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La CGT, quant à elle,
multiplie les opérations " cartes en main " (comment avoir toujours sur soi les
cartes à placer et trouver toujours le
" bon moment
" et le
" bon argument
" pour cela !).
Pourtant cela ne va pas sans problème
!
l Un courant de désyndicalisation
se dessine dans certains secteurs ouvriers,
rançon des échecs et atermoiements
syndicaux de la période (et dont les
révisionnistes dans la CGT et les
réformistes dans la CFDT portent
l'écrasante responsabilité). A la
faveur de ces difficultés dans le travail
syndical et en plein aiguisement des contradictions
au sein des centrales CGT et CFDT (alors que se
mène une offensive de l'Union de la Gauche
contre les pratiques et structures de lutte de
classes dans les Confédérations), de
vieilles thèses gauchistes refleurissent.
L'anti-syndicalisme
revient faire la paire avec le réformisme
syndical : se
nourrissant l'un l'autre, ils s'opposent tous deux,
de fait, à l'appropriation de l'outil
syndical par la classe ouvrière pour son
combat quotidien.
En juillet
dernier, lorsque Séguy fièrement
annonçait que " déjà le chiffre de 2,4
millions d'adhérents a été
atteint par la CGT ",
il y avait maldonne. D'ailleurs, depuis, l'on n'a
guère eu de nouvelles des 600 000
adhésions qui manquaient " seulement " pour
atteindre l'objectif fixé à
l'occasion des 80 ans de la CGT. Et pour cause :
dans un document à l'usage des responsables
fédéraux et départementaux, la
direction de la CGT avouait 1,7 million pour cette
même date de juillet 76 !
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Si l'on aligne à
côté de cela les 800 000 adhérents
réels de la CFDT, on voit toute la marge de
syndicalisation restant à franchir : 15% des
salariés (mais tout de même 25% d'ouvriers)
sont syndiqués CGT ou CFDT, actuellement.
La rançon
du révisionnisme
l La
jeunesse ouvrière, les OS immigrés, les femmes
travailleuses fournissent les contingents les plus notables
de non-syndiqués, de longue date et malgré
différentes campagnes systématiques des
confédérations à leur endroit (Georges
Séguy ne vient-il pas d'annoncer encore, lors du
Congrès de l'Union Départementale CGT des
Bouches-du-Rhône une nouvelle initiative pour la
mi-mai " en direction de la
jeunesse travailleuse ").
Comme l'indiquait par exemple lors du 37e Congrès
Confédéral CFDT, Yolande Colleret (de la
Fédération du Papier-Carton-Livres et
Services), " on semble
s'accommoder bien vite de la marginalisation des femmes, des
jeunes, des OS, des immigrés, dans l'organisation
syndicale ". Leur sous
représentation syndicale, le fait que ces
travailleurs n'aient pas dans le syndicat " le poids que devraient avoir les
catégories porteuses de la critique la plus radicale
du capitalisme " et que "
les organisations syndicales ne
reposent pas sur les couches qui contestent le plus le
capitalisme ", tout cela joue
à plein dans le sens d'une désaffection de
l'outil syndical.
l Mais
la base de classe du syndicalisme est étroitement
liée à la ligne mise en œuvre dans les
confédérations. On ne mobilise pas
impunément contre " l'impôt sécheresse
" sur les positions de l'UGICT
(cadres CGT) sans conséquence notable, par exemple,
sur le recrutement : afflux d'éléments petits
et moyens bourgeois " salariés " et stagnation (voir
même cartes déchirées) en secteur
ouvrier… La volonté de " cimenter l'unité
syndicale " sur les programmes
bourgeois de la gauche (fussent-ils parés des
paillettes de l'autogestion !) amène
révisionnistes du P"c"F dans la CGT, partisans du PS
(ou de son courant CERES) dans la CFDT, à mettre au
pas toute opposition.
l Les
structures qui, par leurs prises de positions (ou même
tout simplement par l'effectivité de leur pratique),
remettent en cause les stratégies
inféodées aux partis de l'Union de la Gauche,
sont cassées, réprimées : 22e section
du Livre CGT de Rouen (IMRO), UL CFDT 8e- 9e, UD CFDT de
Gironde…
Les militants
révolutionnaires dans la CGT (Télic) comme
dans la CFDT (Berliet, SACM…) sont écartés,
chassés…Les acquis les plus positifs d'une pratique
syndicale issue des luttes avancées de la classe
ouvrière sont bradés, réduits au rang
de recettes organisationnelles (vidées de tout
contenu prolétarien), comme les Comités de
Grève dont les révisionnistes s'offrent le
luxe depuis Chausson 75, par exemple. La " démocratie syndicale " marche à sens unique ; elle n'est que
soumission à la ligne et aux directions au service du
Programme Commun issues de Congrès triés sur
le volet (comme à la CGT) ou truqués. C'est en
son nom que la véritable démocratie de masse
et surtout de classe est piétinée par les
directions confédérales.
