| A propos de la
         manifestation antifasciste du 21 juin 1973. | 
   
      |          
           
         Quand les grands
         médias (télévision…) évoquent la
         manifestation du 21 juin 1973 contre la tenue d'un meeting
         fasciste d'Ordre Nouveau, c'est souvent pour en extraire
         deux choses :la " violence " des " gauchistes " et la
         conséquence " logique " de celle-ci,
         c'est-à-dire l'interdiction de la Ligue Communiste et
         l'arrestation d'Alain
         Krivine.
 Cependant il nous apparaît important de
         rappeler et de rétablir certains faits qui ont
         tendance à être occultés. Car ceux-ci
         posent des questions diverses : sur la violence, sur le
         fascisme, sur l'analyse en terme de fascisation, sur
         l'unité face à la répression. Plus de
         trente ans après le 21 juin 73, ces questions ne
         sont-elles pas toujours d'actualité ?
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      | Le contexte
         historiqueLe début des années 1970 voit se
         développer et se renforcer une large contestation de
         la société bourgeoise, des luttes
         ouvrières très offensives (notamment chez les
         OS et les immigrés), LIP etc… parallèlement
         à ça, se renforce le caractère
         répressif de l'Etat bourgeois, violences
         organisés contre les grévistes, assassinat du
         maoïste Pierre Overney -après celui de Gilles
         Tautin militant UJCML en 1968-, attentats et crimes
         racistes, circulaire Fontanet…
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      | Manif antifasciste, affrontements avec les CRS,
         interdiction de la Ligue Communiste…
         Le 21 juin 1973 se tient à la Mutualité un
         meeting fasciste d'Ordre Nouveau sur le thème "Halte
         à l'immigration sauvage !" . Une manifestation
         organisée notamment par la Ligue Communiste et
         L'Humanité-Rouge -PCMLF- pour protester et interdire
         ce meeting fasciste se " frotta " directement aux forces de
         police protégeant les fascistes. A la suite de ces
         affrontements, le local de la LC fut saccagé par la
         police.
 Le
         magazine Actuel -ancienne série- n°36
         -octobre/novembre 1973- revient sur l
         'événement dans un article d'Antoine Gleizes
         et Jean-Paul Naury " Les 7 jours qui
         ébranlèrent l'ex-Ligue Communiste " et raconte
         le saccage par les flics, l'arrestation de Pierre Rousset
         -membre du Bureau politique de la Ligue, celle de
         Krivine…etc.
 L'article d'Actuel, raconte aussi comment la bourgeoisie
         a utiliser ses médias pour préparer l'opinion
         public a des mesures répressives << Les
         journaux télévisés fonctionnent
         dès lors comme des caisses de résonance.
         Largement commentés, les événements du
         21 juin se gonflent, nourrissent la tension : deux
         policiers, brûlés par des cocktails sont,
         paraît-il en danger de
         mort.
 ''Dés ce moment, le ton des médias
         faisait vivre la dissolution comme inéluctable,
         raconte une sympathisante de la Ligue.'' >> Le
         journal L'Humanité rouge n°193 -du 5
         juillet 1973- parlera d'une " véritable campagne
         d'intoxication de l'opinion
         publique.".
 Le 28
         juin 1973 le Conseil des ministres décide, sur
         proposition du ministre de l'Intérieur, Raymond
         Marcellin, de dissoudre la Ligue communiste. Le groupe
         fasciste Ordre nouveau est également
         interdit.
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      | Trente ans
         aprèsLe journal de la LCR " Rouge " n°2023 du
         26/06/2003 dans un article : " Les débats. - 21 juin
         1973 - Dissous pour antifascisme ", François
         Duval revient sur l'événement : " Il y a
         trente ans, suite à des affrontements entre les
         "forces de l'ordre" et des militants antifascistes, la Ligue
         communiste était dissoute. Retour sur une page de
         notre histoire. " (…) " Plusieurs dirigeants de la
         Ligue sont incarcérés, son local et sa
         librairie sont mis à sac par la police. Le
         prétexte de ces décisions pour le moins
         étonnantes ? Les affrontements violents qui avaient
         opposé, une semaine auparavant, les forces
         policières et plusieurs milliers de manifestants
         antifascistes protestant contre la tenue d'un meeting
         d'Ordre nouveau au thème sans ambiguïté :
         "Halte à l'immigration sauvage !" Les affrontements
         avaient causé plusieurs dizaines de blessés
         dans les rangs des forces de l'ordre. La Ligue communiste
         était la principale organisatrice de cette
         manifestation au but explicite : "meeting fasciste, meeting
         interdit !" Retranchés dans la Mutualité, les
         fascistes étaient protégés par un
         impressionnant dispositif policier. Situation peu commune :
         ce sont les manifestants, casqués et armés de
         cocktails Molotov, qui ont chargé la police,
         l'obligeant à reculer à plusieurs reprises. Il
         est aujourd'hui difficile de comprendre ces
         événements sans les replacer dans le contexte
         de l'époque. " (…) " Pour briser l'offensive
         sociale et conserver son pouvoir, la bourgeoisie se
         servirait de tous les moyens : mesures répressives,
         utilisation de l'armée ou des bandes fascistes. Cette
         dernière hypothèse s'appuyait sur une
         réalité vécue : violences
         policières et utilisation de milices privées
         contre les grévistes, filatures et fichage de
         militants politiques et syndicaux, écoutes
         téléphoniques illégales, ratonnades
         contre les immigrés, assassinat de Pierre Overney,
         jeune ouvrier maoïste, par un vigile de la régie
         Renault. Il fallait donc s'y préparer. " (…) "
         Les organisations syndicales, tous les partis et
         dirigeants de gauche, des magistrats ainsi que de nombreux
         artistes et intellectuels protestèrent contre la
         dissolution de la Ligue. Grande première : le Cirque
         d'hiver accueillit un meeting de solidarité
         où, après de nombreux autres orateurs, Jacques
         Duclos, dirigeant du PCF, déclara "élever une
         vigoureuse protestation contre l'arrestation d'Alain Krivine
         et contre la dissolution de la Ligue communiste". " (… )
         " le 21 juin avait-il été une erreur ?
         Fallait-il pour autant ne rien faire ? La Ligue avait-elle
         failli basculer dans la violence minoritaire ? "
         l'article se termine sur les luttes de l'après 68 "
         Lip, le Larzac, les comités de soldats, la
         confrontation avec l'Union de la gauche. " et
         déclare vouloir construire une " organisation
         révolutionnaire indépendante immergée
         dans le mouvement social. Et toujours résolument
         antifasciste."
 | 
   
      | Et les
         marxistes-léninistes dans tout ça ?
          L'article de Rouge ne dit rien sur la participation des
         marxistes-léninistes à la manifestation
         elle-même ni sur la solidarité organisée
         par les ML contre la
         répression.Ce silence en fait se retrouve également dans un
         magazine diffusé sur Canal + le 19 avril 2004 "
         Lundi investigation -Trotskistes, tout ce que vous
         avez toujours voulu savoir…- ". Une présentation du
         21 juin 1973 est faite dans ce reportage " La situation a
         basculé un jour de juin 1973. Ce jour là
         à Paris le mouvement d'extrême-droite " Ordre
         Nouveau " tenait meeting à la mutualité,
         'contre l'immigration
         clandestine'.
 Le commentaire poursuit et donne la parole à
         Gérard Filoche -il avait 28 ans à
         l'époque, il était sur place- " ont
         voulaient tenter d'interdire le meeting " Le commentaire
         du reportage continue " En avant pour la
         Mutualité, casque sur la tête et manche de
         pioche à la main. Une vrai scène de
         guérilla urbaine, les trotskistes n'iront pas
         jusqu'à attaquer le meeting d'Ordre Nouveau,
         heureusement il aurait pu y avoir des morts. Bilan, 170
         policiers blessés, le lendemain la Ligue Communiste
         était dissoute par le ministre de l'intérieur.
         "
          
            Romain
         Goupil en 1982 dans son film " Mourir à trente
         ans ", consacré à Michel Recanati
         responsable du SO de la Ligue, montre en partie la
         manifestation antifasciste et les affrontements avec la
         police " 21 juin 1973, l'organisation fut dissoute, ses
         dirigeants arrêtés. Michel Recanati,
         considéré comme le responsable fut abriter
         clandestinement à l'étranger ". Suite
         à la dissolution Michel Recanati fit 3 mois de
         prison. Il se suicida en 1978.  
       | 
   
      | Rétablissons certains faits En 1973, les marxistes-léninistes de
         l'Humanité-Rouge dénoncent déjà
         depuis quelques années ce qu'ils appellent la
         fascisation. Sous le titre HALTE A LA FASCISATION ! un tract de
         l'Humanité-Rouge est diffusé pour
         préparer la contre-manifestation antifasciste. Voici
         ce que disait ce tract :
       | 
   
      |  HALTE
 A LA FASCISATION !
         A Saint-Etienne, pendant la
         grève de Peugeot, des commandos fascistes attaquent
         les grèvistes (7 blessés) et repartent sous la
         protection des gardes mobiles dans des cars de police. A
         Saint-Etienne encore, la maison d'un des grévistes
         les plus actifs de l'usine Jacquemard est plastiquée.
         Pur hasard si l'attentat ne fait pas de victime
         !Après la grève de Renault : 26
         licenciements à Flins et 3 à
         Billancourt.
 Tout
         dernièrement, à l'usine Lip de
         Besançon, on a pu voir les gardes mobiles escalader
         l'enceinte de l'usine pour en chasser brutalement les
         grévistes.
 A
         Grasse, la police et les fascistes se livrent à des "
         ratonnades ".
          
            Ce ne
         sont là que quelques exemples parmi les multiples
         actes de répression et déploiement des
         méthodes fascistes utilisées récemment
         par les patrons et l'Etat à leur service, contre la
         classe ouvrière.          
            Cette
         accentuation de la répression dans les entreprises
         est intimement liée à la situation politique
         dans notre pays, situation que nous, communistes
         marxistes-léninistes, dénonçons depuis
         1968 sous le terme de fascisation. La fascisation
         c'est, dans la situation de crise économique et
         politique du capitalisme, la mise en place de nouvelles lois
         et l'intoxication des esprits préparant un recours au
         fascisme légalement, en " douceur
         ".Toute
         l'activité du pouvoir est dictée par la peur.
         Peur de la classe ouvrière, peur de la jeunesse, peur
         de tous ceux qui ont assez des méfaits de ce
         régime, peur des idées révolutionnaires
         qui ne cessent de gagner du
         terrain.
 Plus le temps passe et moins la
         réaction peut contenir le mouvement des masses
         populaires par les vieilles méthodes de la
         démagogie sociale, de la collaboration de classe, la
         tromperie, les
         mystifications.
 C'est
         pour cela qu'elle a de plus en plus recours aux
         méthodes fascistes. D'ailleurs, il faut bien se
         rendre compte que la Constitution de la Ve République
         rend légal, par l'article 16, le recours au fascisme
         : le Président de la République peut faire
         appel à un gouvernement militaire qui ne
         dépend que de lui, avec, par exemple, Massu le
         criminel de guerre comme premier ministre ! !
         !
 Ceci
         sans parler des lois scélérates comme la loi "
         anti-casseurs " que la bourgeoisie s'est donnée
         après le printemps révolutionnaire de 1968.
       LA BATAILLE CONTRE LA FASCISATION,
         POUR LA DEFENSE DESLIBERTES DEMOCRATIQUES EST PLUS QUE
         JAMAIS A L'ORDRE DU JOUR !
    A toute
         agression, à toute menace, il doit y avoir riposte de
         masse.Rester les bras
         croisés ne peut qu'encourager la réaction
         à faire plus.
          
            Face au
         pouvoir fascisant doit se forger dans l'action à la
         base, l'unité de la classe ouvrière et du
         peuple, dans les entreprises, dans les quartiers. Tout pas
         fait dans ce sens est un gage de succès pour les
         combats à venir.C'est
         pour cela que nous avons appelé à participer
         à cette manifestation et que nous poursuivrons
         à l'avenir un travail d'agitation et de propagande
         pour développer la mobilisation du peuple dans cette
         voie.
  CONTRE LA FASCISATION, POUR LA DEFENSE DES LIBERTES
         DEMOCRATIQUES, UNITE A LA BASE ET DANS L'ACTION !   DEMAIN . LES NAZIS D' " ORDRE NOUVEAU "
         PRETENDENT TENIR UNMEETING RACISTE. C'EST UNE INSULTE LANCEE A TOUS LES
         ANTI-FASCISTES : NOUS NE DEVONS PAS TOLERER QUE LES
         FASCISTES PUISSENT AGIR AINSI.
 Tous à
         laContre-manifestation
 (Métro :
         Cardinal-Lemoine)  
       | 
   
      | 
 Le n°192 de l'HR en date du 21 juin 1973, titre : "
         TOUS UNIS CONTRE LA FASCISATION
         " l'éditorial signé J.J -Jacques Jurquet-
         déclare : Fidèles aux enseignements de
         Dimitrov et Staline, à Paris comme en province, les
         communistes marxistes-léninistes manifesteront les 20
         et 21 juin 1973 contre la fascisation de l'Etat bourgeois,
         contre la politique fascisante du gouvernement, contre les
         fascistes et racistes d'Ordre
         Nouveau.
 Depuis le 12 juin 1968, les
         marxistes-léninistes n'ont cessé de
         dénoncer le régime actuel en le
         caractérisant comme une " démocratie bourgeoise en cours de
         fascisation ". Dans sa course
         avec le mouvement révolutionnaire de masses, qui tend
         à la Révolution socialiste, la bourgeoisie
         capitaliste prépare le recours brutal à une "
         dictature terroriste ouverte et
         sanglante ", le fascisme. Au
         début de ce mois, l'Humanité-Rouge publiait,
         en supplément, une brochure destinée à
         expliquer les raisons et exposer les manifestations
         concrètes de " la Fascisation en France
         ".
 Cette brochure indique aussi le moyen essentiel
         de s'opposer victorieusement au processus en cours
         développé de plus en plus ouvertement par la
         bourgeoisie capitaliste monopoliste d'Etat. Ce moyen, si
         magistralement défini par Dimitrov sur la base de
         l'expérience de la montée du fascisme en
         Allemagne, c'est la réalisation du Front unique prolétarien, puis sous sa direction, du Front uni populaire
         antifasciste. Ce moyen, c'est
         avant tout la pratique de l'unité à la base et dans
         l'action, en premier lieu dans
         les grandes entreprises industrielles de tout le
         pays.
          
