Giscard au Maroc :
UN ATOUT DE PLUS
POUR L'IMPERIALISME
FRANÇAIS
" Accueil
particulièrement chaleureux. ", " des centaines de
miliers de personnes ", pluie de pétales de roses,
bain de foule dans la médina de Fez, chasse au
sanglier dans l'Atlas... Le voyage de Giscard au Maroc a
fait les délices de la presse, qui n'a manqué
aucun détail " couleur locale " pour décrire
ce grand rassemblement organisé par Hassan II,
à grand renfort de camions, pour amener les paysans
de tout le pays sur le parcours, offrir à Giscard, et
s'offrir à lui-même, cette " immense
acclamation ".
C'était la première fois qu'un chef de
l'Etat français se rendait en visite officielle au
Maroc depuis l'indépendance, après la "
marocanisation " des anciennes terres coloniales et de
certaines entreprises, la nationalisation des phosphates et
de l'exportation. En 1932, les colons occupaient 1 200.000
ha de terres usurpées. En 1973 ils n'en
possédaient plus que 200.000. L'Etat marocain a pris
des participations dans des entreprises, comme la principale
raffinerie de sucre, la Cosuma, qui appartenait
jusqu'à la fin des années 60 à des
capitalistes marseillais ; dans les mines comme celtes
d'Halouli et Mibladen, qui appartient à
Pennaroya-Maroc. Aujourd'hui, même si ce sont les
notables, les hauts fonctionnaires, les caïds, les
présidents des conseils communaux, qui ont
accaparé à leur tour les terres des anciens
colons, même si l'impérialisme français
possède toujours la majorité des banques, et
par là-même une grande part de l'industrie, il
ne peut plus se comporter comme avant. Il est contraint de
compter avec la lutte des pays du Tiers Monde pour la
récupération des richesses nationales, et
Giscard a, par exemple, été contraint de dire
: " II est normal que les matières premières
produites par les pays en voie de développement
soient payées équitablement à un prix
rémunérateur... ".
Mais
il n'est pas question pour lui d'abandonner la partie. Il a
expliqué ainsi le choix de ses déplacements
pendant sa première année de présidence
: " je me suis rendu aux Antilles puis dans de grands Etats
méditerranéens, toutes régions
où se pose le problème du développement
! " Ce n'est sans doute pas un lapsus qui lui fait mettre
sur le même plan, des pays qui sont aujourd'hui encore
des colonies de l'impérialisme français, et
les pays d'Afrique du Nord ! Son projet est clair : faire
face à la montée du Tiers Monde, essayer de
garantir et de consolider ce qui reste de sa main mise,
arracher de nouveaux marchés. Aujourd'hui encore, une
grande partie de la production du matériel agricole,
des engrais, des mines, des conserves, reste entre les mains
d'entreprises françaises, par l'intermédiaire
des banques. On retrouve au Maroc les Schwartz-Haumont,
Wendel Sidelor, Ugine-Khulmann, les ciments Lafarge, Simca,
Berliet, Péchiney-St. Gobain... L'huile est
fabriquée par des sociétés
françaises, comme Lesieur, les 9/10 des usines de
conserve de poisson sont françaises. Ces
sociétés réalisent encore des profits
colossaux, en payant des salaires de misère, en
faisant travailler des enfants. L'armée et la police
marocaines sont parfois encadrées par des
Français. Des milliers de travailleurs marocains ont
du venir travailler en France, ou dans d'autres pays
européens, chassés par le
chômage.
