Pourquoi le livre
'Un autre regard sur Staline'?
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Parce que le
capitalisme restauré en URSS
est une catastrophe
hallucinante
Une véritable catastrophe s'est abattue sur
l'ex-Union soviétique, suite à 35
années de "critique du stalinisme". De Khrouchtchev
à Gorbatchev, la lutte contre l'oeuvre de Staline a
été la lutte contre les principes du
socialisme. Le résultat: la restauration d'un
capitalisme sauvage. Quelques chiffres clés,
rapportés par la presse occidentale, donnent le
frisson...
- Fin 1993, la production industrielle avait
diminué de plus de 40% par rapport à 1990.
(1)
- Les exportations ont chuté de 236 milliards
de dollars en 1985 à 35 milliards en 1992: 85% de
moins ! (2)
- La majeure partie des exportations passe
désormais par des canaux illégaux tenus par la
maffia.
- La Russie a 85 milliards de dollars de dettes
extérieures à la mi-1993. (3)
- Fin 1993, le nombre réel des chômeurs
a été estimé à 20 millions.
(4)
- En Russie, l'inflation a atteint 3.500% en
1992-1993. (5)
- Les milliards de roubles épargnés
pendant des vies entières ont perdu tout valeur.
(6)
- Les revenus réels ont perdu 60% de leur
valeur entre décembre 1991 et janvier 1992. (7)
- Fin 1993, 80 à 85% de la population vivaient
en-dessous du seuil de pauvreté. Parmi eux, 90
à 100 millions de personnes dont la survie physique
n'est plus garantie ! 120 millions d'autres personnes vivent
en-dessous du minimum vital ! (8)
- Selon les chiffres officiels, il y a 8 millions
d'avortements, mais le total atteindrait 20 millions avec
les avortements non déclares. (9)
En 1987, il y eut 5.600.000 naissances en
URSS...
- 34.000 mères ont, en 1992, refusé de
prendre leur nouveau-né en quittant la
maternité. (10)
- 12 à 15% des enfants passant du jardin
d'enfants à l'école primaire souffrent
déjà de maladies chroniques. (11)
- 154.000enfants russes ont été
abandonnés par leur parents et habitent dans des
sous-sols ou des maisons abandonnées. (12)
- Des milliers de pauvres se voient obligés de
vendre certains de leurs organes pour "survivre". C'est
l'instauration, via le commerce des éléments
du corps humain, d'un nouvel esclavage. (13)
- La guerre civile au Tadjikistan a
déjà causé plus de victimes que celle
de Bosnie: 25.000 morts (14)
-Fin 1993, la guerre entre l'Arménie et
l'Azerbaïdjan a coûté 18.000 victimes.
(15)
Oui, il s'agit d'une catastrophe hallucinante, jamais vue
dans un pays industrialisé en temps de paix. Staline
avait, en son temps, mis en garde contre un tel retour en
arrière. Cette catastrophe est
précisément le résultat de la
destruction de l'œuvre du Parti Communiste sous Staline.
(1) Alexandre T. Samorodov, Revue Internationale du
Travail, (Bureau International du Travail) vol.131, 1992,
n°3, p.357-358. (2) De Volkskrant, 3 april 1993:
Jeffrey Sachs: Rusland kan... (3) The Guardian, 8/3/1993.
(4) NRC-Handelsblad, 16/12/93: Schok zonder thérapie.
(5) The Reform Prescription for Russians is Stronger
Democracy. By Anders Aslund IHT, 25/11/1993. 6) Michel
Chossudovsky Le Monde Diplomatique, p.12-13, janvier 1993.
7) Alexandre T. Samorodov, Revue Internationale du Travail,
(Bureau International du Travail) vol.131, 1992, n°3,
p.359. (8) NRC, 16/12/93: Sehok zonder thérapie. (9)
Amnon Kapeliouk écrit dans Le Monde Diplomatique,
p.3, septembre 1993. ( 10) Ibidem. (11) Echos de Russie,
p.3, juillet-août 1992. (12) Amnon Kapeliouk Le Monde
Diplomatique, p.3, septembre 1993. (13) Le Monde, p. 13,
16/12/1992. ( 14) Le Soir, 9/1/1993: Drame en Asie; Le
Monde, 27/1/1993, p.4. (15) Le Monde, 24 déc. 93: Le
président Aliev déclare...
Parce que la
défaite du communisme a relancé le
fascisme
Le but principal du fascisme hitlérien
était la destruction de l'Union soviétique et
l'éradication du communisme.
