PARIS 19 MARS 1977 : 106e ANNIVERSAIRE DE LA COMMUNE DE PARIS -

Manifestation et meeting des communistes marxistes-léninistes de l'Humanité Rouge - (Mai 1977)

Suite è

Sous le signe de l'unité et de la lutte révolutionnaire

    Le monde capitaliste, impérialiste, se trouve aujourd'hui, devant la montée des luttes des peuples du tiers monde, des prolétariats et des peuples en général.
    La Chine, le Vietnam, la Corée, le Cambodge, etc. se sont dressés depuis trente ans, contre le grand garde-chiourme du monde impérialiste, qu'étaient les USA.
    C'est aussi l'Algérie, le Congo, l'Afrique en général, qui ont arraché leur indépendance face à l'emprise des impérialistes de tout poil.
    L'URSS, nouveau venu parmi les impérialistes, à la suite de l'usurpation du pouvoir par de nouveaux bourgeois, trahissant la juste direction prolétarienne de l'URSS sous Lénine et Staline.
    Ce nouvel impérialiste, avançant masqué du drapeau socialiste, foulant à ses pieds, les pays de l'Est, a réussi dans une premier temps à tromper les peuples, et ainsi à s'approprier, à la manière des impérialistes, les matières premières, des positions militaires (ports, droit de passage sur les territoires...) de certains pays du tiers monde.
    Mais les peuples du monde, et principalement ceux du tiers monde, n'ont pas tardé à arracher le masque, et à porter des coups puissants à ces nouveaux tsars. Comme le montre la dernière session du comité spécial des Nations unies: les délégués de l'Algérie et de la Tunisie ont dénoncé les démarches hégémoniques du représentant soviétique. Le représentant de la Tunisie a indiqué que "sous couleur de réaliser l'unanimité par voie de consultation, le représentant de Moscou cherchait en réalité à faire avaler les absurdités soviétiques". Finalement, la réunion a approuvé l'inclusion d'un document dans le rapport du présent comité spécial pour qu'il soit soumis à la prochaine session de l'assemblée générale de l'ONU, ce malgré et contre l'Union soviétique. (HR No 649 du 19 mars).
    Parce que les pays du tiers monde ont réduit et s'opposent de plus en plus à la main mise des impérialistes et surtout des deux superpuissances que sont l'URSS et les USA;
    Parce que l'essence du système impérialiste et capitaliste, est la rivalité entre quelques super-puissances (aujourd'hui URSS et USA) visant à être le grand patron du monde;

    Parce que l'économie est soumise à l'armement croissant, aux profits, à l'anarchie de la production;
    Parce que les prolétariats et les peuples s'opposent de plus en plus contre ce système périmé et oppressif:
    Aujourd'hui, le système impérialiste et capitaliste est entré dans une crise profonde dont il périra. Car les prolétariats et les peuples s'unissent dans une lutte puissante, préparant la mise à mort de la bête immonde.
    Que le social-impérialisme soviétique et les USA fassent planer sur le monde une menace de guerre impérialiste ne changera rien quant à l'issue de la lutte.
    Les prolétariats et les peuples sauront transformer cette guerre d'oppression en une guerre révolutionnaire et libératrice.

    En France, le prolétariat, les petits paysans, les étudiants, le peuple se sont dressés contre les mesures répressives que veut leur imposer la bourgeoisie.
    Au chômage croissant, les ouvriers opposent des actions plus dures, plus longues, comme à Griffet, Lip, Doux-Pedernec, Foyers Sonacotra, etc.
    Contre la vie chère, contre les expulsions, des comités de locataires se forment, des grèves de loyers éclatent. Les petits paysans refusent de crever sur leurs terres, et comme à Montredon, n'hésitent pas à employer l'action violente révolutionnaire contre la violence bourgeoise.
    Les étudiants et lycéens entrent en grève en manifestant contre la réforme Haby, contre le chômage à la sortie de l'école contre la sélection bourgeoise.
    Face à cela, la bourgeoisie a peur, et renforce sa répression, sans que les luttes ne diminuent au contraire !
    Le plan Barre, sous des promesses qui ne trompent plus personne, essaye d'imposer l'austérité, en même temps qu'il tente de conduire les partis au pouvoir jusqu'aux élections.
    Mais le peuple ne s'y trompe pas, aussi c'est la crise dans la bourgeoisie, où la dispute va croissant, sur la manière de mieux berner les gens. C'est ainsi que Chirac s'oppose à Giscard.
    Les élections ! Voilà ce qui peut nous sauver ! pense la bourgeoisie. Et là, politiciens de droite comme de gauche sont unanimes.
    Le plan Barre, le Programme commun est prêt a s'y opposer... pour une meilleure gestion de l'État capitaliste !
    Et c'est la lutte !... entre bourgeois pour savoir qui conduira le char capitaliste. La bourgeoisie compte sur l'Union de la gauche et surtout sur sa possibilité de mieux tromper les travailleurs !
    Seulement, de moins en moins ouvriers, petits paysans, employés, étudiants... sont trompés par les propositions du faux parti communiste français et ses acolytes du PS.

