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Préambule :
Le livre Noir du communisme s'inscrit dans
la campagne mondiale contre le communisme. Cette campagne a pour
objet non seulement de critiquer le communisme tel qu'il s'est
édifié, mais aussi le matérialisme historique.
Hier la bourgeoisie aidée par les liquidateurs de tout poil a
travaillé à la liquidation du camp socialiste qui
couvrait le tiers de l'humanité et à la restauration du
capitalisme dans l'ensemble des pays socialistes.
Aujourd'hui le capitalisme semble triompher
en tant que système économique, politique,
idéologique et culturel. Ce n'est qu'une apparence et une
illusion.
Le capitalisme est un système
productif supérieur au système féodal, au
début libérant les forces productives, il a
été en ce sens progressiste. Libérant toutes les
forces sociales du carcan des corporations et des jurandes, rejetant
les principes religieux, le principe du droit divin, il a mis a nu
tous principes, mettant en plein jour l'âpre lutte POUR
l'obtention du profit maximum dans le temps le plus court. Il a
arraché le masque à l'hypocrisie de l'exploitation
cachée sous le féodalisme. Il a réduit tous les
rapports sociaux à la loi de l'argent, du profit. La
concentration des entreprises capitalistes qui va
s'accélérant rejetant dans le prolétariat et le
salariat la majorité de la population (plus de 80% dans les
pays industrialisés), le système capitaliste est
responsable directement ou indirectement des centaines de millions de
morts quelque soient les formes politiques de gouvernement qu'il
adopte, allant des différentes nuances de la démocratie
bourgeoise ( de droite, de gauche, du centre) ou la dictature
terroriste ouverte (fascisme, nazisme, militarisme, ou des
combinaisons entre fascisme et démocratie bourgeoise, voire en
alternance). Le capitalisme tout en créant des merveilles
qu'aucune des civilisations antérieures n'avait pu
réaliser a causé plus de dommages, de massacres, de
guerres, de misère, de famines, de pollution que toutes les
autres civilisations antérieures.
Enlevant tout moyen de production à
des milliards d'hommes, précipitant la majorité des
paysans, des petits commerçants, des artisans et même
des petits et moyens industriels dans la ruine, il les rejette ainsi
dans les rangs du prolétariat et produit la classe productrice
qui va mettre fin au règne de la bourgeoisie et du
capitalisme.
Le capitalisme montre aujourd'hui que
malgré l'élimination provisoire du système
socialiste d'Etat, les contradictions non seulement demeurent, mais
se développent sans frein, sans réponse apparente .
L'impérialisme qui est la forme de domination du capital
financier n'a jamais été autant destructeur de vies,
synonyme de misère, de chômage, de banqueroute etc.. Le
talon de fer de l'impérialisme ne permet pas malgré les
prédictions des faiseurs de plans et de théories
économiques, spécialistes chargés de faire
survivre le système d'exploitation, de faire surgir des pays
émergeants comme ils disent. Ces pays émergents sont en
réalité des pays capitalistes dépendants des
grandes puissances impérialiste et principalement de
l'impérialisme américain chef de file des grandes
puissances (France, Grande- Bretagne, Allemagne, Japon...)
On peut regretter que la Révolution
ne soit pas un dîner de gala, mais essayons de voir pourquoi la
révolution ne peut être pacifique, qu'elle sont les
raisons pour lesquelles elle ne peut être que violente, que
l'on ne peut transformer la société qu'en prenant TOUT
LE POUVOIR, qu'il est indispensable d'exercer pendant toute la
période séparant la société capitaliste
de la société communiste, la DICTATURE DU PROLETARIAT !
que cette dictature n'est pas le remplacement d'une classe
exploiteuse par une autre, mais l'éliminations des anciennes
classes exploiteuses en tant que classe, pour amener l'ensemble de la
population de la planète à l'ère du communisme,
c'est à dire à la société qui
libérera toutes les potentialités de chaque individu,
pour le développement équilibré non seulement de
la production des biens matériels et l'égalité
dans la répartition de ces biens, mais aussi pour
libérer toutes l'initiative créatrice de l'homme,
l'élargissement sans fin de ses connaissances pour le profit
de tous, afin que l'homme ne soit plus un loup pour l'homme, mais un
être attentionné au développement de chaque
individu.
La loi du développement historique
est celle de la progression par bon dans tous les domaines, y compris
dans le domaine des formations sociales, c'est la loi de
l'évolution de la société allant du simple au
complexe, de l'inférieur au supérieur tout comme dans
la nature. Evidemment il peut y avoir régression temporaire
etc..
Nous n'allons pas retourner à
l'époque préhistorique parce que nous avons une
histoire et que le savoir accumulé est immense, la tendance
principale est à la progression.
Ce que nous pouvons observer, c'est
qu'aujourd'hui la masse globale quantitative et qualitative des
connaissances et de la production des biens n'a jamais
été aussi importante. Bien que des progrès
considérables sans aucune mesure avec ceux des siècles
précédents aient été
réalisés, la misère compte-tenu justement de ce
progrès est considérable, elle-même sans commune
mesure avec celle des siècles précédent. Les
guerres sont bien plus meurtrières en nombre, il en est de
même des victimes des révolutions et des
contre-révolutions.
Vouloir considérer que la violence
n'a aucun rôle dans l'histoire, ou seulement qu'un rôle
néfaste est se boucher les yeux devant l'histoire
réelle de tous les temps, c'est considérer que le
progrès est réalisable sans sacrifices, c'est
considérer que le changement social peut s'opérer
tranquillement, c'est considérer que la classe qui exploite,
domine, spolie, massacre par la guerre impérialisme, civile,
par partenaires interposés etc.. quittera tranquillement le
pouvoir en disant '"puisque vous voulez faire le bonheur de
l'humanité, nous vous laissons le pouvoir, mieux nous allons
vous aider". Il faut soit être naïf, soit vouloir
désarmer les gens face à l'adversaire redoutable qu'est
l'impérialisme.
Le livre de Courtois and compagnie est le
livre non pas de naïfs, mais de gens instruits connaissant
l'histoire et qui ont un point de vue de classe sur l'histoire, celui
de la bourgeoisie. Leur livre n'est pas pour améliorer le
communisme, mais pour le nier en tant qu'idéologie de
progrès social. Avant eux d'autres et des plus éminents
intellectuels bourgeois ont écrits en ce sens. Ces "nouveaux"
historiens ont été précédé par les
"nouveaux" philosophes réactionnaires du type Glucksmann
(ex-soit disant mao). Ces "philosophes" et autres "historiens"
anticommunistes du type Furet (ex-P.C.F), tout comme Annie Krigel ne
sont pas des "philosophes", ni des "historiens" progressistes mais
des valets de leur patrons capitalistes qui les payent et les montent
au pinacle par l'intermédiaire d'autres anticommunistes
chargés de promouvoir leur camelote anticommuniste que sont
les grands présentateurs de la télévision, de la
radio, les éditeurs bourgeois et les journalistes à la
solde de la bourgeoisie qu'elle soit de droite ou de gauche. Chacun
jouant de l'instrument qu'il maîtrise le mieux dans l'orchestre
anticommuniste.
La gauche et particulièrement les
dirigeants révisionnistes du P.C.F. en France sont
sommés de s'expliquer, il leur faut passer sous les fourches
caudines de la réaction et ces renégats s'aplatissent
comme des larves, s'excusent, vont même plus loin en disant
qu'ils ont reniés la dictature du prolétariat, le
stalinisme bien sûr, mais aussi le léninisme, quand ils
ne disent pas que le marxisme est dépassée, qu'il faut
quelque chose de nouveau, que le monde a changé et autres
poudre de perlimpinpin afin de désarmer idéologiquement
le prolétariat et ceux qui veulent se battre pour la
Révolution.
Mais revenons au livre de Courtois and
C°, c'est à dire à la campagne anticommuniste sans
précédent organisée depuis la restauration du
capitalisme en Russie, dans les pays de l'Est, en Chine etc..
Le livre axe son offensive contre le
communisme, il s'attaque à celui qui a réussi pour la
première fois à instaurer le socialisme première
phase d'édification du communisme comme système d'Etat,
connu sous le nom de Dictature du Prolétariat, c'est à
dire Lénine.
Ils se prononcent contre toute dictature, et
pour cela compare le nazisme au communisme. Dans son dernier article
du Monde, Courtois qui a vu qu'il avait été trop loin
ou plutôt qui avait été maladroit, atténue
sa comparaison et du coup rallie ses compères Werth and
C° à l'idée de la lutte contre la terreur et le
totalitarisme comparable selon eux entre nazisme et communisme.
Ce qu'ils oublient de dire, c'est que la
terreur communiste a été hélas nécessaire
pour venir à bout des opposants qui soutenaient les
armées blanches tout comme avait été
nécessaire la terreur contre les ci-devant, cinquième
colonne de la réaction européenne soutenant les
émigrés de Koblenz oeuvrant pour la restauration
royaliste.
Il parle de Lénine comme un
putschiste, comme si le parti communiste n'avait pas
été porté par le prolétariat et le
peuple, comme les révolutionnaires de 1789 avaient
été portés par le peuple contre la
royauté.
Ils nient le rôle de la violence dans
l'histoire. Ils nient un fait évident qu'aucune classe
n'abandonne le pouvoir de son plein gré, qu'elle oppose une
résistance farouche, surtout dans le cadre de
l'édification socialiste où la propriété
des moyens de production est abolie et où la bourgeoisie ne
peut s'adapter pour recouvrer ses privilèges sous d'autres
formes comme cela a été le cas pour les nobles
opportunistes éclairés. L'objectif du communisme,
n'étant pas de substituer une classe à une autre
éternellement et d'instaurer une autre forme d'exploitation
pour une minorité.
Il faut se rendre compte que le communisme
de guerre a été une chose nécessaire, car il
fallait bien approvisionner l'armée rouge contre
l'armée blanche, contre les gouvernements collaborationnistes
soit disant nationaux en réalité bourgeois des
républiques périphériques alliées
à la réaction internationale. C'est cela la
réalité, comme ont été les massacres des
prolétaires d'Estonie, de Lettonie, de Lituanie, de Pologne,
de Hongrie, d'Allemagne par les contre-révolutionnaires de
leur pays réciproques, en 1918, 1919 et après. C'est
cela la réalité qui s'est imposée aux
bolcheviks. La révolution n'a pas été pour eux
un dîner de gala et a accouché dans la douleur,
hélas comme toute révolution. Ne pas réagir
assez fermement ou ne pas adopter une bonne tactique, c'est se faire
massacrer comme l'a été en son temps la Commune de
Paris, première tentative de dictature du prolétariat.
Il fallait marcher sur Versailles comme l'a dit Marx, prendre l'or de
la Banque de France.
Mais Courtois annonce la couleur,
Lénine est un contre-révolutionnaire dit-il dans son
article du Monde. Courtois soutient la Révolution de
Février, c'est à dire la révolution bourgeoise.
Pour lui la révolution achevée, la dernière
révolution, c'est celle de 1789. Il n'a pas vu passé
l'histoire, ce qui est grave pour un historien. Il s'en tient
à l'ancienne révolution qui a été un
grand progrès en son temps puisqu'elle a brisé le
féodalisme et ouvert une ère supérieure de
développement à ce moment là. Aujourd'hui la
bourgeoisie bloque un nouveau développement supérieur
de la société. Elle est devenue réactionnaire.
Elle veut maintenir ses privilèges voire les augmenter au
détriment de la majorité productrice de tous les biens
et qui veut en jouir en paix, pour le bien-être
général, pour une véritable
égalité, pour une véritable justice, pour une
véritable fraternité. Se plaçant sur les bases
de la bourgeoisie Courtois poursuit. Mais si on avait laissé
faire, aujourd'hui les pays de l'Est, la Russie, la Chine seraient
plus développés etc...
C'est faire des supputations gratuites, en
effet la première guerre mondiale n'a pas été du
fait des prolétaires. Elle a fait des millions de morts. Cette
guerre a reçu l'appui des partis de la IIème
Internationale qui sont en partie responsables des massacres de cette
guerre. Les sociaux-démocrates sont responsables de
l'écrasement de la révolution en Allemagne qui si elle
avait triomphé, aurait entraîné la
révolution dans toute l'Europe, peut-être même au
Etats-Unis et par voie de conséquence dans tous les pays
coloniaux. Pour des responsabilités historiques sur la suite
des événements, il faut remettre les pendules à
l'heure.
Quelle est la suite des
événements. Rappelons à nos historiens qui ne
peuvent l'ignorer qu'Hitler a fait ses premières armes
à Munich dans les corps francs contre les communistes et les
socialistes en Bavière. Après le putsch raté
d'Hitler et son emprisonnement au cours duquel il a écrit Mein
Kampf, la bourgeoisie dirigée par les socialistes a
écrasé la tentative communiste de prise du pouvoir en
1924, ce qui leur valu le titre de social-fasciste (socialiste en
parole, fasciste dans les actes). Cette troisième trahison
(après celle de l'appui à la guerre impérialiste
en 1914, puis la contre-révolution en alliance avec les
junkers en 1919 ) a eu comme effet de laisser la route libre à
Hitler dans les années suivantes. Le refus de la
Révolution prolétarienne a aidé Hitler dans son
objectif principal - en finir avec le bolchevisme.
Après la Révolution d'Octobre
toute la bourgeoisie internationale n'avait qu'une idée,
qu'une obsession en finir par tous les moyens avec l'URSS, premier
Etat socialiste au monde. En Italie Mussolini s'opposera par la
violence au risque de Révolution communiste et aura l'appui de
toute la bourgeoisie pour exercer sa dictature fasciste. En Hongrie
ce sera Horthy, en Grèce Metaxas, en Pologne Pilduski,
d'autres au Brésil, les militaristes au Japon, tous dictateurs
avant Hitler (1933). Partout des mouvements d'extrême-droite
extrêmement puissants apparaîtront, Croix de Feu,
Camelots du Roi en France. En Espagne, l'Italie fasciste et
l'Allemagne hitlérienne soutiendront le soulèvement
franquiste, alors que les démocraties seront pour la
non-intervention par peur du communisme. On connaît la
suite.
