FRONT ROUGE n°152 -17 avril 1975- hebdomadaire
organe central du
Parti Communiste Révolutionnaire (m.l.)

----

Dénonçons la campagne réactionnaire de la bourgeoisie !

Organisons un puissant soutien aux peuples d'Indochine !

-pages 2 - 3 -

ç

è

Éditorial (sujet Solidarité avec les peuples d'Indochine) -Suite de la page 1-

      Les réfugiés débarqués à Poulo-Condor sont " triés " et ceux qui sont soupçonnés d' " être favorables au GRP " sont fusillés. Telle est la réalité de l'évacuation forcée.

      C'est clair : les impérialistes sont les seuls responsables de l'évacuation forcée. Toutes les souffrances que les défenseurs éhontés de l'impérialisme, comme les journalistes " humanitaires ", ont attribué à la juste guerre de libération des peuples d'Indochine, toutes ces souffrances sont le résultat d'une politique systématique des yankees et de leurs fantoches, pour masquer leur politique d'agression.

LES REFUGIES SE MUTINENT

      L'ignoble campagne de la bourgeoisie vise à dénaturer la guerre du peuple. D'après elle, les peuples n'ont rien à attendre de la guerre de libération qui se déroulerait en dehors d'eux, et dont ils sont les premières victimes : " ils vont d'un massacre à l'autre avec résignation ".

      Jamais, les peuples d'Indochine ne se sont résignés face à leur bourreau, l'impérialisme US qui a massacré et qui masse encore des milliers de leurs compatriotes pour les soumettre. Les peuples Indochinois sont restés indomptables jusque dans les bagnes. Ils se sont dressés les armes à la main contre la formidable puissance de l'impérialisme US.

      Les " réfugiés ", même sous la terreur des soldats fantoches en déroute, se sont soulevés contre leurs bourreaux. Ils ont participé à tous les soulèvements populaires dans les villes où ils étaient déportés. Les " réfugiés " d'un bateau que les fantoches voulaient débarquer sur l'île de Phu-Quoc, au large des côtes du Vietnam, se sont mutinés et ont obligé l'équipage à les conduire sur la côte sud-vietnamienne.

      La plupart des " réfugiés " sont, aujourd'hui, en zone libérée. Toute la population s'est mobilisée pour leur permettre de rejoindre leurs villes, leurs villages en leur apportant des moyens de transport. Les fantoches ont détruit tout sur leur passage ; ils ont dévalisé les pharmacies, pillé les habitants, saccagé leurs maisons, avant de les obliger à " l'évacuation ". Le pouvoir révolutionnaire mobilise la population pour les aider, pour les soigner, réparer leurs pertes. Dans les zones occupées par Thieu, c'est l'agression, dans les zones libérées, c'est la liberté et la solidarité de masse. Là-bas, la terreur impérialiste, là le pouvoir populaire.

      La guerre de libération est une guerre menée par le peuple, pour le peuple. Tous les commentateurs bourgeois veulent le cacher à l'heure où elle inflige à l'impérialisme US sa plus cuisante défaite. Elle révèle la faiblesse de l'impérialisme, elle révèle que l'avenir appartient aux peuples du monde. C'est pourquoi, tous les commentateurs bourgeois la dénigrent, c'est pourquoi à toutes forces, ils essaient par le mensonge et la calomnie de nier la victoire des peuples Indochinois.

ORGANISONS UN PUISSANT SOUTIEN AUX PEUPLES D'INDOCHINE

      Partout la campagne odieuse de la bourgeoisie doit être mise en échec, partout l'unité de combat entre les peuples de France et d'Indochine doit être affirmée, partout la victoire des peuples indochinois doit être acclamée. La riposte à la campagne hystérique contre les peuples indochinois doit s'organiser comme le propose notre Parti en un immense mouvement de soutien aux peuples d'Indochine.

      Il faut contrecarrer la propagande réactionnaire en collectant massivement des médicaments, dont le GRP a le besoin le plus urgent (ou de l'argent pour s'en procurer). Sur ce terrain, la bourgeoisie tente de gagner à sa propagande réactionnaire ceux qui sont révoltés par les souffrances que l'agression US inflige aux peuples. Il faut expliquer largement qui sont les agresseurs, les massacreurs, et entraîner dans le mouvement de soutien aux peuples indochinois de larges couches des masses.

      Pas un sou pour Thieu, tout le soutien au GRP.


G.R.U.N.K. A PHNOM-PENH !  

