informations
générales
- Procès des
4 détenus de Lisieux
- VERS UN PROCES DES QHS
?
-
- l Ce mercredi 29 mars devait
débuter le procès, devant la cours
d'Assises de Paris, de quatre détenus des
Quartiers Haute Sécurité (QHS) de la maison
d'arrêt de Lisieux. Accusés de
séquestrations, de violences à citoyens
chargés d'un ministère public (les
gardiens) et tentative d'évasion, les
détenus quant à eux espèrent pouvoir
faire le procès des QHS. Pour complément
d'information le procès est reporté.
-
- Bloch, juge d'application des
peines et membre du syndicat de la magistrature, rappelle
les conditions de création de ces quartiers
particulièrement aménagés. Les
quartiers de Sécurité Renforcée
(QSR) et les QHS ont été
créés dans le cadre de la réforme
des institutions pénitentiaires, après les
révoltes qui agitèrent les prisons en 1973
! L'administration montrait la conception qu'elle avait
de cette réforme, qui devait humaniser les maisons
d'arrêt ! Mais les QSR, s'ils sont légaux
dans une dizaine de prisons, trouvent leurs
répliques (les QHS) tout à fait
illégales dans quantité d'autres prisons.
Les QHS en effet ne sont que le produit d'une simple
circulaire de septembre 75, due au directeur de de
l'administration pénitentiaire du moment ,
Maigret. Aucune loi ou décret ne sont venus
confirmer leur création. Contrairement aux QSR,
les chefs d'établissements n'ont pas besoin de
demander une autorisation à la direction
pénitentiaire pour y enfermer des détenus.
Ils sont seuls à juger de l'opportunité
d'un séjour dans un QHS. De même conception,
les QHS et les QSR se différencient des autres
détentions par un mobilier scellé, une
porte doublée d'une grille et l'isolement du
détenu.
- "Les QHS c'est l'enfer".
Pour tenter d'y échapper les quatre
détenus, en juillet 76, attirent des gardiens dans
un guet-apens, et sur la menace de leur exécution
monnaient leur liberté. Ils seront mis en
échec par le groupement d'intervention de la
gendarmerie nationale. Les quatre révoltés
de Lisieux seront alors répartis dans des prisons
de la région parisienne.
- Pour que les jurés
comprennent leur action désespérée,
les détenus et leurs avocats, demandent à
ce que ceux-ci connaissent les QHS, et dans le cadre ont
demandé un supplément d'information. Leur
demande a été retenue, et ce mercredi
après-midi le procès a été
reporté. Il semble bien que la défense
puisse donc tenir sa tribune pour y faire le
procès de ces prisons dans les prisons que sont
ces quartiers spéciaux. Parallèlement
à la démarche de la défense, le
comité d'action des prisonniers (CAP) adressait
une lettre à chacun des membres du jury faisant
référence aux protestations récentes
des jurés d'Aix-en-Provence et de ceux du
procès Willoquet, faisant état de pressions
et d'abus de la part de certains magistrats, cette lettre
rappelle aux vingt trois jurés des quatre de
Lisieux, le principe du délibéré
d'un jury. Le CAP rappelle notamment aux jurés :
"Vous n'êtes pas des fonctionnaires magistrats,
le président n'est pas votre supérieur
hiérarchique, il n'a pas à vous dicter
votre conduite, vous n'avez en réalité
qu'un seul devoir légal : celui de juger sans
pressions extérieures".
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- Ce procès, par l'action
conjuguée de la défense afin que les
jurés aient une vision plus réaliste des
conditions de détention, et de la lettre du CAP
mettra en pleine lumière les pratiques du milieu
carcéral et judiciaire.
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Pierre CHÀTEL
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