Mais nous sommes loin du livre de Courtois
and C°. Pas si loin.
C'est dans ce contexte extérieur que
devra s'édifier le premier Etat socialiste et non dans le
cadre idéal qu'aurait été celui de la
Révolution mondiale dans tous les pays. Ce qui ne veut pas
dire que même dans ce contexte, la bourgeoisie internationale
n'aurait pas par tous les moyens tenter de restaurer le capitalisme
utilisant la force et la ruse, s'appuyant sur la force de l'habitude
etc.. Il est à peu près certain qu'il aurait fallu la
dictature du prolétariat pour exproprier la bourgeoisie et que
le communisme ne se serait pas réalisé sans effort,
sans lutte, par un coup de baguette magique. Les conditions auraient
été meilleures, les contraintes moins importantes, ne
serait-ce que parce que toutes les forces productives auraient
été utilisées à des fins utiles et non
à des productions nuisibles, destructrices comme la production
d'armement La planification de chaque région, de chaque pays,
nation et au niveau mondial aurait été plus facile
à mettre en place, plus rationnelle, plus rapide.
L'unité idéologique nécessaire pour parvenir au
but, le communisme à l'échelle mondiale aurait
été plus facile à réaliser, les
idées rétrogrades plus rapidement abandonnées au
profit des idées nouvelles et ce qu'elles portent.
Mais voilà on ne fait le monde avec
des si. La dure réalité c'est que le premier Etat
socialiste soit resté seul après le recul de la
Révolution mondiale. Il ne lui restait plus qu'à tenir,
c'est à dire à se renforcer et se développer en
prenant en considération son retard par rapport aux autres
pays industrialisés.
Après la guerre civile qui a
coûté des millions de morts, non pas à
l'initiative des bolcheviks mais par celle de la réaction
blanche et de l'intervention étrangère. A situation
d'exception, il a fallu avoir une politique d'exception. Le
régime des réquisitions ne pouvait être
qu'autoritaire voire répressif, il y allait de la
Révolution et de l'espoir de millions d'hommes, une
défaite aurait été pire que les sacrifices
consentis comme l'avait déjà dit Marx, à propos
de la Commune de Paris dont le rôle idéologique dans le
développement de la révolution a été
d'une importance capitale. Il en était de même de la
Révolution d'Octobre d'autant plus qu'elle s'étendait
sur un continent ou presque.
Lénine dut relâcher du lest,
l'état lamentable du pays après la guerre civile et la
guerre impérialiste provoquèrent, la
désorganisation des transports, de la production et
engendrèrent la famine etc.. Il fallait faire une pause. Ce
fut la N.E.P.
Cette pose nécessaire ouvrait la
porte à la bourgeoisie pour reprendre le pouvoir, saper le
pouvoir naissant, s'y opposer, en conservant, conquérant des
positions économiques, renforçant leurs pouvoirs et
leurs influences parmi une partie de la population, principalement
à la campagne où les plus instruits, les plus
entreprenants influençaient ceux qu'ils côtoyaient tous
les jours. Le capitalisme naît de la petite
propriété privée des moyens de production, si on
laisse le processus se développer alors s'en est fait du
processus révolutionnaire. Si l'un se renforce, l'autre
décline. Pendant la période transitoire qui
sépare le capitalisme du communisme, que l'on appelle
socialisme, se mène la lutte entre les deux classes
antagoniques, à savoir la bourgeoisie qui a perdu le pouvoir
et le prolétariat qui l'a conquise. S'il veut conserver ce
pouvoir, il doit réduire l'influence de la bourgeoisie dans
tous les domaines jusqu'à l'achèvement du communisme
à l'échelle mondiale ou les contradictions qui
existeront dans la société seront d'un autre nature que
les contradictions de classe . Elles rempliront alors simplement le
rôle de stimuli. C'est ça la dictature du
prolétariat. Sans lutte des contraires rien n'avancent plus,
il n'y a plus de discussions, d'expérimentations possibles.
Dans la société communiste à l'échelle
mondiale les contradictions de classes n'existeront plus, il restera
des contradictions naturelles au sein du peuple, contradictions qui
se régleront par la discussion, l'expérimentation
scientifique etc...
L'édification du socialisme dans un
seul pays n'est pas un concept en soi, n'est pas une invention de
Staline, ni une idée nationaliste, mais a été
une contrainte imposée par l'histoire à
Lénine.
Par le traité de Brest-Litovsk
l'Allemagne a aidé les bourgeoisies des pays baltes, d'Ukraine
à mettre fin à la dictature du prolétariat dans
ces pays, a soustrait des territoires qui ont été remis
entre les mains de la bourgeoisie polonaise, roumaine etc.. Le
traité de Versailles a remodelé l'Europe orientale au
profit des bourgeoisies locales, pendant que ces mêmes
vainqueurs apportaient tout leur appui aux armées blanches. La
contre-offensive de l'Armée Rouge a permis de vaincre la
réaction et les interventionnistes, mais ne pourra
libérer le peuple polonais du joug de la dictature militaire
de Pilduski. La Révolution en Hongrie sera
éphémère et la Révolution en Allemagne
écrasée comme nous l'avons vu. La réaction avait
même essayé de dresser une partie des
révolutionnaires contre les bolcheviks à Cronstadt en
s'appuyant sur le mécontentement de la garnison qui subissait
la disette née des circonstances de la guerre civile. La
révolte dans les conditions d'alors devait être
jugulée sinon c'en était fini de la révolution
puisque cette révolte qui pouvait avoir des motifs
légitimes était appuyée par les
interventionnistes qui voulait enfoncer un coin dans l'édifice
de la Russie révolutionnaire et quel coin, la base navale qui
défendait Leningrad.
Rappelons- nous l'histoire. La
révolte des chouans en Bretagne pendant la révolution
française a été téléguidée
par l'Angleterre et s'appuyait sur la réaction
cléricale et royaliste qui perdait ses privilèges, qui
refusait d'apporter son soutien à la République, et
servait la réaction européenne. Là aussi il a
fallu intervenir et la répression a été
très dure.
Une révolution haïe par toute la
réaction nationale et internationale peut elle faire autrement
pour se protéger que crever rapidement l'abcès.
L'essentiel doit alors être
sauvé, toutes les révolutions l'ont appris à
leur avantage ou à leurs dépens. Il n'y a pas d'autre
alternative que d'agir vite, que d'extirper les racines du mal qui
ont atteint hélas des parties saines. Il faut malheureusement
amputer, soustraire des parties, sinon comme dans un cancer, le mal
gagne et finit par emporter le malade. L'ennemi agit de même et
l'on doit en tenir compte, c'est une course de vitesse. Il est
évident qu'une opération à chaud laisse des
séquelles, est mutilante, attise les rancunes et le
ressentiment.
La NEP en toute logique de marché
allait reproduire le système capitaliste et ses injustices,
une fois l'économie et les transports remis en route, tout
simplement parce que l'accumulation capitaliste créé
des riches et des pauvres, des bourgeois et des prolétaires,
mais dans l'Etat de dictature du prolétariat, même quand
il doit faire des concessions, ajourner ses objectifs à long
terme , l'appareil d'Etat est entre les mains du prolétariat.
Cet Etat est évidemment nécessaire pour reprendre la
situation en main, pour reconstruire l'économie sur des bases
nouvelles. Bien sûr la nature de l'Etat n'est pas neutre. Si
c'est la bourgeoisie qui dirige l'Etat, elle impose son point de vue,
sa dictature quelque soit la forme qu'elle revêt à un
moment donné. Si c'est le prolétariat, quand il fait
des concessions aux capitalistes afin de reconstruire
l'économie, il ne perd point de vue son objectif, il s'y tient
et une fois la situation consolidée, il doit passer à
une phase de socialisation plus poussée, avec divers processus
d'intégration des individus dans ce processus de
socialisation. Sinon c'est la consolidation, l'élargissement
du secteur capitaliste, la restauration à plus long terme, de
façon brutale ou "pacifique".
Cela Courtois ne le reconnaît pas,
puisque pour lui, la bonne révolution c'est celle de
Février, celle de Kérensky. D'autres auteurs vont
même plus loin et prétendent que si Stolypine n'avait
pas été assassiné, il aurait pu mener à
bien sa réforme agraire, qui aurait bien sûr
entraîné la prolétarisation de 80% des paysans
par la concentration des terres. Courtois ne réfléchit
pas ou ne veux pas réfléchir, pourquoi la
Révolution d'Octobre a été possible. C'est
justement parce que les sociaux-révolutionnaires, les
mencheviks, les cadets n'ont pas donner la terre aux paysans, ni
arrêter la guerre, ni donner tout le pouvoir au soviets etc..,
qu'elle a eu lieu.
Certains diront mais pourquoi donner la
terre aux paysans et la leur reprendre pour les mettre de force dans
les coopératives. Pour refondre les soviets et en
éliminer les mencheviks, les SR, les cadets et les paysans
riches, pourquoi avoir arrêté la guerre et créer
une Armée Rouge.
La revendication du paysan c'est
effectivement être propriétaire de la terre qu'il n'a
jamais possédé mais que possédait le boyard en
Russie. Mais la vente des terres après l'abolition du servage
la masse des paysans ne profita pas des terres. Comme à
l'époque de la Révolution française cela n'a
profité qu'à celui qui pouvait l'acheter, qui
était un minimum riche. Le début de réforme
agraire de Stolypine accentua cette concentration. Aussi la terre
pour la masse qui n'en avait pas, fut attribuées en
jouissance. La propriété en tant que telle fut abolie
par les bolcheviks, afin de limiter l'accaparement des terres, ce que
remettent en cause les renégats aujourd'hui en Russie
capitaliste qui aboutira à l'élimination de millions de
paysans. La liberté du commerce et l'exploitation individuelle
allaient malgré l'absence de propriété formelle
de la terre, permettre aux mieux équipés,
expérimentés, aux plus instruits etc.. de s'enrichir,
d'élargir la surface de leurs terres, alors que le paysans
pauvres n'y arrivaient pas, avaient des rendements faibles, devaient
se mettre au service du paysans riche pour survivre. Ces paysans
riches reprenaient l'exploitation des terres peu à peu,
s'enrichissaient, contrôlaient en partie le commerce, la
distribution, exerçaient pressions et chantage, sabotaient les
quotas de livraison à l'Etat etc.. sapant l'alliance entre les
paysannerie et le prolétariat, et mettant ainsi en
péril la Révolution elle-même.
Les fermes d'Etat plus modernes mais peu
nombreuses ne pouvaient remplacer d'emblée la petite
production. La collectivisation devenait inévitable,
nécessaire et impérieuse. Il n'y avait pas d'autre
issue pour éviter la restauration du capitalisme. Cette
collectivisation devait passer par plusieurs phases. La
première phase de la coopération avait consisté
à développer des coopératives du premier
degré, c'est à dire des coopératives, où
il s'agissait plus d'entraide que de véritables
coopératives où non seulement les terres auraient
été cultivées en commun, mais où le
matériel de quelque importance aurait été mis au
service des coopératives. Pendant la NEP, les paysans
aisés en rapport de la masse des paysans pauvres, avaient pu
s'enrichir, avaient conservé, animaux de trait, charrues,
bétail, meilleurs terres. Plus riches ils pouvaient acheter
des intrants pour bonifier leurs terres, etc..
Ainsi pendant cette période, tout
comme dans le système capitaliste, la petite production ne
pouvait qu'engendrer l'accumulation capitaliste jour après
jour. La formation d'une classe de paysans riches menaçait la
Révolution.
Les spécialistes bourgeois dans le
domaine industriel au sein même de l'appareil de production
socialiste sabotaient, freinaient les projets de
développement, tentaient de maintenir les normes capitalistes
de gestion. Ils diffusaient le mode de pensée bourgeois.
Après avoir réglé le
problème des spécialistes bourgeois, il fallait
renforcé le contrôle socialiste sur ces
spécialistes et réprimer les plus retords et les plus
dangereux, former des cadres plus surs, c'est à dire des
cadres prolétariens pour ne plus dépendre
complètement du savoir que possédaient les cadres
bourgeois.
A la campagne le problème se posait
différemment, il ne s'agissait pas d'avoir de meilleurs
paysans, mais d'empêcher que des paysans accaparent terres,
bétail, matériel agricole, bref qu'une minorité
de paysans deviennent riches au détriment de la masse des
paysans pauvres. Ne pas comprendre cela et attribuer la
désorganisation de la production et ses conséquences
pouvant aller jusqu'à la famine à la répression,
c'est comme vouloir faire endosser aux bolcheviks le
déclenchement de la guerre civile et de l'intervention
étrangère.
Lénine, puis Staline ont
été confrontés à une lutte externe et
interne exacerbée de la bourgeoisie internationale. La
bourgeoisie était d'autant plus
désespérée d'avoir perdu ses privilèges
de classe qu'elle ne s'était pas confrontée à
une autre classe exploiteuse à laquelle elle aurait pu
s'intégrer comme avait fini par le faire la noblesse, mais
à une classe dont l'objectif était de remettre tous les
moyens de production et d'échanges aux producteurs et de
supprimer toute classe exploiteuse.
Malheureusement pour M. Courtois et ses
amis, l'histoire ne leur donne pas raison, mais donne raison à
ceux qui ont lutté sans merci contre les saboteurs, les
liquidateurs de la Révolution, c'est à dire tous ceux
qu'ils désignent comme les plus grands criminels de
l'histoire.
Staline avait dit avant de mourir " Vous
vendrez l'URSS à l'encan". S'est-il trompé, n'avait-il
pas toujours vu le loup sortir du bois ? Quant à Mao il avait
dit " Nous utilisons encore beaucoup le droit bourgeois et il est
relativement facile de restaurer le capitalisme" D'où la lutte
contre tous ceux qui s'engageait dans la voie de la
restauration.
