25 JUIN 1950 : IL Y A 25 ANS,
L'IMPERIALISME US, AGRESSAIT LA COREE
Depuis la libération du
Sud Vietnam et du Cambodge, l'impérialisme US cherche
à renforcer sa crédibilité en criant
à qui veut l'entendre qu'il n'acceptera pas que le
peuple coréen recouvre son indépendance
nationale et puisse enfin réaliser la
réunification de sa patrie.
Il
y a, en effet, des similitudes entre le destin du peuple
coréen et celui des peuples Indochinois : tous ont
été victimes d'une agression US, et leur lutte
héroïque a porté des coups très
durs à l'impérialisme
américain.
L'agression US, utilisant l'année
fantoche de Syngman Rhee comme bouclier, a eu lieu le 25
juin 1950. Si la destruction de la République
Populaire de Corée n'a pu se faire, grâce au
revers infligés aux USA par l'armée populaire,
il n'en demeure pas moins que le peuple du sud de la
Corée est depuis 25 ans victime de l'agression US.
Néanmoins, la libération de Saïgon et de
Phnom Penh montre que Séoul à son tour sera
libéré.
L'IMPERIALISME US ET L'APRES-GUERRE
L'agression du nord de la
Corée avait été préparée
de longue date par les USA puisqu'elle demeurait une des
pièces maîtresses de sa politique
hégémonique de puissance
impérialiste.
Sitôt la paix conclue,
l'impérialisme US prenait la tète de
l'agression impérialiste contre la lutte du peuple,
qui connaissait de nouveaux développements.
o La guerre avait permis de développer
le socialisme en Europe et bientôt en Asie, avec le
triomphe de la révolution chinoise ; dans le
même temps, les mouvements de libération
nationale et coloniale se développaient, et avaient
à cette époque l'URSS comme puissant
soutien.
o La politique impérialiste
répondait aussi à des besoins
économiques. De sérieuses inquiétudes
pesaient sur le développement du capitalisme
américain qui avait connu avec la guerre un rythme
soutenu. Au début de 1950, un journal US confessait :
" Si rien de nouveau ne se produit, il est à
craindre qu'une crise politique et économique
éclate aux USA " . L'échappatoire fut
trouvée dans la guerre et le développement de
l'industrie qui l'accompagne, ce qui faisait dire en juin
1950 à Van Fleet : " La Corée est une
bénédiction, IL FALLAIT qu'il y ait quelque
part dans le monde une Corée
".
Bref historique
9 août 1945 :
Offensive de l'Armée Rouge et de
l'Armée Révolutionnaire du Peuple
contre les troupes japonaises de Corée.
février 1946 :
Formation par les comités
populaires locaux issus de la résistance
d'un Comité Populaire Provisoire de
Corée du Nord, avec Kim II Sung à sa
tête ; les troupe d'occupation US dissolvent
les comités populaires du sud et
emprisonnent leurs membres. Syngman Rhee est
ramené des USA dans les fourgons
américains.
23 mars 1946 :
Programme en 20 points du CPP
présenté par Kim II Sung.
Courant 1946 :
Réunions de la commission
conjointe URSS-USA pour " établir
l'indépendance nationale " en Corée.
L'URSS ayant vainement proposé le retrait
immédiat des troupes américaines et
de l'Armée Rouge, les USA, aidés de
la Grande Bretagne, avaient obtenu la
création de cette commission, dont ils
exclurent systématiquement toutes les
organisations ou partis coréens qui
luttaient pour la réunification : ainsi, les
syndicats furent écartés, avec les
organisations paysannes, et certains partis de
droite.
10 mai 1948
Après avoir enterré la
commission, les USA font appel à l'ONU pour
des élections unilatérales dans le
Sud en mai 1948. Seuls appelèrent à
voter les partis des propriétaires fonciers
et des capitalistes (" Parti Démocratique ")
et celui de Rhee. Ces deux partis étaient
les seuls à n'avoir pas participé en
avril à la convention de Pyongyang, qui
décida d'organiser des élections au
Nord et au Sud.
25 août 1948 :
Malgré les troupes US et la
police de Rhee, les élections
générales ont lieu dans tout le pays
: 77,2 % de votants au Sud, pour 360
députés.
8 septembre 1948 :
Les députés du Sud et du
Nord se réunissent à Pyongyang en
Assemblée populaire et élisent Kim II
Sung président de la République
Populaire. L'URSS la reconnaît et retire
l'Armée Rouge.
août septembre 1949
:
Premières provocations
frontalières.
20/1. Pacte d'entraide et de
défense mutuelle USA/"République de
Corée" (auto-proclamée par Rhee) ; le
Sud de la Corée est placé dans le "
périmètre de défense " des USA
- 25/6 : agression du nord par les troupes
fantoches de Rhee - 28/6 : Elles n'existent plus,
Séoul est libéré - 15/9 :
Débarquement des troupes US sous le couvert
de l'ONU sur les arrières des troupes de
l'Armée populaire. Elles se replient en
ordre ; 1/10 : A partir de cette date, le Nord de
la Corée est soumis à une destruction
systématique (objectifs militaires et
civils) ; les USA déclenchent la guerre
bactériologique - 2/11 : intervention
internationaliste des Volontaires du Peuple
Chinois, pour repousser les troupes US prêtes
à s'attaquer à la République
Populaire de Chine. Les troupes US sont
repoussées loin vers le Sud par l'offensive
coréenne, et devant cette situation les USA
proposent des pourparlers.
10 juillet 1951 :
Les pourparlers commencent ; ils
dureront deux ans les USA voulant laisser au
général Van Fleet le temps de
créer un rapport de force favorable sur le
terrain.. Dans le même temps, l'aviation
américaine bombardait par trois fois le
campement sino-coréen en zone
démilitarisée pour tuer la
délégation aux pourparlers.
