- PRÉPARONS LES ASSISES SUR
LA SANTÉ
Amorcée à
Liévin au Tribunal Populaire, l'aspiration à
confronter des expériences, à débattre
des problèmes de santé, des accidents du
travail et des maladies professionnelles reste plus que
jamais à l'ordre du jour.
En
effet la politique actuelle de redéploiement de la
bourgeoisie et les 1.200.000 chômeurs lui permettent
l'intensification du travail, donc la recrudescence des
accidents, des maladies professionnelles, et la
détérioration des conditions de travail dans
les usines (Les Assises le montreront plus
nettement).
Pour
les chômeurs, la privation de travail entraîne
le développement des maladies nerveuses, tandis que
l'absence de salaire empêche toute dépense
médicale...
D'autre part, la politique de la bourgeoisie de
rentabilisation accélérée des
hôpitaux, l'instauration de plus en plus ouverte d'une
médecine de riches et d'une médecine de
pauvres, a amené les travailleurs hospitaliers
à entamer de nombreuses luttes pour la défense
de leur niveau de vie et à remettre en cause, de
manière assez large, leur rôle dans l'appareil
de santé bourgeois et à poser le
problème des liens avec la classe ouvrière.
Des contradictions traversent aussi le corps médical,
et les étudiants en médecine. Cette situation
crée donc des conditions favorables à la tenue
d'Assises sur les Accidents et les Maladies
Professionnelles, qui doivent devenir le véritable
carrefour des luttes qui se déroulent sur ce front,
luttes ouvrières souvent isolées,
méconnues, luttes des hospitaliers coupées de
celles de la classe ouvrière.
Elles doivent analyser les conséquences du
redéploiement et du chômage sur la santé
des travailleurs chômeurs ou actifs.
Elles doivent non seulement faire connaître les
luttes, susciter les débats sur les revendications et
les échanges d'expérience, mais aussi poser
les perspectives politiques d'une société
où les accidents du travail et maladies
professionnelles seront effectivement combattues. Etudier
l'impasse des diverses solutions réformistes et
révisionnistes pour qui tout est affaire de
spécialistes et de crédit, et surtout pas
l'affaire des masses, et montrer que le socialisme et la
révolution prolétarienne sont les seuls moyens
de régler ce problème
spécifique.
Ces
Assises rassembleront tous ceux qui luttent ou veulent
lutter sur ce front, surtout parmi les ouvriers,
syndicalistes, paysans, travailleurs de la santé,
étudiants voulant se mettre au service du
peuple.
La
préparation des Assises se fera par
l'établissement de dossiers de la santé dans
chaque entreprise ou hôpital.
De
nombreux thèmes seront débattus le samedi et
le dimanche matin et la synthèse sera faite au cours
d'une Assemblée le dimanche après-midi. Les
différents carrefours porteront sur :
l Les accidents
du travail, maladies professionnelles, la fatigue
industrielle, leurs causes, l'origine des handicaps.
l Le
chômage et la santé des travailleurs : son
rôle dans la détérioration des
conditions de travail, ses répercussions sur la
santé des chômeurs.
l L'hypocrisie
des mesures de la bourgeoisie (législation du
travail, rôle de la médecine du travail, des
Comités d'Hygiène et de
Sécurité, place faite aux handicapés
dans la société).
l L'appareil
médico-hospitalier et la sécurité
sociale (médecine des riches et des pauvres
à l'hôpital, lutte contre l'absentéisme
(Securex).
l Un carrefour
sur les expériences de lutte contre le saturnisme
(bilan de Pennaroya), luttes contre le travail posté
(Usinor), contre les répercussions du fluor sur la
santé des travailleurs et sur l'agriculture, contre
la silicose avec les silicosés organisés
à Liévin, la Mure etc... pour transformer le
CHS en véritable instrument de lutte (Brandt)
etc...