Reprenons le problème tel qui se
posait en URSS, dans les années 30. Courtois tout comme les
révisionnistes condamne Lénine et Staline. En disant
qu'au fond Staline n'a été qu'un bon applicateur du
léninisme , d'une certaine façon il rend hommage
à Lénine et attaque le père de la
Révolution. Il met Trotsky dans le même sac, ce qui
évite de faire comprendre au lecteur sur quoi porte les
divergences entre Lénine et Trotsky d'une part et Staline et
Trosky d'autre part et donc d'expliquer qu'elles ont
été les luttes qu'ont dû mener Lénine et
Staline à l'intérieur du Parti et à
l'extérieur pour maintenir la dictature du prolétariat,
construire dans les pires difficultés une économie
socialiste.
Comme le précise Mao, la lutte de
lignes, de conceptions opposées, erronées est constante
dans le Parti, dans la société de classes. Ce n'est que
quand nous serons dans la société communiste que les
contradictions seront non antagoniques.
Les anticommunistes viscéraux que
sont M. Courtois, Werth et compagnie ont fini par se mettre d'accord
sur comment expliquer le parallèle fait par Courtois entre
nazisme et communisme.
Ils ne veulent pas expliquer la lutte de
classes, comme une lutte pacifique et non pacifique.
Ils oublient de dire que la croisade
d'Hitler avait deux aspects, d'un coté la constitution d'un
Etat racial allemand à l'exclusion de tout autre
jusqu'à l'élimination physique des "races" dites
impures, en réalité l'élimination de certaines
communautés telles les tziganes, les juifs, la
réduction en esclavage des slaves et d'autres peuples, afin de
construire un Etat mondial nazi à dominante allemande, dont
l'objectif réel était l'élimination du
communisme au profit de l'Etat des seigneurs capitalistes.
Hitler a d'ailleurs fait ses
premières armes contre les communistes et non contre les
juifs, qui en réalité sont des citoyens des nations
où ils vivent et ne se distinguent des autres citoyens de ces
nations que par la religion ou des traditions héritées
du passé.
Si on ne se remet pas dans le contexte
où se déroule la lutte des classes, et que l'on ne
reconnaît pas que cette lutte s'exacerbe quand la bourgeoisie a
perdu le pouvoir, on est amené à nier que le
prolétariat doit construire le socialisme, lutter contre
l'ennemi extérieur qui n'attend que l'occasion pour
intervenir, multipliant complots, liaisons diversifiées et
cloisonnées avec différents groupes de la bourgeoisie
renversée, avec les éléments vacillants. La
bourgeoisie utilise toutes les erreurs, failles, contradictions,
préjugés qui persistent et persisteront longtemps dans
le système socialiste lui-même. Peut-on qualifier toute
répression comme un crime, refusant les conséquences
inévitables de la lutte des classes, c'est à dire la
nécessaire lutte contre les contre
révolutionnaires.
La révolution (c'est à dire la
lutte de classe par d'autres moyens) n'est hélas ni un
dîner de gala, ni une oeuvre d'art, la réaction ne peut
pas dire le contraire, elle qui depuis le XIX siècle est
responsable de centaines de millions de morts sur tous les
continents, par la guerre ouverte, par l'exploitation forcenée
des populations locales, par deux guerres impérialistes et de
multiples guerres coloniales avec toutes les atrocités que
l'on connaît pour perpétrer un système
basé sur l'exploitation et l'oppression de la majorité.
De nos jours cette exploitation s'est intensifiée, est
programmée au niveau planétaire. Aujourd'hui
après avoir aidé les 4 dragons après avoir
aidé le Japon pour faire pièce au développement
du camp socialiste, les principaux pays impérialistes qui
voyaient une concurrence "déloyale" de ces pays qui avaient
dû s'endetter pour se développer et assumer leur
rôle de vitrine anticommuniste, les ont acculé à
la faillite et la banqueroute.
Tout en ayant pu relativement se
développer, ces pays se retrouvent en cessation de paiement et
sont après le Mexique victimes du développement
à crédit, doivent contracter près des grandes
puissances impérialistes et principalement de
l'impérialisme américain d'autres crédits. Sans
vergogne les économistes bourgeois et leurs maîtres se
réjouissent, car ils vont pouvoir racheter à vil prix
des actions des entreprises et les institutions financières de
ces pays tout en encaissant les dividendes et le remboursement des
prêts qu'ils leurs avaient consentis pour développer
leur économie nationale.
Poursuivant son objectif de domination en
alliance et concurrence avec les principaux pays
impérialistes, l'impérialisme américain enfonce
ses griffes dans la peau des peuples opprimés. Ils vont
poursuivre comme ils le font actuellement en Chine avec la
complicité des renégats révisionnistes chinois
pour exploiter les ouvriers de tous les pays d'Asie,
renforçant leur mainmise sur leur économie.
Les autres pays opprimés d'Afrique et
d'Amérique du Sud ne comprennent pas pourquoi le F.M.I. et le
groupe des 7 ont attribué 340 milliards à la
Corée du Sud. Il y a non seulement les raisons
économiques pour rendre la Corée plus fragile et
investir complètement son économie, lui imposer les
conditions de sa dépendance, mais aussi pour éviter une
explosion sociale, qui pourrait constituer un point de
résistance dans la région, ce qui pourrait enclencher
d'autres résistances. La politique des puissances
impérialistes dans la région et la
pénétration de l'économie chinoise
encouragée par les révisionnistes chinois, les
interventions économiques, politiques dans l'ex-camp
socialiste, l'intégration progressive des pays de l'Est dans
l'OTAN, toutes ces grandes manoeuvres pour un nouveau repartage du
monde vont creuser l'écart entre les puissances
impérialistes et les pays opprimés et aussi la Chine et
la Russie et cela peut déboucher sur une troisième
guerre mondiale encore plus meurtrière et atroce que les
précédentes.
N'en déplaise aux historiens
anticommunistes, nous n'avons pas changé d'époque, nous
sommes bien à l'époque de l'impérialisme, qui
continue à s'armer, à renforcer sa domination sur tous
les peuples de la terre, à réduire à la
misère, à l'état de plus en plus précaire
des milliards d'hommes.
C'est justement contre cette domination que
s'est édifié le premier Etat socialiste au monde et que
s'était constitué le camp socialiste. Ces messieurs ont
la mémoire courte, c'est justement à l'époque de
la terreur léniniste, staliniste et maoïste, que les
impérialistes ne pouvaient plus agir librement comme avant.
N'est-ce pas l'URSS dirigée par Staline qui a
été le principal artisan de la défaite de
l'Allemagne hitlérienne, de l'Italie fasciste et du Japon
militariste ? Ne sont-ce pas les résistances principalement
menées par les partis communistes en France, en Italie, en
Albanie, en Yougoslavie, en Grèce, en Chine qui ont mis des
coups sérieux aux occupants fascistes et nazis, qui ont
lutté contre les kollabos.
Mais Monsieur Courtois n'en a cure, pour lui
Lénine pourfendeur résolu de la première guerre
mondiale et est un contre-révolutionnaire alors que les partis
socialistes qui ont soutenu cette boucherie en défendant leur
gouvernement bourgeois ou tsariste respectif sont des
révolutionnaires. Les partis qui ont soutenu Kerenski, les SR,
les mencheviks, sont tous ceux que Lénine a dû combattre
dans cette guerre impérialiste. Courtois et sa bande sont mis
au pinacle par les valets employés par la bourgeoisie dans ses
médias, l'édition, la presse dans leurs efforts pour
démontrer que le communisme est une monstruosité et ses
applicateurs des monstres.
Après avoir rapidement décrit
le contexte, essayons d'examiner plus précisément la
réalité des faits.
Peut-on faire confiance aux renégats
du communisme, qui ouvrent les archives pour combattre le communisme
?
Un enfant répondrait non. Le K.G.B
lui-même a fourni des statistiques de la répression, le
chiffre des victimes serait de moins d'1 million de personnes, ce qui
est 50 fois moins important que les chiffres fournit par nos
anticommunistes.
Bien sûr M. Courtois et ses amis
comptabilisent les morts des famines. La première est dû
à la guerre civile, à la désorganisation des
transports, à l'abandon des terres par les populations
chassées par cette guerre, de mauvaises récoltes.
Autant pour Monsieur Courtois.
Monsieur Courtois et sa bande ne veulent pas
voir que l'Ukraine était le grenier russe, que se sont les
Varègues (Vikings) qui ont créé l'Etat russe
avec comme capitale Kiev. Ils oublient également de montrer
qu'avec la paix de Brest-Litovsk , l'Ukraine était
tombée sous la domination indirecte de la Pologne
réactionnaire de Pilduski, et non pas la Pologne progressiste
qui s'opposait à l'Empire russe au XIX ème
siècle, celle-là saluée par Marx qui soutenait
la lutte d'un peuple opprimé. La nature des Etats respectifs
était l'inverse en 1918. Courtois fait donc de l'amalgame,
confond à dessein deux époques. En Ukraine Petlioura
représentait la bourgeoisie nationaliste anticommuniste,
alliée indirectement avec les blancs et la Pologne contre la
Russie bolchevique. Dans le contexte de la guerre civile
déclenchée par les blancs, Petlioura massacra des
bolcheviks, des ouvriers et des paysans. Il est donc responsable de
cela et de la réponse qui devait lui être donnée.
Faute de quoi la révolution aurait été
écrasée. Il y avait Makhno qui se prétendait
anarchiste, en fait il voulait en revenir au mir, à la
communauté paysanne qui était déjà en
partie détruite. Il refusait évidemment la dictature du
prolétariat, ce qui ne pouvait pas permettre de poursuivre la
révolution tant que celle-ci n'aurait pas triompher dans le
monde entier et tant que le communisme ne serait pas devenu une
habitude de vivre. Makhno combattait les communistes au moment
où ceux-ci menaient une guerre très difficile sur
plusieurs fronts contre plusieurs armées blanches soutenues
par les troupes d'intervention anglaises, françaises et
japonaises. Les communistes pour poursuivre la lutte dans le Caucase
devront mener la guerre contre Petlioura, puis contre Makhno. En
Géorgie, les mencheviks vont combattre les bolcheviks et
profiter de l'intervention pour déclarer leur
indépendance, pas vis à vis de la bourgeoisie, mais
pour défendre leur conception du socialisme, c'est à
dire le refus de la dictature du prolétariat, c'est à
dire d'un accommodement avec la bourgeoisie, et ainsi de suite dans
les républiques bourgeoises du Caucase dont les scissions
seront soutenues par les grandes puissances. Bakou était
l'enjeu, pas n'importe quel enjeu, le contrôle du
pétrole, et le blé pour l'Ukraine. Dans ces
républiques, les communistes furent exterminés,
pourchassés, et le peuple retomba sous le joug des
propriétaires fonciers, ce qui rejeta les masses vers les
communistes. Que devait faire un révolutionnaire alors que le
pouvoir des soviets, la dictature du prolétariat était
menacée, que les communistes géorgiens, azéris,
ukrainiens et des autres peuples caucasiens étaient
massacrés, que la Crimée était occupée et
que les dirigeants réactionnaires Tatars appuyaient
l'intervention française. Il fallait répondre et
marcher sur Versailles, en l'occurrence sur Kiev, Bakou,
Sébastopol, Odessa. Il fallait combattre avec la plus
extrême fermeté, les ci-devant russes, ukrainiens,
géorgiens, azéris, tatars, vaincre la cinquième
colonne des puissances impérialistes et des armées
blanches. Il n'y avait pas d'autre issue. La tactique de la guerre
révolutionnaire, c'était de suivre l'exemple de
Robespierre et cela ne pouvait se faire sans terreur, sans bavures.
C'était la seule réponse appropriée à la
situation à laquelle était confrontée les
bolcheviks.
La famine qui suivie est bien compréhensible dans
un pays arriéré sur le plan de l'agriculture et des
transports, par rapport aux autres pays industriels de l'Europe et de
plus dévasté par 7 années de guerre
(impérialiste et civile).
On peut donc dire que tous les morts de
cette époque sont la résultante non de l'action
initiale des révolutionnaires mais de la politique de la
réaction et de tous ses alliés au cours de cette
période, réaction qui entraînait
nécessairement une réponse des
révolutionnaires.
Messieurs les historiens "objectifs", les
choses sont remises à l'endroit en mettant le chiffre des
victimes dans la bonne colonne, celle qui recense les
responsabilités de l'impérialisme et de la
réaction russe et des minorités pendant toute cette
période. C'est comme cela que l'on fait l'analyse d'une
situation concrète.
La lutte entre deux lignes, deux conceptions
du monde a été constante. Cette lutte durant la
dictature du prolétariat se déroule à tous les
niveaux, dans l'appareil d'Etat et dans le parti principalement.
Dans l'appareil d'Etat, tant que les cadres
issus du prolétariat ne sont pas assez nombreux, il faut
nécessairement faire appel à des spécialistes,
conseillers bourgeois, il faut les mettre au service de la nouvelle
société, en utilisant leurs compétences, tout en
combattant leurs idées erronées, leurs habitudes
acquises dans l'ancienne société.
Quant au parti bien que rompu à la
lutte de classes il n'est pas à l'abri de ces conceptions
erronées, de la force de l'habitude. La lutte de classe
traverse le parti lui-même même si la ligne
générale est clairement définie, II s'agit de
l'appliquer, et celui qui est en opposition n'abandonne pas
facilement son opinion sauf s'il est sincère et admet
après expérimentation qu'il s'est trompé. Mais
tous ceux qui dans le parti n'admettent pas si facilement d'avoir
tort, c'est toujours dur d'admettre son erreur, ont peur de "perdre
la face", car ils ne comprennent pas que ce n'est pas une question de
perdre la face individuellement mais d'analyser honnêtement si
la position que l'on avait adoptée permettait de vaincre, de
progresser etc.. ou pas. Un bon critère d'appréciation
doit tenir compte de la nécessaire lutte de ligne, de
l'affrontement des idées au sein du parti, comme
élément moteur, comme mouvement dialectique de la
pensée. Cette lutte est plus ou moins longue suivant les
circonstances. Quand il y a une stabilité suffisante, il faut
éviter tout règlement précipité du
problème, ce qui ne doit pas empêcher que la lutte se
mène et que les décisions prises à la
majorité soient mises en pratique, sauf si elles s'attaquent
aux principes même du marxisme. Alors s'il y a abandon,
trahison, la lutte doit être menée jusqu'au bout, y
compris par la scission.
