BIENVENUE AU CAMARADE TENG
SIAO PING
Lundi 12 mai, Teng Siao-Ping,
Vice-Premier Ministre de la République Populaire de
Chine, est arrivé à Paris en visite
officielle. Cette visite suscite chez les travailleurs de
notre pays un très large intérêt. C'est
la preuve de l'écho grandissant que rencontrent les
nombreux succès enregistrés par le peuple
chinois dans la lutte pour l'édification du
socialisme ; les calomnies traditionnelles des
révisionnistes du P"C"F, les déformations
malhonnêtes des journalistes bourgeois, ne
réussissent plus aujourd'hui à bloquer
l'intérêt des travailleurs de France pour les
réalisations prodigieuses qui s'accomplissent en
Chine : la construction d'une société sans
exploitation ; la bataille permanente menée sous la
direction clairvoyante du Parti Communiste Chinois pour
prévenir les tentatives de restauration du
capitalisme ; l'élévation constante du niveau
de conscience des masses chinoises, autant de questions qui
intéressent au premier chef les ouvriers, les
paysans, intellectuels progressistes de notre pays.
LES CONTRIBUTIONS DE LA RÉPUBLIQUE
POPULAIRE DE CHINE A LA
RÉVOLUTION
PROLÉTARIENNE MONDIALE
Mais c'est la signification
même de ce voyage qui suscite un grand
intérêt dans notre pays. Quel est le but
poursuivi par le Gouvernement Chinois ? En quoi un tel
voyage s'intègre-t-il à la politique
d'ensemble de la République Populaire de Chine ?
Telles sont les questions que posent les travailleurs dans
les entreprises aux militants de notre Parti. Quelles
réponses faut-il fournir à notre sens.
La contribution du peuple
chinois à la lutte pour la révolution
prolétarienne mondiale revêt, parce qu'il a
pris le pouvoir et édifié un puissant Etat
socialiste, des formes multiples. L'exemple et
l'encouragement que constituent pour tous les peuples du
monde les succès enregistrés par le peuple
chinois dans l'édification du socialisme; dans la
lutte contre le révisionnisme, sont un des aspects de
la contribution de la Chine à la révolution
mondiale. Le soutien apporté aux luttes
révolutionnaires dans le monde, comme par exemple, le
soutien indéfectible et permanent depuis 1949 aux
peuples Indochinois aujourd'hui victorieux, c'est un autre
aspect de cette contribution. La part active prise par la
République Populaire de Chine à la
constitution du Tiers-Monde en force politique, capable
d'infliger de graves défaites politiques,
économiques à l'impérialisme et au
social-impérialisme, c'est encore un autre aspect de
cette contribution.
Mais si ces différents
aspects sont assez bien connus dans notre pays, il serait
faux d'en ignorer un quatrième : en nouant avec des
pays impérialistes des relations sur la base des cinq
principes de coexistence pacifique (*), la Chine grand Etat
socialiste édifié par le quart de
l'humanité, conquiert du même coup la
possibilité d'influencer le développement plus
ou moins rapide des contradictions à l'échelle
du monde et particulièrement les aiguisements des
contradictions inter-impérialistes. Parce que la
politique extérieure d'un Etat socialiste ne peut se
borner au seul soutien des forces révolutionnaires
dans le monde et considérer les pays
impérialistes comme un bloc, se
désintéresser des contradictions qu'il
connaît et qui l'affaiblissent : au contraire, la
place conquise par la Chine aujourd'hui sur la scène
internationale lui offre cette possibilité
très importante de jouer sur ces contradictions, de
contribuer ainsi, indirectement mais de manière
évidente, au renforcement du camp de la
révolution. C'est dans ce cadre là qu'il faut
à notre avis replacer la visite de Teng Siao Ping en
France.
C'est l'analyse qu'il fait de
la situation mondiale, des bouleversements intervenus dans
le monde dans la dernière décennie qui guide
la politique extérieure définie par le
gouvernement chinois. Deux faits décisifs qui
revêtent chacun une grande importance fondent cette
situation nouvelle :
1)
l'irruption du Tiers-Monde sur la scène mondiale, en force
politique.
2)
la division, les clivages, les modifications intervenus dans le camp
impérialiste : d'une part la restauration du
capitalisme en URSS, la dégénérescence
du premier Etat socialiste en un Etat
social-impérialiste, socialiste en parole,
impérialiste dans les faits, a modifié
considérablement la situation ; une nouvelle
superpuissance est venue rivaliser avec
l'impérialisme US, exerçant un féroce
diktat sur toute une partie de l'ancien camp socialiste,
agressant la Tchécoslovaquie, mettant à profit
le déclin et les défaites enregistrées
par cette superpuissance pour tenter, en se prévalant
de son masque " social ", de prendre pied dans ses zones
d'influence. Ces deux superpuissances rivalisent pour se
repartager le monde, imposer leur hégémonie et
renforcent ainsi le danger d'une nouvelle guerre mondiale.
Ce sont elles que les communistes chinois
caractérisent comme constituant " le premier monde ".