Quoi d'étonnant dans ces
conditions que certains travailleurs ne soient pas chauds
pour adhérer et même que des cartes volent
?
l Pour
ces non-syndiqués ou anciens syndiqués,
chassés de l'organisation ou écœurés,
il est nécessaire d'avoir aujourd'hui les moyens de
débattre entre eux et avec les syndicalistes qui
maintiennent la lutte de classe dans les
confédérations. Les échéances
politiques de 78 et après, ouvrent largement la
question du débouché politique et du
développement de l'initiative ouvrière.
De fait les travailleurs cherchent
ainsi à conquérir la parole et à gagner
leur autonomie vis-à-vis du révisionnisme et
du réformisme syndical, dans le cours de la
construction d'un rapport de force contre la crise, d'un
Front de lutte effectif. Les syndicalistes y ont toute leur
place et le syndicalisme de lutte de classe ne peut que s'en
trouver revitalisé, politiquement dynamisé,
dans le sens d'une alternative révolutionnaire aux
actuelles directions confédérales sous la
coupe du PC et du PS !
Quelques
aperçus sur l'anti-syndicalisme
dans le mouvement
ouvrier en France
A l'origine des déviations
ultra-gauches, anti-syndicales systématiques, dans le
mouvement ouvrier, on retrouve toujours, en fait, une
réaction à l'opportunisme de droite,
parlementariste et à la collaboration de
classe.
l En
France, on peut retrouver cette caractéristique de
manière évidente au débouché des
deux dernières guerres mondiales, comme effectivement
la rançon du révisionnisme ancien puis
moderne. Dans la situation de crise créée par
les conflits, à chaque choix traître aux
intérêts de la classe ouvrière, deux
répliques étaient possibles : se battre pour
arracher les organisations que les travailleurs
s'étaient données à l'emprise
opportuniste ou s'en aller… La lutte ou la valise… Mais
fondamentalement, c'est bien le révisionnisme de
chaque époque qui porte l'écrasante
responsabilité de la division et contribue à
nourrir les courants gauchistes (avec leur
spécificité anti-syndicale), à leur
fournir une " justification " en quelque sorte.
D'UN
APRES-GUERRE…
l Le
mouvement ouvrier de France, face à la guerre de
14-18, vacilla. Les proclamations de " guerre à la guerre ", les condamnations jauressiennes du "
capitalisme qui porte en lui la
guerre comme la nuée l'orage ", ne tinrent pas. La rage au cœur sans doute
mais bien réellement quand même, des dirigeants
syndicaux de la CGT d'alors partirent au front, Jouhaux,
dirigeant de la Confédération, désavoua
d'un coup toutes les résolutions de congrès
contre les " les folies
meurtrières de l'Europe capitaliste ", en appelant, aux obsèques
mêmes de Jaurès assassiné, à "
se lever pour repousser
l'envahisseur ". C'est l' "
Union
Sacrée " avec la
bourgeoisie. Prise dans la tourmente nationaliste, la CGT ne
peut résister aux fauteurs de guerre ni "
profiter de la crise sociale
pour recourir à une action
révolutionnaire "
(comme l'avait pourtant proclamé le manifeste CGT de
1912). Le poids de l'idéologie dominante chez les
travailleurs et dans la CGT fut le plus fort pendant
longtemps. Au point de voir des gens comme Jouhaux se
retrouver dans " l'effort
national " avec Maurras,
Lépine (l'ancien préfet de police), des
ministres venus du parti socialiste comme A. Thomas et J.
Guesde lui-même… aux côtés de la
bourgeoisie impérialiste, des " maîtres de forges " !
l Face
à cette déroute, la résistance de
syndicalistes aux Fédérations Métaux,
du Bâtiment et des Cheminots, s'organisa. Dès
1915, Merrheim, et Bourderon (des Métaux)
déclaraient " cette
guerre n'est pas notre guerre
". Relancée par les Conférences
Internationales de Zimmerwald et Kienthal, cette
résistance au chauvinisme maintient le syndicalisme
de lutte de classe, organise en 1917 grèves et
manifestations avec le Comité de Défense
Syndicaliste. L'écho de la Révolution
d'Octobre accroîtra encore l'impact dans la CGT du
syndicalisme révolutionnaire (non pas au sens du "
syndicalisme d'action directe " de G. Sorel mais en tant que
syndicalisme contribuant au soutien de la Révolution
en marche).