Certains diront que cela n'a pas
été possible avec Lénine, avec Staline, avec Mao
etc.. que l'idéologie communiste ne permet pas cela, qu'elle
est totalitaire etc...
Qu'ont à répondre les
communistes à ce propos ? Les donneurs de leçons, les
pourfendeurs du communisme ne prennent même pas la peine
d'examiner les problèmes qui ont surgi et de la ligne la plus
juste qu'il fallait adopter à ce moment là.
La révolution doit prendre en compte
l'espace-temps et appliquer les principes en fonction de
l'environnement c'est la tactique adaptée à la
théorie générale, aux principes.
Par exemple sur le problème de la
guerre. Quels sont les principes des communistes ?
Les communistes considèrent que la
guerre est la poursuite de la politique par d'autres moyens, que la
violence a un rôle d'accoucheur dans l'histoire. Pour autant
les communistes ne sont pas pour toutes les guerres, ni pour la
violence systématique. Chaque guerre se situe dans un contexte
historique précis, et la violence a toujours un contenu de
classe comme la guerre. Les communistes distinguent les guerres
justes des guerres injustes.
Les guerres injustes sont les guerres
mondiales inter-impérialistes pour s'assurer la domination
mondiale, les guerres d'agression impérialistes, la subversion
réactionnaire pour déstabiliser un régime en vue
de l'affaiblir pour renforcer la domination impérialiste, la
guerre impérialiste par pays interposés, l'utilisation
de divergences, de croyances religieuses, de problèmes
ethniques dans le même but.
Les guerres justes sont les luttes de
libération nationale quand elles s'opposent résolument
à l'agression impérialiste ou visent les bourgeoisies
réactionnaires liées à l'impérialisme.
C'est la guerre populaire, la guerre civile révolutionnaire,
l'insurrection prolétarienne ou populaire armée.
L'histoire nous enseigne qu'à l'époque de
l'impérialisme la seule garantie que ces luttes ne
dégénèrent pas, c'est qu'elles ne soient pas
dirigées par des forces réactionnaires,
manipulées voire suscitées par l'impérialisme
comme cela s'est passé récemment en Afghanistan
où les USA ont armé les islamistes
réactionnaires contre les forces révisionnistes
soviétiques qui ont liquidé un peu plus tard l'URSS et
fini la restauration capitaliste débutée sous
Krouchtchev. Les impérialistes sont passés
maîtres dans la manipulation des mouvements intégristes,
Ils peuvent s'y opposer comme ils l'ont fait en Iran quand ils ne
sont pas maîtres du jeu et que leurs intérêts sont
menacés, permettant à une clique réactionnaire
de succéder à une autre, en l'occurrence celle du Shah
et permettre ainsi la dictature réactionnaire des mollahs de
s'installer et de liquider toutes les forces progressistes du pays.
Dans la lutte inter-impérialiste, les différentes
puissances entretiennent à grand frais les régimes
réactionnaires en place d'un côté, de l'autre
fomentent des troubles, suscitent des luttes internes pour
évincer une clique soutenue par un autre impérialiste,
c'est ce qui s'est passé en Angola, au Mozambique, au Rwanda
dans les deux Congo récemment, où l'impérialisme
américain s'est opposé à l'impérialisme
français. De même en Algérie, où la France
soutient le gouvernement en place, dont l'aile erradicatrice commet
des massacres en les attribuant aux intégristes soutenus en
sous-main par l'impérialisme américain puisque dans ce
cas cela les sert. Les intégristes se prétendent des
libérateurs, mais leur programme politique est un programme
réactionnaire, celui des propriétaires fonciers et
d'une partie de la bourgeoisie compradore, programme soutenue par une
base sociale qui fait le jeu des impérialistes car ils sont un
frein pour la révolution prolétarienne qui remettrait
les richesses du pays entre les mains du peuple. Aussi y a-t-il un
certain consensus pour laisser pourrir la situation puisque sur le
fond les intérêts impérialistes ne sont pas
réellement menacés. On peut d'ailleurs comprendre
l'embargo américain contre l'Irak comme moyen d'empêcher
toute puissante émergeante de se dégager partiellement
de l'emprise impérialiste en s'imposant comme puissance
régionale, l'impérialisme dans ce cas doit juguler le
téméraire mais pas au point de bouleverser
l'équilibre dans la région, surtout pas pour ouvrir une
brèche dans laquelle le peuple pourrait se précipiter,
reconstituer ses forces et ses organisations et devenir alors un
véritable danger pour l'impérialisme.
Ce que nous venons de dire, s'appliquait
déjà l'époque de Lénine qui avait
précisé les choses en signalant l'inconsistance de la
petite bourgeoisie dirigeant le mouvement de libération
nationale, précisant que la tendance était la
conciliation avec l'impérialisme et que dans tous les cas le
parti communiste même embryonnaire devait garder son
indépendance et qu'il devait soutenir le mouvement de
libération nationale seulement s'il permettait son existence
et celles d'organisations démocratiques et populaires.
Mao a concrétisé cette
thèse, en organisant dès le début des
années 20 sous la direction du parti Communiste l'Armée
Populaire et l'instauration de zones libérées, dont la
république des soviets du Kiangsi.
A propos de la tactique et de la lutte des
deux lignes, l'opposition a été constante entre
Lénine et Trotsky :
Par exemple : sur la question de
l'Unité du Parti, faut-il des tendances organisées et
donc plusieurs centres luttant l'un contre l'autre ou bien un parti
avec une direction unique dont la ligne s'élabore à
tous les échelons jusqu'à l'échelon
supérieur, dans un va et vient incessant entre la base et le
sommet, dans une lutte de lignes à tous les niveaux.
L'opposition était complète
sur ces questions entre Lénine et Trotsky. Il en était
de même entre Lénine et les menchéviks qui
voulaient un parti fourre-tout où les sympathisants avaient
les mêmes droits que les adhérents, où toutes les
nuances du "socialisme" pouvaient être
représentées, les décisions se prenant au
consensus et non à la majorité sur une ligne, mais en
rognant les différences et du coup vidant le parti de tout
programme révolutionnaire pour lui donner un programme
réformiste.
Les divergences se sont poursuivies et ont
éclaté au moment décisif. Il faut bien
reconnaître que les thèses de Lénine ont
été déterminantes et se sont
révélées justes, par exemple les thèses
d'Avril, montrant que dans les conditions de la Russie, la
révolution prolétarienne était possible, qu'il
ne fallait pas soutenir le gouvernement provisoire, qu'il fallait
appuyer le Soviet de Pétrograd, y faire reculer les tendances
petites bourgeoises et bourgeoises en son sein et démasquer
ainsi le gouvernement et ses soutiens au sein des Soviets. C'est ce
qui s'est passé et qui a permis la révolution d'Octobre
sinon il n'y aurait pas eu de Révolution.
Cela n'empêche pas Courtois de
déclarer que Lénine était un
contre-révolutionnaire et les forces opposées des
révolutionnaires. Pourtant Lénine appliqua le programme
paysan des S.R que ceux-ci ne voulaient pas appliquer quand ils
étaient au pouvoir. Il faudrait s'entendre sur qui
était révolutionnaire - celui qui applique ce que les
autres avaient écrit - ou ceux qui avaient écrit mais
n'avait pas appliqué - le jugement de Courtois sur
Lénine ne peut que confirmer son anticommunisme
viscéral et sa frousse que le communisme se remette en route
après la trahison révisionniste, ce qui est certain car
il n'y a pas d'autre alternative révolutionnaire à la
crise de la société capitaliste que la
révolution prolétarienne.
Poursuivons les réactionnaires
anti-communistes qui se sont associés pour écrire ce
livre ne veulent pas admettre que la petite production engendre le
capitalisme jour après jour comme l'avait
précisé Lénine. Ils attaquent Staline parce
qu'il est le continuateur de la politique de Lénine, ce qui
est lui rendre hommage, contrairement aux allégations
trotskystes qui nient que ce dernier (Staline) ait été
ce continuateur; l'applicateur du léninisme. Dans le
même temps ils brouillent la question à dessein pour
maintenir la confusion en mettant comme nous l'avons dit Trotsky dans
le même sac.
Les divergences entre Lénine et
Trotsky sont connues, de telles divergences n'ont jamais
existées entre Lénine et Staline. Comme Courtois ne
parle pas de politique communiste, si ce n'est pour la rejeter il ne
peut évidemment éclairer le débat sur la
question des divergences et leurs conséquences entre
Lénine et Trotsky et entre Staline et Trotsky.
La constante de l'opposition, ce n'est pas
d'avoir eu raison sur des points partiels, c'est de ne pas avoir une
politique cohérente du point de vue communiste qui ait permis
d'empêcher la guerre impérialiste ou qui ait permis de
la transformer en guerre civile révolutionnaire. Certes des
opposants se sont ralliés à Lénine, par exemple
Trotsky. Mais il a eu des positions souvent hésitantes. Certes
Trotsky a voté pour l'insurrection, mais il aurait
préféré attendre le Congrès des Soviets,
ce qui aurait été une catastrophe pour la
révolution. C'est en fait un point de vue légaliste,
qui s'oppose à la phrase célèbre de Danton quand
il était révolutionnaire "De l'audace toujours de
l'audace, encore de l'audace". En 1918, toujours Trotsky a
adopté une position de Ponce-Pilate, ni guerre ni paix, sans
tenir compte de la volonté de l'Allemagne d'en finir au plus
vite. Dans ces deux épisodes de l'histoire de la
Révolution d'Octobre les positions de Trotsky ont
été opportunistes. Pires ont été les
positions de Kaménev et de Zinoviev qui pris de panique ont
averti la bourgeoisie de la date prévue de l'Insurrection, ce
qui constitue une trahison. Lénine demanda leur exclusion du
parti, mais ne l'obtint pas. Rappelons aussi pour mémoire les
positions ultragauches de l'opposition qui malgré
l'évidence que les soviets ne pouvaient ni vaincre, ni
même faire reculer les forces allemandes, refusaient tout
compromis. Chacun sait que Lénine dut menacer de
démissionner pour que la paix fut signée. Ces deux
positions opportunistes de gauche et de droite auraient sonné
le glas de la Révolution. Si Lénine n'avait pas mis
tout son poids dans la balance. A la décharge de Staline, l'on
doit reconnaître qu'il eût encore une fois une position
juste. Certains diront que c'était par servilité, par
suivisme par rapport à Lénine. C'est une façon
tout à subjective de voir les choses, des suppositions. En
tout état de cause, il faut juger sur pièce et juger si
les positions des uns et des autres conduisaient à des
résultats complètement opposés. Il est
évident que les positions attentistes de Trotsky et les
positions jusqu'au boutistes des ultras auraient conduit à
l'écrasement de la révolution d'Octobre. Quant à
Staline il était en parfaite adéquation avec la
position de Lénine. Ce qui relativise la position
léniniste de Trotsky et renforce celle de Staline comme
léniniste.
Si l'on met dans un colonne les positions
des uns et des autres depuis 1900 jusqu'à la mort de Staline,
en référence à Lénine, il est clair que
Staline était léniniste et les autres opposant dont
Trotsky, non. Si l'on compare la ligne de Staline à celle de
Krouchtchev salué par les troskystes en matière
économique, en politique intérieure et
extérieure, les arguments développés par Mao
nous verrons que les positions de Krouchtchev et des troskystes d'un
côté et les positions de Staline et de Mao ont conduit
les premiers à liquider le camp socialisme ou à
approuver sa liquidation et les seconds à défendre
jusqu'au bout la Révolution prolétarienne. Deux
directions diamétralement opposées. Evidemment cette
comparaison n'est pas fournie pas Courtois et compagnie, ce qui
pourrait aider à comprendre les enjeux en suivant le fil rouge
de la lutte de classe durant la période d'édification
du socialisme. Ce n'est pas l'objet de leur livre qui dans cette
hypothèse eut été progressiste, utile pour
l'avenir. Leur propos est tout autre, leur objectif étant de
démolir sur le plan philosophique et idéologique le
matérialisme historique, et sa conséquence logique,
l'avènement de la société communiste comme forme
supérieure de la société humaine.
Niant la lutte des classes, les conditions
dans lesquelles cette lutte se déroule, ils tombent dans le
subjectivisme, ils pratiquent l'amalgame.
Revenons à la collectivisation !
Etait-elle nécessaire pour la poursuite de la
révolution ?
La socialisation des moyens de production
dans l'industrie et dans le commerce était pratiquement
réalisée alors que la socialisation à la
campagne n'avançait pas. Ce qui était logique puisqu'il
avait fallu redresser la situation économique catastrophique
issue de 7 ans de guerre, adopter la NEP, ce qui était un
recul sur le plan pratique, économique, idéologique et
politique en ce qui concerne la transformation révolutionnaire
dé la société. Ce qui avait consolidé la
petite propriété qui engendre nécessairement
jour après jour le capitalisme. La NEP avait permis de
consolider pour l'essentiel la Révolution, de faire une pause,
d'avoir un développement relativement pacifique de la
Révolution en Russie, un recul de la Révolution
mondiale et une stabilisation relative du capitalisme. Mais ce
développement pacifique de la Révolution avait un
revers dans la mesure où de développement était
inégal entre le secteur industriel et agricole.