            L'aspect
         principal des manifestations
         des 20 et 21 juin ne réside nullement dans la nature
         idéologique et politique, dans les
         responsabilités antérieures et
         présentes, des dirigeants qui en ont pris les
         initiatives. L'aspect
         principal, c'est celui que
         proclame depuis cinq ans les marxistes-léninistes,
         c'est la nécessité que les plus larges masses
         populaires, classe ouvrière en tête, engagent
         les luttes indispensables contre la fascisation. Ainsi les
         marxistes-léninistes, plus que jamais, ont-ils le
         devoir de se trouver au coude-à-coude avec les masses
         populaires porteuses d'une volonté de lutte
         antifasciste. L'aspect secondaire des manifestations du 20 juin réside
         dans le fait que, subissant la forte pression de leur base
         et de l'opinion démocratique la plus large, les
         dirigeant du Parti " communiste " français tentent de
         récupérer un prestige qu'a sensiblement
         détérioré leur politique opportuniste
         d'unité sans principe avec les vieux traîtres
         sociaux-démocrates. Au demeurant, ils ne renoncent
         pas à leurs manœuvres pour perpétuer cette
         politique basée sur un " programme commun " qui n'est
         parvenu jusqu'ici qu'à remettre en selle le Parti
         prétendu " socialiste " dirigé par les
         Mitterrand, Mollet et autres Deferre, chevaux de retour de
         la trahison des intérêts de classe du
         prolétariat. C'est pourquoi les
         marxistes-léninistes dénoncent le
         résultat néfaste, et prévu par eux
         longtemps à l'avance, de la ligne idéologique
         et politique des dirigeants révisionnistes, mais n'en
         sont pas moins décidés à lutter aux
         côtés des travailleurs manuels et
         intellectuels, adhérents et sympathisants de base de
         ce Parti qui aspirent sincèrement à des
         changements profonds, réels et durables, et qui se
         dressent contre la fascisation
         accélérée voulue par le capitalisme
         monopoliste d'Etat. Secondaire aussi
         reste l'aspect de la participation de groupes non
         prolétariens, tels les trotskystes, à la
         contre-manifestation antifasciste du 21 juin contre les
         nazis d'Ordre Nouveau.Quand les fascistes sortent de leurs trous et
         tentent de redresser la tête, il faut
         immédiatement s'opposer à leurs tentatives
         criminelles. A cet égard, les dirigeants
         révisionnistes assument une lourde
         responsabilité en propageant parmi leurs militants
         l'idée qu'"Ordre nouveau ne représente rien "
         !
 Même s'il n'y avait plus qu'un seul
         fasciste en France il justifierait que soient combattues
         activement et son idéologie et son
         activité.
 Du ventre encore fécond de la
         société capitaliste est toujours prête
         à sortir la bête
         immonde du fascisme ! disait
         en substance Brecht, et quelques instants avant sa pendaison
         par les nazis, Julius Fucik lançait cet avertissement
         solennel : " hommes, soyez
         vigilants ! ".
 .........Aujourd'hui, " Ordre nouveau " essaye de
         sécréter son odieux et criminel racisme contre
         nos frères les travailleurs immigrés. Il faut
         combattre et détruire l'entreprise de tous ces
         nostalgiques du pétainisme et de la kollaboration
         traîtresse avec l'occupant hitlérien, de
         l'Algérie française, du colonialisme, de la
         torture et des assassinats
         !
 Tout en proclamant, en diffusant et en
         défendant le mot d'ordre du camarade François
         Marty, toujours vivant dans leurs luttes : " Ni révisionnisme, ni gauchisme, une
         seule voie : le marxisme-léninisme ! ", les marxistes-léninistes savent la
         nécessité de lutter en s'unissant aux plus
         larges masses prolétariennes et populaires, partout
         où elles se trouvent et engagent l'action, même
         si restent encore provisoirement dominantes dans leurs rangs
         des idéologies non prolétariennes, non
         concrètement révolutionnaires. Les
         marxistes-léninistes, comme le leur enseigna encore
         Staline peu avant sa mort, doivent être aux premiers
         rangs pour entraîner les masses populaires dans la
         lutte contre la fascisation, doivent brandir très
         haut le drapeau des libertés démocratiques
         attaquées par la bourgeoisie et tous les
         réactionnaires.
 A
         bas la fascisation !
 Vive
         l'unité des travailleurs manuels et intellectuels des
         villes et des campagnes de France dans l'indispensable
         combat antifasciste !
          
             
                
             
                
             
                
             
                
             
                
             
                
             
                
             
              19 juin
         1973.J.
         J.
  
       | 
   
      | La réaction des
         marxistes-léninistes après le
         21…  L'Humanité-Rouge n°193 -5 juillet 1973-
 Sous la photo de Marcellin il est indiqué : "
         Celui-ci fut autrefois décoré de l'ordre de la
         francisque ", et sous celle de Pompidou : " Celui-là
         a gracié le Kollabo Touvier
         "Sous le titre -Unité la plus large contre la
         menace fasciste - est précisé : " Ils sont
         prêts à tout pour défendre l'ordre
         capitaliste - Ils interdisent une organisation antifasciste,
         la " Ligue Communiste ", et arrêtent ses dirigeants.
         Contre les ouvriers en lutte il envoient les CRS et
         protègent les bandes nazies.
 L'encadré de première page
         précise : 
            
               | En décrétant le
                  28 juin la dissolution de la Ligue communiste, les
                  dirigeants politiques de la bourgeoisie monopoliste
                  ont porté une nouvelle fois atteinte, d'une
                  façon extrêmement grave, aux
                  libertés fondamentales dans notre pays.
                  Cette atteinte à la liberté
                  d'association et à la liberté
                  d'opinion est loin d'être un coup de tonnerre
                  dans un ciel serein : elle s'inscrit
                  entièrement dans le processus entamé
                  depuis plusieurs années, et notamment depuis
                  68, pour acheminer la France vers une dictature
                  fasciste. Depuis le 12 juin 1968, date
                  d'interdiction de plusieurs organisations dont le
                  Parti communiste marxiste-léniniste de
                  France, la fraction dirigeante de la bourgeoisie
                  monopoliste fait maints efforts pour se constituer
                  rapidement un appareil policier, judiciaire, ainsi
                  qu'un appareil de propagande de type fasciste. La
                  mise en place de brigades spéciales qui ne
                  sont pas sans rappeler les S.A. hitlériennes
                  à leurs débuts, la promulgation de la
                  loi scélérate dite " anti-casseurs "
                  aujourd'hui utilisée pour inculper des
                  antiracistes et des antifascistes, la
                  préparation idéologique à un
                  nouvel ordre pétainiste par l'amnistie du
                  nazi Touvier, par le retour sur la scène
                  politique des pires fascistes de la guerre
                  d'Algérie, ou encore par la nomination au
                  poste d'adjoint à la défense de Paris
                  du général criminel de guerre et
                  tortionnaire Bigeard, l'orchestration d'une vaste
                  campagne raciste et d'un appel au meurtre contre
                  les travailleurs immigrés, tous ces faits
                  montrent à l'évidence que le pouvoir
                  fascisant n'a pas été " surpris " par
                  les manifestations du 21 juin, qu'il n'a pas
                  improvisé une réponse à des "
                  troubles " dans la rue mais qu'il avait
                  soigneusement préparé son
                  opération. Comme toujours les groupuscules
                  néo-nazis, qu'il manipule DIRECTEMENT, lui
                  ont servi à monter sa provocation. Il
                  était du devoir de tous les antifascistes de
                  répondre comme il se devait à la
                  propagande criminelle contre les travailleurs
                  immigrés ainsi qu'à l'odieuse
                  propagande antisémite. N'y pas
                  répondre eût été un
                  encouragement pour les tenants du fascisme dans les
                  rangs de la bourgeoisie à aller plus
                  loin.Riposter du tac-au-tac aux
                  menées fascistes, riposter en masse,
                  voilà la seule voie à suivre pour
                  éviter à notre peuple de nombreuses
                  souffrances. Les diverses mesures prises
                  récemment par les représentants du
                  capital monopoleur illustrent,
                  répétons-le, la grande peur de la
                  bourgeoisie monopoliste devant les luttes du
                  prolétariat, devant la montée du
                  mouvement révolutionnaire des masses et la
                  vive impression que lui a fait la
                  détermination des manifestants
                  antifascistes. C'est en comptant sur une
                  démobilisation populaire que le pouvoir a
                  monté son opération en juin. L'avenir
                  ne tardera pas à lui montrer son
                  erreur.
 Pour
                  leur part, les marxistes-léninistes
                  appellent solennellement tous les travailleurs,
                  tous les antifascistes et antiracistes à
                  s'unir et à s'organiser sans tarder à
                  la base, sans distinction d'opinion ou
                  d'appartenance politique afin de stopper nette
                  l'offensive fascisante du pouvoir, afin d'exiger le
                  rétablissement des libertés
                  élémentaires garanties par la
                  bourgeoisie elle-même :
 -               La
                  cessation de toute agression et de tout appel
                  à l'agression contre les travailleurs
                  immigrés ; -              La
                  libération immédiate d'Alain Krivine
                  et des autres militants inculpés en vertu de
                  la loi scélérate " anti-casseurs " et
                  l'abrogation de cette loi fasciste. ...................................................................................Le 2 juillet 1973.
                |  | 
   
      | Les 2 pages centrales de n°193 seront
         reproduites en affiche   Il sera également édité un journal
         unitaire de quatre pages (HR, CDP, Rouge, Tribune
         socialiste, Révolution, Lutte ouvrière, etc.)
         contre la dissolution de la Ligue communiste, contre le
         racisme, les bandes fascistes…  
       | 
   
      | --A la page 12 de n°193 est
         publié un Appel aux militants et sympathisants
         du P.C.F. Le
         défiCe n'est pas par hasard qu'a eu lieu le 21 juin le
         meeting fasciste d'"Ordre nouveau " contre l'"immigration
         sauvage " !
 Vous et
         nous qui manifestions la veille pour les libertés le
         savons bien : ces libertés, nos frères
         immigrés en sont totalement dépourvus depuis
         que le pouvoir a réglementé l'immigration dite
         " sauvage " par la circulaire fasciste " Fontanet-Marcellin
         ". A la riposte résolue, et déjà
         partiellement victorieuse, qu'y opposent depuis des mois les
         travailleurs immigrés le pouvoir répond par
         une intensification de la propagande raciste. Puis, il
         commente abondamment un certain meeting prochain du
         groupuscule nazi " Ordre nouveau ", lui donne les moyens de
         couvrir plus qu'abondamment les murs de la capitale… et lui
         assure la protection d'une des plus fortes concentrations de
         forces de répression depuis
         1968.
 Il est
         donc clair qu'" Ordre nouveau " était un outil
         qu'utilisait le pouvoir pour mener à bien son
         offensive contre nos frères immigrés. Ce n'est
         pas le seul dans le genre : qui d'entre vous ne s'est pas
         profondément inquiété de la
         multiplication et de l'activité croissante des
         milices patronales des S.A.C. et C.D.R., de l'utilisation
         croissante contre les grèves des C.R.S. et " Mobiles
         " ?
 Le problème qui nous était posé
         à tous, le 21 juin, était alors le suivant :
         fallait-il " passer sous silence " cette attaque du pouvoir
         ou y riposter ?
 Ignorer ou relever le défi
         ?Est-ce
         juste de dire que c'était bien donner de l'importance
         à un groupuscule comme " Ordre nouveau " que de
         s'élever contre son meeting
         ?
 Mais,
         nous venons de le voir ! Ce n'était pas son
         meeting mais celui du gouvernement
         lui-même.
 Le
         pouvoir avait décidé de porter le coup au su
         et au vu de tout le monde. Le problème ne se posait
         donc plus d'" ignorer " mais d'" encaisser " sans
         réaction ou de
         riposter.
 Le
         pouvoir avait décidé de porter le coup au su
         et au vu de tout le monde. Le problème ne se posait
         donc plus d'" ignorer " mais d'" encaisser " sans
         réaction ou de
         riposter.
 Eh bien,
         camarades, mettez à l'étude dans vos cellules
         les enseignements de Georges Dimitrov et du 7e
         Congrès de l'Internationale communiste sur ce qu'il
         faut faire en pareil cas ! Ce sont les leçons que les
         communistes ont tiré de la lutte contre la
         montée du fascisme : elles ont été
         payées de beaucoup de sang. Les ignorer serait, pour
         un communiste, un crime. Réfléchissez à
         la façon dont les sociaux-démocrates allemands
         ont fait le lit du fascisme en endormant la classe
         ouvrière ; ils disaient aussi : " Riposter, c'est
         leur donner de l'importance, laissons passer. " Et Hitler a
         pu dire ensuite : " Un seul danger pouvait briser notre
         développement : si l'adversaire en avait compris le
         principe et si, dès le premier jour, avec la plus
         extrême brutalité, il avait brisé le
         noyau de notre nouveau mouvement… "
  Ne pas tomber dans la
         provocation !Ignorer
         le défi du pouvoir…, il ne pouvait donc en être
         question. Il fallait riposter. Mais comment ? Nous
         marxistes-léninistes, qui avons appelé, avec
         la Ligue communiste et d'autres, à manifester le 21,
         sommes convaincus que la riposte de masse était
         possible. Ce serait faire injure aux 100 000 manifestants du
         20 que de penser que quelques milliers d'entre eux
         n'étaient pas assez clairvoyants et résolus
         pour répondre à un appel à manifester
         le lendemain, qui aurait été lancé par
         votre Parti !
 Réfléchissez bien à ce fait
         : les estimations les plus prudentes confirment toutes qu'il
         y avait au moins 5 000 manifestants le 21 ! Pourquoi "
         l'Humanité ", comme la totalité des journaux
         bourgeois et l'O.R.T.F., a-t-elle tenu à largement
         minimiser le caractère de masse qu'a tout de
         même eu la riposte opposée au pouvoir le 21
         ?
 Il est bien
         évident que Marcellin n'avait aucun
         intérêt à ce qu'il y ait 5 000
         manifestants pour représenter les sentiments
         anti-fascistes du peuple de France. Et il y aurait eu encore
         moins intérêt à ce qu'il y en ait 10 ou
         20 000 comme ça aurait été le cas si
         votre Parti avait appelé
         !
 Nous
         l'affirmons : la riposte de masse était
         nécessaire et possible. Réglons au passage
         une question : Fallait-il avoir un service d'ordre solide ?
         Quand on sait que l'on va inévitablement rencontrer
         les matraques et les lances-grenades des C.R.S., faut-il ou
         non avoir un service d'ordre capable d'éviter que la
         manifestation soit dispersée en quelques minutes ? Un
         communiste ne peut hésiter sur la
         réponse.
 Riposter
         résolument n'était donc pas tomber dans le "
         piège de la provocation ". Car on ne voit pas du tout
         quel intérêt pouvait avoir le pouvoir à
         tendre un tel piège du moment qu'il savait qu'on
         riposterait. Le piège tendu, c'était bel et
         bien, de sa part, de miser sur la reculade de votre Parti,
         en particulier, pour installer comme un fait accompli,
         officiel, qui ne se discute même plus, les plus
         abominables slogans racistes et fascistes. Il aurait eu
         ainsi les mains plus libres pour agir contre les
         travailleurs immigrés et tous les
         démocrates.
 Voilà le vrai piège que 5 000
         manifestants ont eu le courage de déjouer !
 Montée des " tendances
         autoritaires " ou " fascisation "
         ?Vous
         n'ignorez pas les atteintes de plus en plus graves
         portées à toutes les libertés
         démocratiques par le pouvoir ; ni les
         déclarations fascisantes de ses ministres, ni la
         manière dont il oppose de plus en plus la seule force
         aux grèves et luttes quelles qu'elles soient. Mais on
         porte généralement moins d'attention à
         l'arsenal de lois et de moyens de répression que
         perfectionne sans cesse le régime : la loi dite "
         anticasseurs " que le gouvernement applique actuellement
         contre les dirigeants de la Ligue communiste est justement
         une des armes les plus dangereuses que s'est donné le
         régime ces dernières années : elle
         permet de décapiter légalement toute
         organisation qui lui apparaît comme gênante. Et
         pourtant… la Constitution de la Ve République est
         déjà bien dangereuse comme ça en
         possibilités répressives : Savez-vous que les
         colonels grecs la prennent en exemple
         ?
 Face
         à cela, est-il correct de parler de " tendances
         autoritaires "… comme si c'était question de
         caractère de Pompidou ou d'autres ? Non ! Cela ne
         nous éclaire en rien sur les raisons de tous ces
         faits préoccupants et par conséquent sur la
         façon dont il faut
         agir.
 La
         vérité toute crue, aussi
         désagréable soit-elle, nous,
         marxistes-léninistes, la répétons
         depuis 1968. En résumé
         :
 Le pouvoir des
         monopoles est pris dans la crise mondiale du capitalisme qui
         ne cesse de s'approfondir. Il essaye de s'en sortir en
         pressurant de plus en plus la classe ouvrière et tous
         les travailleurs. Face aux luttes que nous lui opposons, il
         a de moins en moins de marge de manœuvre pour sauver ses
         profits. Il sait fort bien que cette évolution
         conduira inévitablement à une remise en cause
         par la masse de la classe ouvrière et du peuple de sa
         domination. Aussi prépare-t-il tous les moyens qu'il
         faut pour exercer, le jour où il le jugera
         nécessaire, une dictature terroriste ouverte : le
         fascisme. Et il tente d'habituer l'opinion à
         tolérer cette préparation grâce à
         une intoxication savamment
         dosée.
 Cette tendance du
         pouvoir qui existe depuis des années et que nous
         appelons fascisation, s'aggrave ces derniers temps de
         façon évidente pour tout le
         monde.
 L'enjeu est alors clair
         : soit nous bloquons résolument tout pas en avant du
         régime dans ce sens, soit nous continuons à
         reculer de loi en décret, de défi ouvert en
         attentats cachés.
 Si nous continuons
         à nous laisser entraîner dans la
         deuxième voie, nous connaîtrons le même
         sort que le peuple allemand après 1934. Car
         l'aggravation de la crise du capitalisme est
         indépendante de la volonté aussi bien de
         Pompidou que de nous. Et ce serait pure folie de penser
         que le régime prépare tous ces dispositifs
         fascisants sans avoir l'intention de s'en servir le jour
         où ses profits seront vraiment menacés
         !
 Bien sûr… en
         regardant ainsi les choses en face, nous voilà bien
         loin des rêves de transformer " en douceur " le
         capitalisme en socialisme ! Les événements
         actuels viennent nous rappeler qu'il vaut mieux s'arracher
         à ce genre de rêve le plus vite possible !
 Quelle riposte
         ?Sous ce titre, notre journal développe comment
         nous concevons la riposte qu'il faut opposer aux actes
         fascisants du pouvoir.
 Nous insistons sur la nécessité de
         l'unité à la base et dans l'action que nous
         devons forger avec tous ceux, sans aucune exclusive, qui
         refusent l'évolution fascisante du régime.
         C'est pourquoi nous sommes profondément
         indignés que votre Parti ait rejeté toute
         unité avec les mouvements qui ont organisé la
         manifestation du 21 et d'autres pour le meeting du 4
         juillet. Il va même jusqu'à refuser la
         présence officielle de dirigeants de la Ligue
         communiste alors que ce meeting prétend être un
         meeting de protestation contre la dissolution de la Ligue !
         A qui profite cette division
         ?
 Camarades ! Les communistes doivent travailler au
         développement de l'unité de tous les
         anti-fascistes dans chaque lieu de travail, chaque quartier
         sans jeter aucune exclusive !
 Nous
         nous engageons quant à nous à œuvrer dans ce
         sens. Nous souhaitons ardemment pouvoir le faire au coude
         à coude avec vous !
  