    Comme en témoignent :
    -L'abstention plus grande aux élections.
    -Les paroles: "Je vote à gauche, sans espoir, mais il n'y a rien d'autre ! " des travailleurs désabusés par les trahisons des dirigeants PCF.
    -Le refus des écologistes, à reporter leurs voix sur l'Union de la gauche au second tour des municipales.
    -Mais surtout les luttes des travailleurs, qui, en s'opposant aux patrons, et à l'État, s'opposent dans le même temps aux trahisons des dirigeants PCF, de la CGT et de la CFDT.

    C'est dans cette excellente situation mondiale et nationale que les marxistes-léninistes de l'Humanité rouge, ont organisé un meeting le 19 mars.
Pour donner la parole aux travailleurs en lutte contre la bourgeoisie de droite ou de gauche.

 

    Pour exprimer l'opinion et les propositions de la seule voie révolutionnaire : le marxisme-léninisme et la pensée-maotsétoung.
    Enfin, pour élargir, renforcer, unir la juste campagne engagée par les travailleurs: Ni plan Barre, ni Programme commun.
    C'est dans l'enthousiasme que le meeting, rassemblant plus d'un millier de travailleurs de Paris et sa banlieue débute.
    Le camarade André Druesne ouvre le meeting par un hommage à la Commune de Paris. Rappelant la démocratie prolétarienne qui s'exerça pour la plus grande liberté du peuple parisien, sous la juste dictature du prolétariat. Dénonçant l'injure adressé à cette Commune de Paris par le dirigeant révisionniste G. Marchais au 22e Congrès du PCF : " ...La dictature évoque automatiquement les régimes fascistes d'Hitler, Mussolini, Salazar, Franco, c'est-à-dire la négation même de la démocratie..."
    Dénonçant l'oppression de la bourgeoisie au pouvoir, le chômage, les impôts croissants, etc., dénonçant le faux parti communiste français par sa gestion bourgeoise dans les municipalités, expliquant que les élections ne sont qu'un débat entre bourgeois, pour gérer les communes, rouages de l'État capitaliste, le camarade André Druesne montre qu'il faut refuser la vraie droite et la fausse gauche et renforcer les luttes dans les usines, les bureaux, les facultés, etc., classe contre classe.
    Le ton est donné. Des travailleurs de l' Alsthom, PTT Paris Brune, Cables de Lyon, Chèques postaux, Hopital Corentin-Celton, Thomson CSF, vont pendant plus d'une heure, expliquer en quoi ils ont eu raison de lutter à la fois contre la bourgeoisie de droite et la bourgeoisie de gauche.
    C'est d'abord le camarade de l'Alsthom qui va présenter comment, dans son usine, les travailleurs ont découvert et lutté contre ces nouveaux bourgeois que sont les révisionnistes, mais, comme au meeting, laissons la parole au camarade :

A bas la collusion patrons-révisionnistes

    "Ni plan Barre, ni Programme commun", voilà le mot d'ordre des ML, tout à fait adapté à la situation des travailleurs aujourd'hui. Le Programme commun, c'est le plan de rechange du capitalisme, que les bourgeois de gauche essaient de nous faire avaler.
    " Dans notre entreprise, nous avons eu en effet à nous battre sur deux fronts à la fois: d'un côté contre le patron qui bloque les salaires, (1 % en février, et le 31 mars, le directeur a prévenu qu'on serait "déçus" à la réunion sociale), non-remplacement des ouvriers prenant leur compte, embauche d'intérimaires, etc., de l'autre côté, contre les dirigeants révisionnistes et la politique réformiste. Les travailleurs voient de mieux en mieux ce qu'ils sont: les meilleurs soutiens et défenseurs du capitalisme dans la classe ouvrière..."


Le camarade de l'Alsthom.

