l'Humanité Rouge n°636 - 2 mars 1977 - p6

ASSISES CONTRE
LA POLLUTION INDUSTRIELLE
ET LES
MALADIES PROFESSIONNELLES

 

Organisées par le CLISACT à Paris le week-end dernier, ces assises ont réuni prés de 500
personnes et marqué une date dans la lutte contre la pollution. Il y avait là des ouvriers (1/4 des participants) de Ferodo, de Bendix, de Brandt, Alcatel, de la Simflex, des ouvriers CFDT de la distribution des eaux, des lignards PTT, des ouvriers de plusieurs usines PUK, des travailleurs du centre de retraitement de La Hague, de Marcoule, des paysans de la Drôme, de l'Ille-et-Vilaine, etc. Par ailleurs, un grand nombre de scientifiques, de chercheurs et de techniciens sont venus apporter leur contribution notamment Haroun Tazieff, le professeur Suchel et le professeur Minkowski (médecins) Me Huglo, avocat défenseur des pêcheurs corses victimes de la Montedison, etc.
Cette confrontation des "spécialistes" divers et de travailleurs ayant l'expérience quotidienne de la
pollution et de la lutte anticapitaliste pour en diminuer les risques a permis de riches débats. Ceux-ci ont montré tout l'intérêt des connaissances scientifiques et statistiques lorsqu'elles sont mises au service des travailleurs.
 
Elles permettent de les sensibiliser sur les dangers de certaines pollutions dont les effets ne sont pas
immédiats ou ne sont pas aussi graves dans l'immédiat par exemple que des accidents du travail mécaniques. La liaison entre les travailleurs exposés à la pollution et les scientifiques permet également de lutter contre les mensonges du patronat qui se livre à un véritable bourrage de crâne pour tenter de minimiser les dangers ou de faire croire que toutes les précautions sont prises.
 
Ainsi, un syndicaliste de Ferodo a raconté que dans cette entreprise "moderne" il arrive encore qu'on
manie l'amiante à la pelle. Contrairement aux allégations de la chambre syndicale de l'amiante AMISOL n'est donc pas une "exception". Par ailleurs, pour des raisons de rentabilité, les mécanismes de dépoussiérage et d'aspiration ont été installés de telle sorte qu'ils n'éliminent nullement le danger d'asbestose.

Enfin, la production a été multipliée par cinq alors qu'on ne peut en dire autant des mesures de protection.

C'est dire que dans tous les cas, la lutte des travailleurs pour imposer des conditions de sécurité est
indispensable et irremplaçable.
 
Ce sont ces conclusions qui ont été développées au cours du débat final de l'assemblée générale de
synthèse qui réunissait dimanche après-midi les participants.

Le CLISACT se propose de développer des enquêtes de masse, populaires et scientifiques sur les cas de pollution industrielle afin de contribuer par une large information à la lutte des travailleurs contre la pollution.

Nous rendrons compte plus largement demain du contenu, des débats et des forums de ces assises très fructueuses.

 

Infos et notes des EP (avril 2006) :
Le CLISACT fut lancé à la suite de la mobilisation autour du TRIBUNAL POPULAIRE DE LIÉVIN

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