D'ores et déjà un nombre important de
travailleurs, syndicalistes, médecins, travailleurs
hospitaliers ont décidé de soutenir cette
initiative en signant l'appel, et une Commission de
Préparation des Assises est mise sur pied. A la
fête de Politique Hebdo, plus d'un millier de
visiteurs sont passés au stand de la Commission de
Préparation des Assises et ont montré leur
intérêt pour l'initiative. Ainsi ce travailleur
hospitalier qui a déclaré " Nous,
hospitaliers, notre rôle c'est bien d'aider par nos
connaissances des maladies et de l'hôpital, les
ouvriers à lutter dans les usines ", ce jeune, ancien
accidenté du travail, qui est décidé
à venir pour montrer comment, " à l'usine et
à l'hôpital, le capitalisme a le même
visage " Un grand nombre de travailleurs et d'intellectuels
progressistes ont tenu à signer l'appel. D'ores et
déjà un certain nombre de médecins
progressistes, de syndicalistes,
délégués CHS, ainsi que le
Comité de Lutte des Handicapés soutiennent
l'initiative. Un certain nombre de dossiers sont en
préparation, des travailleurs hospitaliers de
l'hôpital Edouard Herriot (Lyon) mènent
l'enquête sur l'appareil hospitalier face aux
accidents du travail, sur le rôle de la
médecine de classe, dans les services d'urgence et de
traumatologie. A Paris, des délégués
CHS d'Ugine Kûlhmann se préoccupent d'apporter
leur contribution sur le rôle des CHS et la mise en
place des Commissions des conditions de travail.
Des
études sur le travail posté sont en cours. A
Amiens des travailleurs de l'usine Cerna de Philips, usine
de la région où il y a le plus d'accidents du
travail, établissent le dossier
sécurité de leur entreprise.
A
Paris et en province un certain nombre de Comités de
préparation des Assises vont être mis en place
dans les quartiers, sur les hôpitaux ou les
entreprises, rassemblant toutes les forces
déterminées à préparer les
Assises. Créons partout des Comités de
préparation des Assises. Signons l'appel aux Assises
! Pour tout contact écrire à : Dr Mireille
BECCHIO 56 rue des Guipons 94800
VILLEJUIF
- 1ère liste des signataires
soutenant l'initiative
- des Assises sur les accidents du
travail et les maladies professionnelles
-
- Commission Populaire de Liévin.
- Comité de lutte Santé.
- Comité de lutte des handicapés
- Commission Santé du PCR (ml)
Les signataires suivants :
M.P.
LAMBERT. Agriculteur (Paysan - Travailleur) (Teille, Loire
Atlantique) ; ARICH C. médecin (Hôpital Saint
Antoine) (Paris); DUBOSQ D., maçon (Caen) ;
AMIEL V., infirmière (Paris) ; ROULLEAU,
électricien (Tours) ; FREAC M., professeur (Paris) ;
RANK M., agent administratif (Neuilly Plaisance) ; JAMAIN
R., étudiante (Lyon) ; LEGER R institutrice
(Gennevilliers) ; RAINHORN J.D., médecin
(syndicat des Généralistes)
(Gennevilliers) ; PROST G., médecin (GIS) (Paris) ;
FRANÇOIS P.. instituteur (Pierrefitte) GOUARANT
C., Laborantine (Paris) ; JULLIEN A.,
lignes PTT (CFDT) (Paris) RAEDERSCHEIDT S.,
professeur (Vanves) ; ROUSTAN André,
ouvrier (ancien FTP] Président du PCR (ml) ;
CAPONIX H. ; MICHEL W.. médecin réanimateur
(Paris) ; LE MORVAN G., lycéen (Paris) ; COLARD,
infirmier (Paris) ; TIMSIT D , médecin
généraliste (GIS) (Paris).
BERNARDET, employé de bureau (Paris)
; WEISS J., médecin ; (GIS), (Hôpital
Broussais) ; NICOLADZE. médecin, (GIS), (Paris)
; LAURENT J., infirmier (Poitiers) CHEMCHABI,
étudiant (Vincennes) ; LANCHON, élève
ingénieur (Châtenay Malabry) MONIQUET,
étudiante (Bruxelles Belgique) ; HO WAN V.,
élève ingénieur (Châtenay
Malabry) ; RAGUET M., laborantine (Paris) ; FRESCO N.. CNRS
(Paris) ; BRADFORD M. médecin,(GIS), (Paris) ;
PELLEFIQUE B , animateur (Paris) : DURAND,
professeur (Clichy/Bois) . PENIN P., médecin
généraliste (Villejuif) : GALAND M.,
médecin hospitalier (Montreuil) ; KOSKAS C.,
étudiant (C.L.H.) (Paris) ; PETIT J.P.,
architecte (Paris) ; CHARESSON N., animatrice
(Fontenay) ; MONTEIL M., formateur (Lyon) RAGUET
M., comptable (Paris).
ZOMLAS. étudiant (Paris) - LAY.
étudiante (Paris) ; SCHMITT, chauffeur (Nancy)
FREYERMUTH, sécurité sociale minière
(Montigny les Metz) ; BERTRAND M. (Paris) SANDER.