      Les yankees ont fui Phnom-Penh. On a vu l'ambassadeur US. véritable chef du régime fantoche, arriver en Thaïlande avec, sous son bras, le drapeau yankee hâtivement roulé, dans ses bagages Sausam Khoy le remplaçant de Lon Nol. C'est la défaite totale ; c'est la victoire du peuple.

UNE FUITE EPERDUE

      Une opération spectaculaire a été mise sur pied pour l'évacuation, préfigurant l'évacuation massive envisagée par Ford à Saïgon. 36 hélicoptères lourds venus de Thaïlande, des porte-hélicoptères Hancock et Okinawa qui croisent au large des côtes. 316 marines, casqués, revêtus de gilets pare-balles, bardés de grenades, ont débarqué au pas de course des hélicoptères, dressé des chevaux de frise autour de l'ambassade et bloqué tous les accès. 20 chasseurs de l'US Air Force survolaient la capitale, principalement les quartiers populaires. 4 bombardiers étaient prêts à intervenir.

      De nombreux Phnom-Penhois assistaient à la fuite derrière les cordons de marines harnachés. A un moment, une roquette éclata non loin d'un groupe de marines. Ils plongèrent à terre. Les enfants qui jouaient non loin, après s'être abrités, se mirent à rire en voyant les " géants " se relever inquiets. Pour tous les Phnom-Penhois, cette retraite de grand style restera l'image de l'impérialisme US : une force qui se voudrait terrifiante, qui cache une fuite éperdue devant le peuple cambodgien.

VICTOIRE

DE LA GUERRE DU PEUPLE

      La fuite des fantoches, c'est la victoire de la guerre du peuple. Dès 1970, dès le coup d'État, le FUNK et le GRUNK ont organisé le peuple pour mettre en échec l'agression US. 1970, c'est les premières défaites de l'agression, la défaite des troupes US et saïgonnaises qui avaient envahi le Cambodge. En un an. 70 % du territoire était libéré. En 1973, toute la flotte aérienne yankee bombardait le Cambodge pendant plusieurs mois ; c'était un nouvel échec. Sihanouk faisait un voyage dans les zones libérées. Le GRUNK transférait ses services dans les zones libérées.

      Progressivement, toutes les communications de la capitale étaie coupées. En 1974, les Forces Armées Populaires enfoncent les ceintures de défense de Phnom-Pen, coupent les routes. En 1975, elles libèrent totalement les rives du Mékong. Le régime de Phnom-Penh est un arbre sans racine ; une à une, ses positions ont été détruites.

      La source des victoires, c'est le peuple organisé dans les zones libérées pour chasser l'agresseur et édifier une vie nouvelle qui répond à ses aspirations. Ce sont les masses populaires de Phnom-Penh et des autres villes occupées, encouragées par les victoires des Forces Armées Populaires, qui luttent contre l'oppression et exigent le GRUNK à Phnom-Penh.

LE GRUNK A PHNOM-PENH

      Dès les premières heures de lutte, le GRUNK a été reconnu, par tous les Cambodgiens qui se sont soulevés contre le coup d'Etat, comme seul représentant légitime.
Les victoires remportées sous sa direction contre l'agression US et dans l'édification de la zone libérée ont permis au peuple de déjouer toutes les manœuvres de l'impérialisme et du social-impérialisme. La prétendue " solution négociée " proposée par l'impérialisme US a avorté. La tentative de mise sur pied d'une " troisième force " par le social-impérialisme est apparue pour ce qu'elle était : une tentative de diviser le Front Uni et de saper la représentativité du GRUNK. Elle échoua parce que seuls des réactionnaires, agents avoués de l'impérialisme, s'y intéressaient. Tous ceux qui voulaient chasser Lon Nol se regroupaient sous la direction du GRUNK.

      Aujourd'hui, le GRUNK est aux portes de Phnom-Penh. L'aéroport de Pochentong a été libéré, les quartiers sont libérés les uns après les autres.

      La victoire du peuple cambodgien s'appuie sur les victoires du peuple vietnamien et les renforce. Ensemble, les peuples indochinois marchent vers la victoire totale contre l'agression US, victoire historique qui renforce la lutte de tous les peuples du monde contre l'impérialisme et l'hégémonisme.

Le 15-4-75 16 h.

parmi les
meetings
de la semaine

LYON

      Manifestation vendredi 18 à 18 h 30, place Gabriel-Pari, à l'appel du PCR (ml), des CIP et d'autres organisations.

