  
         
         sur la page 1 de La Faucille n°81 -jeudi 12
         avril 1979-
         
          
         
         Le pays où est
         né et à lutté Arthur
         Chave, 
         
         son Parti, lui ont rendu
         hommage
         
         Plusieurs centaines de personnes sont venues à
         Entrechaux, près de Vaison-la-Romaine dans le
         Vaucluse, samedi matin, rendre un ultime hommage à
         notre camarade Arthur Chave décédé
         jeudi matin à la suite d'une crise cardiaque à
         l'âge de 57 ans. Arthur, comme ses proches
         l'appelaient, petit paysan, était de ces personnes
         que l'on ne peut oublier. 
         
         Ancien résistant contre l'occupant nazi, militant
         communiste depuis cette époque, militant de notre
         parti depuis 1965, Arthur avait marqué tous ceux qui
         l'avait approché par sa grande modestie, son
         enthousiasme militant, son amour de la terre, des hommes et
         de son pays, sa fidélité aux idéaux
         pour lesquels il avait consacré l'essentiel de sa vie
         militante, son ardeur de convaincre et d'unir. 
         
         Son décès subit constitue pour tous ses
         proches, toute sa famille et tous ses camarades une lourde
         perte, et il n'est pas étonnant qu'une foule aussi
         nombreuse soit venue samedi 7 avril l'accompagner
         jusqu'à sa dernière demeure. 
         
         
           
         
       | 
   
      
           
         
         sur la page 3 de La Faucille n°81 -jeudi 12
         avril 1979-
         
          
         
         -Entrechaux (Vaucluse)
         : 
         
         Emouvante cérémonie
         de deuil pour notre camarade Arthur 
         
         .....Samedi matin, des
         dizaines de personnes sont devant la maison familiale ; sa
         famille est là au grand complet , ses voisins, ses
         camarades de cellule et de la région, ainsi que la
         délégation du Comité central, dont
         Jacques Jurquet, secrétaire général,
         Alain Castan et Lucien Nouveau, venue adresser ses
         condoléances à la famille d'Arthur. Des
         dizaines d'autres personnes attendent aussi sur la place du
         village. 
         
         ..... Arthur ne voulait
         pas de couronnes pour son enterrement, des dizaines furent
         apportées spontanément. 
         
         ..Vers onze heures, un
         long cortège s'ébranla de la place du village
         en direction du petit cimetière communal. En
         tête, trois drapeaux rouges frappés de la
         faucille et du marteau, le symbole de l'union des ouvriers
         et des paysans pour laquelle Arthur avait consacré sa
         vie. 
         
         ..... Arrivé au
         cimetière, sous un soleil de printemps et la voix
         porté par un léger mistral, Jacques Jurquet
         prononça l'hommage du Parti à notre
         regretté camarade (voir ci-contre). 
         
         ..... Parmi la foule
         émue, rassemblée autour du cercueil, on notait
         la présence de nombreux anciens résistants, de
         compagnons de maquis. Une délégation de
         militants locaux du PCF était également
         présente pour saluer la mémoire d'Arthur. 
         
         ..... Arthur n'est plus,
         et notre chagrin est immense. Mais depuis qu'il avait
         rejoint notre parti, d'autres paysans sont venus le
         rejoindre, toujours plus nombreux, d'autres viendront
         encore, si bien que son combat de toute une vie pour un
         monde meilleur, socialiste, ne sera pas vain. Sa
         mémoire restera au fond de notre cœur comme la
         lumière de l'espoir. 
         
         L.N. 
         
         
          
         
        | 
   
      
           
         
         sur la page 3 de La Faucille n°81 -jeudi 12
         avril 1979-
         
          
         
         Jacques Jurquet, secrétaire
         général du Parti, prononce au nom du
         Comité central l'hommage funèbre
          
         
         ..... Arthur Chave, notre
         camarade, tu n'es plus. 
         
         ..... Et je ne sais
         comment surmonter l'émotion pour t'adresser, de la
         part de tous les camarades communistes et au nom du
         Comité central de ton Parti, de notre parti
         communiste marxiste-léniniste, l'ultime message de
         fraternité, l'ultime salut rempli d'affection et de
         chaleur humaine qui te sont dûs. 
         
         ..... Mais devant ta
         dépouille, n'employons pas de grandes formules. Tu
         parlais simple, parce que tu étais simple et modeste.
         Laissons donc parler simplement notre cœur, suivant en cela
         l'exemple que tu as donné pendant toute ta vie. 
         
         ..... Issu d'une famille
         de paysans pauvres, tu es toujours resté
         fidèles à tes origines. A seize ans, pendant
         le Front Populaire, tu avais adhéré aux
         Jeunesses socialistes, ce qui constituait à
         l'époque dans les campagnes une prise de position
         avancées et courageuse. 
         
         ..... Puis, ont
         soufflé trop fort et plus tragiquement que le plus
         violent mistral de Provence, la guerre , l'occupation et le
         fascisme. Alors, après avoir refusé de te
         soumettre au Service du travail obligatoire ordonné
         par les nazis, tu as rejoins la Résistance. Bien que
         tu aies horreur de la guerre, tu as participé
         à la guerre parce qu'il fallait rejeter le fascisme
         et l'occupant étranger. Tu as rejoint en même
         temps les FTP et le Parti communiste français qui
         s'étaient portés à la tête du
         combat populaire patriotique. Tu es devenu l'un de ces
         soldats sans uniforme qui ont pourtant contribué
         à la Libération de notre pays, tu as consenti
         en tant que tel de grands sacrifices et tu as
         été blessé au combat. 
         