Si,
sous la pression des masses marocaines, Hassan II a du
prendre un certain nombre de mesures qui ont pu affaiblir
l'impérialisme français, réduire son
champ de manoeuvre, Giscard essaye malgré tout de lui
garder au Maroc une place prépondérante, face
aux autres impérialismes, en particulier US, et face
aux luttes du peuple, pour la terre, et pour la
récupération des richesses nationales. Le
communiqué final de sa visite souligne que " les
capitaux français doivent prendre une place plus
importante à la réalisation du plan de
développement du Maroc " qu'ils seront
protégés. L'exportation adressée par
Giscard aux Français résidant au Maroc de "
bien servir la France au Maroc " est claire. Même s'il
peut encore compter sur Hassan dans une grande mesure,
toutes ses tentatives se heurtent dès à
présent à la lutte de masses pour une
indépendance complète.
- ITALIE :
Halte à la
répression
du mouvement
révolutionnaire
Le gouvernement Moro a
présenté au Parlement, en vue d'une rapide
approbation, une des lois les plus graves de 30
années de Démocratie Chrétienne, une
série de mesures définies " ordre public ",
dont le seul objectif est de multiplier les exactions de la
police.
Cette loi réactionnaire dont la
paternité revient à Fanfani voit le jour au
moment où il a été permis à
l'assassin de Claudio Varalli de passer la frontière
suisse, où ont été relâché
les trois fascistes arrêtés pour l'attentat de
Brescia, où a été remis en
liberté Miceli le comploteur fasciste. Et c'est
grâce au vote du parti fasciste MSI que
précisément le 25 avril ont été
approuvés par la commission de la Chambre les pires
articles de cette loi.
On
veut traduire en termes de loi la lutte contre les
extrémismes opposés, mais les faits parlent
clairement : cette formulation est un prétexte pour
permettre à tous les partis bourgeois de s'unir pour
approuver cette loi.
Les
objectifs de la loi sont les suivants :
1) La répression du mouvement
politique populaire et révolutionnaire qui s'oppose
à la DC et à ceux qui font alliance avec
elle.
2) Un renforcement réactionnaire de
l'Etat bourgeois en donnant à la police des pouvoirs
plus étendus :
Pouvoir plus grand à la police
d'arrêter n'importe quel citoyen.
- Autorisation de
perquisitionner et de conduire au commissariat tout
participant à une manifestation.
- Possibilité de tirer
pour les policiers et les carabiniers. Immunité pour
les policiers qui commettent des actes
criminels.
- Relégation, comme au
temps des fascistes, pour les opposants au
régime.
- Peines encore plus graves
pour ceux qui se défendent contre la violence
policière.
- Limitation de la
liberté provisoire.
Ces
mesures furent approuvées également par le PSI
au sommet du centre-gauche de mars. Chacun à leur
tour le P"C" I et le PSI ont donné leur accord par
des votes favorables ou par l'abstention à la plupart
des articles de la loi. Au plus fort de la mobilisation
anti-fasciste, Berlinguer a rencontré Moro le 18
avril pour donner le feu vert à l'opération de
répression contre les forces populaires et
révolutionnaires qui n'acceptent pas comme l'unique
solution politique celle des rapports entre la DC et le
P"C"I.
Tous
les révolutionnaires ont participé à la
manifestation du 6 mai contre les mesures
réactionnaires contre l'actuel climat de
répression : à Catane, quatre militants du PC
(ml) l et un militant du " Movimento Studentesco " ont
été condamnés à des peines de 2
à 4 ans de prison ferme pour une action populaire
contre l'augmentation des prix des transports publics : deux
militants du PC (ml) I à Bari et une autre à
Venise ont été arrêtés pendant la
manifestation anti-fasciste du 18 avril. D'autre part le
militant révolutionnaire Marini a été
condamné à 9 ans lors du procès en
appel ; le commandant de partisans G.B. Lazagna est toujours
en prison sans aucune preuve à charge ; et il y a des
dizaines et des dizaines d'inculpations contre les militants
anti-fascistes ; de plus, il faut signaler la manœuvre
orchestrée par la justice contre Avanguardia Operaia
: les magistrats de Milan ont en effet décidé
de mener une enquête sur Avanguardia Operaia dans
l'intention de la déclarer " association subversive
", afin de poursuivre ses dirigeants et ses militants et
d'arriver à la mettre hors la loi. L'initiative est
partie du juge Viola et s'inscrit dans la ligne de Fanfani
qui veut mettre au centre même de la campagne
électorale la question réactionnaire de "
l'ordre public ". Pour faire face au processus de
fascisation de la démocratie bourgeoise en Italie qui
amènerait à la seule existence des rapports
DC/P"C"I, il faut plus que jamais renforcer la lutte
d'opposition populaire contre le régime
démocrate - chrétien et contre le compromis
historique.
