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des armées fascistes A propos des premiers mois de la guerre contre le fascisme, Khrouchtchev écrit: "Après les premiers désastres sur le front, Staline pensa que c'était la fin. Staline cessa de faire quoi que ce soit. Il était démoralisé pendant les quatre premiers mois de la guerre."(l) Elleinstein en rajoute: "Le 22 juin, Staline disparut totalement. Buvant force vodka, il ne dessaoula pas pendant onze jours." (2) Un parmi les dizaines de mensonges "classiques" répétés jusqu'à devenir vérité incontestable. Regardons donc de plus prêt l'action de notre Staline, ivre mort depuis onze jours et démoralisé pour encore quatre mois... Ce 22 juin 1941,à 3h40 du matin, des avions
allemands ont bombardé des villes
frontalières; Staline convoque le bureau politique.
Il comprend mieux que quiconque à quelle sauvagerie
son pays sera soumis. Joukov se rappelle cet instant
dramatique. "Staline était un homme volontaire qui
comme on dit, n'avait pas froid aux yeux. Une seule fois je
l'ai vu assez abattu. Ce fut à l'aube du 22 juin
I941."(3) Joukov propose alors d'attaquer
immédiatement les unités ennemies. Staline lui
dit de rédiger une directive. Elle part à 7 h
15. "Elle ne correspondait plus à la
réalité et ne fut pas appliquée,"
note Joukov.(4) L'affirmation de Khrouchtchev selon laquelle
Staline "ordonna qu'il ne soit pas répondu au tir
allemand" est donc un bobard.(5)
de la vie ou de la mort de l'Union soviétique" Le 3 juillet 1941. Staline prononce son
célèbre discours radiodiffusé. Son
contenu a marqué tous les Soviétiques par sa
simplicité et sa volonté farouche de vaincre.
Staline dit notamment: "L'ennemi est cruel, inexorable.
Il s'assigne pour but de s'emparer de nos terres
arrosées de notre sueur, de s'emparer de notre
blé, de notre pétrole, fruits de notre labeur.
Il s'assigne pour but de rétablir le pouvoir des
grands propriétaires fonciers, de restaurer le
tsarisme, d'anéantir la culture et
l'indépendance nationales des Russes, Ukrainiens,
Biélorusses, Lituaniens, Lettons, Estoniens, Ouzbeks,
Tatars, Moldaves, Géorgiens, Arméniens,
Azerbaïdjans et autres peuples libres de l'Union
soviétique: de les germaniser, d'en faire les
esclaves des princes et des barons allemands. Il
s'agît ainsi de la vie ou de la mort de l'Etat
soviétique; il s'agit de la liberté ou de la
servitude des peuples de l'Union soviétique. Que nos
nommes soient exempts de peur dans la lutte et marchent avec
abnégation dans notre guerre libératrice pour
le salut de la Patrie, contre les asservisseurs fascistes.
Le grand Lénine, qui a créé notre Etat,
a dit que la qualité essentielle des hommes
soviétiques doit être le courage, la vaillance,
l'intrépidité dans la lutte, la volonté
de se battre aux côtés du peuple contre les
ennemis de notre Patrie. L'Armée et la Flotte rouges
ainsi que tous les citoyens de l'Union soviétique
doivent défendre chaque pouce de terre
soviétique, se battre jusqu'à la
dernière goutte de leur sang pour nos villes et nos
villages. Il nous faut organiser une lutte implacable contre
les désorganisateurs de l'arrière, les
déserteurs, les semeurs de panique, les propagateurs
de bruits de toutes sortes, anéantir les espions, les
agents de diversion, les parachutistes ennemis. Dans les
régions occupées par l'ennemi, il faut former
des détachements de partisans à cheval et
à pied, des groupes de sabotage pour lutter contre
les unités ennemies, pour attiser la guérilla
en tout lieu. En avant vers la victoire. "(8) Le 30 septembre, les nazis commencent l'offensive finale
pour prendre Moscou. 450.000 habitants de la capitale, dont
75 % de femmes, sont mobilisés pour édifier
des fortifications et des défenses anti-char. Les
troupes du général Panfilov mènent des
batailles mémorables pour la défense de "la
chaussée de Volokolamsk", immortalisées dans
le roman du même nom d'Alexandre Beck.(l0) Moscou est
bombardée. Une partie de l'administration est
évacuée. La panique commence à
s'emparer des habitants. Mais Staline décide de
rester à Moscou. Les batailles deviennent de plus en
plus acharnées et, début novembre, l'offensive
nazie est stoppée. Après avoir consulté
Joukov, Staline prend la décision d'organiser la
parade militaire traditionnelle du 7 novembre sur la place
Rouge. Un véritable défi aux troupes nazies
campées aux portes de Moscou. Staline prononce un
discours qui sera diffusé dans tout le pays.
"L'ennemi est aux portes de Leningrad et de Moscou. Il
comptait qu'au premier choc, notre armée serait
dispersée et notre pays mis à genoux. Mais
l'ennemi s'est cruellement trompé. Notre pays, tout
notre pays, a formé un seul camp militaire pour
assurer, de concert avec notre armée et notre flotte,
la débâcle des envahisseurs allemands. Peut-on
douter que nous pouvons et devons vaincre les envahisseurs
allemands ? L'ennemi n'est pas aussi fort que le
représentent certains intellectuels apeurés.
Le diable n'est pas aussi noir qu'on le fait. Camarades
soldats et marins rouges, commandants et travailleurs
politiques, partisans et partisanes ! Le monde entier voit
en vous une force capable d'anéantir les hordes
d'invasion des bandits allemands. Les peuples asservis
d'Europe, tombés sous le joug allemand, vous
regardent comme leurs libérateurs. Une grande mission
libératrice vous est dévolue. Soyez donc
dignes de cette mission. Que le drapeau victorieux du grand
Lénine vous rallie sous ses plis !"(11) LUDO MARTENS (I) Branko Lazitch: Le Rapport Khrouchtchev. Ed du Seuil. Paris. 1976, p. 109 et 74. (2) Elleinslein: Staline, Ed. Marabout, 1986, p.269. (3) Joukov: Mémoires, Tome I, Ed Fayard, Paris, 1970, p.395. (4) Ibid.. p.351. (5) Lazitch, p. 107. (6) Joukov,p.395-396; 354 et 359. (7) Joukov, p.379. (8) Staline, tome XVI, éd. NBE, 1975, p. 16-17. (9) Joukov,p.406. ( 10) Alexandre Beck: La Chaussée de Volokolamsk. éd. Bordas, Paris, 1946. (11) Staline, tome XVI, p.3 8. (12) Rokossovski: Le Devoir du Soldat. Ed. du Progrès, Moscou. 1988, p.94.(13)Ibid.,p.72. |