informations
générales
Assises nationales
contre
la pollution
industrielle
et les maladies
professionnelles
UN PAS EN AVANT DANS LA
LUTTE
CONTRE LA
POLLUTION
- Comme nous l'avons relaté dans notre
précédente édition, le week-end
dernier se sont tenues à Paris
- les premières Assises nationales contre la
pollution industrielle et les maladies professionnelles,
à l'appel du Comité de liaison et
d'information sur la santé et les conditions de
travail (CLISACT ). Ces assises sont véritablement
un pas en avant.
- Le sérieux des travaux comme la bonne
organisation des assises, mais surtout le thème
choisi et le
- pourcentage assez élevé d'ouvriers et
de petits paysans (un quart des participants)
était une première garantie de
succès que le déroulement des travaux ne
démentira pas.
LA PAROLE
AUX TRAVAILLEURS
- Le premier fait marquant, était sans aucun
doute la ferme volonté de donner la parole aux
travailleurs :
- ouvriers d'usine qui expliquaient leurs conditions de
travail dans le forum sur les maladies professionnelles ;
travailleurs du nucléaire venus de La Hague ou de
Marcoule, dans le forum sur le nucléaire ; petits
paysans, dans le forum sur l'alimentation, etc.
-
- Tous ces témoignages étaient
très fouillés et très
documentés, suivis de questions posées par
une
- assistance soucieuse de connaître en
détail la vie dans les usines, les conditions de
travail des paysans et d'en tirer les conclusions.
DES INTELLECTUELS
AU SERVICE DE LA CLASSE OUVRIERE
- Il y avait aussi de nombreux hommes de sciences,
certains célèbres comme Haroun Tazief ou
les
- professeurs Minkowski et Suchet, et beaucoup de
chercheurs, de techniciens, de médecins du
travail, de vétérinaires.
-
- Tous étaient unis par la volonté de
mettre leurs connaissances scientifiques au service de la
lutte de la
- classe ouvrière et aussi d'apprendre de la
classe ouvrière, car c'est elle qui, dans les
usines, souffre dans sa chair des maux du capitalisme.
UNE GRANDE VOLONTÉ
D'UNITÉ
- Comme la pollution industrielle, sous ses multiples
aspects, frappe non seulement les ouvriers, mais
- aussi les petits paysans et la population
environnante, comme les trusts capitalistes
étendent de plus en plus leurs tentacules
au-delà des frontières, le CLISACT avait
mis le thème de l'unité au centre de ses
travaux. Des syndicalistes (CFDT pour la plupart),
dénoncèrent les manoeuvres de division
patronales au sein des usines, des petits paysans
dénoncèrent la bourgeoisie qui voulait
faire tomber sur les ouvriers la responsabilité de
la pollution dégagée par les usines, etc.
-
- Des membres des comités de lutte contre la
catastrophe de Seveso, venus d'Italie, donnèrent
une
- dimension internationale aux assises. Ils
expliquèrent à la fois les conditions de
travail dans les usines italiennes (Olivetti par
exemple), la lutte de la population de Seveso en
unité avec les ouvriers, le rôle des
médecins progressistes dans cette lutte.
MENER LA LUTTE
- Le second thème mis au centre des travaux
était que la lutte est possible. C'est un point
capital.
- Non seulement personne ne prêcha la fuite, ou
la marginalisation, comme "solution" mais de plus, de
nombreux intervenants ou bien dénoncèrent
ces "solutions" de facilité qui ne changent rien
ou bien insistèrent sur la nécessité
de la lutte. Et là encore il fut souligné
à maintes reprises que la lutte devait partir des
usines, être dirigée par les ouvriers
eux-mêmes.
UN GRAND INTERÊT POUR LA CHINE
- L'étude de la réalité chinoise,
des solutions que trouve peu à peu la Chine
socialiste, fut présente dans
- presque tous les forums et en assemblée
générale.
- Toutefois, bien que certains enseignements en aient
été tirés, les travaux n'ont pas
permis de dégager
- vraiment toutes les leçons de ces analyses.
- Toutefois, cette volonté constante de prendre
la Chine socialiste comme point de
référence est un fait
- éminemment positif, riche d'espoirs.
UNE CERTAINE CONFUSION POLITIQUE
- Une constatation marqua explicitement tous les
travaux : les maux de la pollution sont des maux du
- système capitaliste lui-même. Il faut
donc changer de système. Mais là les
perspectives ouvertes ont été très
vagues.
-
- Des mots furent lancés comme
"démocratie directe", "gouvernement populaire et
démocratique",
- "autogestion sanitaire", "contrôle ouvrier sur
la santé", etc. autant de concepts flous pour le
moins, derrière lesquels chacun pouvait mettre un
peu ce qu'il voulait, d'autant plus qu'il n'y eut aucune
discussion sur ce sujet.
DES ILLUSIONS
RÉFORMISTES
- Ce flou au niveau politique (quelle
société voulons-nous) n'a pas
été sans certaines illusions de type
- réformistes.
- De nombreux intervenants (syndicalistes CFDT surtout)
ont parlé de la possibilité de faire des
CHS,
- actuellement outils du patron, des outils des
travailleurs. De même, l'idée que l'on
pourrait mettre la médecine du travail au service
des travailleurs est dangereuse. Seul un rapport de force
créé dans la lutte peut faire reculer le
patronat.
- Mais là n'est pas la véritable
solution. Pour en finir avec la pollution, il faut en
finir avec le capitalisme.
-
- Voilà pourquoi nous pensons que ces assises
furent très positives: une documentation
fouillée et
- détaillée, des Perspectives
anticapitalistes affirmées sont des conditions
indispensables pour que la lutte contre la pollution
devienne une partie intégrante de la lutte de
classe. Et c'est cela que les participants ont
trouvé.
Adresse du CLISACT
56 rue des Guipons
94800 Villejuif
Tél : 677 28 30
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