s'inscrit dans une
vision stratégique d'offensive de
l'impérialisme, c'est une forme de la guerre
économique dans le but de repartage du monde
(c'est-à-dire des marchés, des
sphères d'influences). "
-
- Dans une économie
mondialisée caractérisée par la
division du travail, l'arrêt d'une phase du process
de production ne résout pas la surproduction d'un
pays. Il accentue la surproduction en amont et provoque
la pénurie en aval.
- Prenons les chiffres de 2020.
- Wuhan est une ville de
sidérurgie qui fabrique produit 60 % des rails de
chemins de fer à grande vitesse, également
la high tech, allant des microprocesseurs à la
biomédecine.
- C'est aussi un centre majeur de
l'industrie automobile où a été
fondée Dongfeng, qui comprend dix usines de
production de voitures, et 500 équipementiers, et
de nombreux fabricants étrangers.
- Le confinement de Wuhan a donc
temporairement bloqué la construction des voies
ferrées, secteur toujours en investissement et en
développement, tant en Chine qu'en Afrique, et qui
n'a nul besoin d'être entravé et encore
moins détruit. Au contraire, La section du chemin
de fer à grande vitesse Anqing-Jiujiang a
été récemment mise en service,
portant le réseau de chemins de fer à
grande vitesse à plus de 40 000 km et la longueur
totale du réseau ferré a plus de 150 000
km.
- En 2020 la production de
véhicules en Chine a diminué de 10% dans
les premiers mois de 2020. Après son redressement
la baisse annuelle a été limitée
à 2 %.
- La Chine s'est donc empressée
de rattraper le retard, et malgré la
pandémie c'est l'Asie qui a produit le plus de
véhicules avec 57 % de la production mondiale, et
une baisse de la production de 10 % seulement,
comparée à l'Europe -21 %, au trio Mexique-
Canada-USA (NAFTA) - 20 %, à l'Amérique du
sud - 30 %, dont - 32 % au Brésil, et au continent
africain - 35 %.
- Par contre la baisse des ventes en
occident se poursuit et s'aggrave tandis que le parc des
véhicules chinois est loin d'être
saturé, parce que le prix des voitures en occident
a augmenté de 16% entre 2011 et 2019 et d'autant
entre 2018 et 2021. En France où la baisse des
ventes est la plus remarquable, " Le prix de vente moyen d'un véhicule
neuf s'élève à 26 000 euros alors
que le salaire moyen n'est que de 2 500 euros nets par
mois " (observatoire
Cetelem).
- Les coûts ont bondi notamment
à cause des modèles " écologiques "
et de la pénurie de circuits
intégrés, et l'âge moyen du parc est
passé de 7,5 ans en 2000 à 10,8 ans en
2020.
-
- La pénurie des puces qui
entrave toujours la production mondiale de
véhicules a trois causes :
- - La crise coronavirus en Asie du
sud-est et le variant delta, étant donné
qu'une grande partie des usines sont installées au
Vietnam, en Malaisie, en Thaïlande ou en
Indonésie. La plus grande partie des puces
fabriquées en Chine se trouve à Taïwan
chez TSMC, pour la moitié des parts mondiales.
- - L'augmentation de la demande des
puces à cause des confinements et du
télétravail
- - Le blocus exercé par
l'impérialisme US sur l'utilisation des brevets
US, sous prétexte d'une possible utilisation
militaire par la Chine.
-
- Sur ce dernier point, il ressort que
ce sont les USA qui font des pieds et des mains pour
entraver le développement technologique de la
Chine, afin de préserver le monopole mondial des
GAFAM. Mais le " cercle ouvrier " est indifférent
à la domination hégémoniste des
USA.
-
- Qui est donc " dans une vision
stratégique d'offensive de l'impérialisme ?
"
-
- En ce qui concerne le "
partage du
monde ", ce sont les pays
impérialistes qui ont par pure cupidité
déplacé leur production en Asie du sud-est,
et plombé eux-mêmes leurs balances
commerciales. On se souvient du slogan " America first "
et du protectionnisme de Trump, destiné à
réindustrialiser le USA et contenir la Chine. La
réindustrialisation n'a pas vraiment eu lieu, et
compte tenu de l'interpénétration du
commerce international, sa guerre commerciale s'est
retournée contre les industriels US
délocalisés en Chine d'une part, et de
l'autre contre les consommateurs américains qui
ont dû payer la hausse des droits de douane.
