Les nouveaux " penseurs "
de l'impérialisme
Les nouveaux anti-communistes.
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Lénine disait que les intellectuelles
sont la " plaque sensible " d'une époque. Leurs
changements de couleur nous alertent sur les rapports de
force profonds. C'est comme de la limaille de fer : on
peu lire, sur les dessins des idéologies à
la mode, la puissance d'attraction des grands aimants de
la politique : prolétariat révolutionnaire
et bourgeoisies impérialistes.
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Dans les années 60, avec la
Révolution Culturelle et Mai 68, il y avait eu des
conversions en masse au maoïsme, à
l'idée de servir le peuple, à la conviction
révolutionnaire impatiente.
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Aujourd'hui, dans les hautes sphères
de l'intelligentsia, un phénomène de
reniement existe. On abjure sa foi marxiste et
révolutionnaire. On pose l'équation :
Marxisme = Révolution = Staline = Goulag = Hitler.
On se déclare esthète et pessimiste. On est
pour les américains. (1)
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Dans la foulée, le vieil
anticommunisme classique sort de son trou. Une
encyclopédie des " idées " de droite est
lancée sur le marché. Les vieux crabes de
la réaction la plus noire, Ionesco, Dutourd,
Pauwels, annoncent la bonne nouvelle (2) : Ça y
est ! Après 30 ans de malheur marxiste,
disent-ils, ont voit le bout du tunnel. Si des " jeunes
gens " comme Sollers, Glucksmann, B-H Lévy,
entonnent notre coin-coin de demi-soldes
anti-prolétaires, y'a d'la vie, y-a d'l'espoir.
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Bref : la vieille bourgeoisie "
libérale " et les petits fascistes de la plume, se
disent que dans la percée des " nouveaux
philosophes ", ils vont faire leur rentrée sur la
scène idéologique. Les fruits secs de
l'Académie se gonflent dans les eaux sales des
renégats de Mai 68.
- Que se passe-t-il ?
- Un bilan réactif et capitulard.
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Le passage des années 60 aux
années 70, c'est le passage d'une époque
d'assauts populaires mondiaux et de révolution
prolétarienne (la Révolution Culturelle)
à une époque de crise, de contre-offensive
impérialiste, de préparation à la
guerre.
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Tout est là. Les " nouveaux
philosophes " sont les porteurs d'un bilan réactif
et capitulard devant les difficultés historiques
toutes nouvelles qu'affronte aujourd'hui le mouvement
révolutionnaire.
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Ils ne voient aucun recours devant le
social-impérialisme russe que d'en appeler aux
américains ; aucun devant le social-fascisme des
partis " communistes " que de se jeter dans les bras de
la bourgeoisie classique et des " libertés
parlementaires " ; pour protéger leur
identité d'intellectuels effrayés par les
tempêtes du monde, ils cherchent un tuteur : les
vieux impérialismes.
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Les " nouveaux philosophes " apparaissent
pour dire que l'antagonisme contre les deux bourgeoisies,
les deux superpuissances, est impossible, et qu'il faut
aujourd'hui choisir son camp dans la rivalité
entre les deux bourgeoisies : les " libertés " de
l'Ouest contre les camps de l'Est. Voilà le choix
où ils veulent nous coincer.
Tout ce qu'ils disent sur les dissidents
soviétiques et sur le marxisme a pour noyau actif
la propagande pour l'état de choses de la
société impérialiste, et son
maintien coûte que coûte.
- L'alibi russe
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Sans les dissidents soviétiques, il
n'y aurait aucune matière historique au bavardage
des " nouveaux philosophes " : Ils constituent le parti
intellectuel de la dissidence : Glucksmann sans
Soljenitsyne, c'est du vent. Les " nouveaux philosophes
", c'est le mini-état intimidateur bâti du
dehors sur la dissidence russe.
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Les " nouveaux philosophes " sont nouveaux en
ceci qu'ils touchent une réalité :
l'État social-fasciste russe, et la révolte
grandissante qu'il suscite. Ils sont des anti-communistes
de notre temps, du temps du révisionnisme moderne.