Le 30 mars 1941, Hitler déclare: "Le
bolchevisme est comme un crime asocial. Il s'agit d'une
lutte d'anéantissement. Si nous ne prenons pas la
question sous cet angle, nous battrons certes l'ennemi,
mais, dans trente ans, l'ennemi communiste s'opposera de
nouveau à nous. Nous ne faisons pas la guerre pour
garder notre ennemi." (1) Les premières promesses
de "guerre d'anéantissement" et de "destruction
physique" étaient adressées, non aux Juifs,
mais aux communistes soviétiques.
Le nombre de prisonniers de guerre soviétiques
morts dans les camps de concentration, "en cours de
déplacement", dans "des circonstances diverses" ou
lors de leur arrestation se chiffre à cinq millions
d'hommes ! Lorsque des épidémies se
déclaraient dans les baraques des Soviétiques,
les gardes nazis n'y pénétraient pas "sauf
avec des équipes de lance-flammes lorsque, "pour des
raisons d"hygiène', les mourants et les morts
étaient brûlés ensemble sur leurs lits
de haillons pleins de vermine". (2)
Himmler, le chef de la SS, déclare dans un
discours à Kharkov, le 24 avril 1943: "Par quel moyen
arriverons-nous à enlever au Russe le plus d'hommes,
morts ou vivants ? Nous y arriverons en les tuant, en les
faisant prisonniers, en les faisant vraiment travailler et
en ne rendant (certains territoires) à l'ennemi
qu'après les avoir complètement vidés
de leurs habitants. Rendre des hommes au Russe serait une
grosse erreur." (3) Himmler déclare le 16
décembre 1943, à Weimar: "Quand j'ai
été obligé de donner dans un village
l'ordre de marcher contre les partisans et les commissaires
juifs, j'ai systématiquement donné l'ordre de
tuer également les femmes et les enfants de ces
partisans et de ces commissaires. Je serais un lâche
et un criminel vis-à-vis de nos descendants, si je
laissais grandir les enfants pleins de haine de ces
sous-hommes abattus dans le combat de l'homme contre le
sous-homme. Nous devons toujours avoir conscience du fait
que nous nous trouvons dans un combat racial primitif,
naturel et originel." (4) Voilà le langage des
hitlériens qui commirent le plus grand crime de
l'histoire de l'humanité en massacrant 23 millions de
Soviétiques. Mais grâce à la
volonté de fer de Staline et du Parti, l'armée
et le peuple soviétique ont fini par écraser
la bête fasciste. Or, la Seconde Guerre mondiale
n'était pas encore terminée que les
Américains engageaient des officiers nazis pour
continuer ensemble le combat anticommuniste.
Ces femmes, certaines avec leurs
bébés, sont poussées vers un
ravin pour y être abattues. Les nazis ont
exterminé 23 millions de Soviétiques.
Mais grâce au renforcement du socialisme,
sous la direction de Staline, l'URSS a finalement
vaincu le nazisme.
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En été 1945, le général
américain Patton proposa d'intégrer deux
divisions de la Waffen SS dans ses troupes pour marcher
ensemble sur Moscou ! Le général nazi Reinhart
Gehlen, chef du service d'espionnage nazi en Union
soviétique, passa en mai 1945 chez les
Américains qui lui donnèrent l'ordre de
continuer son service secret, mais sous leur direction
dorénavant. Le SS Sturmbannfürer Robert
Verbelen, condamné à mort en Belgique, fut
engagé par les renseignements militaires
américains en Autriche. Otto Skorzeny, un chef de la
SS, le paracommando préféré de Hitler,
travailla au Caire pour la CIA. Walter Schellenberg, le chef
du service de renseignement de la SS fut engagé par
les services secrets anglais Au total 10.000 criminels de
guerre réussirent à entrer au Etats-Unis.
La guerre froide contre le communisme fut la
continuation directe de la guerre chaude menée par
les nazis. La destruction de l'oeuvre de Lénine et
Staline auquel nous avons assisté en URSS, a
été la revanche du nazisme. Elle a
été préparé par la campagne
hystérique contre Staline.
( 1 ) Hans Adolf Jacobsen, La Seconde Guerre mondiale,
Tome I, Catserman, 1968, p. 119-120. (2) Alan Clarc, La
guerre à l'Est 1941-1945, Ed. Robert Lafont 1966, p.
