SOMMAIRE
Camarades, aujourd'hui est un grand jour. Nous sommes réunis ici, venant des quatre coins de France, pour redonner à la jeunesse de notre pays son organisation révolutionnaire. Autrefois, la jeunesse de France a possédé une telle organisation : il s'agissait de la Jeunesse communiste de Gabriel Péri, de Fabien, de Danielle Casanova. Elle a écrit de grandes pages qui demeureront à jamais des exemples pour la jeunesse. Mais après que le PCF soit tombé dans le révisionnisme, la Jeunesse communiste s'est transformé en une organisation de la contre-révolution.
Camarades, c'est à vous qu'il revient de relever le
drapeau pour lequel sont tombés Guy Mocquet et tant d'autres
!
La tenue de ce congrès constitutif de la Jeunesse
communiste marxiste-léniniste de France est une victoire de
l'avant-garde marxiste-léniniste et de la jeunesse
révolutionnaire.
II se tient sept années après que la
bourgeoisie, sur intervention des dirigeants du P"C"F, ait
prétendu interdire le Parti communiste
marxiste-léniniste de France. La bourgeoisie et les dirigeants
révisionnistes croyaient ainsi porter un coup décisif
au développement du marxisme-léninisme en France. Ils
se sont trompés lourdement. Le Parti communiste
marxiste-léniniste de France a poursuivi et poursuit son
combat dans la clandestinité. Il s'y est
renforcé.
Et maintenant va être créée
l'Organisation de le Jeunesse communiste. marxiste-léniniste
de France. Ce sont là des preuves du développement du
marxisme-léninisme dans notre pays.
Ce congrès se tient sept ans après Le
printemps révolutionnaire de 1968 au cours duquel une fois
encore, la jeunesse a démontré qu'elle se tient aux
premiers rangs des luttes révolutionnaires. Mai 68, au nom
duquel demeurera associé le souvenir de Gilles Tautin,
assassiné à Flins par les CRS. Nous rendons ici
également hommage au jeune ouvrier Pierre Overney
assassiné par un tueur fasciste.
Gilles
Tautin, Pierre Overney, deux jeunes à l'image de la jeunesse
de France d'aujourd'hui. Deux jeunes qui sont les symboles des
combats et des sacrifices de la jeunesse. Deux jeunes qui se
réclamaient de la pensée maotsétoung. L'un
lycéen de 17 ans qui aspirait à servir le peuple,
à unir les luttes de la jeunesse à celles de la classe
ouvrière. Un de ceux que les dirigeants révisionnistes
qualifièrent de provocateurs. L'autre, jeune ouvrier, qui
voulait en finir avec l'exploitation dont sont victimes ceux de sa
classe, qui voulait en finir avec le racisme criminel. C'est alors
qu'il appelait à une manifestation contre les assassinats
racistes qu'un tueur fasciste l'abattit de sang-froid. Pierre
Overney, que les sociaux-fascistes qualifièrent lui aussi de
provocateur.
Eh bien, camarades, les idéaux de Pierre Overney et
de Gilles Tautin vivront éternellement dans les luttes de la
jeunesse qui fera rendre gorge à ceux qui les ont
assassinés et insultés !
Certains
d'entre nous ont participé aux grandes luttes
révolutionnaires de 1968, beaucoup d'autres étaient
alors trop jeunes mais pour nous tous le printemps de 1968 demeurera
celui des barricades de la jeunesse, qui a vu éclore par
milliers les consciences, à partir duquel plus rien n'a
été comme avant.
La jeunesse a joué alors un rôle
décisif dans son déclenchement comme dans son
développement.
C'est en effet a l'initiative de la jeunesse
étudiante que le mouvement s'engagea. Depuis le mois de mars
des luttes étudiantes se développaient à la
faculté de Nanterre. Le 3 mai, la faculté était
fermée par le pouvoir et des étudiants
arrêtés. Aussitôt, un meeting était
organisé à la Sorbonne dont les participants furent
arrêtés par la police. La Sorbonne était à
son tour fermée. Dans la journée des manifestations de
protestation se formaient à Paris où la jeunesse
étudiante allait opposer sa juste violence à la
violence réactionnaire. Le matin de ce 3 mai qui allait voir
la répression des étudiants par la police, "
L'Humanité " blanche publiait un article crapuleux de
Marchais sous le titre : "De faux révolutionnaires à
démasquer", qui insultait les étudiants en lutte.
Ainsi prenait forme la coalition des forces
contre-révolutionnaires, CRS et révisionnistes menaient
le même combat contre le mouvement révolutionnaire des
masses. Jour après jour de nouvelles manifestations
étudiantes se succédèrent, de plus en plus
massives, affrontant avec courage les forces bestiales de
répression. Ainsi, alors que les révisionnistes depuis
des années répandaient leurs théories pacifistes
sur le prétendu " passage pacifique " la jeunesse recourait
à la juste violence révolutionnaire.
