Pourquoi
Giscard décide de ne plus
commémorer l'anniversaire du 8 mai
45
Prenant prétexte de
la construction d'une Europe unie et pacifique, Giscard
vient de décider, à l'occasion du 30ème
anniversaire, de ne plus commémorer la défaite
de l'Allemagne nazie. Sa proposition de
célébrer à la place le jour de la
fondation de l'Europe vise en fait à estomper tout le
rôle qu'a joué la Résistance dans la
lutte contre le nazisme.
La décision de Giscard
qui fait le pendant à l'attitude de la bourgeoisie
allemande depuis 30 ans de vouloir " oublier " et de faire
le silence sur cette période de l'histoire, est
également dans la lignée de Pompidou qui ne
cachait pas son " aversion " pour la Résistance, en
prêchant " la réconciliation nationale ".
Cette décision apparemment surprenante
(puisque A. Bord, ministre des Anciens Combattants lui
même n'était pas au courant la veille), semble
également contradictoire avec la présence de
Giscard remarquée en juin 74 aux
cérémonies du Mont Mouchet, haut lieu de la
Résistance en Haute-Loire. En fait, un mois
après les présidentielles, Giscard avait
besoin de se concilier l'UDR ; il le faisait notamment en
célébrant la Résistance à la
manière des gaullistes. Aujourd'hui il n'est plus
gêné par ces considérations vis à
vis de l'UDR, ou d'ailleurs les réactions hostiles
à la décision de Giscard sont marginales.
Le 8
mai 45, ce n'est pas l'anniversaire chauvin d'une guerre
entre impérialistes comme l'est celui du 11 novembre.
C'est celui d'une guerre de résistance, de lutte
armée du peuple de France pour défendre son
indépendance contre l'occupant nazi et ses collabos
français.
Dans
cette lutte nombreux sont les résistants qui sont
morts pour que naisse un monde nouveau, pour des "
lendemains qui chantent ". Le P"C"F qui
s'élève aujourd'hui contre la décision
de Giscard ne peut pas faire oublier qu'il a
été le premier à dénaturer la
Résistance, en faisant rendre les armes des FTP et
aidant la reconstruction de l'économie capitaliste et
le maintien de l'ordre bourgeois, avec les gaullistes.
Par
sa décision, Giscard cherche à empêcher
les jeunes générations de puiser, dans le
passé glorieux de la Résistance, la force et
l'exemple de la lutte pour l'indépendance
nationale.
Mais
le peuple de notre pays doit rester vigilant : en 1940 une
très large partie de la bourgeoisie avait
capitulé devant les nazis et collaboré avec
eux. Aujourd'hui, Giscard d'Estaing affirme à
Mourmelon lors de l'exercice militaire qu'il a dirigé
: " Dans un monde où chacun lutte durement pour son
indépendance... la France doit assurer elle
même complètement sa sécurité ".
Mais dès le lendemain il raye l'anniversaire de la
victoire de la lutte contre le nazisme pour
l'indépendance menée il y a 30 ans, il tourne
délibérément le dos à ce qui
dans le passé de notre peuple rappelle le plus
clairement cette nécessité de préserver
l'indépendance.
Il
n'est pas possible de faire confiance à notre
bourgeoisie impérialiste pour sauvegarder
l'indépendance nationale, particulièrement
dans une époque où elle est soumise aux
pressions des 2 superpuissances. En décembre 74, aux
Antilles, Giscard rencontrant Ford, faisait des concessions
sensibles à l'impérialisme US.
Récemment à Moscou, Chirac signait un
communiqué avec Brejnev, concédant que la "
Conférence sur la sécurité et la
coopération en Europe (projet particulièrement
cher au social impérialisme soviétique)
constitue un élément essentiel du processus de
détente sur le continent " et que la France s'engage
" à assurer à bref délai, le
succès total de cette conférence ".
Mais
Giscard ne parviendra pas à faire oublier le sens de
la lutte armée menée par les
résistants, pas plus qu'il ne peut s'opposer à
la volonté croissante des masses à construire
une société
socialiste.
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COMMUNIQUÉ DE
L'ASSOCIATION
DES
ANCIENS RÉSISTANTS POUR
LA
RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE
La
décision de Giscard de ne plus commémorer le 8
mai 45, date de la victoire des peuples d'Europe sur
l'envahisseur nazi, constitue un nouveau pas dans la
campagne menée par la bourgeoisie pour effacer et
dénaturer le souvenir de la Résistance de
notre peuple contre l'occupant hitlérien et les
collabos français. Giscard ne fait en cela que
poursuivre l'œuvre de Pompidou qui exprimait publiquement
son aversion pour la Résistance et graciait le
collabo tortionnaire Touvier. Sa décision s'inscrit
dans toute une campagne visant, à travers divers
films et publications, à dénigrer les
résistants et à absoudre ou menu glorifier les
criminels nazis ; n'a-t-on pas vu récemment à
la télévision le chef SS Skorzeny s'exprimer
en toute liberté !
Ce que tente
d'effacer la bourgeoisie, c'est le sens et la portée
de la Résistance pour le peuple de France. C'est la
lutte victorieuse d'un peuple en armes, contre le fascisme
et pour l'indépendance nationale. Ce que la
bourgeoisie voudrait faire oublier, c'est aussi qu'elle
s'est largement compromise, sacrifiant l'indépendance
au maintien de l'ordre bourgeois.
Nous appelons tous
ceux qui ont contribué au combat de la
Résistance à riposter à ces manœuvres
de la bourgeoisie, à s'organiser pour
préserver le souvenir de la Résistance et en
expliquer le sens et la portée, dans la lutte que
nous menons aujourd'hui pour la révolution
prolétarienne et pour l'indépendance
nationale.
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