       | 
   
      |  n°193 -5 juillet 1973- page
         3
 Le 21
         juinRIPOSTE DE MASSE AU
         FASCISME
          
          
         Bien des choses ont été dites sur la
         journée du 21 juin. Marcellin et la presse pourrie se
         sont livrés à une véritable campagne
         d'intoxication de l'opinion publique. Il faut donc en
         rappeler les faits.Et
         d'abord tout à été mis en œuvre pour
         que le motif de la contre-manifestation à laquelle
         diverses organisations antifascistes, parmi lesquelles "
         l'Humanité rouge ", avaient appelé,
         soit passé sous
         silence.
 Il
         s'agissait de protester et de s'opposer à la tenue
         d'un meeting raciste des nazis d'" Ordre nouveau ". Il
         fallait montrer que les anti-fascistes n'admettaient pas
         qu'en 1973 les nazis puissent impunément s'exprimer,
         inciter à la haine
         raciale.
 Le gouvernement pouvait
         interdire ce meeting en vertu de la loi de juillet 1972 qui,
         paraît-il, est faite pour réprimer les
         activités racistes. Il ne l'a pas fait. Loin de
         là.
 A partir
         de 18 heures, des centaines de C.R.S. prennent position pour
         protéger le meeting
         nazi.
 A 19 heures 20, plusieurs milliers d'anti-fascistes
         se rassemblent. La presse à la botte de Marcellin
         dira : " Ils étaient casqués, armés
         de barres de fer. " Doit-on rappeler que lors d'un
         précédent meeting nazi, les fascistes et les
         C.R.S. s'étaient acharnés après les
         contre-manifestants et qu'un grand nombre avaient
         été blessés
         ?
 Les anti-fascistes s'étaient simplement
         donnés les moyens de se défendre. Que des
         anti-fascistes se fassent matraquer, cela c'est normal pour
         Marcellin. Mais qu'ils se défendent, voilà le
         scandale pour la presse
         pourrie.
 Les
         anti-fascistes marchent en direction de la Mutualité,
         ou doit avoir lieu le meeting nazi. On entend les mots
         d'ordre : " Ordre nouveau, ordure nazie ! ", "
         Français, immigrés, même patrons,
         même combat ". Bientôt les C.R.S. barrent la rue
         et commence à charger. Mais les contre-manifestants
         n'en continuent pas moins leur marche. Devant la
         détermination des contre-manifestants, les C.R.S.
         reculent, sont enfoncés. Certains sont alors
         corrigés.
 Rapidement, les C.R.S. tirent de nombreuses grenades
         lacrymogènes, extrêmement violentes. Les
         anti-fascistes reculent en
         ordre.
 Ce sont
         environ 5 000 antifascistes qui se regroupent un peu plus
         tard. Là encore, la presse qui ment ne parlera que de
         quelques centaines de manifestants pour cacher le fait qu'il
         s'agit bel et bien d'une riposte de
         masse.
 Les
         manifestants lancent le mot d'ordre : " La police
         protège les fascistes ! ". En effet, à ce
         moment-là, à la Mutualité, où
         une poignée de fascistes sont rassemblés, de
         la tribune sont lancés des cris racistes, anti-arabes
         et antisémites. Sous la protection de la
         police.
 Les contre-manifestants se dirigent vers la Bastile.
         Là, un car de police fonce dans la foule, ce que
         Marcellin et la presse pourrie se gardent bien de
         dire.
 Des
         contre-manifestants se dirigent vers le siège des
         nazis d'" Ordre nouveau " ; des fascistes de service tirent
         plusieurs coups de fusil qui, par pur hasard, ne font pas de
         victimes.
 Tandis
         que le meeting nazi se termine, la police encadre et
         protège les fascistes casqués qui se dirigent
         en manifestation vers leurs siège. La boucle est
         bouclée. Du début à la fin, la police
         de Marcellin aura protégé le meeting nazi,
         elle aura protégé une " milice
         privée " et une " organisation qui entretient
         des relations étroites avec des partis
         néo-fascistes ou néo-nazis étrangers
         " comme l'indique le décret gouvernemental de
         dissolution !
 Le 21
         juin aura démontré une fois de plus que c'est
         à partir de l'Etat que sont organisées les
         campagnes fascistes, que c'est à partir de l'Etat
         qu'est organisée la résurgence du nazisme. Le
         groupuscule néo-nazi, " Ordre nouveau " n'est qu'un
         instrument entre les mains de ce pouvoir
         fascisant.
 Voilà qui montre la mascarade que
         constitue la soi-disant dissolution d'Ordre nouveau. Ce
         groupuscule nazi n'existait que par la volonté du
         pouvoir, sa " dissolution " n'a été qu'un
         prétexte pour " légitimer " la dissolution de
         la Ligue communiste. Le pouvoir fascisant comptait ainsi,
         sous l'apparence d'une fausse symétrie, pouvoir faire
         admettre la dissolution de la Ligue
         communiste.
 Certains, qui se complaisent dans le rôle
         de donneurs de leçons (et c'est vrai aussi bien des
         dirigeants révisionnistes que du groupuscule " Front
         rouge ", ou de l'A.J.S. voire de " Lutte ouvrière "),
         ont prétendu que le 21 juin il fallait laisser faire.
         " Ne pas donner à ce groupuscule nazi plus
         d'importance qu'il n'en a ", " ne pas tomber dans la
         provocation ", les prétextes sont différents,
         l'attitude est identique : l'esprit de
         reculade.
 Une
         telle attitude a toujours été chèrement
         payée. Laisser faire le fascisme c'est lui permettre
         de se frayer la voie, laisser se déverser le poison
         raciste et fasciste, c'est préparer les
         défaites populaires. Il y a une expérience
         payée suffisamment cher par les peuples pour ne pas
         en tirer les leçons. Tout recul devant le fascisme ne
         fait que l'enhardir. Le fascisme se combat pied à
         pied, dès qu'il dresse la tête il faut
         l'abattre. Ce n'est pas lorsqu'il est trop tard qu'il faut
         engager le combat.
 En
         dépit des donneurs de leçons, plusieurs
         milliers d'anti-fascistes ont montré le 21 juin
         qu'ils ne l'oubliaient pas. Ce sont eux qui ont
         montré la voie à suivre dans la lutte
         anti-fasciste. Et cela de très nombreux travailleurs
         l'ont compris et l'ont approuvé. Dans les
         entreprises, de nombreux ouvriers, des gars du P." C ".F.
         ont fait savoir à nos camarades qu'ils ont eu raison.
         Certains disant même : " La prochaine fois on sera
         avec vous ."
  
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      |  n°194 -25/07 au 5/09/1973- article
         encadré page 1
 
            
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                          S'opposant à la
                  demande de mise en liberté formulée
                  par le juge d'instruction, le gouvernement a fait
                  maintenir en prison Alain Krivine et Pierre
                  Rousset. Marcellin, avec la
                  bénédiction de Pompidou,
                  n'hésite pas ainsi à mettre à
                  nu la prétendue " indépendance " de
                  la justice. Comme c'est là le propre des
                  éléments fascisants, il ne
                  s'embarrasse pas des formes de la démocratie
                  bourgeoise.Plus que jamais reste donc
                  la nécessité de combattre pour la
                  libération des emprisonnés. Mais pour
                  Marcellin les choses ne vont pas comme il l'aurait
                  souhaité.
 Apparemment , tout
                  semblait au point : la vaste campagne
                  d'intoxication orchestrée après le 21
                  juin devait permettre de frapper sans provoquer de
                  riposte.
 Mais il est une chose avec
                  laquelle Marcellin n'a pas compté : les
                  traditions antifascistes du peuple de notre pays et
                  son attachement aux libertés
                  démocratiques.
 Et bien vite Marcellin a
                  dû se défendre, se justifier, car aux
                  yeux des travailleurs et de l'opinion
                  démocratique c'est le gouvernement et lui
                  seul, qui porte l'entière
                  responsabilité des affrontements du 21
                  juin.
 L'autorisation d'un
                  meeting raciste en plein Paris, sa protection par
                  la police sont autant de faits qui sont venus au
                  premier plan. Jusqu'à un syndicat de
                  policiers qui déclare que ce meeting aurait
                  dû être
                  interdit.
 L'isolement des
                  antifascistes, sur lequel misait Marcellin, n'a pas
                  eu lieu : Parmi les travailleurs, nombreux sont
                  ceux qui approuvent les antifascistes. Dans "
                  France-Soir ", il cherche à se justifier.
                  Là, il va de contradiction en contradiction
                  et profère de nouvelles menaces en
                  manifestant sa volonté d'interdire se qu'il
                  nomme les " groupes violents " et " d'emprisonner
                  leur chefs par application des textes du code
                  pénal concernant la sûreté
                  intérieur de l'Etat
                  ".
 Et voilà que le
                  passé de Marcellin refait jour, un
                  passé qu'il aimerait faire oublier : celui
                  d'un kollabo de l'occupant nazi. Le chef fasciste
                  Brigneau lui rappelle qu'ils furent tous deux de
                  fidèles valets du traître
                  Pétain. Autant de faits que Marcellin
                  n'avait pas
                  prévus.
 Autre chose : En
                  interdisant la Ligue communiste et en
                  arrêtant ses dirigeants, Marcellin misait sur
                  le silence des dirigeants révisionnistes. Il
                  espérait que l'histoire allait se
                  répéter et que tout recommencerait
                  comme lors de l'assassinat de Pierre Overney. Mais
                  il est des choses qui aujourd'hui ne sont plus
                  possibles. La masse des militants du P."C."F. ne
                  pouvait admettre que leur parti reste silencieux ;
                  les travailleurs ne pouvaient accepter que les
                  actes fascisants du pouvoir restent sans
                  réponse. Les dirigeant du P."C."F. ne
                  pouvaient aller contre cette volonté. Le
                  meeting du " Cirque d'hiver " a exprimé ce
                  fait. Oh ! bien sûr, ce n'est pas de
                  gaieté de cœur qu'ils ont organisé ce
                  meeting, comme l'a montré leur refus de
                  laisser la parole à un représentant
                  de l'ex Ligue
                  communiste.
 Mais ce qu'ils ont
                  dû faire ne rentrait pas dans les plans de
                  Marcellin.
 Il a trouvé sur son
                  chemin une riposte à laquelle il ne
                  s'attendait
                  guère.
 Mais, en aucun cas, il ne faudrait
                  relâcher notre vigilance, nos efforts dans le
                  sens de la riposte à la fascisation, de la
                  réalisation de l'unité
                  antifasciste.
 En proie à une crise
                  monétaire qui évolue dans le sens
                  d'une crise économique, à une
                  concurrence qui prend la tournure d'une " guerre
                  économique ", la bourgeoisie cherchera par
                  tous les moyens à faire payer la note aux
                  travailleurs, à s'opposer par toutes les
                  armes aux luttes des travailleurs. Elle cherchera
                  son salut par une marche
                  accélérée dans la fascisation,
                  par de nouvelles atteintes aux libertés,
                  ouvertement annoncées par Marcellin. Plus
                  elle se sentira affaiblie, plus elle ira dans ce
                  sens. Il suffit d'avoir entendu Galley,
                  récemment, devant les gendarmes, les
                  exhorter à la défense de l'ordre
                  capitaliste ; ces députés U.D.R. de
                  Paris demander il y a peu de temps " des cars
                  bondés de C.R.S. ", " une présence
                  nombreuse et active de policiers à pied, en
                  uniforme, et jusqu'au cœur de la nuit ", pour
                  comprendre le fond de leur
                  pensée.
 Chacun doit être
                  prêt à assumer sa place dans les
                  batailles à venir : des batailles entre la
                  révolution et la
                  contre-révolution.
  