    Ce travailleur montre comment les travailleurs de l'usine avec leur section CFDT, ont entrepris une lutte pour obliger le patron à observer les propres lois bourgeoises. Ce dernier, contre la loi, voulait empêcher les délégués suppléants d'assister aux réunions mensuelles syndicats-direction, sous couvert que l'usine (entendez la direction) avait passé un compromis avec la CGT dans le passé, à savoir: les suppléants auront 10 heures de délégation, mais ils ne viendront pas aux réunions. Cette lutte s'est soldée par une victoire.
    Mais ! oh ! surprise! aux côtés du patron, pour défendre son point de vue, ...mais écoutons plutôt :
    " ...mais savez-vous comment le patron s'est défendu au procès ? eh bien voici (...) parmi ses témoins, un ancien délégué CGT qui a dit: " il n'y a pas d'entrave au droit syndical" alors que cet individu avait signé une pétition contre le patron avec les délégués CFDT auparavant ! Comme par hasard, c'est un militant révisionniste du PCF. "
    Puis, montrant la collusion bourgeoise avec les traîtres au mouvement ouvrier :
    " ...et dans la plaidoirie de l'avocat du patron (...) et bien il a utilisé une lettre des secrétaires syndicaux de la CGT ! lettre qui capitule face au chantage de la direction ! "

    Ce travailleur montre que l'action traîtresse des révisionnistes n'est pas spécifique à l'Alsthom ; il rappelle que lors de la lutte contre Sécurex, les travailleurs de l'Alsthom se sont trouvés devant les conseillers prud'hommes de la CGT qui ont voté avec le patron !
    A propos de l'intensité du travail et des absences pour maladie, la camarade rapporte les grognements de la direction patronale... et aussi ceux de nos révisionnistes. Mais écoutez :
    " ...ils ( les révisionnistes) grognent tout le temps contre l'absentéisme, ils disent que les ouvriers sont des tire-au-flanc, ils essayent de justifier le contrôle patronal, ils disent par exemple : "avec le Programme commun, on fera 40 heures de boulot".

    Le rire explose dans la salle, montrant que tous ont entendu des balourdises de ces traîtres, dévoilant les dessous de leur jeu.

    Puis le camarade explique que la gestion de la cantine sert surtout à transférer de l'argent de cantine vers les entreprises sous contrôle PCF, comme Tourisme et travail, en organisant des loisirs soi-disant pour les travailleurs, mais quels loisirs ! et à quels prix !
    " Ce qui n'empêche pas de faire paver des séjours d'un mois 15 000 F, à l'époque, autrement dit le club Méditerranée, y a pas tellement de différence !"
    D'autre part, au sujet de cette même cantine, le camarade dénonce les licenciements qu'opèrent les révisionnistes comme n'importe quel patron ! Mais les travailleurs leur opposent de plus en plus la lutte de classe. Au sein-même de la centrale CGT dirigée par les révisionnistes les travailleurs se révoltent.
    C'est ainsi que lorsque les révisionnistes ont essayé de justifier le vote au prud'homme de leurs acolytes : "... y compris dans la CGT, des ouvriers ont dit qu'il fallait exclure du syndicat des gens de cette espèce et les dirigeants qui leur donnent des consignes pareilles..."
    Et c'est dans l'enthousiasme que le camarade termine son exposé : "... C'est au PCMLF qu'il appartient de guider cette prise de conscience en s'en tenant fermement aux positions de classe. A bas l'exploitation capitaliste. Ni plan Barre, ni Programme commun. Vive la révolution prolétarienne. Suivons l'exemple de la Commune de Paris, premier État de la dictature du prolétariat". ( Rappelons que les camarades de l'Alsthom ont édité une excellente brochure en 1976, " Le PCF, une affaire qui marche", que vous pourrez vous procurer en écrivant à HR.
    C'est sous les chaleureux applaudissements que le camarade laisse la place à un postier de Paris-Brune.

Entreprise nationalisée même exploitation

    Lui aussi montre l'oppression de la bourgeoisie dans cette entreprise nationalisée.
    " ...Mutations accélérées, augmentation des cadences, chasse aux temps morts, pressions sur les salaires, non-remplacements des départs, augmentation du travail...
    " ...Mais l'exploitation engendre la lutte et l'oppression engendre la révolte; déjà, les luttes victorieuses sont parties de la base. En décembre 1975, les préposés du transbordement ont gagné sur la réfection du chauffoir, l'installation du chauffage et la lutte contre les gaz d'échappement, et cela par une grève sans préavis et sans syndicat... "
    Aux postes, comme partout, les révisionnistes s'opposent à la lutte classe contre classe: En cette période électorale, ils avancent à tout bout de champ leur torchon bourgeois de Programme commun, leur " votez à gauche ".

 
Le camarade postier du centre de tri Paris-Brune.