-
- Le " cercle des ouvriers " insinue
que l'épidémie est arrivée à
Wuhan à point nommé dans une période
de vacances, "
Si nous étions complotistes, nous dirions que
jamais virus n'a été aussi soucieux de la
bonne marche de l'économie ! "
- Et que dans le seul but d'assurer la
concurrence la Chine a voulu reprendre son
activité le plus tôt possible, mais cite
"Les secteurs
essentiels à la subsistance de la population sont
priorisés et les entreprises concernées
sont appelées à reprendre leurs
activités immédiatement. Il s'agit
notamment de chaines d'approvisionnement logistiques, de
la production et la vente de nourriture et de
matériel médical, de la production
énergétique ou encore des "grands projets"
de construction."
- Il est clair que les secteurs essentiels à la
subsistance de la population
n'ont rien à voir avec la concurrence
internationale dont le " cercle ouvrier " accuse la
Chine. Le " cercle ouvrier " ne cite d'ailleurs aucune
date et pour cause, mais la reprise partielle de
l'activité industrielle s'est effectuée le
11 mars, c'est-à-dire alors que les entrées
en hospitalisation étaient tombées à
15 pour toute la Chine et à moins de 100 depuis le
6 mars. Ce n'est pas la concurrence internationale qui a
donné le signal de la reprise mais bien la
maîtrise et la fin de
l'épidémie.
-
- Non seulement la Chine n'avait aucun
intérêt à pratiquer volontairement un
lock-down à Wuhan, mais elle a relancé
rapidement la production partout où elle le
pouvait, et cherché d'autres voies pour sa
production. Alors que toutes les grandes économies
ont été en récession, celle de la
Chine a été de 2,3 %.
- La Chine Populaire n'avait aucun
besoin de confiner ses industries, alors qu'elle vient de
lancer la Ceinture et la Route de la Soie.
- Lorsque ses exportations ont
été entravées par la guerre
commerciale de Trump, elle a développé le
concept de double circulation, associant l'ouverture
commerciale et le développement du marché
intérieur.
- Et face au blocus US sur les puces, y
compris les machines à graver, la Chine a
massivement investi afin de se rendre indépendante
dans ce domaine.
- C'est la Chine qui continue de tirer
l'économie mondiale vers le développement.
Prétendre qu'elle aurait voulu la destruction forcée
des forces productive est un
mensonge absolu.
-
- " La bourgeoisie
chinoise a aussi son grand "problème de la main
d'œuvre". Contrairement à la France et à
l'Allemagne par exemple, elle possède encore de
nombreuses usines concentrant des dizaines de milliers de
prolétaires. Or, dans la bataille pour la
domination des nouvelles technologies, elle est
engagée dans une automatisation toujours plus
importante de son économie. Le résultat
doit nécessairement être la création
d'une surpopulation ouvrière ne trouvant plus
à s'employer...mais sur laquelle le régime
braque milles yeux numériques, exerce un
contrôle policier très efficace (Ce que
veulent imiter nos bourgeois français).
"
- Le principal problème de main
d'œuvre de la Chine Populaire n'est pas la surpopulation
ouvrière mais le vieillissement de la population,
qui fait suite à la politique de l'enfant unique,
et contre lequel elle encourage les familles de trois
enfants. D'autre part créer du chômage irait
directement à l'encontre de la double circulation
et du développement du marché
intérieur.
- Au contraire, le " contrôle
policier " et la prétendue " surpopulation
ouvrière " n'ont nullement empêché la
hausse régulière des salaires, aujourd'hui
plus élevés que ceux de l'Europe de l'Est.
De 2003 à 2013, le salaire moyen a
été multiplié par 4,5 afin
d'accroître la consommation intérieure. Le
salaire moyen en 2021 est supérieur à 900
€.
- La Chine Populaire veut se
développer pour sortir son peuple de la
misère, et les USA s'y opposent parce que leur
domination impérialiste est en
péril.
- En accusant spécifiquement la
Chine Populaire d'une " logique
offensive de
l'impérialisme ",
le " cercle ouvrier " inverse l'agresseur et
l'agressé, et se situe
délibérément dans le camp des
néocons les plus bellicistes.
-
- Les pays impérialistes
n'ont pas suivi " l'orbite de la Chine " et ils en
pâtissent
-
- Contrairement aux pays
impérialistes, la Chine Populaire confine
strictement et uniquement les zones infectées, et
non l'ensemble du pays de façon
relâchée.
- Rappelons que le confinement de la
Chine, limité à Wuhan, n'a pas
été imité par les pays capitalistes,
qui ont soit confiné tout leur pays comme la
France, soit refusé de le faire.
- Et les résultats parlent
d'eux-mêmes :
- Au Brésil les confinements ont
été organisés par des gouverneurs
locaux contre la volonté de Bolsonaro et ses
manifestants. Aux USA Trump et ses sbires se sont aussi
opposés au confinement, exclu au niveau national.