l De son
côté, l'essentiel de la direction de la CGT est
passé à l'Union Sacrée (certains, comme
Clémentel, volant au secours de l'impérialisme
en pleine année 17 !!) et à aider à
l'organisation de l'effort de guerre et donc de la
production… Au sortir de la guerre (et dès 1918, avec
le premier Comité Confédéral National
de la CGT) se développe une nette propension du
syndicalisme officiel à s'orienter vers des "
réformes de
structures ", des mesures
permettant soi-disant " une
remise en ordre du potentiel économique
français, profitable pour le patronat mais dont
pourrait aussi profite la classe
ouvrière ". Le "
programme
minimum " issu du CCN de 1918,
marqué par ces conceptions, sera suivi de la
Constitution d'un Conseil Economique du Travail avec la CGT,
chargé d'élaborer " un plan de reconstruction et de
développement économique ". C'est là une origine certaine, bien
que lointaine, de la participation CGT (qui ira croissant)
à une multitude d'organisations " paritaires ", de
politique de " concertation ",
aux côtés de représentants techniques et
politiques du pouvoir d'Etat bourgeois. Il s'agit là
aussi, au lendemain de la guerre, d'un
précédent de taille pour une politique de "
reconstruction " et d'effort national pour la reconstitution
du potentiel et de la structure de l'Etat bourgeois
impérialiste (" Un seul
Etat, une seule armée, une seule
police " et " Union Française " : ces mots d'ordre retentiront à
nouveau de la Libération à 1947, quand Thorez
était ministre…).
l Il y
avait de quoi soulever des tempêtes ! L'extrême
gauche révolutionnaire au sein du Comité pour
la Reprise des Relations Internationales puis du
Comité pour l'Adhésion à la IIIe
Internationale (née après octobre 1917)
s'attacha, elle, à reconquérir la CGT à
la lutte de classe et gagner le PS au bolchevisme. Les
grèves se succèdent au lendemain de la guerre
(métallos, ouvriers agricoles puis cheminots…). Les
révolutionnaires, tels Montmousseau ou Semard,
joueront un grand rôle dans ces mobilisations et
imprimeront un cours favorable à la Révolution
d'Octobre et à la lutte en France, de
l'intérieur de la CGT.
l Mais
dans le même temps, se développe un soutien
ambigu à l'URSS, une appréciation anarchisante
en fait du caractère " soviétique " de la
Révolution. Un courant ultra-gauche, pourtant issu
(avec un responsable de la CGT du Bâtiment,
Péricat) du Comité de Défense
Syndicaliste, se fait jour un moment, sur des positions
ouvertement anti-syndicales ! Exaspérés par la
CGT de collaboration de classe des Jouhaux et compagnie, ces
militants (de sensibilité politique manifestement
libertaire) en venaient à condamner en bloc le
mouvement syndical " qui s'est
mis à remplir un rôle dans le cadre capitaliste
". L'organe de cette tendance
" L'Internationale " retentit alors de proclamations
anti-syndicales, reprise par l'éphémère
Parti Communiste (que fonde Péricat en 1919) puis par
une scission de celui-ci, encore plus ouvertement libertaire
( la Fédération Communiste des Soviets) qui
prône " une organisation
spontanée des prolétaires en conseils ou
Soviets) " . Une pyramide de
soviets assurant la direction de la société et
de l'Etat, tel est le but fixé par ce courant. Pour
accomplir cette tâche, il se refuse à
reconnaître, dès lors, une quelconque
utilité, une activité positive, du
syndicalisme. Le bain de sang de la révolution
allemande de 1919, l'écrasement des spartakistes par
la social-démocratie avec le concours des chefs
syndicaux, leur faisait conclure au caractère
définitivement réactionnaire du syndicalisme,
" parce que la
révolution a été assassinée avec
l'aide des syndicats en Allemagne ".
Et c'est la même
généralisation (niant toute lutte entre deux
voies dans le mouvement syndical) qui fera dire aux
ultra-gauches des années vingt, après
l'échec de la grande grève des cheminots
trahie par la CGT de Jouhaux, que " le syndicalisme marche de pair avec
l'impérialisme " et que
donc il faut s'en détacher absolument, d'un bloc, et
" créer de nouvelles
formes d'organisations ouvrières ". Ce que Lénine considéra
à l'époque comme " une bêtise impardonnable qui
équivaut à un immense service rendu par les
communistes à la bourgeoisie " à un abandon des masses
ouvrières. Et ce, même si dans
l'après-guerre, le " syndicalisme de secours mutuel ", à la Jouhaux écœurait
largement !