Les " nouveaux philosophes " sont les anti-communistes de
l'époque du maoïsme.
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D'un autre côté, les " nouveaux
philosophes " sont sur la brèche pour que la voix
révoltée du peuple russe contre ses
maîtres sociaux-fascistes fonctionne à sens
unique, et à l'envers du mouvement historique
général : pour la démocratie
bourgeoise, contre la révolution
prolétarienne ; pour le libéralisme
bourgeois, contre le communisme. Et là, les "
nouveaux philosophes " sont des gens du passé.
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Dans les pays de l'Est comme partout, il y a
deux voies dans la révolte. Il y a les ouvriers
polonais qui brûlent les sièges du parti en
chantant l'Internationale, et au nom du
prolétariat politique ; et il y a Boukovski qui
veut " réapprendre l'individu ". Il y a ces
hongrois qui attaquent la " bourgeoisie ouvrière
", et il y a Soljenitsyne qui bénit Carter et
Franco. Il y a les ouvriers de Gdansk qui font -un peu-
reculer l'État, et il y a Dubcek
larme-à-l'œil qui livre lui-même son
printemps à la dévastation.
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Les " nouveaux philosophes " aiment bien dire
qu'ils sont pour les faits précis, les modestes
évidences, les convictions populaires. Allons donc
! Les " nouveaux philosophes " sont par excellence des
hommes de parti, qui sélectionnent rudement, et
font taire qui leur déplait. Il s'agit pour eux de
barrer la route à cette nouveauté
prolétarienne énorme qui annonce, à
l'Est, sa naissance, dans la brèche ouverte pour
le monde entier par la Révolution Culturelle. Les
nouveaux philosophes s'alimentent aux dissidents les plus
droitiers, parce que leur grande affaire est de ne
laisser aucune issue que la restauration parlementaire
bourgeoise : ce sont des contre-révolutionnaires
de l'époque des Révolutions Culturelles.
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- Le marxisme, oui ou non ?
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Les " nouveaux philosophes " ont fait une
grande découverte, sur laquelle ils mènent
un tapage du diable : le vocabulaire " marxiste " peut
servir à dissimuler un État bourgeois
absolument réactionnaire.
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Sur ce point, les marxistes ont un bon
siècle d'avance. Voyez la critique du programme de
Gotha par Marx. Il disait déjà aux
sociaux-démocrates allemands : Attention ! Sous
couvert de socialisme, vous nous donnez l'État
paternaliste prussien. Lénine à
passé sa vie à pourfendre des docteurs "
marxistes ", les Kautsky et consorts. Mao a dirigé
la Révolution Culturelle contre les nouveaux
bourgeois " marxistes " du Parti et de l'État. Au
regard de ces entreprises, que valent les aboiements des
" nouveaux philosophes " ?
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Et bien, ils valent tous les dollars du
monde, parce que la conclusion qu'ils en tirent, c'est
qu'il faut bazarder le marxisme séance tenante, et
la révolution en même temps.
- Autrement dit : de l'existence d'une nouvelle
bourgeoisie qui manie le faux-marxisme pour dresser sa
base ouvrière pro-impérialiste, nos
compères concluent qu'il faut embrasser l'ancienne
bourgeoisie, vertement anticommuniste et
anti-ouvrière.
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La rivalité toujours, l'antagonisme
jamais : voilà leur cri de guerre, qui revient
à ceci ; restons au chaud dans
l'impérialisme. Il nous paie bien, il nous laisse
bavarder, et il nous protégera peut-être
à la fois contre les barbares prolétariens
et contre les vilains russes.
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Les " nouveaux philosophes " veulent
désespérer le peuple, le couper de sa force
politique autonome, le priver de ses armes
d'intelligence, d'organisation, de combat. Ainsi
démuni, on espère l'engager dans la
défense du droit bourgeois, sous la houlette des
intellectuels libéraux. Le PS ou Giscard feront
l'affaire, il n'y a rien d'autre sous la main par les
temps qui courent : voilà tout le contenu
réel de leur anti-marxisme minable.
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- Un symptôme.
