L'organisation trotskiste de
Krivine
IL EST FACILE DE SE DIRE
RÉVOLUTIONNAIRE
- Une fois de plus, tout en qualifiant
Marchais et Mitterrand de réformistes, la
Ligue
- communiste révolutionnaire de
Krivine appellera à voter pour le PCF et le PS au
second tour: les "révolutionnaires" vous appellent
à voter pour les réformistes ? Ou alors
Krivine n'est pas révolutionnaire...
-
- Dans la plate-forme que la Ligue communiste
révolutionnaire de Krivine vient de publier,
l'organisa-
- tion trotskiste présente ainsi sa
stratégie: "... la nécessité de
se battre pour un gouvernement au service des
travailleurs qui devra prendre les mesures indispensables
pour marcher au socialisme".
- Ce gouvernement, doit être selon Krivine, un
gouvernement PCF-PS : "Face à la crise, ils
(Mar-
- chais et Mitterrand) doivent former un
gouvernement PC- PS dont nous exigeons la satisfaction de
nos revendications".
- Bien sûr, pour garder leur image dure, les
trotskistes font quelques critiques aux deux partis PCF
et
- PS et quelques propositions: détrôner
Giscard, retirer la constitution de la Ve
République, épurer l'administration et
démanteler la hiérarchie militaire.
- Mais remplacer Giscard par Mitterrand (ou par
Marchais) n'est en aucun cas la question fondamen-
- tale qui se pose. Tous les travailleurs savent par
expérience que ce n'est pas en changeant l'homme
qui tient la présidence de la république
que l'on change les choses.
- Retirer la constitution de la Ve république ?
Mais pour la remplacer par quoi ? Une autre constitution
- capitaliste, un peu amendée ? Une
constitution, c'est la loi fondamentale de l'État.
Elle exprime les rapports qui existent à la base,
dans l'économie. En France capitaliste, toute
constitution représenterait le capitalisme: les
rapports entre exploiteurs et exploités, elle
assurerait la continuité du capitalisme.
- Démanteler l'administration et la
hiérarchie militaire ? Cela non plus ne change
rien au fond: si l'on
- remplace un ministre par un autre, on peut aussi
remplacer un haut fonctionnaire ou un
général par un autre... Là encore,
la nature de l'armée ne change pas pour autant.
- Dans tout cela donc, pas question de
révolution (le mot n'apparaît même pas
dans toute la dernière
- page de la plate-forme sur les "perspectives"), mais
seulement d'un gouvernement de gauche (PCF, PS). Quant
à la perspective d'aller au socialisme, elle se
réduit à une suite de réformes
proposées à la gauche.
- Si c'est cela être révolutionnaire, les
plus grands révolutionnaires français ont
pour nom Gaston De-
- fferre et Guy Mollet…
-
Les trotskistes:
- de scissions en
scissions
-
- En 1938, Trotsky qui, tout au long de sa vie, a trahi
la classe ouvrière en combattant sans cesse les
- théories de Lénine, constitua la 4e
Internationale.
- Tous les trotskistes français lui
donnèrent leur adhésion mais, dès
1939, une première scission se fait
- jour; elle donne naissance à "Lutte
ouvrière". En 1945, les autres étaient
regroupés au sein du "Parti communiste
internationaliste" qui allait connaître
d'importantes scissions en 1947.
- Mais c'est en 1952 qu'a eu lieu la plus importante.
La question essentielle est l'attitude à avoir par
- rapport au PCF. Faut-il pratiquer l'entrisme ou non ?
(*).
- Le Groupe Lambert refuse cette tactique. Les
lambertistes sont organisés actuellement dans les
- groupes ultra-droitiers : Organisation communiste
internationale (OCI) et Alliance des jeunes pour le
socialisme (AJS).