ORLEANS

      Meeting " Les peuples d'Indochine marchent à la victoire totale ", vendredi 18 avril, à 20 h 30, salle Mardoumeau, à l'appel du PCR (ml).

DIJON

      Meeting vendredi 18 avril, fac de Lettres, à l'appel des CIP.

CAEN

      Meeting vendredi 18 avril, à l'appel du PCR (ml).


La main dans le sac...

      La panique de Thieu est contagieuse. Pinochet s'affole à l'idée que les tortures et la terreur ne peuvent venir à bout de la résistance des peuples et sauver de la ruine les bourreaux. Il vole au secours de Thieu : " Nous accusons. dit-il, le Vietnam du Nord devant les Nations-Unies de violer les droits de l'homme. Le gouvernement chilien ne peut réprimer un sentiment d'horreur devant les méthodes inhumaines que les forces viet-congs emploient ".
      Les droits de l'homme sous le régime de Thieu, c'est comme au Chili, le droit des policiers de torturer et de tirer à vue.

l

      Jugeant que la campagne réactionnaire est trop " molle ", Soljenitsine appelle à renforcer le soutien à Thieu car, dit-il, " le Vietnam va être transformé en camp de concentration ". Voilà celui que la presse bourgeoise a présenté comme un combattant de la liberté, c'est un ennemi des peuples, et des pires.

l

      L'héroïque lutte des peuples indochinois arrache le masque aux faux amis des peuples. " L'Humanité " jugeait ainsi les félicitations à Ford à ces troupes après l'évacuation de Phnom Penh :
      "
Nous aimerions que cette fierté soit justifiée et que ce repli soit le fruit de considérations humanitaires ... ", autrement dit le P " C " F aimerait que l'impérialisme US n'ait pas été battu par le peuple cambodgien, que l'agression US n'ait pas été battue par ce petit peuple en comptant sur ses propres forces.

      Il est vrai que ces victoires font voler en éclat les théories révisionnistes. En 1965, au début de l'agression directe de l'armée US au Vietnam, Piquet, dirigeant du P" C " F, déclarait :

      " Nous devons résolument dénoncer ceux qui pratiquent la politique criminelle des dirigeants chinois qui consiste à pousser le petit peuple du Vietnam à la guerre totale, c'est-à-dire au génocide, en lui répétant sans cesse cette absurdité que l'impérialisme américain est " un tigre en papier ". A qui fera-t-on croire que la puissante armée impérialiste peut être brisée par un petit peuple, aussi héroïque soit-il. "

l

      Pour la ligue trotskiste, la principale leçon du soulèvement populaire au Vietnam serait que " la coexistence pacifique à trois entre Moscou, Washington et Pékin, malgré les revers qu'elle inflige et infligera aux combats révolutionnaires dans le monde n'a pu donner un coup d'arrêt à la remontée internationale des luttes de classe ".
Cette dégoûtante bouillie est une insulte au peuple vietnamien. Elle est en droite ligne des positions de la ligue trotskiste sur les accords de Paris, interprétés non comme une victoire du peuple, mais comme une
" concession à l'impérialisme US ". Le peuple se dresse pour imposer leurs applications ! Voilà les trotskistes pris la main dans le sac : ce sont de faux amis du peuple vietnamien. Que le peuple remporte des victoires de portée historique en comptant sur ses propres forces, et voilà mises en déroute les " théories " trotskistes qui nient la possibilité de la libération des peuples par eux-mêmes.


UNE POLITIQUE A DOUBLE FACE

      Alors que la bourgeoisie française déverse, depuis plusieurs semaines, un flot de calomnies contre les peuples Indochinois, la semaine qui s'est écoulée a été marquée par toute une série de faits par lesquels l'impérialisme français apparemment reconnaît les victoires des peuples et prend ses distances à l'égard de l'impérialisme US.

l Le GRUNK a été reconnu par le gouvernement français comme seul représentant du Cambodge. Dimanche soir, on a pu voir les représentants des fantoches déménager l'ambassade à la sauvette dans des voitures.

l Giscard a désavoué Thieu en affirmant que " l'autorité politique doit être exercée à Saigon exclusivement par des personnalités qui fassent connaître leur volonté d'appliquer les Accords de Paris ".

l Le Vice-Consul de France à Da-Nang, qui avait refusé d'être évacué, a été chargé d'établir la liaison avec les autorités mises en place à la suite des soulèvements populaires. Giscard demande aux Français, en poste au Vietnam, de ne pas chercher à être évacués.

l Les envois de médicaments et de vivres, au lieu d'être envoyés directement a Thieu, sont distribués au régime de Saigon et au GRP sans tenir compte du plan US " d'aide humanitaire ".

