- Une
responsabilité des dirigeants du P " C
"F
- La remontée du Parti
Socialiste
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Alors qu'à la
veille de son Congrès de Grenoble, le Parti
Socialiste offre un visage rayonnant et baigne dans
l'optimisme voire dans l'euphorie, l'" Union de la Gauche
" et le P." C. "F. lui-même connaissent quelques
difficultés. Les " attaques " succèdent aux
" calomnies ", les " mises en demeure " aux "
dénonciations ". Les dirigeants
révisionnistes du P.C.F. s'étonnent (un peu
tardivement !) que les socialistes s'allient aux
centristes dans certaines municipalités, ils
insistent lourdement sur le passé de collaboration
de classes du P.S. et " découvrent " que
Mitterrand veut faire de son parti le premier de France,
prétention jugée antiunitaire et
intolérable.
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D'autant plus
intolérable qu'elle est loin d'être
irréaliste. Le Parti Socialiste, s'il est bien
toujours le même parti bourgeois
social-démocrate, préparé à
gérer les affaires du capitalisme, comme nous
l'avons maintes fois rappelé dans nos colonnes, ce
Parti Socialiste connaît un essor vigoureux : c'est
là un facteur politique nouveau et important dans
notre pays.
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Le Parti de Mitterand
compte maintenant plus de 100 000 adhérents et.
lors des dernières élections, il a
approché de 120 000 voix seulement le score du
P.C.F., résultat sans commune mesure avec les 5 %
de Defferre en 1969. De nouvelles sections s'implantent
un peu partout, y compris parfois dans la classe
ouvrière, même si elles recrutent
principalement dans la petite et moyenne bourgeoisie.
- De nombreux ex-adhérents du P.S.U. se
retrouvent maintenant au P.S.. et on parle même
d'un ralliement du P.S.U. - un retour à la source
en quelque sorte.
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Le dernier
Congrès de la C.F.D.T., par ailleurs, marque
l'engagement plus ou moins clair de Maire et de certains
autres dirigeants de cette centrale dans le sillage du
Parti Socialiste : la majorité des
délégués à ce Congrès
déclaraient avoir voté socialiste en mars
dernier, et près de la moitié de ceux qui
sont inscrits à un parti le sont au P.S. Ce
renforcement de l'aile social-démocrate de l'"
Union de la Gauche " n'ira sans doute pas sans
créer des contradictions au sein de la C.F.D.T. En
tous les cas, Maire s'est proposé comme leader de
ce qu'il appelle lui-même " le courant
autogestionnaire au sein de la gauche " (courant qui
vient de recevoir un précieux renfort en la
personne... de Maurice Faure !).
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Enfin, les
socialistes, renforçant leurs traditions de
démagogie et de mystification, redécouvrent
le " langage marxiste ", n'hésitent pas à
tenir des propos " anticapitalistes ", tentent de prendre
une part " active " à certaines luttes et
s'emparent des idées à la mode sur
l'autogestion et le " contrôle ouvrier " pour
masquer leur programme capitaliste et leur pratique de
collaboration de classe.
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Tous ces faits, au
demeurant fort prévisibles, ne cessent pas
d'inquiéter les dirigeants révisionnistes.
Et pourtant, ce sont bien eux les principaux
responsables du nouvel essor du parti
social-démocrate !
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Comme nous l'avons
expliqué lors des élections, la condition
principale qui a permis l'alliance
contre-révolutionnaire P.C.F.-P.S.. c'est la
dégénérescence révisionniste
du P.C.F., et non le prétendu abandon de la part
du P.S. de sa politique de collaboration de classe, comme
le soutiennent les dirigeants révisionnistes. En
rejetant les principes révolutionnaires
marxistes-léninistes, en prêchant la voie
pacifique et parlementaire de passage au socialisme, en
propageant le respect de la légalité
bourgeoise, en subordonnant l'instauration du socialisme
à la réalisation d'une prétendue "
démocratie économique et politique " au
contenu capitaliste, les dirigeants révisionnistes
glissaient sur les positions traditionnelles de la
social-démocratie et rendaient possible la
collaboration active avec ce courant bourgeois. Il n'y a
pas de différence de nature entre
social-démocratie et révisionnisme moderne,
et la tendance entre eux, c'est la collaboration et
même la fusion.
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Quand le P." C. "F.,
qui était encore sur des positions
révolutionnaires, traçait une ligne de
démarcation avec la social-démocratie en la
combattant vigoureusement, le courant
social-démocrate représenté par la
S.F.I.O. s'affaiblissait. Une fois cette lutte
abandonnée et la ligne de démarcation
effacée, la sociale-démocratie n'a
cessé de se renforcer, depuis la percée de
Mitterrand aux présidentielles de 1965
jusqu'à l'essor du P.S.
