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Les nationalisations: une solution miracle ? (2) ENTRE DEUX VOIES
Hier nous avons commencé la publication
d'une série d'articles sur le mot d'ordre des
nationalisations avancé par le PCF et ses
alliés de l'Union de la gauche et repris par les
directions syndicales de la CGT et de la CFDT (sous des
formes qui se veulent différentes) . Pourquoi cette
bataille idéologique et politique que les
marxistes-léninistes, dans la tradition de tout le
mouvement communiste international depuis Marx et Engels,
mènent avec acharnement contre ce mot d'ordre ?
Essentiellement pour trois raisons : Les différentes actions engagées en avril et mai 1976 par les travailleurs d'EDF et de GDF (grève CGT-CFDT du 7 avril, grève tournante CGT du 27 au 29 avril, actions pour la levée de sanctions prises par les directions, etc.) sont l'objet d'une lutte acharnée entre les deux voies que les travailleurs ont aujourd'hui devant eux: la voie bourgeoise représentée principalement par les dirigeants révisionnistes et la voie prolétarienne que montrent les communistes marxistes-léninistes et leur parti. Ces deux articles visent à faire le point de cette lutte de classe aiguë. I - UNE IMPORTANTE COMBATIVITÉ DES TRAVAILLEURS ------------------------------------------------ La violente crise économique qui secoue le capitalisme a eu des répercussions sensibles à EGF. Ainsi la consommation d'électricité en France a été équivalente, en 1975, à celle de 1974, alors qu'en moyenne depuis 25 ans elle augmentait de plus de 7 % par an. Depuis le début de 1976 la croissance de la consommation a repris mais à un rythme assez lent. Les directions générales se servent de cet argument pour freiner les augmentations de salaires, menant en cela la même politique que l'ensemble du patronat et du pouvoir. Elles veulent limiter la hausse des salaires à ce qui est prévu par la "convention salariale" signée par les 5 fédérations syndicales (CGT -CFDT -FO-Cadres et CFTC) et qui se base sur l'indice INSEE plus 2,5 %. LA BAISSE DU SALAIRE RÉEL ----------------------------------------- Mais pour
les travailleurs cette "convention salariale" est bien loin
d'être suffisante. Compte tenu du caractère
truqué de l'indice INSEE qui sous-estime gravement
l'augmentation réelle des prix surtout pour les plus
bas salaires, l'application du texte salarial conduit
à une baisse du pouvoir d'achat, du salaire
réel. C'est d'ailleurs ce qui s'est produit en 1974
et 1975, ce qui explique une importante combativité
du personnel depuis l'automne 1975, d'autant que les
conditions de travail s'aggravent, que les effectifs sont
comprimés, etc. LES GRÈVES DE NOVEMBRE 1975 ---------------------------------- Les fédérations CGT et CFDT, sous la direction de la première, largement majoritaire à EGF, avaient défini en 1975 une revendication dépassant quelque peu l'accord salarial et engagé les travailleurs dans 3 grèves de 24 heures courant novembre 1975. Compte tenu de l'objectif limité et de la forme d'action retenue, ces actions n'ont débouché sur AUCUN résultat, les directions s'étant contentées d'appliquer le texte salarial. Paru dans la Vie ouvrière C'est donc sur une
démobilisation et un écoeurement
fréquents qu'ont débouché ces actions,
et ceci était tout à fait conforme aux voeux
des dirigeants révisionnistes. Pour ceux-ci en effet,
il s'agit aujourd'hui à la fois de canaliser la
combativité réelle du personnel sous leur
contrôle, d'éviter un affrontement réel
avec les directions et le pouvoir et de ne déboucher
sur aucun résultat, de façon à
rabâcher: "On ne peut vraiment rien obtenir avec le
gouvernement, mais si vous votez bien en 1978, tout ira pour
le mieux." LES ÉLECTIONS DU 20 MAI ---------------------------------------- Mais pour bien situer leur tactique actuelle, il faut tenir compte d'un élément supplémentaire: le 20 mai ont lieu à EGF les élections dites de "représentativité" qui servent à désigner les représentants syndicaux dans les différents organismes créés par le statut de 1946 et où siègent à la fois les directions et les syndicats à tous les niveaux (du service local au plan national). Ces élections ont d'autant plus d'importances qu'elles n'ont pas eu lieu depuis mai 1972 (à la différence des élections de délégués du personnel qui ont lieu tous les ans) et que les dirigeants de la fédération CGT craignent de voir remise en cause leur majorité absolue : leur ligne, leurs manoeuvres sont de plus en plus perçues par les travailleurs, leurs pratiques à la CCAS mieux connues (1), et la CFDT, même si elle reste encore souvent suiviste par rapport aux révisionnistes tend à développer une pratique autonome sur des bases de classe. 15% HIÉRARCHISÉS... ------------------------------------
C'est donc pour essayer
d'apparaître comme les "meilleurs défenseurs"
des travailleurs à l'approche des élections,
que, depuis le début de l'année les dirigeants
révisionnistes ont fait une découverte: les
salaires à EGF sont iriférieurs de 15 %
à ce qu'ils devraient être, à ce qu'ils
sont dans d'autres entreprises comme la Lyonnaise des eaux:
"Et donc de fixer comme objectif revendicatif l'augmentation
de 15% des salaires, comme rattrapage, en plus du texte
salarial, soit plus de 25% pour l'année 1976. Les
révisionnistes fixent haut la barre dans l'espoir de
redorer leur blason et il n'est pas douteux que le personnel
y a vu, au départ, un objectif enfin à
même de permettre un développement des luttes,
une amélioration réelle des
salaires. ...OU 300 F POUR TOUS ------------------------------------ Dans le
même temps, la fédération CFDT qui avait
comme mot d'ordre général depuis 3 ans des
"augmentations égales pour tous" mais qui ne les
avait jamais chiffrées, le suivisme par rapport
à la fédération CGT étant sa
ligne de conduite principale, décidait, par souci
électoral en partie aussi (2), de mettre en avant le
mot d'ordre de "300 F pour tous en plus du texte salarial"
et d'engager une campagne pour populariser sa position.
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