LE PROGRAMME COMMUN DE "LA GAUCHE"
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UN PROGRAMME BOURGEOIS !

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A bas le social-chauvinisme du P"C"F !
Prolétaires de France,
peuples opprimés,
unissons-nous pour abattre
l'impérialisme français !

Les Les projets communs du P"C"F et du PS, pour renforcer l'oppression et l'exploitation de la classe ouvrière en métropole, sont inséparables de leur projet pour renforcer le système mondial de l'impérialisme français, son système d'oppression et de pillage des peuples.
Là-dessus, le programme commun est rapide, mais clair.

UN PROGRAMME POUR MAINTENIR LA DOMINATION
DE L'IMPÉRIALISME FRANÇAIS SUR DE NOMBREUX PEUPLES

Nous avons vu comment le P"C"F et le PS entendent maintenir l'ensemble de l'appareil militaire de la bourgeoisie française -et en particulier les "forces d'intervention" et le réseau mondial de bases dont elle dispose: Afrique, Madagascar, Antilles, Guyane, Nouvelle-Calédonie, et Polynésie. Ce dispositif d'agression, ils comptent de plus le renforcer puisqu'ils pourront y consacrer une partie des sommes économisées par le ralentissement momentané des programmes atomiques.
Or, maintenir ce réseau de bases, cela signifie d'abord maintenir l'asservissement direct de peuples entiers à l'impérialisme français dans les colonies et néo-colonies.

Indépendance immédiate pour les prétendus "départements et territoires d'outre-mer".

Appelés colonies jusqu'en 1946, départements et territoires d'outre-mer ensuite, ces soi-disant "petites îles et territoires" ont bien souvent été tenus pour quantité négligeable par la presse bourgeoise aussi bien que par la propagande révisionniste. (Dans le programme commun, le sort de ces peuples est rapidement réglé en une demi-page, p. 183). En fait, ils ont toujours été d'une grande importance pour la bourgeoisie française. Dès les débuts du capitalisme, au XVIème siècle, elle a tiré d'énormes profits de la masse des esclaves qu'elle y déportait, et sous Louis XIV, les seules Antilles fournissaient au bas mot, 1/6 ème du commerce extérieur, principalement dans le sens Antilles-France. A l'époque de l'impérialisme aujourd'hui, en plus de toutes les richesses extorquées, l'intérêt de ces "petites îles et territoires", pour l'impérialisme français, c'est de constituer un réseau stratégique mondial de points d'appui dans les quatre océans et sur deux continents ; escales pour la marine de guerre, bases militaires des "forces d'intervention" à Djibouti, et en Nouvelle-Calédonie, base de lancement de fusées en Guyane, base d'expérimentation atomique en Polynésie.
Pourquoi en 46, ces colonies sont-elles devenues D.O.M.- T.O.M. ?