    C'est dans un humour mordant que le camarade postier déclare :
    " ...Puisque le battage électoral fait rage, rappelons que le candidat à la mairie de Paris, Georges Sarre, est bien connu à Paris-Brune. Voici quelques années, en tant qu'inspecteur, chronomètre au poing, il contrôlait les cadences des agents devant leur casier de tri ! "
    Les rires, acclamations de la salle, répondaient à l'unité de classe, contre ces faux socialistes.
    Au travers de leurs luttes, leurs expériences, c'est dans l'optimisme que le camarade conclue :
    "... Les ML encouragent les masses dans cette voie, celle de la lutte classe contre classe. Ils les incitent à rompre avec la routine, avec la force de l'habitude qui consiste à s'en remettre aux délégués syndicaux ou à se replier sur soi. Il faut sans cesse expliquer qu'il n'y a pas de sauveur suprême, qu'il faut surmonter le découragement et la division, compter sur ses propres forces et s'organiser en comité de grève, d'action, de soutien, d'occupation. C'est un fait actuellement posé dans les masses que les syndicats sont pourris, et comment faire un syndicalisme de classe et de masse.
    "Enfin, l'essentiel, c'est l'éducation politique des masses. Nous devons nous attacher à démontrer, faits à l'appui, que les révisionnistes et leurs acolytes sont des ennemis acharnés du prolétariat, qu'il faut rejeter les illusions et se préparer à la lutte; que seul le renforcement du parti ML permettra de remporter des victoires, et unissant tout le peuple autour de la classe ouvrière, de détruire le système capitaliste par la révolution prolétarienne, de balayer tous les exploiteurs et de construire le socialisme."

Unité d'action contre la répression

    Les camarades des Cables de Lyon ne sont pas présents au meeting. Rassemblés en effet ce jour-là pour reconstruire une section syndicale, CFDT. Les révisionnistes ayant "licencié de la section GGT tous les ouvriers combatifs".
    Mais, parce qu'ils jugeaient ce meeting d'une grande importance, ils ont tenu à envoyer une intervention, qui est lue, par un camarade à la tribune. La salle ne s'y trompe pas et salue par un éclat d'applaudissements cette volonté de fer, cette volonté prolétarienne invincible. Parce que leur lutte est exemplaire, a porté un coup puissant au patronat et montre l'exemple, les travailleurs des Cables de Lyon se sont affrontés directement à l'État capitaliste.
    " ...Tout l'appareil d'État est au service de cette exploitation et notre lutte, contre cette exploitation nous attire des foudres de l'organisation patronale et de tout l'appareil d'État :
        -Condamnation devant la justice bourgeoise.
        -Dénonciation des travailleurs des Cables de Lyon à la commission des libertés de l'assemblée nationale par F. Ceyrac, qui nous accuse de violence et d'entrave à la liberté d'entreprendre.
        -Décision du ministre de licencier notre secrétaire de section.
        -Introduction de l'antenne fasciste d'Hassan II: L'Amicale des marocains en France.
        -Quadrillage policier de l'usine sous couvert de défense nationale.
        -Licenciement de la secrétaire du comité d'entreprise par l'inspecteur du travail."

    Leur lutte exemplaire a non seulement trouvé devant eux la bourgeoisie au pouvoir, mais aussi comme toujours, comme partout :
    " ...Les Cables de Lyon devront être nationalisés si la gauche parvient au gouvernement. Cela rend insupportable aux tenants du Programme commun l'existence d'une section syndicale cherchant à développer de justes positions de classe.
    " C'est pour cela qu'ils se sont à leur tour acharnés à nous liquider, nous frappant d'abord dans le dos quand le patron nous attaquait de front.
    "En effet, le 18 juin 1976, alors que les dossiers de licenciements de trois militants arrivaient sur le bureau du ministre du travail, nos sociaux-fascistes, et eux seul, ayant mobilisé les permanents de Gennevilliers et de Clichy, venaient distribuer un tract signé CGT, qui nous dénonçait comme diviseurs outranciers, etc. Bien sûr, ce n'était pas destiné aux travailleurs qui venaient de voter deux mois auparavant à 86 % pour ceux qualifiés de diviseurs! Il ne leur était pas destiné, car il fut seulement distribué le matin. Et vous comprendrez mieux, lorsque vous saurez que ce jour-là, tous les directeurs de la société des Cables de Lyon, étaient présents à l'usine.
    " Aussi nos champions de la collaboration de classe avaient-ils pour but de se démarquer de nous en disant à ces managers capitalistes :
    " Ne vous inquiétez pas si nous vous nationalisons, qu'importe l'indemnisation, pourvu qu'on partage les richesses, et n'avez pas peur, nous nous chargeons de mettre au pas les travailleurs".

