Le dimanche 23 mars à 1 h 15, un accident mortel s'est produit au service aciérie de l'usine : un ouvrier algérien de 32 ans est écrasé par un engin de chantier servant au transport des lingots d'acier. Les camarades du Parti ont pris en main l'enquête pour faire la vérité sur cet accident. Par la discussion avec les ouvriers du chantier, ceux qui connaissaient la victime, nous avons pu montrer que cet accident n'est qu'un nouveau crime du capital. Un tract a été diffusé dans l'usine avec les premiers résultats de l'enquête. Bien accueilli, mais avec une réaction de surprise de certains : " Tiens, c'est vous qui faites le tract, alors qu'on n'a rien vu des syndicats... ". Dans ce tract, on dénonce plusieurs causes de l'accident : 1) Aucune sécurité sur ce chantier.
2) Les entreprises extérieures multiplient les risques d'accident.
3) La fatigue cause des accidents.
A la suite de ce tract, plusieurs ouvriers de l'usine, de l'aciérie ou amis de la victime, ou accidentés eux-même, se sont réunis à l'appel du Parti. On a discuté longuement pour reconstituer l'accident dans tous les détails. Les camarades ont dénoncé les manœuvres démagogiques de la direction : on fait prendre certaines mesures aux conducteurs d'engin - on parle de différents systèmes de sécurité, dont un système de feux rouges, qui ne servirait à rien, mais qui fait bien rire tout le monde - les chefs passent dans l'atelier, discutent avec les ouvriers... Comme dit un camarade : " Après un accident, c'est toujours comme ça, ils s'activent un peu pendant 15 jours, et puis ça recommence... ". Et un autre ajoute : " De toute façon, même s'il y a des mesures de sécurité, on ne les applique pas : on se ferait engueuler qu'on traîne ! ". Surtout, ont été dénoncés les mensonges des capitalistes pour cacher leurs responsabilités : le plan de l'accident est incomplet et faux, pouvant laisser croire que la victime est en tort - une reconstitution a eu lieu deux jours après, mais dans une équipe qui n'est pas celle de l'accident - et surtout, le pontonnier, seul témoin direct, n'était pas convoqué, pas plus que le chauffeur de l'engin. Les capitalistes veulent maquiller leur assassinat ! Les camarades ont décidé de se mobiliser pour exiger une réelle reconstitution, mettant en évidence ce crime du capital. L'attitude des directions syndicales est simple : pas un tract sorti sur l'accident, aucun débrayage proposé, aucune information aux deux autres postes de l'aciérie... Au CHS, aucun délégué ne s'est élevé contre la reconstitution-bidon. Après l'intervention du Parti, un seul tract a parlé de l'accident : celui des révisionnistes du P "C" F... Mais ces messieurs se contentent de généralités sur l'accident - n'ayant même pas cherché à savoir ce qui s'est passé précisément - ... pour en arriver à la nécessité du programme commun. Et ils glissent : " Oui, le programme commun éviterait tous ces abus, aussi ceux qui le dénigrent, mis à part ceux qui ont à le craindre, ne font que le jeu de la bourgeoisie. Ou bien ce sont des rêveurs, ou bien des inconscients, voir parfois les deux, mais ils vont à l'encontre des intérêts des travailleurs ". Non messieurs du P "C" F et du soi-disant PS, la bourgeoisie n'a rien à craindre de votre programme commun, elle vous connaît. Elle vous voit à l'œuvre dans les syndicats CGT et CFDT dont vous voulez faire des instruments de collaboration de classes conduisant la classe ouvrière d'échec en échec, de capitulation en capitulation. De nombreux ouvriers rompent avec les propositions des réformistes et des révisionnistes. Comme en témoigne l'écho de notre presse: 15 FR vendus à des ouvriers de l'usine à notre dernière intervention. Comme en témoignent ces anciens du P " C " F, qui hésitent encore à rompre totalement avec le parti révisionniste, mais qui encouragent l'intervention du Parti. Arrachons nos syndicats CGT et CFDT aux révisionnistes et réformistes, pour développer le syndicalisme révolutionnaire ! Suivons l'exemple des mineurs de Liévin. Engageons la lutte pour la sécurité. Dans nos syndicats, imposons nos véritables revendications - en particulier : l suppression de l'équipe de nuit du samedi. l diminution du temps de travail, l embauche définitive des ouvriers des entreprises extérieures. Construisons solidement le Parti dans l'usine ! Correspondant Pompey (54 Nancy) |