Déclaration des EP (le 27 mai 2022) : LE KKE TRAHIT LA LUTTE CONTRE L'HEGEMONISME US

LE KKE TRAHIT LA LUTTE CONTRE L'HEGEMONISME US

Dans le mouvement communiste international et sur la question de la lutte contre l'hégémonisme US, le KKE s'oppose frontalement à la lutte menée par le KPRF et le PCC contre l'hégémonisme US, au moment où le conflit a pris la forme de la guerre ouverte contre la Russie et de la guerre hors limites contre la Chine Populaire.

1 - Le KKE déforme la notion de monde multipolaire

" la position selon laquelle la coexistence de nombreux "pôles" internationaux où un pôle contrôlera l'autre, aboutissant à un "monde pacifique", est complètement désorientante pour les peuples. Il masque la réalité. Il entretient l'illusion qu'il peut y avoir un impérialisme "non agressif", un capitalisme dit "pacifique". "

La fin de la domination hégémonique des USA et son remplacement par un monde multipolaire aboutira à une situation où aucun des anciens impérialismes ne peut remplacer les USA. Cela ne signifie pas que le capitalisme cessera d'être agressif, ceci est une pure invention du KKE.

Si cette situation " désoriente " le KKE cela signifie qu'il ne tient pas compte de la réalité et qu'il a lui-même perdu le nord.

2 - Le KKE révise l'histoire du front uni mondial antifasciste et la nature du fascisme

" l'importance capitale de l'évaluation du KKE résultant de l'étude de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Que cette guerre était impérialiste et injuste pour les puissances capitalistes fascistes ainsi que pour les pays capitalistes "démocratiques", qu'ils ont eux aussi commis de grands crimes contre l'humanité, comme le bombardement nucléaire d'Hiroshima et de Nagasaki. "

Cette présentation est profondément erronée. D'une part il a réellement existé un front uni mondial anti fasciste parce que la principale contradiction mondiale se situait entre fascisme et anti fascisme. Staline et le PCUS ont insisté à plusieurs reprises pour que les pays impérialistes se joignent à la lutte contre le nazisme. Comme aujourd'hui le PCC met l'accent sur les oppositions entre l'hégémonisme US et les pays du second monde.

D'autre part la nature impérialiste des pays capitalistes n'a jamais cessé et s'est manifestée à plusieurs reprises, mais elle est restée secondaire jusqu'à la défaite des nazis. A la Libération ces pays se sont déchaînés contre l'émancipation des peuples, c'est-à-dire que la contradiction principale dans le monde s'est transformée.

Le KKE nie l'existence de contradiction dominante et ses transformations.

Ici le KKE nie aussi le caractère spécifique du nazisme, " dictature terroriste ouverte des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins, les plus impérialistes du capital financier " suivant la définition de Dimitrov. Les nazis ont tué plus de 20 millions de soviétique, et les fascistes japonais plus de 20 millions de chinois.

3 - Le KKE met l'OTAN et la Russie sur le même plan.

" Il est évident que les Etats-Unis, les alliances impérialistes de l'OTAN et de l'UE, ainsi que les classes bourgeoises qui les ont constituées, ont d'énormes responsabilités par rapport à ces développements. Dans le même temps, la bourgeoisie russe porte également d'énormes responsabilités dans la situation actuelle. "

Que la bourgeoisie russe ait engagé une contre-révolution en s'appuyant sur les révisionnistes soviétiques n'empêche pas une partie d'entre elle de s'opposer à l'encerclement de l'OTAN, de réhabiliter la victoire de l'URSS sur le nazisme et de combattre la nazification de l'Ukraine et le massacre des russophones.

Face à l'hégémonisme US la défense de leurs intérêts par les bourgeoisies de différents pays joue un rôle positif parce qu'elles contribuent à la défaite de l'hégémonisme. Lorsqu'elles renoncent à cette résistance elles deviennent le jouet des USA, creusent les contradictions de classes dans leur propre pays et précipitent leur propre fin.

4 - Le KKE ment en attaquant le socialisme à la chinoise

" Aujourd'hui, l'accent est mis sur la Chine, qui prétend construire le "socialisme aux caractéristiques chinoises", mais ce qui est construit là-bas n'a rien à voir avec le socialisme, avec les principes et les lois scientifiques de la construction socialiste. Le socialisme consiste en la socialisation des moyens de production, le pouvoir des travailleurs, la planification centrale. Rien de tout cela n'existe dans la Chine d'aujourd'hui, où les monopoles chinois déterminent les développements, promeuvent par le biais du parti communiste chinois leurs décisions, qui conduisent entre autres à d'énormes inégalités et injustices sociales.

