La brochure de juin 1994 du
Cercle Henri Barbusse de Culture Ouvrière et Populaire

Qui a libéré l'Europe du fascisme ?
Contre les falsifications historiques bourgeoises

Extraits de la brochure

Chapitre: Les origines de la seconde guerre mondiale (pages 1 à 3)

La crise du capitalisme en 1929 se traduit par des conséquences dramatiques: krach financier entraînant chômage massif, ruine des petits propriétaires. Alors que la jeune Union Soviétique, grâce à un premier plan quinquennal, connaissait un bond en avant sans précédent historique, le capitalisme était miné de divers côtés :

"contradictions et conflits entre les puissances impérialistes, multitude des peuples coloniaux soulevés par la lutte, prolétariat révolutionnaire des métropoles, dictature du prolétariat révolutionnaire dans l'URSS détenant l'hégémonie du mouvement révolutionnaire mondial, la révolution internationale est en marche."
(Programme du VIè congrès de l'Internationale Communiste, p. 50)

Dés lors, pour échapper à ses contradictions, le capitalisme choisit de se lancer dans la préparation d'une nouvelle guerre. Or pour engager les prolétaires dans un conflit qui les opposera à leurs frères de classe, il faut au préalable:

"avoir maté l'arrière" (J.V Staline).

Dans un tel contexte, le capital financier allemand misa sur le fascisme pour barrer la route au mouvement révolutionnaire et frappa très fort les organisations démocratiques et révolutionnaires.

"Il faut regarder la victoire du fascisme en Allemagne, non seulement comme un signe de faiblesse de la classe ouvrière et le résultat de la trahison perpétrée contre celle-ci par la social-démocratie qui a frayé la route au fascisme, il faut la considérer également comme un signe de faiblesse de la bourgeoisie... Cette dernière n'est plus en état d'exercer son pouvoir au moyen des anciennes méthodes du parlementarisme bourgeois et de la démocratie bourgeoise".
(J.V. Staline, Rapport au 17è Congrès du PC(b)US)

La venue au pouvoir du parti nazi était aussi "un signe prouvant qu'elle (la bourgeoisie) n'a plus la force de trouver une issue à la situation actuelle sur la base d'une politique extérieure de paix, ce qui l'oblige à recourir à la politique de guerre" (J.V. Staline)

Dés lors, face au danger de guerre, à l'écrasement des libertés démocratiques bourgeoises, le Mouvement Communiste International (MCI) devait trouver les voies nouvelles pour barrer la route au fascisme. Cela était nécessaire pour dépasser les points de vue dogmatiques dans le MCI qui ne voyaient pas la nécessité d'une politique nouvelle. Dimitrov leur rappelle cette vérité:
"l'ascension du fascisme au pouvoir n'est pas la simple succession d'un gouvernement bourgeois par un autre".
Le fascisme se prononce pour la
"haine raciale, la domination des 'nations élues', la soumission des autres nations et la prise de possession de leurs territoires, l'esclavage économique des nations dominées et le pillage de leurs richesses nationales, la destruction des libertés démocratiques, l'institution à l'échelle mondiale du régime hitlérien" (J.V. Staline)

Le 7ème Congrès de l'Internationale Communiste, théorisant le front unique prolétarien réalisé en France à l'initiative du PCF, allait lancer la tactique de Front Populaire Antifasciste, à partir de la résistance spontanée massive de la classe ouvrière luttant contre la "dictature terroriste ouverte du capital financier". Les changements survenus dans la tactique touchaient aussi la politique extérieure de l'URSS ; ce fut la politique de "sécurité collective".

Il s'agissait de réaliser des alliances avec les Etats impérialistes non-agresseurs qui n'avaient pas intérêt à une guerre pour le repartage du monde. Cette politique visait, en isolant les fascistes allemands et italiens, avec le soutien du prolétariat international et des forces démocratiques, à empêcher un nouveau conflit déclenché par l'Allemagne. Staline et le PC(b)US oeuvrèrent pour une politique d'alliance avec la France, l'Angleterre, la Tchécoslovaquie. Mais l'anticommunisme des Etats bourgeois fut le plus fort. Lors de la guerre civile espagnole, déclenchée par les forces réactionnaires s'opposant au "Frente Popular", les Etats bourgeois "démocratiques" choisirent la voie de la capitulation, sous couvert de "non-intervention", alors que les Etats fascistes s'illustraient sinistrement par leurs bombardements, causant d'innombrables destructions comme celle de Guernica. L'URSS répondit pleinement à sa mission internationaliste et fut la seule à soutenir pleinement la cause de l'antifascisme, de la démocratie, de la paix en Espagne. L'occupation à l'autre bout de la terre, de la Mandchourie par le Japon, le dépeçage de la Tchécoslovaquie par l'Allemagne avec la bénédiction coupable de la France et de la Grande-Bretagne, le refus de ces deux pays de conclure avec l'URSS une alliance défensive, autant d'étapes vers l'embrasement général par la guerre.

