pages réalisées par
Grégoire CARRAT
30 ANNÉES DE GUERRE DU
PEUPLE :
UNE VICTOIRE
HEROÏQUE
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1965-1968 :
défaite de la guerre locale
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En 1964, les
impérialistes US commencent à bombarder
massivement la République Démocratique du
Vietnam. En 1965, à Da Nang, les marines US
débarquent. C'est la " guerre locale " menée
directement par les troupes US contre le peuple vietnamien
pour pallier l'échec de la guerre spéciale.
Chaque jour, des milliers de tonnes de bombes de la guerre
spéciale sont larguées au Nord. 500000 GI'S
ratissent le Sud.
Ho
Chi Minh lance un appel à la nation en 1966.
"
Que Johnson et ses acolytes se le disent : ils peuvent
faire venir 500 000 hommes, un million ou même
davantage pour intensifier la guerre d'agression au Sud
Vietnam ; ils peuvent utiliser des milliers d'avions pour
multiplier les attaques contre le Nord, jamais ils ne
pourront ébranler notre volonté de fer de
combattre l'agression américaine pour le salut
national... ".
La barbarie Yankee suscite une haine
sans borne pour l'agresseur
La barbarie yankee se
déchaîne : " tout brûler, tout
détruire, tout massacrer ". Des villages entiers sont
massacrés, des forêts entières
arrosées de défoliant, des champs immenses
rendus impropres à la culture pour de longues
périodes. Toute une gamme de matériel
ultramoderne est utilisée pour ce génocide :
appareils pour détecter la présence
d'êtres vivants, pour guider les bombardements, bombes
anti-personnelles... Au Nord, bombardement de villes,
hôpitaux, écoles.
La
barbarie yankee, loin d'abattre le peuple vietnamien,
suscite une haine sans borne pour l'agresseur.
La
formidable puissance US, à peine arrivée au
Vietnam, est mise en échec. Au Nord, plus de 4 000
avions sont abattus, au Sud les bataillons US seront tenus
en échec par les FAPL appuyées par la
population.
L'offensive du Têt. déclenchée le
30 janvier 1968. met en pièces le corps
expéditionnaire yankee. A Khé Sanh.
assiégée pendant 170 jours, !es
Américains fuient comme des lapins de peur de
connaître un nouveau Dien Bien Phu : 7000 yankees sont
mis hors de combat. 122 avions détruits, une
importante base stratégique démantelée.
La lutte dans les villes qui n'avait jamais cessé
depuis 1954, se transforme en un immense soulèvement
dans le cadre de l'offensive
généralisée. Dans Saigon, des quartiers
entiers sont libérés, tous les sièges
des organismes fantoches et yankees sont attaqués.
Les ouvriers et les marchands organisés dans les
forces d'auto-défense font la chasse aux mercenaires.
Les enfants étaient agents de liaison, les vieilles
femmes s'occupaient des blessés.
Les
pertes US et fantoches sont immenses. Du 31 janvier au 15
mars 1968. 150000 hommes (45000 yankees) sont tués,
blessés ou faits prisonniers, dont 48 600 à
Saïgon , 2 200 avions sont détruits, dont 560
à Saigon ; 1 750 véhicules, dont 900 à
Saigon.
L'offensive de 1968 soudait l'alliance du FNL et des
autres forces qui luttaient dans les villes. Elles
constituèrent, en pleine offensive, l'Alliance des
Forces Nationales Démocratiques et de Paix (AFNDP).
Khe Sanh 68 : les américains fuient comme
des lapins
LES
FORCES DE LA RÉVOLUTION
VIETNAMIENNE
Le Duan, 1er secrétaire du PC du PTV,
extrait de : " En avant sous le glorieux drapeau de
la Révolution d'Octobre ".
Au Sud-Vietnam, les plaines et deltas qui
couvrent de vastes régions comportent une
économie naturelle très peu
dépendante des villes, avec une population
en grande majorité paysanne vivant de
l'agriculture. Les agresseurs et leurs valets,
même s'ils règnent dans les villes, ne
peuvent exercer un contrôle serré sur
les campagnes. C'est pourquoi, quand les conditions
sont mûres pour la révolution, les
villages constituent le maillon le plus faible du
système colonialiste où le pouvoir
fantoche est le plus rapidement
ébranlé, en proie à la crise ;
de ce fait, le peuple a les possibilités de
déclencher des insurrections locales,
démolissant systématiquement le
pouvoir ennemi.