    Après que l'intervention ait montré que le patronat fut vaincu par la lutte contre les licenciements de deux travailleurs, les révisionnistes détruisent la section CGT de l'usine !!
    " ...Aussi, nos sociaux-fascistes n'ont-ils vu qu'une solution. Ce que le patron et ministre n'étaient pas à même de faire, eux allaient le faire.
    " Le 4 novembre, ils balançaient sans autre procédure, un tract excluant de la CGT "le secrétaire de la section syndicale et tous ceux qui le suivent". L'expression est d'eux naturellement. C'est d'ailleurs la même que celle du tribunal avant prononcé notre évacuation de l'usine, en 1975 (sic). Mais ce n'est là qu'un détail.
    "Ils provoquèrent ensuite une assemblée de syndiqués, et ils s'y retrouvèrent cinq membres du P"C"F et deux permanents en tout et pour tout.
    " Quant aux autres assemblées que nous pouvions faire, elles "étaient déjà classées comme nulles et sans valeur à leurs yeux. Dans un document très officiel (mémoire déposé au tribunal administratif), patrons et ministre du travail, félicitèrent trois semaines plus tard, ces dirigeants CGT. Ils utilisaient principalement pour justifier notre licenciement de l'usine, les reproches qui nous sont faits dans le tract CGT annonçant notre exclusion !
    " Un bulletin unitaire actuellement en impression, donne tous les détails de cette affaire... "
    Merci camarades des Cables de Lyon, merci pour vos précieux enseignements. Ce bulletin, nous en sommes certains, contribuera à "nous ouvrir les yeux" sur le révisionnisme. Nous engageons tous les travailleurs à acheter ce bulletin auprès des camarades des Cables de Lyon.
    Et c'est encore par la persévérance, la lutte contre le découragement, que les travailleurs des Cables de Lyon, reforment aujourd'hui une nouvelle section syndicale, pour, soyons-en sûrs, porter encore des coups puissants à la bourgeoisie et ses valets révisionnistes.
    Soyez sûrs que nous enregistrons votre leçon de courage :
    -" ...La volonté de lutte de la masse des travailleurs allait redonner le courage nécessaire aux camarades, qui, bien qu'ayant mieux compris le projet des sociaux-fascistes, étaient quelque peu désarçonnés par la force réactionnaire de l'alliance direction-CGT-patronat. Le rôle des communistes a été de fondre cette volonté de lutte avec la compréhension plus approfondie de ces camarades de travail, pour créer une nouvelle section syndicale, continuatrice de l'ancienne. Malgré le creux de la vague, malgré la répression ou peut-être grâce à tout cela, là où il n'y avait qu'un communiste, il va y en avoir plusieurs, qui certes continueront à avoir beaucoup de problèmes à résoudre. Mais ils le feront avec tous les autres communistes, au sein de leur parti marxiste-léniniste".
    L'ovation formidable des travailleurs présents au meeting dans leurs cris, leurs applaudissements, rejoignaient la lutte de nos camarades des Cables de Lyon ! Les travailleurs des Cables de Lyon ont trouvé à ce meeting des élèves passionnés et attentifs à leurs expériences, des amis, des camarades de combat désireux d'unir leurs problèmes, leurs luttes à ceux des Cables de Lyon.
    Comme un fil invisible, mais présent, l'unité de classe trouvait là, malgré le temps, la dis- tance... un terrain de choix.

Les femmes travailleuses dénoncent l'inégalité

    Une travailleuse des chèques postaux dénonce les illusions d'égalité entre les hommes et les femmes dans la fonction publique: "en effet, les difficultés rencontrées par les femmes pour passer un concours, en particulier pour les mères de famille, font que l'on trouve les femmes dans les grades les moins payés. 68% parmi les auxiliaires, 62,29% en catégorie D (la plus basse), 20 % parmi les inspecteurs.
    Ces chiffres là montrent bien que les femmes sont les plus nombreuses dans les grades exécutions !" Cette travailleuse détruit également les idées fausses distillées par la bourgeoisie pour mieux diviser les travailleurs.
    "On entend souvent dire qu'un emploi dans les bureaux de l'administration, c'est peinard ! En réalité, pour une large majorité faisant un travail d'exécution, comme aux chèques postaux, à la poste, aux centraux téléphoniques, on a des normes de travail, un rendement à l'heure, des cadences, et des chronométrages. En permanence, on a des chefaillons sur le dos, qui font respecter la discipline à coups de procès verbaux (sanctions} pour des retards de 5 mn ou des rendements insuffisants."

    Pourtant, les femmes au travail ne broient pas du noir, et malgré la fatigue, les oppressions multiples, ou peut-être à cause de cela, elles relèvent la tête.