D'autre part, les
impérialismes secondaires comme l'impérialisme
français, qui sont soumis aux pressions grandissantes
des deux superpuissances, c'est " le second monde ".
La politique
extérieure du gouvernement chinois vise à la
fois à renforcer le camp du Tiers Monde et les
initiatives qu'il prend contre l'impérialisme, le
social impérialisme et particulièrement contre
l'hégémonisme des deux superpuissances,
à la fois à aggraver la situation du camp
impérialiste en approfondissant les clivages qui y
existent.
LA CHINE ET LE TIERS MONDE
La Chine fait partie intégrante du Tiers-Monde qui
regroupe les pays opprimés et dominés par
l'impérialisme et les pays qui se sont
libérés de ce joug. Toujours depuis 1955,
depuis la conférence de Bandoung, la
République Populaire de Chine a mis l'accent sur la
nécessité pour les peuples du Tiers-Monde
d'unir leurs efforts pour lutter contre la domination
impérialiste.
Contraints progressivement par la pression des
peuples coloniaux, de substituer à l'ancien mode de
domination colonial, un mode de domination plus
camouflée, le néo-colonialisme,
l'impérialisme avait pu pendant une période,
limiter ses reculs. Mettant à la tête des pays
ayant nouvellement accédé à
l'indépendance des agents entièrement à
sa solde, l'impérialisme poursuivit sa politique de
pillage et de rapine.
Mais aujourd'hui de plus en
plus cela n'est pas possible. A de nombreuses reprises dans
les conférences internationales (conférences
de l'ONU sur les matières premières, sur la
démographie, sur le droit des mers...), dans la mise
sur pied d'organisation des pays dominés producteurs
d'une même matière première à
l'exemple de ce qui a été fait pour le
pétrole, dans la collaboration entre ces divers
organisations, le Tiers-Monde arrive à faire entendre
une même voix. Même des gouvernements
très réactionnaires, jusqu'ici très
soumis à l'impérialisme et exerçant une
sévère répression sur leur peuple, en
viennent aujourd'hui à s'unir à des pays aux
positions traditionnellement anti-impérialistes. Ils
sapent ainsi non seulement les intérêts
impérialistes dans leurs pays, mais les bases
mêmes sur lesquelles ils ont construit leur
domination, favorisant tôt ou tard la remise en cause
par leur propre peuple de leur régime
réactionnaire.
Ce nouvel essor de la lutte
des pays du Tiers-Monde a été rendu possible
avant tout par deux facteurs : le premier facteur, c'est
l'exemple et l'encouragement qu'a constitué pour tous
les peuples de ces pays la lutte des mouvements de
libération nationaux, particulièrement la
lutte armée des peuples d'Indochine qui
démontrait qu'une superpuissance aussi bien
armée que l'impérialisme US pouvait être
tenue en échec et défaite par le peuple d'un
petit pays ; le fait que la première lutte
d'envergure menée par le Tiers-Monde sur les
matières premières, l'ait été
à l'occasion de la lutte des peuples arabes contre
l'état agresseur d'Israël souligne de même
l'influence des luttes et libération dans le
déclenchement de ce mouvement revendicatif. Le second
facteur c'est justement le rôle joué par la
Chine socialiste qui a constamment souligné la
nécessité d'unir le Tiers-Monde, qui utilise
tout son prestige international à l'ONU, dans les
conférences internationales pour contribuer à
forger cette unité, qui dans son programme d'aide
économique désintéressée au
Tiers-Monde, fournit aux pays concernés des moyens
pour s'opposer à la tutelle impérialiste.
Aujourd'hui plus que jamais, le Tiers-Monde porte des coups
décisifs à l'impérialisme et au
social-impérialisme. Une composante importante de la
politique extérieure de la Chine consiste à
prendre une part active au renforcement de l'unité du
Tiers-Monde pour renforcer, le camp de la révolution.
LA CHINE ET LE SECOND MONDE
En distinguant dans le camp
impérialiste premier monde et second monde, les
communistes chinois caractérisent un clivage
important qui existe entre les deux superpuissances et les
impérialismes secondaires. D'un côté
deux impérialismes dont la rivalité devient de
plus en plus aiguë, d'autant plus que l'essor des
luttes des pays du Tiers-Monde réduit le champ
où peut s'exercer cette rivalité ; de l'autre
côté, des impérialismes qui sont trop
faibles pour aspirer à dominer le monde, pour avoir
des visées hégémoniques et qui voient
leurs ambitions impérialistes contrecarrées
doublement : du fait des pays du Tiers-Monde qui exigent
d'eux comme de tout le camp impérialiste des
concessions importantes, et du fait des pressions des deux
superpuissances qui chacune tente de s'assujettir plus
étroitement ces pays impérialistes
secondaires.
D'un
côté deux superpuissances qui s'arment à
outrance en prévision de guerre mondiale, parce
qu'elles savent qu'un repartage du monde se fera au profit
de celui qui aura instaurer un rapport de force militaire en
sa faveur ; de l'autre côté des
impérialistes secondaires insuffisamment armés
pour faire face aux pressions des deux superpuissances,
insuffisamment unis pour opposer un front commun à
ces pressions.