Après la deuxième guerre mondiale, l'impérialisme français est affaibli à tous les points de vue. Les peuples dominés se révoltent, poussés par l'oppression et l'exploitation encore accrues pendant la guerre (exemple: travail forcé). Ils participent à la lutte anti-fasciste, et l'idée de libération nationale fait son chemin. De plus, après la défaite de 40, la métropole n'apparaît plus comme invincible. Le gouvernement français s'efforce de replâtrer son empire colonial. D'une part, il en regroupe toute une partie en la baptisant "Union française" ; par ailleurs, pour les colonies parmi les plus anciennes et qu'il juge les moins susceptibles d'explosion, il espère tromper leurs peuples en leur faisant miroiter une soi-disant égalité complète avec les français: Guadeloupe, Guyane, Martinique, Réunion s'appelleront désormais Départements (DOM) tandis que les Comores, la Nouvelle-Calédonie, les Nouvelles Hébrides, la Polynésie, St Pierre et Miquelon, le territoire français des Afars et des Issas (Djibouti), Wallis et Futuna seront dénommés Territoires (TOM) ; ils sont gratifiés d'une assemblée locale fantoche.
Le PCF s'est fait le champion de ce changement de statuts. C'est son groupe de députés à l'Assemblée Nationale qui, en 46, a déposé le projet de loi. Et en mai 47, H. Lozeray, dans les Cahiers du Communisme, écrit à ce sujet que, malgré quelques insuffisances, " la Constitution a apporté d'heureuses et importantes transformations à l'état de fait qui existait précédemment".
AUJOURD'HUI, LES SOI-DISANT DOM-TOM SONT TOUJOURS DES COLONIES.
En fait, rien n'a changé.
La bourgeoisie française, étroitement liée aux grands propriétaires, industriels et compradores locaux, s'impose par l'appareil d'État entièrement à son service.
La force armée est directement importée de France: lorsque les peuples se révoltent, les képis rouges interviennent directement de France, par pont aérien si nécessaire. La densité de policiers est beaucoup plus élevée qu'en France (à peu près le double). Le préfet, choisi par le Ministre de l'Intérieur, concentre entre ses mains tous les pouvoirs. Beaucoup plus qu'un préfet de métropole, autant qu'un gouverneur des "colonies". Et c'est un Français. L'administration et l'enseignement sont aux mains de fonctionnaires venant de France, et grassement payés pour cela.
D'autre part, même les lois sont différentes des lois appliquées en France, alors que théoriquement, ce devrait être les mêmes: en effet, pour que les décrets soient appliqués dans les "DOM-TOM", il faut que cela soit spécifié; et cela, bien sûr, au détriment des peuples de ces pays. Par exemple, le taux des allocations familiales est plus faible qu'en France; il n'y a pas de caisse de chômage... en raison de "l'adaptation de la législation à la personnalité de l'Île...".
Ce système d'oppression permet à la bourgeoisie française et ses appendices locaux de maintenir son système d'exploitation. L'économie de ces pays est dépendante de celle de la France.
Les impérialistes français pillent les matières premières et les produits agricoles. Par exemple, le nickel de la Nouvelle-Calédonie, le sucre de la Réunion (monoculture), les bananes de la Martinique.
Ils importent en France les chômeurs qu'ils ont fabriqués en ruinant les petits paysans. (1/4 de la population en Martinique). Ils leur imposent les conditions de travail les plus dures. L'officine chargée de la traite des noirs vers la France est une véritable société commerciale (dans ses statuts même) et s'appelle BUMIDOM (Bureau des Migrations à l'intention des DOM).
Les relations commerciales sont toujours régies (à peu de chose près) par les lois de l'Exclusif colonial de Colbert, ministre de Louis XIV; la Réunion, par exemple, importe à prix fort tout ce qu'elle consomme, jusqu'aux produits alimentaires de base: lait, beurre, carottes; en 1967, elle a acheté 70% en valeur à la France. D'autre part, elle exporte tout ce qu'elle produit vers la France à des prix fixés par les colonialistes français.
La France a toujours le monopole du pavillon; c'est à dire que tout le commerce doit passer par des navires français.
Le changement de statuts a permis de justifier un renforcement de l'exploitation et de l'oppression. Par exemple: la France a accaparé les réserves d'or de la Banque de Guadeloupe (en 46), enlevant toute valeur à la monnaie locale mise en circulation. Auparavant, pas d'impôts directs; depuis 46, majoration des taux et augmentation du nombre des impôts. La Sécurité sociale fournit chaque année près d'un milliard d'anciens francs à la France; elle joue le rôle de banque de financement pour des sociétés, et pour les campagnes pro-gouvernementales. Enfin c'est sous le régime de la départementalisation qu'a été créé le Bumidom.
UNE SEULE VOIE, L'INDÉPENDANCE.

Puisque la situation d'oppression et d'exploitation de ces peuples a pour cause l'impérialisme français, la seule solution, pour ces pays, c'est de couper tous les liens de dépendance avec la métropole impérialiste, et, sur les traces du Vietnam, de s'engager vers l'indépendance par la lutte armée.
Or, cette réalité de l'impérialisme français, le programme commun la nie.
QUE PROPOSE LE PROGRAMME COMMUN ?

