Appel du Pôle de Renaissance Communiste en France aux militants et sympathisants communistes, à tous les amis du mouvement ouvrier et démocratique

Le PRCF prend connaissance avec indignation d'un projet du commissaire européen Franco Fantini tendant, sur la demande de deux politiciens d'Europe de l'Est, à interdire l'usage du symbole communiste de la faucille et du marteau à l'égal de l'odieuse croix gammée nazie. Une décision a ce sujet pourrait être prise le 24 février par ladite commission européenne en dehors de toute information et de tout débat démocratique.

Le PRCF, qui place son combat sous le double parrainage du drapeau tricolore de la République et du drapeau rouge frappé de l'emblème ouvrier et paysan, rejette par avance toute " décision " de la Grande Europe tendant à interdire l'emblème communiste à l'instar des dirigeants de la Gross Europa de 1940. Ce que la Gestapo n'a pu obtenir, la disparition de l'emblème communiste, les technocrates bruxellois au service du capital, sont incapables de l'obtenir jamais. Viendront-ils d'ailleurs eux-mêmes effacer des murs de nos villes les peintures au minium de la faucille et du marteau peintes sous l'Occupation par les Jeunesses communistes clandestines ? Quelle que soit la décision prise à ce sujet par les apprentis dictateurs de la Commission européenne, les militants de la Renaissance Communiste continueront à arborer fièrement et à faire vivre de plus belle l'emblème de la Révolution d'Octobre et de Stalingrad, comme ils continueront à exiger l'interdiction totale des mouvements fascistes, néo-nazis et racistes qui prolifèrent dans l'UE à l'ombre totalitaire de l'anticommunisme, de la pensée unique ultra-libérale et de l'antisoviétisme officiels.
L'" argumentation " présentée par les tenants de cette fascisante interdiction est dangereuse et inconsistante.

D'une part, la symétrie entre la swastika nazie et l'emblème d'Octobre et Stalingrad est odieuse et ridicule. Alors que les dirigeants des prétendues " démocraties " occidentales, les Blum, Daladier, Chamberlain, etc., faisaient le lit de Hitler et Mussolini en choisissant la " non intervention " en Espagne et en adoptant la " politique de Munich " consistant à laisser les mains libres à Hitler, alors que ces mêmes dirigeants occidentaux persécutaient les communistes (le décret Sérol punissant de mort l'activité communiste est signé d'un député de la SFIO), alors que les journaux du capital déclaraient alors par aveuglement de classe " plutôt Hitler que le Front populaire ", les communistes étaient au cœur de la résistance armée, des Brigades Internationales d'Espagne aux maquis de Corrèze en passant par la guérilla urbaine des FTP-MOI et par la victoire historique de Stalingrad, où par ses seules forces, l'Armée rouge ouvrière et paysanne brisa l'" invincible " Wehrmacht.

Contrairement à ce que prétendent les politiciens qui osent demander l'interdiction de notre emblème, ce ne sont pas les USA (dont le débarquement en Europe date de 1944) qui ont vaincu pour l'essentiel le Troisième Reich. Tous les " historiens " négationnistes et anticommunistes du monde ne peuvent faire oublier que c'est le drapeau rouge frappé des outils du Travail qui fut hissé sur le Reichstag nazi lors de la prise de Berlin par l'Armée soviétique. Ce faisant, celle-ci mit un point final à la seconde guerre mondiale en Europe tout en débarrassant le monde du pire régime qui fût jamais. Et c'est bel et bien à Stalingrad que s'est joué le sort de la seconde guerre mondiale, n'en déplaise aux misérables et amnésiques ingrats de Bruxelles.