Bientôt, la classe ouvrière à son tour entrait dans la lutte par solidarité avec les étudiants et pour ses droits économiques, et politiques. Dix millions de travailleurs étaient en grève, occupaient leurs usines. Entrant dans l'action, la classe ouvrière interrompait le fonctionnement de l'économie capitaliste. Parmi la jeunesse, la volonté d'unir ses luttes à celles de la classe ouvrière était profonde et de nombreuses initiatives furent prises dans ce sens. A de nombreuses reprises, ouvriers, lycéens, étudiants, luttèrent coude à coude. A Sochaux, Ils affrontèrent ensemble les CRS qui assassinèrent les ouvriers Henri Blanchet et Pierre Beylot. Mais les dirigeants révisionnistes, quant à eux, firent tout pour que ce courant ne se développe pas.
Et le 22 mai, pour briser définitivement le mouvement révolutionnaire ils proposaient à la bourgeoisie des négociations et des élections. Ainsi, Ils réussirent à créer les conditions pour démobiliser les travailleurs, les diviser et permettre à la bourgeoisie de reprendre les choses en mains. Mais, désormais, le printemps révolutionnaire allait laisser une profonde empreinte que plus rien n'effacerait dans la conscience du peuple et de sa jeunesse. Il avait mis en évidence l'importance du rôle de la jeunesse. Notre camarade Jacques Jurquet s'adressant à la jeunesse, devait écrire : " Les générations aînées ne peuvent que vous accorder la plus totale confiance parce que vous avez montré -avec quel éclat !- ce que vous voulez, ce dont vous êtes capables. "
II n'y a pas de révolution possible sans la jeunesse. La jeunesse occupe toujours une place décisive dans les luttes révolutionnaires. C'est là un fait que vérifient les exemples des révolutions victorieuses, comme les luttes qu'a menées notre peuple.
Dés 1905 Lénine écrivait : " Il faut recruter des jeunes plus largement et plus hardiment, encore plus hardiment et plus largement, toujours plus hardiment et plus largement, sans craindre la jeunesse. Nous sommes en temps de guerre. La jeunesse décidera de l'issue de la lutte, la jeunesse estudiantine et plus encore la jeunesse ouvrière. " Au cours de la révolution de 1905 il écrivait encore : " Il faut une énergie dévorante et encore de l'énergie. Je vois avec horreur, mais vraiment avec horreur, que l'on parle des bombes depuis plus de six mois sans en avoir fait une seule. Et ce sont les gens les plus savants qui en parlent... Allez aux jeunes, messieurs ! Voilà la seule panacée... Allez aux jeunes ! Formez sur le champ, en tous lieux, des groupes de combat, formez-en parmi les étudiants et surtout les ouvriers." Ceci montre l'importance décisive que donnait Lénine à la jeunesse dans l'affrontement révolutionnaire.
En Chine, la jeunesse a joué également un rôle important dans la révolution. En 1939, Mao Tsé-toung déclarait : "II y a aujourd'hui vingt ans se produisit en Chine un grand événement, connu dans l'histoire sous le nom du Mouvement du 4 mai et auquel participèrent les étudiants : ce fut un mouvement d'une portée considérable. Quelle a été le rôle de la jeunesse chinoise depuis le "4 mai" ? Celui d'une avant-garde en quelque sorte, chacun le reconnaît dans le pays, sauf les réactionnaires irréductibles. Mais qu'entend-on par jouer un rôle d'avant-garde ? C'est prendre la tête, c'est marcher au premier rang de la révolution. "
En Albanie, elle a joué également un rôle de premier plan et en 1974 Enver Hoxha déclarait : Lorsque le Parti communiste d'Albanie lança l'appel en vue de sauver notre chère patrie des griffes du fascisme, la jeunesse albanaise a été la première à répondre à son appel, à se lancer dans la lutte...
Dans notre pays également l'histoire des luttes populaires met en valeur la participation de la jeunesse. La Commune de Paris en fournit un exemple. Voici quelques témoignages. D'abord cette lettre d'un garde national, adressée au délégué à la guerre : J'ai trois fils dans les rangs de la garde nationale, l'aîné dans le 197ème bataillon, le second dans le 126ème et le troisième dans le 97ème ; quant à moi, je fais partie du 177ème. Cependant, il me reste encore un fils qui est le plus jeune : il aura seize ans bientôt il désire de tout son cœur être incorporé dans n'importe quel bataillon car il a juré à ses frères et à moi de prendre les armes pour soutenir notre jeune République contre les bourreaux de Versailles. Nous nous sommes tous entendus et avons fait le serment de venger celui qui tomberait sous les balles fratricides de nos ennemis.
Voici encore cet extrait du journal "La Commune" du 12 avril 1871 : Jeudi 6, au moment où le 26ème bataillon de Saint Ouen défendait la barricade du rond-point, un enfant âgé de quatorze ans accourait à travers les balles donner a boire aux défenseurs. Les obus ayant forcé les fédérés à se replier, ils allaient sacrifier les vivres du bataillon, lorsque l'enfant se précipita malgré les obus sur une pièce de vin qu'il défonça en s'écriant : "Ils ne boiront toujours pas notre vin ". Au même instant, saisissant la carabine d'un fédéré qui vient de tomber, il la charge, ajuste et tue un officier de gendarmes. Puis, apercevant un fourgon attelé de deux chevaux dont les cavaliers venaient d'être blessés, il monte les chevaux et sauve le fourgon.