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Bref,
préparée et favorisée par la
dégénérescence révisionniste
du PCF, l'alliance P.C.F.-P.S. a redonné vie au
vieux parti social-démocrate mal en point. Certes,
il y a bien d'autres causes à la renaissance de ce
parti et de ce courant, telles que le jeu propre de la
bourgeoisie, le passage dans l'opposition d'importantes
fractions de la petite bourgeoisie qui supportent mal le
renforcement du capitalisme monopoliste d'Etat... Mais la
cause principale reste l'apparition du
révisionnisme moderne : c'est lui qui propage dans
les rangs de la classe ouvrière une
idéologie de même essence que
l'idéologie social-démocrate, c'est lui qui
rejette vers le " courant autogestionnaire " de nombreux
travailleurs dégoûtés par les
pratiques révisionnistes et par la
réalité du " socialisme " en U.R.S.S., etc.
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Les dirigeants
révisionnistes l'avaient d'ailleurs dit
eux-mêmes très clairement : si le Parti
socialiste s'allie avec nous, il se renforcera. Or
aujourd'hui, Marchais et consorts s'en alarment ! Par
deux fois en deux mois, le Comité central
révisionniste s'est réuni pour discuter,
entre autres, de cette question. Qu'est-ce qui
préoccupe donc tant les dirigeants
révisionnistes ?
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Leur objectif, c'est
de participer à un gouvernement d'Union de la
Gauche, et d'y occuper " la place qu'il leur revient ",
c'est de gérer les affaires publiques en
collaboration avec les sociaux-démocrates, sur la
base du programme commun dont nous avons
dénoncé ici le contenu capitaliste.
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Mais si Mitterrand se
passait d'eux ? s'il n'était pas " loyal " en
dépit de la signature " historique " d'un contrat
de gouvernement avec le P." C. "F. ? La tension devient
d'autant plus grande qu'on murmure, ici ou là, que
les prochaines élections présidentielles
pourraient être fort proches, en raison de
l'état de santé de Pompidou. Mitterrand
sera-t-il candidat unique de la gauche dès le
premier tour, cherchera-t-il l'appui des " centristes "
et autres " réformateurs " pour ne faire du P"C"F
et de ses électeurs qu'une force d'appoint lui
permettant d'accéder à la
présidence? Voilà qui crée quelque
inquiétude aux dirigeants révisionnistes et
qui explique la polémique qu'ils mènent
autour de deux points : d'abord ils exigent du P.S. qu'il
récuse les alliances contractées dans
certaines municipalités avec les centristes. Bien
entendu, on imagine mal un Defferre se plier à une
telle demande ! Ensuite, un petit changement de mot a
jeté le trouble dans les rangs
révisionnistes : les socialistes ont
remplacé le terme " programme commun de
gouvernement " par " programme de lutte ". A la
veille, selon toute probabilité,
d'élections présidentielles, ce n'est pas
pour plaire aux dirigeants révisionnistes, qui se
voient déjà écartés d'un
futur gouvernement " de gauche ".
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Toutefois,
l'inquiétude des dirigeants révisionnistes
a un autre motif, peut-être plus important, et qui
tient à la situation créée au sein
même de leur parti après l'échec
électoral accompagné du renouveau
socialiste. Nombre de militants du P.C.F. ont le
sentiment d'avoir travaillé non à abattre
le capitalisme et le gouvernement réactionnaire,
mais à renflouer le vieux navire
social-démocrate. Or ces militants ne semblent pas
disposés à cueillir les fruits amers de la
collaboration avec Mitterrand. Ces travailleurs ont fait
l'expérience négative de la voie
électoraliste et de ses contraintes, telle
l'alliance avec les socialistes et les radicaux. C'est
pourquoi, plus que jamais, nous devons continuer à
expliquer encore, l'impasse de cette voie.
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Dans " France nouvelle
" des 12-18 juin, Roland Leroy déclare : " Les
progrès de l'unité ne peuvent être
obtenus que par des reculs de l'idéologie
sociale-démocrate. " Mais il faudra qu'il nous
explique comment y parvenir sans faire reculer du
même coup le parti social-démocrate, donc
sans briser l'alliance qui est le fondement de la
politique du P"C"F. En vérité, les nouveaux
sociaux-démocrates, les Leroy, Marchais et Cie, ne
peuvent " obtenir des reculs de l'idéologie
social-démocrate " qu'ils contribuent
eux-mêmes à colporter et à implanter
dans la classe ouvrière !
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Seuls les
marxistes-léninistes peuvent conduire cette
bataille, en portant les coups les plus durs contre les
principaux responsables du renouveau
social-démocrate, les dirigeants
révisionnistes, en arrachant la classe
ouvrière et les masses travailleuses à
l'influence paralysante du révisionnisme moderne,
qui reste l'obstacle principal empêchant des
milliers et des millions de travailleurs de s'engager
dans la lutte révolutionnaire directe contre le
régime capitaliste.
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