- Le deuxième groupe resta partisan de
l'entrisme, c'est ce qui explique que l'on trouve Krivine
à un
- moment donné dans l'UEC (Union des
étudiants communistes). Dès 1962, il y
organise une fraction oppositionnelle dite de gauche. Il
déclencha une scission à partir du refus de
nombreux militants affiliés à l'UEC
d'approuver le soutien du PCF à la candidature de
Mitterrand en 1965. Puis il crée, en 1967, la
"Jeunesse communiste révolutionnaire" que l'on
retrouve dans les facultés en 1968.
- En 1969, est créée la Ligue communiste
dont les premiers animateurs furent Pierre Frank, Krivine
- lui-même, Bensaïd et Weber.
- En 1971, une première scission importante
donnera le groupe "Révolution" qui se nomme
aujourd'hui
- "Organisation communiste des travailleurs" (OCT).
- En 1973, l'organisation de Krivine change de nom
(à cause de la répression). Elle se nomme
alors
- "Ligue communiste révolutionnaire". Elle a
pour journal "Rouge".
-
- Lors de leur deuxième
congrès qui eut lieu en janvier 1977, la Ligue a
fourni des
- chiffres reflétant sa
base sociale. 42 % de leurs militants, selon leurs
propres chiffres, sont étudiants ou enseignants.
Ils déclarent que 13 % de leurs militants sont
ouvriers, ce qui parait exagéré quand on
regarde d'un peu plus près.
(*) Tactique qui consiste à
pénétrer dans d'autres organismes pour les
prendre de l'intérieur.
KRIVINE SOUTIENT
BREJNEV
Et il condamne la Chine
- De même que les trotskistes
essaient de semer des illusions sur Marchais et le PCF,
en
- demandant aux travailleurs de
voter pour eux, de même ils sèment des
illusions sur l'URSS.
- L'URSS qui emprisonne ses
opposants dans des camps de concentration est un
pays
- devenu bourgeois. L'URSS qui
envahit la TchécoslovaquIe est un pays devenu
impérialiste. Nous ne pouvons plus
considérer l'URSS comme un pays socialiste. Le
socialisme, ce n'est pas cela.
-
- Or pour la Ligue communiste
révolutionnaire de Krivine, l'URSS reste "un
état ouvrier dé-
- généré":
dégénéré, mais quand
même ouvrier. Cela voudrait dire que l'invasion de
la Tchécoslovaquie, les camps de concentration,
les extraditions, la présence russe en Afrique,
sont des faits à mettre au compte d'un état
ouvrier ! C'est absurde et scandaleux. !
- Cela amène la Ligue
à soutenir les interventions russes dans le monde:
soutien au
- MPLA pro-soviétique, en
Angola, contre les autres mouvements de
libération; soutien à l'intervention
cubaine, elle aussi pro-soviétique, en Afrique;
soutien aux gendarmes katangais lors de leur invasion du
Zaïre, etc.
-
- Par contre, la Ligue Communiste
Révolutionnaire ne rate pas une occasion
d'attaquer un
- pays socialiste comme la Chine,
que les trotskistes mettent au même plan que l'URSS
de Brejnev.
-
- Ils condamnent la politique
extérieure de la Chine, notamment vis à vis
des pays du tiers
- monde d'Afrique, d'Asie et
d'Amérique latine.
- Toute la politique de soutien de
la Chine aux peuples et pays du tiers-monde en
lutte
- pour leur indépendance
nationale, les trotskistes la nient.
- Ils ne se contentent pas de cela,
ils reprennent aussi à leur compte tous les
ragots;
- toutes les calomnies qui courent
sur la politique intérieure chinoise:
exécutions, révolutions de palais, etc.
Quelle est la source de ces mensonges ? les services de
renseignements de l'île de Formose, dont le
régime est pour le moins policier et lié
à la CIA.
- Comme on le voit, la politique de
la ligue communiste est un ensemble relativement
- cohérent: soutien à
la politique du bourgeois Brejnev et condamnation de la
Chine socialiste.
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