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      | QUELQUES PROBLÈMES DE
         L'UNITÉ n°194 -25/07 au 5/09/73- " Quelques
         problèmes de l'unité " page 2
          
            A Paris
         comme en province, des contacts ont été pris
         entre militants antifascistes et la riposte unitaire s'est
         engagée sous des formes différentes : du tract
         au meeting. Des comités se sont constitués ou
         sont en voie de constitution : dans des quartiers comme dans
         des entreprises. Ce sont là des faits positifs. Mais
         comme il est normal, un certain nombre de problèmes
         se posent qui constituent des
         freins.Certains s'opposent à ce que ces
         comités aient d'autres objectifs que l'abrogation de
         l'arrêté de dissolution de la Ligue communiste
         et la libération de ses
         dirigeants.
 Mais comment ne pas
         voir que ces faits n'en constituent que quelques-uns parmi
         beaucoup d'autres : les agressions et crimes racistes, les
         milices patronales, les activités des bandes
         fascistes, etc.
 Refuser
         que ces comités se fixent comme tâche de
         combattre toute manifestation de ce que nous appelons la
         fascisation, c'est en fait s'interdire de pouvoir expliquer
         la signification de la dissolution de la Ligue communiste ;
         plus grave, c'est mettre un obstacle pour que ces
         comités aient un caractère de masse. Nombre
         d'antifascistes sont prêt à s'unir pour
         combattre le racisme, les atteintes aux libertés, et
         non pas pour rejoindre ce qui dans les faits ne serait que
         des comités de soutien à l'ex Ligue
         communiste.
 Aujourd'hui, c'est contre toutes les attaques
         fascisantes et toutes les menaces qu'il faut s'unir. Les
         marxistes-léninistes s'attacheront à ce que
         ces comités, aussi larges que possible, se donnent
         pour tâche de combattre tous les aspects de la
         fascisation.
 D'autres
         s'opposent à ce que des comités soient
         crées pour leur substituer des cartels
         d'organisations ; enfin, d'autres ont de ces comités
         une conception qui en fait des
         cartels.
 Ce sont
         là des obstacles à une unité
         réelle ; on sait bien que les regroupements sous
         formes de cartels ne tardent généralement pas
         à voir les contradictions s'aiguiser, et deviennent
         le champ clos d'affrontement. Là encore, le
         résultat le plus net est de nombreux antifascistes
         qui ne se reconnaissent pas dans ces regroupements. Ce qu'il
         faut, c'est que ces comités soient capables d'unir,
         de rassembler les travailleurs, les antifascistes
         organisés ou non sans distinction d'opinion. Tout ce
         qui empêche ces comités d'avoir un
         caractère de masse doit être combattu. C'est
         dans ce sens que les marxistes-léninistes agiront
         pour que la riposte soit unie et de
         masse.
  
       | 
   
      |  n°194 -25/07 au 5/09/73-
         " APRÈS LE 21 JUIN - TÉMOIGNAGE "
         page 3
          
            A la
         manifestation antifasciste du 21 juin, pendant une charge on
         a ramassé par terre un jeune de quinze ans. Il avait
         reçu en plein visage une grenade lacrymogène
         tirée par les flics pour protéger les
         fascistes d'Ordre nouveau. A l'hôpital, on a
         trouvé un jeune ouvrier de vingt ans ; pendant une
         attaque contre Ordre nouveau, un fasciste a tiré sur
         lui avec on ne sait quoi, il a eu un œil crevé et
         l'autre abîmé (des blessés comme
         ça, il y en a eu des dizaines ce jour-là, six
         pour une ambulance), mais la radio n'en parle
         pas.Dans la
         même pièce, en urgence, il y avait le flic qui
         a eu les mains et le visage brûlé dans son car
         par un cocktail molotov. On n'avait pas de pitié pour
         lui après ce qu'on avait vu. S'il était
         blessé, c'est parce qu'il était de la police
         qui sert les patrons, attaques les grévistes et
         protège les fascistes. Chacun de son
         côté de la barrière, et nous on est du
         côté de la classe ouvrière, des
         travailleurs immigrés contre les flics et les
         néo-nazis.
 Alors le jeune travailleur est allé le voir,
         et je vous rapporte ce qu'il a dit (le plus
         fidèlement possible) :
 " Quand il y a une manifestation comme ça, vous
         feriez mieux de vous porter malade. Avec ce qui t'est
         arrivé, toi maintenant tu vas penser que les
         gauchistes c'est des salauds. Mais je vais te dire une chose
         : moi, je fais parti d'aucune organisation " gauchiste "
         mais je trouve que là les " gauchistes " ils ont
         raison de se battre contre les fascistes. Regarde, ton
         père il a peut-être fait la Résistance,
         et nous, on les laisserait faire en France ? Les
         travailleurs immigrés il vivent dans des taudis
         dégueulasses, ils se font exploiter à mort. Et
         en plus, les patrons leur envoient sur le dos les
         néo-nazis d'Ordre nouveau. Vous protégez les
         fascistes, voilà ce que vous
         faites.
 Regarde-moi : j'ai vingt ans, j'ai un œil
         crevé, et toi à trente ans t'as le visage
         complètement brûlé. Moi, c'était
         ma première manif, pas celles où on
         défile gentiment, mais une vraie manif : seulement,
         tu peux être sûr que c'est pas ma
         dernière, j'ai encore un œil de bon, et je vais m'en
         servir ! "
 ...Alors le flic a dit que
         tout ça, ça servait à rien. Alors le
         jeune travailleur a dit : " Non, ça sert pas a rien,
         parce que nous, on lutte contre les fascistes alors que
         vous, vous les protégez. A force de nous pousser
         jusqu'au bout, un jour on se révoltera, on vous
         balaiera, toi aussi, et ça sera peut-être moi
         qui sera dans le coup. "
 Nous, en écoutant ce gars à
         moitié aveugle qui pensait encore à la lutte,
         on s'est dit qu'on allait venger tous ces camarades. En
         définitive, le plus fort, c'est le peuple, pas les
         fascistes et les flics.
 Tous unis contre les provocations fascistes !          
                  
              
               
              
               
              
               
              
          Un communiste de
         l'H.R.  
       | 
   
      | HR et FR :
         polémiques et divisions
 Sur la question de la fascisation et de l'unité
         contre l'interdiction de la Ligue communiste, les
         marxistes-léninistes de l'Humanité Rouge et de
         Front Rouge seront divisés. Les divisions HR et FR
         sont anciennes et FR combat totalement l'analyse de l'HR sur
         la fascisation.          
            En 1970,
         un groupe principalement issu de l'ex-UJCML va opérer
         une scission au sein du PCMLF historique qui publie
         légalement l'HR et clandestinement
         l'Humanité Nouvelle. Ce groupe s'appellera "
         Front Rouge " publiera un journal du même nom
         et deviendra en 1974 le PCRml. Pour les diverses éléments de
         cette division historique se reporter à :
          -OCTOBRE n°3/4 (1974) revue théorique des
         Communistes Marxistes-Léninistes de France -Les
         cahiers du marxisme-léninisme- "Quelques
         éléments sur le Mouvement
         Marxiste-Léniniste en France
         "--CAHIER ROUGE n°7 -mars 1974- -(Revue
         théorique du comité central du PCMLF )- "Mise
         au point au sujet des allégations contenues dans le
         n°3/4 de la revue Octobre" - "Appel au militants de
         Front Rouge"-
          
           
         Déjà dans son n°25 du 11 mai
         1972 -Front Rouge- publiait un article intitulé " A
         propos d'un mot d'ordre de confusion : ''Halte à la
         fascisation !'' ".
       | 
   
      |            
           
         Après le 21 juin 1973, Front-Rouge
         n°78 -5 juillet 1973- publie un article " à
         propos des théories de la fascisation " et un autre
         article intitulé " à propos de la dissolution
         de la ligue trotskiste : Interview de Bernard Rey militant
         marxiste-léniniste condamné en 1970 sous
         l'inculpation de reconstitution du P.C.M.L.F. ".          
            (
         Notes des EP : Bernard REY sera un des
         fondateurs du PCRML en 1974 et sera responsable de ce parti
         pendant plusieurs années sur la région
         Lyonnaise. )          
             Pour mieux comprendre les
         éléments de la polémique entre FR et HR
         sur la fascisation et l'attitude de FR sur le 21 juin, voici
         quelques articles :Front-Rouge n°78 -5 juillet 1973- page
         4 " à propos des théories
         de la fascisation "  La vague de répression qui s'abat sur les luttes
         ouvrières (Fos, Besançon, Grasse), la
         dissolution de la Ligue " Communiste " la manifestation du P
         " C " F pour " la défense des libertés ",
         remettent à l'ordre du jour une question politique
         importante : oui ou non, existe-t-il en France un danger
         fasciste ? La bourgeoisie s'engage-t-elle dans un processus
         qui mène au fascisme ? des mesures répressives dans le
         cadre de la démocratie
         bourgeoisenA l'appui de la
         théorie de la " fascisation du pouvoir ", ses
         partisans apportent une série de preuves
         matérielles du renforcement de la dictature de la
         bourgeoisie : renforcement considérable de la police,
         développement de la branche " Défense
         Opérationnelle du Territoire " de l'armée,
         (spécialisée dans la répression
         d'éventuels mouvements insurrectionnels), adoption de
         lois répressives réactionnaires (notamment la
         fameuse loi " anti-casseurs "
         etc…
 nMais chacun sait que
         le pouvoir de la bourgeoisie s'exerce par son appareil
         d'Etat répressif, et que, dans le cadre même du
         régime de démocratie bourgeoise, la
         bourgeoisie n'hésite pas à le faire intervenir
         pour réprimer la classe ouvrière et les
         révolutionnaires, et se préoccupe constamment
         de le renforcer. Des " lois scélérates "
         d'avant 1914 à l'emprisonnement des communistes en
         1920, de la constitution des CRS (avec des débris des
         GMR Vichystes) à la répression des
         grèves de 48, du " complot des pigeons " à
         l'application de l'article 16 pendant la guerre
         d'Algérie, de telles mesures n'ont pas manqué
         dans l'histoire de nos " républiques
         Démocratiques ".
 Aussi est-ce dans la situation politique, dans la
         réalité des rapports de classe au moment
         présent de l'histoire, et non dans l'existence d'une
         série de mesures réactionnaires qu'on peut
         trouver la réponse à la question des projets
         politiques de la
         bourgeoisie.
 L'expérience de l'instauration ou des
         tentatives d'instauration du fascisme dans les
         métropoles impérialistes montre que le
         fascisme est le produit politique de l'impérialisme,
         du capitalisme des monopoles : le fascisme comme le montrait
         Dimitrov au VIIe congrès de l'Internationale
         Communiste visait alors à faire retomber tout le
         poids de la crise économique sur la classe
         ouvrière, à préparer la guerre pour
         l'asservissement des peuples semi-coloniaux et le repartage
         du monde, à devancer la montée des forces de
         la Révolution en écrasant le mouvement
         Révolutionnaire des ouvriers et des
         paysans.
 Crise économique d'une profondeur et d'une
         durée sans précédent, lutte pour le
         repartage du monde, montée de la Révolution
         Prolétarienne : ces trois traits sont effectivement
         typiques de l'impérialisme, du capitalisme agonisant.
         Aussi les communistes avaient-ils raison, au lendemain de la
         victoire dans la guerre anti-fasciste, de souligner que le
         germe du fascisme demeurait, que le danger fasciste ne
         disparaîtrait de la surface du globe qu'avec la
         formation qui le secrète : l'impérialisme. De
         là à faire de la lutte contre le fascisme leur
         tactique permanente sous la dictature impérialiste,
         il y a un pas que les communistes ne franchiront pas.
         Revenons à notre pays aujourd'hui : la situation
         justifie-t-elle les théories sur la " montée
         du fascisme " ?
 ou en est la crise de
         l'impérialisme ?          
            Sur le
         plan économique, la classe ouvrière
         connaît une aggravation de ses conditions de vie et de
         travail, marquée par l'intensification du travail,
         l'extension du chômage et la baisse du salaire
         réel ; les couches petites-bourgeoises
         traditionnelles et les paysans individuels se voient
         progressivement chassés de leurs anciennes positions
         et réduits à la condition de
         prolétaires, tandis que se développent des
         couches parasitaires ; à l'intérieur de la
         bourgeoisie elle-même, la concentration du capital
         progresse de jour en jour. Autant de trait typiques de
         l'impérialisme à l'époque de sa crise
         générale.Autant de signes de la dépression qui vient,
         auxquels il faut ajouter la crise monétaire
         désormais permanente et l'aiguisement de la
         concurrence inter-impérialiste ; mais non pas de
         traits d'une période de crise économique du
         type de celle des années 30 ; le grippage de toute la
         machine capitaliste, la régression
         considérable de la production qu'ont connus toutes
         les métropoles impérialistes, entre les 2
         guerres, ne se sont pas encore produits. Tant bien que mal,
         les bagnes capitalistes produisent chaque année plus
         d'automobiles, plus de biens de toutes sorte, amenant
         progressivement le marché vers une saturation qu'il
         n'a pas encore atteinte. Pour féroce qu'il soit dans
         sa course aux profits maximums, la question ne se pose pas
         encore à l'impérialisme de faire porter
         à la classe ouvrière le poids de la crise "
         extrêmement profonde " dont parlait Dimitrov et qui
         n'est pas encore là.
 la question de l'influence du
         révisionnisme          
           