L'autodétermination : une nouvelle tromperie grossière.
" Le gouvernement reconnaîtra le droit à l'autodétermination des peuples des DOM et des TOM". Ce mot d'ordre d'autodétermination, mis démagogiquement à l'ordre du jour depuis quelque temps, que signifie-t-il ?
Pour les soi-disant DOM, il n'est pas question d'indépendance: ils seront "érigés en collectivités nouvelles prévues par l'article 72 de la Constitution". Les révisionnistes reprennent à leur compte la vieille manoeuvre de De Gaulle, qui avec son article 72, en 1958, espérait replâtrer la départementalisation de l'Algérie. La lutte du peuple algérien amis en pièces ces projets. Les peuples colonisés suivront cette voie !
"Les populations de ces quatre territoires seront appelées dans le meilleur délai à élire, chacune au suffrage universel -et dans des conditions assurant l'exercice réel des libertés démocratiques -une assemblée...".
C'est à dire que, comme les TOM actuels, ils éliront une assemblée fantoche. Car, quelles sont les "conditions assurant l'exercice réel des libertés démocratiques" ? C'est la présence de l'appareil d'État impérialiste français: l'armée, la police seront là. L'administration aussi, et les fonctionnaires français voteront, eux aussi ! C'est à l'opposé des élections exigées par le GRP au Vietnam, qui demande au préalable: le retrait des forces américaines (les occupants) et le refus de tout soutien à Thieu (c'est à dire à l'administration pro-américaine).
Cette assemblée aura pour but "l'élaboration d'un nouveau statut" (c'est à dire qu'il n'est pas question de sortir des lois de l'impérialisme français) "qu'elle discutera avec le gouvernement" (c'est à dire que le gouvernement imposera son avis).
Quant aux soi-disant TOM, comme ils sont déjà pourvus d'une assemblée fantoche, leurs peuples n'auront qu'à attendre, avec confiance, le résultat des discussions entre élus fantoches et gouvernement "démocratique" de l'ancien ministre des colonies, Mitterrand.
Il s'agit donc seulement de déterminer une nouvelle façon de maintenir les peuples de ces pays sous la dépendance de l'impérialisme français.


Mitterrand passe en revue les troupes qui répriment le peuple algérien.

 Voilà la liberté et l'indépendance que proposent PS et P"C"F !
L'autonomie : un vieux mensonge !

Pour les soi-disant DOM, ce nouveau statut, élaboré par cette assemblée, permettra à ces peuples de "gérer eux-mêmes leurs propres affaires".

Qu'est- ce à dire ? Dans son programme de gouvernement, le P"C"F soutient les revendications des "organisations les plus représentatives" (c'est à dire les PC révisionnistes) qui demandent "le remplacement de leur statut actuel par un statut d'autonomie".

Qu'est-ce que l'autonomie prônée par les partis révisionnistes de ces pays ?
La Convention du Morne Rouge, signée entre autres par les partis révisionnistes de Martinique, Guadeloupe, Réunion, affirme que " ...à un moment précis de leur histoire, dans l'aire d'impérialisme où ils vivent, dans le contexte économique que la puissance coloniale leur a imposé, ces peuples peuvent décider de revendiquer une partie seulement de ces pouvoirs". A savoir un soi-disant pouvoir politique que détiendrait une assemblée élue, tandis que la force armée reste aux mains des impérialistes français. Dans ces conditions, cette assemblée ne pourra être que fantoche, entièrement aux mains des impérialistes français, maîtres des armes et de la richesse. Bien plus, les révisionnistes réunionnais vont jusqu'à réclamer à cors et à cris le maintien de l'oppression de l'armée impérialiste française. Ainsi dans leur journal "Témoignages", en mars 72, ils écrivent: " La Réunion autonome n'enlève aucune des charges de la République Française dont elle fait partie pour sa défense".
D'autre part, sur le plan économique, ils réclament par exemple le maintien et le renforcement de l'exportation des capitaux. "Des sceptiques haussent les épaules et prétendent que le développement ne peut se faire sans argent. C'est vrai. Et c'est pourquoi la France doit maintenir pendant une longue période cette aide dont le niveau actuel doit être maintenu et amélioré." (Témoignages-21-8-71 ) L'autonomie signifie donc clairement le maintien de la domination politique et économique de l'impérialisme français.

Comme l'a été en son temps la départementalisation voulue par le PCF, les propositions du programme commun ne seront qu'un nouveau moyen pour maintenir plus longtemps sous le joug de l'impérialisme français les peuples de ces pays, et les exploiter davantage. Et Messmer n'a rien contre cette politique, puisque, en visite officielle à Cayenne (Guyane) en 71, alors qu'il était ministre des DOM, il déclarait au Conseil général: "La Guyane a droit à l'autonomie".
Pour ces pays, le P"C"F nie la nécessité de la lutte de libération nationale. Et même, par sa propagande, il essaie de retarder (en vain) la prise de conscience nationale de ces peuples.
Le peuple vietnamien nous montre que, lorsqu'un peuple d'un petit pays est déterminé à vaincre l'impérialisme, si puissant soit-il, il le peut. De même, les peuples des soi-disant DOM-TOM, forts de l'expérience de plusieurs siècles de lutte, chasseront l'impérialisme français et sauront tout aussi bien résister à l'agression d'autres impérialismes.