251. (3) Heinrich Himmler, Discours secrets, Gallimard 1978,
p. 187. (4) Ibidem, p.205
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SOLIDAIRE -Hebdomadaire du Parti du Travail de
Belgique- n°14 (1033) 6 avril 1994. page 10
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"Nous kolkhoziens, nous sommes pour la
collectivisation. Nous liquiderons la classe des
koulaks (paysans riches)". La collectivisation de
l'agriculture se fit avec et par la base.
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Collectivisation forcée
?
Mais par qui ?
La collectivisation, entreprise entre 1930 et 1933,
était une "seconde révolution" qui dressa les
masses de paysans pauvres et moyens contre les nouveaux
paysans riches. A ce moment, le Parti bolchevik était
faible et mal organisé à la campagne. Le
professeur américain Lynne Viola, pourtant violemment
anticommuniste, écrit: "La collectivisation fut
lancée et appuyée par la direction du Parti.
Mais elle se concrétisait par des initiatives
débridées des organes du Parti et du
gouvernement à la base. La collectivisation a
été modelée, moins par Staline et la
direction, que par l'activité et par les
expérimentations des responsables ruraux. Cette
révolution n'a pas été
réalisée à travers des canaux
administratifs réguliers, Staline en appelait
directement à la base du Parti et à la classe
ouvrière pour contourner la bureaucratie". Les
paysans riches et le clergé orthodoxe, qui avaient
exploité les masses paysannes pendant des
siècles, se sont lancés dans une lutte
à mort contre les fermes collectives. Le parti et les
masses paysannes ont fait preuve d'une
créativité extraordinaire au cours de ces
trois années pendant lesquelles ils ont
élaboré un système de production
complètement nouveau. Ils ont rompu avec la
féodalité pour entrer dans le monde moderne.
Début 1930, l'URSS ne comptait que 25.000 tracteurs;
au début de la guerre, en 1941, elle en avait 684.000
!
La campagne, jadis arriérée et
souvent frappée par la disette et la famine,
réussit à nourrir une population urbaine
passée de 26 à 61 millions: une augmentation
de 130%.
Les paysans
voulaient
retourner
à leur ferme privée
?
Le dissident Zinoviev a dû reconnaître ceci:
"Lors de mes retours au village (fin des années 30),
je demandais souvent à ma mère et à
d'autres kolkhoziens s'ils auraient accepté de
reprendre une exploitation individuelle au cas où
cette possibilité leur aurait été
offerte. Tous me répondirent par un refus
catégorique", "A la campagne, on construisait des
écoles techniques et secondaires, c'était une
révolution culturelle sans précédent.
La structure de la population rurale se rapprochait de celle
de la société urbaine. Cette transformation
extrêmement rapide de la société rurale
fournit au nouveau système un soutien colossal dans
les larges masses de la population." (Un autre regard sur
Staline, p.102-103)
Le socialisme,
"échec économique"
?
A ceux qui prétendaient qu'il était
impossible de construire le socialisme en URSS,
Lénine répondait en 1920: "Le communisme,
c'est le pouvoir des Soviets plus l'électrification
du pays entier". Et il adopta un plan de quinze ans pour
construire trente centrales électriques. Staline non
seulement réalisa ce plan, mais le dépassa de
233% (Un autre regard, p. 57)
Entre 1930 et 1940, grâce au socialisme,
l'Union soviétique a pu réaliser un
véritable miracle économique: une croissance
industrielle de 16,5% par an ! Cette industrie moderne a
rendu possible la victoire contre le fascisme: elle produit
102.000 chars et canons autopropulsés et 137.000
avions de combats pendant la guerre. (Un autre regard, p. 58
et 236)
Industrialisation socialiste
= industrialisation "forcée" ?
Le 4 février 1931, Staline explique pourquoi le
pays doit maintenir des rythmes rapides pour son
industrialisation: "Voulez-vous que notre Patrie
socialiste soit battue et qu'elle perde son
indépendance ? Nous retardons de cinquante à
cent ans sur les pays avancés. Nous devons parcourir
cette distance en dix ans. Ou nous le ferons, ou nous serons
broyés". Exactement dix années plus tard,
les armées nazies se ruaient sur l'Union
soviétique... (Staline, Les tâches des
dirigeants de l'industrie, dans Les questions du
léninisme, p. 458)
La bourgeoisie se complait à souligner le
caractère "forcé" de l'industrialisation. Mais
ceux qui ont observé l'industrialisation socialiste
du côté des travailleurs en soulignent les
caractéristiques suivantes: l'héroïsme au
travail, l'enthousiasme et la combativité des masses.