… AU LENDEMAIN D'UNE
LIBERATION !
l Au
lendemain de la Libération, la ligne
révisionniste thorésienne appela la classe
ouvrière de France à " retrousser les manches " pour " reconstruire le pays " (remettre en état l'économie
capitaliste et participer de la restructuration du pouvoir
bourgeois). Ainsi sous l'éclairage saisissant des
conflits nés au sein même des " Comités de
Libération " (sur les
expropriations et condamnations de patrons collaborateurs,
sur la remise des armes et le " relèvement de l'économie
nationale ", dans les
débats sur les nationalisations comme celui autour
des futurs Comités d'Entreprises…) les tendances
anti-syndicales resurgirent, contre l'attitude de la CGT
dans la restauration du pouvoir capitaliste. Des
grèves sauvages, des cartes déchirées
furent le pendant d'un large recrutement syndical obtenu,
lui, sur la base du prestige de la participation du
mouvement syndical à la Résistance.
l Après la scission droitière,
pro-yankee, de FO en 1947, et la fin de la participation
gouvernementale du PCF (notamment au Ministère du
Travail !) ces soubresauts n'ont fait que s'accentuer, au
rythme d'une prise de conscience inconséquente de
l'opportunisme dans la Confédération CGT. A
Renault, dans les mines, en même temps que la classe
ouvrière protestait contre les mesures
réactionnaires des gouvernements " socialistes " (en
1947-48) des déviations ultra-gauches,
anti-syndicales, ont pu parfois se dessiner, faute de
perspectives… Les durs conflits de 1953 contre les
décrets Laniel dans la Fonction Publique et
Nationalisée, puis en 1955 dans la métallurgie
nantaise, devaient laisser l'amertume d'échecs ou de
demi-échecs. L'idée pointait qu'à
nouveau le syndicalisme, dans ses objectifs, sa pratique et
désormais sa division (avec les organisations "
jaunes " FO et CFTC), ne faisait plus
l'affaire…
l Naissent alors de petites organisations "
radicales " éphémères,
profondément hostiles aux
confédérations (" syndicat démocratique
Renault ", " Comités d'Action ", certains syndicats " autonomes
"…)
La CGT d'aujourd'hui le
reconnaît officiellement, dans son Esquisse d'une
histoire de la CGT (de J. Bruhat et M. Piolot) : "
Des organisations autonomes de
catégories et d'entreprises sont nées aussi de
la scission de 1947 " (outre
la Fédération de l'Education Nationale qui
refusa de choisir entre FO et CGT). Par la suite,
l'essentiel de ces éléments anti-syndicaux,
trotskystes et ultra-gauches, se fondront, en fait, dans les
pires creusets " apolitiques " (FO
dans la Loire Atlantique, certains secteurs EDF ou PTT,
syndicats autonomes corporatistes à la RATP ou
à la SNCF…), sous prétexte d'" autonomie ouvrière " !
" Conquête
ou destruction des syndicats ", un débat toujours
actuel !
l La
maladie Infantile du Communisme fut entre autres tâches,
rédigée par Lénine contre les courants,
dont le refus de toute tactique communiste amenait alors
à la non-participation aux syndicats, contre ceux
qui, de la sorte, " abandonnaient les masses ouvrières
insuffisamment développées ou
arriérées à l'influence des leaders
réactionnaires, des agents de la bourgeoisie, des
aristocrates ouvriers ou des " ouvriers embourgeoisés
" dans le mouvement
syndical.
On voudrait aujourd'hui,
dans les courants anti-syndicaux, de gauche en apparence,
(qui relève ici ou là un peu la tête
à la faveur de la relative dé-syndicalisation
de certains secteurs, du fait du révisionnisme) faire
passer les thèses léninistes pour "
dépassées ", inadaptées à notre
époque.
Or,
précisément, le fond de ces positions
bolcheviks est bien de faire "
l'analyse concrète d'une situation
concrète ". En ce sens,
pour déterminer si nous devons rejeter ou non toute
participation aux syndicats aujourd'hui, comme d'aucuns nous
y incitent, c'est à la réalité du
mouvement syndical que nous les renvoyons !
l Depuis
le moment ou Lénine invitait à aller lutter
dans les syndicats (" là
où est la masse ")
contre l' " aristocratie
ouvrière, corporatiste, étroite,
égoïste,… d'esprit impérialiste,
soudoyée et corrompue par
l'impérialisme ", bien
des choses ont changé. En particulier, l'apparition
du révisionnisme moderne, la restauration du
capitalisme en URSS. Selon les ultra-gauches modernes, ceux
qui font de " l'anti-syndicalisme ouvrier " la pierre de touche de la révolution
aujourd'hui, " dans ces
conditions, l'esprit réactionnaire du syndicalisme
s'est considérablement accentué depuis
1920 ". Etre où sont
les masses, serait, en outre, se situer désormais "
en dehors des
syndicats ".
