L'INTERNATIONALISME PROLETARIEN
AFGHANISTAN:
Lutte anti-impérialiste dans une néo-colonie
soviétique.
L'HISTOIRE DE LA CONSTITUTION
DE L'AFGHANISTAN.
..... L'Afghanistan est un vaste pays ( un peu plus
étendu que la France), peuplé d'environ 16
millions d'habitants. Il y a près de 2 millions de
nomades, 2 millions d'Afghans vivent à
l'étranger (en Iran, au Pakistan et dans des pays
arabes où ils sont très pauvres et
maltraités). C'est un pays très pauvre
(pratiquement celui au monde où le revenu par
habitants est le plus bas). 90 % de la population vit
à la campagne.
.....
Sa situation géographique
le met au centre de conflits géopolitiques.
Déjà au XIX ème siècle, il
était l'enjeu de la rivalité des 2 puissances
dominantes dans la région: l'impérialisme
britannique et la Russie tsariste. Les britanniques avaient
comme politique générale de contrôler
systématiquement et en profondeur toutes les
côtes qu'ils pouvaient. Ainsi ils ont occupé
rapidement (à partir de l'Inde, leur principale
colonie) le pays des Afghans (qui s'étendait alors au
delà des frontières actuelles au Nord en
U.R.S.S., à l'Ouest un peu en Iran et au Sud
largement à l'intérieur du Pakistan actuel
-séparé de l'Inde au moment de
l'indépendance des colonies britanniques de la
région). Mais, malgré leur acharnement, les
colonisateurs n'ont pas réussi à tenir le
pays: ainsi l'une des plus grande batailles
anti-impérialiste du XIX ème siècle eut
lieu en Afghanistan en 1839 et vit la défaite totale
et l'anéantissement d'une colonne de 20 000
britanniques. Jusqu'en 1921, où l'indépendance
fut reconnue, les colonialistes ne purent jamais
réellement exploiter le pays en rébellion
permanente. En fait, en jonglant avec les féodaux,
ils réussirent surtout à neutraliser les
russes et les empêcher de menacer leurs colonies du
sous continent Asiatique.
.....
L'histoire de l' Afghanistan
indépendant commence par le règne d'un roi
réformateur, sorte d'Atatürk d'Afghanistan,
Amanoullah. Mais l'opposition des féodaux et des
religieux, avec la complicité des britanniques
empêcherons son règne de durer. Viennent
après les règnes de plusieurs souverains qui
pratiquerons une politique de statu-quo avec domination
britannique jusqu'à la fin de la seconde guerre
mondiale.
.....
Il faut ré-insister sur la
question nationale Afghane, car elle n'est pas jouée.
En effet, dans leur volonté
hégémonique, les impérialismes
britanniques et tsaristes ont découpé à
vif les frontières, comme dans bien des
cas.
.....
Les deux populations dominantes,
en nombre, en Afghanistan ont été
séparées en deux parties par la
frontière Sud, actuellement frontière
Pakistano-Afghane. Les Pachtounes d'Afghanistan (environ 50
% de la population totale) ont près de 8 millions de
compatriotes au Pakistan, où ils vivent dans des
territoires relativement autonomes. Même cas pour les
Baloutches.
.....
L'Afghanistan est donc un pays
enclavé entre des voisins souvent puissants et
agressifs, et constitué par des entités
nationales peu homogènes. Les tribus, organisations
sociales complètes, ont un rapport avec l'appareil
d'État central, souvent émanation de l'une
d'entre elles (les Pachtounes presque toujours), rapport
plus ou moins bon et jamais solidifié et
centralisé réellement.
1953-1963. DAOUD : L'ENTREE EN
SCENE DE L'U.R.S.S.
..... En 1953, l'Afghanistan commence à sortir
de son isolement, à cause de l'effondrement de
l'impérialisme britannique et grâce au
début des luttes sociales et politiques dans les
villes. Le roi nomme un parent, le
général-prince Daoud, comme premier
ministre.
.....
Celui-ci fait figure de
moderniste. Son travail consistera à ouvrir
l'Afghanistan à l'extérieur,
c'est-à-dire à "partager le gâteau"
entre les impérialismes sortis dominants de la
seconde guerre mondiale.