Au cours
de la lutte contre l'occupant nazi, la jeunesse a joué un
rôle important. Les premières manifestations de masses
furent organisées par la jeunesse, le premier officier nazi
fut abattu par Fabien, les jeunes furent le cœur de la grande
grève des mineurs de 1941.
Quelles sont les raisons pour lesquelles la jeunesse
représente une force révolutionnaire ? Cela tient
d'abord à des raisons objectives. Dans la
société capitaliste, la jeunesse est toujours une
catégorie sociale qui, dans sa masse, est
particulièrement exploitée. Les bas salaires, le
chômage sont le lot de la jeunesse. Cela tient encore à
d'autres raisons subjectives. La jeunesse a un certain nombre de
caractéristiques qui se manifestent différemment selon
les époques et les pays : la soif d'action, de nouveau,
l'enthousiasme, le sens de l'injustice. La jeunesse représente
toujours par ailleurs une partie importante de la population. Mais
elle est toujours l'enjeu d'une lutte entre la révolution et
la contre-révolution. Car une partie de la jeunesse peut dans
certaines circonstances être utilisée par les forces
contre-révolutionnaires, et ses aspirations
dévoyées. Cela, Marx le soulignait déjà
dans "Les luttes de classe en France" en analysant les
préparatifs de répression de la réaction contre
les ouvriers en 1848 : Le gouvernement provisoire forma vingt
quatre bataillons de gardes mobiles, de mille hommes chacun,
composés de jeunes gens de quinze à vingt ans. Ils
appartenaient pour la plupart au lumpenprolétariat qui, dans
toutes les grandes villes, constitue une masse nettement distincte du
prolétariat industriel : pépinière de voleurs et
de criminels de toute espèce, vivant des déchets de la
société, individus sans métier avoué,
rôdeurs, gens sans aveu et sans feu, différents selon le
degré de culture de la nation à laquelle ils
appartiennent, mais présentant toujours le caractère de
lazzaroni. Étant donné que le gouvernement provisoire
les recrutait tout jeunes, ils étaient tout à fait
influençables et capables des plus hauts faits
d'héroïsme et de l'abnégation la plus
exaltée, comme des actes de banditisme les plus crapuleux et
de la vénalité la plus infâme.
Force vive des luttes révolutionnaires dont une partie peut pourtant être utilisée par la contre-révolution, qu'est-ce que la jeunesse ?
La jeunesse n'est pas une classe sociale, elle n'est pas homogène. On distingue la jeunesse ouvrière qui appartient à la classe ouvrière, les jeunes paysans, les lycéens et étudiants. Ceux-ci sont eux-mêmes issus de toutes les classes de la société. Nous aurons l'occasion d'y revenir plus précisément, mais, déjà, il est clair qu'étant hétérogène et traversée par les diverses contradictions de classes de la société, la jeunesse ne peut avoir une action indépendante. Ou bien elle est dirigée par le prolétariat, ou bien elle est dirigée par la bourgeoisie.
La masse
de la jeunesse est d'origine ouvrière et populaire et
appartient à la classe ouvrière ou à des couches
sociales alliées à la classe ouvrière. Lorsque
nous parlons de la jeunesse cela désigne la masse, qui est une
composante du peuple.
Mais, n'étant pas homogène, pour
développer son action dans un sens révolutionnaire, la
jeunesse doit être dirigée par la seule classe
révolutionnaire jusqu'au bout, la classe ouvrière. Au
sein du mouvement de la jeunesse, cette direction doit être
exercée en particulier par la jeunesse
ouvrière.
Sans direction de la classe ouvrière, le mouvement
de la jeunesse ne peut pas se maintenir. Inévitablement, il
retombe et peut être repris en mains par la
bourgeoisie.
La classe ouvrière est la seule classe dont les
intérêts sont radicalement opposés à ceux
de la bourgeoisie, la seule qui puisse renverser la bourgeoisie et
édifier une société nouvelle. Pour que la
jeunesse participe à la destruction du capitalisme et à
l'édification du socialisme, il faut qu'elle soit
dirigée idéologiquement et politiquement par le
prolétariat.
Il y a quelques années, certaines théories
sont apparues selon lesquelles la classe ouvrière se serait
intégrée au système capitaliste et aurait
été remplacée dans son rôle dirigeant dans
la révolution par la jeunesse et en particulier les
étudiants. Les faits se sont chargés de contredire
à 100 % ces affirmations. Les luttes menées par la
classe ouvrière au cours de ces dernières années
ont démontré que le caractère
révolutionnaire de la classe ouvrière n'avait nullement
disparu. Les étudiants ne constituent ni la force dirigeante
ni la force principale de la révolution. C'est à la
classe ouvrière que revient ce rôle. Dès 1939,
Mao Tsé-toung écrivait, parlant de "l'armée" des
intellectuels et étudiants : cette armée ne suffit
pas et nous ne pourrons vaincre l'ennemi en comptant uniquement sur
elle, car après tout, elle n'est pas la force principale.