Quant à l'amalgame entre le communisme, cet idéal d'émancipation universelle, et le nazisme, ce pur produit du capitalis-me le plus sauvage, il est indécent et périlleux : sous couvert de renvoyer dos à dos l'Etat hitlérien et la patrie de Lénine, Gagarine, Eisenstein, Gorki, etc., il s'agit en réalité de banaliser le nazisme tout en criminalisant le communisme, en humiliant les militants franchement communistes qui ont courageusement refusé de se renier malgré le triomphe provisoire de la contre-révolution à l'Est. Ce projet d'interdiction provient d'ailleurs d'un commissaire européen très lié au fascisant gouvernement Berlusconi-Fini-Bossi, (le ministre " post-fasciste " Fini faisait encore récemment l'éloge de Mussolini, " plus grand homme d'Etat du 20ème siècle " !). Ce projet d'interdiction émane des gouvernements contre-révolutionnaires des pays de l'Est qui emprisonnent les communistes, discriminent la population russophone et montrent la plus grande complaisance envers les " patriotes " antisoviétiques engagés au côté des SS en 1940. Au demeurant, la fausse fenêtre pratiquée entre la swastika nazie et les symboles communistes ne peut tromper que les naïfs : les antifascistes n'ont pas attendu la commission de Bruxelles pour imposer l'interdiction de la croix gammée dans leurs pays respectifs : c'est donc bien l'emblème communiste et lui seul qui est visé par Franco Fantini, au prix d'une grossière ingérence totalitaire dans la vie nationale de chaque nation d'Europe.

En réalité, cette tentative d'interdiction est l'hommage hypocrite du vice à la vertu : devant le bilan proprement catastrophique de la contre-révolution anticommuniste à l'Est (chômage de masse, destruction des acquis socialistes, démembrement de l'URSS, de la Tchécoslovaquie et de la Yougoslavie, dépeçage de l'industrie nationalisée, des institutions culturelles, de la Recherche scientifique et de l'agriculture collective, casse des services publics gratuits d'Education et de santé, etc.), nombre de travailleurs de l'Est font a posteriori le constat amer de la supériorité humaine du socialisme sur le capitalisme, sans pour autant oublier les défauts bien réels de cette première expérience historique. A l'Ouest, la re-mondialisation du capitalisme consécutive à la défaite du camp socialiste, n'apporte aux travailleurs que reculs et régressions. Quant aux pays du Sud, ils sont désormais privés de l'appui de l'URSS et livrés sans défense à la re-colonisation de l'Etat-gangster états-unien, avec l'aide des pays de l'est satellisés par les USA, qui espère bien mettre toute l'Europe en tutelle par leur entremise. S'il faut dresser sans complaisance mais sans auto-flagellation, le bilan critique de la première expérience historique de construction d'une société socialiste, il faut plus que jamais combattre le capitalisme, construire la renaissance communiste et ouvrir des perspectives révolutionnaires à tous les peuples désespérés par le néolibéralisme. C'est cette perspective que veut conjurer Fantini en attentant grossièrement à la liberté d'expression et de conscience de chaque individu. Cette tentative d'interdiction a néanmoins le mérite involontaire de démontrer, la vanité des discours sur la " mort du communisme " et la crainte qu'inspire aux oligarques européens la montée des luttes contre le libéralisme maastrichtien, ainsi que l'essor du mouvement pour le " non " à la constitution européenne.

En réalité, la proposition Fantini montre la nature incurablement réactionnaire et de plus en plus fascisante de l'U.E., ce bloc patronal, anticommuniste, contre-révolutionnaire, impérial et totalitaire qui veut rendre le néolibéralisme obligatoire, placer sous tutelle le mouvement ouvrier, mettre en place une pensée unique, conjurer la remontée inéluctable des idées révolutionnaires, s'imposer à tous les peuples en bafouant leur souveraineté. Ce projet de directive liberticide montre à l'évidence ce qui arriverait aux peuples d'Europe si la constitution européenne passait : quelques commissaires non élus pourraient, sur proposition d'une poignée d'ennemis des peuples, décider en catimini des pires mesures liberticides en court-circuitant les représentants mandatés de chaque pays ! A quand demain l'interdiction du drapeau rouge, du bonnet phrygien ou même de la Croix de Lorraine qui rappelle si fâcheusement l'opposition de De Gaulle aux " cabris " de l'Europe ? Mettant en garde contre cette grave offensive antidémocratique, le PRCF invite à redoubler d'efforts pour la victoire du " non " à toute constitution européenne, en dénonçant non seulement le caractère antisocial du projet Giscard, mais également sa nature impérialiste, supranationale et liberticide !

