LA VIE DU PARTI
Bulletin intérieur du P.CR.m.l.
45 -mai 1980-
 
Rapport de la C.N. convoquée sur la base de l'Appel n°7
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Rapport sur le système de presse
-pages 4-5-6-7-

Le système de presse du parti
 
INTRODUCTION
 
      Engagé dans une nouvelle politique d'accumulation, confronté a l'exigence impérieuse de se placer de plein-pied dans le champ politique du pays, le Parti a été amené dans le même temps à repenser son système de presse pour mieux adapter celui-ci de manière différenciée aux nécessités de l'heure. En effet, la presse du Parti doit s'inscrire étroitement dans le cadre des efforts de celui-ci pour s'adresser aux militants qui, à l'intérieur des institutions de gauche - syndicats et partis - entrent en contradiction avec les directions réformistes et révisionnistes. Les organes de presse du Parti doivent constituer autant d'armes politiques nous permettant d'être entendus de ces militants, de les concerner, de modifier leurs points de vue et leurs positions. Intervenir dans le débat d'idées, riposter aux attaques anti-marxistes, apporter des éléments de réponse aux interrogations nombreuses aujourd'hui, telles sont les exigences fondamentales posées au système de presse du Parti. Celui-ci doit contribuer activement à la rupture avec nos défauts gauchistes, nos erreurs sectaires, un certain schématisme qui constituent autant d'obstacles dans la voie que nous nous sommes tracés. Dans la dernière période, plusieurs modifications ont été apportées au système de presse du Parti en liaison notamment avec la parution d'un quotidien en commun avec le PCML, puis avec la suspension de celui-ci.
 
LE JOURNAL DE DÉBATS
 
      En ce qui concerne le périodique, il faut distinguer ce qui constituait le projet originaire, élaboré à l'automne, alors que la perspective d'un quotidien coédité avec nos partenaires entraînait la nécessité de la parution d'un journal de parti, porteur de la spécificité de celui-ci et répondant à un certain nombre d'exigences que nous avions alors définies et telles qu'elles ont été présentées dans le bulletin intérieur du Parti : à ce moment-là. et donc dès avant la parution de la revue, celle-ci avait été envisagée comme devant comprendre les trois aspects suivants :
      1 - Un traitement de l'actualité en des termes tels que celle-ci donne lieu à une étude, une analyse assez approfondie ; ce qui exigeait une sélection des questions traitées et un traitement de ces questions. L'exigence était ainsi posée d'une approche spécifique de l'actualité, entraînant un examen approfondi et une étude.
      2 - La constitution de dossiers et enquêtes présentant l'étude d'une question, avec un développement suffisant pour présenter les différents aspects du phénomène étudié ; entraînant entre autre la réalisation d'interview près de personnes présentant des points de convergence avec nos positions assez profondément différentes. Les thèmes choisis s'inscrivent dans le champ des questions soulevées à propos de la politique et des perspectives
révolutionnaires aujourd'hui.
      3 - Dans le cadre de la préparation du congrès, présenter des aspects bilan de notre pratique ces dernières années, de l'expérience du Parti, de sa réflexion sur cette pratique.
      Par rapport à cette définition primitive du périodique dès avant sa mise en œuvre concrète, il est apparu qu'il était contradictoire de penser concerner, engager le dialogue avec des courants, des militants encore éloignés de nous en juxtaposant dans le journal la présentation de dossiers ouverts, aptes à faire apparaître des points d'accord, des points de rupture avec nos propres positions et une tribune de congrès se rapportant directement à notre propre expérience, à notre propre pratique. Cette contradiction était liée aux limites actuelles de notre expérience qui ne pouvait d'emblée parvenir à faire apparaître avec netteté des convergences sur des points précis et plus largement sur notre projet stratégique avec ceux que nous voulions concerner et qui dans l'état actuel des choses n'étaient pas en situation de nous entendre immédiatement sur ces questions, mais risquaient au contraire de se détourner. En fait, si nous voulions vraiment tenir compte de l'isolement relatif du Parti, si nous ne voulions pas en rester à une démarche velléitaire qui dans le concret n'aurait pas permis de concerner une frange nouvelle de militants, il était impératif de tenir compte au plus haut point des réalités. Et tenir compte des réalités, c'était d'une part tenir compte des limites provisoires de notre expérience, insuffisante en tout cas pour concerner d'emblée ceux que nous voulons aujourd'hui concerner et c'était d'autre part tenir compte de quelque chose qui est la perception qu'ont de nous certaines personnes autour de nous, cette perception trop souvent négative constituant une véritable barrière empêchant que le dialogue se noue. Cette réalité-là, ce sectarisme à notre encontre entraînait par exemple le fait, que si le journal se présentait comme explicitement journal du Parti il en résulterait nécessairement, compte tenu de ce sectarisme à notre endroit, la fermeture et le refus de courants et militants auxquels nous voulons nous adresser et avec lesquelles nous voulons dialoguer.
 