Accroître les
difficultés du camp impérialiste en
accroissant les contradictions entre le premier monde et le
second monde, tel est a notre sens la signification de la
politique extérieure suivie par la République
Populaire de Chine. Les appels à renforcer
l'unité de l'Europe, la décision de nommer un
ambassadeur à la Communauté Economique
Européenne en plus des ambassadeurs chez
différents pays européens, la visite de Teng
Siao Ping à Paris, ce sont toutes des initiatives
convergeant vers le même but : empêcher l'une ou
l'autre des deux superpuissances de faire aboutir ses
pressions sur les impérialismes secondaires. Et si
parmi les impérialismes secondaires, la politique
extérieure chinoise consacre une place importante aux
pays européens, c'est dû avant-tout à la
place stratégique qu'occupe l'Europe dans la
rivalité des deux superpuissances. Du fait de son
potentiel économique, de son potentiel en hommes, de
son développement technologique, de ses liens avec
les anciens empires coloniaux, l'Europe constitue bien
l'enjeu clé de la rivalité des deux
superpuissances. Chacune d'entre elle masse des troupes et
un armement important en Europe même, ou en
Méditerranée. Le danger de guerre mondiale qui
s'accroît avec les rivalités exacerbées
des deux superpuissances concerne ainsi clairement les pays
européens, et les appels à l'unité
lancés aux pays européens par le gouvernement
chinois visent à prévenir un tel
danger.
C'est la même préoccupation qui guide la
politique du gouvernement chinois, chaque fois qu'il
souligne les points d'unité qui se manifestent entre
le Tiers-Monde et le Second Monde comme par exemple la
Conférence de Lomé, sanctionnée par des
accords économiques importants entre 46 pays
d'Afrique, du Pacifique et des Caraïbes et la
communauté européenne.
De
tels accords ne ressemblent plus guère aux accords
que l'impérialisme pouvait imposer à des pays
néo-coloniaux et qui constituaient un brigandage pur
et simple. Aujourd'hui pour conclure de tels contrats, pour
nouer avec les pays du Tiers Monde des liens effectifs pour
tenter d'atténuer les effets de la crise, de la
pression des deux superpuissances... les pays
européens, même s'ils conservent leurs
ambitions impérialistes sont obligés de
consentir aux pays du Tiers-Monde des concessions qui les
renforcent. Poser la question à qui profite ces
accords, c'est y répondre quand on souligne qu'il
s'agit d'accords entre une force qui décline, qui est
assaillie de difficultés de toute part, et une force
qui s'accroît, se développe remportant des
victoires importantes. De tels accords sont ainsi positifs
à deux points de vue : parce qu'ils renforcent le
Tiers-Monde, parce qu'ils renforcent l'isolement des deux
superpuissances.
Ainsi on le voit la politique
extérieure de la Chine contribue largement à
l'essor de la révolution mondiale, renforce le camp
de la Révolution, affaiblit le camp de
l'impérialisme contribue à renforcer la
vigilance des peuples et des pays face au danger de guerre
mondiale. Toute la politique extérieure chinoise
contribue à l'aiguisement de la contradiction
principale dans le monde entre l'impérialisme et le
social impérialisme d'une part, et tous les peuples
du monde d'autre part. Notre Parti soutient activement cette
politique et appelle tous les travailleurs de notre pays
à recevoir chaleureusement le Vice-Premier Ministre
de la République Populaire de Chine.
Notre peuple saura apporter
sa contribution la révolution mondiale en
résolvant la contradiction auquel il est directement
confronté, la contradiction
bourgeoisie-prolétariat. Il saura tirer profit de la
situation particulière de l'impérialisme
français, impérialisme secondaire, pour
aiguiser sa crise politique et développer son
activité révolutionnaire dans le but de
prendre pouvoir. Il saura renforcer sa vigilance contre Ie
danger de guerre mondiale que font courir le deux
superpuissances et sera prêt à prendre la
tête de la lutte pour l'indépendance nationale,
si l'une ou l'autre des deux superpuissance agresse notre
pays. Il saura s'unir aux forces révolutionnaires
dans le monde pour infliger des coups sévères
au camp impérialiste.
- VIVE L'AMITIÉ DES PEUPLES CHINOIS ET
FRANÇAIS
- VIVE LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE
MONDIALE
- VIVE LA LUTTE POUR LA RÉVOLUTION EN
FRANCE
- A BAS LES DEUX SUPERPUISSANCES
Marc
ANDRÉ
* Les principes léninistes de
la coexistence pacifique entre les pays à
système sociaux différents :
- respect mutuel de
l'intégralité territoriale et de
souveraineté
- non agression
mutuelle
- non-ingérence
mutuelle dans les affaires intérieures
égalité et avantages
réciproques
- coexistence
pacifique.
Rassemblement à Changaï pour soutenir
la juste lutte du peuple en France dans les pays
d'Europe...
|