- DÉNONÇONS LES
CALOMNIES
- ET LES RAGOTS DE LA
PRESSE BOURGEOISE !
Depuis la
libération de Phnom Penh par les Forces Armées
de Libération et les masses populaires cambodgiennes,
une campagne de calomnies sans précédent se
développe dans tous les moyens d'information de la
bourgeoisie. Au moment où la preuve est faite en
Indochine qu'un peuple, même petit, peut vaincre
l'impérialisme, même " super-puissant ", notre
bourgeoisie cherche d'abord à empêcher notre
peuple de suivre l'exemple donné par les peuples
cambodgien et vietnamien. Cette campagne se développe
avec d'autant plus d'hystérie que
l'impérialisme français, en difficulté,
s'aligne politiquement, beaucoup plus que par le
passé, sur l'impérialisme US : l'essentiel des
" informations " concernant les " massacres " de Phnom Penh
ne provient-il pas, par agences de presse et journaux
américains interposés, des services d'intox de
la CIA ?
Cette campagne
générale comporte des aspects divers. D'une
part, sous ses formes les plus grossières, elle
consiste a faire passer les " Khmers rouges " (entendez les
forces de libération), pour des monstres
assoiffés de sang, avec force détails tous
plus imaginaires les uns que les autres. D'un autre
côté, un journal comme " Le Monde ",
après avoir participé largement à cette
première campagne, se livre aujourd'hui à un
travail de sape beaucoup plus subtil.
C'est ainsi par exemple que
dans un article " qui gouverne le Cambodge ? ", Patrice de
Beer plus correct par ailleurs sur la question des "
massacres ", insinue que des contradictions importantes se
manifesteraient au sein du peuple cambodgien et de ses
organisations. Se fondant une fois de plus sur des " on dit
", il prétend qu'il y aurait par exemple des
contradictions entre le GRUNK et le FUNC...
c'est-à-dire entre le Front Uni National qui
rassemble les masses et le Gouvernement qui n'est rien
d'autre que son émanation : d'après M. de
Beer, ils disposeraient chacun de troupes distinctes, alors
que les seules forces armées qui existent ont
toujours été, dans le cadre du FUNC et sous
l'autorité du GRUNK, les Forces Armées
Populaires de libération, uniques forces
armées du peuple. De la même façon. M.
de Beer voit dans la révolution khmère un "
phénomène typiquement paysan ". Et de nier le
rôle de la classe ouvrière, d'opposer la
révolution cambodgienne à la révolution
chinoise. Mais il n'est pas possible de faire aussi bon
marché de la lutte de la classe ouvrière
cambodgienne pour la libération, de sa mobilisation
dans les villes, des cadres qu'elle a fournis à la
lutte dans les campagnes. Dans une brochure
entièrement consacrée a cette question, le
Front indique : " La classe ouvrière et la classe
paysanne ont toujours constitué le noyau de toutes
les forçes patriotiques. Dans ce noyau, la classe
ouvrière forme l'avant garde, toujours prête
à consentir les sacrifices suprêmes pour
l'intérêt supérieur de la nation et du
peuple tout entier ".
Malgré toutes ses
calomnies, la bourgeoisie n'empêchera pas le peuple de
France de retenir les leçons de la lutte du peuple
cambodgien ; non, les forces de libération ne sont
pas des massacreurs, mais des libérateurs : non, le
peuple cambodgien n'est pas divisé, mais uni dans son
Front, autour de son Gouvernement ; non, la
révolution cambodgienne n'est pas une espèce
de retour au Moyen Age, elle fait partie Intégrante
de la révolution prolétarienne mondiale dans
laquelle notre peuple a aussi sa place à
tenir.
EN AVANT POUR LE
QUOTIDIEN COMMUNISTE !
Devant cette campagne monstrueuse contre nos
frères et nos camarades khmères, que
la presse, la télé et la radio
bourgeoises ont fabriqué, il eut fallu une
réplique quotidienne, du tac au tac.
L'absence d'un quotidien communiste s'est, aussi en
cette occasion, cruellement fait sentir. Cette
dernière campagne écœurante de la
presse bourgeoise pourrie renforce notre
détermination à tout mettre en œuvre
pour que le quotidien communiste de la classe
ouvrière et du peuple de France voit le jour
dans les meilleurs délais.