Cette question a non seulement une dimension théorique, mais aussi une dimension directement politique et est liée à la lutte pour la suprématie dans le système impérialiste entre les États-Unis et la Chine. "

Il existe en Chine plusieurs formes de propriété sociale. La socialisation des moyens de production existe, à travers la propriété publique et la propriété collective.

La planification existe, le 14e plan a commencé.

La situation de monopole capitaliste est combattue et ce ne sont pas eux qui déterminent les développements, comme le démontrent plusieurs exemples récents.

Les inégalités existent dans le système socialiste et les excès sont combattus par la lutte contre la pauvreté et les revenus excessifs.

En fait les progrès sociaux enregistrés en Chine sont visibles et dépassent par leur rapidité tout ce qui a été réalisé par les pays industrialisés, qui eux ont bénéficié de l'exploitation des colonies.

D'ailleurs le KKE écrit que "Les développements confirment que les gouvernements bourgeois n'ont pas été capables de gérer la pandémie du coronavirus dans l'intérêt des travailleurs". Or les chiffres des décès dus au Covid en Chine et dans les pays impérialistes sont éloquents et démontrent l'inanité des accusations du KKE.

Les mensonges du KKE sur la Chine servent à défendre une position " neutre " face à l'hégémonisme et à la guerre "hors limites" déclenchée particulièrement depuis Trump.

Le KKE s'oppose à l'ennemi principal désigné par les USA.

5 - Le KKE se veut le centre du mouvement communiste international.

" Le récent 21ème Congrès de notre Parti a élaboré des critères importants pour notre coopération plus étroite avec les partis communistes que : (a) défendre le marxisme-léninisme et l'internationalisme prolétarien, la nécessité de former un pôle communiste international… "

Personne n'a mandaté le KKE pour diriger le mouvement communiste international. De sa propre autorité il prétend " former un pôle communiste international " .

Or le PCC, qui a vaincu le féodalisme et l'occupation japonaise, instauré le socialisme et commencé son édification, et qui compte plus de 90 millions de membres, n'a jamais prétendu diriger le mouvement communiste international. Au contraire il s'est toujours opposé à la notion de " parti père ".

Non seulement le KKE nie la nécessité de former un front uni mondial contre l'hégémonisme US, pilier de l'impérialisme mondial et donneur d'ordre du terrorisme et du fascisme, non seulement il met dans le camp des ennemis ceux qui s'opposent le plus directement à cet hégémonisme, mais il prétend diriger le mouvement communisme international, c'est-à-dire diviser et décapiter la direction prolétarienne du front uni mondial anti hégémonique.

Et on observera qu'elle aboutit, sur la guerre en Ukraine et sur la Chine, aux positions défendues par les directions les plus réformistes de certains partis communistes.

Tout en prétendant combattre l'OTAN, le KKE s'oppose aux pays directement en conflit avec les USA et s'allie de fait avec la plus grande puissance impérialiste.

EP le 27 mai 2022

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Ci-dessous la déclaration du KKE :

La déclaration du KKE à l'issue de la réunion internationale des partis communistes et ouvriers :

Récemment, alors que la cinquième vague de la pandémie est en cours, une téléconférence extraordinaire de la Réunion internationale des partis communistes et ouvriers s'est tenue sous la responsabilité du Parti communiste de Grèce (KKE) et du Parti communiste de Turquie (TKP).

Les développements confirment que les gouvernements bourgeois n'ont pas été capables de gérer la pandémie du coronavirus dans l'intérêt des travailleurs. En outre, les restrictions de déplacement d'un pays à l'autre rendent les réunions en direct difficiles. Cette évolution négative trouve son origine dans les énormes lacunes des systèmes de santé publique, résultat de la politique anti-populaire mise en œuvre par tous les gouvernements au service du capital. C'est la politique de commercialisation et de privatisation des soins de santé, de soutien à la rentabilité des groupes monopolistiques, ainsi que le refus de répondre à la demande des partis communistes d'abolir le brevet sur les vaccins et les médicaments, ce qui permettrait d'accélérer la vaccination et de prévenir de nouvelles mutations du coronavirus.