         Serait-ce alors dans la situation politique, dans
         la montée du mouvement révolutionnaire de la
         classe ouvrière qu'il faudrait chercher la
         justification de l'urgence de la lutte contre le danger
         fasciste ? Dans les conditions de notre pays, quiconque ne
         se paye pas de mots doit lier son appréciation de la
         montée du mouvement révolutionnaire
         prolétarien à la perte de l'influence
         révisionniste sur une fraction appréciable de
         la classe ouvrière. Pour les
         marxistes-léninistes, la situation objective de la
         classe ouvrière en fait une classe
         révolutionnaire. La paupérisation qu'elle
         subit accélère sa tendance profonde à
         rejeter l'influence du P " c " F passé à la
         bourgeoisie, à envisager l'issue
         révolutionnaire et à s'organiser dans ce but.
         Dès aujourd'hui, l'expérience accumulée
         dans les luttes quotidiennes tend à lui montrer que
         le P " c " F lui est étranger, qu'il ne sert en
         définitive que les intérêts d'une mince
         couche achetée par la bourgeoisie. Mais notre
         confiance profonde dans les capacités
         révolutionnaires de la classe ouvrière notre
         certitude qu'elle saura rejeter le révisionnisme ne
         nous cache pas qu'il s'agira d'une lutte longue, difficile
         et complexe. Si au lendemain de mai-juin 68, une frange de
         la classe ouvrière rejetait la direction du P " c "
         F, et recherchait une perspective révolutionnaire,
         force est bien de constater que quelques années plus
         tard, ce germe de prise de conscience avait
         été gâché par l'opportunisme, que
         les mêmes travailleurs étaient pour un temps
         rentrés dans le rang militaient à la CGT et se
         montraient particulièrement furieux contre les "
         gauchistes " qui les avaient déçus. Les
         grandes grèves qui, en 1971, ont vu les OS se dresser
         contre l'exploitation et ébranler l'édifice de
         collaboration de classe se sont déroulées sur
         des mots d'ordre qui, dans la lutte économique
         même, traduisaient encore l'influence du
         révisionnisme. Et si aujourd'hui, après
         l'échec électoral subi par " l'Union de la
         Gauche ", de nombreux travailleurs entrent en lutte sur
         leurs propres mots d'ordre, rejetant le point de vue et les
         calculs de ceux qui se préparent à
         gérer le capitalisme, et exprimant parfois leurs
         aspirations à la Révolution, nous sommes
         encore loin d'un mouvement révolutionnaire de masse,
         posant la question du pouvoir et disputant aux perspectives
         électorales révisionnistes en cul-de-sac, les
         larges masses de la classe
         ouvrière.Les
         dernières élections législatives, la
         place qu'y a occupé " l'Union de la gauche " et les
         illusions qu'elle a pu semer, la préoccupation qu'a
         eue à cette occasion la bourgeoisie de reconstituer,
         à côté du parti révisionniste, un
         fort parti social-démocrate susceptible de participer
         à l'entreprise de tromperie électoraliste ne
         tracent pas le tableau d'une situation où la
         bourgeoisie se préparerait à renoncer aux
         commodités de la duperie parlementaire pour recourir
         au fascisme. Le révisionnisme et le réformisme
         sont encore pour un temps, de trop bons garants pour le
         maintien de son pouvoir.
 Les
         théoriciens de la " fascisation " ont coutume de nier
         la difficile bataille contre le révisionnisme, de la
         considérer comme d'ores et déjà
         gagnée. Peu avant les élections de mars, au
         moment où le P " C " F et le PS avec la CGT et la
         CFDT, parvenaient à mettre pour l'essentiel sous
         l'éteignoir les luttes ouvrières en agitant
         leur " Programme commun " ; au moment où nos
         camarades dans les entreprises nous disaient combien notre
         juste position d'abstention Révolutionnaire
         était à contre-courant face aux faux espoirs
         de la victoire électorale de " l'union de la Gauche
         ", les plus bêtes de ces pourfendeurs du danger
         fasciste trouvaient le moyen de claironner que
         l'électoralisme était définitivement
         battu en brèche dans la classe ouvrière !
         Seule une secte étrangère dans son essence
         à la classe ouvrière, sourde à la voix
         des militants ouvriers qu'elle peut compter dans ses rangs,
         peut s'illusionner au point de prendre de cette
         manière son rabâchage de dogmes pour l'analyse
         de la situation concrète.
 Les petits bourgeois à la
         traîne du P"C"F          
            Les
         théoriciens de la " fascisation ", du " fascisme qui
         vient d'en haut " ont en effet deux traits fondamentaux qui
         leur sont communs : leur nature de classe et leur fonction
         politique.Leur
         nature de classe d'abord : la petite-bourgeoisie, avec les
         illusions qu'elle traîne sur la démocratie
         bourgeoise, s'avère incapable de comprendre son
         caractère répressif, répressif à
         l'égard de la classe ouvrière et des larges
         masses. Chaque mesure de répression de la
         bourgeoisie, chaque renforcement de la dictature de la
         bourgeoisie, les voient redouter immédiatement le
         fascisme et voler au secours de la " démocratie "
         même quand elle n'est pas menacée par
         l'essentiel.
 Leur
         fonction politique ensuite, profondément liée
         à cette nature de classe. Aujourd'hui que les
         premières brèches s'ouvrent dans la domination
         du révisionnisme sur la classe ouvrière, la
         tâche des révolutionnaires est de consacrer
         toute leur énergie à les élargir,
         à mobiliser les masses indépendamment des
         vieux partis dégénérés, à
         leur ouvrir, chemin faisant, la perspective de la
         Révolution Prolétarienne, à
         édifier dans cette lutte le Parti prolétarien.
         Ouvrir la perspective de la Révolution,
         établir sans hésiter une démarcation
         nette avec le révisionnisme, ces deux tâches
         sont indissolublement liées. Or les
         révolutionnaristes petits-bourgeois, tout en
         proclamant que la seule alternative au fascisme est la
         révolution Prolétarienne, le socialisme,
         s'acharnent dans la pratique à maintenir la classe
         ouvrière dans le sillage du P " c " F, sous
         prétexte d'édifier, qui le Front Unique
         prolétarien, qui le Front Populaire antifasciste.
         Certains s'adressent ouvertement aux directions
         révisionnistes et réformistes pour leur
         proposer l'unité. D'autres préfèrent
         proclamer que le Front Unique, le Front Populaire doivent se
         réaliser à la base. Dans la pratique, alors
         que malgré ses progrès, l'édification
         d'une force politique Révolutionnaire
         prolétarienne est encore à ses débuts,
         ils en viennent régulièrement à
         gesticuler comme les premiers à la queue des
         initiatives révisionnistes : c'est ce qu'ils avaient
         fait le 1er mai, c'est ce qu'ils viennent de faire le 20
         juin : c'est ce qu'ils ne manqueront pas de faire
         ouvertement à l'occasion de la dissolution de la "
         Ligue communiste ". Les uns comme les autres, en brandissant
         le drapeau de la révolution prolétarienne pour
         mieux détourner les masses vers le
         révisionnisme, font diversion dans la tâche
         d'édification du Parti prolétarien.
 à bas la répression
         contre le classe ouvrière !          
             Face à ces
         diversions. Les marxistes-léninistes ne se laissent
         pas détourner de leurs tâches de l'heure :
         commencer à arracher au révisionnisme,
         à gagner à la Révolution
         Prolétarienne une première fraction de la
         classe ouvrière, en visant principalement les plus
         exploitées.Face aux diverses mesures de renforcement de la
         dictature bourgeoise, ils appelleront les masses à
         l'action en montrant le véritable visage de la "
         démocratie " sous le signe du capital.
         L'expérience de ces derniers mois montre, avec la
         circulaire Fontanet, avec la répression sauvage des
         dernières grèves ouvrières, que la
         bourgeoisie use particulièrement de son arsenal
         répressif contre les secteurs de la classe
         ouvrière qui tendent à échapper au
         révisionnisme. Aussi, c'est dans la défense du
         droit de grève et de liberté des
         manifestations pour la classe ouvrière dans la lutte
         contre les milices patronales que réside aujourd'hui
         pour l'essentiel l'application du mot d'ordre de Staline : "
         relever le drapeau des libertés démocratiques
         ".
 C'est
         autour de ces tâches dans la perspective de la
         Révolution Prolétarienne, que nous appelons
         à s'unir la classe ouvrière et tous les
         progressistes disposés à soutenir son combat.
 | 
   