Le Dr. Emile Joseph Dillon a vécu en Russie de 1877
à 1918. A son départ, il avait craché
sa haine du communisme: "Dans le mouvement bolchevik, il
n'y a pas l'ombre d'une idée constructive ou sociale.
Le bolchevisme, c'est le tsarisme à l'envers. Il
impose aux capitalistes des traitements aussi mauvais que
ceux réservés par les Tsars à leurs
serfs". Mais lorsque Dillon retourne en Russie dix
années après, il n'en croit pas ses yeux:
"Partout le peuple pense, travaille, s'organise fait des
découvertes scientifiques et industrielles. Jamais,
on n"a été témoin d'une chose pareille,
d'une chose qui s'en approcherait dans la
variété, l'intensité, la
ténacité dans la poursuite de ses
idéaux. L'ardeur révolutionnaire fait fondre
des obstacles colossaux et fait fusionner des
éléments hétérogènes dans
un seul grand peuple. Les bolcheviks ont
réalisé beaucoup de ce qu'ils ont
proclamé et plus que ce qui semblait
réalisable par n'importe quelle organisation humaine
dans les conditions difficiles dans lesquelles ils ont
dû opérer. Ils ont mobilisé plus de 150
millions d'êtres humains apathiques, morts-vivants et
leur ont insufflé un esprit nouveau".
Le professeur Hiroaki Kuromiya a estimé que
l'industrialisation "n'était pas seulement une
source de privations et de troubles, mais aussi
d'héroïsme soviétique. Dans les
années trente, la jeunesse soviétique fit
preuve d" héroïsme dans le travail sur les sites
de construction et dans les usines, comme à
Magnitogorsk et à Kouznetsk".
"L'industrialisation rapide du premier Plan Quinquennal
symbolisait le but grandiose et dramatique de la
construction d'une nouvelle société. Sur fond
de dépression et de chômage massif en Occident,
la marche vers l'industrialisation soviétique
évoquait des efforts héroïques,
romantiques, enthousiastes et 'surhumains'. 'Le mot
enthousiasme, comme beaucoup d'autres, a été
dévalué par inflation', a écrit Ilya
Ehrenbourg, 'et pourtant, il n'y a pas d'autre mot pour
peindre les jours du premier plan quinquennal;
c'était purement et simplement l'enthousiasme qui
poussait les jeunes à des actes de bravoure
quotidiens et non spectaculaires' . Les gens créaient
de leurs propres mains ce qui apparaissait auparavant comme
un rêve et ils étaient convaincus que ces plans
de rêve étaient une chose absolument
réalisable'."
Staline, le dictateur que personne ne
pouvait contredire ?
Pendant toute la durée de la guerre, le
maréchal Vassilevski a travaillé aux
côtés de Staline à l'état-major
général. "Pour la préparation d'une
décision d'ordre opérationnel ou l'examen d'un
problème important, Staline fit venir des
personnalités responsables ayant un rapport direct
avec la question examinée. Staline convoquait
périodiquement certains responsables militaires et
politiques qui commandaient des fronts, pour la
préparation, l'examen ou l'approbation de telle ou
telle décision. Staline s'appuyait toujours sur la
raison collective. Voilà pourquoi les
décisions stratégiques prises par le
commandement suprême répondaient en
général à la situation concrète
sur le front. "
Pendant toute la guerre, le général
Chtémenko était à l'état-major
général. "Je dois dire que Staline ne
décidait pas et n'aimait pas décider à
lui seul des questions importantes de la guerre. Il
comprenait parfaitement la nécessité du
travail collectif dans ce domaine complexe, il reconnaissait
les gens qui faisaient autorité dans tel ou tel
problème militaire, tenait compte de leur opinion et
rendait a chacun son dû."
