Les jeunes ne sont pas dangereux mais ils sont en dangers !

La police a montré un silence méprisant face au drame de la mort des deux enfants à Clichy. La police ose aussi affirmer que le gazage d'une mosquée occupée par des croyants en prière est une erreur de tir. Les propos intolérables des autorités de l'État et du Ministre de l'intérieur, les provocations verbales guidés par les calculs politiciens insensés mais ciblés ont mis le feu aux quartiers populaires et ouvriers, comme un détonateur de la révolte de la jeunesse. Il a été question d'envoyer la troupe militaire pour mater cette révolte spontanée mais prévisible, et certains très proches du FN ont même parlé de guerre civile. La troupe contre des jeunes désabusés, floués, abandonnés par un système capitaliste de plus en plus féroce, les travailleurs et les syndicalistes que nous sommes ont le devoir d'apporter soutien et solidarité.

Premières victimes des lois de la dictature du capital, victimes de toutes les humiliations, de la brutalité policière, des contrôles au faciès, du racisme, privés d'emplois ou exploités dans des emplois précarisés, les jeunes des quartiers populaires et ouvriers expriment leur révolte de manière spectaculaire car ils n'ont pas d'autre moyen de se faire entendre.

Premières victimes des orientations scolaires qui les amènent dans les voies saturées, les gouvernements aux ordres des diktats patronaux les ont privés de droits et de respect de la dignité. La violence des affrontements de ces quinze derniers jours répond à la violence sociale insupportable, ce qui rend quasiment légitime cette révolte des quartiers populaires. C'est une réaction politique face à une politique libérale oppressante pour tous les travailleurs de notre classe, celle des exploités permanents du système capitaliste. La main qui met le feu et la même que celle qui veut désormais l'éteindre, et pourtant, aucun de ces pompiers pyromanes n'est condamnés.

Le résultat de cette révolte est la situation décrite et dénoncée par la CGT entre autres depuis des années. Et notre combat quotidiennement contre les inégalités, la casse des droits et la mise en précarité subie pour des milliers de travailleurs a laissé les gouvernements de marbre, sourds et aveugles…et c'est cette jeunesse, courageuse et déterminée qui par sa révolte, semble avoir réveillé quelques consciences...ce qui légitime donc cette révolte. Quel que soit le gouvernement en place, de droite comme de gauche, la ghettoïsation des quartiers populaires a un arrière goût amer des rancoeurs colonialistes et maintenant certains osent s'étonner de voir des populations issues de l'immigration, dire " ç'a suffit ", mais qu'ils se rappellent des mouvements des chômeurs de 1997-98, c'était déjà les mêmes qui refusaient la mort sociale programmée .

Notre Union Nationale des Syndicats CGT de Cegelec tient à affirmer sa solidarité la plus forte à tous ceux des quartiers populaires dont les biens ont été détruits mais nous leur disons que ce sont patronat et État, qui sont responsables de cette situation.

La jeunesse des quartiers populaires veut être écoutée et respectée, elle veut être reconnue dans sa dignité et pouvoir vivre dans l'égalité et le respect.

C'est une exigence politique et sociale à laquelle il est nécessaire d'apporter des réponses politiques et économiques à la hauteur des besoins réels de cette jeunesse.

Des centaines de jeunes ont été interpellés et arrêtés par les forces de police et jugés à la va vite par des juges aux ordres, nous exigeons leur libération immédiate.

De nombreux quartiers populaires ressemblent aux années noires de notre histoire et font l'objet d'un couvre feu sous occupation militaire et policière par des milliers de CRS et gardes mobiles... Nous exigeons l'évacuation sans délai de ces forces de répression et d'occupation.

Des policiers ont insulté, de manière ignoble et intolérable, des travailleurs en lutte sans raison autre que pour leur couleur de peau (RTL), d'autres ont été violemment passer à tabac devant des caméras (France 2).

Ces policiers doivent être radiés et lourdement condamnés et non pas jugés à la manière bushiste d'Atlanta.

Il est aussi indispensable de faire la lumière complète et de dire la vérité sur les évènements qui ont déclenché la révolte. Une commission d'enquête indépendante et des excuses officielles doivent être données par les autorités responsables.

Notre Union Nationale des Syndicats CGT de Cegelec exige la mise en place de mesures concrètes et prioritaires contre la précarité.

Notre Union Nationale des Syndicats CGT de Cegelec exige la création d'emplois stables et correctement rémunérés.

Notre Union Nationale des Syndicats CGT de Cegelec exige la mise en place des mesures concrètes et prioritaires pour offrir à tous des conditions de logement décentes avec des loyers indexés à hauteur de 10% maximum des revenus.

Notre Union Nationale des Syndicats CGT de Cegelec exige une politique résolue de lutte contre toutes les discriminations

Nous invitons à mettre en place toutes les forces nécessaires pour la convergence des luttes et des actions, en vue de faire céder gouvernement et patronat.

Gouvernement et patronat qui ne font que pour leur classe !

Quartiers populaires et travailleurs ne doivent faire qu'une classe pour riposter à leurs provocations et obtenir nos légitimes revendications !

UNIS, DEBOUT, DETERMINES !

Adopté le 10 novembre 2005