LE CAMARADE
GILBERT MURY EST MORT
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Message du
bureau politique
du Parti
Communiste
Révolutionnaire
(m.l.)
à
Suzanne MURY
Camarade,
La mort de Gilbert nous a
profondément affectés. Il compte
parmi ceux qui, en France, ont, les premiers,
engagé courageusement la lutte contre le
révisionnisme, ont défendu et
propagé les idées du
marxisme-léninisme. Il compte parmi le petit
nombre de ceux qui, depuis, n'ont jamais
abandonné la bataille, ont toujours
cherché, malgré les
difficultés, à transformer en force
agissante leurs convictions
révolutionnaires.
Gilbert a
beaucoup aidé notre Parti: par son
expérience, ses capacités de
propagandiste, son intelligence, sa force de
persuasion. Nous le considérons comme un des
nôtres; jusqu'au dernier moment il a fait
part au Parti de son énergie
révolutionnaire.
Permets-nous,
camarade, de partager avec toi et votre fils, votre
douleur.
Nous
conserverons vivante la mémoire de Gilbert,
son oeuvre. Elle a fait corps avec la lutte de
notre Parti, avec le développement
même de la révolution en
France.
Le Bureau Politique du PCR
(ml.).
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Le 16 mai
1975, le camarade Gilbert Mury est mort. Pour nous, sa vie a
une valeur d'exemple. Il appartient, dans sa
génération, au petit nombre de ceux qui
engagé à 20 ans dans le combat de la
Résistance, n'ont jamais abdiqué leur
conviction communiste. Jusqu'à sa mort, il a
poursuivi le combat pour la révolution.
"Dire pour quoi je
vis, c'est dire pourquoi je me suis battu depuis que j'ai
quitté le lit où je traînais
d'opération en opération, de plâtre en
béquilles, depuis bientôt sept ans. Il
était parfaitement clair en ces jours
d'octobre-novembre 1940, que les envahisseurs allemands
occupaient le sol national et qu'il fallait les en chasser.
Mais la libération d'un territoire n'est pas
nécessairement celle des hommes qui l'habitent. Et
l'oppression ne prend pas toujours la forme d'un uniforme
ennemi. Alors la lutte a continué. Il est
arrivé que le Parti des Fusillés est devenu le
parti de M. Marchais... Les combats de la Résistance
ont décidé de toute ma vie. C'est en
définitive pour rester fidèle aux vivants et
aux morts de la lutte armée de libération
nationale que j'ai choisi la guerre de classe aux
côtés du prolétariat. Et si depuis lors,
j'ai commis parfois des erreurs graves dans mes analyses
politiques, jamais du moins, si dure que fut la bataille
engagée par mes camarades, je n'ai oublié la
leçon prise dès la fin d'octobre 1940 : ne pas
reculer ".
Dans son
combat de résistant, Gilbert a acquis,
inébranlablement deux certitudes: le rôle
dirigeant de la classe ouvrière dans la
révolution et la nécessité de la
violence révolutionnaire.
"
Venu au combat de classe par le
relais de la guerre de libération nationale, je n'ai
jamais pu croire que nous irions au socialisme par la voie
pacifique, ni qu'au lendemain d'une victoire militaire, les
classes vaincues disparaîtraient sans aucune lutte et
sans tenter de reprendre le pouvoir ".
Au
lendemain de la Résistance, il ne cherche pas comme
certains à se prévaloir si peu que ce soit de
ses titres de Résistant et de dirigeant du "
Mouvement de Libération National ". Intellectuel de
formation et de profession, il aspire avant tout, à
poursuivre dans les rangs du PCF, le combat au service de la
classe ouvrière. Car pour lui, le socialisme n'a rien
d'un but abstrait: c'est une réalité vivante,
et rattachée par mille liens de solidarité et
de classe aux peuples qui déjà le
construisent.
"
Lorsqu'à la fin
d'octobre 1940, j'ai rejoint les rangs du Parti Communiste,
j'ai commencé à découvrir ce que
représente pour un militant, l'amour d'un pays qu'il
ne connaît pas encore, mais où la
révolution monte comme une flamme. Hier l'Union
Soviétique, aujourd'hui la Chine. Je n'ai jamais
vécu ni dans l'une ni dans l'autre. Je n'ai jamais
cru que la France de la révolution victorieuse
reproduirait mécaniquement, servilement un
modèle inventé à l'autre bout de
l'Europe ou à l'extrémité de l'Asie.
Seulement, il me semble difficile de combattre pour elle
sans trouver dans cette bataille, telle qu'elle se
déroule sur notre sol, toutes les raisons de chercher
à connaître et à vivre le socialisme tel
qu'il grandit, même loin de nous ".
C'est en
luttant contre le révisionnisme en France, que
Gilbert Mury a appris à aimer, d'une amitié
extrêmement forte, le peuple albanais, sa
révolution, son Parti. " Camarade Mury, l'Albanie est votre seconde
Patrie " lui a dit un jour
Enver Hoxha. Et c'est vrai, il ne parlait jamais de ce pays
sans émotion et il est celui qui inlassablement par
ses écrits, par son action, en créant en 1972
l'Association des Amitiés Franco-Albanaises, a le
plus oeuvré pour faire connaître, comprendre,
pour faire aimer l'élan révolutionnaire du
peuple albanais.
Chez lui, l'adhésion aux idées du
communisme ne faisait qu'un avec les sentiments de classe
qui l'unissaient, au plus profond de lui-même,
à la révolte de tous les exploités en
lutte, aux combats des peuples contre l'impérialisme.