Mais, en 1956, au plus
fort de la guerre froide, les U.S.A. mettent comme condition
à leurs investissements en Afghanistan
l'entrée de celui-ci dans une alliance militaire
locale contre l'U.R.S.S. contenant une clause d'accord avec
ses voisins du Sud.
.....
La question Patchoune étant
l'une des bases de l'unité Afghane (dont le
régime réclamait toujours le retour des
provinces Pachtounes perdues), Daoud refusa et se tourna
vers l'U.R.S.S.
.....
C'est alors que l'U.R.S.S. devint
le principal client et bailleur de fonds de l' Afghanistan
(60% du volume des échanges, 38% aux U.S.A., le reste
à la R.F.A. surtout).
.....
Dans les années qui
suivirent et jusqu'à aujourd'hui, les
soviétiques entreprirent la néo-colonisation,
à leur manière, de l'Afghanistan. Ainsi la
totalité du gaz naturel est pillée à
grande vitesse, et revendue 3 à 4 fois plus cher
à la R.D.A. et à d'autres pays, les 3/4 du
coton sont achetés à des prix
dérisoires par rapport au prix mondial (car le seul
débouché est alors l'U.R.S.S., la tension sur
les frontières Sud rendant le commerce impossible),
cette culture ayant été introduite par les
russes en Afghanistan au détriment des cultures
maraîchères.
.....
Le parallèle avec -par
exemple -l'impérialisme français en Afrique
est saisissant, surtout que, par ailleurs, l'U.R.S.S. a
dès lors des centaines de conseillers dans le pays
qui encadrent les services civils et aussi l'armée
dont les officiers sont souvent formés dans des
académies militaires soviétiques, des
techniciens civils (agronomes) étant également
souvent issus d'écoles de Russie.
1963-1973: EQUILIBRAGE AVEC LES
IMPERIALISMES OCCIDENTAUX.
..... En 1963, Daoud est contraint de quitter le
pouvoir par son oncle le roi. Les réformes timides de
Daoud ont liguées contre lui les aristocrates et les
religieux conservateurs. De plus, son despotisme ne lui
assurait aucune base de masse populaire. Les gouvernements
qui suivent (ils seront nombreux et peu stables)
rééquilibrent avec les impérialismes
occidentaux. Mais ceux-ci ne sont que peu motivés par
ce pays lointain, à l'histoire politique cahotique et
de surcroît pauvre en choses à piller (les
russes tenant l'essentiel).
.....
De plus, les mouvements de masses
se multiplient en ville. A la campagne, la tension sur les
terres et l'eau devient assez forte. En 1972, 100 000
paysans mourront de faim à la suite d'une
sécheresse (l'eau, avec la terre, est l'objet des
pressions des féodaux -qui vendent l'irrigation aux
paysans, d'autant plus cher qu'il y en a très
peu).
.....
En 1965, une manifestation
d'étudiants, d'écoliers et d'autres
éléments populaires de Kaboul s'oppose au
"parlement"-bidon d'élites féodales mis en
place par un des gouvernements pour calmer les
révoltes. Une répression épouvantable
suit qui précipitera l'organisation des masses dans
les villes (la capitale Kaboul surtout) sous la forme de
comités et organisations de masse
diverses.
.....
C'est à cette époque
que le parti Khalq (du peuple) pro-soviétique
naît et s'infiltre dans ces mouvements. En 73, on dit
qu'il avait 3500 membres (tandis qu'il existait un groupe
maoïste de 1000 personnes).
1973 : COUP D'ETAT MILITAIRE. DAOUD
SORT SON EPINGLE DU JEU.
..... .....
Le coup d'État militaire du
17 Juillet 1973 est un modèle du genre
favorisé par le social-impérialisme dans les
pays du Tiers-monde. C'est la coalition
de:
.....
-certaines parties de
l'armée (surtout des officiers subalternes et des
sous-officiers) mécontente de son sort avec un parti
révisionniste pro-russe.
.....
-contre l'État-major de
l'armée et le gouvernement plutôt favorable aux
impérialismes occidentaux.
.....
..... On le voit, il s'agit d'un
coup d'État sans prolongement réel dans le
mouvement populaire. Tout cela se passe à Kaboul, la
capitale, sans aucune mobilisation populaire,
manifestations, guerres prolongées ou autre
processus. C'est une rivalité A L'INTÉRIEUR de
l'appareil d'État entre deux
cliques.
