VIETNAM, CAMBODGE, LAOS VERS LA
VICTOIRE TOTALE
(Grégoire
Carrat)
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PHNOM PENH : le peuple
fête la victoire
Les
défenseurs du monde libre qui. hier encore, se
taisaient sur les bombardements US au Cambodge, qui
ignoraient ces faits prouvés de l'utilisation par
l'aviation américano-fantoche de bombes asphyxiantes
sur la zone libérée. ceux là même
fabriquent une information de toutes pièces pour
accréditer l'idée qu'une sanglante "
épuration " est en cours à Phnom-Penh. Comme
tout le monde, ils ne disposent d'aucune information directe
en provenance de Phnom-Penh ; leurs sources sont des
rumeurs, la plupart du temps colportées par la CIA;
comme cette radio prétendument du FUNK qui
annonçait des exécutions massives : il a suffi
de quelques jours pour que la supercherie soit
dévoilée : cette radio était l'œuvre de
la CIA et émettait à partir de la
Thaïlande. Ce qui n'a pas empêché "
L'Aurore " de fournir ces mensonges en guise d'informations
et la télévision de ne pas démentir les
informations qu'elle y avait puisées.
Ce
flot de calomnies tente de mettre à profit
l'interruption des liaisons avec le Cambodge pour faire
oublier la réalité : dès
l'entrée des forces populaires dans la ville les
Phnom-penhois sont venus massivement au-devant d'elles. Une
extraordinaire fête de toute la population a
salué la libération de Phnom-Penh. En ce
moment même, le peuple cambodgien, après
s'être recueilli plusieurs jours pour honorer la
mémoire des héroïques combattants qui ont
donné leur vie pour la libération du pays,
organise dans tout le pays de grandes fêtes, les
fêtes d'un peuple qui a conquis son
indépendance et entreprend la construction de son
pays.
Le
GRUNK a déjà décide des baisses
massives des prix du riz. du porc, du boeuf, une
réévaluation du riel de 120 % qui
accroîtra d'autant le pouvoir d'achat des masses.
Ce
flot de mensonges hystériques vise à
déformer la politique qui a toujours
été celle du FUNK et du GRUNK,
réaffirmée lors du 2 Congrès National
du Cambodge, les 24 et 25 février 1975 :
"
Quant aux fonctionnaires, officiers et soldats, officiers et
agents de toutes les polices, gardes d'autodéfense,
membres de toutes les organisations militaires et
para-militaires, hommes politique et autres
personnalités, membres de divers organismes du
régime félon, le Congrès National
déclare que ces compatriotes peuvent rallier le FUNK.
la nation et le peuple du Cambodge dès lors qu'ils
cessent toutes activités au service des sept
traîtres et toute collaboration avec eux.
"
- 5e anniversaire de la
conférence des 3 peuples d'Indochine
- 5 années de victoires de la
guerre du peuple !
"
Les peuples d'Indochine luttent pour une cause juste, ils
ont une ligne juste, ils sont animes d'une
détermination inébranlable, ils ont
forgé une solidarité indestructible, par
ailleurs, il possèdent des forces plus
considérables et bénéficient d'une
sympathie et d'un soutien plus vigoureux que jamais de la
part des peuples du monde... ils remporteront
infailliblement la victoire totale ", affirmait la
Conférence au sommet des trois peuples indochinois
les 24 et 25 avril 1970.
La
Conférence au sommet des trois peuples indochinois
s'est tenue au lendemain de l'agression US contre le
Cambodge. L'impérialisme US tentait de dresser les
uns contre les autres les peuples d'Indochine ; Lon Nol
organisait des massacres de Vietnamiens au Cambodge, les
troupes de Saigon pillaient et massacraient au Cambodge.
Dans le fol espoir de dominer l'Indochine, malgré ses
défaites au Vietnam, d'isoler le peuple vietnamien
des autres peuples indochinois, l'impérialisme US
étendait la guerre à toute l'Indochine.
La
Conférence au sommet était la ferme riposte
des peuples indochinois : face à l'agression et aux
tentatives de division, les trois peuples scellaient leur
unité dans leur volonté commune de chasser
l'impérialisme US hors d'Indochine, la où
l'impérialisme US avait concentré des forces
gigantesques, l'une des pièces maîtresses de sa
domination en Asie du Sud-Est et dans le monde.
Cinq
ans plus tard, l'ambassadeur US s'est enfui de Phnom-Penh ;
même s'ils tentent de s'accrocher au Vietnam, les
Yankees doivent quitter précipitamment Saïgon.
Cinq
ans plus tard, la victoire, la voilà : le peuple
cambodgien a chassé l'agresseur, le peuple vietnamien
le poursuit dans ses derniers retranchements, le peuple lao
fera de même.
"
Le peuple d'un petit pays triomphera à coup sûr
de l'agression d'un grand pays s'il ose se dresser pour la
lutte, recourir aux armes et prendre en main le destin de
son pays ", affirmait Mao Tse Toung. le 20 mai 1970.
Cette
loi de l'histoire est confirmée par
l'éclatante victoire des peuples Indochinois. Les
peuples du monde entier y reconnaissent un exemple
héroïque pour leur lutte contre
l'hégémonisme, le pillage impérialiste.
Jamais, l'impérialisme, même contraint à
des reculs importants, n'accordera de son plein gré
l'indépendance. Pas d'indépendance
réelle, pas de souveraineté entière,
sans une puissante mobilisation de tout le peuple pour
chasser les impérialistes, sans une puissante
armée populaire pour détruire les forces
contre-révolutionnaires, en menant la guerre du
peuple.