En Inde où l'infrastructure médicale est
très faible, le premier confinement s'est traduit
par un exode massif vers les campagnes car tout
était fermé ; puis le rassemblement du Kumb
Mela au bord du Gange a été maintenu, ainsi
que les meetings électoraux et les matchs de
criquet.
-
- " De
manière générale, si tant est qu'on
soit honnête, il faut reconnaître qu'il n'y a
aucun lien de causes à effets entre le nombre de
morts du coronavirus dans les différents pays et
le type de mesures prises ou pas pour enrayer
l'épidémie. "
- Le " cercle ouvrier " ment
effrontément. Les pays où le nombre de
morts a été le plus élevé
sont les USA, le Brésil et l'Inde. Respectivement
826 000, 619 000 et 481 000 : ce sont ceux où les
morts ont été jetés dans des fosses
communes, à New York, à Manaus, à
Bangalore.
-
- Il est symptomatique que le " cercle
ouvrier " accuse la Chine d'avoir voulu " la destruction forcée
des forces productive",
là où le nombre de morts a
été le plus faible, là où les
mesures sanitaires ont été les plus
strictes, où la mobilisation du PCC et des
comités de quartier a permis d'organiser
l'approvisionnement de 11 millions de citadins, de
soigner les malades, de tester tous les habitants, et de
redémarrer en bon ordre la machine
économique.
- Mais inversement le " cercle ouvrier
" ne dit pas un mot de la gestion macabrement
caricaturale de Trump, soutenu par des bandes fascistes,
et dont le nom ne figure nulle part dans le texte
d'ailleurs, à la tête de la première
puissance impérialiste du monde, imposant son
hégémonie à tous et initiateur de la
guerre commerciale ouverte avec la Chine.
- Le " cercle ouvrier " accuse la Chine
d'avoir voulu détruire les forces productives.
Trump l'avait accusée d'être responsable de
la pandémie au lieu de prendre les mesures de
protection sanitaire chez lui, et il réclamait des
indemnités pharaoniques pour les
dégâts causés par lui-même.
Lorsque l'épidémie s'est
déclenchée il a déclaré "
quoi qu'il arrive, nous sommes
totalement préparés ".
- Dès 2017 Donald Trump a fait
sauter la loi Dodd-Frank de surveillance des banques, et
initié un tournant protectionniste dont le "
cercle ouvrier " ne parle nulle part. Puis l'année
suivante déclenché une guerre commerciale
avec la Chine, qui l'en a dissuadé jusqu'au bout
en répétant qu'elle serait nuisible
à tous. Tous les alliés des USA ont
pâti de ses frasques et finalement la guerre
commerciale a échoué comme la guerre contre
le covid.
Qui détruit les forces
productives, et qui protège " l'homme, le capital le plus
précieux " ?
- Comme Trump et son successeur, le "
cercle ouvrier " inverse les responsabilités,
affirme qu'il faudrait au ratio du nombre d'habitants aux
USA " relativiser ses 561 000 morts du Covid 19
" en mai 2021 et - pour ce qui
concerne la crise économique - ne parle nulle part
de la guerre commerciale des USA contre la Chine,
déjà durement payée par les
consommateurs et les paysans américains.
- " puisque la crise
est décrite comme étant ''sanitaire'', il
faudrait en conclure que si le système de soins
français avait été doté de
suffisamment de lits et de moyens divers pour la
santé, la France aurait été
épargné par la crise mondiale. Les
réformistes en tout genre (même ceux avec un
vernis révolutionnaire comme Révolution
Permanente, PCOF, etc.) ont osé revendiqués
des lits dans les hôpitaux comme une perspective
politique de sortie de crise ! "
- Le " cercle ouvrier " s'est bien
gardé de réclamer des lits d'hôpitaux
pour ne pas tomber dans le réformisme, en
rappelant que les cotisations sociales servent à
" financer
notamment la santé de la classe ouvrière.
Ceci dans le strict intérêt du capitalisme :
celui de faire en sorte que chaque ouvrier puisse
continuer de travailler et donc qu'il ait pour cela la
force physique pour permettre la création de
plus-value "
- Que faut-il comprendre par là
? Que la préservation de la santé des
masses sert " le strict
intérêt du capitalisme " ?
-
- Ici le " groupe ouvrier " touche
le fond. Son appel à la
révolution n'est qu'une
pantalonnade qui révèle sa nature
essentielle, nullement " ouvrière " mais
anti-ouvrière, pro hégémoniste, et
réactionnaire.
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- Editions
Prolétariennes le 5 janvier 2022
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