LE QUOTIDIEN DU PEUPLE n°803 -samedi 2 dimanche 3 lundi 4 décembre 1978-
Organe central du PARTI COMMUNISTE RÉVOLUTIONNAIRE marxiste-léniniste
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Les attaques de la direction du Parti du Travail d'Albanie contre le Parti Communiste Chinois et le Marxisme-Léninisme
Une Question examinée au 3e Congrès du PCR ml

Ces deux dernières années ont été marquées par une dégradation importante des relations entre la Chine et l'Albanie. Au fil des mois, les attaques publiques du Parti du Travail d'Albanie contre le Parti communiste chinois et la République populaire de Chine se sont multipliées, se faisant chaque jour plus violentes.

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Récemment, le 7 juillet 1978, le gouvernement chinois a été contraint de mettre fin à son aide économique et militaire à l'Albanie. Falsifiant la réalité, le PTA tente de faire croire que cet arrêt de l'aide chinoise s'identifie à la rupture unilatérale de l'assistance soviétique à l'Albanie en 1961.
Cette tentative grossière est particulièrement malhonnête puisqu'elle tente d'assimiler deux situations historiques totalement différentes :
L'arrêt de l'aide soviétique à l'Albanie était un diktat visant à faire pression sur la politique du PTA pour qu'il accepte les positions révisionnistes de Khrouchtchev. L'arrêt de l'aide chinoise résulte de la détérioration des rapports de coopération du fait des obstacles et ultimatums de la partie albanaise.
La rupture de la coopération entre la Chine et l'Albanie résulte d'une volonté politique délibérée de la partie albanaise et de son refus de régler les problèmes par la voie de la consultation.
Si l'aide entre deux pays est possible, même s'il existe entre eux des divergences politiques, ou même entre pays à systèmes sociaux différents, elle implique néanmoins des rapports d'amitié et une volonté de coopération de part et d'autre. Or, du fait de l'Albanie, une telle situation n'existe plus entre les deux pays. Notre Parti dénonce fermement les attaques sans fondement des dirigeants albanais contre la politique chinoise, d'aide et de coopération.
Récemment, le PTA en est venu à designer la Chine comme une superpuissance menaçant gravement la paix mondiale. Il affirme qu'elle cherche à provoquer dans les Balkans et vise à l'hégémonie en Europe. Qualifiant la politique chinoise de " politique typiquement impérialiste et de superpuissance ", il accuse la Chine de vouloir s'allier aux USA contre le social-impérialisme soviétique pour provoquer la destruction de ce dernier en vue de prendre sa place pour dominer le monde.

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La virulence et l'énormité de ces accusations ont pu surprendre et étonner. En fait, elles ne constituent nullement un coup de tonnerre dans un ciel serein, mais s'inscrivent dans la droite ligne de la politique du PTA, notamment depuis deux ans.
En novembre 1976, s'est tenu le VIIe Congrès du Parti du Travail d'Albanie. De nombreux thèmes erronés y furent énoncés concernant l'analyse de la situation internationale.
La négation de l'existence du Tiers Monde et donc sa constitution en force politique et de son rôle grandissant sur la scène mondiale, la surestimation de l'état de développement de la lutte des classes dans les pays impérialistes, le refus de reconnaître que l'URSS constitue la plus dangereuse des deux superpuissances et le principal foyer d'une nouvelle guerre mondiale, brossaient déjà un tableau de la situation du monde contemporain fort éloigné de la réalité.

Certaines affirmations suivant lesquelles la révolution serait un problème concret et à résoudre dans l'immédiat dans les pays capitalistes, où cependant, les syndicats seraient devenus des instruments d'encadrement de la classe ouvrière aux mains de la bourgeoisie, témoignaient d'une ignorance profonde de la réalité concrète et entraient en contradiction avec les positions et les pratiques de notre Parti.

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Analysant le rapport adopté par le VIIe Congrès du PTA, notre Parti constata ainsi que sur de nombreuses questions importantes, il développait une analyse gravement erroné de la réalité et contradictoire sur de nombreux points avec notre programme adopté quelques mois plus tôt.
En juillet 1977, en faisant paraître un article attaquant la théorie des trois mondes, le PTA commençait ses attaques publiques contre le Parti communiste chinois et la République populaire de Chine
La polémique déclenchée alors par le PTA révéla clairement son analyse erronée de la situation internationale.

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Erronée parce que faisant abstraction de la situation réelle du monde contemporain et du degré de développement des quatre contradictions fondamentales.

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Erronée parce que plaquant sur la réalité concrète de la situation internationale les analyses de l'Internationale Communiste dans les années 20, utilisant le marxisme-léninisme comme un dogme et non comme un guide de l'action, prétendant que la situation n'a pas changé, que la restauration du capitalisme dans un grand nombre de pays socialistes et la dégénérescence révisionniste de la plupart des partis communistes n'a pas d'effet significatif.