Quelle est donc la force principale ? Ce sont les ouvriers et les
paysans.
La Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France mobilisera la jeunesse pour qu'elle prenne toute sa place dans la révolution prolétarienne, sous la direction de la classe ouvrière.
En France, la contradiction principale à résoudre est celle existant entre la bourgeoisie et le prolétariat. Cette contradiction ne pourra être résolue que par la révolution qui permettra de détruire la dictature de la bourgeoisie pour la remplacer par la dictature du prolétariat. Ce passage du capitalisme au socialisme ne pourra pas se faire pacifiquement mais uniquement en recourant à la violence révolutionnaire des masses car jamais la bourgeoisie ne se résoudra à laisser la place sans recourir à la violence contre les masses. La révolution prolétarienne détruira l'appareil d'État de la bourgeoisie. La jeunesse aura un rôle d'une grande importance dans cet affrontement. Mais son rôle ne s'arrêtera pas là.
Le nouveau pouvoir, qui sera celui de la classe ouvrière, reposera sur le système des assemblées populaires à tous les niveaux. La jeunesse sera pleinement associée à l'exercice du pouvoir. Comme l'ensemble du peuple, elle participera aux milices populaires qui protégeront la dictature du prolétariat contre la contre-révolution de l'intérieur et de l'étranger. Elle participera à t'Armée populaire pour la défense de l'indépendance nationale et du socialisme.
La jeunesse sera mobilisée pour participer à la production qui se fera dans le seul but de satisfaire les besoins du peuple et d'assurer son bien-être, d'aider les peuples en lutte pour leur libération.
Éduquée par la classe ouvrière, la jeunesse aura un rôle important dans la poursuite de la révolution. Car après la prise du pouvoir par la classe ouvrière, la lutte des classes se poursuivra sous de nouvelles formes et le danger du rétablissement de l'exploitation de l'homme par l'homme continuera à exister. C'est en particulier à l'école que la jeunesse recevra une éducation prolétarienne. L'école socialiste sera dirigée par la classe ouvrière et aura pour rôle fondamental d'éduquer la jeunesse dans l'idéologie prolétarienne. Le rôle de l'école ne sera pas de former des "spécialistes" se plaçant au-dessus des masses et les opprimant, recherchant une "bonne situation", mais de former des continuateurs de la révolution mettant leurs connaissances au service du peuple et de l'édification socialiste. Les étudiants seront choisis avant tout parmi la classe ouvrière. Puis ils retourneront vivre et lutter parmi la classe ouvrière. L'éducation de la jeunesse se fera également par sa participation à la production. Elle acquerra ainsi le respect du travail manuel et s'éduquera auprès de la classe ouvrière et des paysans pauvres. Ainsi sera réduite l'opposition entre travail manuel et intellectuel. La jeunesse sera mobilisée dans de vastes actions de masse qui auront en particulier pour objectif de faire fusionner la jeunesse des villes et des campagnes.
Le nouveau pouvoir fera appel au sens du nouveau de la jeunesse pour qu'elle combatte les survivances de la société capitaliste dans tous les domaines.
Telles sont les grandes lignes de l'avenir pour lequel combat la Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France et pour lequel elle appelle la jeunesse à combattre. Mais le chemin qui mène à la révolution et au socialisme n'est pas en ligne droite. Pour y arriver, il nous faut partir du monde et de Ia société tels qu'ils sont aujourd'hui. La révolution prolétarienne en France est une partie de la révolution mondiale, et notre lutte révolutionnaire est une contribution à la lutte révolutionnaire mondiale. Quelle est donc la situation dans le monde aujourd'hui ?
Cette
situation se caractérise d'abord par le développement
impétueux de la révolution.
En Chine et en Albanie de grandes victoires sont
remportées dans l'édification socialiste et le
renforcement de la dictature du prolétariat. La Chine et
l'Albanie socialistes jouissent d'un grand prestige auprès de
la jeunesse de France car la jeunesse voit que se réalisent
là-bas ses aspirations à une société
nouvelle. Nous agirons pour resserrer nos liens d'unité
militante avec la Ligue de la jeunesse communiste chinoise et avec
l'Union de la jeunesse du travail d'Albanie. Nous agirons pour que se
renforce l'amitié de la jeunesse de France avec les jeunesses
de Chine et d'Albanie. La Chine et l'Albanie socialistes se tiennent
à l'avant-garde de la lutte des peuples pour la
révolution mondiale.
Le vaste
tiers monde, fort de centaines de millions d'hommes, s'est
dressé dans la lutte pour la libération nationale et a
remporté de grandes victoires sur l'impérialisme. Les
peuples du Vietnam et du Cambodge, après des années
d'une lutte héroïque, ont remporté la victoire.
C'est avec une grande joie que les jeunes marxistes-léninistes
et toute la jeunesse de France saluent ces succès. Les
jeunesses d'Indochine nous ont donné un éternel exemple
de dévouement et d'héroïsme
révolutionnaires. Dès le début la jeunesse de
France a témoigné aux peuples d'Indochine son soutien
en manifestant sous le mot d'ordre "Indochine vaincra !".