    " ...Mais ce qu'il y a de positif, et c'est cela l'avenir, les travailleuses prennent de plus en plus conscience de leur situation. Elles refusent de subir l'exploitation et commencent à prendre en main leur lutte. " .

 


La camarade des Chèques postaux dénonce l'inégalité dont sont victimes les travailleuses, tout en saluant le fait qu'elles commencent à prendre en main leur lutte.

 

Oser lutter, oser vaincre

    C'est à présent une camarade de l'hôpital Corentin-Celton. Cette expérience toute chaude de la réalité des luttes, de l'expérience des hommes et femmes va faire battre le pouls de toute l'assemblée, par sa simplicité populaire, son exemplaire volonté, parce qu'elle est un coup asséné à la bourgeoisie avec une ténacité qui en dit long sur l'issue finale du mouvement ouvrier, sur l'avenir. Oui, la bourgeoisie peut trembler ! Laissons donc la parole à cet enthousiasmante camarade :
    "Tout d'abord, nous remercions l'Humanité rouge de nous donner la parole ce soir. Parce que Corentin-Celton, c'est un véritable camp d'internement pour les vieillards; il faut que tout le monde le sache ! Il y a 2000 lits, et 500 vieux sont parqués dans des dortoirs, soumis à un régime qu'aucun d'entre nous ne supporterait. C'est la répression au moindre signe de révolte: l'étouffement de la dignité de l'homme, les expériences sur les vieux, les essais de médicaments.
    " Entre le lit, la table et la chaise, il n'y a place, que pour l'ennui à longueur de journée et de nuit.
    " Le minimum vital manque : pas de WC à proximité, pas de seaux hygiénique ni bassins pour remplacer ; pas de lavabos pour se laver : des cuvettes ; pas de lunettes, ni dentier, pas de linges: des chemises de prisonniers sans boutons ; pas de chaussons ; des coupes de cheveux au bol, comme à l'armée ; pas de télé ni radio.
    "Et cela coûte 125 F par jour ! "Nous sommes 800 travailleurs à Corentin. Nous avons mené depuis Juin dernier trois luttes victorieuses.
    (L'assemblée salue ces succès par une salve d'applaudissements. Les succès des "Corentin" sont les nôtres, ceux de toute la classe ouvrière, de tout le peuple, et le millier de travailleurs au meeting ne s'y trompe pas ! )
    " Une pour un week-end sur deux de juin a septembre 1976.
    " Une contre trois licenciements en octobre.
    " Une contre un bourreau de surveillante en novembre-décembre.
    "Au terme de ces trois luttes, nous avons été élus au bureau de la CFDT à la place des trotskystes.
    (les applaudissements reprennent, exprimant la haine de classe envers ces petits-bourgeois infiltrés dans les syndicats, pour mieux servir la dictature bourgeoise, et principalement celle des révisionnistes du P"C"F.)

    " Depuis lundi dernier, nous sommes entré dans notre quatrième lutte: contre la liquidation de la section syndicale, par la direction et ses acolytes. Disons-le tout de suite: premièrement, ces luttes ont été possibles grâce à l'impulsion et la direction du parti marxiste-léniniste de France.

(Et le millier de travailleurs se déchaîne : PCMLF, PCMLF, PCMLF... scandés avec force, montrent toute la sympathie, tout l'attachement des participants à leur Parti qui permet d'avancer grâce au guide irremplaçable du marxisme-léninisme et de la pensée maotsétoung.

    " Deuxièmement, elles ont été victorieuses, parce que le parti a su rectifier ses erreurs du 2e Congrès.
(Là encore, l'assemblée laisse éclater sa joie ! Parce qu'il sait rectifier ses erreurs, faire son autocritique, le PCMLF n'a fait que grandir, se renforcer aux yeux des travailleurs.)