Exemple héroïque pour les peuples
opprimés, en leur montrant leur force réelle,
la victoire des peuples Indochinois a permis les profonds
bouleversements de notre époque. Elle est une
victoire de tous les peuples, elle a rencontré un
large soutien de toutes les forces révolutionnaires
dans le monde : la conférence des peuples Indochinois
était saluée par les peuples, les pays
socialistes, Chine et Albanie qui offraient une aide sans
condition aux peuples indochinois, notamment au peuple
cambodgien. A l'inverse, les sociaux-impérialistes
misaient sur Lon Nol, tout en faisant mine de soutenir le
peuple; vietnamien. C'était une tentative pour briser
l'unité des peuples indochinois, c'était faire
cause commune avec l'impérialisme US. Aux
côtés des peuples indochinois, le camp de la
révolution, contre eux le camp de la
contre-révolution.
- ENFONCÉS DANS LA
TRAHISON
Tass annonce la libération de Phnom Penh comme
" la fin d'une guerre fratricide de 5 ans ". Jusqu'au bout,
les sociaux impérialistes tresseront des couronnes
à Lon Nol, cacheront sa soumission totale à
l'impérialisme US, pour masquer honteusement leur
politique systématique de sabotage de la lutte de
libération nationale. Alors que la plupart des pays
avaient retiré leur personnel diplomatique, les
diplomates soviétiques se sont réfugiés
à l'ambassade de France après la
libération de Phnom Penh. Ils ont accompagné
le régime Lon Nol jusque dans son tombeau.
Cette trahison ignoble donne son sens exact aux
déclarations de Kossyguine : " l'Union
soviétique s'efforcera comme par le passé de
développer ses relations amicales avec le peuple
cambodgien et lui accorder son soutien dans ses efforts
d'édification d'un Cambodge pacifique,
indépendant et neutre ". Comme par le passé,
l'Union soviétique poursuivra sa politique de
trahison des intérêts fondamentaux du peuple
cambodgien.
A Son My, 7 ans après les
crimes US…
Dans
la zone libérée, en appliquant la politique de
réconciliation nationale, le peuple vietnamien
entreprend la reconstruction du pays.
Le correspondant de Giai Phong revient de Son
My, le village connu du monde entier où 500
personnes, vieillards, femmes et enfants, avaient
été assassinés sous les ordres du
lieutenant US Calley, le 16 avril 1968. Calley a
été amnistié par Nixon, il a
empoché des milliers de dollars pour ses "
mémoires " de tortionnaires. Mais son procès a
montré que ce crime s'est répété
des dizaines de fois au Vietnam, que c'était une
politique délibérée de génocide
organisée par les yankees.
" Je suis arrivé au moment où la
population était occupée à reconstruire
la localité. Les préparatifs ont
été faits pour réparer le grand barrage
pour permettre l'irrigation, une école était
en cours de construction, des dizaines de maisons
surgissaient dans l'ancien no man's land.
Mme Thiet, 60 ans, a perdu 5 enfants dans le
massacre, deux de ses voisines, chacune 3. Elles m'ont
raconté comment, avec d'autres, elles avaient
lutté contre les tentatives de l'ennemi de parquer la
population, de s'approprier les terres, et comment dans les
derniers jours, elles avaient participé aux
soulèvements populaires pour la prise du pouvoir dans
la localité.
Huyn Lai reconstruisait sa maison à son ancien
emplacement. Il revenait de Quang Ngai où l'ennemi
l'avait obligé de s'installer pendant 7 ans. Il a 8
enfants, les trois aînés se sont engagés
dans les forces révolutionnaires. Sa fille,
libérée de la prison Quang Ngai à la
libération, était aussitôt repartie au
combat.
Partout des témoignages émouvants de
l'attachement entre la population et les forces
révolutionnaires ; cet attachement remontait aux
jours difficiles de la lutte. J'ai vu des cadres s'affairer
tout le jour pour aider les habitants revenus au village,
les habitants leur témoignaient une chaleureuse
affection.
Nguyen Sam, responsable à l'information,
m'apprend que la petite fille qui joue à
côté de moi est rescapé du massacre :
elle avait été ensevelie sous les cadavres de
sa mère et d'autres personnes, ce qui l'avait
sauvée.
" Ma femme et deux de mes enfants, dont un
bébé de 8 mois, ont été
tués ce jour-là ", me dit-il d'un ton lourd de
chagrin.
Parmi ceux qui construisent l'école, deux
frères. L'un est ancien secrétaire communal de
l'administration Thieu à Son My, l'autre était
agent de police dans un autre district. Tous deux se sont
ralliés et revenus au village.
" Ma femme, mes 5 enfants et moi avons
bénéficié de la clémence et de
l'aide du pouvoir révolutionnaire de la population.
J'ai construit une maison et je refais actuellement ma vie.
Il en est de même pour la famille de mon frère.
Maintenant, nous n'aurons rien à craindre et nous
nous préoccupons seulement de contribuer à la
reconstruction du pays. "
- Yankees nazis, hors
d'Indochine
A Xuan Loc. les impérialistes yankees ont
ordonné aux débris de I'armée fantoche
d'utiliser les bombes CBU 135, bombes à
dépression qui absorbent tout l'oxygène dans
un rayon de 200 mètres, et détruisent toute
vie. Ces bombes avaient été
expérimentées contre la zone
libérée du Cambodge, en février 75. "
Des centaines, peu être des milliers de cadavres
gisaient sur une étendue de plusieurs hectares ",
rapporte l'AFP. " Ils n'avaient aucune blessure, les
morts avaient la bouche largement ouverte et leurs mains
étreignaient leur gorge. "
Jusqu'au bout, l'impérialisme US
poursuivra sa politique de " tout détruire, tout
massacrer " . Ces nouveaux crimes soulèvent une
haine encore plus grande du peuple vietnamien contre
l'agresseur, et aiguise encore sa volonté de vaincre
pour connaître la paix.
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