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Les nationalisations: une solution miracle ? (3) CONTRE LE RÉVISIONNISME L'article publié hier a montré que, sur la base d'une baisse du salaire réel, les travailleurs étaient fortement combatifs, mais qu'ils devaient affronter la ligne des dirigeants révisionnistes de défense de la hiérarchie, du capitalisme lui-même. L'évolution récente de cette lutte montre bien qu'un combat sans merci est à mener contre le révisionnisme, même pour arracher la satisfaction des revendications immédiates. Les révisionnistes ont été aussi contraints de développer devant les travailleurs leur ligne sur cette question, leur projet politique. A. Le Guen, dirigeant de la fédération CGT, membre du conseil d'administration de la CCAS et du Comité central du PCF, a bien précisé sa position: "Nous sommes attachés au respect INTÉGRAL de la hiérarchie." LES RÉVISIONNISTES ET LA HIÉRARCHIE ---------------------------------- Toutes
les publications CGT, les tracts actuellement
diffusés, prennent pour cible centrale la position de
la CFDT, les "augmentations égales pour tous". Citons
rapidement : " La position de la CFDT est erronée car
elle tend à remettre en cause la hiérarchie
des salaires". "La défense de la hiérarchie
des salaires est un des aspects de la résistance des
travailleurs à l'exploitation capitaliste qu'ils
subissent". " Quel que soit le régime
économique (capitaliste ou socialiste) on constate
que les salaires sont différenciés en fonction
de l'emploi qu'occupent les travailleurs". "Par ses
propositions démagogiques et incohérentes
d'augmentations égales pour tous, la CFDT ne clarifie
donc pas les problèmes et tend à abaisser le
niveau revendicatif" ."Cette position va dans le sens de la
politique du pouvoir et du patronat (donc des directions
générales), qui, sous couvert d'une
prétendue "réduction des
inégalités sociales" consiste à s'en
tirer aux moindres frais par une répartition
égalitaire de la pénurie et, en fait, à
tromper les travailleurs afin de leur faire accepter
l'austérité au nom des sacrifices pour tous",
etc. LA GRÈVE DE L'INFORMATIQUE -------------------------- Après la satisfaction des revendications
des magasiniers d'Issy-les-Moulineaux qui avaient,
grâce à 48,heures de grève,
paralysé le fonctionnement des ordinateurs par
rupture du stock de papier, début février ,
l'ensemble des services de l'informatique se met en
grève à Issy-les-Moulineaux, Clichy,
Orléans, Lyon et Toulouse. Des comités de
grève sont élus, chaque jour des
assemblées générales décident de
la poursuite de la grève, gênant
considérablement les directions dans ce secteur
stratégique: arrêt de l'envoi des factures
d'électricité et de gaz. LA GRÈVE DU 7 AVRIL --------------------------------- Le seul
objectif commun que les deux fédérations CGT
et CFDT purent définir pour cette nouvelle
grève de 24 heures était l'ouverture de
négociations, puisque la fédération
CFDT continuait à défendre les augmentations
égales pour tous. Mais ces augmentations tant
réclamées étaient déjà
fixées au 15 avril ! C'était donc un nouveau
mouvement pour canaliser la combativité des
travailleurs, pour avoir l'air de faire quelque chose, sans
prendre le risque d'un mouvement d'ensemble. LA GRÈVE TOURNANTE DU 27 AU 29 AVRIL ---------------------------------------------------- Après l'échec de cette
négociation, les deux fédérations CGT
et CFDT se rencontrèrent à nouveau. Mais la
fédération CGT exigea que la CFDT abandonne sa
revendication de "300 F pour tous". Devant le refus de
celle-ci, elle rompit tout contact et décida de
lancer seule, toujours pour redorer son blason à la
veille des élections, sur son mot d'ordre de 15 %
hiérarchisés, des grèves de 24 heures
tournantes par régions du 27 au 29
avril. LES SANCTIONS ------------------------------ Les
directions en profitèrent pour sanctionner des
grévistes ayant coupé le courant : 4
blâmes au centre de Bourg-la-Reine, ainsi qu'à
Lille, Valenciennes, etc. toujours contre des militants de
base de la CGT. La réaction des travailleurs ne se
fit pas attendre. Dès le lendemain des sanctions,
à Bourg-la-Reine, ils décidaient la
grève reconductible jusqu'à la levée
des sanctions, l'occupation du centre, l'élection
d'un comité de grève, des coupures des
industriels, le dépannage gratuit des "abonnés
domestiques" .Localement la CFDT décida de participer
au mouvement contre ces sanctions, malgré
l'opposition de la fédération qui estimait
qu'il s'agissait d'une opération électorale de
la CGT. LES COMMUNISTES MARXISTES-LÉNINISTES DANS L'ACTION ---------------------------------- Tous ces
éléments le montrent bien: les directions, le
pouvoir, mais aussi les révisionnistes sont
aujourd'hui sur la défensive. Le mouvement de masse
se développe et s'approfondit à EGF. Comme
ailleurs. Le rôle de la CFDT, même s'il reste
souvent ambigu, est positif car il montre que les
révisionnistes ne sont pas seuls, qu'il peut exister
une alternative de classe à leur trahison.
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