         ..... Ensuite, comme
         tous les fondateurs de notre propre Parti, tu as
         donné toutes tes forces physiques et intellectuelles
         aux luttes de notre peuple qu'impulsait le Parti communiste
         français et, comme nous tous, tu l'as fait avec un
         total désintéressement, une
         sincérité absolue, un dévouement
         inlassable. 
         
         ..... Arthur, tu
         étais unitaire. Tu militais avec ardeur et patience
         pour l'unité des petits paysans et des ouvriers
         agricoles, pour l'unité des travailleurs des
         campagnes et des ouvriers des villes, y compris bien
         sûr les ouvriers immigrés, nos frères,
         pour l'unité de tous les communistes aspirant
         sincèrement à une société
         débarrassée de l'exploitation de l'homme par
         l'homme. 
         
         ..... Vis-à-vis
         des militants de ton ancien Parti, malgré les
         méthodes dont tu avais eu à souffrir dans les
         années soixante, et que nous condamnons, tu restais
         fraternel dans un juste désir d'unité à
         la base de tous les travailleurs. Ces derniers temps,
         n'avais-tu pas ressenti une vive affliction à
         l'occasion du décès d'un jeune militant du PCF
         de Vaison fauché par la maladie en pleine jeunesse
         ? 
         
         Jusqu'au moment où tu as commencé
         à ressentir le déchirement de
         désaccords à propos de la guerre
         d'Algérie, à propos des méthodes de
         direction non démocratiques, à propos des
         formes de lutte, et enfin, à propos des exclusives
         lancées contre le Parti communiste chinois et la
         Chine populaire. Tu es resté fidèle à
         toi-même et à l'idéal
         révolutionnaire de ta jeunesse. Et de ce fait, tu as
         été écarté du Parti communiste
         français, dont tu refusais les nouvelles
         orientations. Tu as rejoint les rangs des militants
         inflexiblement attachés au marxisme et au
         léninisme. Depuis lors, tu as participé
         à toutes les initiatives qui ont abouti en
         décembre 1967 à la fondation du nouveau Parti
         communiste, notre Parti communiste marxiste-léniniste
         de France. 
         
         ..... Mais ton
         activité militante s'ajoutait à ta dure vie de
         travailleur de la terre et l'absence de repos et le
         surmenage ont contribué à l'usure
         prématurée de ta santé. Tu savais que
         tu pouvais nous quitter, quitter ta famille, mais tu ne
         baissais pas les bras. 
         
         ..... Tes
         qualités de militants communistes étaient
         indissociables de tes qualités humaines. Arthur, tu
         étais modeste. Souvent, tu te sous-estimais
         toi-même et déclarais en riant : " Je
         suis un âne ! ". Mais, camarade, comme nous
         voudrions compter dans nos rangs des milliers d'hommes comme
         toi ! 
         
         ..... Arthur, tu
         étais désintéressé, bon et
         généreux. Combien de camarades et d'amis ont
         reçu chez toi et dans ta famille une
         hospitalité sans réserve qui manifestait les
         meilleures traditions de notre peuple. 
         
         ..... Arthur, ton parler
         ne cessait jamais de prouver ton bon sens et ta sagesse,
         indissociables de ton amour de la terre, de la nature, des
         êtres humains, de la vie, et pourquoi ne pas le dire,
         des simples bêtes comme tes chiens. 
         
         ..... Arthur, jamais tu
         ne te déchargeais de tes responsabilités sur
         d'autres camarades, au contraire, tu avais tendance à
         assumer les erreurs des autres, en vue de contribuer
         à les corriger. 
         
         ..... Arthur, tu
         étais un militant optimiste, ayant une confiance
         inébranlable dans l'avenir. Tu ne te laissais jamais
         abattre. Même isolé, tu n'abandonnais pas la
         lutte. 
         
         Pendant combien d'années, les habitants de
         Vaison et de la région t'ont-ils vu diffuser, seul,
         sur le marché, opiniâtrement, la presse de
         notre Parti, l'Humanité rouge
         aujourd'hui. 
         
         ..... Voilà
         quelques raisons, incomplètes d'ailleurs, pour
         lesquelles, Arthur Chave, tu resteras vivant dans le cœur de
         toutes celles et de tous ceux qui t'ont connu. Voilà
         pourquoi ta vie restera un exemple impérissable pour
         tous nos camarades, pour toutes les
         générations nouvelles de communistes, de
         révolutionnaires. 
         
         ..... Nous savons
         qu'à 15 000 kilomètres d'ici, quand ils
         apprendront ton départ, les camarades de la grande
         Chine socialiste qui t'avaient reçu fin 1977,
         partageront très sincèrement et très
         profondément notre chagrin. 
         
         ..... Ta vie, qui a
         été en partie racontée dans un livre de
         notre amie, Suzanne Bernard, ta vie restera l'exemple de la
         vie d'un paysan révolutionnaire, d'un militant
         communiste. 
         
         ..... Au nom du
         comité central du Parti marxiste-léniniste et
         de tous ses adhérents, ouvriers, paysans et
         intellectuels français et immigrés, je
         présente à tous les membres de ta famille
         l'expression de condoléances profondément
         émues et fraternelles. 
         
         ..... Mais dans nos
         cœurs, tu restes indéfectiblement présent.
         Dans toutes nos luttes et actions, tu demeureras l'un des
         exemples les plus éminents, les plus exaltants. 
         
         ..... Ton parti,
         camarade Arthur Chave, le Parti communiste
         marxiste-léniniste s'incline devant toi et salue ta
         mémoire avec le plus profond respect. 
         
         ..... Camarade Arthur,
         nous te serrons sur nos cœurs de communistes.  
        |