II y a 30 ans,
- le massacre de
Sétif
Le 8 mai 45, le peuple
fête la victoire sur le fascisme. En Algérie
à Sétif, Ie même jour, les masses
populaires descendent dans la rue pour fêter elles
aussi cette victoire, et réclamer
l'égalité des droits et la justice. La
répression est brutale : l'armée et la police
françaises, les colons, organisés en milices,
massacrent 45.000 Algériens. Pendant une semaine,
dans toute la région de Sétif, la population
de villages entiers est égorgée, jetée
dans des fosses communes. Ratissages, enfumades, tanks,
bombes, balles : au peuple algérien qui demandait
plus de justice après avoir servi de chair à
canon dans la guerre, le colonialisme français
répondait par le massacre.
La
bourgeoisie française avait peur. Sortie
diminuée de la guerre, elle ne voulait à aucun
prix que les peuples qu'elle dominait se soulèvent,
s'organisent. L'exemple de Sétif, ne devait pas
s'étendre à toute l'Algérie, à
tous les peuples de l'empire colonial. C'est pourquoi,
à Sétif, elle a frappé si vite et si
fort. Au premier rang de ces massacreurs, le P"C"F au
gouvernement, qui exige avec sa filiale locale, le P"C"A,
plus d'énergie dans la répression des
patriotes algériens, par une délégation
du P"C"F et du P"C"A auprès du gouvernement
général d'Algérie : " Elle s'est
entretenue des provocations des agents hitlériens du
Parti du Peuple Algérien et d'autres agents
hitlériens camouflés dans des organisations
qui se prétendent démocratiques. Cette
coalition criminelle, après avoir vainement
tenté de faire éclater des émeutes de
la faim a réussi à faire couler le sang... La
délégation a estimé que ces mesures (de
châtiment rapide et impitoyable des provocateurs)
appliquées sans délai contribueraient à
ramener le calme ", peut-on lire dans " Alger
Républicain ", journal du P"C"A, le 12 mai 45. Le
P"C"F encourage cette répression, apportant à
l'impérialisme français son secours, lui
prouvant ses capacités à gérer ses
affaires.
Mais
le 8 mai 45 pour le peuple Algérien, a en
réalité ouvert des perspectives nouvelles
à la lutte. Devant la répression sauvage, il a
compris qu'il n'y avait qu'une solution, la lutte
armée. Les massacres de Sétif ont
condamné la voie du réformisme, de
l'intégration dans le système colonial ; ils
ont scellé le sentiment national du peuple
algérien, sa volonté d'arracher
l'indépendance nationale. Ses premières
actions qui, en novembre 54, donneront le signal de la lutte
armée pour la libération nationale, sont les
fruits de cette prise de conscience massive de la nature du
colonialisme. Aujourd'hui encore, le peuple Algérien
manifeste chaque année sa haine de
l'impérialisme le 8 mai. Il se souvient du million et
demi de patriotes qui n'ont pas reculé, même
devant la mort pour conquérir
l'Indépendance.
LES COMBATTANTS PALESTINIENS
MULTIPLIENT
LEURS ACTIONS EN TERRITOIRES
OCCUPES
Le samedi 3 mai, plusieurs
roquettes ont été tirées par les forces
de la Révolution Palestinienne contre le siège
de la Knesset (parlement) et le quartier des
départements ministériels sionistes, dans le
quartier de Dreveh She Anan à Jérusalem. Ces
tirs ont atteint les objectifs et ont causé à
l'ennemi de grandes pertes en hommes et en matériel.