Le peuple palestinien inévitablement lui aussi
vaincra ! Sa cause sacrée est chère au cœur de la
jeunesse de France. Malgré les agressions des sionistes, les
complots des deux superpuissances, le peuple palestinien finira par
reconquérir sa patrie et pourra vivre dans une Palestine
indépendante, démocratique et laïque. Nous ne
ménagerons pas nos efforts pour que la jeunesse de France
soutienne avec toujours plus de force le peuple palestinien et
l'héroïque jeunesse de Palestine. Au nom de notre
Congrès, nous la saluons et la remercions pour l'exemple
qu'elle nous donne. Les pays et les peuples du tiers monde combattent
les deux superpuissances pour recouvrer leurs richesses nationales et
édifier une économie indépendante. Victimes du
pillage impérialiste durant des décennies, les pays du
tiers monde ont remporté d'importants succès sur la
voie de la défense et de la consolidation de
l'indépendance nationale, leur voix se fait entendre chaque
jour avec plus de force, ils s'unissent de plus en plus
étroitement pour faire échec aux
superpuissances.
Le tiers monde constitue la force motrice de la
révolution mondiale, la force principale dans la lutte contre
l'impérialisme et en particulier les deux superpuissances.
Nous agirons pour que la jeunesse de France s'unisse toujours plus
étroitement avec la jeunesse des pays du tiers monde dans la
lutte contre les deux superpuisances.
Les pays
capitalistes développés, en particulier les pays
européens, forment le second monde.
Dans ces pays également la révolution se
développe. La classe ouvrière et les masses populaires
y luttent contre l'exploitation et l'oppression capitalistes avec une
force grandissante. Ce sont des pays impérialistes qui se
trouvent entre les deux superpuissances et le tiers monde. En tant
que pays impérialistes ils cherchent inévitablement
à maintenir les pays du tiers monde sous leur domination.
C'est ainsi que la France continue à occuper les
prétendus DOM-TOM. Mais quelle que soit la sauvagerie de sa
répression, la bourgeoisie ne pourra empêcher la
volonté d'indépendance de ces peuples de se
développer et ils finiront par triompher. Nous mobiliserons la
jeunesse de France pour qu'elle soutienne pleinement leur juste lutte
Dans leurs rapports avec le tiers monde, les pays du second monde
cherchent à conserver une position privilégiée.
Cela est conforme à leur nature. Mais le rapport des forces
n'est plus aujourd'hui ce qu'il était hier et les pays du
tiers monde n'acceptent plus ces prétentions et obligent les
pays du second monde à traiter sur un pied
d'égalité.
D'autre part, les pays du second monde sont eux-mêmes victimes de l'intervention des deux superpuissances qui cherchent à les contrôler. Pour défendre leurs intérêts face aux deux superpuissances, les pays du second monde sont amenés d'une part à resserrer leurs liens entre eux et d'autre part à se rapprocher du tiers monde. Ce sont là de bonnes choses qui contribuent à affaiblir les deux superpuissances.
Pour notre part, nous agirons en particulier pour que se renforce l'union active entre les organisations de jeunesse marxiste-léniniste d'Europe, afin que se développe l'unité des jeunesses européennes contre les deux superpuissances et avant tout le social impérialisme.
Les deux superpuissances que sont les USA et l'URSS constituent le premier monde. Elles constituent les piliers du système impérialiste mondial. Elles sont la cible principale de la révolution mondiale. Toutes deux se livrent à l'agression, au pillage et à la subversion contre les autres pays. Ainsi que l'écrivait Lénine : Ce qui est l'essence même de l'impérialisme, c'est la rivalité de plusieurs grandes puissances tendant à l'hégémonie. L'essence des rapports entre l'impérialisme US et le social-impérialisme russe, c'est la rivalité dans toutes les régions du monde pour leur contrôle et c'est l'Europe qui constitue l'enjeu stratégique de cette rivalité car la superpuissance qui contrôlerait l'Europe disposerait d'une supériorité décisive sur sa rivale pour le contrôle du reste du monde. De plus, l'Europe représente un énorme potentiel économique.
L'impérialisme US est un vieil impérialisme ; il a reçu de puissants coups des peuples et il est contraint au recul dans toutes les régions du monde. En Europe il possède de nombreux intérêts mais a dû reculer devant la volonté d'indépendance des pays européens.
Le social-impérialisme russe est un impérialisme plus jeune qui exige un nouveau repartage du monde. Il cherche à s'introduire partout où le social-impérialisme US doit céder la place. Il a sous son contrôle la moitié de l'Europe. Dans le cadre de la rivalité, le social-impérialisme russe se trouve à l'offensive et l'impérialisme US sur la défensive. Inévitablement la rivalité entre les deux superpuissances débouchera sur la guerre. La guerre n'est que la continuation de la politique par d'autres moyens et il est certain que la rivalité entre les deux superpuissances se transformera en guerre pour le repartage du monde et avant tout pour le contrôle de l'Europe.