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LA presse bourgeoise et le Cambodge
:
intoxication,
falsification
PROCÉDÉS MÉPRISABLES, MENSONGES
ÉHONTÉS.
La "
une " du Figaro du vendredi 9 mai faisait état de "
300 cadavres, gorge ouverte, sur le marché de Phnom
Penh ", selon le " témoignage accablant " du
professeur Bernard Picquart, chirurgien en chef de
l'ex-hôpital Calmette, qui affirmait : " J'ai vu
trois cents cadavres égorgés sur le
marché central " (L'Aurore du même jour
lui, se référant sans doute aux mêmes
sources ne comptait que " 200 têtes coupées
sur la place du marché ").
Or,
le soir même, Picquart revenait sur ses
déclarations : il confessait à présent
n'avoir " jamais vu tout ça ", il ne tenait ses "
informations " que de deuxième, voire de
troisième main et toujours d'individus anonymes !
LE
FIGARO : LA MAIN DANS LE SAC
Toujours à la " une " du Figaro du 9, un "
récit exclusif New York Times -Figaro " de
Sydney H. Schanberg. Or on apprenait le 10 au matin que
l'article du journaliste avait été quelque peu
" remanié " par le Figaro : des paragraphes entiers
favorables au peuple khmer supprimés, lignes et
phrases haineuses rajoutées. C'est cela la "
liberté " et I' " objectivité " de la presse
selon le Figaro !
Encore ce Figaro pourri du 9. On peut voir p.3 la
photo d'un Cambodgien hurlant et brandissant un revolver.
Légende du Figaro ; " ce document l'un des
premiers parvenus en Europe, montre un jeune Khmer rouge en
pleine hystérie ". Or ce n'est pas la photo d'un
" Khmer rouge ", il ne porte pas l'uniforme des FAPLNK, mais
celle d'un membre du curieux " Monastio " dirigé par
le " général " Hem Keth Dara, fils de Hem Keth
Pava ex-" ministre de l'intérieur " du fantoche Long
Boret ! Les révolutionnaires khmers auraient
accusé ce " Monastio " de semer la division et
d'être manipulé par la CIA et Lon Nol.
En
vérité cette photo est tirée d'un
reportage diffusé la veille à la
télé et assorti d'un commentaire
délirant : le journaliste était incapable de
faire la différence entre un soldat des FAPLNK et un
individu du " Monastio ", allant même jusqu'à
prétendre que le drapeau rouge et bleu frappé
d'une croix scout blanche était celui des " Khmers
rouges " alors qu'il s'agit là du signe de ralliement
des gens de Keth Dara !
LES
VÉRITABLES PROMOTEURS DE L' " EMBARGO " SUR
L'INFORMATION.
Décrété lors de l'arrivée
du premier convoi à la frontière
thaïlandaise, l'" embargo " n'a pas été "
dicté " par les révolutionnaires khmers. Selon
un témoin (France Culture 10 mai) ces derniers ne
comprenaient pas les raisons de I' " embargo ", ils
encourageaient au contraire les journalistes à dire
tout ce qu'ils avaient vu. Ainsi la presse bourgeoise a pu
se répandre sur les " otages ", et le Monde (6 mai) a
mêlé sa voix à ce chœur unanime en
reprenant la déclaration du porte-parole des
journalistes : silence " afin de ne pas compromettre la
sécurité des personnes devant quitter le
Cambodge cette semaine ".
VIVE
L'AMITIÉ DES PEUPLES KHMER ET FRANÇAIS !
!
Chaque jour, dans leurs luttes, les
révolutionnaires et les masses travailleuses de
France sont calomniés par cette même presse
bourgeoise. Tout ce qui est progressiste et
révolutionnaire dans le monde est en butte à
la haine de classe de ces " journalistes policiers ". Mais
rien ne pourra empêcher que se renforce
l'amitié et la solidarité entre les peuples du
Cambodge et de France !
Hervé GAY.
DE CURIEUX
'OTAGES'…
Les responsables du GRUNK
et du FUNC, notamment M. Khieu Samphan, avaient, à de
nombreuses reprises, demandé à tous les
étrangers d'évacuer Phnom Penh, Certains n'ont
pas cru devoir prendre en considération ces
recommandations. C'est le cas de la plupart de ceux qui se
sont retranchés dans l'Ambassade de France.
