A l'heure actuelle, plusieurs groupes
se déclarent " marxistes-léninistes ". Ils
affirment ainsi leur volonté de se
référer aux grands principes qui ont permis
des victoires révolutionnaires considérables
au cours du XXème siècle. Mais ces forces ne
sont pas en voie d'unification et ne contribuent pas encore
à la reconstitution d'un véritable Parti
communiste français.
Or, le secret de la victoire sur le capital est
l'unité. Elle conduit toujours à des
succès, tandis que la division ou la dispersion dans
l'action ne conduisent qu'à des échecs.
Quelles conditions fondent l'unité ? Avant tout que
les militants partent du désir d'unité pour
échanger avec d'autres leurs expériences,
leurs idées et propositions, en vue de parvenir
à des accords. Il importe de laisser le sectarisme au
vestiaire. Il est vrai que l'on ne peut concevoir
l'unité pour préparer la révolution
socialiste, sans la fonder sur une idéologie
communiste, une idéologie de classe. Mais celle-ci ne
tombe pas du ciel, elle n'est pas la propriété
déposée de tel ou tel.
Le premier point à examiner concerne-t-il la
stratégie. Dès l'instant où l'accord
peut se réaliser sur une stratégie commune,
toutes les voies tactiques sont ouvertes pour conduire au
rapprochement puis à l'Unité. La
stratégie communiste est bien connue et historique :
elle consiste à viser comme objectif
révolutionnaire la destruction du capitalisme.
Non pas sa " modernisation ", son illusoire " humanisation
", son " aménagement " ou son " dépassement ",
comme le veulent tous les réformistes.
Si l'on est d'accord sur la stratégie, alors les
bases d'une discussion unificatrice existent. Bien entendu
il faudra trouver les modalités qui la facilitent.
Bien entendu, on rencontrera des avis différents sur
les problèmes tactiques. On se heurtera aussi
à des réactions de caractère localiste,
ou des réactions de tel ou tel groupe qui pourra se
prévaloir d'avoir eu raison avant les autres sur tel
ou tel point, ou de disposer de telle ou telle importance
sur tel ou tel terrain (mais cela suffit-il à faire
avancer le fond ?).
Les désaccords tactiques se surmonteront
nécessairement, en les confrontant à la
pratique et à la stratégie, celle-ci,
étant commune à l'ensemble de la nation.
Il en est de même sur le plan international : il
conviendra de distinguer ce qui est fondamental et ce qui ne
comporte qu'un contenu transitoire ou secondaire. Sur le
fondamental, il faudra se débattre jusqu'à ce
que l'on parvienne à s'unifier, ne serait-ce
qu'à travers les activités pratiques. Sur le
second point, Lénine nous a déjà appris
qu'il fallait savoir passer des compromis. Ces
dernières années, les contacts internationaux
entre communistes se sont améliorés ; des
initiatives sont prévues (voir Antidote de
rentrée).
Tous ceux qui sont dominés et exploités par le
capitalisme, ont tout à perdre sans leur outil. Tout
à gagner s'ils le reforgent. Ne les décevons
pas.
Nous appelons nos lecteurs à tout faire à leur
niveau pour que cette unité des communistes se
réalise le plus rapidement possible dans les luttes,
dans la perspective d'une renaissance communiste.
Jacques JURQUET
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