Joukov, le principal chef militaire
soviétique, relate de nombreuses discussions
très vives et il souligne la manière dont
elles étaient résolues: "Très
souvent, aux séances du Comité d'Etat à
la Défense, éclataient de vives discussions,
au cours desquelles les opinions s'exprimaient de
manière précise et tranchée. Si on ne
parvenait pas à s'entendre, une commission des
représentants des parties opposées
était constituée sur place et chargée
de préparer un texte ralliant tout le monde. "
"Le travail de la Direction Militaire s'effectuait, en
règle générale, sous le signe de
l'organisation, du calme. Tous pouvaient exprimer leur
opinion. Joseph Staline savait écouter quand on lui
faisait un rapport en pleine connaissance de cause. Il faut
dire, comme je m'en suis convaincu au cours des longues
années de la guerre, que Joseph Staline
n'était pas du tout un homme devant qui des
problèmes difficiles ne pouvaient être
évoqués, avec qui on ne pouvait discuter et
même défendre énergiquement son point de
vue. Si certains affirment le contraire, je dirai simplement
que leurs assertions sont fausses. "
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SOLIDAIRE -Hebdomadaire du Parti du Travail de
Belgique- n°14 (1033) 6 avril 1994. page 11
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La Grande Purge
Antifasciste en URSS
Vu l'inévitable affrontement avec le fascisme
allemand, l'Union soviétique a organisé en
I937-1938 une épuration. Le but en était de
priver les futurs agresseurs d'une "cinquième
colonne" pro-nazie. Pourquoi n'y a-t-il pas eu
d'épuration dans nos pays capitalistes ? Tout
simplement parce que la grande bourgeoisie ne voyait aucun
mal à collaborer avec le fascisme ! Du roi
Léopold II au président du PS, Henri De Man,
du maréchal Pétain à la majorité
des députés socialistes français, ils
se préparaient déjà à la
collaboration. En URSS, certaines forces de la vieille
société, privées de leur pouvoir et de
leurs richesses, s'apprêtaient aussi à
collaborer. Il y avait des anciens propriétaires
fonciers, paysans riches, popes orthodoxes et criminels
prêts à tout pour détruire le
socialisme.
Mais il y avait aussi des ennemis infiltrés
dans le Parti bolchevik. "Un autre regard sur Staline" en
donne de nombreux exemples. Boris Bajanov, jeune
anticommuniste qui s'infiltra dans le Parti pour le
détruire de l'intérieur, parvint en 1923
à se faire nommer secrétaire de... Staline !
L'organisation clandestine de Tokaev, opérant au sein
du Parti bolchevik, regroupait des dizaines de
généraux et colonels de l'Armée rouge.
Dans un livre publié en 1956, Tokaev expose leur
programme anticommuniste radical. Toute leur activité
visait à renverser Staline et la direction
bolchevique lors d'un coup d'Etat militaire. Les
généraux Osépyan, Alksnis et Kashirin,
membres de cette organisation, furent fusillés au
moment du procès du maréchal Toukhachevski.
Dans le parti bolchevik, il y avait aussi des opportunistes
incorrigibles qui avaient
dégénéré jusqu'à devenir
des traîtres. Trotski était leur chef. "Ce
serait contraire aux lois de l'histoire si Staline et les
gangsters au pouvoir ne soulèvent pas contre eux la
vengeance des terroristes", écrit Trotski dans un
appel non voilé au terrorisme. La guerre mondiale
avait déjà commencé lorsque Trotski
lança son ultime provocation au service des nazis:
"Staline prépare la défaite dans la guerre. Il
faut renverser par une insurrection la caste parasitaire
stalinienne pour être en mesure de défendre le
pays". 75.000 contre-révolutionnaires ont
été condamnés à mort en 1937.
Cette mesure était tout à fait indispensable.
Staline savait la terreur qui s'abattrait sur les
Soviétiques lors de l'occupation fasciste. Hitler
décida d'exécuter tous les communistes, tous
les commissaires politiques et tous les partisans. Un seul
traître dans un village, connaissant tous les
communistes, causait la mort de dizaines de patriotes.
475.000 éléments antisocialistes moins
dangereux furent envoyés en Sibérie.
Lors de leur guerre psychologique contre l'URSS, les
nazis avaient accusé Staline d'avoir, en 1932-1934,
"exterminé par la famine" 7.000.000 d'Ukrainiens: 25
% de la population ! Pendant la guerre, les nazis
publièrent des brochures, affirmant que
l'épuration en Ukraine visait "le génocide de
tout le peuple ukrainien". Or, entre 1926 et 1939, la
population ukrainienne s'est accrue de 3.339.000 personnes.
L'historien américain William Mandel écrit que
sous l'occupation nazie, "la loyauté au régime
socialiste était dominante et presque
générale". Réfutation claire et nette,
par la vie même, du mensonge des "millions
d'assassinats". 500.000 Ukrainiens s'engagèrent dans
la lutte armée des partisans. Quatre millions et demi
d'hommes se sont battus dans les rangs de l'Armée
rouge ! (Un autre regard sur Staline, p. 140,195-200, 203,
222, 224)
Des assemblées avaient lieu dans les
entreprises pour débattre des questions
politiques. L'épuration de 1937-1938
s'appuyait sur une mobilisation politique pour
préparer le peuple et écarter les
saboteurs avant l'agression fasciste.
