L'HUMANITÉ ROUGE bimensuel n°24 du 2 février au 19 février 1978 (page 9)

Politique intérieure

L'appel des candidats de l'Union ouvrière et
paysanne pour la démocratie prolétarienne

Pas de désistement

La question du désistement ou non au second tour des élections législatives est
une question importante. Sans même attendre les résultats du premier tour, les candidats de l'Union ouvrière et paysanne pour la démocratie prolétarienne ont, d'ores et déjà, annoncé leur décision de ne se désister ni pour la droite ni pour la gauche. Pourquoi ?
 
Cette position de non-désistement est, pour les marxistes-léninistes, une question de principe dont
l'expérience a mille fois montré la justesse.
A l'heure où la gauche, le PCF et le PS, ont, selon les sondages, la possibilité d'arriver au pouvoir, il
est vrai que chaque voix va compter. Si les marxistes-léninistes ont décidé de ne pas se désister, c'est parce que la gauche n'est pas une solution pour les travailleurs, pas plus que ne l'est la droite aujourd'hui; cette droite dont nous faisons l'expérience chaque jour: chômage, vie chère, hausse des prix...

 Les leçons de l'expérience 

Quand nous disons que la gauche n'est pas une meilleure solution que la droite, nous nous basons sur
la pratique de la lutte des classes en France et dans le monde. Par exemple, c'est chaque jour que nous voyons des responsables syndicaux qui suivent la ligne des partis de gauche, tenter par tous les moyens de briser les luttes qui leur échappent, de détourner les revendications des travailleurs.
Et les dirigeants de la gauche ne sont-ils pas au pouvoir, dès aujourd'hui, dans les municipalités qu'ils
dirigent ? Or, dans ces municipalités, les impôts locaux augmentent, les expulsions (parfois à la demande de la mairie) ont lieu comme partout ailleurs, les maires demandent que les flics et les commissariats soient plus nombreux et que ne soit pas dépassé un certain seuil de travailleurs immigrés dans leur commune...
Dans le monde, il existe des régimes politiques proches d'un parti comme le PS (en Allemagne de
l'Ouest, par exemple) ou d'un parti comme le PCF (en URSS par exemple). Là aussi, la pratique démontre que la politique que suivent les dirigeants de ces pays est absolument et directement contraire aux intérêts des travailleurs.

 Les leçons de l'histoire

Notre conviction repose aussi sur les enseignements de l'histoire. Chaque fois que Mitterrand, Mollet
ou Blum ont été au pouvoir, ils ont mené une politique contre les intérêts de la classe ouvrière, ils se sont même opposés par la force aux grèves ouvrières, comme en 1936.
 
Les dirigeants du PCF ont été moins souvent au pouvoir que ceux du PS. Mais n'est-ce pas Thorez
qui, en 1945, appelait les travailleurs à " produire, produire, produire " , au service du gouvernement capitaliste dont il était ministre ?
 
Nous nous refusons, au nom de l'intérêt de la classe ouvrière, a appeler les travailleurs de France à
voter pour que soit appliquée, à l'échelle nationale, une telle politique demain en France ! De même que nous refusons d'appeler les travailleurs à " faire l'expérience " de la gauche au pouvoir. Cette " expérience " , la classe ouvrière de France l'a faite hier et elle la fait aujourd'hui encore. Tirons-en les leçons !

De plus en plus nombreux

Cela veut-il dire que les marxistes-léninistes sont une petite poignée de sectaires isolés ?
Absolument pas. De plus en plus de travailleurs de notre pays commencent à rejeter clairement tout l'arsenal de promesses électorales, de tripatouillages, de beaux discours des candidats de droite ou de gauche. De plus en plus de travailleurs aussi rejettent, chaque jour, dans leur usine, l'influence des chefs syndicaux qui veulent appliquer une ligne au service des partis de gauche.
Nous lançons un appel à tous ces camarades. Avec eux, nous travaillerons à l'unité, mais une véri-
table unité de classe, contre la droite et la gauche.
De même, les candidats de l'Union ouvrière et paysanne pour la démocratie prolétarienne sont
prêts à envisager tout soutien aux candidats, écologistes par exemple, qui refusent en toute clarté de se désister pour la droite ou la gauche.
C'est la seule attitude conforme aux intérêts de notre peuple: ni gauche, ni droite !

 Philippe LECLERQ

 Le 22 juillet 1945 à Waziers dans le Nord, Thorez, dirigeant du PCF appelle les mineurs à produire au maximum: "Produire du charbon, c'est aujourd'hui la forme la plus élevée de votre devoir de classe." Or en fait, Thorez participe à un gouvernement capitaliste. Ce que produisent les travailleurs c'est le capitalisme qui en tire profit.

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