 

Chapitre : Le Pacte de non-agresssion germano-soviétique (pages 3 à 5)

En juillet 1939, on savait qu'Hitler s'apprêtait à envahir la Pologne. Staline souhaitait l'établissement d'un pacte Soviéto-Franco-Britannique protégeant la Pologne de l'agression allemande. Nouveau refus. Dès lors, si l'URSS ne voulait pas rester seule face à une coalition de tous les pays impérialistes (Hitler ne pouvant se battre sur deux fronts), il lui fallait conclure avec l'Allemenagne un pacte de non-agression, visant à "sauvegarder momentanément une paix donnée".

On sait combien ce "pacte" est l'objet de commentaires fielleux tant des historiens bourgeois que des révisionnistes et autres trotskistes.

Rappelons tout d'abord que la situation ne permettait pas d'autre voie:

"au mois d'août 1939, Donald Mc Lean nous envoya de France des rapports fiables qui témoignaient de la réticence des gouvernements français et britannique à apporter leur soutien à l'URSS dans le cas d'une guerre avec l'Allemagne. Cette information confirmait les renseignements que le réseau de Cambridge - Philby, Mc Lean, Burgess, nous avait fournis... à savoir que le Premier Ministre britannique Chamberlain et Sir John Simon, chancelier de l'échiquier, envisageaient la conclusion d'un accord secret avec Hitler en vue d'apporter leur soutien à celui-ci dans le cas d'un conflit militaire avec l'Union Soviétique." ("Mission Spéciales" -Mémoires du maître-espion soviétique Pavel Soudoplatov)

Ce témoignage aussi de Nina Andreeva, dirigeante des Communistes-Bolchéviques en ex-URSS :

"le pacte intitulé "Molotov-Von Ribbentrop" qui est maintenant l'objet d'attaques injustes de tous les côtés, nous a aidé à gagner nos futur alliés dans la coalition contre Hitler, qui jusqu'en 1939 n'étaient pas prêts à accepter cette union. Grâce au pacte, l'impérialisme n'a pas pu créer une coalition unie anti-soviétique".

Les trotskistes ont crié à la "trahison". selon eux tout accord économique ou politique avec un pays impérialiste est un abandon de la ligne révolutionnaire. Ils dénoncent chaque traité comme étant du "nationalisme étroit", même lorsque ce traité permit de sauver l'Etat soviétique comme à Brest-Litvosk en 1918, ou en 1939 avec ce pacte germano-soviétique. Ils essaient d'accuser Staline et l'URSS en se camouflant derrière leur prétendu "léninisme". Ils ont d'ailleurs "le mérite" d'avoir été les pionniers dans cette "tactique" qui consiste à revendiquer Lénine pour attaquer Staline et... la Dictature du Prolétariat. De Krouchtchev à Gorbatchev la liste est longue de ceux qui "voulaient renouer avec le léninisme" et pour cela diffusaient une campagne anti-Staline. On en connait les résultats avec la destruction de l'URSS et du camps socialiste en Europe !

Ce que cachent le trotskisme et la bourgeoisie, c'est que la décision de signer un pacte de non-intervention avec l'Allemagne fut en tout point conforme avec les enseignements de Lénine dont "les révolutionnaires de la phrase" ne citent jamais ces passages :

"jusqu'à ce qu'éclate la révolution socialiste mondiale, jusqu'à ce qu'elle embrase plusieurs pays et quelle soit suffisamment puisssante pour vaincre l'impérialisme international, il est du devoir des socialistes qui se sont emparés du pouvoir dans un seul pays (particulièrement dans un pays arriéré) de ne pas accepter l'affrontement contre un géant impérialiste.
Leur devoir est de chercher à éviter l'affrontement, d'attendre que les conflits entre les impérialistes les affaiblissent encore davantage et rapprochent l'heure de la révolution dans les autres pays. Il est de notre devoir d'évaluer le rapport de forces et de ne pas venir en aide aux impérialistes en leur rendant plus facile la lutte contre le socialisme" (Lénine, Lettre aux ouvriers américains)

Le PC(b)US sous la direction de Staline mit en oeuvre une tactique d'unité nationale et internationale contre le fascisme. Sage politique car le fascisme bénéficiait d'un immense rapport de forces ; il était installé au pouvoir dans les pays suivants : Allemagne, Italie, Espagne, Portugal, Hongrie, Roumanie, Slovaquie, Yougoslavie, Bulgarie, Pologne, Finlande. Par des conquêtes militaires, le parti nazi réussit à exporter le fascisme dans les pays occupés : France, Belgique, Pays-Bas, Danemark, Norvège, etc... L'Afrique du Nord tombe aussi sous le joug hitlérien. La Turquie, la Suède, la Suisse restées "neutres" permettaient à l'Allemagne de dominer en quasi totalité l'Europe sauf le continent britannique et la Russie Soviétique.
Les fascistes bénéficiaient de solides complicités par l'existence de "5ème colonne" en Angleterre et aux Etats-Unis. Le Japon s'emparait de l'Asie. C'est dans ce monde-là que devait oeuvrer le PC(b)US !

Cette politique de larges fronts antifascistes des peuples était la seule à être réaliste et juste. Le Front Populaire marqua des points, en ajournant le fascisme ici et là, et en retardant le déclenchement de la guerre, en armant ausi les peuples de la haine contre le fascisme, mais les contradictions inter-impérialistes et entre le socialisme et le capitalisme furent les plus fortes rendant dès lors, la guerre inéluctable.

 

 

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