      | Front-Rouge n°78 -5 juillet 1973- page
         5 " à propos de la dissolution de
         la ligue trotskiste : INTERVIEW D'UN MILITANT
         MARXISTE-LÉNINISTE "          
            Front
         Rouge à l'occasion de l'interdiction de la Ligue
         trotskiste a interrogé Bernard Rey militant marxiste
         léniniste, qui a été condamné
         après une inculpation de reconstitution du PCMLF en
         1970. Il donne ici le point de vue des
         marxistes-léninistes.O Front Rouge - Que penses-tu des affrontements
         du jeudi 21 juin ; lors du meeting d'" Ordre Nouveau " ?
          Bernard Rey - La tenue de meeting en plein Paris
         devait immanquablement provoquer une contre-manifestation
         comme cela avait été le cas lors du meeting
         précédent d'" Ordre Nouveau " au Palais des
         Sports en 71. Faire protéger les quelques centaines
         de nazillons rassemblés, par les forces de
         répression, c'était être sûr que
         les contre-manifestants les affronteraient ! C'est le
         caractère extrêmement violent de cet
         affrontement qui a surpris : 80 policiers blessés !
         Le " Monde " et l'" Humanité " ont publié des
         témoignages émanant du Syndicat majoritaire de
         la police qui apportent une explication à l'ampleur
         de cet affrontement : les forces de répression sur le
         terrain auraient été privées par leurs
         responsables des renseignements, du matériel, des
         directives qui leur sont habituellement prodigués
         pour réprimer les manifestations ! Marcellin a
         mollement démenti.En
         tous cas, cela a déclenché toute une campagne
         de propagande orchestrée à la radio et dans
         les journaux, pour dénoncer l'usage de la violence.
         Tout est fait pour convaincre les travailleurs que la
         violence ne mène qu'à l'échec, qu'il
         faut renoncer à son usage, qu'il faut se
         détourner des révolutionnaires qui la
         prônent.
 FR - Pourquoi cette campagne
         particulièrement aujourd'hui ? BR - A mon avis, cela s'explique directement par
         la situation actuelle et les difficultés
         qu'éprouvent la bourgeoisie dans les luttes
         actuelles. Depuis l'échec de la gauche aux
         élections de Mars, la classe ouvrière rejetant
         la tutelle des syndicats a en de nombreux endroits
         engagé des grèves sur ses véritables
         revendications, conduisant elle-même la lutte. Sur des
         franges importantes de travailleurs, les perspectives de la
         " gauche unie " n'ont pas de prise aujourd'hui :
         l'échec de 73 a éclairé pour une
         période ces travailleurs sur le projet que constitue
         le programme commun. Ils sont parfaitement réceptifs
         aux idées
         révolutionnaires.Cela, la bourgeoisie s'en rend parfaitement
         compte, dans plusieurs endroits, elle a lâché
         ses forces de police pour convaincre les travailleurs
         à arrêter leur lutte. Elle ne veut ni que se
         produise la soudure avec les révolutionnaires, ni que
         les travailleurs recourent à la violence pour refuser
         leur exploitation. La campagne orchestrée au
         lendemain du 21 juin, répond à merveille
         à cet objectif.
 FR - Que penser de l'interdiction de la Ligue
         trotskyste ? BR - Pour notre part, nous dénonçons
         la fausse symétrie pratiquée par la
         bourgeoisie : en mettant " Ordre Nouveau " et le Ligue
         trotskyste dans le même sac, elle cache habilement que
         sa politique d'immigration élaborée par
         Fontanet et Gorse, converge avec la revendication d'"Ordre
         Nouveau" : " Halte à l'immigration sauvage ". Ceci
         dit, les Marxistes-léninistes maintiennent
         intégralement leur appréciation sur la
         fonction des groupes trotskystes, sans nier la
         présence dans leurs rangs de jeunes aspirant à
         faire la révolution et qu'il s'agit
         d'éclairer. Car la politique de la ligue trotskyste
         depuis qu'elle existe a consisté effectivement en
         cela : récupérer les franges des masses en
         rupture avec le révisionnisme à l'aide d'une
         phraséologie révolutionnaire, et par le biais
         d'un détour, les engager à nouveau dans la
         voie réformiste derrière les
         états-majors de la gauche. C'est ce qu'on a pu
         vérifier par exemple lors des dernières
         élections, lorsque la Ligue après avoir
         présenté des candidats, a appelé
         à voter pour la gauche au 2ème tour. Mais
         aujourd'hui visiblement, ce groupe trotskyste n'avait aucune
         prise sur l'énergie révolutionnaire
         manifestée par les masses. FR - Mais que penser alors de la propagande qui
         se répand largement dans les journaux
         présentant la Ligue trotskiste comme le groupe
         révolutionnaire, le seul, le véritable.
          BR - C'est vrai, la propagande des journaux comme
         " le Figaro " ou " le Monde ", ce que l'on raconte à
         la radio, développe cette idée. Pourtant rien
         n'est plus faux en ce qui concerne la Ligue trotskyste :
         c'est une organisation en déclin qu'a dissoute
         Marcellin. Et les preuves ne manquent pas. Aux
         élections de mars, la Ligue n'a même pas pu
         retrouver dans les circonscriptions où elle
         présentait des candidats, le pourcentage de voix
         acquis lors des élections présidentielles de
         69 par Krivine. Le FSI, l'organisation mise sur pied par la
         Ligue pour faire croire qu'elle soutient la lutte des
         peuples indochinois, ne se manifeste plus en France depuis
         les accords de Paris. A Paris, alors que tout un temps, la
         Ligue a pu imposer sa loi dans l'organisation des
         manifestations, cette année, de cinglants
         échecs lui ont été infligés :
         comme lors du mouvement lycéen où les
         tentatives d'encadrement bureaucratique des trotskistes ont
         échoué, comme le 19 mai, lors de la
         manifestation unitaire de soutien à la Palestine,
         où la Ligue qui prétendait imposer des mots
         d'ordre provocateurs s'est fait expulser ; comme le 1er Mai
         où la seule manifestation autonome par rapports aux
         révisionnistes a été le fait des
         marxistes-léninistes.Il
         faut comparer la manière dont la presse bourgeoise
         traite la Ligue trotskiste, à celle utilisée
         contre les marxistes-léninistes, ou même contre
         la Gauche Prolétarienne en 1970. En 1970, plusieurs
         militants marxistes-léninistes ont été
         arrêtés, traduit devant la cour de
         sûreté de l'Etat sous l'inculpation de
         reconstitution du P.C.M.L.F. ; plusieurs d'entre eux ont
         été condamnés à des peines
         d'emprisonnement. Qui, sinon la presse
         marxiste-léniniste en a parlé ? En 1971
         encore, c'est une dizaine de militants qui ont
         été à leur tour, inculpés de
         reconstitution de ce Parti ; certains même deux ans
         après n'ont toujours pas été
         jugés. Qui en a parlé ? De même, le
         Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France,
         interdit le 12 juin 68, à ce que nous pouvons savoir,
         poursuit son édification dans la
         clandestinité, édite et diffuse
         régulièrement sa presse " L'Humanité
         Nouvelle ", développe son activité
         révolutionnaire dans la classe ouvrière. Qui
         en parle ? Qui proteste contre l'interdiction du PCMLF,
         contre l'interdiction de sa presse, si ce n'est la presse
         des marxistes-léninistes et les masses qui les
         soutiennent ?
 De
         même, si la presse a réservé une
         certaine part dans ces colonnes au procès de la
         Gauche Prolétarienne en 70, c'était pour
         traîner dans la boue ses militants, les traiter de
         voyous, d'illuminés… Le P"C"F à
         l'époque avait réclamé avec
         hystérie, avant que cela soit fait la dissolution de
         cette organisation qualifiée de " gauchiste-Marcellin
         ". Aujourd'hui le P"C"F appelle à manifester contre
         l'interdiction de la Ligue, et des journaux comme " Le Monde
         ", " Le Figaro " présentent cette organisation comme
         " l'organisation Révolutionnaire qui a réussi
         " ! Alors posons simplement la question, pourquoi les
         plumitifs bourgeois encensent-ils à ce point la Ligue
         trotskiste ? N'est-ce-pas pour aiguiller les travailleurs
         à la recherche de perspectives
         Révolutionnaires, dans le marais trotskiste ?
 FR - Quelles autres conséquences de
         cette interdiction ? BR - Une telle mesure rappelle que la bourgeoisie est
         prête à réaliser toute une série
         de mauvais coups, en frappant directement la classe
         ouvrière. La fermeté manifestée par
         Marcellin n'est pas dirigée contre la Ligue
         trotskiste, mais bien contre les travailleurs et les
         Révolutionnaires : la campagne contre la violence "
         de gauche ou de droite ", prétexte à
         l'interdiction , vise aussi à dissuader les
         travailleurs de recourir à la violence pour s'opposer
         à celle quotidienne de la bourgeoisie. Le
         précédent de la journée du 21 juin va
         être brandi contre les travailleurs qui voudront
         manifester contre la politique de la bourgeoisie, et sera le
         prétexte à les réprimer
         sévèrement. Les Marxistes-Léninistes
         appellent à la vigilance contre de telles mesures et
         mobiliseront les travailleurs contre elles. Poursuivons la
         lutte pour faire abroger la circulaire Fontanet !
         Poursuivons la lutte pour nos revendications !  
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      | Front-Rouge n°79 -12 juillet 1973- page
         5 " un tournant bien significatif de
         l'humanité rouge " Dans leur dernière publication, les dirigeants de
         l'Humanité "Rouge" : amorcent un virage très
         intéressant. Nous n'embarrasseront pas nos colonnes
         de réponses à leurs diverses calomnies ; nous
         ne reprendrons pas une à une toutes leurs
         bêtises politiques : nous avons déjà eu
         l'occasion de stigmatiser le comportement anti-unitaire et
         opportuniste de cette organisation petite bourgeoise, mais
         aujourd'hui nous avons le devoir de mettre en garde tous les
         militants qui se rattachent de près ou de loin au
         marxisme-léninisme contre l'évolution
         particulièrement dangereuse de la ligne de
         l'Humanité "Rouge".          
            En
         effet, dans les derniers mois, une lutte semblait se
         dessiner au sein de cette organisation entre des positions
         de principes, vagues et générales mais
         correctes, notamment contre l'électoralisme, contre
         les orientations réformistes du programme commun des
         partis de gauche d'un côté, et d'un autre
         côté des positions particulièrement
         opportunistes tendant à mettre une partie du
         mouvement révolutionnaire à la remorque des
         révisionnistes modernes. La coexistence de ces
         diverses positions dans le journal dissimulait mal cette
         lutte : il est clair aujourd'hui qu'a triomphé sans
         partage la ligne opportuniste à 100%. En quoi
         consiste-t-elle ?          
            Les deux
         derniers numéros de l'Humanité "Rouge"
         désignent à l'évidence la lutte
         antifasciste comme l'axe principal de lutte offert à
         ses militants. Le dernier numéro lui est pratiquement
         consacré en entier. De ce choix résultent de
         très graves conséquences : --d'abord dans un
         appel aux militants du P"c"F disparaît toute critique
         marxiste-léniniste des positions bourgeoises,
         contre-révolutionnaires de ce parti. Alors même
         qu'une large partie de la classe ouvrière, par
         delà ces militants, est abusée par des
         illusions réformistes développées par
         le P"c"F, alors même qu'elle est
         détournée de la perspective de la
         révolution par la voie sans issue de la
         démocratie avancée, s'adresser au P"c"F quand
         on prétend être marxiste-léniniste, sans
         souligner le rôle d'auxiliaire précieux de la
         bourgeoisie joué par le révisionnisme, c'est
         abdiquer toute conscience révolutionnaire, c'est
         sombrer dans le plus grand opportunisme.  -- ensuite caractériser
         principalement la Ligue trotskiste comme une
         organisation anti-fasciste, c'est se vouer
         délibérément à être
         aveugle sur le rôle effectif joué par les
         trotskistes au profit du révisionnisme donc de la
         bourgeoisie.          
            Ces
         conséquences proviennent d'une très grave
         erreur politique commise par les dirigeants de
         l'Humanité "Rouge". Cette erreur consiste à
         intervertir systématiquement causes et effets. Au
         moment même où d'important détachements
         de la classe ouvrière principalement chez les OS
         entrent en lutte de façon résolue contre leurs
         exploiteurs, les révisionnistes du P"c"F et de la
         CGT, leurs acolytes réformistes du PS et de la CFDT
         se montrent incapables de donner un débouché
         à ces luttes dont les mots d'ordre entrent en
         contradiction avec les perspectives du programme commun. Il
         en va de même avec le mouvement résolu des
         travailleurs immigrés contre la circulaire Fontanet.
         Face à ces mouvements, la bourgeoisie qui trouve les
         réformistes ou débordés ou absents des
         luttes, emploie fréquemment la répression
         brutale des ses forces de police. Répression directe
         et répression indirecte par l'entremise des
         organisations réviso-réformistes, telle sont
         les deux armes absolument solidaires de la bourgeoisie face
         à la révolte des travailleurs. Quand les
         révisionnistes et les réformistes rencontrent
         cette impasse, comme au lendemain de leur échec
         électoral, la bourgeoisie a tendance à
         utiliser la répression directe, peu confiante qu'elle
         est dans ses propres tentatives démagogiques.          
            Au
         moment même où se font jour les bases d'une
         cassure entre les révisionnistes et une frange
         avancée des masses, s'agit-il comme le
         préconise l'Humanité "Rouge" de tendre la main
         aux militants du P"c"F pour les inviter à une
         illusoire unité antifasciste ou s'agit-il d'ouvrir
         les yeux à la classe ouvrière,
         d'étendre en la rendant consciente cette cassure,
         constatée dans les principaux mouvements actuels
         entre les révisionnistes et les travailleurs en lutte
         ?          
            En
         réalité, ce que l'Humanité "Rouge" et
         avec elle quelques autres mouvements petits bourgeois,
         baptise fascisation n'est que l'apparition à visage
         découvert de la démocratie bourgeoise
         là où le révisionnisme et le
         réformisme sont en recul. Ce que l'Humanité "
         Rouge " est incapable de comprendre, c'est que la menace
         fasciste n'a de sens et de réalité qu'avec un
         recul qualitativement différent du
         révisionnisme et du réformisme, qu'avec une
         progression plus large et plus conséquente de la
         perspective Révolutionnaire dans les masses.          
            .Là où
         la tâche des Révolutionnaires consistent
         à prendre en main l'organisation des travailleurs et
         la défense de leurs aspirations réelles, et
         par la riposte à la répression de la
         bourgeoisie qu'ils encourent dans leurs luttes, l'HR trouve
         le moyen de proposer un front défensif contre le
         fascisme, masquant et la nature de la démocratie
         bourgeoise, dictature violente sur les masses
         exploitées, et la nature du révisionnisme, au
         moment où il se trouve en recul.            
            O au
         moment où les révisionnistes du P"c"F tentent
         de refaire leur image de marque en se présentant
         comme les meilleurs défenseurs de libertés, au
         moment où ils rivalisent avec le PS pour occuper
         toute la place que la bourgeoisie assigne à la
         sociale-démocratie en vue des élections
         à venir, au moment donc où le P"c"F cherche
         à rallier à lui, pour faire l'appoint de voix,
         les couches indécises de la petite bourgeoisie, la
         tâche des révolutionnaires n'est pas de se
         faire les instruments de cette manœuvre.          
            O au
         moment où la bourgeoisie tente de dévoyer les
         aspirations révolutionnaires des travailleurs en
         présentant comme le parti révolutionnaire, la
         Ligue trotskiste, pour cela réprimée et pour
         cela dissoute, le rôle des marxistes-léninistes
         n'est pas d'entrer dans le jeu. Pendant 5 ans, le parti
         authentiquement communiste, le Parti Communiste
         Marxiste-Léniniste a été constamment
         réprimé, ses militants pourchassés,
         sans que la presse bourgeoise consacre aux arrestations des
         militants suspectés de sa reconstitution plus de cinq
         lignes. De cela l'HR depuis 3 ans ne s'est guère
         émue et a partagé ce silence.          
            C'est
         pour tout cela que nous mettons en garde les militants
         révolutionnaires contre les tentatives
         stériles de l'Humanité " Rouge " de
         dévoyer leur combat vers l'axe principal de la lutte
         pour les libertés démocratiques. Ne vous
         laissez pas abuser camarades par les gesticulations
         groupusculaires à la remorque des
         révisionnistes, depuis la manifestation du 20 juin
         jusqu'au dernier meeting du cirque d'Hiver. La place des
         Révolutionnaires est dans les entreprises aux
         côtés des travailleurs qui prennent
         progressivement conscience des illusions réformistes,
         avec les travailleurs immigrés, pour contrer la
         circulaire anti-grève de Fontanet, pour organiser sur
         le terrain comme à Ivry par exemple la riposte aux
         crimes racistes qui l'accompagnent ; le rôle des
         communistes est d'être actifs, présents en tant
         que tels dans les luttes des travailleurs contre la
         bourgeoisie, d'aider à la prise de conscience
         progressive des travailleurs de la nature bourgeoise du
         réformisme, d'être à l'offensive contre
         la bourgeoisie et le réformisme ; là où
         l'HR s'efforce péniblement de dévoyer les
         révolutionnaires vers la lutte contre les
         conséquences des luttes de classe en cours : la
         répression ; les communistes doivent mettre au
         premier plan le développement de ces luttes et leur
         approfondissement politique.  Les raisons des erreurs politiques très
         graves de l'HR sont claires : groupe petit bourgeois
         coupé de la réalité de la lutte de
         classe, l'HR est voué à enregistrer les
         conséquences de ces luttes sur la mise à nu de
         démocratie bourgeoise, de son caractère
         répressif. Sa seule réponse consiste à
         reprendre mécaniquement le schéma de la lutte
         anti-fasciste de 1934, à préconiser un front
         populaire anti-fasciste alors même que rien ne
         rappelle la situation d'alors. Ni l'organisation
         révolutionnaire des masses (comment comparer la large
         organisation des travailleurs par le Parti Communiste et la
         liaison embryonnaire des révolutionnaires avec la
         classe ouvrière aujourd'hui), ni la crise
         économique et politique de la bourgeoisie ne sont
         comparables. L'histoire d'ailleurs, ne se
         répète pas.          
            L'HR qui
         fait grand bruit autour de sa participation, au demeurant
         modeste à la manifestation contre Ordre Nouveau du 21
         juin, manifestation à laquelle nous avons
         également participé, tente aujourd'hui au nom
         de la lutte anti-fasciste de ramener dans le sillage du P" C
         "F les militants révolutionnaires qui ont plus que
         jamais à le combattre. A propos où en sont les
         Comités d'Unité Populaire censés
         organiser cette unité à la base contre le
         fascisme !          
           
         Même si son influence est ridiculement
         faible, nous ne devons pas négliger nos efforts pour
         ouvrir les yeux des militants qu'HR trompe et qui ont mieux
         à faire que s'embourber dans le marais opportuniste.
         A ces militants, nous tendons une main fraternelle. Quittez
         ces piètres staliniens qui participent à leur
         manières aux tentatives grossières de la
         bourgeoisie pour redorer le blason terni du trotskisme,
         quittez ces piètres marxistes-léninistes qui
         au nom de l'unité anti-fasciste se réfugient
         dans le giron du P" C "F. Vous connaissez tous l'histoire de
         celui qui criait au loup chaque fois qu'il croyait le voir
         et que personne n'a cru quand le loup est effectivement
         venu. HR depuis plus de 5 ans joue ce jeu dangereux.  A BAS L'OPPORTUNISME, VIVE LE MARXISME-LENINISME !
           
       | 
   
      | Front-Rouge n°79 -12 juillet 1973- page
         5 " au cirque d'hiver…le chef de piste s
         'appelait marchais "  (dans un encadré, au dessus de ce titre
         et sous la photo de Jacques Duclos s'adressant aux militants
         venus protester contre l'interdiction de la Ligue
         communiste, la légende suivante
         :" Ecouter Duclos faire acclamer " le P" C "F, le
         grand parti révolutionnaire de notre temps :, Detraz
         (CFDT) faire applaudir les flics démocrates, ou la
         claque du P" C "F scander " Union populaire pour les
         libertés…
 …Les communistes n'avaient vraiment aucune raison
         d'appeler à ce meeting. " )
  Le 5 juillet, la gauche réformiste P" C "F
         en tête, tenait un meeting contre la dissolution de la
         Ligue " communiste ", avec le soutien de nombreux groupes
         trotskistes et de quelques camarades se réclamant du
         marxisme-léninisme qui avaient eu la
         naïveté d'emboîter le
         pas.La
         mobilisation au regard du nombre et de l'importance des
         organisations participantes a été faible
         (quelques milliers) malgré un effort certain du P" C
         "F qui avait distribué des tracts jusque dans les
         banlieues. Ce fait témoigne doublement de la coupure
         entre les trotskistes et la classe ouvrière : d'une
         part parce que la clientèle petit-bourgeois de ces
         diverses sectes était en vacances, d'autre part parce
         que les ouvriers que le P" C "F parvient encore à
         tromper ne se sont guère dérangés pour
         l'occasion.
 Cependant, ce meeting éclaire bien le sens
         de la provocation policière du 21 juin, dans laquelle
         la Ligue avait donné à tête
         baissée. En effet, la dissolution de la Ligue qui a
         suivi, a donné l'occasion au P" C "F et au PS de se
         livrer à une nouvelle opération
         démagogique dans leur course à
         l'électorat petit-bourgeois. Tandis que Mitterrand
         recevait Krivine, le P" C "F prenait l'initiative du
         meeting, et marquait un nouveau point dans sa tentative de
         se dédouaner de son passé communiste en se
         présentant pour ce qu'il est : un vulgaire parti
         bourgeois. Ainsi se prolongeait l'entreprise du 20 juin.
         Ainsi, P" C " et PS détournaient-ils l'attention de
         l'offensive de la bourgeoisie contre la classe
         ouvrière, et soutenant par là cette offensive.
          