.....
..... Mais ce genre d'affaire est
peu durable en tant que telle. Il faut trouver un nouvel
équilibre dans l'appareil d'État et un
semblant de soutien populaire.
.....
Au cours de ce coup, c'est le
prince-général Daoud qui y parviendra. Il sera
à la fois celui qui incarnera le coup d'État
républicain et celui qui sera une continuité
acceptable pour les tenants de l'ancien
régime.
.....
Cependant, anti-communiste
militant, il se méfie des révisionnistes, tout
en s'appuyant plutôt sur les russes sur le plan
international (à cause de la question
Afghano-Pakistanaise -le Pakistan étant l'un des
points d'appui américain dans la région) mais
sans s'aligner complètement.
.....
Le clan des pro-soviétiques
-militaires arrivistes et révisionnistes
carriéristes (la plupart des membres du Khalq sont
des ingénieurs agronomes et des cadres formés
à Moscou et impatients d'avoir des places dans
l'appareil d'État pour opprimer -à leur
façon de nouveaux bourgeois -la masse paysanne) est
frustré de sa victoire. Pendant 5 ans, il fomentera
des coups, des complots pour prendre le pouvoir. Le parti
Khalq se sépare en deux (l'autre aile s'appelle le
Parcham -"le drapeau").
AVRIL 1978 : COUP D'ETAT
MILITARO-SOCIAL-FASCISTE.
..... Ce clan prend le pouvoir en Avril 1978 au cours
d'un coup militaire sanglant (des milliers de morts et
d'exécutions sommaires). C'est d'abord les militaires
qui se chargent de déblayer le terrain. Ce qui reste
de la famille royale (le roi est en exil en Italie) -assez
repliée sur elle-même depuis 73- est
liquidée physiquement ainsi que Daoud et son
entourage.( Au cours de ce bain de sang, à titre
d'exemple, toute la garde personnelles de Daoud -
près de 2000 hommes -est anéantie, etc...).
Puis ce sont les civils qui prennent le devant de la
scène.
.....
C'est le parti Khalq qui devient
dominant, les militaires étant écartés
ainsi que les membres de l'ex-Parcham (formellement, le
parti Khalq est réunifié depuis 77 sous le nom
de Parti Démocratique Populaire
d'Afghanistan).
Le dirigeant du pays,
M. Taraki, reçoit le soutien de l'U.R.S.S. et des
pays satellites de l'Est, très
rapidement.
.....
Taraki proclame que, pour la
1ère fois en Afghanistan, les classes féodales
sont éliminées réellement et entreprend
d'assoire l'autorité de l'État. Les russes
deviennent de plus en plus visibles à tous les
niveaux. Mais Taraki demeure prudent en paroles sur la
nature de son alliance avec l'U.R.S.S.
TARAKI : 17 MOIS DU 1er REGIME
FANTOCHE DE L'U.R.S.S.. BILAN: ENCORE PLUS DE RUSSES OU
L'ECROULEMENT.
..... Face aux premiers troubles en province,
l'armée répond avec une brutalité
féroce mais inefficace. Des agents de l'État
et des conseillers russes sont attaqués et
tués, la réforme agraire annoncée par
Daoud depuis 1975 ne se met pas vraiment en branle n'ayant
que très peu de partisans même parmi ceux qui
pourraient en bénéficier, tant était
important le manque de confiance dans le gouvernement et la
haine des russes.
.....
Il semble que les
propriétés aristocratiques -qui étaient
peu nombreuses en tant que telles et liées aux
familles aristocratiques les plus proches du pouvoir royal -
aient disparues. Par ailleurs, il existe des rapports
féodaux entre les paysans fermiers ou ouvriers
agricoles et des propriétaires paysans riches ou des
autorités tribales locales (à l'échelle
de ce pays où la paire de boeufs signale le "gros")
ainsi qu'avec le clergé sunnite musulman. Environ 80%
des paysans sont des paysans sans terres.
.....
C'est à cette époque
que les russes commencent à envoyer des
équipements (avions, hélicoptères
porteurs de troupes...) servis par des officiers et soldats
russes pour essayer de s'opposer efficacement aux
rebellions.
.....