Il est vrai (et on a vu pourquoi), que
les couches les plus exploitées n'ont pas toute leur
place dans le syndicalisme aujourd'hui et que les rancœurs
légitimes contre le révisionnisme peuvent
faire déchirer des cartes. Mais force est de
constater aussi que la CGT est passée de 1,9 millions
d'adhérents au 36e Congrès de 67 à 2,1
en 1972, (38e Congrès)… Le bilan ouvrier de 68 est,
rappelons-le en deux temps :
D'abord, des ouvriers
révoltés contre les manœuvres
révisionnistes (et la ligne que ceux-ci imposaient
à la CGT) participèrent à certaines
initiatives extra-syndicales, et se sont joints parfois
à l'anti-syndicalisme de la Gauche
Prolétarienne d'après 68. Mais ensuite, ils
ont rejoint à nouveau les syndicats dans les
années 70-72, faute d'alternative réelle
!
l Pendant tout un temps, des Comités
d'Action, de Base ou de Lutte vont fleurir dans certaines
entreprises… Des aspirations réelles à briser
avec la politique révisionniste qui marquait le
syndicat vont s'y faire entendre ; des travailleurs (surtout
des jeunes) vont s'y reconnaître jusqu'en 69 : la
réalité de ce courant rendra le P"c"F
très satisfait de l'interdiction du 1er mai 69
où l'anti-révisionnisme militant se serait
manifesté, comme quelques mois plus tôt, lors
des manifestations à l'occasion de la signature des
accords capitulards de Tilsitt par les syndicats.
Mais nous connaissons bien aussi ce
qu'ont été ces Comités : "
Instruments d'agitation pour
diffuser des revendications correspondant aux aspirations
des travailleurs, ils recevaient alors un écho
favorable. Mais ils resteront toujours des organisations
minoritaires dans les usines. Dans le meilleur des cas, ils
prendront de l'extension au cours d'une lutte pour bien vite
se vider à la fin de la lutte. Ainsi, un nombre
important d'ouvriers va faire l'expérience de
l'inefficacité des propositions mises en avant par
les révolutionnaires ? D'autres, plus nombreux,
observeront, pour en tirer les mêmes
conclusions… "
(Extrait du Rapport
Politique du Congrès Constitutif du PCRml de
1974).
l En
outre, la Cause du Peuple
devait être rapidement
le bien mauvais chantre d'un anti-syndicalisme
systématique : bataille rangée contre les
révisionnistes présentés
essentiellement comme " police
syndicale ", actions "
exemplaires " (minoritaires ) proposées comme
alternative au " syndicalisme
du beefsteack, des bonzes porte-serviettes "…
Derrière l'outrance des
critiques se cacha en fait un syndicalisme " dur " qui finit
dans l'apolitisme d'une " Union
Nationale des Comités de Lutte d'Ateliers
",
éphémère. Pendant ce temps, mais avec
du retard, et sans envergure, le mot d'ordre "
des comités de base
partout " viendra en 1970
souligner l'opportunisme dans le mouvement
marxiste-léniniste ; il témoignera
déjà d'une incapacité à tracer
les tâches concrètes pour l'avancée de
la révolution…
La frange radicalisée de la
classe ouvrière et de la jeunesse travailleuse va
principalement se tourner vers les syndicats, avec la
volonté de retourner y mener la lutte, forte des
acquis de l'expérience de 68. Le principal
bénéficiaire a été la CFDT,
alors ouverte aux " courants de
mai ", et souvent
dirigée localement par des syndicalistes de cette "
Gauche
Syndicale " ( que Maire
qualifierait aujourd'hui de " basistes ") qui
sous le mot d'autogestion cherchait confusément une
voie sincère vers la révolution. La CGT,
elle-même, à son 39e Congrès du Bourget,
signalait que " les deux tiers
des syndiqués ont adhéré depuis
68 ".
l A
l'appui de leur anti-syndicalisme, certains vont
jusqu'à appeler les déclarations de Ceyrac
(responsable du CNPF) qui saluait en 73 " l'affaiblissement de l'autorité des
organisations syndicales ".
Comme si, face au capitalisme, on pouvait se réjouir
de ne pas avoir d'organisation de masse puissante que l'on
puisse orienter vers la lutte… Comme si, l'on devait s'en
tenir à la constitution (à l'instar des
ultra-gauches que critiquait Lénine en 1920) d' "
une Union Ouvrière toute
neuve, proprette, innocente des préjugés
démocratiques bourgeois, des péchés
corporatifs et étroitement
professionnels " mais ô
combien isolée et peu influente…
Comment apprécier, par exemple,
que les organisations syndicales aient obtenu par l'action
(en particulier après 68) des avantages
matériels payés en postes de permanents
payés par l'Etat (SNCF, EDF…), en locaux et
subventions (" les deniers de
Judas " disent certains) et
des droits nouveaux (protection des
délégués, extension des heures de
délégation, reconnaissance de la Section
d'Entreprise…) ?