      Dans ces conditions, et pour cette raison là, il eut été contradictoire avec les exigences qui se sont précisées avec la mise en oeuvre du journal de débats, de présenter ce journal comme un journal de Parti. Ou nous demeurions dans le cadre de confrontations de points de vue délimité à un système de représentations unifiées pour l'essentiel celui du Parti - et c'est ce qui s'est fait avec "les contraires" ancienne formule, où nous nous engagions plus résolument dans une confrontation avec les points de vue externes, non directement intégrables dans le système de représentation qui est le nôtre et alors il nous fallait dépasser les limites primitivement tracées pour concerner des intellectuels, des militants qui se pensent subjectivement éloignés sans doute de notre Parti mais qui ont en commun avec nous des préoccupations, des points de vue.
      Et il faut bien comprendre que ces exigences-là se sont précisées, affirmées dans la réflexion du parti sur sa propre pratique, sur la situation qu'il s'agit de transformer et qui ont abouti à la production de l'Appel n° 7. C'est bien cela qui est fondamental pour comprendre les modifications qui apparaissent avec le périodique entre sa définition primitive et ce qu'il est. Ce qu'il est aujourd'hui, ce qu'il s'efforce d'être, cet instrument de dialogue capable de faire surgir sur les questions importantes pour la transformation révolutionnaire de notre société, les points de contradiction, les points de convergence, les découpages réels avec les militants et courants politiques porteurs d'interrogations positives aujourd'hui. Il s'agit avec cette arme d'interpeller, de questionner. Il s'agit de rassembler les éléments nécessaires à la construction d'un point de vue solidement étayé, il s'agit de confronter. Ce journal doit rassembler des éléments concernant une question avec des points de vue qui ne sont pas les nôtres mais dont il est absolument indispensable que nous les connaissions concrètement dans leur argumentation si nous voulons nous y confronter positivement. Il constitue donc un instrument de contact de discussion, de dialogue, d'interpellation de points de vue différent des nôtres. Il doit donc constituer, il l'a déjà fait, à lever barrières et préventions qui existent à notre endroit. Et dans le même temps, le journal de débats contribue à élaborer nos propres positions, constitue un instrument d'enrichissement de notre propagande apportant des éléments d'analyse contribuant à la transformation révolutionnaire de la réalité. Si cet aspect est secondaire, il n'en constitue pas moins un aspect de la définition du journal. Principalement, celui-ci permet de présenter la configuration des problématiques auxquelles nous sommes confrontés qui ont surgies à l'extérieur de nous et dans lesquels nous devons nous insérer pour être de plein pied dans le débat politique, pour y participer activement et nous y impliquer fortement. En présentant les arguments existants sur tel problème important pour l'avenir de la révolution dans notre pays, en fournissant les données du débat sur telle question, le périodique constitue dans le même temps une arme pour agir sur ces données. Ainsi, en répondant à l'exigence d'un traitement sélectif de l'actualité, en présentant sous ses différents aspects dans un dossier les éléments essentiels d'une problématique ou d'un phénomène, en fournissant des éléments à la construction de point de vue marxiste-léniniste, ce journal occupe une place spécifique dans notre système de presse. Il est un instrument privilégié de connaissance des problématiques actuelles auxquelles un parti communiste est nécessairement confronté, il est un instrument privilégié de dialogue avec des militants, de confrontation, et il contribue aussi à la constitution des positions marxistes-léninistes sur des questions importantes de la révolution pour notre pays.
 
Avant d'en terminer sur ce point, rappelons simplement que le projet d'édition de Front Rouge mensuel organe central envisagé à l'époque par la direction du Parti, rassemblant les positions du Parti sur les questions essentielles, correspondait à une situation où le quinzomadaire se présentait dans les termes qui viennent d'être rappelés et où le quotidien commun n'apparaissait pas menacé. Il est évident qu'avec la suspension de celui-ci et la mise en place de l'hebdomadaire, organe central du parti, la parution de ce mensuel organe central perdait sa raison d'être.
 