Dans ces conditions, les partis communistes et ouvriers qui continuent à lutter pour la vie et les droits de la classe ouvrière et des autres couches populaires doivent échanger leurs points de vue et les expériences de leur action par d'autres moyens. Ces dernières années, plusieurs activités de ce type ont eu lieu. La téléconférence internationale extraordinaire, qui a nécessité un mode de réalisation spécial et bien élaboré, afin que des parties situées dans des fuseaux horaires différents puissent y participer, a contribué à l'échange d'opinions sur des questions brûlantes d'actualité.

Une fois de plus, l'étroite coopération entre le KKE et le TKP pour le succès de cet effort a été un autre exemple pratique de l'internationalisme prolétarien.

Les principaux sujets de la réunion

Les contributions des parties ont mis en évidence des aspects de leur action ainsi que la position de chaque partie par rapport aux principaux développements nationaux et internationaux. Les partis ont exprimé leur solidarité avec le parti communiste de Cuba, avec le peuple cubain dans son ensemble, qui lutte depuis des décennies contre le blocus imposé par les impérialistes. Ils ont également exprimé leur solidarité avec le peuple palestinien qui lutte pour ses droits.

Toutes les interventions des partis sont publiées sur le site de SOLIDNET, ainsi que les actions communes qui ont été approuvées et proposent des actions communes et convergentes à développer par les partis communistes en 2022. Ces actions concernent les droits des travailleurs et des peuples, le renforcement des systèmes de santé publique, la lutte contre l'anticommunisme et la déformation de l'apport historique de l'URSS et du socialisme, la célébration d'anniversaires - des jalons tels que la fondation de l'URSS le 30 décembre 1922, ainsi que des actions de solidarité avec les communistes et autres combattants qui subissent des persécutions et des interdictions, des actions contre les guerres et interventions impérialistes, contre l'OTAN et autres alliances militaires impérialistes, contre les bases militaires étrangères, pour promouvoir la nécessité, la validité et l'actualité du socialisme comme seule alternative au capitalisme.

Tout ceci ainsi que les discours d'introduction du Secrétaire général du KKE, le camarade D.Koutsoumba, et du Secrétaire général du TKP, le camarade K.Okuyan, ont été publiés dans SOLIDNET ainsi que dans le quotidien Rizospastis et sur le portail 902.gr traduit en grec.

Le reflet du débat idéologico-politique dans le mouvement communiste international

Bien sûr, d'importantes questions idéologico-politiques continuent de tourmenter le mouvement communiste international. Il faut dire que des partis comme le Parti communiste français ou le Parti communiste espagnol, qui ont joué un rôle de premier plan dans le courant opportuniste du soi-disant "eurocommunisme", ainsi que d'autres partis qui participent au "pilier" du centre opportuniste européen actuel, le soi-disant "Parti de la gauche européenne" (PIE) et la GUE/NGL, le groupe de "gauche" européenne au Parlement européen, qui, comme nous l'avons évalué, en est venu à fonctionner comme une sorte de représentation du PIE au Parlement européen, participent aux réunions internationales.

Même les partis qui ont rejeté le marxisme-léninisme, le marteau et la faucille et qui en rejettent la responsabilité sur la construction du socialisme en URSS sont impliqués.

Le débat sur la question de la participation aux gouvernements bourgeois

La question de la participation ou du soutien des partis communistes aux gouvernements de "gauche", "progressistes", qui émergent sur le terrain de la gestion capitaliste, reste un point clé de la controverse idéologico-politique.

Tout d'abord, parce que les partis qui ont cette position politique avec diverses constructions idéologiques telles que l'"humanisation" du capitalisme, la "démocratisation" de l'UE ou les "étapes vers le socialisme", la soi-disant "rupture avec la politique de droite" entretiennent des illusions sur la gestion du système. Ils blanchissent le rôle sale de la social-démocratie et concentrent leurs critiques sur une forme de gestion bourgeoise, le néo-libéralisme. Ces forces ignorent et sous-estiment les lois qui régissent l'économie capitaliste et le caractère concret et irréversiblement réactionnaire de l'État bourgeois qui n'est annulé par aucune forme de gestion bourgeoise. Ces forces renvoient la lutte pour le socialisme à la "perspective à long terme" et assument en pratique de grandes responsabilités envers les peuples car elles refusent d'effectuer le dur travail quotidien de rassemblement des forces sociales qu'il est dans leur intérêt d'affronter les monopoles et le capitalisme.