La proposition totalitaire de Fantini prouve aussi la justesse de l'analyse du PRCF qui s'est seul opposé à gauche à l'élargissement à l'Est de l'U.E. en mettant en avant la nature fascisante, cléricale et anti-ouvrière des régimes " post-communistes " de l'Est. En revanche, la proposition Fantini montre à quel point les abandons de principe liés à la " mutation ", l'abandon de fait de la faucille et du marteau par la direction opportuniste du PCF et de l'Humanité, ont ouvert la voie à la répression anticommuniste : ce n'est jamais en cédant aux campagnes anticommunistes qu'on les apaise, au contraire ! Aussi le PRCF s'adresse-t-il à tous les militants du PCF qui veulent rester dignes en leur demandant d'arborer fièrement la faucille et le marteau et de la défendre avec lui.

Le PRCF répond favorablement à la proposition faite par le CHSI d'une rencontre de tous les groupes se réclamant de la faucille et du marteau pour une riposte commune. Le PRCF s'adresse également à tous les groupes, syndicats, associations et partis se réclamant de la démocratie et de l'antifascisme pour leur demander de prendre position contre la proposition Fantini. Et surtout, le PRCF appelle tous les vrais communistes à arborer le glorieux emblème ouvrier et paysan, à l'afficher sur les murs et dans tous leurs écrits ; il appelle les démocrates non communistes à intervenir auprès de la commission européenne, car si la réaction parvenait à criminaliser l'emblème communiste, la répression frapperait inéluctablement les militants anti-libéraux, anticapitalistes, républicains, souverainistes, laïques et antimaastrichtiens. Le PRCF invite enfin les partis et mouvements communistes d'Europe fidèles à la faucille et au marteau à se rencontrer très rapidement pour combattre ensemble la constitution européenne, défendre l'héritage communiste, combattre sa criminalisation et promouvoir l'emblème ouvrier et paysan de Lénine.

Le bien prénommé Franco Fantini croit pouvoir impunément humilier et accabler ses vieux ennemis, les communistes fidèles au combat de classe. Faisons en sorte que tout au contraire, cette prétendue interdiction soit l'occasion d'une contre-offensive convergente de tous les militants franchement communistes, franchement antifascistes et franchement républicains !

AUJOURD'HUI COMME HIER, l'ANTICOMMUNISME CREUSE LE LIT DU FASCISME !

AUJOURD'HUI COMME HIER, L'EURO-FASCISME NE PASSERA PAS !

DERNIERE MINUTE : il semble que la commission européenne hésite à donner suite à la monstrueuse proposition de Fantini. C'est un premier recul. Mais il est probable en réalité que ces hésitations soient liées à la crainte que de telles propositions ne favorisent l'essor du " non " à la constitution européenne en révélant la vraie nature liberticide de l'Europe politique. En cas de validation de la constitution supranationale, nul doute que ce type de proposition ne refasse aussitôt surface ! C'est pourquoi le PRCF diffusera largement la présente déclaration et invite les vrais communistes à se retrouver rapidement pour défendre leurs symboles révolutionnaires et avec eux, la liberté d'expression de tous les citoyens !

Pour le PRCF, Jean-Pierre Hemmen, président-délégué, fils de Fusillé de la Résistance

Léon Landini, membre de la présidence du PRCF, ancien FTP de la Main-d'œuvre Immigrée

Georges Gastaud, porte-parole, fils de résistant

 

-RETOUR-