le monde en
marche
L'insurrection
malgache
de 1947
- UNE CONTRIBUTION A
LA REVOLUTION
MONDIALE
- La revendication d'indépendance
nationale émergea au grand jour lors des
manifestations du 19 mai
- 1929 et devint une force matérielle formidable
cimentant l'unité et la combativité des
masses populaires.
- La 2e guerre mondiale accroît la misère
des masses populaires et développe leur
combativité révo-
- lutionnaire.
- Le courant favorable à l'indépendance
nationale se développe irrésistiblement ;
dès 1946, il rassemble
- l'immense majorité des masses populaires. Il
utilise les moyens légaux et illégaux : le
MDRM (Mouvement démocratique de rénovation
malgache) parti légal fondé en 1946, et des
organisations secrètes dont la plus connue est le
JINY (dont Monja Jaona fut co-fondateur en 1943).
L'INSURRECTION DE 1947
- Face à ce développement, l'attitude
pseudo-libérale du gouvernement colonial se
transforme en une
- frénésie de provocations et de
répression. En 1946, le ministre des colonies est
le "socialiste" Marius Moutet ; quant au gouverneur
général de Madagascar , il s'agit du
"socialiste" De Coppet.
- Au déchaînement de l'hystérie
colonialiste, les masses populaires répondent par
la grande insurrection
- de 1947, déclenchée dans la nuit du 29
au 30 mars.
- L'insurrection se déclenche dans la
région sud-est. Au centre et au nord du pays, les
actions prévues
- avortent pour des raisons diverses. Malgré
cela, au bout de quelques jours, l'insurrection a
gagné l'ensemble de la côte Est (zone
forestière de l'île).
- Elle s'étend rapidement et ne cesse de
progresser jusqu'en juillet 1947 (elle va, entre autres,
jusque
- dans la banlieue de Tananarive, la capitale) sur un
territoire de 800 km, du nord au sud, peuplé d'un
million six cent mille personnes.
LE RECUL DES FORCES PATRlOTIQUES
- A partir d'août 47, les forces coloniales qui
étaient jusqu'alors débordées,
reçoivent des renforts leur
- permettant de contenir l'avance des forces
patriotiques. Celles-ci, jusqu'en avril 1948, tentent de
garder l'initiative et de rester à l'offensive.
Mais, si l'organisation interne se renforce, les pertes
sont lourdes et l'armement, la puissance de feu ne se
développent pas ; le lien avec les masses
populaires des zones de culture vivrière est
coupé.
- A la sortie de la saison des pluies, à partir
d'avril 1948, c'est l'épreuve décisive. Les
engagements se
- font au détriment des forces insurgées,
qui doivent abandonner les opérations militaires
d'envergure pour revenir au stade de la guérilla.
En décembre 1948, l'essentiel des forces
populaires se dispersent après la capture ou la
mort de ses chefs les plus influents.
LES LEÇONS
- Sur le plan militaire, ce fut un échec
partiel et provisoire. Un échec du fait que les
objectifs de
- l'insurrection ne furent pas atteints, les pertes
furent lourdes (environ 90 000 morts, dont une bonne part
due à la répression féroce qui
s'ensuivit) et la majorité des cadres
capturés ou tués...
-
- *Échec partiel, car les forces populaires
n'ont pas été anéanties; c'est faute
de direction qu'elles se sont dispersées
après avoir fait l'expérience de la
guérilla qui demeura efficace jusqu'au bout.
- *Échec provisoire, car la volonté de
combattre n'a nullement été anéantie
et que des leçons sont à en
- tirer.
- Sur le plan politique, ce fut une victoire
pour deux raisons :
- Cela a renforcé les masses dans leur
conviction de la justesse de leur cause ; par leur
sacrifice, elles
- ont gagné la sympathie et le soutien des
forces progressistes dans le monde entier, et acquis le
sentiment de faire partie du mouvement
révolutionnaire mondial en marche. D'autre part,
cela n'a fait qu'isoler davantage les colonialistes les
plus invétérés.
-
- A plus long terme, cette lutte contribua de
façon importante à la restauration de
l'indépendance poli-
- tique (même formelle) en 1960.
-
- Le caractère définitif de cette
victoire se concrétise notamment par le fait que
l'insurrection de 1947-
- 48 reste immortelle dans le coeur des patriotes
malgaches et résonne comme un appel pour abattre
l'impérialisme et la réaction et mener
jusqu'au bout la révolution nationale
démocratique et populaire.
-
- Malgré l'impréparation sur le plan
politique, organisationnel et militaire, ils se sont
lancés à "l'assaut du
- ciel".
-
- Cette insurrection de 47 fut la contribution du
peuple malgache à la lutte conjointe des peuples
main-
- tenus sous le joug de l'impérialisme
français: résistance armée en
Indochine, en Algérie, au Cameroun ; mouvements de
masse en Afrique noire, aux Antilles, etc. et dans la
métropole elle-même.
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