Sur les
plans militaire et politique, le social impérialisme
bénéficie d'avantages extrêmement importants sur
son rival US. C'est pourquoi nous disons que le
social-impérialisme constitue le danger principal en Europe.
Il contrôle déjà plusieurs pays de l'Europe de
l'Est, il a massé de nombreuses forces armées
conventionnelles et nucléaires aux frontières de
l'Europe de l'Ouest, il a déployé sa flotte de guerre
sur les mers et océans baignant l'Europe. De plus, alors que
l'impérialisme US est largement démasqué par les
peuples, en France en particulier, il n'en va pas de même du
social-impérialisme russe. Dans notre pays, par exemple, les
dirigeants du P"C"F qui agissent pour son compte cherchent à
démobiliser notre peuple et en particulier la jeunesse. Mais
nous y reviendrons.
De tout cela il découle que nous devons aujourd'hui
préparer la jeunesse française à faire face
à une guerre d'agression menée par le
social-impérialisme russe, la mobiliser pour défendre
l'indépendance nationale contre les deux superpuissances et en
particulier le social-impérialisme.
La jeunesse aura un rôle décisif à
jouer dans la guerre de résistance à l'agression.
D'abord parce qu'elle constitue la force vive de notre pays, ensuite
parce que l'armée c'est avant tout la jeunesse. Dans les
guerres de résistance, la jeunesse a toujours tenu une place
primordiale.
Mais quelle est aujourd'hui la situation de la jeunesse en
France ?
Nous allons d'abord examiner la situation matérielle de la jeunesse et la place qu'elle occupe dans la lutte des classes. Puisque la jeunesse n'est pas homogène, nous allons examiner la situation des différentes couches qui la constituent.
La
jeunesse ouvrière représente une partie importante de
la classe ouvrière : plus de 25 % des ouvriers ont de 15
à 24 ans. Voilà qui permet déjà de
comprendre l'importance des jeunes ouvriers dans les luttes de la
classe ouvrière.
Les jeunes ouvriers représentent plus de 47 % de la
population de moins de 25 ans au travail. Ils sont plus de 2
millions.
Les jeunes ouvriers constituent une couche de la classe
ouvrière particulièrement exploitée. Leur
exploitation se manifeste de différentes façons.
D'abord
le chômage : alors qu'il y a aujourd'hui plus d'un million de
chômeurs, la moitié est constituée par des jeunes
de moins de 25 ans. La jeunesse est particulièrement
frappée par le chômage. Alors qu'en 1973, 2
chômeurs sur 5 avaient moins de 25 ans, aujourd'hui 1
chômeur sur 2 a moins de 25 ans. En janvier 75, 45 % des jeunes
chômeurs devaient attendre de six mois à un an avant de
pouvoir trouver un emploi. Depuis, les choses n'ont fait que
s'aggraver. Officiellement, en un an, la progression des demandes
d'emploi non satisfaites de la part des jeunes a été de
77 % contre 57 % pour l'ensemble des demandeurs d'emploi. En un an,
le nombre des demandes d'emploi des moins de 22 ans a augmenté
de plus de 80 %. Encore un fait à noter, plus de 86 % des
jeunes chômeurs ont une formation au moins égale au CAP.
Parmi la jeunesse ouvrière ce sont les jeunes filles qui sont
les plus touchées par le chômage puisqu'elles
représentent 65 % du nombre des jeunes chômeurs.
Et la situation va aller en s'aggravant. Six cent milles
jeunes quittent l'école cette année et on annonce
déjà qu'au moins le tiers d'entre eux ne trouveront pas
de travail. Ce qui fait qu'en septembre, on peut prévoir entre
700 et 800 000 jeunes au chômage.
La
bourgeoisie commence à s'inquiéter de cette situation
car elle a peur que la jeunesse se révolte. Chirac a
annoncé récemment une série de mesures
destinées à faire accepter le chômage et qui ne
visent qu'à fournir aux capitalistes une main d'œuvre
gratuite. Il s'agit en particulier du système des
"contrats-formation". Les capitalistes recevront de l'Etat 500 francs
par mois pour tout jeune qu'ils embaucheront. Pendant six mois les
jeunes travailleurs recevront une prétendue "formation",
c'est-à-dire qu'en réalité ils seront
employés comme manœuvres en étant payés à
des salaires de misère qui seront d'ailleurs remboursés
par l'Etat aux capitalistes. Pendant ces six mois, les jeunes
pourront être licenciés pour raison disciplinaire,
c'est-à-dire s'ils refusent leur exploitation. Et au bout de
six mois les capitalistes pourront renvoyer les jeunes ouvriers et
embaucher une nouvelle fournée de main d'œuvre gratuite. Rien
d'étonnant à ce que le CNPF ait fait part de sa grande
satisfaction !
Ajoutons à tout cela que les jeunes sont parmi les
plus touchés par le chômage partiel qui frappe
aujourd'hui 500 000 travailleurs.