Parmi ceux gui ont
trouvé " refuge " à l'Ambassade, il y a
d'abord les kollabos, les Sirik Matak, Dy Bellong "
conseiller " de Lon Nol, Ung Bun Hor président de I
'"assemblée nationale " fantoche (avec sa serviette
bourrée de dollars), Luong Nol ministre " fantoche "
etc...
Parmi les Français,
hormis quelques coopérants honnêtes, la
majorité se composait de tristes individus :
lieutenants de la légion, mercenaires français
de Lon Nol, colonialistes en tout genre.
On a beaucoup parlé
des conditions de vie dans l'Ambassade, de la "
pénurie de vivres ", de la " mort lente " (Minute).
Tout cela est faux : " Parfois en écoutant ces
nouvelles... la situation " précaire "... nous
étions simplement en train de boire du whisky et de
fumer de longs cigares " (Schanberg, Figaro 9 mai, "
nous n'avons jamais manqué de provisions "
(id). Par exemple, le 20 avril, certains
Français donnèrent une réception "
privée " au Champagne. Comme le rapporte un
témoin M. Martinie, les révolutionnaires
khmers ravitaillaient les " retranchés ", mais ce
sont les " gros bras " qui " gardaient " l'Ambassade, qui
empêchaient de sortir pour se ravitailler !
Mêmes les caniches de certaines "
réfugiées " ont été
convenablement nourris !
L'égoïsme
était le trait dominant des relations entre les
retranchés. Les Journalistes ont rapporté le
vol de la vaisselle de l'Ambassade, le pillage des locaux du
personnel Cambodgien après leur départ du 20
avril.
UN COMPORTEMENT RÉPUGNANT.
Les
révolutionnaires et le peuple khmers ont tout fait
pour assurer aux différents convois en route vers la
frontière un ravitaillement, un hébergement et
des conditions de transport convenables. " Au hasard de
la route, on a pu, à plusieurs reprises,
apprécier le sens de l'hospitalité et la
générosité khmères " rapporte
Cazaux de l'AFP.
Or beaucoup de
Français se sont conduits d'une façon
répugnante, se jetant " sur la nourriture comme
des bêtes affamées, piétinant la
vaisselle, se bousculant, se servant plus qu'ils n'en
pouvaient manger sans se soucier des autres " (Monde 8
mai). Pire encore dans une pagode " plusieurs
Français défoncent des armoires de paysans qui
leur avaient accordé l'hospitalité "
(Monde, 8 mai).
Tous ces faits
démentent la campagne de la presse " pourrie ", ils
montrent quelle était l'idéologie de la
plupart des Français du Cambodge :
égoïsme, mépris du peuple,
rapacité. Idéologie bourgeoise dont le peuple
cambodgien ne veut plus.
MINUTE:
Pour une
opération " Talon Wise "... " Made in France
" (1)
On
connaît bien les racistes-fascistes de
Minute, inutile de s'étendre... Poussant des
hurlements hystériques dans le numéro
de ce torchon du 7 mai, ils avancent leur "
proposition " pour " libérer " les " otages
de l'enfer de Phnom Penh " ; " Nous avons actuellement une
escadre dans l'océan Indien. Nous avons des
bateaux, des avions - capables de rivaliser sur le
marché du siècle avec les plus
modernes avions américains - des
fusées qui font l'admiration des
connaisseurs, un armement que le monde entier se
dispute et quelques unités de choc dont les
spécialistes ne servent pas encore
d'animateurs au club Méditerranée.
Etait-il donc impossible - mais non : impossible
n'est pas français ! - était-il donc
extrêmement difficile de réaliser
comme l'ont fait les Américains, un
arrachement de nos compatriotes au ras des bambous
?
".
Ces
vitupérations de nostalgiques d'un temps
révolu ne doivent pas nous laisser
indifférent : n'oublions pas que celui qui
contrôle complètement Minute
aujourd'hui, n'est autre qu'Alain Grioterray,
Républicain Indépendant, comme
Giscard, chef de file de l'impérialisme
français !
(1) : " Talon Wise "
est le nom donné par les Américains
à l'opération de sauvetage de leurs
hommes.
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Application intégrale
des accords de Vientiane !
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Depuis 30 ans les trois
peuples Indochinois luttent pour leur indépendance.
Toutes leurs victoires, ils les ont remportées
ensemble. Après les victoires des peuples vietnamiens
et cambodgiens, le peuple lao connaît des conditions
plus favorables que jamais. Au Laos aussi, après deux
ans de lutte pour l'application des accords de Vientiane, le
peuple a acculé l'impérialisme à la
défaite.