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Staline, le vainqueur du
fascisme
Averell Harriman, le représentant du
président américain, qui a rencontré
Staline plusieurs fois pendant la guerre, souligne "sa
grande intelligence, sa fantastique capacité d'entrer
dons les détails, sa perspicacité et la
sensibilité humaine surprenante qu'il pouvait
manifester, au moins au cours des années de guerre.
Je trouvais qu'il était mieux informé que
Roosevelt, plus réaliste que Churchill, sous
plusieurs aspects le plus efficace des dirigeants de la
guerre. " Staline a dû diriger la guerre la plus
vaste et la plus complexe de l'histoire. Sous sa direction
furent prises 10.000 décisions.Tous les aspects de la
vie soviétique entraient dans l'effort de guerre. Le
chef de l'état-major, Joukov, trace un portrait de
Staline en tant que commandant suprême. "J. Staline
ne se faisait remarquer par rien de particulier, mais
produisait une forte impression. Dépourvu de toute
pose, il séduisait l'interlocuteur par la
simplicité de ses rapports. Le tour libre
donné à sa conversation, l'aptitude à
formuler avec netteté sa pensée, l'esprit
porté naturellement à l'analyse, une grande
érudition et une mémoire étonnante
obligeaient même les personnalités très
averties qui s'entretenaient avec lui à se concentrer
et à être sur leur garde. " "Staline
possédait une énorme intelligence naturelle,
mais aussi des connaissances étonnamment vastes.
J'eus, pendant toute la guerre, l'occasion d'observer sa
capacité de pensée analytique. Il
écoutait attentivement ceux qui prenaient la parole,
posait parfois des questions, donnait des répliques.
Et, la discussion terminée, il en formulait nettement
les conclusions, faisait le bilan." "Son étonnante
capacité de travail, son aptitude à saisir
rapidement un sujet lui permettaient d'étudier et
d'assimiler en un jour une quantité de faits des plus
variés, ce qui exige des capacités
exceptionnelles." Vassilevski parle aussi des
mérites militaires de Staline: "Staline est
entré durablement dans l'histoire militaire. Son
grand mérite est que, sous sa direction
immédiate, les Forces armées
soviétiques ont tenu ferme dans les campagnes
défensives étant brillamment accompli toutes
les opérations offensives. Mais, autant que j'ai pu l'observer, il ne parlait jamais
de ses mérites. En tout cas, il ne m'est jamais
arrivé de l'entendre. Quant aux erreurs commises
durant les années de guerre, il en parla
honnêtement et franchement." "Staline, j'en suis
profondément convaincu, fut la figure la plus forte
et la plus éclatante du commandement
stratégique. Staline est resté dans ma
mémoire comme un chef militaire rigoureux, de forte
volonté et ne manquant pas en même temps de
charme personnel". Joukov concluait: " Il n'y a pas à
en douter: il était digne du commandement
suprême. "
Les
chiffres-mensonges
sur le
Goulag
En 1990, les historiens soviétiques Zemskov et
Dougin ont publié les statistiques inédites du
Goulag. Elles contiennent les arrivées et les
départs, consignés jusqu'au dernier
homme.
Ces livres de comptes ont permis d'arracher le masque
scientifique à tous les historiens bourgeois qui ont
répété les mensonges de
Soljénitsyne et Conquest.
En 1934, Conquest a "compté" 5 millions
d'internés politiques. En fait, ils étaient
150.000. Conquest en a rajouté 4.850.000... Un
détail ! Annuellement, Conquest a
dénombré en moyenne 8 millions de
détenus dans les camps. En réalité, le
nombre de détenus politiques a oscillé entre
un minimum de 150.000 en 1934 et un maximum de 500.000
pendant les deux années de guerre, 1941 et 1942. Les
chiffres réels ont donc été
multipliés par 16 à 53. Là ou se
trouvaient en moyenne 300.000 détenus politiques,
Conquest en a "inventé" 7.700.000 en plus ! Erreur
statistique marginale, bien sûr. Puisque dans nos
livres d'école, dans nos journaux, nous ne trouvons
pas le chiffre réel de 300.000, mais la calomnie des
8.000.000 !
