Congrès de la jeunesse
révisionniste
La publicité qui a
entouré le congrès de la jeunesse
révisionniste tout comme le tapage fait autour de ses
activités depuis 6 mois, montrent bien que le P"C "F
accorde aujourd'hui une grande importance à son
travail parmi les jeunes. Il entend non seulement prendre
là les milliers de voix dont il a besoin pour les
élections, mais également, en se
présentant comme un ardent défenseur de la
jeunesse, renforcer son image de parti combatif aux yeux de
toute la classe ouvrière.
LA PHRASE REVOLUTIONNAIRE AU SERVICE DE LA
TRAHISON REVISIONNISTE
L'organisation
révisionniste a en effet changé de visage. Son
vocabulaire est rempli de mots " lutte, action,
solidarité ", voire " révolution ". Il n'y a
plus de domaine où elle n'entend pas intervenir. Son
activité doit déboucher rapidement, " le
plus vite possible " (Catala) sur le socialisme pour la
France.
Curieux langage pour une organisation et un
secrétaire au passé d'ailleurs douteux, dont
on connaît l'ardeur, depuis des années,
à expulser tout ce qui ressemble de près ou de
loin à un militant révolutionnaire : aurait-on
à la J"C" changé de ligne ?
A y
regarder d'un peu plus près, on voit que dans un
emballage un peu différent il y a la même
camelote.
En
fait de socialisme, la perspective, c'est " des
réformes profondes qui changeront les choses du tout
au tout ". En fait de révolution, c'est le programme
commun dont il est question, avec son cortège de
soi-disant démocratisations, ses vagues promesses et
ses changements bidons. Pour la lutte contre l'armée
ou plutôt pour les revendications dans l'armée
(car de sa fonction, il n'est question nulle part) c'est
avec les cadres qu'il faut s'allier. L'objectif à se
fixer pour la lutte contre le chômage reste
évidemment le même : pas de licenciements sans
reclassements ; comme si les jeunes licenciés
pouvaient espérer retrouver du travail alors que
800000 sont en chômage !
Quant à la politique municipale des
révisionnistes pour la jeunesse, il n'en est question
nulle part : c'est là un terrain sur lequel ils se
sentent mal à l'aise.
On
le voit, la nouveauté des formes cache mal les
vieilleries révisionnistes. C'est d'ailleurs ce dont
on a pu se rendre compte à l'évidence a
l'occasion du 1er Mai à Paris, où, tout en
sautillant à la Krivine, les J "C" organisés
en carré, brandissaient un magnifique drapeau bleu
blanc rouge, agressaient de façon systématique
les diffuseurs de Front Rouge et de Jeune Garde, hurlaient
leur soutien au programme commun.
En
réalité, la J"C" n'est qu'une organisation
fantoche du parti révisionniste. Incapable d'une
action réellement autonome, elle ne lui sert que de
vitrine. C'est là où l'on expérimente
les changements tactiques et les contorsions politiques les
plus diverses : alliance avec les gaullistes, abandon puis
remise en avant du socialisme pour quelque temps,
unité puis opposition avec les socialistes...
Qu'on ne s'y trompe pas pourtant, ou plutôt que
la bourgeoisie n'espère pas nous y faire tromper
!
La
jeunesse révisionniste n'a eu l'initiative,
malgré ses efforts, ni dans le combat contre
l'armée, ni dans celui contre l'école, ni dans
la lutte anti-chômage. Le fait qu'elle soit intervenue
avec moins de retard qu'habituellement et plus massivement
ne peut pas nous faire oublier qu'elle n'est actuellement
qu'un parasite de ces mouvements.
DES CONTRADICTIONS NAISSANTES
Mais, si l'on va plus loin
que ce congrès, où tout est fait pour faire
croire à la grande unité, un certain nombre de
contradictions percent, même au travers de la tribune
de I' "Humanité" sur la J"C" :
-
à propos du fonctionnement de l'organisation :
celle-ci ne se réunit pas fréquemment, elle
place des cartes mais n'organise pas ses adhérents :
ainsi cette lettre de Massy où 2 jeunes filles se
plaignent, plusieurs semaines après le festival,
où elles ont adhéré, de n'avoir vu
encore personne ;
-
à propos de son activité : entre les campagnes
volontairement spectaculaires, du vide ! Entre les
collages, les surprises-parties, de temps en temps une
distribution de tracts P"C"F ! la discussion politique ?
De l'avis même de nombreux militants, elle est
inexistante ;
-
à propos de I' "ouverture" : de nombreux J"C" se
sont plaints du caractère lâche des
critères d'adhésion à l'organisation :
" adhère celui qui te désire ", disent les
statuts. " N'est-ce pas, disent certains militants dans la
tribune, la porte ouverte à n'importe qui ? ".
Aussi l'idéologie arriviste, ouvertement
affichée de certains cadres, est l'objet de
contradictions de plus en plus nombreuses au sein de cette
organisation.
Toutes ces contradictions, certes, ne portent pas
encore consciemment sur le fond des problèmes. Mais
il appartient aux jeunes communistes authentiques de relier
cette expérience directe vécue par les membres
de la jeunesse révisionniste, au rejet par le P"C"F
de la ligne marxiste-léniniste, de toutes les
traditions révolutionnaires glorieuses de notre
peuple et des jeunes. Pour cela, il faut avancer
résolument vers la constitution d'une force
révolutionnaire alternative, nombreuse, capable de
tracer la voie et de montrer comment on parviendra
réellement au socialisme.
Aujourd'hui, les marxistes-léninistes
s'engagent dans cette direction avec la perspective de
l'Union Communiste de la Jeunesse (Révolutionnaire).
Jean-François VITTE.
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