étudiante (Nancy) ; ROUZIER M., ingénieur
(Paris) ; BECCHIO M., médecin (GIS) (Villejuif);
BARTH A., professeur (Strasbourg) ; COHEN, PTT CFDT (Paris)
; BOYER M, secrétaire (Paris) ; TONTON A.,
infirmier (Neuilly/Marne) ; BASTID, ORTF (Paris) GIRARD,
professeur (Pierrefitte) ; GIRARD, étudiante
(Pierrefitte) ; DIE GUEYE F. programmeur (Cachan) ;
BONARDI L. (Paris) ; MSELLATI P., étudiant
en médecine (Maison-Alfort) ; BODART X..
étudiant (Châtenay-Malabry) ; SIARY A.,
médecin syndicat des généralistes
(Melun).
ALLAIR. laborantine (Fresnes) ; DUCHEMIN,
institutrice (Courbevoie) ; VERRIER professeur (Paris) :
PICAPER (Paris) ; CABE. étudiante (Bayonne) ; JUAN,
étudiant (Bayonne) ; A.M. POURCELOT,
sécurité sociale CFDT (Villeneuve la Garenne)
; MORIN ML, assistante avocat (Châtenay-Malabry) ;
LIMHELFFER, médecin (Antony) ; LAMBERT F., chauffeur
(Paris) ; LACROIX F., ingénieur CGT (Paris) ; GAYS,
médecin (Paris) VALET A.M., enseignant
(Besançon) ; ROUX N., étudiante (Paris) ;
RENAUD VICTOR cinéaste (Paris) ; OLLIVIER C.,
professeur (Le Mans) : REY G.
kinésithérapeute, délégué
CFDT (Hôpital Saint Antoine) ; ESCANDE M.,
étudiant (Paris) ; BUTAN G. agent hospitalier,
délégué CFDT (Hôpital Cochin) ;
MERY E . institutrice (Massy).
DUBOIS C., étudiant (Paris) : CLATOT D.,
ouvrier imprimeur, délégué CFDT
(Yvetot) LALLEMANT S., secrétaire (GIS) (Nord) ; MUHL
M.O., éducatrice (Versailles) ; RIVIERE C.
fonctionnaire (Melun) ; COHEN, enquêtrice (Paris) ;
DUPEUX. travailleur social. CFDT (Andilly) ; PICARD,
médecin du travail (Rouen) ; PERROGON,
professeur (Paris) FARDEAU F., étudiant en
médecine (GIS) (Sceaux) ; SEYFRIED,
employé de bureau (Créteil) ; TOMASI
C., professeur (Paris) ; CHIUMINATTO.
infirmière (Paris) GAILLANON K enseignante
(Paris) : SCHULER C., étudiante (Minden) ; TANDENNET
B. programmeur (Paris) ; CHAMBERT A., professeur (Paris) ;
SCHWEBEL V., étudiante en médecine (Paris) ;
COLLET, technicienne (Paris).
LUCAS M., médecin généraliste
(Sainte Geneviève des Bois) ; MAILLARD A., assistante
sociale (Nanterre) ; LOBRY. professeur (Paris) ; FORET J..
chercheur laboratoire physiologique du travail (Paris) ;
VARIN, monteuse (Saint Honoré) CHARPAK,
étudiante en médecine (Paris) ; LONGAVESNE L.,
pharmacien (Mon Saint-Aignan) ; SCHUCHT C.. étudiant
en médecine (Paris) ; ANDRIEU J., étudiant
(Paris) ; SVAHCE O., étudiant
(Carrières/Poissy).
CHEVET Y., soudeur (Paris) ; COLAS F.,
ingénieur (Paris) ; GROUILLER J.,
kinésithérapeute (Ivry) . GUILLON E.,
professeur (Sainte Luce 44) ; MASSON W., ouvrier, ancien FTP
(Lyon) ; VILLETARD, agent Assedic (Paris) ; DEVAUX L.,
puéricultrice, déléguée CHS
(Hôpital Saint Antoine) ; GARY D.. ouvrier imprimeur,
CGT (Paris) ; ALPHANT E. éducatrice (Valence) ;
MEUNIER J.L.. attaché administratif (Orléans)
; BECCHIO Jean étudiant en médecine (Paris) ;
COMPERE Y , PTT (Orléans) ; HANIGER (Le Plessis
Robinson) ; LESTER, journaliste (Suresnes) ; PRAXELLE G.,
chimiste. CFDT (P.C. Ugine Kûlhmann) ; GANDER E.,
infirmier en psychiatrie (Ville Evrard) ; LE THIEC, PTT
(Paris) MANSARD, sage-femme (Hôpital Pitié
Salpétrière) ; SEBBAH S., hospitalier {Paris)
ENGEL T., cinéaste (Paris).