    " Un seul exemple, pour le prouver en mai 1975, appliquant , la ligne erronée du deuxième Congrès, le parti conduisait tout un service à l'échec. Sous son impulsion, le service s'était regroupé tout entier, surmontant le pessimisme distillé par les révisionnistes de la CGT. Et c'était bien !
    En fixant comme cible principale à cette lutte, la direction CGT, le parti conduisait à la conciliation vis a vis de la surveillante, représentante directe de l'administration. La seule proposition du parti fut alors: discutons avec la surveillante, pour qu'elle nous donne nos week-end. Et ce fut l'échec, la répression immédiate.
    " Un an après, avec la rectification, nous avions compris qu'aucune conciliation n'est possible avec la direction et ses représentants. Dirigeants révisionnistes et représentants de l'administration, sont une seule et même classe en face de nous !
    " Nous marchons à nouveau sur nos deux jambes.
    " De juin à septembre 1976, nous avons mené une nouvelle lutte pour un week-end sur deux. Donc après la rectification. Nous étions un au départ (Toute la salle explose de rire, non pas de mépris, mais au contraire, de joie, à l'audace, la volonté inébranlable, et surtout à la confiance communiste en la force, la capacité de comprendre, de s'organiser pour la lutte des masses populaires).
    " Quatre mois après nous étions 19 sur 28 devant le bureau du directeur. Tous syndiqués à la CGT. Il y avait deux responsables CGT dans notre service. Tous les deux des pourritures au travail, les meilleurs auxiliaires des surveillantes, des mouchards. On voulait nos week-end. Ils ont dit pendant deux mois: "On va organiser quelque chose". Mais rien.
    "Alors ont s'est décidé; à trois, nous avons organisé une réunion dans les vestiaires avant le travail. On avait préparé une pétition. On s'est décidé: tous ensemble chez la surveillante d'abord, chez le directeur ensuite. On était neuf à la réunion.
    "On est allé voir la CGT : ils ont refusé de venir: " Discutez avec votre surveillante, elle est à la CGT !"
    " Mais le problème, c'était le manque d'effectif, pas la bonne volonté de la surveillante. On est allé voir la CFDT après: ils sont venus tout de suite: On a jeté nos cartes CGT à la figure du délégué CGT. On a fait le tour du service, et tous ensemble, à la direction !
Ça a mis quatre mois pour aboutir. On faisait des tracts signés "personnel de service" On passait dans le service nous-mêmes, à la cantine, à quatre filles. On était bien accueillies partout.
    "La CGT distilla son venin, mais sous le manteau à ce moment-là. Elle a organisé une réunion secrète d'Antillais contre nous.
    "La CFDT, au bout d'un mois a commencé à flancher. Elle est dirigée par les trotskystes de "Rouge". Attention, elle disait, la direction a toute facilité de renvoyer trois auxiliaires. On était auxiliaires !
    "Alors on organisa tout nous-mêmes. En août, on a fait trois assemblées générales. On a fait le point sur les effectifs. La direction a essayé la répression mollement, car on ne lui faisait pas très peur à ce moment-là.
    " Deuxième lutte: contre trois licenciements dans le même service.
    " On a décidé que les trois agents resteraient à leur poste, malgré les lettres de licenciements. On a, c'était nouveau. établi un contact avec les malades, c'est très important dans les hôpitaux, et les familles des malades. Les familles ouvraient leurs porte-feuilles pour le soutien financier. A nouveau, à cinq cette fois, on a fait le tour des services. Ça a marché !


Toute l'assemblée est debout le poing levé pour scander avec enthousiasme " PCMLF, PCMLF … ! ".

    "La CGT ne s'occupaient pas des licenciements: 2000 étaient annoncés. sur l'assistance publique; mais elle préparait le sept octobre. Elle a fait un rassemblement pour une audience à la direction générale.
    "On s'est engueulé avec ses dirigeants à Corentin, parce que les trois licenciements, pour eux, c'étaient des fins de contrat ! A la direction générale, ils ont serré la main du représentant de l'administration, en disant: " Vous connaissez mieux que nous les problèmes de Corentin ".
    "Nous, on a dit: il n'y aura pas un seul licenciement à Corentin. !