En février 1978
l'ambassadeur des U.S.A., enlevé par un commando de
religieux extrémistes à Kaboul est
massacré, ainsi que ses ravisseurs, par la police
Afghane encadrée, voire directement constituée
pour l'occasion par des
soviétiques.
.....
En fait, le régime ne peut
appliquer ces réformes à la campagne.
L'hostilité est générale et aucune
force ne vient consolider l'assise populaire du parti Khalq.
Ses membres, la plupart du temps des jeunes cadres des
villes éduqués à Moscou, se perdent
dans leurs postes à la campagne dans l'inextricable
réseau des sociétés traditionnelles.
Ils sont en but à l'hostilité, voire la
violence des masses, et doivent de plus supporter les luttes
de cliques féroces au sein de l'appareil
d'État: tentatives de coups, assassinats et
magouilles de toutes sortes.
.....
Leur "marxisme" n'est que de la
pacotille de vocabulaire, leur "révolution" n'a pas
de base populaire. Ils apparaissent malgré toutes
leurs précautions comme des gens voulant bouleverser
de l'extérieur un ordre social cohérent, sans
proposer de moyens internes de le remplacer efficacement. De
plus, ils sont considérés à juste titre
comme des otages des soviétiques, des russes. A
chaque niveau de l'administration, tous les hauts
fonctionnaires et officiers ont leur "doublure" russe. Les
industriels occidentaux en affaire en Afghanistan notaient
qu'il était plus rapide de s'adresser à la
doublure qui était plus au courant. Voilà un
nouveau parallèle avec les français ministres
de l'intérieur au Sénégal, les Cubains
généraux en Ethiopie, les Vietnamiens
complètement sur le devant de la scène au
Kampuchéa.
.....
La méfiance du peuple
Afghan vis-à-vis des impérialismes a une
longue histoire, et sa résistance armée
acharnée et efficace marque l'identité de ce
peuple.
.....
La situation empire dans les
derniers mois de Taraki. Après 2 cas en province, la
garnison de Kaboul se révolte. Elle n'est
maîtrisée que par un massacre massif,
mené en particulier par des avions pilotés par
des russes.
SEPTEMBRE 1979 : "REVOLUTION DE
PALAIS" .
..... Amin prend le pouvoir. C'est l'ancien bras
droit de Taraki. Plus brutal encore que lui (il était
chargé de la police) il commence ses 3 mois et demi
de pouvoir en massacrant Taraki et les membres de sa famille
et de son entourage.
.....
Apparemment, ce coup fut
plutôt une affaire de rivalité personnelle
qu'une manoeuvre plus vaste impliquant des changements et
des interventions extérieures. Les russes ne
semblaient pas apprécier ce personnage sans scrupule,
susceptible de leur échapper .
.....
La rébellion prend une
dimension nationale. Les observateurs étrangers
estimaient que le 1/4 du pays était sous
contrôle des rebelles musulmans et que la
moitié du territoire en plus était zone de
combat. L'armée Afghane partait en
décomposition. Les désertions et les
ralliements à la rébellion se faisaient par
unités entières. Un exemple: 2500 hommes se
rallient en province après avoir tués 25
officiers.
.....
Le pays est en passe de tomber aux
mains des insurgés. Les combats atteignent les
environs de Kaboul.
FIN DECEMBRE 1979: L'INTERVENTION
MASSIVE SOVIETIQUE ET KARMAL, LE
"NOUVEAU
DACKO".
..... En quelques jours, par pont aérien et
pénétration de colonnes blindées, 80
000 hommes ( à la mi-Janvier) arrivent en Afghanistan
de l'U.R.S.S.
.....
Les troupes soviétiques
contrôlent d'abord Kaboul, neutralisent les partisans
d'Amin qui se battent avec acharnement, Amin lui-même
est exécuté avec ses proches. Puis dans les
premiers jours de Janvier, les troupes se déploient
aux alentours de la capitale pour la
protéger
.....
B. Karmal est porté au
pouvoir à la "manière Dacko": il parle d'abord
à la radio, de la ville soviétique de
Tachkent, puis quelques jours après, est amené
en avion quand la situation est dans les mains des troupes
russes.
.....
Karmal est le fondateur du parti
Parcham, plus pro-soviétique encore que le Khalq. Il
écarte, et sans doute fait exécuter ou
emprisonner, les anciens fonctionnaires pour mettre ses
partisans à leur place.