      Ces retournements sont une victoire des peuples. Ils affaiblissent les régimes fantoches au niveau international. L'impérialisme français cherche à se mettre en position favorable en Indochine. L'impérialisme français cherche à se poser en ami des peuples d'Indochine. Les peuples de ces pays sauront, tout en exploitant les contradictions du camp impérialiste, discerner ces manœuvres de l'impérialisme français.



dans les villes libérées...


... la population accueille avec enthousiasme les forces de libération.

après les victoires du peuple vietnamien

LES YANKEES PREPARENT UNE NOUVELLE AGRESSION

      Thieu se terre dans son palais transformé en forteresse depuis le mois de mars. Ce qui n'a pas empêché un pilote de bombarder le palais avant de passer en zone Iibérée, ou il a été chaleureusement accueilli.

THIEU DEMISSION

      La débâcle a soulevé un début de panique ; tous ceux qui avaient pu se constituer un petit magot grâce aux subsides de l'impérialisme se sont rués à l'assaut des banques pour retirer leurs dépôt. Thieu lui-même est saisi par i'affolement : il recherche vainement un avion pour envoyer en Suisse le stock d'or accumulé par lui-même et son compère Lon Nol, en sacrifiant la vie de leur pays aux intérêts de l'impérialisme. Cet or appartient aux peuples vietnamien et cambodgien. L'envoyer à l'étranger est un nouveau crime.

      La peur de Thieu, c'est d'être renversé. Dans Saigon, les étudiants affrontent la police : ils refusent la conscription forcée pour tous les hommes valides de 17 à 43 ans décrétée par Thieu. Associations religieuses, membres du " parlement ", membres de l'administration comme les masses populaires, tous réclament le départ de Thieu.

LES MANŒUVRES US-THIEU

      Pour empêcher la décomposition de s'aggraver à Saïgon, Thieu a lancé une partie de ses réserves stratégiques dans la bataille de Xuan-Loc, à 60 km de Saigon : 8000 hommes, 100 chars sont engagés dans une bataille pour tenter de remporter une victoire militaire qui devrait, dans son esprit, effacer ses défaites. La presse bourgeoise et Thieu font grand bruit autour de la bataille de Xuan-Loc pour essayer de regonfler son crédit sur le plan international, et pour remonter le moral de ses propres armées.

      Les victoires remportées par le peuple vietnamien obligent les Etats-Unis à préparer un changement radical dans leur politique d'agression.

      " J'ai conclu, dit Ford, que les intérêts nationaux des Etats-Unis exigent que nous continuions à apporter une aide militaire et humanitaire aux Sud-Vietnamiens (à Thieu NDLR), afin de permettre à ceux-ci de stabiliser la situation militaire et dans le pire des cas de permettre une évacuation en ordre des Américains et des Sud-Vietnamiens en danger." En conclusion, Ford a demandé 700 millions de dollars d'aide pour approvisionner Thieu en armes et pour mettre sur pied des opérations de grand style comme celle de Phnom-Penh pour l'évacuation de Dean, accomplie avec l'approbation de tous les leaders du Congrès. Le plan d'évacuation, mis sur pied par Ford, comprend l'évacuation de 200 000 Sud-Vietnamiens et de tous les Américains sous la protection des " marines " : il ne peut se réaliser que si Thieu reste au pouvoir jusqu'à ce que l'opération soit prête, que le Congrès ait voté une loi la permettant.

      L'ampleur de l'opération envisagée exige l'utilisation non plus de quelques centaines de " marines ", mais de plusieurs milliers, non plus d'un jour, mais de plusieurs jours. Une telle opération est le moyen de prendre pied militairement au Vietnam pour contrebalancer la défaite de Thieu. Elle remplit les conditions d'une nouvelle intervention militaire directe des Etats-Unis au Vietnam.

      L'agression US n'a pas pris fin. Tant que les Accords de Paris ne seront pas intégralement appliqués, le peuple vietnamien luttera pour la libération de son territoire, pour l'indépendance nationale.

YANKEES HORS D'INDOCHINE !

APPLICATION DES ACCORDS DE PARIS !

ç

è

RETOUR