L'enrichissement relatif de la couche
supérieure des paysans leur assurait des moyens de pression
considérable contre le pouvoir des soviets et
renforçait la position des paysans riches au détriment
des paysans pauvres et du prolétariat urbain. Sans la
collectivisation des terres, il devenait impossible de poursuivre la
révolution, la contre révolution aurait pu triompher au
fur au mesure que la paysannerie pauvre déçue se
désintéressait de la Révolution et que le
prolétariat voyait d'un mauvais oeil, les paysans riches
s'enrichirent et dicter leurs conditions pour approvisionner les
villes. Ils voulaient vendre leurs produits directement et non plus
à l'Etat prolétarien, à qui ils livraient le
moins possible de produits dans l'objectif d'affamer les villes et de
provoquer la révolte des prolétaires qui ne
comprenaient plus que l'on poursuive la NEP. C'est à ce moment
que la lutte entre les deux lignes pris un autre tour, Boukharine qui
avait été un fervent partisan de la collectivisation,
qui était opposé à la pause de la NEP, changea
de position alors que la situation exigeait que la collectivisation
eut lieu. Il s'opposa à toute mesure d'urgence de
collectivisation, se plaçant du point de vue des paysans
riches pour qui évidemment le report de la collectivisation
aurait été une aubaine pour le renforcement de leur
position économique à la campagne. Ce qui aurait
approfondi le fossé entre le prolétariat et la
paysannerie et aurait conduit à la
dégénérescence de l'Etat socialiste, à la
contre-révolution et à la restauration capitaliste
juste au moment où allait surgir la crise mondiale des
années 30 et la montée du nazisme. La lutte de ligne et
la lutte de classe se poursuivaient bien sous la dictature du
prolétariat comme l'avait prévu Lénine et
devenaient particulièrement aiguës. Staline ne se battait
pas en partant d'une lubie, mais sur une position de classe
opposée à celle de ses adversaires au sein du parti.
C'est d'ailleurs tout à fait conforme à la loi de la
lutte des classes.
Cela M. Courtois le passe à la
trappe. Il ne s'agit pas d'informer objectivement le lecteur, ce qui
devrait être le rôle de l'historien objectif si tant est
que cela puisse l'être dans une société de classe
où toute analyse à un caractère de classe. Sur
cette question de l'histoire du communisme comme sur tant d'autres
questions, dans une société de classe on ne peut
qu'avoir une position de classe et non une position au-dessus de la
mêlée, ce qui n'est même pas le cas de nos
plumitifs. Pour eux dans ces dernières années 20, il
fallait donc abandonner la voie révolutionnaire.
S'appuyant sur le prolétariat et leurs alliés les plus sûrs dans le paysannerie, les paysans pauvres, la collectivisation fut adoptée par l'Etat prolétarien et le Parti à l'immense majorité. Il fallait que cette collectivisation fut terminée en 1935 au plus tard. Le déclenchement de la collectivisation mobilisa des milliers d'ouvriers volontaires, des communistes, des komsomols, des centaines de milliers de paysans pauvres.
Le degré de richesse donnée
est toujours relative à l'accumulation de richesses d'une
société prise globalement et le rapport de forces entre
les classes de la dite société. Aujourd'hui dans la
Chine capitaliste le paysan riche exploite quelques dizaine de mous,
a quelques instruments aratoires, des volailles, deux ou trois
cochons, alors qu'un paysan riche en France possède plus d'1
voire 2 millions de matériel agricole, 100 hectares ou plus,
s'il est éleveur 50 à 100 vaches ou 5000 poulets etc...
Dans l'URSS de la fin des années 20, suivant les villages
certains paysans riches n'avaient que quelques hectares à
exploiter, un ou deux chevaux, une ou deux charrues, une charrette,
quelques vaches. Le rendement était bien inférieur
à celui des pays occidentaux. La richesse de certains koulaks
de l'URSS pouvaient correspondre à une aisance relative d'un
petit paysan d'Occident à la même époque. Le
problème n'est évidemment pas la comparaison entre les
niveaux de vie d'un pays à l'autre puisque le degré de
développement initial était inférieur à
l'autre au départ, et que la guerre civile et 4 années
de guerre mondiale avaient désorganisé la production.
La période de la NEP avait permis de redresser un peu la
situation mais avait comme contre-partie la consolidation du
capitalisme à la campagne, consolidation qui pouvait
compromettre la poursuite du processus révolutionnaire.
La pause devait se terminer et la
révolution poursuivre sa marche. A la campagne les paysans
pauvres se mobilisèrent, d'autant plus qu'ils rongeaient leur
frein depuis la fin de la guerre civile. Aidés par les
communistes et les volontaires ouvriers et des komsomols, ils se
lancèrent à fond dans cette campagne. L'on peut
comparer cela à la prise des terres et à la mise en
commun (la collectivisation) par les ouvriers agricoles et les
paysans sans terre d'Andalousie pendant la guerre civile espagnole.
La différence, c'est que le mouvement n'est pas
spontané, mais organisé. Il répond à un
objectif précis après le recul qui avait du être
pris après la guerre civile et le communisme de guerre en
Russie, la NEP était une pause après trois
années de guerre et quatre de guerre civile. La famine avait
été une des conséquences de la
désorganisation de la production. En Andalousie le mouvement
avait été massivement celui de salariés
agricoles et en Catalogne celui de petits paysans (rabassaires) alors
qu'en Russie la revendication avait été la terre aux
paysans, et que contrairement aux affirmations des populistes du XX
ème siècle, le mir était déjà
disloqué comme l'avait indiqué Lénine. Cette
communauté de la terre était plus qu'entamée par
l'abolition du servage suivi de la revente des terres à ceux
qui pouvaient l'acquérir, ce qui provoqua le début de
concentration des terres entre les mains des koulaks qui prenaient
peu à peu la place des boyards et de la
propriété foncière de l'Etat tsariste.
En URSS la collectivisation était le
premier pas dans la socialisation complète de la production
agricole après celle de l'industrie, du commerce et de la
banque. Elle s'inscrivait dans un plan général pour
tout le pays. Ce n'était plus une simple coopération,
d'entraide, de reprise de terres spontanée sans plan
d'ensemble centralisé comme en Andalousie (du fait des paysans
sans terre, ou en Catalogne des rabassaires (petits paysans) contre
latifundistes. Cette collectivisation a pour objectif la
socialisation du secteur agricole, complémentaire à
l'industrie, la mise en oeuvre d'une agriculture moderne sans
l'élimination de milliers de paysans par concentration de la
propriété foncière typique à toute
modernisation en régime capitaliste mais de fixer la
population et aussi coloniser des terres nouvelles en y envoyant les
expropriés qui devraient d'emblée s'organiser en
coopérative ou être des colons sur des terres
vierges.
Pour mettre en oeuvre une telle politique,
il fallait agir de façon radicale, impressionner les koulaks
qui se mirent à saboter, à provoquer des
révoltes dès que les mesures furent annoncées et
mises en route, détruisant les récoltes, abattant le
bétail, faisant de la subversion parmi la masse des paysans
sur lesquels les koulaks avaient parfois de l'influence.
L'enthousiasme et le volontarisme des
ouvriers et des paysans pauvres, la haine contre les paysans riches,
la brutalité des rapports de classes à la campagne, la
vie fruste etc.. étaient les ingrédients qui allaient
élargir le processus d'expropriation qui va déborder le
cadre fixé, c'est à dire l'élimination en tant
que classe des koulaks sans expropriation des paysans moyens. La
réponse au sabotage ( destruction de récoltes, de
matériel, de bétail y compris de trait pour ne pas
avoir à les livrer), va être brutale et la
collectivisation accélérée, le plan largement
dépassé, l'esprit de revanche développé
à l'excès. Il ne faut pas oublier que la destruction
des récoltes et l'abatage de masse du bétail, la non
livraison et le non acheminement des produits, le refus de
récolter ou de mettre à l'abri les récoltes vont
avoir pour conséquence ultérieure une baisse de la
production qui jointe à des mauvaises récoltes va
produire la famine. Celle-ci a donc plusieurs facteurs et n'a pas
été organisée comme l'ont prétendu dans
leur livre Courtois et ses amis. Werth d'ailleurs recule à
toute vitesse et dit dans une revue d'Histoire, qu'il faut être
prudent sur cette question. De tels soulèvements
obligatoirement sont sujets à débordement,
dépassent les limites fixées et ont par retour des
conséquences ultérieures. Staline lui-même devant
l'ampleur des débordements a du écrire un article
intitulé "Le vertige du succès" dans lequel il met en
garde contre une collectivisation aveugle frappant les paysans
moyens, la répression sans mesure organisée par les
ultra-gauche qui n'appliquaient pas les mesures mais agissaient
carrément comme des provocateurs, voire des saboteurs et
même comme des contre-révolutionnaires.
La collectivisation reprit dans les limites
de temps fixé et nombre de paysans moyens retrouvèrent
momentanément leurs terres. Le plan de collectivisation avait
été prévu sur 7 ans (1928-35). et dès
1932, certaines régions avaient été
collectivisées complètement.
Pourquoi ?
Le matériel détenu par les
paysans et même par les coopératives était
souvent insignifiant et primaire, pratiquement pas
mécanisé, sans spécialistes (mécaniciens)
qui étaient essentiellement des ouvriers. Dans l'esprit de
socialiser l'agriculture, il fallait innover dans plusieurs
directions. Elargir les surfaces sans éliminer le producteur
de cette production (c'est la collectivisation et l'organisation en
coopérative), propriété collective de
producteurs associés et non propriété du peuple
tout entier (donc les paysans restent paysans et ne sont pas des
ouvriers agricoles salariés avec les avantages liés
à ce statut - assurances, retraites etc..), seuls les paysans
des fermes d'Etat sont salariés agricoles. Dans les pays
à production agricole retardataire, où les rendements
à l'hectare (la productivité) sont faibles, la masse
des paysans gagnent moins que les ouvriers. Ils sont contraints de
devenir prolétaires quand ils le peuvent. L'objectif des
communistes dans ces conditions est d'élever le niveau du
travailleur de la campagne au niveau de celui de l'ouvrier moyen. Ce
qui représente un progrès considérable. Mais
l'expérience historique montre qu'il est pratiquement
impossible de généraliser d'un seul coup le passage de
la propriété individuelle, voire l'absence de
propriété à celle de travailleur salarié,
c'est à dire généraliser la ferme d'Etat. Par
contre il faut alléger de charges la coopérative, ce
qui permet le maintien de travailleurs plus nombreux et l'utilisation
rationnelle du matériel agricole existant ou à
fabriquer. Ce matériel doit être à la charge de
l'Etat, ce qui augmente la part du paysan dans la répartition
des fruits de la production. D'autre part sur le plan
idéologique, celui-ci (le paysan) se rapproche de l'ouvrier,
et de l'Etat collectif, sa mentalité se modifie au fur
à mesure de l'approfondissement de la collectivisation. Il est
libéré du souci de l'achat de matériel qui en
régime capitaliste finit par le ruiner et nécessite une
extension constante de son exploitation pour faire des
économies d'échelle qui a pour conséquence un
endettement continu.
Le processus de la réforme agraire en
régime socialiste appelé collectivisation passe par
différentes phases. La longueur des phases est contingente
à divers facteurs, historiques, conjoncturels, degré de
développement, forme antérieure de la
propriété, mentalité, culture, religion,
habitudes, mode de culture etc... Bref la collectivisation a un
caractère national et dépend des conditions (externes
et internes) dans lesquelles se déroulent la
Révolution, le rapport entre les classes etc..
En URSS, la collectivisation s'est
présentée comme une nécessité
après une pause, la NEP, période où la
collectivisation avait marquée le pas, ce qui veut dire que la
mobilisation politique, idéologique de la paysannerie avait
été gelée. Ce n'est que devant les
problèmes du développement du capitalisme à la
campagne que le problème de la collectivisation s'est
posé "à chaud". Avec tous les problèmes que pose
une opération à chaud quand la fièvre monte
surtout en matière de Révolution. Il faut crever
l'abcès, opérer dans l'urgence avec les risques de
telles interventions à chaud. Nous verrons que Mao, dans un
autre environnement historique pourra rectifier certains aspects mais
pas tous.
Bien que nécessaire pour sauver la
Révolution l'opération à chaud va coûter
cher. Le sabotage des koulaks lié à
l'accélération volontaire et brutale du fait de
l'ultra-gauche auront de graves incidences sur la production, ce qui
entraînera une famine importante, bien inférieure au
chiffres annoncés par nos anticommunistes, mais importante
quand même. L'Etat soviétique pouvait-il pour autant
arrêter la collectivisation complètement voire la
différer. C'était la position de Boukharine, position
tout à fait opposée à celle qu'il avait lors de
la mise en route de la NEP à laquelle il s'opposait. Ce qui
veut dire qu'un "brillant" économiste comme lui était
toujours en décalage complet quant aux mesures à
prendre à un moment donné dans la construction du
socialisme. En politique, il faut avoir raison au bon moment surtout
quand il s'agit de mettre en pratique la théorie. L'erreur
tactique, se transforme en erreur stratégique quand le moment
de l'application est mal choisi. En l'occurrence arrêter
complètement le processus de socialisation, le
différer, c'était renforcer l'ennemi de classe sur tous
les fronts, économique, politique et idéologique. Il
fallait une fois la bataille engagée, aller jusqu'au bout
même s'il fallait ralentir le mouvement, c'est à dire
sans tenir au calendrier prévu. En 1935, la collectivisation
était réalisée.
Le déplacement des populations ne
l'ont pas été dans les meilleures conditions ce qui
n'annule pas pour autant la nécessité de ce transfert
vers les régions à coloniser, c'est à dire
à défricher pour accroître la production.