Des ambulances, des véhicules de secours et de
pompiers sionistes ainsi qu'un grand nombre de militaires
sionistes sont accourus sur les lieux et ont
été pris par un deuxième tir de
roquettes causant aussi de lourdes pertes parmi les forces
de l'ennemi ; les combattants palestiniens avaient
bombardé la ville de Tibériade le 16 avril
dernier avec des roquettes d'une grande force destructive
d'une longueur de 2 mètres pesant chacune 70kg.
24 heures après les
tirs sur la Knesset, les fedayin ont fait sauter un des
immeubles utilisés par les services de renseignements
israéliens à El Qods. " Pour la seconde
journée consécutive les
révolutionnaires ont contraint les sionistes à
se réfugier dans les abris " a indiqué le
communiqué militaire, publié par le
commandement général des forces de la
Révolution Palestinienne, qui poursuit ainsi : " Nos
révolutionnaires ont reçu l'ordre de frapper
les centres vitaux à l'intérieur de
Jérusalem et ce malgré toutes les mesures de
sécurité mises en place par les
autorités d'occupation à la suite de l'attaque
de samedi ".
Lundi soir, les fedayin ont
détruit plusieurs usines et dépôts dans
la région industrielle de Tel Aviv et mis hors
d'état de nuire de nombreux soldats sionistes. Ils
avaient déposé des charges explosives dans
différents quartiers de la région industrielle
de Harkivet à Tel Aviv, Ces charges ont
explosé à l'heure indiquée causant
ainsi des incendies dont les sionistes ont eu le plus grand
mal à venir à bout.
Malgré la
répression déclenchée après ces
opérations de grande envergure, la lutte dans les
territoires occupés se développe, se
renforce.
- PALESTINE VAINCRA !
A l'occasion du
27è anniversaire de l'occupation de la
Palestine par les sionistes, la GUPS organise un
meeting à Paris, le jeudi 15 avril à
20 h 30 Maison du Liban, Cité
Universitaire.
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Hommage à Julio Alvarez
del Vayo,
militant anti-fasciste,
président du FRAP
Julio Alvarez Del Vayo,
président du FRAP est mort le 3 mai, au terme de 70
ans d'une vie militante au service du peuple espagnol,
à l'âge de 84 ans.
En
1936, il était ministre des affaires
étrangères, au moment du soulèvement
fasciste. Il dénonça la criminelle politique
de non-intervention défendue en France par Blum et le
Front populaire. Puis il fut Commissaire
Général à la Guerre. Partisan de la
résistance jusqu'au bout, il quitta l'Espagne en 1939
pour l'exil au cours duquel il n'a cessé de
lutter.
Comme il l'avait fait pour la révolution
d'octobre en URSS, il a défendu la révolution
chinoise dans des articles et des livres.
Il
condamnait fermement les révisionnistes espagnols ;
parmi les premiers il rejeta la politique de "
réconciliation " et la " voie pacifique " de lutte
contre le fascisme.
Il
mena une bataille constante pour l'unification des forces
anti-fascistes espagnoles. En janvier 1971, à la
fondation du comité coordinateur PRO-FRAP, il
était élu membre de la direction. Après
la création du FRAP, il en fut élu
président.
José Alvarez Del Vayo est mort sans abandonner
un seul instant son poste de combattant anti-fasciste.
Quelques jours avant sa mort, il intervenait à un
meeting commémorant l'anniversaire de la
République Espagnole. Il a pu avant de mourir saluer,
au nom du FRAP, l'héroïque victoire du peuple
vietnamien.
- HONNEUR A JULIO ALVAREZ DEL VAYO !
- LE PEUPLE ESPAGNOL RENVERSERA LE FASCISME
!
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