Des défenseurs zélés du néo-colonialisme.

Le cynisme du programme commun est tout aussi féroce à l'égard des pays d'Afrique Noire et de Madagascar, anciennes provinces de l'empire colonial que l'impérialisme français a été contraint, en 1960, de reconnaître comme indépendants, mais où il maintient en fait, par l'intermédiaire de gouvernements fantoches, sa domination militaire, politique, et économique.
" La France fera face à ses responsabilités particulières à l'égard des pays de son ancien empire colonial " (p.184) .Ces "responsabilités particulières", cela veut donc dire d'abord, le maintien des bases d'agression françaises dans ces pays. Et après cela, de déclarer sans vergogne: " Le gouvernement établira... de nouveaux rapports de coopération librement négociés et excluant tout esprit néo-colonialiste." !

Ces "responsabilités particulières", cela veut dire aussi l'intensification du pillage de leurs peuples: "L'aide publique française au développement sera augmentée". Car, à quoi sert l'aide publique française, sinon à aider les capitalistes français à mettre ces pays en coupe réglée ?
Nos candidats-ministres comptent d'ailleurs assurer à l'impérialisme français le rôle de chef de file européen dans l'exploitation de l'Afrique : "Prenant en considération les demandes justifiées des États africains et malgache, le gouvernement proposera... l'augmentation des crédits du Fonds Européen de Développement". Marchais et ses compères chantent à leur manière: "A moi, l'Afrique ! ", l'air que le chanteur officiel du P"C"F, Ferrat, diffuse largement à la radio bourgeoise. Ainsi, le P"C"F , en accord avec Mitterrand, ex-ministre des colonies, se tient prêt à perpétuer et à consolider la mainmise de l'impérialisme français sur ses chasses gardées coloniales et néo-coloniales. Tout en la masquant, en l'enjolivant de mensonges de ce genre: il n'y a plus de domaine colonial, mais seulement des réactionnaires attardés, type Foccart, nostalgiques du colonialisme. Une fois battus aux élections, ils ne pourront plus exercer leur mauvaise influence sur "les peuples des DOM et des TOM" et sur les "jeunes états indépendants" d'Afrique. Ainsi, lors du grand mouvement populaire de mai 72 à Madagascar, le P"C"F n'a pu dissimuler la présence de bases militaires françaises dans l'Île. Mais n'a nullement réclamé leur liquidation. Il a seulement conseillé de ne pas les employer ouvertement contre le peuple malgache.

UN PROGRAMME
POUR INTENSIFIER L'EXPLOITATION
DES PEUPLES DOMINÉS

C'est en s'appuyant sur ce dispositif militaire mondial, en prenant comme base d'appui ces colonies et néo-colonies, que le P"C"F et le PS entendent accélérer la course à l'exportation des capitaux, c'est à dire aux investissements fructueux dans des pays relativement arriérés, pour y piller les matières premières, pour y surexploiter une main d'oeuvre réduite au chômage par l'impérialisme. Plusieurs moyens sont envisagés :