Le déplacement de population a
été massif, les transports, les moyens d'accueil ont
été insuffisants non par volonté
machiavélique, mais parce qu'il fallait opérer à
chaud et que toute la logistique nécessaire n'avait pu
être réunie, bref le volontarisme a
entraîné le subjectivisme et les mauvaises conditions de
transfert ont entraîné des morts d'hommes qui auraient
pu être évitées. Mais nos auteurs doivent
eux-mêmes reconnaître que l'installation de colons libres
permirent à des centaines de milliers de ceux-ci de se
disperser dans la nature, c'est à dire de partir, dans les
difficiles conditions des régions d'implantation. Il est
évidemment qu'un certain nombre succomba au froid, au manque
de nourriture, à la maladie. De nouvelles terres se sont
peuplées, et les villes de Sibérie et leurs habitants
d'aujourd'hui sont souvent les descendants de ces colons ou ces
colons eux-mêmes. Cela n'enlève rien au fait que les
conditions d'alors rendaient ce transfert difficile, voire
dramatique. Il en a été de même de tout transfert
forcé ou volontaire au cours des siècles. Il n'y avait
pas volonté d'anéantissement, mais des circonstances et
contraintes historiques qui n'ont pas été
résolues correctement, ce qui a eu des conséquences sur
l'installation et la survie d'un nombre important de personnes.
Malgré cela la collectivisation a été dans son
ensemble une réussite sur le plan économique, politique
et idéologique. Durant la guerre, la conquête de ces
régions a permis de nourrir la population soviétique
malgré la perte de l'Ukraine. Bien sûr pendant cette
période pour les peuples d'Union soviétique, sur le
front et à l'arrière les conditions ont
été très difficiles encore plus que pour les
autres pays d'Europe surtout dans les régions occupées
par les troupes hitlériennes et les nazis, ou
déportations, massacres et pogroms se sont
démesurément multipliés.
Voilà la réalité
historique, d'ailleurs Werth, recule sur les chiffres de victimes du
communisme et avance 10 ou 15 millions de morts, on est loin des 85
millions du livre, et la majorité n'est pas du directement
à la répression mais au circonstances historiques
nées de la Révolution d'Octobre, pour la période
de Lénine, moins excusables selon Werth pour les années
30 car d'après lui c'était une période de paix
(qui préparait la contre-révolution). Même pour
cette période il pense que l'on ne peut pas dire que la famine
était programmée, admettant implicitement que les
circonstances dans lesquelles s'était déroulée
cette collectivisation ont pu être responsables de la famine,
mais qu'il y a plusieurs raisons indépendantes de la
volonté des communistes qui entravaient leur action, la
dénaturant, tels les effets de la destruction des
récoltes, du bétail qui ont conduit à la
radicalisation de la collectivisation.
Poursuivons, nous avons vu rapidement les
différentes tentatives armées et "pacifiques" pour
détruire la révolution, infléchir la ligne du
parti, les positions erronées conduisant à la
liquidation volontaire ou non du processus révolutionnaire.
Réalité dans laquelle l'Etat soviétique et le
Parti communiste ont dû se mouvoir, combattre, manoeuvrer ce
qui est conforme à la lutte des classes, des conditions dans
lesquelles cette lutte se déroule avant et après la
révolution, pacifique et non pacifique comme l'avait
analysée Lénine en partant de la réalité
de cette lutte et non en partant de positions dogmatiques en dehors
de toute réalité. On peut dire que Lénine et
Staline ont appliqué méthodes et principes à la
réalité. La réalité c'est que pour forger
un ordre nouveau, un homme nouveau, il faut toute une période
de transformation, de consolidation au cours de laquelle les
opposants utilisent tous les moyens et où le
prolétariat doit exercer une vigilance de tous les
instants.
On ne naît pas communiste, et on ne
l'est pas a vie obligatoirement. Le communiste lui-même est un
homme qui vit dans une période donnée et qui subit
diverses influences. Dans sa tête se mène une lutte
entre les idées anciennes et les idées nouvelles. Il
est tiraillé entre son intérêt individuel et
l'intérêt général, est sensible à
tel ou tel événement, influencé ou
influençable. Il n'a qu'un avantage par rapport aux autres
membres de la société c'est qu'il a un objectif
d'ensemble pour la société et lui-même, un
objectif à long terme, une direction à suivre, mais il
doit trouver son chemin au milieu d'une jungle inextricable pour
atteindre l'autre rive. La force organisée du Parti doit
être supérieure à celle de l'adversaire qu'il
combat, c'est la force du Parti lequel doit tout en étant un
pas en avant des masses, coller au plus près de ses
préoccupations et aider à leur résolution. Tout
ceci n'est pas simple d'autant plus que le communiste ne vit pas,
même sous la dictature du prolétariat, en pays
pacifié, sinon il n'y aurait pas besoin que le
prolétariat exerce sa dictature et impose ses vues à
l'ennemi de classe. Cela sera possible seulement quand le communisme
deviendra une réalité évidente, sera une
habitude., une façon de vivre.
Dans la société de classes, et
particulièrement dans sa dernière phase où la
révolutionnarisation continue doit amener la suppression des
classes, la classe qui a perdu le pouvoir déploie toute son
énergie pour reconquérir le terrain perdu,
rétablir ses privilèges, s'en attribuer de nouveaux,
pour détruire ou freiner le processus qui abolira tout
privilège et du coup les classes elles-mêmes, la
société communiste.
C'est la logique de la lutte des classes
dont la phase la plus forte est la guerre civile, politique de classe
par d'autres moyens. Tout comme la guerre est la politique
extérieure par d'autres moyens.
La bourgeoisie a prépare la
restauration, par des alliances avec l'extérieur, en menant un
travail de sape, de sabotage, de subversion, de
désinformation, d'intoxication, utilisant chaque
contradiction, créant des groupes, centres, réseaux
clandestins, cloisonnés pour empêcher le
démantèlement, sur tous les fronts par les
médias, la littérature, l'éducation, les
préjugés, le repérage, l'espionnage, le stockage
d'armes, de matériel etc.. Toute une batterie de moyens
divers, des plus banaux au plus sophistiqués. Insidieuse et
par poussées, à l'extérieur et à
l'intérieur même des institutions etc..
De même la classe montante, le
prolétariat et le peuple opposent quand ils ont pas encore
pris le pouvoir une résistance aussi en utilisant moyens
légaux et illégaux, sous toutes les formes
jusqu'à la guerre populaire prolongée dans les pays
arriérés et l'insurrection dans les pays
industrialisés.
Les théoriciens de la "fin du
communisme", ne tiennent aucun compte du contexte et se saisissent
d'un seul aspect celui de la lutte menée contre la
contre-révolution, et grossissent à dessein les
erreurs, les bavures, la répression. Ils utilisent l'amalgame
pour gonfler de façon outrancière les faits
réels si durs soient-ils afin de démontrer que le
communisme est l'horreur même, qu'il n'a pas le
caractère progressiste que n'a plus le capitalisme
pourrissant. Ils dissimulent le fait que le prolétariat doit
lutter d'arrache-pied pour prendre le pouvoir et se maintenir, que
là classe ouvrière et plus généralement
toutes les classes en lutte depuis des siècles ont payé
un tribut énorme à chaque époque pour chaque
amélioration, progrès, changement obtenu, toujours par
la lutte de classe jamais comme un cadeau de l'adversaire de classe
qui ne fait des concessions seulement quand il sent le vent tourner
en sa défaveur avec toujours en arrière pensée
l'idée de se refaire et annuler les concessions que le
prolétariat et le peuple ont arraché par la lutte.
Poursuivons, les chiffres avancés ne
sont pas comparables et de loin à la réalité des
faits. Si nous faisions ces comptes macabres, il est évident
que les victimes du capitalisme sous ses formes directes (guerre
d'agression, guerre mondiale) totaliseraient à elles seules la
quasi totalité des dizaines de millions de morts puisque c'est
justement pour repartager le monde entre puissances
impérialistes que les impérialistes ont
déclenchés les guerres. C'est pour assurer leur
domination sur les peuples qu'il y a eu des guerres coloniales, de
subversion, d'intervention directe ou indirecte. Toutes ces guerres
ont eu des conséquences directes ou indirectes dans les
famines, que cela soit au cours d'intervention (en Russie par
exemple), en Afrique par la monoculture (Sahel), par les
défoliants, l'arme atomique, chimique etc.. et les guerres de
clans (ethniques, religieuses, de clans etc..), entretenues par les
puissances impérialistes de part le monde, qui non seulement
ont provoquées des massacres (exemples le Rwanda,
l'Afghanistan, Madagascar -1947 - ), mais aussi ruinée
l'économie déjà faible de ces pays provoquant
famines, développant directement ou indirectement faute de
soins les maladies endémiques etc..
Qui sait quelles vont être les
conséquences de l'écroulement des économies
asiatiques, de la pauvreté en Afrique, de la restructuration
capitaliste, sa militarisation constante, du chômage, de la
précarité etc...
Justement messieurs les plumitifs du
capitalisme, de la société libérale, qui se
placent en moralisateurs au-dessus des classes et principalement
au-dessus de la classe ouvrière et du peuple, qui
prétendent être impartial parce que certains d'entre eux
ont dénoncé les aspects les plus terribles de la
barbarie capitaliste, les génocides perpétrés
par le nazisme envers les juifs, les tsiganes etc. Leur
dénonciation n'est pas placée dans le cadre de la lutte
de classe, contre l'objectif réel d'Hitler qui servait la
classe capitaliste. Hitler qui rêvait d'une élite nazie
dans le monde entier, à dominante allemande, élargie
aux "aryens" qui voudraient collaborer, une élite
chargée de perpétrer la domination de la bourgeoisie
capitaliste dirigée sur le plan politique par les nazis,
l'asservissement des peuples inférieurs, sauf ceux qui
épouseraient leurs doctrines, les élites nazis ou
pro-nazis de ces peuples. Les arguments sur le parallèle entre
nazisme et communisme faite par Courtois le plus réactionnaire
de tous relèvent de l'amalgame au point que les coauteurs le
récusent, multiplient interviews et déclarations, pour
non seulement démentir sa préface, allant
jusqu'à émettre des doutes, sur la
responsabilité de la famine , les chiffres etc.. Il ne faut
pas non plus oublier que les dits chiffres, informations, proviennent
des archives qui ont été ouvertes justement par ceux
qui ont liquidé le communisme et restaurer le capitalisme. On
peut douter de la justesse des informations fournies. Elles
n'émanent pas de gens neutres, mais de partisans, et quels
partisans, des renégats qui ont vendu l'URSS comme l'avait
prédit Staline lui-même qui au seuil de sa vie avait
bien vu que malgré la lutte qu'il avait mené pour
éliminer les ennemis du communisme, il n'était pas
parvenu de son vivant à éradiquer de façon
définitive les germes de la restauration capitaliste, qu'il
faudrait encore beaucoup de temps pour y parvenir "Vous vendrez
l'URSS" avait-il dit avant sa mort.
Certains ont reproché à
Staline de n'avoir pas su s'opposer à l'opération
Barberousse et d'avoir ainsi permis à Hitler de remporter
l'offensive en 1941. Ils affirment que l'Armée Rouge avait
été démantelée en 1937 etc.. Au dire
même des observateurs occidentaux aux procès de Moscou,
il s'avérait que les accusations portées étaient
justes, que le danger de subversion était réel et que
l'armée n'était pas sûre.
Si l'on admet que la lutte des classes se
poursuit sous le socialisme, poursuite confirmée par
l'histoire (restauration du capitalisme dans les ex-pays socialistes
et non paranoïa de chefs malades tels que veulent le faire
croire les autres anticommunistes - thèse qui n'est pas
reprise par Courtois et compagnie - qui avancent eux la thèse
du communisme intrinsèquement pervers déjà
évoqué par le pape Pie X -..
On peut donc supposer qu'une partie de
l'armée avait des velléités bonapartistes et que
s'il n'y avait pas eu épuration, le risque était grand
de voir le régime soviétique s'effondrer sous la double
attaque politique et militaire des opposants, avec l'appui tacite
d'Hitler dans le but de briser toute possibilité d'alliance
entre l'URSS d'un côté et la Grande-Bretagne et la
France de l'autre. Trotsky à cette époque ne
représentait plus un courant au sein de la classe
ouvrière en URSS, mais avait un certain nombre de partisans.
Il appelait ouvertement au renversement de Staline qui s'était
opposé aux diverses déviations, avait poursuivi le
processus de socialisation de l'agriculture, en déclenchant
pour toutes les raisons que nous avons invoqué la
collectivisation. Campagne contre Staline au moment où Hitler
avait détruit le parti Communiste d'Allemagne et se faisait le
champion de l'antibolchevisme. Etrange coïncidence,
étrange tactique que d'appeler à renverser celui qui
constituait le rempart le plus solide à la montée du
fascisme, celui qui soutenait la République espagnole alors
que les démocraties pratiquaient une politique de
non-intervention. Si ce n'est pas objectivement renforcer le pire
ennemi du prolétariat, qu'est-ce alors ?
Dans ce contexte comment ne pas prendre de
mesures préventives? Quel était l'enjeu ? Les
conséquences auraient été dramatiques non
seulement pour l'URSS, mais pour les démocraties occidentales
elles-mêmes, pour les peuples. On n'ose même pas imaginer
les conséquences pour les juifs si l'Etat socialiste avait
détruit et était devenu l'allié d'Hitler.
Nos auteurs s'insurgent comme l'ont fait
tous les anticommunistes qui criaient plutôt "Hitler que le
Front Populaire". Quand ils parlent du Pacte de non-agression
signé entre l'Allemagne et l'URSS, c'est la vieille rengaine
de l'alliance entre le régime hitlérien et le
régime communiste. Mais voyons les faits d'un peu plus
près. Tout historien honnête sait que ce traité
de non-intervention est intervenu après de nombreuses
tentatives de l'URSS et de Staline en particulier pour
réaliser un pacte entre l'URSS et les puissances occidentales,
c'est à dire la France et la Grande-Bretagne pour s'opposer au
pacte d'Acier signé entre l'Italie mussolinienne et
l'Allemagne hitlérienne et au Pacte anti-Komintern
signé entre l'Allemagne et le Japon. Pendant que ces pactes
étaient signés, Hitler envahissait les Sudètes,
faisant l'Anchluss avec l'Autriche.