GAFFET A., médecin hospitalier (Berk Plage) ;
MAUCOTEL. agent administratif (Paris) LOSA, assistante
sociale, CFDT (Aubervilliers) : MALKO M., collectif
lycéen (Argenteuil) KAHN D., étudiant
(Versailles) ; GAY J.P., journaliste (Paris) ; LEBLANC
Gérard, cinéthique (Paris) ; GAIGNARD H,
professeur (Paris) DUDDEFANT P., médecin hospitalier
(Paris).
L' "hommage" des
révisionnistes aux 42 de Liévin
Près de deux mois
après le Tribunal Populaire de Liévin, une
lettre du syndicat C.G.T. de l'UP de Lens, adressée
à Darras, maire socialiste de Liévin, a
été publiée dans " La Tribune du Mineur
" du 3 mai. Dans cette lettre il est demandé à
la municipalité de faire retirer la plaque
apposée à la fosse 3 par la Commission
Populaire d'Enquête lors du Tribunal Populaire de
Liévin le 22 mars :
"... à ce Jour des
irresponsables, sous le couvert du nom " Tribunal Populaire
d'Enquête " ont apposé sur le mur de
l'école une plaque sans autorisation et sur une
propriété communale. Nous espérons que
la municipalité fera enlever cette plaque indigne
dans son libellé. "
A cette lettre est
ajoutée une autre dont les auteurs " se
déclarent déçus et
étonnés qu'une plaque ait été
apposée sur le mur de l'école et cela par
quelle autorisation ? ", ils demandent qu'un monument
soit érigé devant la fosse " afin que la
municipalité et les organisations syndicales...
soient toutes et tous récompensés des efforts
qu'ils ont déployés à ce Jour. Car nous
ne sommes pas d'accord avec le Tribunal Populaire de Lievin
ni la Commission Populaire d'Enquête qui racontent,
dans leurs derniers numéros, des " bêtises
! "
Ainsi, ce que n'avaient pas
osé faire les Houillères, ce sont les
révisionnistes du P"C"F qui le tentent ! On ne peut
être que révolté de cette nouvelle
bassesse de leur part, tout à fait logique avec leur
politique d'ensemble de trahison des intérêts
de la classe ouvrière. Que veut dire " indigne dans
son libellé " sinon que le terme " envoyés
à la mort " de la plaque est faux, et donc, que les
Houillères ne sont pas responsables !
Le
verdict du Tribunal ; des " bêtises ", alors que le
travail d'enquête a été le fruit de la
solidarité des camarades des 42 , des " bêtises
", alors qu'au Tribunal, les veuves présentes ont pu
voir pour la première fois dans l'histoire des mines
que les Houillères étaient responsables de la
mort de leur mari.
Enfin, faire dire à ces personnes qu'un
monument doit être érigé, pour
"récompenser la municipalité et les
organisations syndicales " montre bien d'où vient
cette lettre. Méritent-ils quelque récompense,
ceux qui ont laissé sans perspective les mineurs au
moment de l'accident, sabotant toute riposte de classe
à ce crime du capital ? Qui ont tout fait pour
empêcher les mineurs de prendre en mains leur lutte,
pour les empêcher d'aller au Tribunal, pour calomnier
celui-ci après sa tenue dans " l'avenir de
Liévin " ? Quant à la plaque
érigée sans autorisation, Darras a
été contacté par l'Association de
Défense des Familles des victimes ne s'est
prononcé ni pour, ni contre à l'époque.
Cette manœuvre " courageuse
", 2 mois après la tenue du Tribunal, contribuera
à ouvrir encore plus les yeux des mineurs de
Liévin et en particulier de tous ceux, dans la C.G.T.
et le P"C"F, et ils sont nombreux, qui ont soutenu, notre
initiative. Si révisionnistes et réformistes
s'acharnent autant sur le Tribunal Populaire et sur la
plaque, c'est bien parce qu'elle est le symbole permanent
qu'une autre voie est possible, qui n'est pas celle du
Programme commun mais celle du Parti et de la prise en mains
de leur sort par les mineurs eux-mêmes. La cellule des
mineurs du PCR (ml) de Liévin, constituée au
lendemain du Tribunal, est là pour la poursuite de la
lutte et la mise en échec de cette manœuvre, au
moment où comme par hasard, les uns veulent faire
enlever la plaque tandis que les autres (les
Houillères) essaient de tout faire " redevenir comme
avant " pour la sécurité.