-- Les sociétés nationalisées : les entreprises déjà nationalisées et qui, comme Renault, exploitent des milliers et des milliers d'ouvriers à l'étranger, depuis l'Argentine jusqu'à la Turquie et l'Irak, en passant par l'Algérie, continueront bien sûr à les exploiter. Bien plus, "le gouvernement soutiendra activement... les activités industrielles, commerciales, intérieures, et extérieures des entreprises nationales : Renault, EDF, Commissariat à l'énergie atomique".
-- Les sociétés à nationaliser :
"A l'égard des établissements français situés à l'étranger, la nationalisation du groupe monopoliste français auquel ils appartiennent pourra donner lieu, en accord avec la législation du pays d'accueil, soit à la nationalisation, soit à la participation de l'État français..., soit au retrait complet" Ainsi les trusts Thomson-Brandt, Péchiney, Saint-Gobain et la C.G.E. qui disposent chacun d'un réseau mondial d'exploitation sont assurés de le conserver .
Le "retrait complet" n'est envisagé que comme une solution de dernière extrémité. Tout comme De Gaulle et Pompidou, face au pétrole algérien, le "gouvernement démocratique" ne se résignera que contraint et forcé à restituer des entreprises qui des années durant ont pompé la sueur et le sang des ouvriers de ces pays.
-- L'exportation de capitaux d'État :
il est prévu par le PS et le P"C"F, que l'État impérialiste accroîtra, et pas seulement en direction de l'Afrique, les exportations officielles de capitaux baptisées"aide au développement"; la France "s'efforcera de développer progressivement sa coopération avec les gouvernements de tous les pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. L'aide publique française au développement sera augmentée". De plus, la France "développera en même temps son action au sein des organisations internationales de coopération et d'aide au développement" (p. 185), consortiums financiers où plusieurs états impérialistes associent leurs capitaux pour exploiter en commun les peuples dominés.
Ainsi un des buts de l' "extension du secteur public" et de la "nationalisation du secteur bancaire et financier" c'est, tout simplement, en renforçant le système du capitalisme monopoliste d'État, de renforcer le potentiel d'exploitation des peuples, à l'échelle mondiale, de l'impérialisme français: "L'expansion et les modalités des investissements et des placements de l'étranger et à l'étranger seront définies et contrôlées dans le cadre du plan et de la politique économique". (p. 136).


Dans la néo-colonie du Tchad, le peuple en armes.

UN PROGRAMME
POUR S'IMPOSER SUR LE MARCHÉ MONDIAL

Le programme de gouvernement et le programme commun parlent beaucoup du "développement, largement ouvert à l'échelle mondiale, des échanges", comme d'un remède miraculeux. Ils prétendent à la fois assurer "l'expansion du marché national" (p. 207), et "l'expansion des échanges internationaux" (p. 208), "l'élargissement de notre commerce extérieur sur de nouveaux fronts" (p. 210). Ils reprennent ainsi, à leur façon, les appels périodiques de Chaban et de Pompidou à l'exportation.

C'est revenir aux vieux mensonges de Kautsky, en 1914, sur la possibilité d'un retour à la libre concurrence, d'un libre développement du capitalisme, grâce au commerce international. Or, justement, le capitalisme, en se développant, s'est heurté depuis longtemps à la limite infranchissable, en régime capitaliste, du marché national: la sous-consommation des masses. Or, justement, le capitalisme, en partie pour cette raison, s'est transformé en impérialisme, et la libre concurrence, irréversiblement, s'est transformée en accords internationaux, en cartels de groupes internationaux, se partageant le marché mondial (du pétrole par exemple) sur la base d'un rapport de forces économique (et aussi militaire et politique).
Le "développement des échanges internationaux", à notre époque, signifie, dès lors, pour une métropole impérialiste comme la France, une lutte acharnée de rapaces, pour le repartage du marché capitaliste mondial rétréci et sans cesse menacé d'engorgement. Et cette lutte repose sur le renforcement de l'exploitation de la classe ouvrière et des peuples dominés.

Les nouveaux bourgeois du P"C"F le savent bien qui parlent "d'un abaissement des prix de revient et d'une exploitation rationnelle des capacités" des "entreprises françaises de taille internationale" afin de renforcer "leur position sur les marchés internationaux" (PG, p. 208).
D'autre part, ils prévoient de pratiquer en grand le "dumping" financé par l'État bourgeois (donc par les masses) : "un soutien sera assuré aux entreprises nationales les plus exposées aux effets négatifs de la concurrence internationale" (PG, p. 209). Et le programme commun prévoit la création d'un " Institut de financement du Commerce extérieur".
Nous voyons donc que le programme commun P"C"F-PS est, en tous points, un programme de défense des intérêts de l'Impérialisme français. Son caractère social-chauvin s'exprime aussi nettement vis-à-vis de la lutte révolutionnaire des peuples vietnamien et palestinien.