Conquest prétend qu'en 1937-1938, pendant la
Grande Purge, les camps ont été gonflés
de 7 millions de " politiques ". En fait, de I936 à
1939, le nombre de détenus dans les camps a
augmenté de 477.789 personnes (passant de 839.406
à 1.317.195). Un facteur de falsification de 14. En
deux ans, les décès se sont chiffrés
à 115.922 et non pas à 2.000.000, comme
l'affirme Conquest. Là où 116.000 personnes
sont décédées pour diverses causes,
Conquest rajoute 1.884.000 "victimes du stalinisme".
L'idéologue de Gorbatchev, Roy Medvedev, fait
état de 12 à 13 millions de gens dans les
camps sous Staline. Sous Khrouchtchev, il n'en restait que 2
millions, tous des droits communs. En réalité,
du temps de Staline, en 1951 - année qui a vu le plus
grand nombre de détenus du Goulag - il y avait
1.948.158 de droits communs, juste autant que sous
Khrouchtchev. Le nombre réel des détenus
politiques était alors de 579.878, et non pas de 10
à 11 millions ! La plupart des "politiques"
étaient des individus qui avaient collaboré
avec les nazis: 334.538 avaient été
condamnés pour trahison.
Selon Conquest, entre 1939 et 1953, il y eut, dans
les camps de travail, 10% de décès par an, au
total 12 millions de "victimes du stalinisme". Une moyenne
donc de 855.000 morts par an. En réalité, le
chiffre réel, en temps ordinaire, était49.000.
Conquest a inventé un surplus de 806.000 morts par
an. Pendant les quatre années de la guerre, quand la
barbarie nazie a imposé des conditions insupportables
à tous les Soviétiques, la moyenne des
décès a monté à 194.000. Ainsi,
en quatre ans, les nazis ont causé un surplus de
580.000 décès, mis sur le dos de Staline...
(Un autre regard sur Staline, p. 208-209)
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SOLIDAIRE -Hebdomadaire du Parti du Travail de
Belgique- n°14 (1033) 6 avril 1994. page 12
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Pourquoi "Un autre regard sur
Staline"?
Pour
rompre
le
monolithisme
du
mensonge
Médiamensonges, vous connaissez ? L'affaire des
couveuses koweïtiennes ? "Les soldats Irakiens auraient
tué des centaines de bébés pour
transférer les couveuses vers l'Irak". Ce
témoignage d'une jeune infirmière a fait
basculer le Sénat américain en faveur de la
guerre. Or, cette affaire avait été
montée de toute pièces par une firme de
"public relations" des Etats-Unis ! Mais cet exemple
amène une réflexion: n'est-il pas
évident que l'impérialisme a, pendant les
derniers soixante années, fabrique des
médiamensonges autrement plus sophistiqués
contre son ennemi mortel, le socialisme ?
Savez-vous que c'est Hitler qui a lancé le
mensonge des "30 millions de victimes du léninisme" ?
Ce médiamensonge se trouve déjà dans
Mein Kampf, en 1926 ! Bien avant les grandes entreprises de
Staline ! Savez-vous que c'est un nazi, Ewald Ammende, qui a
lancé le mensonge de la "famine-holocauste"en Ukraine
(1934-1935) ? Et que cette campagne devait préparer
les esprits allemands à la guerre contre l'URSS, dont
le premier but était justement d'annexer l'Ukraine ?
Et savez-vous que le livre que publia Ammende à ce
propos, a été réédité
par... l'université d'Harvard, en 1984, pour soutenir
la campagne anticommuniste de Reagan ?
Savez-vous que les plus grands spécialistes
nazis de la guerre politique et psychologique ont
été engagés après 1945 par les
services secrets américains ? Ce fut le cas de
Constantin Boldyrev, fondateur de l'organisation nazie
russe, et de Hans Herwarth, un soviétologue
chargé de la guerre politique sous Hitler. Les
mensonges, inventés par les nazis, repris par tes
Américains, sont aujourd'hui
répétés par les anticommunistes russes,
les Gorbatchev et Eltsine ! La bourgeoisie du monde entier a
créé le monolithisme du mensonge contre
Staline et le socialisme.