Correspondant
Occupation et
Production à TEPPAZ
Les travailleurs de Teppaz
occupent leur usine depuis prés de 2 mois, contre sa
fermeture et pour la réembauche des 230 travailleurs
licenciés. La seule proposition qui leur soit faite
jusqu'à aujourd'hui, c'est une " coopérative "
dont ils ne veulent pas. Ce projet, d'ailleurs, laisse
dehors 130 travailleurs auxquels la préfecture
propose un "reclassement " à la COURLY (services de
la Communauté Urbaine de Lyon), qui serait bien en
peine d' " absorber " tous les chômeurs de la
région lyonnaise !
Depuis plus d'une semaine, les travailleurs font
marcher la production tous les jours. " Pour un certain
nombre de femmes, nous dit le responsable de la production,
ça a redonné de l'élan dans la
mobilisation et l'occupation. Maintenant celles-ci
reviennent tous les jours, parce qu'elles savent qu'elles
vont travailler 3 ou 4 heures et qu'elles vont pouvoir
discuter entre elles ". Bien sûr, l'ambiance est
différente. "Les chefs nous faisaient passer pour
des imbéciles, on était rien du tout, pas
capables de travailler. On câblait toute la
journée, et ils nous traitaient de " câbleuses
d'occasion " ; c'est tout de même pas les chefs qui
faisaient le travail ! "
Pour
l'instant, l'argent des ventes d'électrophones sert
à la popularisation (tracts, déplacement,
etc...), et les travailleurs sont payés sur la base
du préavis (variable selon leur ancienneté) ou
par les collectes. Ils ont décidé, en
assemblée générale, de tous s'inscrira
à l'ANPE (pour le droit à la
sécurité sociale et aux allocations
familiales), mais comme demandeurs d'emploi à ...
Teppaz. L'ANPE qui avait promis de ne pas proposer d'emploi
avant que le " problème Teppaz " ne soit
réglé, a tout de même, en douce, fait
des propositions à quelques travailleurs pour briser
leur lutte, alors que tant de chômeurs de Lyon font la
queue tous les jours, pour rien.
Un
certain nombre de travailleurs doivent, " en principe "
avoir droit aux fameux 90%. Mais il sont un peu
méfiants car ils savent que peu les touchent en fait
; et surtout certains d'entre eux se sont déjà
présentés à l'ASSEDIC et ont
essuyé un refus : " On va exiger que
collectivement tous les ouvriers de Teppaz y aient droit.
Pour ceux qui ont moins de 6 mois de présence, ce
n'est pas de leur faute s'ils n'ont pas totalisé 6
mois de cotisation !! Et de toute façon ce qu'on veut
c'est tous reprendre le travail à Teppaz ".
Le 7 mai se tenait à la préfecture
le " conseil général du Rhône ". La
réunion était publique et portait sur la "
question de l'emploi ". Une délégation de
Teppaz y était. Pendant que certains " conseillers "
causaient, d'autre, somnolaient visiblement (c'était
l'après-midi !); le chômage de milliers de
travailleurs dans le Rhône, apparemment, ne les
empêche pas de ddormir ! Le débat ne s'est
animé que vers la fin pour savoir s'il fallait
d'abord voter la motion du P"C"F ou celle de la
majorité ! "Nous avons été
étonnés et déçus de la machine
politique telle qu'elle est. On était heureux de
notre intervention ; sorti de là... Et puis encore
uni fois ça a permis de parler de Teppaz. "
Et les travailleurs de Teppaz ont peu
apprécié qu'il ait été dit que
la délégation du P"C"F était "
accompagnée " d'une délégation de
Teppaz " On y est allé parce que c'était
public ; mais le P"C"F dans sa motion a essayé
d'utilisé Teppaz pour apporter de l'eau à son
moulin. On l'avait invité au comité de
soutien, il n'y est jamais venu. S'il veut aider Teppaz,
qu'il participe au comité de soutien ". Alors que
Ie P"C"F est totalement étranger à la lutte
que mène les travailleurs de Teppaz, il a eu l'audace
de leur demander de faire une réunion publique dans
l'usine sous prétexte d'expliquer " pourquoi il n'est
pas au comité de soutien " !! Le travailleurs de
Teppaz qui poursuivent activement leur lutte, font
actuellement l'expérience de ce qu'est le P"C"F vis
à vis des luttes et des aspirations des
travailleurs.
Fabien VAUDOIS
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