            D'un
         autre côté, au moment même où elle
         était dissoute, la Ligue obtenait la
         réalisation de son rêve de toujours :
         l'unité - fragile, difficile, mais l'unité -
         avec le P" C "F. Le soutien qui lui a été
         accordé à cette occasion montre que les
         révisionnistes n'ont rien à craindre d'une
         organisation dont la fonction a consisté, au cours
         des années passées, à ramener dans le
         sillage des initiatives du P" C "F les jeunes qui se
         dégoûtait de lui, et à détourner
         par sa nature petite-bourgeoise la classe ouvrière de
         la Révolution. En appelant au meeting du P" C "F qui
         leur refusait la parole les dirigeants de la Ligue ont
         confirmé une fois de plus cette orientation
         fondamentale. Le chahut de leurs militants n'y a rien
         changé : au cirque d'hiver, le chef de piste
         s'appelait Marchais.En
         définitive, la dissolution de la Ligue et le meeting
         qui l'a suivi auront été un facteur de
         clarification politique, montrant comment la lutte contre la
         répression peut devenir le prétexte à
         une unité sans principes et sans perspectives des
         opportunistes de toute espèce.
  
       | 
   
      | Front-Rouge n°80 -26 juillet 1973- page
         10 " à propos de l'emprisonnement
         de krivine "  Il est clair, à présent, que le
         ministre de l'intérieur a favorisé et, au
         besoin, provoqué la débandade de certains de
         ses flics, lors de la manifestation du 21 juin contre le
         meeting raciste d'" Ordre Nouveau ".          
            Cette
         opération policière visait d'abord à
         répandre largement, une fois de plus, une image
         complètement déformée des
         Révolutionnaires et de la violence
         révolutionnaire, pour inciter les masses à
         s'en détourner. Et cela au moment où la
         bourgeoisie lançait ses flics, ses nervis à
         St-Etienne, à Besançon, à Fos, à
         Grasse, contre les ouvriers en lutte, partout où elle
         ne pouvait pas compter sur la collaboration des
         révisionnistes.          
             Il s'agissait de
         faire croire que les révolutionnaires n'avaient pas
         d'autre idéal que la violence pour la violence, pas
         d'autre but que de " casser du flic ", de brûler des
         cars de police-secours… Il s'agit d'autre part, de justifier
         et de multiplier les actes de contrôle des
         travailleurs en faisant passer la violence de classe des
         ouvriers en lutte pour des " provocations gauchistes ".          
            Mais
         l'opération avait en même temps, un autre but :
         en décrétant, à la suite du 21 juin la
         dissolution de la Ligue trotskiste, la bourgeoisie visait
         à désigner publiquement cette organisation en
         perte de vitesse comme le parti révolutionnaire,
         à redorer son blason. Toute une série de
         groupe petits bourgeois trotskistes et néotrotskistes
         en tête, y compris " l'Humanité Rouge ", ont
         emboîté le pas à cette opération
         et ont pris, en chœur la " défense " de la Ligue. Ce
         faisant, au nom de la lutte " antifasciste ", il ont
         appelé à s'accoler encore plus
         étroitement au P" C "F (et au PS) et leur ont permis
         au cirque d'Hiver, de se poser en défenseurs des "
         libertés ", en protecteurs de "
         l'extrême-gauche ". Ce faisant, ils ont tenté
         de colmater la brèche ouverte entre les
         révisionnistes et les travailleurs, et de
         détourner la classe ouvrière de la bataille
         contre la répression de ses luttes.          
            Krivine
         et Rousset en prison ; c'est le clou de cette
         opération. Après avoir façonné
         l'image de marque " révolutionnaire " de Krivine
         (élections présidentielles de 69, face
         à face avec STASI à la télé,
         longues déclarations à la radio après
         le 21 juin), la bourgeoisie le met quelques temps
         derrière les barreaux. Cela lui permet d'en faire un
         martyr et de mieux préparer sa publicité pour
         un éventuel procès, à la rentrée
         par exemple.          
            A vrai
         dire, la campagne pour la libération de Krivine, n'a
         rencontré pratiquement aucun écho parmi les
         travailleurs. Par exemple sur les marchés, les
         ouvriers indifférents aux slogans " Marcellin
         démission " soutiennent activement nos interventions
         contre les agressions racistes, contre les bombardements US
         au Cambodge.          
           
         Toutefois, cette mise en scène, cette
         manœuvre ne peut que semer la confusion. Elle a assez
         duré.   Halte à la politique hypocrite de la bourgeoisie !
          Krivine, Rousset hors de prison !  
       | 
   
      |  La fascisation en
         France En avril 1973, une brochure d'André Colère
         (supplément à l'HR n°186) avait
         été publiée " La fascisation en France
         ".   Après le 21 juin, cette brochure fut
         rééditée avec une " Postface "
         actualisant la première édition à la
         mi-août 1973.La postface pages 48 à 55 revient principalement
         sur LIP et sur le 21 juin 1973.
 La fascisation en France -Brochure HR- André COLERE
         -2è édition mi-août 1973.
         Postface pages 48 à 55 -supplément à
         l'Humanité Rouge n°198 (lire
         la version complète de cette brochure en
         PDF) POSTFACE (août 1973)          
            Depuis
         la première édition de cette brochure, des
         faits importants sont intervenus qui ont amené de
         nombreuses personnes à prendre conscience de la
         réalité de la fascisation. Certains parlent de
         " nouvelle droite " et ont pouvait lire dans " le Nouvel
         observateur " du 21 mai 1973 : " …Une droite
         musclée et volontiers terroriste, qui existait
         jusqu'à présent à l'état latent,
         est en train de s'affirmer.
         "Il ne
         faudrait cependant pas croire que l'on a assisté ces
         derniers mois à la naissance d'un
         phénomène, alors qu'il s'agit de
         l'approfondissement d'un processus, d'une phase nouvelle
         dans ce processus.
 Avec le
         recul du temps, il apparaît que le gouvernement
         Messmer, constitué à la suite des
         élections législatives de mars, a
         marqué l'accession à la suprématie des
         éléments fascisants et un choix en faveur des
         " solutions " fascisantes.
 Ces
         déclarations de Pompidou à la sortie d'un
         conseil des ministres constituent un programme : " Le
         gouvernement va se trouver devant des difficultés
         sérieuses… L'opinion publique en a assez. Elle veut
         la tranquillité et le calme. Le pays nous jugera sur
         la fermeté et la justice…
         "
 Nous
         allons voir en quoi a consisté l'évolution de
         la situation.
 Pas de trêves dans les
         luttes…          
            Depuis
         mars 1973, on a assisté à une succession
         ininterrompue de luttes ouvrières et
         populaires....Celle qui se
         déroule chez Lip est particulièrement
         caractéristique. L'élan de solidarité,
         inégalé depuis bien longtemps. Témoigne
         du fait que la classe ouvrière se reconnaît
         dans ce combat. Lip est exemplaire à un double titre
         : d'abord en ce que cette lutte concrétise les
         tendances , les caractéristiques d'une période
         historique ; ensuite parce qu'elle indique dans quel sens il
         faut aller.
 Lip
         exprime de façon claire certaines
         particularités présentes dans la plupart des
         luttes de ces derniers temps.
 a)
         D'abord l'attitude vis-à-vis de la
         légalité bourgeoise
         :
 C'est là un point fondamental. La "
         légalité " n'est plus aujourd'hui
         considérée comme un impératif absolu,
         comme inviolable et " sacrée ". Les masses, dans la
         pratique de la lutte, remettent en cause de plus en plus
         souvent la " légalité ". Elles sont de plus en
         plus souvent amenées à rejeter la
         légalité bourgeoise dans le cours de la lutte,
         à la " violer ", car elle apparaît comme un
         obstacle pour la défense de leurs
         intérêts, comme étant au service de la
         bourgeoisie. Sans que cela soit encore conscient, la classe
         ouvrière est en train de faire l'expérience
         pratique que pour défendre ses intérêts
         vitaux, elle ne peut pas rester dans les limites
         fixées par la bourgeoisie, dans les limites des lois
         bourgeoises. Le mythe de la loi au " service de tous " est
         en train d'être détruit par la pratique des
         masses. Bien sûr, il s'agit là d'un processus
         relativement lent et complexe, qui ne fait que s'engager
         mais qui se développe.
 On
         comprend quel danger constitue de ce point de vue la lutte
         des travailleurs de Lip pour la bourgeoisie : ils ont
         démontré aux yeux de la classe ouvrière
         tout entière qu'il ne fallait pas hésiter
         à " violer " la loi bourgeoise dans la lutte, ils ont
         mis à jour le caractère de classe de cette
         légalité. Cet exemple est d'autant plus
         dangereux aux yeux de la bourgeoisie qu'il s'appuie sur une
         tendance des luttes de la période que nous
         vivons.
 Il est
         clair que cette remise en cause de la légalité
         bourgeoise fait voler en éclats les cadres de la
         collaboration de classes, la rend impraticable. La pratique
         de la collaboration de classes suppose le respect des
         règles fixées par la bourgeoisie, l'engagement
         à se maintenir dans le cadre de la
         légalité
         bourgeoise.
 b) Autre
         particularité : la pratique de la
         démocratie prolétarienne. Le recours aux
         assemblées générales, le contrôle
         des travailleurs sur les représentants sont autant de
         mesures qui remettent également en cause la
         collaboration de classes.
 Devant
         l'impossibilité grandissante de recourir à la
         collaboration de classes, la bourgeoisie ne peut que
         recourir à la force. De ce point de vue, là
         aussi l'exemple de Lip est exemplaire. L'attitude du pouvoir
         dans ce cas précis a concrétisé pour
         une bonne part son attitude générale. Comptant
         d'abord sur le pourrissement, la lassitude, puis voyant
         qu'il ne viendrait pas à bout de la
         détermination des travailleurs, il leur a
         opposé la violence des C.R.S., comme il l'a fait
         à Fos ou à
         Fougères.
 Voyons
         maintenant la façon dont a évolué le
         processus de fascisation.
 ...Le
         gouvernement était à peine constitué
         que le nouveau ministre de la " Culture ", Druon, donnait le
         ton : " Les gens qui viennent à la porte de ce
         ministère avec une sébile dans une main et un
         cocktail molotov dans l'autre devront choisir. " Ce qui
         en clair voulait dire : Seuls auront droit aux subventions
         les artistes qui font l'apologie du capitalisme ; les autres
         devront soit se renier soit se taire. C'était
         là une menace ouverte contre la liberté
         d'expression et de création. Ces déclarations
         sont révélatrices de la volonté de
         certains de créer un art officiel et de leur
         détermination à faire taire les voix qui
         accusent le capitalisme. A l'Assemblée nationale,
         Druon devait à nouveau développer ses
         conceptions. C'est à cette occasion qu'il a
         donné la " liberté " une définition qui
         mérite qu'on s'y arrête car elle est lourde de
         menaces : " Pour nous français, la liberté
         doit être ce qui nous unit, non ce qui nous divise
         ", ce qui exclut la liberté de critique au seul
         profit de l'apologie du pouvoir. La liberté
         d'expression s'arrête là où commence la
         remise en cause du
         capitalisme.
 Peu de
         temps après, Galley, ministre des Armées,
         allait préciser cette conception de la "
         liberté d'expression ". Devant le congrès de
         l'Union nationale des officiers de réserve, il devait
         qualifier de " criminelle " la critique de l'armée.
         Et parallèlement, en compagnie du Haut Etat-Major, il
         se livre à une justification du rôle de
         l'armée en tant qu'instrument de guerre civile. A
         Lille, il devait déclarer : " L'armée
         demeure le dernier recours de notre société
         libérale ." Plus récemment, devant les
         gendarmes, il s'exclamait : " Votre corps, liaison avec
         l'armée et les forces de police, est l'un des plus
         sûrs garants de la solidité de l'édifice
         national. " Ce qui est nouveau, c'est le fait d'affirmer
         ouvertement, sans honte, que l'armée a pour
         rôle d'assurer le maintien de l'ordre capitaliste.
         Galley n'en reste pas aux menaces verbales : il
         agit.
 La nomination de Bigeard au poste de gouverneur
         adjoint de la place de Paris est là pour le confirmer
         si besoin en était. Bigeard est un spécialiste
         de " l'état de siège ". Ayant
         été de toutes les guerres coloniales , c'est
         en Algérie qu'il s'est fait une solide
         réputation de tortionnaire. Lors de la lutte des
         lycéens contre la loi Debré, un
         député s'était exclamé : "
         C'est Bigeard qu'il faudrait leur envoyer. " C'est
         chose faite.
 Depuis,
         on assiste à une véritable campagne d'appel
         à " l'ordre moral ".
 Citons Jacques
         Marette, ancien ministre des P. et T.,
         dénonçant : " L'entreprise de
         démoralisation et de perversion de l'esprit public
         menée depuis des années, avec l'appui d'une
         large fraction de la presse, par une coterie d'intellectuels
         de gauche, monopolisant au profit de leurs fantasmes
         masochistes tous les moyens d'information modernes.
         "
 Citons encore
         le recteur Capelle qui, devant l'" Union nationale des
         combattants " appelle à la défense de
         l'Occident, ou bien le ministre André Bord s'en
         prenant à ce qu'il appelle " la pollution des esprits
         ". Plus récemment, Marcellin devait déclarer :
         " …Tout le monde doit s'attacher à faire cette
         revigoration morale, à essayer de faire un
         encadrement spirituel pour les jeunes… il est évident
         qu'il y a eu un certain relâchement des mœurs.
         "
 C'est
         à cet " encadrement spirituel " que songe le triste
         Royer lorsqu'il envisage de ramener l'âge limite de la
         scolarité à quatorze ans, de mettre les jeunes
         en apprentissage à partir de cet âge. Il est
         d'ailleurs révélateur que la presse fasciste
         du genre " Rivarol " ait aussitôt applaudi à ce
         projet.
 A propos du 21 juin          
             La tenue du meeting
         fasciste et raciste d'" Ordre nouveau ", la
         contre-manifestation antifasciste qui a eu lieu, l'attitude
         du pouvoir, ainsi que les suites, ont constitué des
         faits extrêmement importants sur lesquels nous devons
         nous arrêter.Et d'abord revenons
         sur les liens qui unissent les nazis d'" Ordre nouveau " et
         l'aile fascisante au pouvoir. Certains faits permettent de
         les préciser.
 En janvier 1973,
         s'est tenue à l'hotel Matignon une réunion
         regroupant deux dirigeants d'" Ordre nouveau ", un dirigeant
         des C.D.R. et Jacques Godfrain, membre du bureau
         exécutif de l'U.D.R. et chargé de mission
         à l'Elysée. Ceci confirme une fois de plus que
         c'est à partir de l'Etat que sont tenues les
         ficelles. Il ne s'agit pas de " complaisance " mais bel et
         bien de contrôle. Le meeting raciste du 21 juin
         était voulu par les éléments fascisants
         au pouvoir et il était prévisible que la
         police en assurerait la protection ; ce qui n'a pas
         manqué.
 Et la
         pseudo-dissolution d'" Ordre nouveau " ne peut faire
         illusion à ce sujet. Outre qu'aucun responsable
         fasciste n'a été arrêté, alors
         que la présence de stocks d'armes a été
         révélée, il est clair que cette fausse
         dissolution ne visait qu'à justifier, sous le
         fallacieux prétexte de " symétrie ", la
         dissolution de la Ligue
         communiste.
 Certains
         ont pu dire qu'il ne fallait pas de contre-manifestation car
         c'était donner au groupuscule nazi " Ordre nouveau "
         plus d'importance qu'il n'en
         avait.
 Cet "
         argument " est dangereux. Certes, " Ordre nouveau "
         est un groupuscule, mais faudrait-il attendre qu'il n'en
         soit plus un pour se décider à agir ? Faut-il
         attendre que le danger soit menaçant pour se
         décider à y faire face ?
 Laisser le racisme
         et le fascisme s'installer sur la place publique, comme si
         de rien n'était, ne peut que les encourager à
         plus d'audace.
 D'autre
         part, ce meeting s'inscrivait dans une campagne raciste,
         d'incitation à la haine raciale sur laquelle nous
         reviendrons. Il n'était pas possible de laisser
         faire.
 Avec un
         peu de recul , il est d'autant plus clair que les
         antifascistes ont eu raison de contre-manifester. Loin
         d'être " coupée des masses ", la
         contre-manifestation a été largement
         approuvée parmi les travailleurs. Elle a fait la
         démonstration que le pouvoir protège les
         fascistes ; qu'il y a aujourd'hui un danger à
         combattre.
 Quelle a
         été dans ces conditions l'attitude des
         dirigeants du P."C."F. ? Se contentant de
         déclarations et de vœux pieux, voici ce qu'on pouvait
         lire sous la signature de Georges Bouvard dans "
         L'Humanité " : " Il ne suffit donc plus au
         pouvoir de mettre en place un arsenal répressif
         renforcé contre la classe ouvrière et les
         démocrates. Le voilà qui enrôle à
         ses côtés, comme auxiliaires, les groupes
         fascistes
         eux-mêmes…
 En se livrant à des provocations
         délibérées, en semant le
         désordre et la violence qui rejettent du
         côté du pouvoir une partie de l'opinion, mise
         en condition par la télévision, la radio et la
         presse officielle, avides d'exploiter de tels agissements,
         les gauchistes servent non la liberté mais le
         pouvoir.
 Eux aussi se
         conduisent, à leur manière comme des
         auxiliaires de ce gouvernement. "
 ...Ainsi fascistes et
         antifascistes sont mis sur le même plan en tant qu'"
         auxiliaires du pouvoir ".
 ...
         Rien de nouveau dans cette attitude.
 Fascisation de la police
                   