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Les " nouveaux philosophes " n'ont pas
d'autre avenir que celui de l'impérialisme
lui-même. C'est comme symptôme des forces
qu'ils nous interpellent : pour la première fois
peut-être depuis le contre-courant
ultra-réactionnaire qui suivit la Commune (3), des
intellectuels renégats déclarent hautement
haïr la Révolution et la politique, et ne
désirer au monde qu'une chose : le maintien de
leur " libertés ", c'est à dire de leurs
privilèges. Pour la première fois depuis la
deuxième guerre mondiale, on propose une guerre
une guerre d'anéantissement contre les
révolutionnaires marxistes. Il ne s'agit plus de
dire qu'ils se trompent, mais qu'ils sont des gens du
camp de concentration, de l'hôpital psychiatrique,
de la torture. Il s'agit de rendre impossible pour un
intellectuel de se dire marxiste, sans être
taxé de criminel et d'hitlérien.
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Cette rage est intéressante. Elle
montre où nous en sommes, dans quel temps nous
vivons : les défenseurs de la
société impérialiste, de son
parlement, de ses syndicats, de sa presse " libre ", de
ses intellectuels irresponsables, de son grand
frère américain, se regroupent, prennent
ouvertement la parole, cherchent à intimider tous
leurs adversaires. Le cœur de la question, la vraie ligne
de partage, se dénude, parce qu'il y a la crise,
la rivalité, la guerre. Parce qu'il y a la
montée obscure, tâtonnante, de cette
nouveauté qui fait peur, de cette force jamais vue
: une avant-garde anti-impérialiste jusqu'au bout,
qui ne veut pas des réformes, ni des "
libertés " pour les intellectuels bourgeois, mais
qui veut détruirent le monstrueux privilège
impérialiste.
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- Les "nouveaux philosophes"
savent se vendre
- à
l'impérialisme : journaux bourgeois...
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Intellectuels qui prenez feu et flamme pour
Soljenitsyne et Boukovski, mais que les décrets
Stoléru laissent de glace, que le parcage policier
des ouvriers immigrés n'intéresse pas, qui
ne signent rien sur les attentats racistes, qui
êtes-vous ? " Philosophes " pour qui le " texte
marxiste " doit être questionné à
travers la pensée allemande, comme cause mentale
de tous les maux de la terre, mais qui défendez
aigrement votre place au soleil noir du pillage des
peuples, des Sahraouis bombardés, de la "
convention anti-terroriste ", de qui êtes-vous, au
bout du compte, les porte-paroles ?
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Vous déclarez être les gens des
droits de l'homme, de la liberté d'opinion et du "
pluralisme ". Les gens du bas-peuple contre le monstre
Étatique. Mais vous êtes les baladins
télévisuels du sursaut impérialiste
français. Vous êtes le dernier carré,
face à la marée des peuples, et pour les
tornades historiques qui s'annoncent, du petit
privilège provincial des intellectuels sans
principes, sans foi ni loi qui savent confusément
qu'ils ne seront plus jamais entretenus sur le même
pied qu'avant, et qui ont peur.
- En vérité, vous êtes des enfants,
et vous tapez du pied, mais ce qui s'enfante aujourd'hui
comme règlement de compte entre les
impérialismes et les peuples rendra ce petit bruit
dérisoire, avant même que votre
numéro d'estrade soit, à vos propres yeux,
véritablement commencé.
- (1) Cf B-H Lévy : " La barbarie à
visage humain ". A. Glucksmann : " La cuisinière
et le mangeur d'hommes ", " Les maîtres-penseurs ".
M. Clavel : " Ce juif de Socrate ". La revue " Tel Quel
", etc…
- (2) Cf le supplément littéraire du
Figaro le samedi.
- (3) C'est l'époque de " l'art pour l'art ", de
la haine du peuple chez les Goncourt, chez Flaubert, chez
Georges Sand, chez les poètes parnassiens.
Époque où les intellectuels nourrissent un
mépris sinistre pour le mouvement réel, la
haine de l'avenir, l'esthétisme
névrosé.
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