Par conséquent, nous constatons qu'ils se concentrent sur les solutions de gestion gouvernementale en votant même en faveur des dépenses militaires pour les besoins de l'OTAN, des missions impérialistes par exemple dans la zone du Sahel, ou en remplaçant la demande de retrait du pays de l'OTAN par la demande de sa "dissolution" indéfinie et abstraite. Le résultat d'une telle politique est visible en Espagne, où le Parti communiste espagnol participe à un gouvernement qui gère la pandémie de manière barbare et antipopulaire, prend de nouvelles mesures contre la classe ouvrière sur la base des orientations de l'UE, tout en allant jusqu'à prendre des mesures pour saper Cuba et, bien sûr, participe aux plans de l'OTAN.

La confusion autour du concept d'impérialisme

Au fond, ce sont les mêmes forces qui traitent l'impérialisme non pas avec les critères léninistes, c'est-à-dire comme le capitalisme dans sa phase monopoliste, mais simplement comme une politique étrangère agressive. Ainsi, ils négligent le fait qu'à notre époque, les monopoles, les États capitalistes et leurs associations sont en conflit pour les matières premières, l'énergie, les ressources minérales, les voies de transport, les parts de marché. De plus, certains partis rejettent le fait que l'antagonisme entre les monopoles est la base de l'aggravation des contradictions à l'échelle internationale.

Sur cette question, ces partis se concentrent sur la politique étrangère agressive des États-Unis, de l'OTAN ou d'autres puissances fortes, interprétant unilatéralement l'"agression impérialiste" et proposant le soi-disant "monde multipolaire" comme solution. Cependant, la position qui limite l'impérialisme aux seuls Etats-Unis, ainsi que la position selon laquelle la coexistence de nombreux "pôles" internationaux où un pôle contrôlera l'autre, aboutissant à un "monde pacifique", est complètement désorientante pour les peuples. Il masque la réalité. Il entretient l'illusion qu'il peut y avoir un impérialisme "non agressif", un capitalisme dit "pacifique".

Le KKE et les autres partis ont critiqué des points de vue similaires qui ont été avancés au siècle dernier, tant par les forces opportunistes en Europe que par le PCUS, surtout après son virage opportuniste lors de son 20e Congrès, lorsque la ligne de la "concurrence pacifique" des deux systèmes sociopolitiques a prévalu.

Coopération "antifasciste" avec les forces bourgeoises

Certains partis sont déroutés par le fait que le système capitaliste utilise dans divers cas le chien de garde du système, c'est-à-dire diverses forces fascistes, et les utilise pour promouvoir divers plans des classes bourgeoises, comme cela s'est produit en Ukraine. Même certaines forces qui reconnaissent que le fascisme est "né et élevé" dans le capitalisme, ont tendance à détourner cette question de la lutte contre le capitalisme ; elles sont conduites à la perception d'une coopération "antifasciste" avec certaines forces bourgeoises ou même à leur soutien.

Aujourd'hui, en ce qui concerne les développements internationaux, on souligne l'importance capitale de l'évaluation du KKE résultant de l'étude de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Que cette guerre était impérialiste et injuste pour les puissances capitalistes fascistes ainsi que pour les pays capitalistes "démocratiques", qu'ils ont eux aussi commis de grands crimes contre l'humanité, comme le bombardement nucléaire d'Hiroshima et de Nagasaki. Que cette guerre n'était que pour l'URSS et les mouvements de guérilla et de libération populaire dans les pays occupés, où les communistes ont joué un rôle de premier plan.

Cette position est directement liée au présent, avec la manifestation des contradictions inter-impérialistes en Ukraine, lorsque les États-Unis, l'OTAN et l'UE utilisent les forces fascistes en Ukraine pour leurs plans géopolitiques, et que d'autre part la Russie capitaliste promeut les intérêts de ses propres monopoles.

Il est évident que les Etats-Unis, les alliances impérialistes de l'OTAN et de l'UE, ainsi que les classes bourgeoises qui les ont constituées, ont d'énormes responsabilités par rapport à ces développements. Dans le même temps, la bourgeoisie russe porte également d'énormes responsabilités dans la situation actuelle. Tous ceux qui en font actuellement partie ont joué un rôle de premier plan dans la dissolution de l'URSS. Le 30e anniversaire de sa dissolution a été récemment célébré. Ensuite, Eltsine et les forces sociales et politiques qui l'ont suivi se sont souciés de faire tomber l'URSS ; ils ne se sont pas souciés, par exemple, de ce qu'il adviendrait de la Crimée, des millions de Russes et de russophones qui se retrouveraient en dehors des frontières de la Russie, de ce qu'il leur arriverait. Il est donc provocateur de voir des hommes politiques qui, à l'époque, soutenaient Eltsine pour renverser l'URSS, dénoncer sans cesse aujourd'hui Lénine pour la dissolution de l'URSS et appeler à une "lutte antifasciste" en Ukraine.

