- CONTRE
- LE CHOMAGE,
- UNITÉ
POPULAIRE
Face
à la montée du chômage sous toutes ses
formes, la combativité de la classe ouvrière
ne désarme pas. Aux côtés des
travailleurs de Grandin, Everwear, Teppaz, Fantasia, et de
nombreuses petites entreprises menacées de fermeture,
les sidérurgistes d'Usinor viennent d'entrer en lutte
contre le chômage partiel. Ce ne sont encore que les
premières ripostes à la politique de crise de
la bourgeoisie, mais de plus en plus clairement
apparaît la nécessité d'engager un
combat d'ensemble et de classe contre cette
politique.
C'est tout le sens des
propositions d'organisations, de revendications,
développées par notre Parti. Sur la base d'une
plate-forme politique qui embrasse tous les aspects du
chômage, pour en montrer la liaison indissoluble avec
la nature même du capitalisme, il s'agit de renforcer
les sections syndicales d'entreprise, pour rompre avec la
démobilisation engendrée, entretenue par les
dirigeants révisionnistes et réformistes. Il
s'agit encore plus largement que dans les entreprises de
développer partout des comités de lutte contre
le chômage, pour briser l'isolement des luttes
d'usines, pour forger l'unité des ouvriers en
activité et des chômeurs, pour mobiliser toutes
les victimes, à un degré ou à un autre,
du chômage. Dans la lutte difficile qu'engagent les
travailleurs contre le chômage, il est possible et
nécessaire de rassembler une large unité
populaire. Mais à l'heure où les faux
communistes du P " C "F parlent d' " union du peuple de
France ", il importe de préciser et la cible et les
contours de cette unité populaire.
UNE UNITE POPULAIRE POUR
FAIRE PAYER LA CRISE A LA BOURGEOISIE
Alors que
les travailleurs, tout en engageant la lutte, se posent la
question d'en finir avec une société où
le chômage ne fait que s'aggraver, les
révisionnistes du P "C" F s'évertuent à
essayer de les convaincre que l'issue n'est pas dans la
révolution, mais dans une gestion différente
du capitalisme.
Expliquant que " la crise n'est
pas fatale ", ils mettent en avant une argumentation
démagogique de " relance de la consommation ",
susceptible, selon eux, de résorber le chômage.
Mais cette démagogie cache mal leur désir de
gérer le capitalisme et... le chômage.
Malgré un durcissement apparent, un semblant d'appel
à l'action, ils n'ont en fait d'autres perspectives
à offrir aux travailleurs que la possibilité
d'une victoire électorale de l'Union de la Gauche. Et
pour que cette possibilité ait quelque chance de
devenir un jour réalité, l'alliance qu'ils
proposent, c'est celle des ouvriers et des petits patrons,
c'est en définitive l'alliance des exploités
et des exploiteurs, dont ne seraient en fait exclus que
quelques archi-milliardaires.
La logique de cette alliance,
c'est la reconnaissance de la rentabilité capitaliste
comme d'une loi devant laquelle les ouvriers ne peuvent que
plier, c'est la trahison des intérêts
fondamentaux de la classe ouvrière au profit de ceux
de la petite bourgeoisie.
L'unité populaire,
impulsée par notre Parti, n'a rien de commun avec une
telle alliance contre-révolutionnaire. Elle
procède d'une toute autre logique : celle des
travailleurs. Elle part du point de vue qu'il n'y a pas
d'autre issue au problème du chômage que d'en
abattre la racine, le système
capitaliste.
Face à la crise de la
bourgeoisie, dont l'extension du chômage est une des
manifestations, il ne s'agit en aucune manière de
chercher à sa place des solutions à ses
difficultés. Au contraire, dans la lutte contre le
chômage, il s'agit de faire payer la crise à la
bourgeoisie, d'aggraver ses
difficultés.
Voilà la base sur laquelle
se construira l'unité populaire contre le
chômage : le refus de toute collaboration de classes
qui s'exprime dans le mot d'ordre: * Pas un seul
licenciement, à la bourgeoisie de payer la crise ".
Son ciment, c'est la classe ouvrière, ouvriers en
activité et chômeurs.
UNE TELLE UNITE POPULAIRE
EST POSSIBLE ET NECESSAIRE
Aujourd'hui une unité populaire large
peut se réaliser sur de telles bases.
D'une part, en effet, le
chômage ne touche pas seulement la classe
ouvrière, mais aussi d'autres couches de la
population. D'abord les petits paysans bien sûr,
rejetés tous les jours en plus grand nombre vers les
usines, mais aussi les employés (PTT, hôpitaux,
etc.), dont beaucoup sont auxiliaires et à la merci
d'une rupture de contrat. Ce sont aussi les jeunes,
particulièrement ceux des CET, qui seront 600 000
dès juillet à chercher du travail, ou encore
les femmes sans emploi.
De multiples liens unissent ces
couches à la classe ouvrière. Rares en effet
sont les familles paysannes, où un enfant au moins
n'est pas ouvrier, ou élève d'un
CET.
Aujourd'hui, d'autre part, et
c'est sans doute l'aspect le plus important, ces couches ont
les yeux tournés vers la classe ouvrière.
Depuis plusieurs années, les paysans les plus
résolus insistent sur l'unité de leur combat
avec celui de la classe ouvrière. La vente directe de
produits agricoles est déjà une tradition du
mouvement paysan révolutionnaire. Mais il ne s'agit
plus seulement des paysans. De larges couches
d'employés sont entrées en lutte ces
dernières années : ceux des grands magasins,
les employés de banque, puis récemment les
postiers et les hospitaliers. Leurs revendications, leurs
formes de lutte, les ont rapprochés de la classe
ouvrière. En même temps, la barrière de
l'idéologie du fonctionnaire, le corporatisme qui
assurait à la bourgeoisie une relative
neutralité de ces couches ont été
ébranlés. Des aspirations
révolutionnaires ont commencé à se
faire jour dans ces couches. Et au travers de leurs luttes,
mais surtout de leurs échecs, de nombreux
travailleurs de ces couches ont compris la
nécessité de l'unité avec la classe
ouvrière pour la satisfaction de leurs revendications
mais aussi dans un combat commun pour une autre
société. De la même façon, de
nombreux intellectuels, enseignants ou élèves
n'acceptent plus le rôle que leur assigne la
bourgeoisie dans l'asservissement idéologique de la
classe ouvrière. Ils aspirent à se mettre
à son service.
Cette unité populaire aura
de multiples moyens de s'exprimer dans la lutte contre le
chômage, en particulier dans les comités de
lutte. Elle est la condition pour transformer le rapport de
force entre la bourgeoisie et le prolétariat,
transformer la situation " d'attente " actuelle en une
offensive d'ensemble de la classe ouvrière contre le
chômage.
Elle est aussi le moyen pour que,
sur un point précis, le chômage, commencent
à se tisser de solides alliances de classes en vue de
la révolution et de l'instauration du pouvoir des
ouvriers et des paysans.
Frédéric MONTAGNET
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