Après avoir libéré de
vastes régions rurales, le peuple a
édifié des forces armées et
organisé des forces politiques puissantes,
impulsé vigoureusement le mouvement
révolutionnaire à travers tout le
pays, menant en même temps la lutte politique
et la lutte armée, restant constamment sur
une position d'offensive, brisant successivement
toutes les manœuvres politiques et militaires de
l'ennemi et faisant avancer la révolution,
Jusqu'à l'heure actuelle, la combinaison
étroite de la lutte politique et de la lutte
armée constitue la forme fondamentale de la
violence révolutionnaire au Sud-Vietnam,
forme la mieux adaptée pour s'opposer au
néo-colonialisme. Elle a été
utilisée non seulement au cours de
l'insurrection, mais également pour faire
face à la " guerre spéciale ", puis
à la " guerre locale " des
Impérialistes américains . Cette
association de la lutte politique et de la lutte
armée est menée sous des formes
diverses adaptées au rapport des forces dans
trois zones stratégiques différentes
: dans les campagnes, dans les villes, dans les
régions montagneuses, formes variables selon
les tâches générales de la
révolution et celles particulières
à chaque moment donne.
Comme la révolution nationale
démocratique menée auparavant dans
tout le pays, la révolution au Sud-Vietnam
à l'heure actuelle a pour forces principales
les ouvriers et les paysans : l'alliance des
ouvriers et des paysans sous la direction de la
classe ouvrière constitue le fondement du
front national unifié. C'est pourquoi elle
ne saurait s'appuyer seulement sur les forces
révolutionnaires rurales ; elle doit
édifier les forces révolutionnaires,
impulser les mouvements révolutionnaires
dans les villes comme dans les campagnes. Dans
l'évolution de la lutte, les mouvements
révolutionnaires urbain et rural ont
été étroitement
coordonnés, l'un impulsant l'autre de
façon vigoureuse. Le raz-de-marée
révolutionnaire qui a secoué les
campagnes il y a quelques années a
exercé une action profonde sur le mouvement
des villes. et la lutte bouillonnante des masses
citadines a créé des conditions
éminemment favorables pour les
soulèvements dans les villages et
l'extension de la guerre du peuple. La lutte
politique acharnée des populations citadines
a entravé, parfois paralysé ou
bouleversé les activités militaires
de l'ennemi, et soutenu ainsi efficacement
l'offensive des forces armées
révolutionnaires. Et réciproquement,
les victoires militaires, comme les coups
portés sans répit contre les bases et
les repaires ennemis dans les villes, ont
contribué grandement à une maturation
rapide du mouvement révolutionnaire dans les
villes.
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1969-1972 : la
faillite de la doctrine Nixon
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En 1969, le FNL et
l'AFNDP convoquèrent ensemble le congrès des
représentants du peuple du Sud Vietnam, sur la base
des élections aux Comités Populaires
Révolutionnaires. Le Congrès décida la
constitution du Gouvernement Révolutionnaire
Provisoire (GRP) le 8 juin 1969. Désormais, les
Etats-Unis ont à faire à un Etat souverain,
à un gouvernement légitime du pays, qui
conduira le peuple vietnamien à la victoire.
La défaite de la "
guerre locale " contraint Johnson à stopper les
bombardements sur le Nord le 1er novembre 1968, Nixon devait
ouvrir des négociations en janvier 1969, les troupes
US sont obligées de se retirer partiellement.
Nixon met sur pied une "
nouvelle doctrine " : poursuivre la guerre au moyen d'une
armée fantoche organisée et encadrée
par des conseillers US, bien armée et
bénéficiant de l'appui aéro-naval US.