Et c'est là qu'il puise la force et la certitude pour
s'opposer courageusement au déferlement du
révisionnisme. A quoi servaient les calomnies et les
injures du XXème Congrès contre Staline ? Il
répondait en 66 : " discréditer le principe même de la
dictature du prolétariat, c'est à dire de
l'exercice du pouvoir politique par la classe
ouvrière ".
Qui
soutient la lutte héroïque du peuple vietnamien
? La Chine socialiste unie " comme les lèvres et les
dents " au peuple vietnamien, selon le mot d'Ho Chi Minh, ou
le P"C"F révisionniste qui interdit la diffusion du "
courrier du
Vietman ".
Que
devient le P"C"F ? un parti bourgeois qui considère
de plus en plus les ouvriers les plus exploités comme
une masse de manoeuvres électorales. Les
révisionnistes ont beau lui confier d'importantes
responsabilités de propagandiste, pour tenter
à la fois de se le concilier et de le neutraliser.
C'est à partir de telles positions de classe que
Gilbert Mury se bat au sein du P"C"F jusqu'à ce que
la rupture devienne inévitable. Il rejoint alors les
premières forces marxistes-léninistes
regroupées dans le MCF(ml). Portant une grande
attention aux luttes ouvrières, il contribue à
y mettre en avant la nécessité pour les
communistes authentiques d'organiser les couches les plus
exploitées de la classe ouvrière, les OS et,
notamment les immigrés. Il a le mérite,
rejetant tout esprit de chapelle d'engager, sur le terrain
politique, la polémique avec l'UJC (ml).
Si
Gilbert n'a pas participé au Congrès de
Puyricard, c'est qu'il a finalement douté à
l'époque, des conditions dans lesquelles pouvait
s'édifier le Parti. Mais il est resté un
militant et a consacré alors notamment son
énergie à lier le mouvement de
solidarité pour le peuple palestinien avec la lutte
des travailleurs arabes en France. Ce qui lui valut toute
sorte d'attaques et de vexations de la part de la
bourgeoisie. En 1970, Gilbert est à Amann contre le
sionisme, contre le racisme, il contribue de toutes ses
forces à faire du soutien à la cause
palestinienne, un élément indissoluble de la
lutte révolutionnaire. Gilbert s'est rapproché
de nous à partir du moment où il a pu
apprécier la portée de notre rupture avec
l'opportunisme, où il a saisi concrètement
comment notre Parti se liait à la classe
ouvrière. Dès lors, il n'a pas cessé
malgré la fatigue, la maladie, de nous apporter une
aide précieuse et multiple. Il joua un rôle
considérable dès 1972 dans la constitution des
Comités Indochine Palestine, a participé au
Comité de Rédaction de " Front Rouge ",
à la revue " Octobre ", apportant à la tribune
de nombreux meetings, sa force de conviction, son
enthousiasme militant. Depuis plusieurs mois, il avait
accepté de donner des cours à l'Ecole Centrale
du Parti : loin de se contenter de transmettre ses
connaissances, philosophiques, historiques, il
s'efforçait toujours de les repenser, de
répondre aux questions, aux besoins, au point de vue
des camarades ouvriers.
Oui,
camarade Gilbert, tu étais l'un des nôtres
!
Tu as
consacré sans compter jusqu'au dernier souffle ton
énergie, ton intelligence, ta force de conviction au
service de la révolution, de l'internationalisme
prolétarien. Ton courage, ta détermination,
tes sentiments de classe, sont un exemple qui nous porte en
avant. Ton oeuvre, ton action ne peuvent mourir avec toi :
elles se poursuivent déjà dans le combat de
notre Parti, dans la lutte révolutionnaire du peuple
de France.
Gilbert
Mury a écrit de nombreux ouvrages à
caractère militant, sur des questions
philosophiques, historiques ou
sociologiques.
Signalons ici ceux qui, dans la dernière
période, ont joué et jouent un
rôle important dans la propagation des
idées du
marxisme-léninisme.
Albanie, terre de l'homme
nouveau
Face au révisionnisme :
oeuvres d'Enver Hoxha choisies et
préfacées.
La Révolution Culturelle:
recueil de documents
précédés d'une importante
introduction.
Le sang ouvrier : Etude sur
les accidents du travail
aujourd'hui
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A tous les
camarades et amis de Gilbert Mury
Vous êtes des
combattants marxistes-léninistes. Vous
êtes de ceux qui préparent les
lendemains où les hommes sauront ce que
c'est que d'être un homme.
J'ai été la
compagne pendant plus de 30 ans de Gilbert
Mury.
J'ai participé avec
mes moyens, mes défauts et mes
qualités à son oeuvre, j'ai
essayé de t'aider et de le suivre.
C'était un homme
intègre, c'était un homme de devoir,
c'était un militant.
Il a consacré sa vie,
ses loisirs, son temps, sa santé à
préparer la venue de cet homme nouveau qu'il
avait rencontré en Albanie socialiste. A
travers les orages et les difficultés de la
vie militante qui a été la sienne, un
amour profond nous a toujours liés. Il est
resté avec moi jusqu'à la
dernière minute.
Et je vous demande camarades,
je vous demande à tous, ceux qui croient en
la révolution et en la possibilité
d'un homme total, un homme délivré
des servitudes du capitalisme et de
l'aliénation dans lesquelles on retient le
meilleur de lui-même, de reprendre son
combat, de reprendre sa lutte et de rester toujours
fermes sur les positions qui furent les siennes,
à savoir le soutien aux peuples combattants,
aux peuples déshérités, aux
peuples en lutte. Et je vous demande aussi de
garder en vous le souvenir de ce que fut pour lui
l'oeuvre de Staline, à laquelle il
était profondément et
fidèlement attaché. C'est avec vous
que je lui donne mon dernier message fraternel et
mon message d'amour.
Adieu, mon
camarade.
Suzanne
MURY
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