LA REBELLION NATIONALE SE CONSTITUE
CONTRE L'AGRESSION RUSSE.
..... Depuis 1978, la résistance n'a fait que
se renforcer.
Malgré sa
variété et sa division politique, ethnique et
religieuse (des extrémistes intégristes
d'extrême-droite aux maoïstes en passant par les
groupes tribaux opposés aux exactions du
régime et des russes), elle a remporté des
succès face à ces régimes
ultra-fantoches, pratiquant avec une brutalité
cynique le massacre de leur peuple avec une armée
étrangère: villages bombardés à
ras, mosquées, considérées comme des
nids à rebelles, détruites, populations et
bétail napalmés...
.....
L'armée Afghane est
presqu'inexistante en tant que telle, tant les
désertions se sont multipliées, encore plus
depuis l'intervention massive des russes.
.....
Dans cette circonstance, la
tâche centrale du moment apparaît au peuple
Afghan être celle de chasser les
sociaux-impérialistes russes et leurs complices
fantoches.
LES REACTIONS DES FORCES POLITIQUES
EN FRANCE. NOS TACHES.
..... Cette nouvelle expansion du
social-impérialisme développe encore la
montée des risques de guerre. Toutes les forces
populaires qui s'opposent à cette politique
d'agression et de destruction des peuples doivent être
soutenues vigoureusement quelles que soient leurs
caractéristiques internes.
.....
En France, bien des forces
politiques (des trotskystes à certains journalistes
de "Libération" et du "Monde") réduisent cette
affaire à l'affrontement entre les
révisionnistes Afghans, tenants d'une
"révolution" et les féodaux conservateurs,
l'intervention russe jusqu'à ces derniers jours
étant minimisée (depuis qu'elle est devenue
massive, c'est dans leurs rangs que se trouvent les
positions "munichoises" de repli face aux coups de force, de
refus de voir la réalité). Les uns sont en
fait alignés sur les fantoches et les agresseurs en
niant les phénomènes nationaux de
résistance à l'envahisseur et de lutte pour
l'indépendance, les autres célébrant
avec un faste renouvelé le Xième enterrement
du marxisme retrouvant parfois avec les religieux
intégristes le parfum spiritualiste qui manque
à leur identité d'intellectuel petit-bourgeois
en société
impérialiste.
.....
Les sociaux-fascistes Afghans ne
sont nullement les tenants d'une "révolution". Ils
l'empêchent même totalement depuis 1965, en
s'opposant aux révolutionnaires et aux patriotes (qui
ont été massacrés et pourchassés
-ceci étant l'une des constantes des exigences du
social-impérialisme russe vis-à-vis des
régimes qu'il soutient -voir Éthiopie, Angola,
Yémen du Sud...).
.....
Leurs mesures bureaucratiques sont
anti-populaires et ne sont que le prolongement de
l'agression de leurs maîtres russes.
.....
Sur le plan international, il est
tout aussi faux de nier le caractère nouveau de cette
intervention et de prétendre, par exemple, que le
seul aspect de l'alarmisme de Giscard lors de son discours
de nouvel an était de chercher l'"union nationale" en
France.
.....
Un bon sens minimum permet de se
rendre compte que le social-impérialisme
soviétique devient de plus en plus agressif et
cynique en menant ce type d'opération directement
-sans Cubains ou Vietnamiens interposés - hors des
pays du Pacte de Varsovie. Il s'agit à
l'évidence d'une remise en cause massive de l'ordre
international inter-impérialiste issu de la
2ème guerre mondiale.
.....
Ces années 78-79 ont vu un
nombre très important d'agressions
étrangères (Vietnam au Cambodge, Tanzanie en
Ouganda. France en Centrafrique et au Zaïre, en
Mauritanie..., U.R.S.S. en Afghanistan, incursions
Rhodésiennes et Africaine du Sud en Zambie et
Mozambique...) qui révèlent
l'instabilité internationale et l'initiative de la
superpuissance soviétique par rapport au recul
américain et occidental -cependant sujet à des
contre-attaques pour le moment limitées mais
porteuses de possibilité agressives
inquiétantes.
.....
La résistance Afghane est
une force populaire en lutte contre une agression de la
superpuissance soviétique.