D'un côté, c'est la base
matérielle d'une coupure d'avec la classe
ouvrière, de l'existence d'une aristocratie
bureaucratique syndicale. A l'EDF, avec la gestion des "
œuvres sociales ", dans de nombreux comités
d'entreprises, cette couche se développe, en vient
à se comporter en patron, licenciant ou faisant
licencier d'authentiques syndicalistes (SNECMA, Usinor,
Dunkerque…).
Mais lorsqu'un syndicalisme de lutte
de classe anime les sections, il en est autrement : des
droits nouveaux et des heures de délégation de
plus, c'est la possibilité de préparer les
actions, de tourner sur les chantiers, dans les ateliers et
services pour recueillir les idées des masses, mener
le débat et diffuser une information propagande
rédigée sur la base de telles enquêtes,
dans le sens des intérêts
révolutionnaires du prolétariat ; c'est faire
tourner le syndicalisme contre l'" esprit syndicaliste
étroit ", le
corporatisme et la " concertation "…
Les travailleurs, tout l'an dernier, ne s'y sont pas
trompés : en se mobilisant contre les attaques de
Durafour, puis Beullac contre le droit syndical, en
défendant des délégués
licenciés (à la SEP à Bordeaux,
à B.E. Dijon, à l'UIE de Cherbourg, etc), en
participant à des campagnes pour les libertés
démocratiques et syndicales (même lorsque le
fond de pensée des révisionnistes qui souvent
les impulsent, est de s'assurer à eux-mêmes la
parole)… Ils n'ont pas voulu suivre les ultra-gauches qui
voient dans le droit syndical " le butin de la collaboration de classe
" et dans le syndicalisme
essentiellement un " garant de
l'ordre et de la paix sociale
" (comme l'affirment certains groupes du genre
Union
Ouvrière, que
dénonçait trop facilement Guy Lorant dans
Syndicalisme
Hebdo-CFDT pour mieux faire
l'amalgame avec les " coucous " qui
obsèdent les confédéraux).
D'ailleurs, si les syndicats
étaient si faibles que cela ne vaille plus la peine
d'y militer, comment alors prétendre qu'ils "
encadrent " la classe ouvrière et la
" manipulent " ? Belle logique, on le voit, que celle des
ultra-gauches anti-syndicaux !
l On
voit aussi se révéler un profond
idéalisme, une conception métaphysique de la
lutte des classes, ses conditions et ses enjeux.
Théorisant quelques expériences
limitées à l'atelier, ou plus souvent encore
un soutien extérieur et ponctuel à tel ou tel
conflit de classe, les ultra-gauches s'exaspèrent
contre l'apparente solidité du révisionnisme
dans le syndicat pour affirmer, dès le fragile
ralliement d'une mince frange ouvrière à leurs
thèses, que " les
ouvriers les plus conscients nous enseignent eux-mêmes
le dégoût du syndicalisme ".
Cette impuissance à
apprécier les rapports de forces et déterminer
une tactique capable d'arracher la classe ouvrière au
révisionnisme, et donc de le battre en brèche
dans le mouvement syndical, est caractéristique de la
démarche gauchiste, (au-delà de ses
manifestations spécifiques à
différentes phases de l'histoire du mouvement
ouvrier).
l En
effet, les accusations dirigées contre les syndicats,
en ce qui concerne leur conservatisme, leurs traditions,
leurs trahisons sont, le plus souvent, parfaitement
justifiées. Mais saurait-on en conclure que
" la lutte contre les
côtés négatifs du mouvement syndical
actuel offrira le maximum de succès quand tous les
ouvriers à tendance révolutionnaire auront
quitté jusqu'au dernier le syndicat ? "
De ce point de vue, rien ne permet de
dire que la voie de la lutte dans le syndicat est
bouchée… Ni les attaques contre les militants et
structures de lutte de classe (la " chasse aux sorcières " menée tant dans la CFDT que dans la
CGT) ni l'attentisme ou la trahison des luttes et l'"
esprit de
concertation " (marqués
par exemple face au plan Barre) ne modifient les
nécessités de la bataille pour une alternative
révolutionnaire dans les syndicats. Citant
Lénine, la récente réunion nationale
des cellules d'entreprises du PCRml (cf Front Rouge n°
10) rappelait qu'" il faut
savoir consentir tous les sacrifices, surmonter les plus
grands obstacles, afin de faire un travail de propagande et
d'agitation méthodique, persévérant,
opiniâtre et patient ",
justement dans les syndicats dominés par le
révisionnisme et le réformisme, afin d'y
mobiliser et entraîner les masses pour une issue
révolutionnaire à la crise.
l Sinon,
c'est confondre la forme des syndicats et leur structure
actuelle, leurs mécanismes et l'appareil qui tourne
entre les mains du P"c"F et du PS et des chefs syndicaux qui
leur sont proches, avec le " mouvement syndical " lui-même, traversé par la lutte
de classes, la lutte entre les deux voies : réforme
ou révolution. Et, avec l'approche des
échéances politiques de 1978 et leur suite, la
montée d'affrontements de classe puissants,
résultant de la crise politique, plus que jamais, "
ceux qui lancent le mot d'ordre
de l'abandon des syndicats se condamnent, malgré
leurs intentions généreuses ", à n'être (selon le mot de
Lososvsky, responsable du travail syndical de la
Troisième Internationale) " que des spectateurs passifs devant les
évènements qui se
développent " !