Après leur désastre de la cote 1211
(août 1951), les troupes US subissent des
revers qui les amènent à
négocier.
27 juillet 1953 :
Armistice.
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DES LENDEMAINS QUI NE CHANTAIENT PAS
En fait, dès 1945 on vit
paraître le refus US d'assurer au peuple coréen
l'exercice de ses droits nationaux pour une vie nouvelle,
après 40 ans d'occupation nipponne. La
conférence de Potsdam avait décidé une
opération conjointe soviéto-américaine
pour ramasser en Corée, les troupes japonaises ; le
38ème parallèle limitant les régions
respectives d'intervention.
Dans cette opération, qui eut lieu en
août, l'Armée Rouge reçut l'appui
militaire de l'Armée Révolutionnaire du
Peuple, qui luttait, avec Kim II Sung à sa
tète, depuis 1932 contre le Japon. La reddition du
Japon permit la création dans tout le pays de
comités populaires locaux - issus de la
résistance - qui prirent en main l'administration et
désarmèrent l'armée japonaise.
Au
Nord, le Comité Populaire Provisoire décidait
l'application des 20 points, qui synthétisaient les
acquis politiques de la lutte de libération nationale
: journée de huit heures, salaire minimum,
amélioration des conditions de travail,
égalité des sexes, élections libres
à tous les échelons de l'administration,
enfin, réforme agraire et nationalisation des grosses
entreprises, des mines et des banques, ainsi que des
propriétés japonaises. Dans le même
temps, tout était fait pour mener à bien la
lutte pour la réunification, avec l'appui des
comités populaires existant a l'échelon
national.
Au
Sud, la libération devint pure et simple occupation
par les troupes US : une des premières
décisions des USA fut de maintenir à son poste
l'ignoble général japonais Abe et tous les
collaborateurs. Les USA se chargèrent de
l'administration locale. Ils ramenèrent Rhee, et lui
remirent les 24 industries de base prises aux Japonais -
soit, au niveau de la production nationale, 80 % de
l'économie sud-coréenne. Mais ils
gardèrent la majorité du capital et le droit
d'exploitation des mines, de distribution et de
décision en matière de réserves et de
prix pour le charbon et le pétrole.
Dans le même temps, ils
déclenchèrent une vague de terreur
nécessaire à l'installation de Rhee, dont le
peuple coréen ne voulait pas et pour permettre les
élections " libres " décidées par les
USA, pour le Sud uniquement.
Face aux menées impérialistes,
le peuple coréen réagit dans son ensemble,
boycottant les élections de Rhee, et participant
massivement aux élections nationales d'août
1948 qui se firent souvent au Sud dans la
clandestinité. Néanmoins y prirent part toutes
les organisations de droite et de gauche luttant pour la
réunification, et qui représentaient alors, de
l'aveu même des USA, près de 90 % des
Coréens.
Le
peuple du Sud, qui put un instant espérer sa
libération, comprit vite que les impérialistes
US ne la voulaient pas, mais que, bien au contraire, ils
désiraient détruire la République
Populaire de Corée.
L'AGRESSION ET LA DEFAITE US
La République Populaire
de Corée était le maillon principal dans la
stratégie hégémonique de
l'impérialisme US. En la détruisant,
Washington espérait pouvoir du même coup
s'attaquer à la RPC, donc affaiblir le camp
socialiste en le prenant à revers sans avoir -
théoriquement - à affronter sur le terrain
l'Union Soviétique. Mais le retrait de l'Armée
Rouge, du nord de la Corée obligeait les troupes US
à se replier sur le Japon. Le général
Roberts, dès cette époque, parlait des
conseilleurs US auprès des divisions fantoches de
Rhee comme étant " au front ". Ce fut le premier aveu
qu'il existait un front, donc des batailles auxquelles
prenaient part des officiers US.
Rhee attaquait le 25 juin. Quelques heures
après le déclenchement de l'agression, il
s'enfuyait au Japon, avec l'or du gouvernement. Les
succès de l'Armée Populaire obligèrent
les USA à intervenir pour sauver leur marionnette.
Elles le firent sous couvert de l'ONU, violant ainsi la
Charte de celle-ci, selon laquelle l'ONU n'a aucune
compétence en matière de règlement
d'après-guerre des problèmes relatifs à
la seconde guerre mondiale. Mais les revers se firent
toujours plus nombreux et cuisants : l'élite des
troupes US fut décimée dans la bataille de la
cote 1211, appelée aussi par les yankees "
crête du désespoir ", où les soldats
sino-coréens, menés par Kim II Sung, firent
15.000. morts parmi les troupes et officiers US.
Amenés à traiter, les
impérialistes US reconnurent leur défaite.
Clark, signant l'armistice, devait déclarer : "
être le premier commandant US à signer un
armistice qui ne soit pas précédé d'une
victoire ".
Néanmoins, quelques jours plus tard,
les USA violaient l'armistice en signant le Pacte de
Sécurité Commune, prévoyant la
présence illimitée de troupes US à
Séoul, nécessaires au maintien des
régimes fantoches contre les aspirations du peuple
sud-coréen. Mais dans sa lutte pour la
réunification, le peuple coréen se souvient de
ce que déclarait Kim II Sung :
"
Dans la guerre de Corée, les impérialistes
américains ont subi la première défaite
de leur histoire. Cela signifie qu'ils redescendent la
pente. Leurs sérieuses blessures ne sont pas encore
cicatrisées et déjà ils doivent passer
sans cesse par les baguettes des peuples
révolutionnaires, et ils s'enfoncent un peu plus dans
le marais ".
Camille NOËL
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