Les bas salaires sont une autre marque de l'exploitation
des jeunes. Les salaires les plus bas se situent entre 14 et 25 ans.
Jusqu'à 18 ans les salaires entre garçons et filles
sont égaux puis après 18 ans les salaires des femmes
sont toujours inférieurs de 10 % en moyenne. C'est là
une nouvelle preuve de la surexploitation des jeunes femmes.
Les patrons ont le droit de pratiquer des abattements
d'âge sur les salaires. Ces abattements vont de 30 à 20
% pour les jeunes de 16 à 17 ans, de 20 à 10% pour ceux
de 17 à 18 ans.
La déqualification est un autre aspect de
l'exploitation de la jeunesse. Il y a de plus en plus de jeunes qui
sortent de l'école avec un diplôme sans trouver un
emploi correspondant et sont contraints à la
déqualification.
C'est ainsi par exemple que 34 % des jeunes manœuvres ont
un CAP. Une enquête effectuée en 1973 montrait que plus
de 33 % des jeunes travailleurs ayant reçu un enseignement
professionnel n'ont pas pu exercer un métier qualifié,
que 40 % des apprentis n'ont pu être embauchés que comme
manœuvre ou OS.
Pour les
jeunes filles la situation est pire encore car elles sont plus
nombreuses que les garçons à ne pas avoir appris de
métier et elles sont plus nombreuses à être
obligées de pratiquer un métier différent de
celui qu'elles ont appris.
On rencontre aussi la tendance inverse, consistant
à utiliser les jeunes filles pour des Travaux plus
qualifiés que ceux qu'elles ont appris. Ce qui permet aux
capitalistes de les payer moins cher car elles n'ont pas le CAP
correspondant. C'est ainsi par exemple qu'il y a très peu de
filles dans les formations de l'industrie électrique (5 %)
alors que c'est une industrie employant une importante main d'œuvre
féminine. La raison en est que les capitalistes
préfèrent embaucher des jeunes filles ayant acquis par
une autre formation (la couture, par exemple) certaines aptitudes
nécessaires sans avoir à les payer comme
ouvrières qualifiées puisqu'elles n'ont pas le CAP
correspondant.
Les
conditions de travail sont un autre domaine où se manifeste
l'exploitation de la jeunesse. Les jeunes sont utilisés en
particulier aux postes de travail aux cadences infernales. La
proportion des jeunes parmi les accidentés du travail ne cesse
d'augmenter.
Enfin, les jeunes sont contraints pour travailler
d'effectuer de longs déplacements chaque jour ou encore de
partir loin de leur région. C'est ainsi que parmi les
travailleurs venus à Paris chercher du travail en 1974 ont
comptait 44 % de jeunes.
Plus de 31 % des jeunes qui travaillent à plus de
50 km de chez eux sont logés dans des foyers. La situation y
est caractérisée par des loyers s'élevant aux
environs de 600 F souvent à l'heure actuelle, par la
répression dont y sont victimes les jeunes qui n'ont en
particulier ni droit de sortie ni de visite. De nombreuses luttes ont
eu lieu ces dernières années dans les foyers de jeunes
travailleurs contre les augmentations de loyers et pour les
libertés. La situation y est d'autant plus difficile à
l'heure actuelle que de nombreux jeunes au chômage sont dans
l'impossibilité de payer leurs loyers.
Il nous faut encore parler des foyers tels que ceux des
PTT ou de la SNCF. Prenons l'exemple des PTT.
Chaque année les PTT recrutent entre 15 et 20 000
garçons et filles de plus de 18 ans, souvent originaires du
midi. Les trois-quarts d'entre eux sont contraints à passer
leurs premières années de carrière dans la
région parisienne. Là, évidemment, se pose le
problème du logement. Une partie d'entre eux est logée
par les PTT et la plupart doit se débrouiller pour se loger.
Dans les foyers-dortoirs des PTT les portes sont fermées
à 22 h 30. Les visites ne sont autorisées que dans le
vestibule des foyers. Au bout de quelques semaines, les jeunes
postiers doivent quitter le foyer pour trouver un autre logement. Les
PTT leur conseillent certains hôtels souvent misérables,
surtout lorsqu'il s'agit de jeunes guadeloupéens ou
martiniquais, pour des loyers élevés. Souvent, ils sont
obligés de vivre à plusieurs par chambre, dans de
mauvaises conditions d'hygiène.
Tout ceci explique qu'au cours de ces dernières
années la jeunesse ouvrière ait joué un grand
rôle dans les luttes de la classe ouvrière. Les luttes
des jeunes travailleurs sont indissociables de celles de la classe
ouvrière à laquelle ils appartiennent.
C'est l'ensemble de la classe ouvrière qui
connaît l'exploitation, le chômage, les bas salaires, les
accidents du travail, mais la jeunesse ouvrière est
particulièrement frappée.