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Erroné parce que ne menant pas le débat sur le fond, remplaçant la démonstration par des formules, isolant les faits de leur contexte.

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Erronée enfin, par le ton, un ton inadmissible, qui tend à fermer la voie à une persuasion réciproque, faits à l'appui, et qui prend au contraire vis-à-vis du parti communiste avec lequel il existe des divergences à résoudre, la démarche réservée à l'ennemi.

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Examinant les critiques portées par le PTA contre la théorie des trois mondes, notre Parti les réfuta, réaffirmant son accord avec cette théorie. Cette attaque du PTA contre la théorie des trois mondes ne constituait en fait qu'un élément d'une série d'attaques qui allaient se développer de plus en plus violemment et de plus en plus directement contre le Parti communiste chinois et sa politique.
Le PTA affirme même aujourd'hui que le PCC n'a jamais appliqué correctement " les grandes idées de la Grande Révolution Socialiste d'Octobre et l'idéologie marxiste-léniniste " aux conditions concrètes de la Chine, s'en prenant plus particulièrement aux camarades Mao Tsé-toung et Chou En-laï.
Ainsi le PTA affirme que le PCC, alors dirigé par Mao Tsé-toung ne mena pas une lutte ferme et résolue contre le révisionnisme khrouchtchévien au début des années 60 mais qu'il fit preuve d'opportunisme à son égard.
En fait, chacun sait que lorsqu'en 1956 le Parti communiste de l'Union soviétique, lors de son 20ème Congrès, énonça une série de thèses anti-marxistes et contre-révolutionnaires, le PCC et Mao Tsé-toung engageaient une lutte contre elles, d'abord dans le cadre de la polémique entre partis communistes puis publiquement à partir de 1963.
Face aux affirmations de Khrouchtchev suivant lesquelles la coexistence pacifique devait régir tous les rapports fondamentaux dans le monde et devait s'appliquer aussi bien aux relations entre les pays capitalistes et les pays socialistes, entre les mouvements de libération nationale et l'impérialisme, entre la bourgeoisie et le prolétariat dans les pays capitalistes, le PCC réaffirma que la coexistence pacifique ne peut être qu'un aspect de la politique étrangère d'un pays socialiste, l'aspect principal étant l'internationalisme prolétarien. Le PCC rappela que l'impérialisme n'avait pas changé de nature et que seule la guerre populaire dans les pays opprimés et la révolution socialiste dans les métropoles impérialistes pouvaient le détruire, rejetant ainsi les théories révisionnistes de Khrouchtchev sur la guerre et la paix et prônant le "passage pacifique " au socialisme.
Lorsque Khrouchtchev rejeta la dictature du prolétariat au nom de " l'Etat du peuple tout entier ", Mao Tsé-toung montra sa nécessité en rappelant que la lutte de classe se poursuit sous le socialisme, et cela dès 1957. Dans cette lutte contre le révisionnisme soviétique, le PCC et Mao Tsé-toung luttent pour l'unité du Mouvement communiste international. Par exemple, aux deux conférences des Partis communistes à Moscou en 1957 et 1960, Mao Tsé-toung combattit pied à pied les thèses révisionnistes tout en tentant de maintenir l'unité du camp socialiste. Ainsi, malgré les attaques portées par le PCUS contre la Chine et le PCC dès 1960, le Parti communiste chinois ne critiqua pas publiquement et nommément le PCUS avant 1963.
Ainsi loin de s'apparenter à une attitude hésitante ou à un manque de fermeté dans la lutte contre le révisionnisme soviétique comme l'affirme la direction du PTA, la politique menée par le PCC en direction du PCUS visait à mener jusqu'au bout le débat au sein du Mouvement communiste international en s'appuyant sur toutes les possibilités qui pouvaient se faire jour.

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Calomniant la grande révolution culturelle prolétarienne, le PTA affirme : " La révolution culturelle, dans la plupart des cas, dans son esprit comme dans son action, se développa comme une lutte non conforme aux principes, qui n'était pas conduite par un véritable parti de la classe ouvrière qui combattait pour l'instauration de la dictature du prolétariat. Ces affrontements entre groupes fractionnistes se terminèrent ainsi en Chine par l'instauration d'un pouvoir aux mains d'éléments bourgeois et révisionnistes. "
Le PTA nie ainsi les acquis considérables de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne : déclenchée et dirigée par le camarade Mao Tsé-toung en personne, elle a permis par la mobilisation des larges masses populaires de triompher des tentatives de restauration du capitalisme, elle a renforcé l'édification du socialisme et enrichi la théorie marxiste-léniniste sur la continuation de la révolution sous la dictature du prolétariat. Elle constitue un apport considérable à l'expérience révolutionnaire du prolétariat international.
Mais le PTA ne nie pas seulement les acquis de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne. Il nie l'existence de la lutte entre deux lignes aux sein du Parti. Pour le PTA, ce qui caractérise le Parti communiste, c'est son " unité monolithique et le fait qu'il n'a toujours qu'une seule ligne, toujours plus juste et marxiste-léniniste ". Le PTA nie ainsi les apports décisifs de la pensée maotsétoung concernant les liens d'unification du Parti et lui substitue une vision métaphysique et figée de cette édification.