FACE AUX
ECHEANCES DE 78
" Militer dans les
syndicats c'est possible et nécessaire… et c'est le
moment ! "
Lorsque l'on considère
aujourd'hui le mouvement syndical (du point de vue de son
fonctionnement comme de son activité) : l'existence
du révisionnisme, la montée du PS dans les
appareils syndicaux de la CFDT et la donnée
d'importance que représente leur division ,
impliquent des tâches spécifiques à la
période pour les communistes révolutionnaires
dans la question syndicale. Le propre d'une orientation
léniniste en la matière est bien, en effet,
d'articuler l'intervention communiste à la
réalité concrète actuelle du mouvement
des masses. C'est donc répondre à ces
interrogations : peut-on encore valablement militer dans les
syndicats ? Que change la proximité des
échéances de 78, un passage de la gauche au
pouvoir ?
l La
lutte de tous les jours contre les empiètements du
capital, l'organisation de la résistance
ouvrière pour le pouvoir d'achat,
l'amélioration des conditions de travail, la
conquête et le développement du droit
d'expression et d'association : autant de batailles
quotidiennes, compatibles certes avec la survie du
capitalisme, mais nécessaires au prolétariat
pour grouper ses forces, ne pas se laisser
laminer…
Avec " l'offensive de temps de crise " lancée par la bourgeoisie pour faire
payer la note à la classe ouvrière et aux
masses populaires, grâce à son plan Barre, ce
combat quotidien prend de l'importance !
Dans le cours même
de ce combat, la conscience que des objectifs plus
décisifs sont encore en jeu et que la question du
système est posée, grandit. C'est dans ces
conditions, précisément, que (selon le mot de
Marx : " Lâcher pied,
sans courage dans le conflit quotidien avec le capital, ce
serait irrémédiablement perdre la
faculté de se lancer un jour dans un mouvement plus
vaste " !
l Le 7
octobre 76 a manifesté avec éclat que loin
d'être close (enterrée par une "
transformation
inéluctable des syndicats en instrument typiquement
et uniquement d'encadrement et d'oppression des masses
") la lutte entre deux voies,
deux classes est aiguë, en plein essor dans le
mouvement syndical. On y a vu à Lyon, à Nancy,
à Bordeaux… comme à Paris, des manifestations
partagées, secouées par l'opposition au
Programme Commun, et à la voie réformiste dans
les confédérations. Des sections, des
syndicats entiers manifestaient sur des mots d'ordre de
lutte de classe, refusant l'attentisme et
l'électoralisme, mettant en échec le soutien
aux partis de la gauche bourgeoise, souhaitée par les
dirigeants confédéraux. On y vit même
des responsables d'Unions et de Fédérations
prendre, minoritairement mais effectivement, des positions
révolutionnaires, impulsant les mots d'ordre de
lutte, mettant des structures au service des
intérêts ouvriers ! bien plus : des
syndicalistes CGT en nombre appréciable (parfois
même des syndicats entiers !) prenaient des positions
offensives, de classe ; certains défilaient dans
l'unité avec des militants et structures CFDT de leur
entreprise (malgré les dispositions de division
prises par les responsables révisionnistes et
réformistes)…
l D'aucuns pourraient rétorquer que depuis
le 7 octobre, le mouvement des masses ne s'est plus
affirmé de manière aussi nette et que la chape
d'un " syndicalisme
traditionnel ", au service de
l'Union de la gauche, s'est refermée sur bien des
structures. Et il est vrai qu'on assiste depuis l'automne 76
à une relance de la " chasse aux sorcières " dans les syndicats (notamment dans la CFDT)
et à une " normalisation "
à marche forcée des thèmes
idéologiques et politiques dans les
Confédérations (et aussi de leur
fonctionnement). Cette situation amène d'ailleurs,
comme on l'a vu, le découragement de certains
travailleurs (écœurés à Bordeaux par la
dissolution de l'UD 33 CFDT ou à Strasbourg par
l'éviction de délégués CGT de la
Télic). Elle fait que le débat politique a
besoin, pour se développer pleinement, de structures
de masse, impulsées par les communistes
révolutionnaires. Celles-ci peuvent jouer -par
rapport aux syndicats- un rôle (non concurrentiel)
d'unification et de mobilisation, capable d'imposer la
démocratie prolétarienne dans l'entreprise (et
donc de briser les petits calculs étouffants du
réformisme syndical et du révisionnisme). De
là, la politique prolétarienne trouve un point
d'appui de taille pour sa lutte au sein même des
structures.
l Car
les grandes manœuvres confédérales n'ont pas
plus étouffé l'opposition dans la CFDT que
dans la CGT. Au dernier Comité National de la CGT,
J.L. Moynot ne reconnaissait-il pas que " la direction confédérale CFDT
est, pour l'instant, très peu suivie " et que ses " mesures administratives (UL 8e-9e de Paris, UD
de Gironde …) ne sont pas pour assainir le
climat " ?