L'HEBDOMADAIRE : POUR LE SOCIALISME
 
      Revenons d'abord un peu sur les raisons qui ont conduit à cette situation exigeant pour le parti d'éditer un hebdomadaire à compter de maintenant, suite à la suspension de l'édition en commun du QDP. Comme il a déjà été précisé, le QDP a dû suspendre sa parution pour des raisons principalement financières, et cela sur la demande de nos partenaires. Ceux-ci ont par ailleurs indiqué qu'ils étaient prêts à reprendre le publication du QDP avec nous dès qu'ils jugeraient leurs difficultés financières assainies.
      Sur cette question de la suspension du QDP, rappelons que celui-ci a rencontré des difficultés financières très réelles. Certes, l'édition commune permettait de réaliser des économies, malgré tout limitées, et qui n'ont pas permis en tout cas de pallier les difficultés financières rencontrées au même moment par chacun des partis. Il ne faut pas pendre de vue que nos partenaires équilibraient le budget de leur journal, grâce, pour une bonne part à un fort poste d'abonnements qui ont fait pour l'essentiel défaut en ce début d'année, notamment ceux des bretons etc...
      Par ailleurs la crise qu'ils ont connu notamment en Bretagne a amputé de façon importante leurs ressources financières.
      En ce qui concerne, et les camarades le savent, nous avons pu équilibrer le budget de notre quotidien avant janvier grâce à une subvention qui représentait dans la dernière période plus de 50% du budget du journal, (somme qui a dû s'élever progressivement depuis le début du quotidien) le complément étant assuré par le versement NMPP et la souscription à laquelle il faut ajouter les abonnements. Ainsi, c'est la conjonction de difficultés financières pour les 2 partis, auxquelles il faut ajouter des rentrées prévues non réalisées qui ont conduit à créer de grosses difficultés financières au lancement du quotidien commun.
 
      Face à ces difficultés, compte tenu de leur rapport à la presse quotidienne, compte tenu de leurs habitudes et normes de gestion, nos partenaires ont pensé devoir suspendre le journal et non envisager la sauvegarde du quotidien comme nous le proposions par des moyens exceptionnels qui auraient consisté d'abord en un lancement d'une souscription exceptionnelle, en campagne d'abonnements intensive, en économies budgétaires rigoureuses. Dans ces conditions, ce ne pouvait qu'être la suspension du journal et le parti n'était pas alors en mesure de prendre immédiatement à sa charge la publication du quotidien. Et cela pour plusieurs raisons :
      -     Le parti ne pouvait pas à lui seul éponger les dettes du quotidien à nouveau sans fond de roulement, sans les conditions techniques nécessaires. Sans la mise en place d'un corps de rédacteurs qui avait été réduit dans le cadre du journal commun.
      -     Il s'avérait aussi nécessaire de redéfinir le quotidien, de repenser sa formule afin qu'il réponde beaucoup mieux aux exigences politiques de la période et aux objectifs du parti.
 