            A la
         suite du 21 juin, l'existence au sein de la police d'une
         fraction fasciste a été largement mis en
         évidence.Déjà,
         à Courbevoie, lors du congrès de la "
         Fédération des personnels de la
         préfecture de police de Paris " des appels
         fascistes avaient été lancés du haut de
         la tribune : " Les étrangers n'ont pas à
         faire la loi chez nous ", " La rue est à nous,
         il faut y descendre " sont quelques uns des propos
         entendus.
 Après le 21,
         on a assisté à une tentative, appuyée
         par Marcellin, de développer ce courant fasciste. Des
         tracts fascistes, des appels à la grève ont
         été lancés. Il y a eu alors l'essai de
         monter des opérations " punitives " dans le style du
         tristement célèbre " escadron de la mort
         ".
 Il faut aussi noter l'attitude des C.R.S. et
         gendarmes-mobiles à Besançon lors de
         l'occupation de Lip. C'est à un véritable
         terrorisme qu'ils se sont livrés. Les violences
         exercées contre la population ont duré
         plusieurs jours. " passages à tabac ", aveux sous les
         coups, menaces de mort, tirs de grenades dans les
         appartements, faux témoignages : tels sont les
         méfaits de la police. Plus de trente condamnations
         ont été prononcées dans ces conditions
         grâce à des mesures " d'exception ", les sels
         témoins étaient des C.R.S., refus de
         vérifier les alibis des accusés, menaces et
         pressions du tribunal.
 Atteinte à la liberté
         d'association          
            La
         dissolution de la Ligue communiste a été une
         des suites du 21 juin ainsi que l'arrestation et
         l'inculpation de ses dirigeants au titre la loi "
         anti-casseurs ". Il s'agit là d'une nouvelle atteinte
         d'importance à la liberté d'association.
         D'après des informations non démenties, un
         débat assez vif aurait eu lieu en conseil des
         ministres sur l'opportunité d'une telle mesure ; un
         petite minorité des ministres s'y opposant. Ceci
         confirme la nature de ce gouvernement et la
         prédominance des éléments fascisants en
         son sein. La campagne raciste          
            Le
         développement d'une campagne raciste constitue un
         fait d'une extrême importance dans le
         développement de la fascisation. Il est significatif
         que cette campagne se soit développée tout
         particulièrement après l'importante lutte des
         travailleurs immigrés contre la circulaire
         Fontanet.La
         circulaire Fontanet et la campagne raciste constituent deux
         aspects d'une même politique visant à diviser
         la classe ouvrière, à faire vivre les
         travailleurs immigrés sous la loi du
         terrorisme.
 Par le
         racisme, la réaction vise trois objectifs : Diviser
         la classe ouvrière ; détourner la
         colère des travailleurs français ; faire vivre
         les travailleurs immigrés dans la
         crainte.
 Le racisme, en tant
         qu'élément indissociable de la fascisation,
         doit être combattu avec d'autant plus de vigueur
         qu'il peut fournir une certaine base de masse au
         fascisme. L'idéologie raciste, en particulier
         sous sa forme anti-arabe, a dans notre pays une influence
         qui ne doit absolument pas être
         négligée. L'idéologie raciste est le
         produit direct du colonialisme qui a considéré
         les peuples autrefois colonisés comme des "
         sous-hommes ".
 On doit
         aussi souligner la responsabilité historique du
         révisionnisme qui en ne faisant rien pour
         développer la solidarité de classe des
         travailleurs français et immigrés a
         laissé l'idéologie raciste
         pénétrer assez largement dans les rangs
         mêmes de la classe
         ouvrière.
 Le racisme
         tend ces derniers temps à prendre l'allure de "
         pogroms ".
 ...Rappelons ce qui s'est
         passé à Grasse. Le 12 juin, des travailleurs
         immigrés se rendent en cortège pacifique
         à la mairie pour demander des papiers. Le maire fait
         intervenir les sapeurs-pompiers contre les travailleurs
         immigrés. Des commerçants agressent les
         travailleurs immigrés. Les gardes-mobiles quadrillent
         la ville, matraquent les immigrés, certains sont
         torturés. Derrière tout cela, les nazis d'"
         Ordre nouveau ".
 A Marseille,
         prenant prétexte d l'assassinat d'un traminot par un
         malade mental de nationalité algérienne, les
         racistes et fascistes de tout poil, d'Ordre nouveau à
         l'U.D.R. en passant par l'U.J.P., le " Centre
         démocrate ", les gangsters du S.A.C. et des C.D.R.,
         se sont livrés à une campagne
         d'hystérie raciste envers les travailleurs
         immigrés, tentant d'entraîner une partie de la
         population dans le terrorisme anti-arabe. Le quotidien
         fasciste " le Méridional " lance de véritables
         appels au meurtre. Plusieurs travailleurs immigrés
         sont assassinés par balles. Voilà le racisme
         sous sa forme la plus ignoble ; le racisme d'Hitler
         n'était pas autrement, à ses
         débuts.
 A Toulouse des
         parachutistes se livrent à des " ratonnades ". A
         Ollioules, des voyous fascistes agressent les travailleurs
         immigrés. A Ivry, des cafés arabes sont
         attaqués ; à Vitry, un commando fasciste
         assassine un travailleur portugais. C'est dans ce contexte
         que s'inscrivait le meeting raciste d'" Ordre nouveau
         ".
 Aujourd'hui, la lutte antiraciste devient un axe
         essentiel de la lutte antifasciste. Cette lutte doit se
         mener quotidiennement ; toute manifestation du racisme doit
         être dénoncée pour combattre l'influence
         de l'idéologie raciste. A titre d'exemple parmi bien
         d'autres, citons une initiative de nos camarades de l'usine
         Alsthom à Saint-Ouen : Un chef insulte un travailleur
         algérien, le provoque. Sans tarder, nos camarades
         sortent un tract où ils dénoncent l'individu
         et son idéologie raciste. C'est là un bon
         exemple de cette lutte antiraciste quotidienne, qui utilise
         chaque fait pour faire reculer le racisme.
 La riposte          
             Pour mettre en
         échec la fascisation, il faut que les antifascistes
         s'unissent Mais il faut une unité véritable.
         Dans les entreprises, les bureaux, les chantiers, les
         campagnes, les lycées, les facultés, les
         quartiers, les antifascistes, les démocrates doivent
         se regrouper, quelles que soient les organisations
         auxquelles ils appartiennent, ou qu'ils soient
         inorganisés.Bien sûr, il
         y a des divergences , mais ce qui doit unir, cimenter, c'est
         la volonté de mettre en échec, de combattre
         chaque mauvais coup du
         pouvoir.
 Nous entrons dans
         une période qui va voir inévitablement de
         grandes luttes de la classe ouvrière et du peuple.
         Pour maintenir l'exploitation, pour assurer son pouvoir, la
         réaction utilisera toutes les armes. C'est maintenant
         qu'il faut s'unir pour se battre. Qu'on y
         réfléchisse : des énergies, des
         volontés sont aujourd'hui dépensées en
         ordre dispersé, d'autres ne trouvent pas à
         s'employer, faute d'avoir un point de ralliement où
         se raccrocher. Que ces énergies se rassemblent dans
         la lutte contre la fascisation, voilà ce que nous
         voulons.
  
       | 
   
      |  A contre-courant 1983-1986 -Jacques
         Jurquet -Le temps des Cerises -2001-
         p.158-159-161.
 (Dans ce livre de 2001 retraçant sa
         période " mao ", Jacques Jurquet évoque le 21
         juin -une petite erreur il parle de la LCR, c'est
         évidemment LC qu'il faut lire- ) voici son
         témoignage :" Par ailleurs, lors d'un meeting de fascistes
         convoqué à la Mutualité, les services
         d'ordre de notre parti et de la Ligue communiste
         révolutionnaire, coordonnés sous la direction
         commune de Jean-Luc Einaudi et Récanati, se
         trouvèrent engagés côte à
         côte dans des actions violentes contre les forces de
         police chargées de protéger l'initiative
         d'extrême-droite au nom toujours facile de la
         démocratie. Des dizaines de cocktails Molotov avaient
         été préparés et la surprise des
         CRS ou gardes mobiles fut totale. J'était
         présent sur place, mais, un peu trop âgé
         peut-être, ou tout simplement incapable de courir en
         raison de ma patellectomie, je fus plus spectateur
         qu'acteur. Je vis une fourgonnette de police effectuer un
         virage à 180 degrés, sur deux roues, dans le
         crissement aigu de ses pneus, dont les grillages
         latéraux avaient reçu plusieurs bouteilles
         incendiaires et se trouvaient en feu. On me dit que
         c'était des camarades espagnols qui avaient
         repoussé de la sorte ce véhicule. La foule des
         antifascistes, de nombreux jeunes gens, se structura bras
         à bras sur plusieurs rangées de profondeur et
         fonça délibérément, au pas de
         course, sur les protecteurs des fascistes. Au cours de cette
         offensive effréné, de nombreux policiers,
         enfoncés et séparés les uns des autres,
         furent renversés et piétinés. On
         évoqua publiquement le nombre de soixante dix
         victimes des " gauchistes ", en réalité de
         jeunes antifascistes.
 Le soir
         même la Ligue communiste révolutionnaire fut
         dissoute et interdite par le Ministre de l'Intérieur.
         En ce qui concerne le PCMLF, aucune mesure de ce genre ne
         pouvait être prise, et pour cause, puisque nous
         étions illégaux depuis cinq ans. Alain
         Krivine, leader de la LCR, fut
         arrêté.
 Je
         jugeais opportun de ne pas rester à Paris et
         rejoignis Marseille, accompagné par deux militants
         chargés de ma
         protection.
 Dans ma
         ville bien-aimée, le soir même, se
         réunissait un meeting de protestation à
         l'initiative du PSU et d'autres
         organisations.
 Les
         militants locaux du PCMLF avaient donné leur accord.
         Je décidai de me rendre à cette
         réunion. Et découvris, surprise, qu'elle
         était présidée par mon vieux camarade
         du PCF Jean Espana que j'avais connu naguère au sein
         du Mouvement de la Paix. Il avait été exclu
         lui aussi un an auparavant. Ignorant ou non la ligne dont
         j'allais pouvoir faire l'exposé, les trotskistes
         présents dans la salle voulurent s'opposer à
         ce que la parole me soit accordée. Mais, soutenu par
         les adhérents du PCMLF et par les membres du PSU
         présents, je finis par imposer ma présence et
         mon intervention. Il est vrai qu'Espana m'appuya en la
         circonstance. Mais il ne me donna que cinq minutes de
         paroles, comme, disait-il, à chaque intervenant. Les
         cris de quelques excités ne
         m'empêchèrent nullement d'aller au bout de ce
         que j'avais à dire et je réussis à
         parler pendant onze minutes. Je proclamais que
         l'Humanité-rouge protestait contre l'interdiction de
         la LCR et demandait la libération immédiate de
         son leader. Les applaudissements couvrirent largement
         l'hostilité de ceux qui n'en croyaient pas leurs
         oreilles. Un mao défendant un " trotsk ", on n'avait
         jamais vu çà ! En vérité tous
         ces militants ignoraient le principe tactique du grand
         dirigeant chinois : savoir ne frapper qu'une seule cible
         à la fois, la cible principale et conserver ses
         forces pour ne frapper la cible secondaire que lorsqu'elle
         deviendrait à son tour principale après la
         défaite de la première. Dans les circonstances
         du moment notre cible principale n'était
         évidemment pas la LCR, mais le gouvernement qui avait
         toléré sinon encouragé la tenue d'un
         meeting fasciste à Paris. "
  
       | 
   
      | Sources : 
            
               | Actuel -ancienne série- n°36
                  -octobre/novembre 1973- " Les 7 jours qui
                  ébranlèrent l'ex-Ligue Communiste "
                  Antoine Gleizes et Jean-Paul Naury.
                |  
               | Rouge n°2023 du 26/06/2003 - " Les
                  débats. - 21 juin 1973 - Dissous pour
                  antifascisme " François Duval " -
                |  
               | Canal + le 19 avril 2004 " Lundi investigation
                  -Trotskistes, tout ce que vous avez toujours voulu
                  savoir…- ".
                |  
               | " Mourir à trente ans " film de 1982 -
                  Romain Goupil -
                |  
               | Tract de l'Humanité-Rouge " HALTE A LA
                  FASCISATION ! " -juin 1973.
                |  
               | L'Humanité-Rouge n°192 - Editorial
                  de Jacques Jurquet 19 juin 1973.
                |  
               | L'Humanité-Rouge n°193 - 5 juillet
                  1973 - article page 1 du 2 juillet 1973
                |  
               | Affiche " Tous unis contre la fascisation "
                  pages centrales HR n°193 - 5 juillet 1973.
                |  
               | L'Humanité-Rouge n°193 " Appel aux
                  militants et sympathisants du PCF " 05/07/73
                |  
               | L'Humanité-Rouge n°193 " Le 21 juin
                  - Riposte de masse au fascisme " 5 juillet 1973
                |  
               | L'Humanité-Rouge n°194 -25 juillet
                  au 5 septembre 1973- article encadré page 1
                |  
               | L'Humanité-Rouge n°194 -25/07 au
                  5/09/73- " Quelques problèmes de
                  l'unité " page 2
                |  
               | L'Humanité-Rouge n°194 -25/07 au
                  5/09/73- " Après le 21 juin -
                  Témoignage " page 3
                |  
               | Front-Rouge n°78 -5 juillet 1973- "
                  à propos des théories de la
                  fascisation " page 4
                |  
               | Front-Rouge n°78 -5 juillet 1973- "
                  à propos de la dissolution de la ligue
                  trotskiste : Interview d'un militant
                  marxiste-léniniste " page 5
                |  
               | Front-Rouge n°79 -12 juillet 1973- " Un
                  tournant bien significatif de l'humanité
                  rouge " p.5
                |  
               | Front-Rouge n°79 -12 juillet 1973- " au
                  cirque d'hiver… le chef de piste s'appelait
                  marchais "
                |  
               | Front-Rouge n°80 -26 juillet 1973- "
                  à propos de l'emprisonnement de krivine "
                |  
               | La fascisation en France -Brochure HR-
                  André COLERE -2è édition
                  mi-août 1973.
                |  
               | A contre-courant 1983-1986 -Jacques Jurquet -Le
                  temps des Cerises -2001- p.158-159-161.
                |  |