Dans son discours en date du 8 novembre 1978, Enver Hoxha pousse encore plus loin ses attaques contre le marxisme-léninisme et le maoïsme en affirmant que " la Chine n'a pas été et n'est pas un pays socialiste (ATA du 9/11/78 p.21) " et en traitant le maoïsme de " prétendue pensée maotsétoung, qui ne peut être ni n'a jamais été marxiste-léniniste " (ATA du 9/11/78 p.23). Il dévoile ainsi sans ambiguïté l'objet des attaques répétées du PTA contre la République populaire de Chine et le PCC : c'est l'œuvre et la pensée de Mao Tsé-toung, ses apports décisifs à l'enrichissement de la théorie marxiste-léniniste, ce sont les enseignements même de l'édification du PCC pendant plus de 50 ans qui sont niés, calomniés.
Ce sont des dizaines d'années de lutte du Parti communiste et du peuple chinois pour l'édification du socialisme qui sont traînés dans la boue.

Ainsi, la négation des apports de la pensée maotsétoung, le refus de la reconnaissance des insuffisances et erreurs de Staline, les divergences d'ordre théorique entre le PTA et les marxistes-léninistes notamment sur la question de l'édification du Parti, constituent des fondements essentiels de l'évolution négative et dangereuse des positions politiques du PTA.
En dénaturant l'œuvre et la pensée maotsétoung, en calomniant la politique menée de longue date par le Parti communiste chinois et en qualifiant aujourd'hui la République populaire de Chine " d'impérialisme " menant une " politique de superpuissance " qui conduit à une troisième guerre mondiale, les dirigeants albanais se sont placés d'eux mêmes en dehors et à l'opposé du point de vue et des positions marxistes-léninistes.

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Dans la situation internationale actuelle, les prises de position anti-chinoises du PTA servent à couvrir les visées hégémoniques du social-impérialisme soviétique.

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Lorsque le PTA affirme que l'Europe ne constitue en rien l'enjeu stratégique de la rivalité des deux superpuissances, que l'URSS frappera certainement ailleurs, ou lorsqu'il déclare que " l'impérialisme chinois veut précipiter l'Europe dans une conflagration ", au delà du caractère inadmissible et odieux d'une telle caractérisation de la République populaire de Chine, le PTA ne tente-t-il pas de désarmer les peuples d'Europe face aux préparatifs de guerre des deux superpuissances, ne favorise-t-il pas, en fait les plans d'agression du social-impérialisme soviétique ?

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Lorsque le PTA affirme que la politique de la Chine dans les Balkans vise " à troubler la situation actuelle dans cette zone, à créer des inimitiés entre les peuples des Balkans et à pousser une troisième guerre mondiale ", dit-il autre chose que les révisionnistes soviétiques lorsqu'ils attaquent la Chine ?

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Le soutien apporté au Viêt-nam le jour même ou il adhère au COMECON et la reprise mot pour mot des accusations soviétiques suivant lesquelles, c'est la Chine qui provoquerait le conflit entre le Viêt-nam et le Cambodge, ne témoigne-t-il pas d'une évolution inquiétante de la politique du PTA ?

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Quand le PTA dénonce le traité d'amitié sino-japonais parce qu'il a " une couleur anti-social impérialiste ", ou lorsqu'il divise les pays du Tiers Monde en qualifiant certains de " progressistes ", qu'est ce qui distingue ces positions de celles de l'Union soviétique ?

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Le PTA peut bien maintenir un discours en apparence anti-social impérialisme, quel poids a-t-il lorsqu'il concentre l'essentiel de ses coups contre la Chine, reprend les attaques les plus virulentes de l'URSS contre le Parti communiste chinois et la République populaire de Chine, manifestant ainsi une évidente convergence avec la position du social-impérialisme soviétique sur les problèmes essentiels de la situation internationale ?

Notre Parti condamne énergiquement la polémique engagée par le Parti du Travail d'Albanie contre le politique du Parti communiste chinois qui constitue en fait une attaque contre le marxisme-léninisme et tous les partis marxistes-léninistes dans le monde.

 

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