L'approche de la Chine aujourd'hui

En outre, la question de la confrontation idéologico-politique sur ce qu'est le socialisme est de la plus haute importance. Il existe plusieurs partis qui "appellent le poisson viande". Il y a quelques années, il existait diverses théories sur le "socialisme du XXIe siècle" ou le "socialisme de la bonne vie", comme s'appelaient divers gouvernements sociaux-démocrates d'Amérique latine, qui tentaient de gérer le système capitaliste avec des slogans présentés comme "radicaux" et des mesures visant à atténuer l'extrême misère de la population. Aujourd'hui, l'accent est mis sur la Chine, qui prétend construire le "socialisme aux caractéristiques chinoises", mais ce qui est construit là-bas n'a rien à voir avec le socialisme, avec les principes et les lois scientifiques de la construction socialiste. Le socialisme consiste en la socialisation des moyens de production, le pouvoir des travailleurs, la planification centrale. Rien de tout cela n'existe dans la Chine d'aujourd'hui, où les monopoles chinois déterminent les développements, promeuvent par le biais du parti communiste chinois leurs décisions, qui conduisent entre autres à d'énormes inégalités et injustices sociales.

Cette question a non seulement une dimension théorique, mais aussi une dimension directement politique et est liée à la lutte pour la suprématie dans le système impérialiste entre les États-Unis et la Chine.

La question de la lutte pour la suprématie dans le système impérialiste

Cette question n'est pas simple, car il a été pratiquement prouvé que dans des conditions similaires, lorsque la suprématie du système impérialiste a été contestée, de grandes confrontations militaires ont eu lieu, avec l'implication de dizaines de pays, avec de nombreux morts pour les profits des capitalistes en conflit.

Aujourd'hui, les États-Unis sont toujours la plus grande puissance politique, économique et militaire de l'impérialisme dans le monde, suivis de près par la Chine. En raison de la loi du développement inégal du capitalisme, nous constatons que les monopoles chinois gagnent des positions importantes sur le marché capitaliste mondial, dans l'exportation de biens et de capitaux.

Malheureusement, certains partis communistes tentent par erreur de réutiliser les formes du passé, en parlant d'une nouvelle "guerre froide", à la différence qu'à la place de l'URSS contre les États-Unis, ils mettent maintenant la Chine. Cependant, la situation actuelle n'a rien à voir avec la confrontation entre l'URSS et les États-Unis, car il y a aujourd'hui une confrontation dans le domaine du conflit des monopoles, c'est-à-dire une confrontation intra-impérialiste. Le KKE, par sa position, a souligné cette différence, tandis que d'autres partis comme le Parti communiste du Mexique, le Parti communiste du Pakistan ont souligné le caractère capitaliste actuel de la Chine, tandis que le Parti communiste des Philippines-1930 a ouvertement parlé de l'hégémonisme expansionniste de la Chine contre les pays voisins du Pacifique, qui sert de prétexte aux Etats-Unis pour intervenir dans la région.

Il ne s'agit en aucun cas d'une confrontation entre le capitalisme et le socialisme, comme l'ont affirmé à tort certains partis comme le Parti communiste du Brésil. Il est insensé que les communistes prennent la tête de campagnes politiques telles que celle du Parti communiste du Canada pour la libération de la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhou, fille du président du monopole chinois, dont la fortune personnelle dépasse 3,4 milliards de dollars, qui a été détenue pendant un certain temps en raison du dur conflit entre les monopoles de haute technologie. Il n'est pas approprié pour un parti communiste d'organiser une mobilisation pour une femme d'affaires, dont la caution atteint 7,5 millions de dollars, et ce alors que dans des dizaines de pays du monde entier, des communistes sont aujourd'hui poursuivis en justice (par exemple en Ukraine, en Pologne), arrêtés (par exemple au Swaziland, etc.), persécutés (par exemple au Kazakhstan), assassinés de sang-froid (par exemple au Pakistan, en Inde) et ont besoin de notre solidarité internationaliste.

Il convient de préciser à ce stade que le KKE a envoyé des députés, des députés européens et d'autres cadres aux procès de communistes et de partis persécutés, en Ukraine, en Pologne, il y a quelques années dans les pays baltes, a dénoncé les meurtres et les persécutions de communistes dans d'autres pays comme le Pakistan, le Kazakhstan, le Soudan, l'Inde, le Venezuela et d'autres pays, soulevant de telles questions au Parlement européen.