Gabor Tamas Rittersporn, né à Budapest,
en Hongrie, a publié en 1988 une thèse de
doctorat sur les Grandes Purges. ( "Simplifications
staliniennes et complications soviétiques". Editions
des archives contemporaines, Paris, 1988) II est un
adversaire du communisme. Mais d'un point de vue purement
scientifique, il conteste presque tout ce qui a
été écrit en Occident sur la
période Staline. "S'appliquer a montrer que la
représentation traditionnelle de l"époque
stalinienne" est fort inexacte, équivaut à
lancer un défi désespéré aux
schémas consacrés". Il souligne
"l'extrême inconsistance de la littérature
consacrée à la 'Grande Purge' des
années 1936-1938. Il y a peu de périodes de
l'histoire soviétique qui aient été
étudiées aussi superficiellement". "Tout porte
à croire que si l'on a eu tendance à
négliger pendant aussi longtemps les règles,
au fond élémentaires, de l'analyse des sources
dans ce domaine important, ce fut parce que les
finalités de ces travaux étaient assez
éloignées de celles des recherches historiques
habituelles. Après une lecture soigneuse de la
littérature 'classique', on échappe
difficilement à l'idée qu'à beaucoup
d'égards, celle-ci est souvent plus inspirée
par les états d'esprits qui prévalent dans
certains milieux occidentaux que par les
réalités soviétiques des 'temps
staliniens". Dans cette littérature classique, on
trouve "la défense des valeurs consacrées de
l'Occident contre toutes sortes de menaces réelles et
imaginaires d'origine soviétique, aussi bien que
d'à priori idéologiques de toutes sortes."
Ainsi, un auteur bourgeois a osé mettre en cause le
monolithisme du mensonge anticommuniste. Les progressistes
peuvent difficilement en faire moins.
Entre 1930 et 1940, grâce au
socialisme, l'Union soviétique a pu
réaliser un véritable miracle
économique: une croissance industrielle de
16,5% par an !
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1994: la revanche des "victimes du
stalinisme"
Khrouchtchev a commencé par réhabilliler
les traîtres comme Soljénytsine et les
opportunistes qui avaient été
réprimés à juste titre par Staline. Il
a aussi mit fin à la lutte, menée par Staline,
contre le bureaucratisme, le profitariat, le
carriérisme, l'appropriation privée des
entreprises d'Etat. Ce processus de
dégénérescence s'est accentué
sous Brejnev et Gorbatchev. Ceux qui, sous Staline,
étaient envoyés a juste titre au Goulag, sont
maintenant au pouvoir. Résultat: le règne de
la maffia, la guerre civile réactionnaire,
l'appauvrissement catastrophique, la montée du
fascisme... L'épuration des années trente
était dirigée contre les agents du fascisme et
de l'impérialisme, contre les forces antisocialistes
de la social-démocratie et du trotskisme. Ce sont ces
mêmes forces qui ont aujourd'hui pris leur revanche.
(Un autre regard sur Staline, p. 3l2-314)
TABLE DES MATIERES
Avant-propos
Introduction. L'actualité de Staline
Chapitre l. Le jeune Staline fait ses armes
Chapitre 2. La construction du socialisme dans un
seul pays
Chapitre 3. L'industrialisation socialiste
Chapitre 4. La collectivisation
o Du rétablissement de la production à
l'affrontement social
o La première vague de la
collectivisation
o La ligne organisationnelle de la
collectivisation
o L'orientation politique de la collectivisation
o La "dékoulakisation"
o "Le vertige du succès"
o L'essor de l'agriculture socialiste
o Le "génocidc" de la collectivisation
Chapitre 5. La collectivisation et "l'holocauste
ukrainien"
Chapitre 6. La lutte contre le bureaucratisme
Chapitre 7. La Grande Purge
o Comment se posait le problème des ennemis de
classe ?
o La lutte contre l'opportunisme dans le Parti
o Les Procès et la lutte contre le
révisionnisme et l'infiltration ennemie
o Le Procès du centre
trotskiste-zinoviéviste
o Le Procès de Piatakov et des
trotskistes
o Le Procès du groupe social-démocrate
boukhariniste
o Le Procès Toukhatchevski et la conspiration
anticommuniste dans l'armée
o L'épuration de 1937-1938
o La rectification
o La bourgeoisie occidentale et
l'épuration
Chapitre 8. Le rôle de Trotski à la
veille de la Seconde Guerre mondiale
Chapitre 9. Staline et la guerre antifasciste
o Le Pacte germano-soviétique
o Staline a-t-il mal préparé la guerre
antifasciste ?
o Le jour de l'attaque allemande
o Staline face à la guerre d'extermination des
nazis
o Staline, sa personnalité, ses
capacités militaires
Chapitre 10. De Staline à Khrouchtchev
o Les Etats-Unis prennent la relève de
l'Allemagne nazie
o Staline contre l'opportunisme
o Le coup d'Etat de Khrouchtchev
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