Ce même CCN CGT
devait d'ailleurs essuyer les critiques de responsables
départementaux ou fédéraux (qui, tout
en soutenant le Programme Commun, sont contraints de
refléter d'une certaine manière, le
mécontentement des militants et syndiqués). La
secrétaire du Comité Régional de
Lorraine devait, par exemple, reconnaître que la CGT
telle qu'elle est aujourd'hui est " trop loin des travailleurs ", " ne se
préoccupe pas de leurs revendications
immédiates et concrets " ; tandis que le responsable CGT de la
Construction dénonçait le fait qu'on "
parle trop de démocratie
syndicale sans y mettre derrière le contenu qui y
correspond " et
défendait la " priorité aux bas
salaires ". On y a vu encore
le secrétaire de l'UD des Vosges mettre au compte de
la politique confédérale le " décalage entre le mécontentement
et les actions engagées
"… Et ce n'est pas là, bien sur, que la transcription
au plan national, dans des instances feutrées et
largement dominées par le révisionnisme, de
contradictions autrement plus vives dans les syndicats.
C'est notamment le cas à la suite du renoncement
à la dictature du prolétariat par le P"c"F et
à son XXIIe Congrès en 76) qui a
troublé de nombreux cadres syndicaux jusque là
fermes soutiens de Séguy et Krasucki.
l Enfin,
qu'on y songe : pourquoi les gens du P"c"F dans la CGT et la
social-démocratie dans la CFDT prennent-ils autant de
soin à structurer davantage à leur profit le
mouvement syndical à l'approche de 78 ? Peut-on
raisonnablement admettre la constitution d'une "
centrale
unifiée " sous
direction révisionniste (comme le propose de plus en
plus ouvertement Séguy) ou la constitution de la CFDT
à son prochain Congrès (le 38e) en syndicat
exclusivement " autogestionnaire " (prêt à collaborer avec le PS au
pouvoir), sans réagir ? Il n'est pas possible
d'imaginer un seul instant de livrer ainsi les organisations
syndicales à la réalisation des projets
bourgeois de la gauche ! Le rapport Maire-Decaillon-Hureau
au Conseil National CFDT d'octobre 76 éclaire ce
danger de transformation du syndicalisme en instrument de la
gauche au pouvoir : information, formation, fonctionnement
et même mode de déroulement du 38e
Congrès, tout y est préparé de telle
sorte que se mette en place une " cohérence
" social-démocrate, spécifique, pour "
faire face aux tentatives de
débordement "
après 78…
l En fin
de compte, la proximité d'un passage des partis du
Programme Commun au gouvernement, avec alors leur
volonté de faire du syndicalisme un " instrument réfléchi d'une
dynamique de relation avec la gauche au pouvoir
", ne fait que renforcer,
très concrètement, la nécessité
de mener hardiment et complètement (dans toutes les
structures) la lutte de classe dans les syndicats !
Organisant un courant d'opposition syndicale
révolutionnaire et autour de lui, plus largement,
toute une " nouvelle Gauche
Syndicale ", les communistes
révolutionnaires ont à créer de la
sorte des centres de résistance et d'offensive
ouvrière face aux projets capitalistes d'Etat du
P"c"F comme à celui de gestion des affaires de la
bourgeoisie du PS, de l'intérieur même du
mouvement syndical… C'est là, en effet, le meilleur
moyen de servir l'intérêt de classe du
prolétariat. C'est lutter pratiquement contre "
l'esprit syndicaliste
étroit ", l'apolitisme
que peut nourrir dans un premier temps le constat du
syndicalisme d'échec, de trahison et
d'intégration façonné par le
révisionnisme à notre époque. Tracer la
perspective d'un authentique syndicalisme de classe et de
masse, démocratique, en convergence avec l'objectif
stratégique de la France socialiste des ouvriers et
des paysans, c'est vouloir remettre la politique
prolétarienne entre les mains des syndiqués.
C'est faire du syndicat effectivement " l'arme de tous les travailleurs ", non plus seulement pour leur défense
quotidienne, mais pour l'émancipation de classe
à laquelle appelle et milite notre Parti, dans
l'unité du travail d'entreprise (dans le syndicat et
comme Parti Communiste Révolutionnaire, par son
action propre) !
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