ç Pour un parti communiste des temps d'orage (I)

Pour un parti communiste des temps d’orage (II)

 

Rompre avec le réformisme : 

Le rejet des partis « de gouvernement » exprimé par les masses populaires à l’occasion des derniers scrutins, mais aussi la progression relative du Front National nous rappellent l’urgence d’un parti communiste fidèle aux principes marxistes-léninistes.

Lors de sa création le Parti Communiste adhéra aux 21 conditions qui stipulaient explicitement la nécessité de rompre définitivement avec les dirigeants sociaux-démocrates, responsables de la boucherie de 14.

Le parti communiste marxiste-léniniste devrait définitivement prendre ses distances avec le PS et le rejeter comme un parti de la grande bourgeoisie.

Le peuple reconnaît en ce dernier non pas un parti de gauche mais un parti de droite, capable de mettre en œuvre une politique de subversion et de guerre à l’étranger, et de guerre anti sociale à l’intérieur, identique à celle de l’UMP ; non pas un parti social, de classes moyennes ou modéré, mais un parti des grands monopoles capitalistes.

Il est surprenant que durant tant d’années des communistes ne se soient pas tenus à l’avant-garde du peuple mais qu’ils l’aient tiré en arrière, en jouant au chat et à la souris avec les dirigeants socialistes, en laissant croire qu’on pourrait les « pousser à gauche », qu’ils faisaient partie de la grande famille de la gauche, qu’il fallait « voter utile », faire « barrage à la droite », etc.

La conséquence de cette ambiguïté et de ces confusions c’est que le peuple a mis le Front de Gauche dans le même sac que le parti socialiste.

A l’inverse, le Front National qui a dénoncé sans discontinuer l’UMPS, refusé de reporter ses voix sur l’un ou sur l’autre quelles qu’en fussent les conséquences électorales, a gagné la confiance de couches populaires, qui ont vu alors en lui un adversaire inflexible de la classe dirigeante.

 
L’Union de la Gauche est morte et il faut en tirer des conséquences pratiques.

Lors de son interview au Times le 18 novembre 1946, Thorez déclarait « Les progrès de la démocratie à travers le monde, en dépit de rares exceptions qui confirment la règle, permettent d'envisager pour la marche au socialisme d'autres chemins que celui suivi par les communistes russes… »

La position du PCF, premier parti de France, lui laissait supposer que la démocratie bourgeoise permettrait la reconnaissance de son parti en lui confiant la présidence du Conseil, pour laquelle il s’était porté candidat quatre jours plus tôt.

La suite montra qu’il n’en était rien, que la démocratie bourgeoise s’arrêtait au pouvoir de la grande bourgeoisie sur l’appareil d’Etat, et que le parti socialiste était capable de déchaîner l’hystérie anti communiste et anti ouvrière pour défendre les intérêts du grand capital.

Mais cette leçon de l’histoire a été négligée et la thèse du passage pacifique au socialisme et de l’alliance avec les « forces de gauche » a fait florès de nouveau, conduisant aux échecs que l’on sait quarante ans durant.

Ne doutons pas un instant que la bourgeoisie saura tirer les leçons de la correction infligée par le peuple, peut-être en associant le Front National aux affaires, ou en reprenant certaines de ses positions, certainement pas dans le sens voulu par les masses mais au contraire en renforçant la surveillance, la répression, la dictature du pouvoir capitaliste, en promouvant l’Union Sacrée, la défense de la Patrie, en fait des intérêts bourgeois.

A nous de tirer du point de vue de la classe ouvrière les leçons de notre histoire. L’échec du passage pacifique au socialisme nous impose d’autres voies et d’autres alliances que celles au sommet avec des notables bourgeois. Il confirme pour notre pays la validité des thèses léninistes exposées dans ‘l’Etat et la révolution’.

Renouer avec l’internationalisme prolétarien :

Le dernier scrutin pour l’élection des représentants au Parlement européen reflète aussi les contradictions internationales.

L’Europe n’est pas seulement une arme de guerre contre notre peuple, c’est un instrument des monopoles – principalement ceux allemands et français – contre l’ensemble des peuples européens. Et cet instrument de domination est aussi l’objet d’une dispute acharnée entre les capitalistes français et allemands.

Ces contradictions sont d’autant plus aigües que la domination des puissances impérialistes est mise à mal par le développement des pays émergents.

En choisissant le camp de la superpuissance US les impérialistes européens ont encaissé échec sur échec malgré toutes les tentatives de subversion voire d’intervention armée.

Echec dans le soutien au Dalaï Lama en Chine, échec en Libye, échec en Syrie, échec en Ukraine…

L’impérialisme français s’est fait le faucon de la réaction internationale, mais même ses interventions en Afrique ne lui ont pas assuré le leadership européen. Là encore c’est un échec traduit par de nouvelles concessions à la superpuissance US, de nouveaux licenciements, de nouvelles mesures anti populaires, qui sont sanctionnés par le « séisme » du 25 mai.

Notre combat pour le socialisme est lié à l’internationalisme prolétarien. En nous opposant au bellicisme de notre impérialisme et à sa soumission à l’hégémonisme US, nous tendons la main aux peuples d’Europe et du monde et nous désignons notre principal ennemi. Cette ligne de conduite ne fait aucune concession au chauvinisme, elle lui est exactement opposée.

A l’inverse nous ne devrions pas mettre tous les pays dans le même panier indistinctement, de sorte qu’à tirer dans toutes les directions notre action n’ait finalement aucun effet.

Les marxistes-léninistes sont encore partagés sur la compréhension des enjeux internationaux.

Nous devrions fonder nos opinions sur les faits pour définir qui domine le monde et qui est dominé, qui est l’agresseur et qui est l’agressé, et agir ensemble chaque fois que nous le pouvons.

Unissons-nous ! En avant pour un parti communiste des temps d’orage !

 

Editions Prolétariennes

-27 Mai 2014-

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