C'est la " vietnamisation " de la guerre. En même
temps, il étend la guerre du Vietnam au Laos et au
Cambodge, dans l'espoir de couper le Sud du Nord, de
séparer le peuple vietnamien des peuples cambodgien
et laotien. La lutte unie des trois peuples Indochinois met
en déroute les grandes opérations
lancées en 1971 par les troupes saïgonnaises au
Cambodge et au Laos.
La grande offensive de
1972 met hors de combat des divisions fantoches
entières. Le programme de " pacification ",
ratissages, déportation, massacre de la population,
s'effondre par pans entiers : près de 5 millions
d'habitants ont réussi à reconquérir le
pouvoir. Les dispositifs de défense de la
vietnamisation sont démantelés. La "
vietnamisation ", ébranlée jusque dans ses
fondements, Nixon " re-américanise " la guerre. Les
bombardements sur la RDV reprennent massivement contre les
villes, contre les digues ; les ports de la RDV sont
minés. Le peuple vietnamien résiste
héroïquement à cette guerre de
destruction totale : 556 avions sont abattus d'avril
à octobre. En décembre, Nixon lance contre RDV
les 140 B52 disponibles dans le Sud-Est asiatique, 400
avions tactiques, dont des F111 à
géométrie variable ; Nixon voulait
créer un " Hiroshima sans arme atomique " contre
Hanoi. En 12 jours, 81 avions sont abattus, dont 34 B52. "
La bataille de Hanoï " est la plus grande victoire de
toutes les guerres aériennes. Nixon doit reculer,
stopper les bombardements sur le Nord.
laos 71 : les fantoches saïgonnais en
déroute...
1973-1975 : la
victoire totale
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Nixon-Kissinger doivent
signer les Accords de Paris selon les conditions
fixées par le GRP. Les USA doivent reconnaître
l'indépendance du Vietnam, s'engager à se
retirer, après avoir dépensé des
dizaines de milliards de dollars pour dominer le peuple
vietnamien.
Pendant deux ans, le
peuple vietnamien luttera pour l'application des Accords de
Paris. Les yankees font tout pour poursuivre la "
vietnamisation ", rester au Vietnam malgré la
défaite. Au cours de la lutte, l'ensemble de la
population reconnaît que ses profondes aspirations
à la paix et à la réconciliation
nationale ne se réaliseront pas tant que Thieu est au
pouvoir, tant qu'une administration à la solde des
yankees est à Saigon. En deux mois, de mars à
mai 1975, les soulèvements populaires libèrent
toutes les zones contrôlées par Thieu. Le GRP
administre la plupart des régions du Vietnam.
Les yankees s'enfuient
dans les derniers jours d'avril. Dans une pagaille
indescriptible, ils prennent d'assaut les
hélicoptères venus les récupérer
sur les toits des immeubles, Sur les porte-avions, les
yankees jetaient les hélicoptères à la
mer pour que les nouveaux arrivants puissent se poser.
Le 30 avril 1975,
à 11 h 30 précises, le drapeau du GRP est
hissé sur le palais de la présidence fantoche.
Le glas de la politique d'agression US avait sonné.
Dans les rues, la population assiégeait les voitures
et les chars des FAPL pour leur parler, pour leur offrir des
boissons, leur serrer la main. Saigon devenait " Saïgon
- ville Ho Chi Minh ".
Sur le port où 65
ans auparavant le jeune Ba, le futur président Ho Chi
Minh, s'expatriait comme des milliers de ses compatriotes
réduits au chômage par le colonialisme, flotte
le drapeau à l'étoile d'or, le drapeau de
l'indépendance. Un vieux docker serre les mains des
soldats : " Saigon est libérée ! Je regrette
seulement que l'oncle Ho ne soit plus ! Les Sud-Vietnamiens
ne pourront donc plus l'accueillir à Saïgon ! "
L'immense tâche
définie par Ho Chi Minh, chasser l'agresseur, est
réalisée. Le peuple vietnamien peut construire
son pays comme l'annonçait Ho Chi Minh dans son
testament :
" Nos fleuves, nos monts
nos hommes toujours resteront.
Le yankee battu,
nous bâtirons le pays
dix fois plus beau. "
Dans Saigon, ville Ho chi Minh
libérée… la population en liesse.
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