lundi, 14 février 2005, 15h34

"Heureusement, il y a encore les communistes!"

Contre les attaques au mouvement ouvrier international

Le jeudi 3 février 2005, un groupe d'europarlementaires d'extrême-droite (Estonie, Lituanie, Hongrie et République tchèque) a appelé à une interdiction des symbôles communistes, comme le marteau et la faucille aussi bien que l'étoile rouge dans toute l'Union européenne.

Jean Pestieau
14-02-2005

Ils veulent réagir au fait que les ministres de la Justice des 25 pays de l'UE vont parler ce mois-ci de l'interdiction des symbôles nazis, sur l'initiative de l'euro-commissaire Franco Frattini (successeur du fameux Butiglionne et issu du parti de Berlusconi qui se trouve dans un gouvernement ensemble avec des fascistes nostalgiques de Mussolini).

Celui-ci, d'ailleurs choisi par le gouvernement italien à coloration néo-fasciste, a fait savoir benoitement qu'il ne fallait pas mêler les deux débats mais que, dans le futur, une interdiction des symbôles communistes valait bien un débat.

Le 14 décembre 2004 a eu lieu à Paris une audition parlementaire du Conseil de L'Europe organisé par des parlementaires et historiens faroiuchement anti-communistes "sur la nécessité d'une condamnation internationale des crimes du communisme". Il est écrit dans la note introductive à cette audition: " Si nous nous en abstenions, une nostalgie illusoire risquerait de s'installer dans l'esprit des jeunes générations, qui verraient dans ce régime un substitut éventuel à la démocratie libérale. La liberté sous le capitalisme = interdiction de toute alternative libératrice de l'exploitation!

Le PTB dénonce le fait que plusieurs législations des nouveaux pays membres de l'UE interdisent la promotion des idéaux communistes et les symboles du mouvement ouvrier international.

Dans toute une série de pays, tels que: Estonie, Lettonie, Lituanie, Roumanie, Turquie, la loi interdit l'existence de partis communistes ou pose des obstacles insurmontables à la légalité de leur action. En Hongrie elle interdit et punit l'usage de symboles socialistes, en Slovaquie il y a eu tentative d'interdire le Parti communiste peu avant son entrée au Parlement lors des élections législatives de juin 2002. En Lituanie, le président du Parti communiste de Lituanie Mikolas Bourakiavitsius et son camarade Yiouozas Kouolelis sont en prison pour raisons politiques depuis plus de dix ans.

En Allemagne sont toujours en vigueur les dispositions réactionnaires du "Berufsverbot" qui interdit l'embauche de communistes dans la fonction publique, alors que des discriminations similaires, telles que les dispositions "sur l'assainissement" de l'appareil d'Etat en République tchèque, sont appliquées dans plusieurs pays d'Europe centrale et orientale. Il y a eu des interdictions de manifestations anti-guerre, de manifestations de solidarité à la lutte du peuple palestinien, alors que des militants contre la guerre en Yougoslavie, en Irak, contre les bases américaines en Europe et contre l'OTAN ont été traînés devant les tribunaux et ont fait l'objet de chantages et menaces de toute sorte.

Le PTB dénonce les efforts faits pour restreindre encore davantage les droits démocratiques par le biais de la "Constitution européenne".

Dans une période où montent les luttes sociales et politiques avec la participation active des communistes, toutes ces dispositions ne visent pas seulement les communistes, mais plus généralement toutes les forces et mouvements qui défendent les droits sociaux et démocratiques des travailleurs, des immigrés, des minorités ethniques.

C'est pourquoi la lutte pour la suppression des discriminations et poursuites anti-communistes dans l'UE et des autres mesures autoritaristes n'est pas coupée de la lutte dans son ensemble pour la défense et l'extension des libertés démocratiques et des conquêtes sociales en Europe. c'est une question centrale dans la lutte pour la démocratie, la justice sociale, pour une Europe de paix et du socialisme.

Le PTB exige la fin immédiate de tout genre de persécutions politiques, des discriminations contre les communistes et des mesures destinées à faire obstacle à leur action. Il exige également la suppression de toute disposition judiciaire ou pénale anti-communiste et anti-socialiste dans tous les pays de l'Europe.

-RETOUR-