Sur la question de "l'unité

Dans les rangs du Mouvement communiste international, il ne peut y avoir une "unité" artificielle avec des forces qui remettent en question et révisent les "fondamentaux" du marxisme-léninisme, tels que les principes de la révolution socialiste et de la construction socialiste, au nom du "maintien de ce qui nous unit pour le moment". Une telle "unité", outre l'image fausse et désorientante qu'elle donnerait aux communistes du monde entier, est également dangereuse, car "la moitié de la vérité est toujours un mensonge". De plus, elle dissimule les désaccords qui existent au sein du mouvement communiste et entrave la discussion pour les surmonter. Si les communistes n'ont pas une vue d'ensemble du monde impérialiste et ne se concentrent que sur les USA-OTAN, ou le néo-libéralisme, ou le fascisme, et se détournent de la "matrice" qui les engendre, c'est-à-dire le capitalisme et la nécessité de le renverser, ils seront conduits à des choix tragiques.

Le KKE, conscient de cette situation et éclairant le peuple à ce sujet, dirige actuellement le mouvement anti-impérialiste dans notre pays contre les bases américaines et de l'OTAN, contre les soi-disant "accords de défense" de la Grèce avec les États-Unis et la France, contre l'implication des forces armées grecques dans des missions au-delà des frontières, pour le retrait des alliances impérialistes de l'OTAN et de l'UE, avec le peuple au pouvoir. Prenant tout cela en compte, le KKE donne toutes ses forces contre les politiques anti-peuple du gouvernement ND, de SYRIZA et des autres partis bourgeois, ainsi que la lutte contre les formations criminelles fascistes, cherchant à créer les conditions préalables à l'Alliance sociale, au renversement du capitalisme, à mettre fin au cercle vicieux de l'exploitation de classe et des guerres impérialistes.

Sur le cours du regroupement révolutionnaire du mouvement communiste international

Il est nécessaire de poursuivre et d'approfondir le débat idéologico-politique et de clarifier les choses. Nous ne sommes pas d'accord avec l'échange de caractérisations entre les parties, mais nous avons l'intention de développer une discussion substantielle. En outre, nous cherchons à réaliser des actions communes et convergentes sur les questions où cela est possible, et en particulier à exprimer la solidarité internationaliste.

Nous soutenons les formes existantes d'échange de vues et de coopération entre les partis communistes, telles que les réunions internationales, régionales et thématiques des partis communistes.

Nous soutenons les formes les plus avancées de coopération du mouvement communiste international telles que l'"Initiative Communiste Européenne" (ICE) et la "Revue Communiste Internationale" (RCI) pour la formation d'un pôle communiste qui luttera pour le regroupement révolutionnaire et l'unité du mouvement communiste armé de notre vision du monde, le marxisme-léninisme.

Le récent 21ème Congrès de notre Parti a élaboré des critères importants pour notre coopération plus étroite avec les partis communistes que : (a) défendre le marxisme-léninisme et l'internationalisme prolétarien, la nécessité de former un pôle communiste international, (b) affronter l'opportunisme, le réformisme, rejeter la gestion de centre-gauche et toute variation de la stratégie d'étape, (c) défendre les lois scientifiques de la révolution socialiste avec lesquelles ils évaluent le cours de la construction socialiste, cherchent à enquêter et à tirer des conclusions des problèmes et des erreurs, d) ils ont un front idéologique contre les perceptions erronées de l'impérialisme, notamment celles qui séparent son agression militaire guerrière de son contenu économique, ils affrontent toute alliance impérialiste, e) ils développent des liens avec la classe ouvrière, ils essaient d'agir dans le mouvement syndical, dans les mouvements des secteurs populaires des couches moyennes, ils cherchent à intégrer la lutte quotidienne pour les droits ouvriers et populaires dans une stratégie révolutionnaire contemporaine pour le pouvoir des travailleurs.

La téléconférence internationale des partis communistes, les téléconférences de l'Initiative Communiste Européenne et de la Revue Communiste Internationale, qui ont également eu lieu au cours de la dernière période, aident notre Parti à mieux étudier la situation exacte du mouvement communiste international et toutes les formes de coopération, en mettant en évidence, sur la base des critères susmentionnés, les priorités et les activités communes avec les autres partis.

Publié dans le journal "Rizospastis" le 22.01.22.

 

 

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