      Dans ces conditions, le BP a décidé d'une consultation adressée à l'ensemble des cellules du Parti, expliquant les raisons de la suspension et présentant les choix à effectuer ; le CC a examiné avec attention les résultats de cette consultation dont les camarades ont pu prendre connaissance dans le bulletin intérieur. Conformément aux résultats de cette consultation, conformément à la volonté exprimée par la grande majorité des camarades, le CC a décidé la reparution du quotidien le 15 septembre, quelle que soit par ailleurs la position de nos partenaires A ce moment-là. Par ailleurs, apparaît nettement la nécessité de vérifier de manière approfondie la fiabilité financière d'un éventuel projet commun, de s'entendre sur des méthodes de gestion rigoureuse et de mesurer le degré d'accord politique en profondeur. Cela afin qu'une éventuelle reparution commune ne connaisse pas le sort de la précédente. En effet, il est bien évident que la réalisation en commun d'une presse quotidienne exige un degré d'unité politique et de pensée, un champ de préoccupations commun qui connaissaient nécessairement des limites au début janvier de cette année. Ces limites sont apparues avec encore plus de netteté quand il s'est agi de faire face ensemble aux difficultés financières du quotidien.
      En ce qui concerne l'hebdo pour le temps qui nous sépare de la reparution du quotidien, on peut préciser les choses suivantes :
      -     l'hebdomadaire Pour le Socialisme constitue pour la période qui nous sépare du 15 septembre l'organe central du Parti.
      Par ailleurs,
      l  l'hebdomadaire constitue l'instrument pour la reparution du quotidien à la rentrée. Il constitue un support pour la mobilisation politique et financière des lecteurs. Il ouvrira ses colonnes pour débattre du quotidien que nous voulons pour la rentrée.
      l  pour le choix des dossiers, des enquêtes ou reportages, l'hebdomadaire doit résolument s'inscrire dans le cadre du débat d'idées et s'efforcer ainsi de concerner les militants des partis et syndicats de gauche en contradiction à des degrés divers avec l'orientation des directions de ces organisations. Cette démarche exige de rompre radicalement avec un certain nombre de stéréotypes, de formules toutes faites qui se substituent trop souvent à la démonstration, à l'explication convaincante. Cela exige aussi d'adopter un ton, un style qui évitent de donner au journal une allure tellement austère qu'elle risquerait a priori de décourager un certain nombre de lecteurs potentiels. Il faut bien prendre la mesure des transformations exigées par ces objectifs : cela suppose évidemment une rupture très importante avec le quotidien tel qu'il s'est présenté édité depuis début janvier, mais aussi avec le quotidien qui paraissait à l'automne. C'est d'une qualité autre sur le plan de l'approche politique dont il doit être question, et cela exige des efforts très importants. Mais cette rupture nécessaire, qui s'inscrit étroitement dans le cadre de la nouvelle politique d'accumulation, doit engager - en tout cas c'est ce dont il faut discuter - une ouverture nouvelle du journal. Pourquoi cette ouverture ? Elle est absolument indispensable pour concerner aujourd'hui les militants que nous voulons gagner au marxisme-léninisme, pour, progressivement, toucher un autre public qui ne soit pas simplement constitué pour l'essentiel de membres du Parti et d'une frange de sympathisants relativement proches. Cela ne peut évidemment se faire en un jour, mais il semble absolument nécessaire de s'orienter dans cette voie. Cela passe par une démarche beaucoup plus explicative dans laquelle n'est avancé que ce qui est dans le même temps démontré, et cela avec des arguments convaincants. Cela passe par le traitement des questions - du moins un certain abord des questions - qui sont discutées, qui donnent lieu à interrogations de la part du public que nous voulons concerner. Cela passe aussi par un caractère vivant, diversifié du journal, qui rende compte d'expériences de masse significatives, ou l'initiative. le débat sont présents. Lieu de confrontation d'expériences, lieu de débat, le journal devrait ainsi contribuer à accentuer les contradictions dans les partis et syndicats de gauche au profit de la voie révolutionnaire.
      Cela constitue une voie possible, souhaitable, mais il en existe évidemment d'autres. On peut, par exemple, rester dans l'orientation du journal telle qu'elle se présentait à l'automne et, en restant dans ce cadre, améliorer le journal, le rendre plus intéressant, mais en ayant en vue pour l'essentiel les camarades du Parti et ses proches sympathisants en demeurant dans la même problématique : celle pour l'essentiel d'un commentaire marxiste-léniniste de l'actualité. Ceci étant dit, la première voie indiquée, celle d'un journal plus ouvert, cherchant à concerner un nouveau public, doit aussi être assez étroitement lié aux événements d'actualité, et en apporter un éclairage marxiste-léniniste.
 
      Cette définition de l'hebdomadaire du Parti est importante car préparer le quotidien de la rentrée, ce n'est pas tant débattre de la formule de ce journal que de préfigurer, par ce que va être l'hebdomadaire lui-même, ce que nous voulons faire du quotidien à l'automne. S'agit-il de travailler à créer les conditions favorables à un journal nettement plus ouvert, commençant à concerner un nouveau public, intervenant sur les questions aujourd'hui débattues ? Telle est la question à laquelle il nous faut répondre... Journal qui dans le même temps concerne beaucoup plus directement le Parti puisqu'il se situe d'emblée dans le champ de ses préoccupations et de son activité...
 