DES ENNEMIS
DU PEUPLE VIETNAMIEN
ET DU PEUPLE PALESTINIEN

Les peuples d'Indochine et le peuple palestinien combattent en première ligne l'impérialisme mondial. Aussi l'attitude que l'on prend à leur égard est-elle une pierre de touche pour juger si un parti est révolutionnaire ou non. Le programme commun est éloquent à cet égard :

1) A propos du Vietnam, il ne mentionne pas la reconnaissance par la France du Gouvernement Révolutionnaire Provisoire de la République du Sud-Vietnam. Ce qui entraîne nécessairement que le gouvernement "d'union populaire" maintiendrait les relations de la France avec le régime fantoche de Thieu. Au pied du mur , on voit ce que valent les proclamations de "soutien à la lutte du peuple vietnamien" du P"C" F : ce parti n'hésite pas à se ranger sur les positions des socialos qui, sous prétexte de maintenir la balance égale entre l'agresseur et l'agressé au Vietnam, ont toujours soutenu l'agression U.S.

2) A propos de la Palestine, le programme commun proclame que le "gouvernement d'union populaire" respectera " le droit à l'existence et à la souveraineté de l'État d'Israël". Dans ces conditions, parler des "droits nationaux du peuple arabe de Palestine" est pure hypocrisie. L'État d'Israël, état colonial, raciste et fasciste, a chassé de leur pays les Arabes de Palestine et maintient ceux qui y sont restés sous son joug. Tant qu'il existera, le peuple palestinien ne connaîtra ni l'indépendance ni la liberté. Telle est la juste position des organisations de la résistance palestinienne unanimes. Le P"C"F, qui s'oppose à cette juste position depuis des années, n'a eu aucune peine à se mettre d'accord sur ce point avec le sioniste Mitterrand, qui vient récemment d'aller sur place accorder son soutien à Golda Meïr, membre comme lui de "l'Internationale Socialiste".
Le P"C"F et le PS défendent ni plus ni moins sur ce point les positions actuelles de l'impérialisme français: tout en faisant des déclarations démagogiques vis-à-vis des peuples arabes pour faciliter sa pénétration au Moyen-Orient, soutenir en fait l'État d'Israël, bastion avancé de l'impérialisme dans la région.

A BAS
LE SOCIAL-CHAUVINISME DU P"C"F !

Le P. C .F n'a jamais pu, à ses débuts, éliminer complètement de ses rangs le chauvinisme hérité de la vieille SFIO pourrie de Guesde. Dès 1939, Thorez déniait toute existence à la nation algérienne. Au lendemain de la deuxième guerre mondiale la ligne révisionniste de Thorez, qui s'impose au Parti, prêche pour "une véritable Union Française", pour la constitution de "DOM-TOM", c'est à dire pour la reconstruction de l'empire colonial français. Après avoir approuvé les massacres de Sétif (1945), et de Madagascar (1947), le P.C.F., après 1953, refuse ouvertement de soutenir la lutte de Libération nationale du peuple algérien.

Devenu désormais un parti bourgeois, contre-révolutionnaire, il n'a aucune peine à s'entendre avec le parti "socialiste" qui, depuis des dizaines d'années, s'est chargé des plus sanglantes besognes coloniales (Moutet à Madagascar, Mollet et Lacoste en Algérie). Il se porte, avec lui, candidat à la gestion de l'impérialisme français et propose, dans son programme commun, ouvertement, sous des phrases "socialistes", des "solutions" pour renforcer l'oppression et l'exploitation des peuples.

Ce faisant, il paralyse la classe ouvrière en France. Il lui dissimule la réalité du système impérialiste français, la nature de son ennemi de classe. Il la détourne de ses alliés les plus sûrs, les peuples en lutte pour leur libération contre l'impérialisme français; il la détourne de la voie révolutionnaire, léniniste: " En Occident, le chemin de la révolution prolétarienne passe par l'alliance avec le mouvement de libération des colonies et des pays dépendants contre l'impérialisme" (Staline). Indépendance inconditionnelle pour les colonies !

Soutien actif à tous les mouvements et guerres de libération nationale contre l'impérialisme français !
Soutien actif aux peuples vietnamien et palestinien, aux premières lignes dans la lutte contre l'Impérialisme !
Tels sont les mots d'ordre du prolétariat révolutionnaire en France.
Le chauvinisme du P"C"F, sa nature d'agent de l'impérialisme français au sein de la classe ouvrière, se révèle de façon concrète, quotidienne, dans son attitude vis-à-vis du prolétariat immigré en France.  

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