La France et l'Angleterre avaient pour
objectif d'isoler l'URSS, ou plutôt détourner la guerre
que préparait Hitler vers l'URSS, dans l'espoir secret qu'il
en finirait avec le bolchevisme et s'étendrait à l'Est
et non à l'Ouest, ce qui était absurde sauf que
l'Allemagne attaque par la Baltique ou obtienne le passage dans les
pays amis comme la Hongrie et la Roumanie via la
Tchécoslovaquie. Si l'Allemagne voulait passer par la Pologne,
les traités liant ces deux pays à celle-ci,
déclenchait la guerre. Ce qui se passa. Dans les discussions
entre l'URSS et les puissances occidentales, le problème
polonais était la pierre d'achoppement, en fait son
représentant le maréchal Pilduski anticommuniste
notoire qui s'était déjà affronté
à la Russie soviétique en 1918, et pendant la guerre
civile alors que De Gaulle était conseiller militaire à
Varsovie comme conseiller des troupes interventionnistes. La France
et l'Angleterre ne voulaient pas que leur sécurité soit
soumise à un pacte tripartie qui plaçait le territoire
polonais stratégiquement sous la protection rapprochée
de l'URSS qui en cas d'attaque se serait portée
immédiatement au secours de la Pologne vu la proximité
de frontière. Ce qui était logique et garantissait une
réelle protection pour la Pologne et en même temps pour
l'URSS. L'anticommunisme des uns et des autres, de Pilduski, de la
France et de l'Angleterre, laissait en fait la Pologne à la
merci d'une attaque hitlérienne. Devant les tergiversations de
la France, de l'Angleterre et de la Pologne et les menaces d'Hitler,
il ne restait que la solution de gagner du temps. Ce fut le pacte de
non-agression. Bien sûr ce pacte était accompagné
d'accords commerciaux comme tout pacte, mais un pacte de
non-agression n'est pas une alliance. Il y avait des clauses
secrètes à ce pacte, que les ennemis du communisme,
appelleront partage de la Pologne et annexion des pays baltes.
Nos historiens ne veulent pas examiner
comment se posent les problèmes militaires en
général et encore moins quand ces problèmes
militaires sont posés par un parti communiste qui voit le
problème du point de vue et suivant l'objectif que se pose le
prolétariat international. La Pologne du point de vue
militaire en général, se trouvait placé
géographiquement entre l'URSS et l'Allemagne, Hitler voulait
s'étendre à l'Est et l'avait dit, que faire ? Passer un
traité qui en cas d'attaque limiterait les dégâts
à la moitié de la Pologne et de ce fait repousserait la
frontière de l'URSS plus à l'Ouest. Les pays baltes
pouvaient également sur le plan purement militaire servir de
tampon, et l'occupation soviétique stoppait les
velléités des pro-nazis de Lituanie.
Il faut quand même rappeler du point
de vue du prolétariat international en général
et de l'URSS en particulier que ces pays avaient été
arrachés à la Russie soviétique par les
Allemands grâce au traité de Brest-Litovsk alors que les
soviets lettons, lithuaniens et estoniens avaient pris le pouvoir
avec l'aide des bolcheviks russes, qu'il y avait eu dictature du
prolétariat et que c'est cette paix injuste que Lénine
dut signer pour ne pas perdre l'essentiel, ce qui permis à la
bourgeoisie de revenir au pouvoir. Les choses s'étaient
passées différemment en Pologne puisque le coup d'Etat
de Pilduski avait coupé court à la Révolution et
que la guerre contre la Pologne qui apportait son soutien actif aux
blancs, avait été perdue par les troupes
soviétiques devant Varsovie.
Ceci explique donc du point de vue militaire
en général et prolétarien en particulier,
pourquoi il n'y avait pas d'autre issue pour l'URSS que de signer ce
pacte et les clauses secrètes, le tout constituant une
sauvegarde logique de l'URSS et des intérêts du
prolétariat international et même de la
démocratie bourgeoisie en lutte contre le fascisme. Sauf si
l'on résonne d'un point de vue subjectif et que l'on oublie ou
passe sous silence quelles étaient les données du
problème. La bourgeoisie parle d'alliance, de trahison, de
monstruosité, surtout quand au fond de son esprit sont
présentes les pensées inavouées et inavouables
de voir Hitler défaire le bolchevisme.
Quoiqu'on dise sur la prétendue
impréparation de l'URSS. Il faut constater que celle-ci
dès 1939 avait préparé ses arrières, et
quels arrières : le déménagement de milliers
d'usines, de leurs personnels vers l'Oural, si cela n'est pas se
préparer à la guerre ! Comment sans un système
socialiste centralisé cela alors aurait-il été
possible ? La division capitaliste et les intérêts
particuliers ne pouvaient permettre un tel
déménagement.
Nos donneurs de leçons historiques
s'offusquent du déménagement des Allemands de la Volga.
Alors que les troupes hitlériennes étaient aux portes
de Stalingrad, était-il certain que dans ces populations un
certain nombre n'auraient pas servi de cinquième colonne, le
risque était important. Gilles Perrault a fait remarqué
que les USA avait fait de même pour les japonais, pire ils les
avaient mis dans des camps et pourtant la ligne de front était
de l'autre coté du pacifique.
Après la guerre, les tchétchènes
entre autre ont été déplacés ainsi que
les tatars. Est-ce juste ou pas ? Là encore le contexte
historique est à examiner avant de porter un jugement à
brûle pourpoint. L'histoire d'aujourd'hui nous montre à
être prudent en la matière. La Tchétchènie
d'aujourd'hui est devenue le fer de lance des impérialistes
américains contre la Russie pour contrôler le
pétrole de la région de la Mer Caspienne et
détacher d'autres républiques de Russie, à
savoir toutes les républiques caucasiennes, Ingouchie,
Kalmoukie, Tatarie, etc .. Les impérialistes américains
poussent à la guerre civile sous la forme ethnique et
religieuse utilisant l'islamique contre l'orthodoxie russe, pour
diviser les peuples de la région, comme cela s'est
passé en Yougoslavie. Leur objectif est économique,
politique et militaire, c'est le contrôle de la route du
pétrole qui est leur objectif, l'encerclement rapproché
de la Russie par la Turquie, les républiques d'Arménie,
d'Azerbaïdjan, des républiques du Caucase, jusqu'au
Kazakhstan, l'Afghanistan, le Pakistan, avec le souci d'encercler
aussi la Chine, entre autre en poussant à la sécession
au Tibet et au Xingjiang.
Les renégats qui ont abandonné
la voie socialiste, ont eux une politique réellement
criminelle, car leur trahison va avoir des conséquences
dramatiques pour les peuples du monde. Pour le prolétariat, il
va falloir tout recommencer. Qui peut dire quels vont être les
sacrifices qu'il va falloir faire pour restaurer le socialisme dans
l'ex camp socialiste, prendre le pouvoir dans les pays
développés et mener la lutte de libération
anti-impérialiste dirigée par le prolétariat
dans les pays opprimés ou les pays industrialisés
secondaires.
Passons à la Chine, puisque notre
brochette d'historiens anticommunistes attaque le communisme en tant
que système social et qu'ils veulent démontrer par de
multiples exemples que ce système est pervers.
Le chef d'orchestre Courtois a pris comme
axe de sa campagne pour éradiquer de la conscience humaine la
théorie communiste, l'essence de cette théorie en
s'appuyant sur la négation du rôle de la violence en
histoire et en niant cette violence toujours présente au cours
des siècles dans cette lutte, allant jusqu'à faire fi
des différences absolument antagoniques, opposées du
point de vue de classe entre nazisme et communisme.
Werth qui ne veut pas aller jusqu'à
cette comparaison est passé de ses positions antistalinistes
à celle de l'antilénînisme dans le même
objectif que celui de Courtois, c'est à dire tenter de
discréditer le communisme dans le vain espoir
d'éradiquer la théorie du prolétariat de la
mémoire des hommes. D'autres plumitifs de l'anticommuniste
moins connus ont été appelés à la
rescousse, des prétendus spécialistes de la Chine
communiste et des autres pays socialistes. En réalité
des spécialistes de l'intoxication idéologique, de
l'amalgame, fidèles serviteurs de la bourgeoisie capitaliste
qui les rétribuent pour leurs services comme il se doit.
Que nous dit le "spécialiste" de la
Chine, conseiller à l'ambassade de France à
Pékin. Il part déjà d'un préjugé
général sur la Chine, qui frise le
préjugé xénophobe qui se résume ainsi, la
société chinoise a été une
société violente, de barbares. Il cite les empereurs
féodaux comme des barbares qui faisaient assassiné
leurs adversaires politiques et la sauvagerie des révoltes
paysannes. Au lieu d'analyser l'histoire de la lutte des classes en
toute objectivité comme ils le prétendent., c'est
à dire en montrant que la lutte des classes a toujours
été dans toutes les civilisations le moteur de
l'histoire, que la lutte des classes a été dans tous
les pays une lutte impitoyable jusqu'à nos jours, et
jusqu'à la disparition des classes, c'est à dire
à l'époque du communisme.
Mais notre spécialiste de la
sauvagerie des peuples et du communisme, veux absolument voir la
dictature du prolétariat comme la suite de la dictature de
classe féodale, appelé despotisme asiatique pour
spécifier sa forme et non sa "sauvagerie", qui ne vaut ni plus
ni moins que celles que nous connaissons à travers l'histoire
de tous les pays. L'objet étant de démontrer, qu'il y
avait en quelque sorte une filiation sur le plan de la
répression entre la violence de la société
chinoise antique et celle des communistes. Que cette violence
était inhérente à la société
chinoise. Notre homme comme ses compères Courtois et Werth
n'examine pas la réalité de la lutte des classes, mais
fait porter à la classe ouvrière et surtout aux paysans
la dureté de la lutte. Au point où l'historien Gilles
Perrault qui n'est ni staliniste, ni maoïste s'insurge à
juste titre en rappelant que Malraux a quand même montré
ce qu'était la lutte contre les communistes en Chine dans son
roman " La condition humaine". Sans commentaires. Notre
spécialiste de la Chine ou plutôt le spécialiste
de lutte anti-communiste pour la Chine est horrifié du
comportement des paysans, sans citer leur nom "les Piques Rouges".
Mao en parle, dans sa célèbre "enquête au Hunan",
dans son article "Ils s'organisent" et dans "Tout va bien, tout va
mal".
Que dit-il dans ces articles :
- Dans le premier il montre que la
paysannerie est la force principale de la révolution
chinoise.
- Dans le second que les paysans
s'organisent.
Dans le troisième que devant les
reprises de terres et la violence exercée contre les
propriétaires fonciers, la bourgeoisie dit naturellement tout
va mal, alors que pour lui Mao et les communistes tout va bien
puisque les choses ne sont plus comme avant où le paysan
était exploité, humilié, torturé,
massacré par le propriétaire foncier.
Notre "spécialiste", ne souffle mot
et caractérise le paysans chinois comme un sauvage, un brutal,
un sanguinaire. Il ne veut pas voir comme Mao "que où il y a
oppression il y a résistance" " qu'on a raison de se
révolter".
Pour lui c'est la nature du paysan chinois
qui est en cause, la mentalité chinoise et aussi la logique
des communistes. Pour lui ceux-ci ne font que transposer les
thèses de Lénine. Le communisme chinois a en plus ses
propres racines de violence qui renforcent celles intrinsèques
au communisme selon nos historiens et non a la lutte des classes et
au fait qu'aucune classe n'abandonne le pouvoir de son plein
gré mais utilise tous les moyens en son pouvoir pour le
conserver ou le recouvrer.
Il oublie de nous parler du pillage de la
Chine par les impérialiste commencée dans les
années 40 du XIXème siècle par la guerre de
l'opium, organisée par le gouvernement anglais trafiquant de
drogue pour intoxiquer les "barbares" chinois, des famines dans les
campagnes, de l'usurier, du fermage etc.. Pour lui c'est la violence
inhérente à la société chinoise, mais pas
les massacres de communistes décrites par Malraux, les
massacres de Canton perpétrés par Tchang Kaishek, le
pillage des seigneurs de la guerre qui se partageaient la Chine
chacun ayant son propre sponsor étranger (américain,
japonais, français, anglais, etc..), ce qui permis à
Mao d'expliquer pourquoi il était possible que s'exerce le
pouvoir rouge en Chine, dans des zones libérées,
principalement dans l'immensité des campagnes chinoises, en
pratiquant la guerre populaire dans laquelle le peuple est
impliqué directement et qu'il mène. Guerre populaire
qui implique l'encerclement des villes par les campagnes tout
simplement parce que l'ennemi mieux armé est plus fort dans
les villes que dans les campagnes vit la majorité.
Notre plumitif n'explique pas du tout
pourquoi le parti communiste a reçu l'appui des masses et que
Tchang l'a perdu, car il ne peut et ne veut se placer d'un point de
vue de classe. Pour lui c'est la violence intrinsèque de la
société chinoise qui explique tout ce drame.
Pas un mot sur le fait que Tchang combattait
plus les communistes que l'occupant japonais, au point que Mao a du
intervenir à Xian pour que Tchiang prisonnier des siens ne
soit pas exécuté par eux. Après la guerre Mao a
proposé à Tchiang un gouvernement d'Union nationale,
mais celui-ci fort de l'appui des américains a repris la
guerre civile et l'a perdue.
Le bilan de la répression contre les
communistes, les ouvriers et les paysans , depuis la
République de Yuan Chekaî, en passant par les exactions
des seigneurs de la guerre, des mauvais hoberaux, la
répression de Canton par Tchang Kaichek, la Longue Marche,
l'occupation japonaise et la reprise de la lutte contre les
communistes et la guerre civile déclenchée par ce
dernier ont coûté des millions de morts, cela notre
anticommuniste oublie de le dire. Mao pour lui bien qu'il ne le dise
pas aussi ouvertement que son compère pour Lénine est
un contre révolutionnaire.
Il poursuit en attaquant la collectivisation
à la chinoise sans montrer encore une fois dans quel contexte
elle se déroule et surtout qu'elle est la
réalité de la vie de l'ouvrier et du paysans
chinois.
En Chine l'agriculture chinoise était
et est encore une agriculture intensive, dont la productivité
était à l'époque de Louis XIV bien
supérieure à celle des pays européens, ce qui a
permis à la Chine de nourrir beaucoup plus d'habitants.
