Il est clair, à présent, que le ministre de l'intérieur a favorisé et, au besoin, provoqué la débandade de certains de ses flics, lors de la manifestation du 21 juin contre le meeting raciste d'" Ordre Nouveau ".
Cette opération policière visait d'abord à répandre largement, une fois de plus, une image complètement déformée des Révolutionnaires et de la violence révolutionnaire, pour inciter les masses à s'en détourner. Et cela au moment où la bourgeoisie lançait ses flics, ses nervis à St-Etienne, à Besançon, à Fos, à Grasse, contre les ouvriers en lutte, partout où elle ne pouvait pas compter sur la collaboration des révisionnistes.
Il s'agissait de faire croire que les révolutionnaires n'avaient pas d'autre idéal que la violence pour la violence, pas d'autre but que de " casser du flic ", de brûler des cars de police-secours… Il s'agit d'autre part, de justifier et de multiplier les actes de contrôle des travailleurs en faisant passer la violence de classe des ouvriers en lutte pour des " provocations gauchistes ".
Mais l'opération avait en même temps, un autre but : en décrétant, à la suite du 21 juin la dissolution de la Ligue trotskiste, la bourgeoisie visait à désigner publiquement cette organisation en perte de vitesse comme le parti révolutionnaire, à redorer son blason. Toute une série de groupe petits bourgeois trotskistes et néotrotskistes en tête, y compris " l'Humanité Rouge ", ont emboîté le pas à cette opération et ont pris, en chœur la " défense " de la Ligue. Ce faisant, au nom de la lutte " antifasciste ", il ont appelé à s'accoler encore plus étroitement au P" C "F (et au PS) et leur ont permis au cirque d'Hiver, de se poser en défenseurs des " libertés ", en protecteurs de " l'extrême-gauche ". Ce faisant, ils ont tenté de colmater la brèche ouverte entre les révisionnistes et les travailleurs, et de détourner la classe ouvrière de la bataille contre la répression de ses luttes.
Krivine et Rousset en prison ; c'est le clou de cette opération. Après avoir façonné l'image de marque " révolutionnaire " de Krivine (élections présidentielles de 69, face à face avec STASI à la télé, longues déclarations à la radio après le 21 juin), la bourgeoisie le met quelques temps derrière les barreaux. Cela lui permet d'en faire un martyr et de mieux préparer sa publicité pour un éventuel procès, à la rentrée par exemple.
A vrai dire, la campagne pour la libération de Krivine, n'a rencontré pratiquement aucun écho parmi les travailleurs. Par exemple sur les marchés, les ouvriers indifférents aux slogans " Marcellin démission " soutiennent activement nos interventions contre les agressions racistes, contre les bombardements US au Cambodge.
Toutefois, cette mise en scène, cette manœuvre ne peut que semer la confusion. Elle a assez duré.
Halte à la politique hypocrite de la bourgeoisie !
Krivine, Rousset hors de prison !