LE PROGRAMME COMMUN DE "LA GAUCHE"
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UN PROGRAMME BOURGEOIS !

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INTRODUCTION

Depuis de nombreuses années, le P"C"F a cessé d'être un authentique parti communiste, pour devenir un nouveau parti bourgeois, dont la fonction même est de détourner la classe ouvrière de la révolution. Toute son activité, depuis le sabotage de nombreuses luttes revendicatives jusqu'à la diffusion des mythes les plus éculés de l'idéologie bourgeoise, vise à ce seul but. Mais de tous les aspects de cette activité, le plus important reste certainement les perspectives politiques que le P"C"F ouvre à la classe ouvrière, le bourbier réformiste où il cherche à la noyer.

Le programme politique du P"C"F n'a pas varié dans ses grandes lignes au cours de la dernière période: union de toutes les "couches anti-monopolistes", unité de la "gauche" pour gagner la majorité au parlement et établir par ce moyen une "démocratie avancée" (ou véritable, etc... selon les moments), qui ne sera pas le socialisme mais dont on n'ose pas avouer qu'elle sera le capitalisme.

De nombreuses années durant, cette perspective de l'union de la "gauche" a semblé lointaine et inaccessible, les alliés désirés du parti socialiste et "autres démocrates" refusent d'y souscrire. Or voici qu'avec le programme commun PS-P"C", le rêve prend corps: socialos et radicaux, partis ouvertement bourgeois, armature des gouvernements capitalistes de la IIIième et de la IVème républiques, ont donné leur accord ! Cet évènement ne peut avoir qu'une seule signification, ne peut être imputé qu'à une seule classe: le programme commun est nécessaire aujourd'hui à la bourgeoisie dans la guerre de toujours qu'elle mène contre le prolétariat afin de se maintenir au pouvoir .

Depuis les années 67-68, les signes annonciateurs d'un réveil révolutionnaire du prolétariat de France n'ont cessé de s'accumuler: face aux cadences infernales, au chômage, à la baisse du pouvoir d'achat, à la dégradation de ses conditions de vie, la classe ouvrière a engagé une série de luttes revendicatives sans commune mesure avec celles de la période précédente, tant par leur ampleur que par leurs formes dures; fait important, les couches les plus durement exploitées de la classe ouvrière, O.S. (et O.P. déqualifiés) et manoeuvres, se sont trouvés à l'avant-garde de ces luttes; parmi elles, les immigrés, les femmes, les ouvriers paysans, les jeunes, ont tenu une grande place. Au cours de ces luttes, la classe ouvrière a commencé à faire l'expérience concrète de la trahison révisionniste du P"C"F. L'existence de forces révolutionnaires authentiques, marxistes-léninistes, est le garant que tôt ou tard, cette expérience deviendra conscience, que des ouvriers de plus en plus nombreux ouvriront les yeux sur la nature bourgeoise, contre-révolutionnaire, du P"C"F.

Ce processus ne fait certes que commencer, et il n'existe pas aujourd'hui dans la classe ouvrière de force politique organisée capable de mettre à court terme en danger le pouvoir bourgeois. Mais l'aiguisement des contradictions entre la bourgeoisie et le prolétariat l'amènera nécessairement à se développer au cours des années à venir. Aussi la bourgeoisie s'y prépare-t-elle activement: dans le même temps où elle renforce son arsenal répressif (armée, justice, police), elle vise à faire jouer à plein au P"C"F son rôle de semeur d'illusions. Voilà le pourquoi du ralliement aux vues révisionnistes sur "l'union de la gauche" des Mitterand et des Robert Fabre.

Avec le programme commun, il s'agit dès aujourd'hui de parer au développement des idées révolutionnaires dans la classe ouvrière: la perspective en trompe-l'oeil qu'il offre à la classe ouvrière permet aux révisionnistes, parce qu'elle semble bien réelle, à portée de la main, d'espérer asseoir leur domination sur la classe ouvrière. Séguy a confirmé récemment que la perspective électorale permettait à la C.G.T. -dans certaines limites -d'adopter une position plus souple à l'égard de certaines luttes revendicatives qu'elle combattait de front au printemps 72.

D'autre part, le programme commun offre à la bourgeoisie la possibilité de recourir effectivement, le jour où le danger révolutionnaire deviendrait trop grand, à un gouvernement "de gauche". Ce jour, comme Pompidou l'a clairement fait entendre, n'est pas arrivé. Mais soyons sûrs que la bourgeoisie, le moment venu, n'hésiterait pas à brûler cette cartouche qu'elle tient en réserve -de peur que le P"C"F se discrédite au gouvernement -et à consentir les quelques petits sacrifices financiers nécessaires pour donner à un gouvernement réformiste un semblant d'efficacité démagogique.

Quant à nous, marxistes-léninistes, nous considérons de notre devoir de démasquer l'essence bourgeoise de ce programme commun, où les révisionnistes ont montré plus clairement que jamais leur volonté de maintenir et de renforcer la dictature de la bourgeoisie et le capitalisme. Nous assumons ainsi les tâches de l'heure: lutte contre les illusions qu'ils cherchent à semer; et nous préparons l'avenir, au cas où, une nouvelle fois, "ils seraient ministres".

Nous appelons le prolétariat révolutionnaire, dans la période qui s'ouvre, à intensifier sa lutte contre la bourgeoisie, en y incluant la lutte contre le révisionnisme qui la sert.

A bas le révisionnisme, agent de la bourgeoisie !
Vive le marxisme-léninisme révolutionnaire !

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