      D'abord, l'hebdomadaire doit fournir des éléments d'analyse de la situation dans son ensemble, expliciter les différents aspects de cette situation, populariser les positions du Parti, expliquer les nouvelles orientations. Ainsi, l'hebdomadaire, en expliquant précisément ce que veut le Parti aujourd'hui, en présentant les bases du travail que nous proposons, en précisant la conception de l'unité que le Parti veut mettre en oeuvre, doit contribuer dans toute la mesure du possible à corriger les représentations négatives qui peuvent exister de nous, à lever les malentendus qui peuvent écarter de nous des militants qui par ailleurs ont des positions convergentes avec les nôtres sur certains points. Ainsi, en publiant des éditoriaux, en élaborant des articles explicitant la position du Parti sur tel ou tel aspect de sa ligne politique, en contribuant activement à la préparation du Congrès, en contribuant à la riposte contre les attaques visant le marxisme-léninisme aujourd'hui, l'hebdomadaire doit constituer un instrument privilégié aux mains du Parti pour transformer la réalité.
 
FRONT ROUGE
 
      Revue théorique et politique du Parti, la définition de Front Rouge pour la période qui vient ne peut évidemment s'envisager indépendamment de la nouvelle politique d'accumulation telle qu'elle vient d'être discutée par notre conférence, mais non plus indépendamment de l'existence du quinzomadaire et de Pour le Socialisme. Face aux questions soulevées, face aux problématiques présentées, face aux attaques que subit le marxisme aujourd'hui, Front Rouge constitue ce support privilégié devant contribuer à refonder notre doctrine, à lutter contre les attaques dirigées contre la théorie. Dans ces conditions, Front Rouge se présentera, à partir du prochain numéro, en des termes assez nouveaux puisqu'il traitera dans chaque numéro pour l'essentiel un thème sur lequel il élaborera une argumentation permettant de refonder nos positions avec plus de force, plus de netteté. Ainsi, Front Rouge sur le plan théorique et politique doit constituer cette arme qui part en guerre contre les positions adverses aujourd'hui. C'est pourquoi il va se présenter de façon sensiblement modifiée dans la période qui vient ; il doit constituer un support très important, un instrument très important aux mains du Parti pour mettre en échec les positions adverses, pour armer les camarades et leur permettre de s'impliquer activement dans le débat politique. Plus profondément, au-delà de l'aliment politique qu'il constitue pour la lutte quotidienne. Front Rouge va jouer le rôle de support privilégié pour refonder la doctrine, refonder nos positions théoriques et politiques, face aux remises en causes et attaques nombreuses contre le marxisme aujourd'hui.
 
CONCLUSION
 
      En conclusion, il est nécessaire d'avoir nettement en vue que le système de presse du Parti doit former aujourd'hui un tout. Il n'est pas possible d'isoler chacun de ces éléments pour les juger chacun à part. Front Rouge, l'hebdomadaire, le périodique jouant un rôle spécifique, complémentaire de celui des autres. Ainsi, d'un point de vue d'ensemble, le Parti a besoin aujourd'hui d'être précisément informé des questions débattues en dehors de nos propres rangs, concernant l'activité et la perspective révolutionnaire, il a besoin d'être armé idéologiquement et politiquement pour participer à ce débat, s'y inscrire activement, transformer progressivement les points de vue erronés. Il a besoin aussi d'être armé pour riposter aux attaques contre le marxisme qui connaissent une assez grande ampleur. C'est en le rapportant à ces nécessités fondamentales que nous pouvons juger du système de presse du Parti, mais en ayant très nettement en vue que chacun des organes de presse joue un rôle spécifique, met l'accent sur telle exigence ainsi du périodique pour constituer un pont, un instrument de dialogue vers tous ceux qui peuvent être concernés, avec nous, par la perspective de la transformation révolutionnaire de cette société... Ainsi de l'hebdomadaire qui doit transcrire les positions du Parti, expliciter sa ligne tout en participant activement et de façon ouverte au débat politique... Ainsi de Front Rouge qui doit approfondir certaines questions, certains thèmes, apportant les éléments pour refonder notre doctrine, pour assurer solidement nos positions théoriques face aux positions adverses.
      Mais n'oublions pas que ces organes de presse du Parti ne joueront pleinement leur rôle que si l'ensemble du Parti s'empare activement de leur étude, de leur diffusion, de leur critique. C'est à cette condition absolument indispensable qu'ils constitueront vraiment les instruments qui nous sont nécessaires dans la période.

 

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