Les camarades du CCCP/PCF (Comité pour la Continuation du Communisme et pour forger le Parti Communiste de France) du journal La Vérité nous écrivent, nous publions quelques passages de leur lettre du 08/01/99, ainsi qu'une réponse des EP.

" Nous sommes issus au CCCP d'une histoire et d'une pratique militante certainement plus récentes que celles du PCMLF, puisque nous provenons -de fraiche date pour la plupart d'entre nous - de l'actuel P " C " F.

Si la plate-forme unificatrice des communistes marxistes-léninistes voit le jour suite au processus que vous envisagez, et qu'elle rassemble une organisation , ce sera plus - de notre point de vue - le reflet d'une unité pré-existante au plan pratique, que l'effet de la plate-forme elle-même.

Cependant, nous admettons l'idée que ce travail théorique devienne en lui-même le moyen de construire par étapes une organisation, c'est à dire un centre dirigeant vivant et ses prolongements dans les masses.

Dans la mesure où il permettrait à des militants communistes de se connaître en pratique. Et dans la mesure où ce centre opérera un ralliement significatif à ses thèses.

Un simple collectif nous semble insuffisant. Il faut aller à une véritable organisation - même à un stade embryonnaire - avec sa ligne, sa doctrine, ses moyens propres. C'est à dire un départ d'unité idéologique et pratique.

Mais, c'est... ce que nous proposons au CCCP.

Nous sommes donc réservés sur l'appel des EP, même si nous ne nous posons pas en donneurs de leçons.

Nous pensons, par ailleurs que nous pouvons entretenir, voir développer, entre organisations des rapports d'information réciproque, voire, à terme, de recherche et d'action. Nous pensons qu'il existe pour cela et au moins sur le plan idéologique, à priori, des bases d'accord suffisantes pour coopérer. Cette coopération peut revêtir différents aspects, outre un échange d'informations, et notamment:

-soit dans l'immédiat un échange d'articles

-dans l'immédiat aussi, un échange de courriers portant sur l 'analyse de l'actualité, de l'histoire.

-à terme peut-être l'édition de publications et la mise en place de travaux de réflexion et d'étude. "...." De notre côté, nous sommes disposés à relayer dans notre journal les écrits (courriers etc.) auxquels vous voudriez donner plus d'audience, sur les questions sociales et politiques, en mentionnant l'origine de ces textes naturellement ."

Votre lettre contient des affirmations et des considérations qui nous partageons en tant qu'EP.

Le passage sur " la plate-forme unificatrice " et le point de vue que vous développés nous semble assez juste. Vous dites " Un simple collectif nous semble insuffisant. Il faut aller à une véritable organisation... ", évidemment aux EP, nous sommes totalement d'accord avec vous sur ce point., seulement ce " simple collectif " doit avoir une existence réelle, il doit être bien plus que la simple " addition " de groupes ou d'organisations se réclamant du ML, il doit être l'élément fondamentale qui permet de " passer à une étape supérieure ", à la construction d'un véritable parti ML.

Ce parti ne naîtra pas " spontanément " des luttes. Il nous semble faux de croire qu'il naîtra du seul " embryon " CCCP/PCF ( combien de partis - organisations se sont déclarés " embryon du futur parti ", voir se sont auto-proclamés comme étant le parti dans les années 70 ? ). La constitution d'un cartel d'organisations ML se limitant à juxtaposer leurs positions politiques, ne peut pas non plus aboutir à la création/construction/constitution du futur parti. L'expérience nous montre que le processus de parti naîtra de la conjonction de plusieurs éléments:

1/ - Le cadre commun, la structure, le collectif (regroupement d'organisations ML ).

2/ - L'unité politique pour l'intervention dans les luttes.

3/ - L'unification théorique.

4/ - La fusion des éléments 1-2-3 et " l'héritage politique " des expériences du mouvement ouvrier en france et dans le monde, doivent permettre d'analyser, d'intervenir dans la réalité d'aujourd'hui (fin des années 90 ).

Aucune " organisation " ML à ce jour, ne peut prétendre représentée à elle seule l'ensemble de ce processus. Ou nous gagnerons ensemble, ou nous perdrons séparément. Nous n'avons pas d'autres alternatives.

Vous parlez dans votre lettre " d'unité idéologique et pratique ", nous pensons aux EP que théorie et pratique sont liées, qu'il serait faux de les opposer, et que la notion d'unité politique fait justement le lien direct entre théorie et pratique. Nos analyses doivent être confrontées à la réalité (dans les usines, les syndicats, les associations...) pour facilité l'intervention politique concrète par exemple, pour combattre le réformisme dans les syndicats, les comités de chômeurs ( AC ! ) et avancer nos positions ML. Nous n'avons pas besoin de polémiques " abstraites " pour démontrer par exemple le rôle négatif (dans le mouvement des sans-papiers) de certains courants politiques soi-disant " radicaux " comme les Verts ou les Trotskystes de la LCR. Quand les camarades du CEP (Collectif Eugéne Pottier ) interviennent dans la lutte à Case-Poclain (voir EP-INFOS 5 ), ils montrent et diffusent l'analyse des ML sur la question des licenciements, de la crise, ils montrent les limites du syndicalisme et permettent que dans l'usine ( et au-delà...) soi connu l'attitude de la CFDT envers eux.

Dans votre lettre vous dites être " réservés sur l'appel des EP ", il faut savoir que depuis cet " appel " du temps est passé qu'une première expérience de collectif ( CCML) à été réalisé. Cet " appel " correspond à un moment, il est certainement " pas assez précis " sur certains points ou trop sur d'autres, mais au moins il a le mérite d'exister et de lancer le débat.

Nous sommes tout à fait d'accord pour l'échange d'articles et tout ce que vous proposez concrètement dans votre lettre.

Editions Prolétariennes le 18/01/99.