A
Vientiane des milliers de manifestants ont arraché le
drapeau de l'ambassade US et des bâtiments de
l'US.AlD. Les manifestants exigent en même temps la
démission des ministres de droite " avec l'aide des
réactionnaires de l'intérieur les
impérialistes ont pratiqué une politique de
sabotage non seulement de la paix et de la concorde
nationale, mais aussi de l'économie du pays ".
La
démission des ministres de l'économie et de la
défense, Sannanikone et Champassak, chefs de file de
la droite la plus soumise à l'impérialisme
américain, c'est l'échec de la politique de
l'impérialisme US depuis la signature des accords de
Vientiane, en février 1973.
Les
accords de Vientiane étaient une première
défaite de l'impérialisme US au Laos : les
forces étrangères devaient se retirer du Laos,
les forces spéciales créées par la CIA
devaient être dissoutes, un gouvernement provisoire
d'union nationale et un comité politique consultatif
mis en place, les libertés démocratiques
assurées.
L'impérialisme US comptait mettre à
profit la formation du gouvernement d'union nationale pour
annuler les victoires du peuple lao, en s'appuyant sur les
sabotages de la droite. Les organismes US restaient en
place, notamment l'US.AID (organisme d' " aide ", pivot de
l'intervention US), mais les 110 conseillers regagnaient
chaque soir la Thaïlande. Les forces spéciales
de Van Pao étaient formellement
intégrées à l'armée de
Vientiane, pour une grande partie, et se livraient à
des opérations de grignotage ; les seigneurs de la
guerre de l'armée royale prétendaient
régner en maîtres sur " leurs " régions,
sur " leurs " villes.
C'était un faux calcul : les forces
patriotiques ont imposé l'application de certains
points importants des accords de Vientiane, outre la
formation du gouvernement et du conseil consultatif. Le
programme politique adopté par le gouvernement
consacre les droits démocratiques de la population
dans les zones contrôlées par la partie de
Vientiane. Les villes de Luang Prabang et de Vientiane ont
été neutralisées, les forces
armées du Pathet Lao y sont entrées pour en
assurer le contrôle avec l'armée de Vientiane
sur une base d'égalité. L' " Assemblée
Nationale ", dominée par la droite pro yankee la plus
soumise, a été dissoute. Sur le plan militaire
les opérations d'empiétement ont
été repoussées ; les forces de Van Pao
sont dénoncées violemment par les masses.
Deux ans après les
accords de Vientiane, le rapport de forces a
profondément changé. Au sein de la partie de
Vientiane les clans de droite ont été
isolés, leurs principaux chefs éliminés
du gouvernement. Du côté des forces
patriotiques, les masses des villes ont mis à profit
la neutralisation de Vientiane pour s'exprimer et
s'organiser, grâce à la présence des
forces patriotiques. 21 organisations de masses ont
été créées pour défendre
leurs intérêts, pour imposer l'application de
l'accord. Aujourd'hui elles s'en prennent directement
à tous les obstacles empêchant l'application
des accords : ambassade US, droite vendue à
l'impérialisme US, forces Van Pao. Dans les autres
villes les masses exigent les libertés
démocratiques : à Thakek, le gouverneur a fait
tirer sur les manifestants, mais il a du accepter qu'une
commission mixte vienne " régler le conflit " et
finalement permette aux masses de commencer à
s'organiser.
La puissance du Front
Patriotique Lao est dans les masses des villes, et dans les
masses des zones libérées : là le
peuple a conquis le pouvoir, a chassé
l'impérialisme des quatre cinquième du pays.
Cette base, l'impérialisme US n'a pu l'entamer ni
pacifiquement, ni par les opérations
d'empiétement, comme il n'avait pu la réduire
par la guerre de destruction totale. Cette base solide
garantit le succès dans la lutte pour l'application
intégrale des accords de Vientiane : le retrait
complet de l'impérialisme US du Laos.
La
gigantesque défaite de l'impérialisme US en
Indochine est l'œuvre des trois peuples Indochinois,
Vietnam, Laos, Cambodge. Ensemble ils ont combattu, leur
victoire est commune. L'héroïque peuple lao
remportera la victoire totale !
Le 11/5/75
Grégoire CARRAT.
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