    La CFDT nous a laissés faire cette fois encore, en disant que de toute façon, on n'arriverait à rien. On a été à 15 à la direction, avec les pétitions du personnel et des familles. Le directeur a cédé, non parce qu'il est finalement "sympa" comme disait la direction CFDT, mais parce qu'il a eu peur d'une réaction plus vaste, tant le manque d'effectif est flagrant.
    On s'est syndiqué à 10 à la CFDT.
    Troisième lutte: un gars de la CFDT est accusé par une ordure de surveillante de "brutalité" sur les malades. Accusation sans preuves, mais passible de renvoi. Changement de service avec rapport. On a refusé ce changement.
    Le personnel du pavillon a fait grève immédiate et totale à l'unanimité, contre ce changement. On a gagné... pour un soir !
    Le lendemain, même refus du gars et de tout le service. Cette fois, il est mis à pied 15 jours ; et comme il ne quitte pas son poste, c'est les flics qui viennent le mettre à la porte de l'hôpital.
    La CFDT crie depuis le premier jour que notre mouvement est un suicide. Mieux vaut le changement de service que le renvoi, dit-elle. Et de faire des pressions multiples pour décourager tout le monde ! Cette fois, c'est l'opposition ouverte.
    La CGT elle aussi se durcit. Elle est passée dans tous les services, derrière ou devant nous, pour nous calomnier, et dire aux gens que s'ils viennent avec nous, ça ira mal pour eux !...
    Elle a distribué un tract tourné entièrement contre nous : "gauchistes... "
    Elle n'avait pas avalé, qu'à une assemblée générale, organisée par nous, se regroupe contre la surveillante, la totalité du personnel de jour et de garde, syndiqués CGT, CFDT et non syndiqués.
    Nous, on a continué à organiser la mobilisation. Cette fois, les familles sont intervenues auprès de la direction. Chaque jour, des lettres et témoignages de familles arrivaient a la direction.
    On a ouvert notre lutte à l'extérieur, en distribuant un tract sur le marché. On a couvert l'hôpital de 180 affiches en une seule nuit.
    On a finalement gagné: le gars est toujours dans son service. Ça a duré 3 semaines.
(L'opiniâtreté de ces travailleurs, la victoire de classe, sont chaudement saluées. Chacun vibre d'une juste fierté, et reconnaît tout l'espoir qu'apporte la leçon ! ).
    La direction de la CFDT Corentin s'étant clairement démasquée, elle a été éliminée en janvier aux élection de bureau.
    Notre ligne est passée.
( Les applaudissements redoublent avec plus de vigueur. La ligne prolétarienne a vaincu ! vaincu les ennemis de tout poil, y compris ceux infiltrés dans le mouvement ouvrier) .
    Notre section est tout petite, elle n'a que 20 adhérents. Mais aujourd'hui, si petite soit-elle, la direction a décidé de la détruire. Tentatives de licenciements, changements de services, calomnies, etc. Nous avons décidé de résister. Nous organisons une conférence de presse à Corentin, dans 15 jours, mettons sur pied une association de parents et amis des vieux de Corentin. Un comité de soutien à deux antillaises sanctionnées parce que proches de nous se met sur pied. Et la section se renforce !
    Les leçons de tout cela: premièrement : osez, même si nous n'êtes que deux au départ, osez aller dans les services et faire éclater les parois de l'entreprise. On nous a pris pour des gamines, mais les masses sont nos amies, nous parlons leur langage !
    Deuxièmement: osez faire éclater le carcan syndical. Les dirigeants et spécialistes nous enfoncent au nom du débat démocratique dans le syndicat ! Nous ne sommes pas des spécialistes ; la solidarité de classe se moque des spécialistes.
    Troisièmement: la ligne du Parti enthousiasme les masses. Qu'étions-nous avant dans la prison de Corentin ? Un ici, un là; c'était l'ennui, les démissions, la drogue.. Maintenant, nous relevons la tête !.
    La ligne du Parti, c'est la seule alternative qui propose aux ouvriers de vivre debout ! La lutte classe contre classe, c'est ce qu'attendent les masses. Maintenant, pour nous, c'est l'horizon qui s'ouvre ! Une cellule du Parti est née dans ces luttes. Notre ligne, c'est la ligne du Parti, c'est elle qui nous permet d'avancer.
    Vive la Révolution prolétarienne! Vive le Parti marxiste-léniniste de France. "
(et c'est un déchaînement ! PCMLF, PCMLF, PCMLF... Toute la classe ouvrière, tout un peuple vous remercient, camarades de Corentin !
Car si le Parti de la classe ouvrière vous a permis d'oser, d'entreprendre, de vaincre... c'est tout le PCMLF, tout le prolétariat, tout un peuple qui vous remercient aujourd'hui, de l'apport que vous leur avez fait !

 

    Cette exaltante et exemplaire lutte ne peut que fortifier le Parti et unir autour de lui le peuple dans la marche vers la libération, vers la révolution et la dictature du prolétariat.
    Malheureusement, beaucoup d'interventions ouvrières, de témoignages, ne peuvent être faits, faute de temps. Le meeting se poursuit avec une projection sur la lutte exemplaire des résidents des foyers Sonacotra.
    Là aussi, le pouls de la salle bat à l'unisson avec ces frères immigrés, engagés dans un combat à mort contre les rapaces bourgeois, écartant avec haine et fermeté la trahison du faux parti communiste. 


Le camarade de la Sonacotra arrive à la tribune.

 C'est aux cris, mille fois scandés, de "So So So Sonacotra cèdera" que la première partie du meeting cède la place à une animation culturelle pleine d'initiatives des travailleurs. Créations enthousiastes de chants retraçant les luttes, exaltant la juste voie prolétarienne. 

    La parole est ensuite donnée à un représentant du PCR ml, invité à ce meeting fraternellement pour continuer le chemin unitaire parcouru par nos deux organisations et préparant l'aube d'un parti communiste marxiste-léniniste unique.  

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