Plusieurs récoltes étaient possibles dans plusieurs
régions au Sud. Tout ce qui pouvait être
défriché l'était. L'agriculture est
concentrée dans les vallées et plaines à loess
situées entre les deux grands fleuves( le Yangstséjiang
et le Huanghe), qui doivent être domptés,
aménagés, endigués. Ce qui suppose de grands
travaux qui mobilisent des millions de paysans sous la direction de
l'Etat. L'Etat nomme des fonctionnaires qui organisent les
régions qui fonctionnent de façon autonome. Le trafic
se fait principalement par le Grand canal qui relie les eux fleuves.
Il a peu de routes et de grands axes carrossables, aussi les
régions vivent sur elles-mêmes.
A l'aube du XXème siècle le
réseau routier et du rail sont peu développés.
La plupart des paysans n'ont pas de terre, où subissent le
joug du propriétaire foncier, une pièce de
théâtre " La cour des fermages" décrit bien cette
situation.
Les paysans à la libération ne
voulaient plus vivre comme avant et nombre de propriétaires
fonciers furent massacrés par des paysans pauvres, qui avaient
tant souffert dans le passé. Comme le précise Mao
fallait-il s'opposer à la revanche des paysans pauvres. Non,
il fallait que le paysan pauvre s'impose. Le rôle du Parti
communiste a été quand même modérateur,
puisque Mao a précisé que les paysans moyens ne
devaient pas être la cible mais seulement les
propriétaires fonciers et parmi ceux-ci ceux qui
étaient coupables de crimes, d'exactions, ceux qui
étaient le plus haïs, pour les autres l'humiliation avec
le bonnet d'âne devait suffire à leur rabaisser leur
morgue, à les faire entrer dans le rang et accepter le
début de collectivisation.
Mao est parti de la réalité de
son pays, sans oublier que son pays n'était pas le pays
socialiste pionnier, qu'il n'était pas isolé comme
l'avait été la Russie de Lénine. Il y avait
maintenant un camp socialiste avec l'URSS à sa tête qui
avait acquis un prestige considérable. Le PCUS avait du passer
par différentes phases pour la collectivisation de
l'agriculture. Le communisme de guerre avait rendu la
réquisition des produits obligatoire car il n'y avait pas
d'autres possibilités d'alimenter le front pendant la guerre
civile. La NEP avait rétabli le marché, il fallait
reconstruire le pays, en finir avec la famine au plus vite, le
paysans devait vendre à l'Etat un certain quota et le reste
sur le marché libre. Mais la paysannerie riche s'enrichit et
devient une menace pour l'édification socialiste. Des mesures
d'entraide, de coopération avaient été
envisagées, mais les coopératives étaient peu
développées, et il y avait peu de fermes d'Etat. Aussi
la collectivisation avait du être faite dans l'urgence,
à chaud comme nous l'avons vu.
Mao bénéficiait de
l'expérience de la Révolution d'Octobre et de
l'expérience de la "Démocratie nouvelle" dans les
régions libérées entre autre à Yenan.
D'autre part les communistes au cours de la longue marche et avant
avait largement fait connaître leurs idées et soutenu
les initiatives des paysans contre les propriétaires
fonciers.
La première mesure dès 1949
fut de développer l'entraide à la campagne. Il
s'agissait tout en disposant de sa propre production dont une partie
était vendu à l'Etat de former des équipes de
paysans pour travailleur les parcelles en commun. La pratique de
l'entraide démontrait que cela facilitait le travail et que le
peu d'outillages pouvait être utilisé avec une
efficience meilleure. Puis vient le mouvement d'éducation
socialiste, divers types de coopératives de type
inférieur, moyen et supérieur, chaque phase
étant plus coopérativisée que la
précédente, la forme supérieure étant la
ferme d'Etat peu répandue. Au cours du mouvement
d'éducation socialiste il s'agissait de renforcer les
différents types d'organisation collective du travail.
Après le XXème Congrès du PCUS, l'attaque sans
nuances menée contre l'oeuvre de Staline par Khrouchtchev,
divisa le camp socialiste, la Chine et l'Albanie s'opposèrent
à celle-ci et au démarrage du processus de restauration
du capitalisme (abandon de la dictature du prolétariat pour
celle du peuple tout entier, déclaration démagogique de
Krouchtchev de construire le communisme seul en Russie, passage
pacifique au socialisme avant que le capitalisme soit renverser dans
les principaux pays du monde, et pour finir coexistence pacifique des
deux systèmes sociaux, capitaliste et socialiste, ce qui
rendaient absurdes les prétentions de Krouchtchev de
construire le communisme, rentabilité et recherche de profit
dans les entreprises entraînant licenciements,
rétablissement des stimulis matériel, des cadences, du
chômage, des normes capitalistes de production et de gestion.).
L'opposition se révéla en 1956, et la crise publique
éclata en 1960.
Dès 1958, Mao a senti le vent
tourné. Il lança le grand bond en avant, car il
s'agissait d'appliquer le mot d'ordre de compter sur ses propres
forces au moment où la menace d'un lâchage de l'URSS se
profilait à l'horizon. Les opposants à Mao en Chine qui
le critiqueront montreront leur vrais visages pendant la
révolution culturelle et après la mort de Mao en
restaurant le capitalisme sous la houlette du parti communiste
aujourd'hui révisionniste avant qu'il ne se transforme
complètement en parti fasciste ou qui devienne un parti
social-démocrate.
L'aspect principal du grand bond en avant
c'est de dire qu'il faut compter sur ses propres forces, c'est
amorcer l'idée que tout ce qui peut être produit sur
place doit l'être, c'est l'idée que le communisme doit
résoudre sur place ce qui peut l'être dans le cadre d'un
plan centralisé, mais en décentralisant tout ce qui
peut l'être au niveau local, régional. L'idée
centrale du grand bond en avant, c'est celle-là.
Quelles ont été les faiblesses
de ce grand bond en avant qui a été pris en main, tout
comme le mouvement d'éducation socialiste par les larges
masses qui se sont lancées avec enthousiasme comme le
reconnaissent eux-mêmes notre spécialiste.. Est-ce aussi
un espèce de "vertige du succès", qui avait des
incidences sur la poursuite de l'expérience. Nous avons vu que
dans le "vertige du succès" Staline dénonce le
volontarisme, l'accélération du processus de
collectivisation, l'élargissement de la cible des koulaks
jusqu'aux paysans moyens etc.. Le mouvement de rectification qui s'en
suivit et à conduit à la collectivisation telle quelle
avait été définie précédemment. Le
grand bond en avant se posait différemment puisque le
mouvement de démarrage de la collectivisation avait tenu
compte de l'expérience soviétique et dans les
conditions de l'élargissement du camp socialiste, avait mis en
place un processus de collectivisation à plusieurs niveaux,
équipe d'entraide, niveaux de coopération dans
l'objectif plus lointain de fermes d'Etat.
La production d'acier (les fameux petits
hauts fourneaux), s'est généralisée.
L'idée était de produire de l'acier sur place, en fait
de briser la séparation entre la ville et la campagne, entre
l'agriculture et l'industrie, de rendre les régions le plus
autonomes possibles du centre, de l'Etat. L'idée de la
Commune, concrétisée dans la commune populaire devait
non pas à l'échelle d'une petite commune, mais disons
d'un district, organiser le travail collectif non seulement pour la
production agricole, mais aussi pour les produits industriels de base
ainsi que les services.
Mais le mouvement a subit le vertige du
succès, le bâton a été là aussi
tordu dans l'autre sens, l'acier produit n'avait pas les
qualités des aciers modernes produit dans des hauts fourneaux
et donc ne pouvait remplacer les aciers produits par l'industrie
moderne. Des mauvaises récoltes dues principalement aux
intempéries ont fait porter toute la responsabilité sur
le grand bond en avant et donc sur Mao.
Sur le plan idéologique le grand bond
en avant a été un succès, sur le plan pratique
il a permis de mettre en place les communes populaires et
lancé un mouvement d'innovations techniques quelques
années plus tard, au cours de la révolution culturelle.
D'ailleurs comment la révolution culturelle aurait-elle
été possible si ce mouvement avait été si
négatif que veulent nous le faire croire les "sommités
académiques" occidentales et chinoises.
Comment la révolution culturelle,
amplification du mouvement d'éducation socialiste et du grand
bond en avant a-t-elle été possible, si elle ne
s'était pas appuyé sur les masses qui avaient
portés en avant les deux mouvements
précédents.
Encore une fois la politique de l'amalgame
est mise en avant pour détruire l'idée même du
communisme.
Il s'agit pour les auteurs de récuser
la lutte de Mao contre le révisionnisme moderne, de justifier
le socialisme de marché. Mao dénonçait le
révisionnisme krouchtchévien comme processus de
restauration du capitalisme qui s'est produit en URSS. De même
qu'il dénonçait ceux qui s'engageaient sur la voie
capitaliste, et qui aujourd'hui sont en train de précipiter le
peuple chinois dans le chaos, nous ne nous étendrons pas dans
cet article sur les conséquences de la restauration du
capitalisme en Chine. Chacun voit bien le fossé se creuser
entre des centaines de millions de paysans pauvres et d'ouvriers et
les nouveaux riches, la montée d'un chômage massif qui
pourrait atteindre 200 millions de personnes, chômage qui
n'existait pas du temps de Mao, cela allait dans le bon sens. Il ne
faut pas oublier que dans les années 60, l'URSS retira tous
ses spécialistes et abandonna tous les travaux en cours. Il ne
faut oublier aussi que pendant le grand bond en avant des barrages
ont été édifié avec le concours de
centaines de milliers d'hommes, pour suppléer au retard, et
que ces barrages ont contribués à
l'électrification de la Chine, à la stabilisation des
deux grands fleuves, tous ces aspects positifs du grand bond en avant
ont été passé sous silence, ainsi que toutes les
innovations, on a retenu que la famine due principalement à de
mauvaises récoltes dans un pays d'1 milliard d'habitants. A
qui voudrait-on faire croire qu'en fin de vingtième
siècle une famine tuant plusieurs millions de victimes soit
passée inaperçue. Dire qu'il y a eu des mauvaises
récoltes et qu'il y ait eu malnutrition de la population,
voire de nombreuses victimes de la famine, mais des millions, on peut
en douter. Et cela n'enlève rien à la ligne
générale suivie par Mao et celle suivie par ses
successeurs.
Bien au contraire, aujourd'hui si nous
savons que le volontarisme, le vertige du succès de tout un
peuple peut coûter cher alors, il s'agit d'en tirer les
leçons, sachant toutefois qu'il aura encore des erreurs sur le
chemin du communisme, mais qu'il n'y a pas d'autre porte de sortie
pour le genre humain, ce qui est une démarche toute à
fait différente des anticommunistes dont le rêve
illusoire est d'arrêter la roue de l'histoire.
Les sociétés sont mortelles
certes, mais suivent un processus de développement
progressiste et non l'inverse. Il apparaît aujourd'hui que le
capitalisme n'est plus en adéquation avec l'avancée de
la science et des possibilités d'épanouissement que
cette avancée peut apporter à tous les hommes. La
réalité des faits ce n'est pas que le communisme est
une monstruosité mais que le capitalisme moribond montre qu'il
ne peut maîtriser le développement harmonieux de
l'humanité, qu'il est au contraire responsable globalement des
guerres, de la misère grandissante, de l'exclusion de
centaines de millions d'individus, qu'il est responsable de la
dégénérescence de la société
à un niveau jamais atteint, corruption
généralisée, violences produites par la
société, drogue, pédophilie organisée en
commerce, trafic d'armes, meurtres, racisme, exploitation
forcenée de millions d'enfants pour le profit des marchands
des bazars et leurs complices dans les pays occidentaux, ruine par
les coups de bourse, l'endettement programmé des pays
dominés par le FMI, le club des 7, l'OMC, l'AMI et tous les
organismes internationaux soit disant d'aides diverses, tous sous la
coupe des pays impérialistes dont ils sont les instruments mis
en place pour l'exploitation la plus rationnelles des ressources de
la planète par une couche qui ne représente pas 1% de
la population mondiale;
Que ceux-ci tremblent à l'idée
d'une révolution communiste, les prolétaires et ceux
qui forment les couches inférieures et intermédiaires
de la société n'ont rien à y perdre mais un
monde a gagner. Dans un prochain article nous montrerons que les
communistes fidèles aux principes ne manquent pas
d'imagination et qu'ils sont confiants dans les capacités
révolutionnaires de la classe ouvrière et des peuples.
Nous n'avons que nos chaînes à perdre et un monde a
gagné.
Non messieurs le communisme n'est pas mort,
bien au contraire il s'avère incontournable pour
résoudre les problèmes de l'humanité.
Vous ne représentez que la
bourgeoisie décadente, son idéologie pourrie, vous
n'êtes pas porteurs des espérances de l'humanité.
Des milliers d'autres intellectuels qui ne trônent pas sur les
sièges de velours des salons travaillent modestement chacun
dans leurs domaines pour faire progresser l'humanité, ce n'est
pas votre cas vous qui tirez en arrière et qui utilisez vos
capacités intellectuelles pour la cause perdue du capitalisme.
Vous tremblez à l'idée qu'une révolution
communiste soit possible mais aussi nécessaire.
Vous prétendez que vous ne servez pas
l'extrême droite sous prétexte que vous auriez aussi
dénoncé le massacre des juifs semblant ignorer que
c'est la grande bourgeoisie qui a soutenu Hitler dont l'objectif
principal était le même que le vôtre à
savoir l'écrasement du bolchevisme dont il a d'ailleurs
massacré les membres en Allemagne et partout ailleurs
où il a pu le faire.
Vous aurez sûrement à rendre un
jour des comptes devant l'histoire pour le sale travail
anticommuniste que vous menez aujourd'hui, et alors vous serez
classé comme des faussaires au service de la bourgeoisie.
Messieurs les manipulateurs, salut !