Nous devons faire
confiance au peuple Afghan pour progresser dans le sens de
sa constitution au cours de la lutte contre les envahisseurs
en force indépendante par rapport aux
impérialismes, le fait que les mouvements de
résistance reçoivent des aides diverses ne
faisant qu'entrer dans le cadre des alliances
nécessaires au combat.
.....
Nous sommes à
l'écoute des forces qui, au sein de la
résistance pourraient s'organiser dans ce
sens.
.....
Nous devons aussi nous opposer
avec force, parallèlement au travail sur le Cambodge,
au P.C.F. qui pratique de plus en plus comme seule politique
l'alignement inconditionnel sur le
social-impérialisme russe. Dans ses articles,
1'"Humanité" cite avantageusement les ministres
Afghans dont cette perle: "L'Afghanistan se félicite
de l'aide apportée par l'U.R.S.S. En la demandant, il
n'a fait qu'exercer son droit à la légitime
défense reconnue par la pratique (sic) et les lois
internationales". A cotés de ces articles sur le coup
d'Afghanistan (aux titres du genre "Afghanistan: Carter joue
avec la détente" (!), on trouve dans le numéro
du 5/1/80, avec une photo de l'accolade Marchais-Castro une
déclaration du P.C.F. sur la nécessité
de l'entrée de Cuba au Conseil de
sécurité de l'ONU (qui se trouve pour le
moment privé de ce nouvel agresseur): "Chacun sait le
rôle international que joue Cuba... - en effet
!
.....
Euromissiles, Cambodge,
Afghanistan... Nous devons faire campagne contre les
nouveaux pétainistes que sont, sur le plan
international les sociaux-fascistes du
P.C.F.
C'est dans cette lutte
qu'avancera le point de vue politique populaire en France
sur la guerre et la révolution.
-----------------------------------------
AFGHANISTAN: LA C.G.T. BAT
MARCHAIS DANS LA MAUVAISE FOI.
..... Après avoir connu des difficultés
d'unification interne sur l'intervention soviétique,
la C.G.T. a gagné du temps en envoyant une
délégation "enquêter" à Kaboul. A
son retour, la C.G.T.
révèle:
.....
-"nous n'avons ressenti aucune
animosité, mais beaucoup d'hospitalité et de
gentillesse de la part des gens qui nous prenaient pour des
soviétiques (alors que tous les journalistes ou
étrangers présents à Kaboul
témoignent journellement de prise de position
ouvertes contre les russes de simples passants et que, sur
le plan des faits, plusieurs attentats ont été
commis contre des soldats russes et qu'une émeute
s'est déroulée, des heures durant et devant
les cameras de télévision du monde entier,
autour d'une prison où des parents et relations
essayaient de libérer des prisonniers aux cris de "A
bas les russes").
.....
-"l'armée soviétique
n'a pas pris part aux combats du 27 Décembre (le coup
d'Etat) " (alors que Karmal - dont d'ailleurs la
carrière de fantoche semble menacée, bien
triste sinécure après Taraki et Amin
tués avec toute leur famille -a été
amené de Tchécoslovaquie en Afghanistan via la
Russie par avion militaire ( à la Dacko) après
que les troupes soviétiques aient en main toute la
capitale et commençaient à se déployer
dans les provinces. Il est significatif que ce soit presque
au même moment où la CGT faisait ces
"révélations" que un massacre digne de My Lai
et Oradour sur Glane (en plus sanglant d'ailleurs puisque
plus de 1000 hommes ont été massacrés
à la mitraillette et enfouis au bulldozer alors que
certains n'étaient pas encore morts) ait
été révélé. Cet
épisode, qui s'est fait en présence et sur
ordres d'officiers Russes, a eut lieu sous la période
Taraki, dont la CGT fait le portrait comme d'un valeureux
patriote renversé par le vilain
Amin...
.....
Pour Marchais et le P.C.F., les
100 000 russes sont là pour le " socialisme". Pour la
C.G.T., ils ne sont pas là du tout. 2 attitudes pour
justifier l'invasion soviétique, piétiner
l'indépendance nationale et essayer de "faire passer"
l'alignement pétainiste sur
l'hégémonisme soviétique dans ces temps
de risques de guerre fomentée par la rivalité
des 2 superpuissances.
.....
2 positions à contrer pour
faire avancer la question de la prise de conscience et de
l'organisation des masses populaires sur la situation
internationale.
|