Les apprentis appartiennent également à la
classe ouvrière. La bourgeoisie cherche à faire croire
qu'ils sont encore à l'école mais en
réalité ils sont déjà exploités
par le capitalisme. Ils constituent une main d'œuvre gratuite pour le
patronat. A 16 ans, jusqu'à l'année 1973, les apprentis
étaient payés à 15 % du SMIG soi-disant pour
recevoir un apprentissage. En réalité, ils
étaient utilisés par les patrons comme manœuvres avec
souvent des horaires de travail dépassant de loin les 40
heures. De plus, ils devaient signer un contrat de deux ans qui
visait à les obliger à accepter leur exploitation et
à leur forger une idéologie de soumission. Depuis 1973
la situation s'est encore aggravée puisque maintenant les
patrons peuvent embaucher des apprentis dès l'âge de 14
ans sans leur verser le moindre salaire. Ajoutons que les patrons qui
embauchent un apprenti perçoivent une prime. Comme
l'écrivait un jeune apprenti dans " La Jeune Garde rouge" :
Nous nous sentons exploités jusqu'à la moelle et
cela nous révolte. Il n'y a que la Révolution qui peut
vraiment empêcher ça.
Nous
devons maintenant parler de la jeunesse immigrée qui est pour
l'essentiel formée de jeunes travailleurs. Les uns sont
nés en France mais beaucoup d'autres y sont venus
récemment. La proportion des jeunes parmi les travailleurs
immigrés est importante. Ils appartiennent à part
entière à la classe ouvrière et à la
jeunesse ouvrière de France. Mais, d'autre part, ils
appartiennent également à des peuples du tiers-monde.
Nombre d'entre eux aspirent à pouvoir retourner dans leur pays
pour y vivre et contribuer à renforcer leur
indépendance nationale.
A l'heure actuelle, où le chômage prend une
ampleur inégalée, ils sont parmi les premiers
touchés. Ils connaissent l'exploitation qui est celle de la
jeunesse ouvrière mais en plus ils connaissent le racisme.
Racisme quotidien au travail, dans la rue, racisme qui tue. Parmi les
victimes des tueurs racistes, nombreux sont les jeunes
immigrés. Au nom de Djellali Ben Ali, ce sont des dizaines
d'autres qu'il faudrait ajouter.
Ce sera là un de nos grands combats que de
mobiliser la jeunesse contre le racisme, pour l'unité de la
jeunesse ouvrière contre l'exploitation capitaliste, pour
l'unité de la jeunesse de France et du tiers-monde contre les
deux superpuissances.
Nous
devons maintenant parler de la jeunesse paysanne appartenant à
la couche des paysans pauvres et moyens pauvres. La paysannerie est
le plus proche allié de la classe ouvrière. Pour faire
la révolution et conserver le pouvoir, la classe
ouvrière a besoin de l'alliance avec la paysannerie. De la
jeunesse paysanne d'aujourd'hui dépend l'avenir de cette
alliance. La situation des jeunes paysans se caractérise
aujourd'hui essentiellement par deux choses : l'exode et
l'endettement.
La concentration de l'agriculture organisée par le
capitalisme oblige un nombre important de fils de paysans à
quitter la terre. Les jeunes fermiers se trouvent de plus en plus
sans terre en particulier en raison de la pratique du cumul par la
bourgeoisie. Ces faits ont une double conséquence : les jeunes
paysans contraints à l'exode rejoignent les rangs de la classe
ouvrière et par leur intermédiaire en particulier se
développent les liens entre la classe ouvrière et la
paysannerie.
D'autre part, les luttent se développent pour le maintien à la terre, pour que les jeunes paysans puissent travailler la terre, en particulier contre les cumulards. Citons à titre d'exemple la lutte qui s'est menée récemment en Loire-Atlantique à la Vigne-Marou où un jeune fermier a occupé avec l'aide d'autres paysans la terre d'un cumulard. Cette lutte a été l'occasion d'un vaste mouvement de solidarité, en particulier dans la lutte contre la répression. Ces luttes sont justes, ce sont des luttes anticapitalistes. La tendance du capitalisme est en effet de transformer les campagnes en désert, de les vider de leur population. La contradiction entre les villes et les campagnes est une caractéristique du capitalisme. Le socialisme au contraire, tout en développant la propriété d'Etat et la propriété collective des terres, encouragera la jeunesse urbaine à aller vivre et lutter dans les campagnes afin de limiter les différences entre la ville et la campagne.
L'endettement est une autre caractéristique de la
situation de la jeunesse paysanne aujourd'hui. Pour pouvoir continuer
à travailler la terre, les jeunes paysans sont contraints de
faire des emprunts qui les obligent à travailler durement pour
le profit des banques et des monopoles capitalistes par lesquels ils
sont de plus en plus directement exploités. Leur situation est
d'autant plus difficile qu'alors que les prix des produits qui leur
sont nécessaires pour travailler ne cessent d'augmenter, leur
production à eux leur est payée au plus bas et
même de moins en moins cher. Il s'en suit une baisse de leurs
revenus et des difficultés grandissantes pour vivre et
rembourser leurs emprunts.
Tout cela explique la part importante prise ces
dernières années par les jeunes paysans dans les luttes
paysannes en France. De plus en plus, ils se rendent compte de la
nécessité de leur alliance avec la classe
ouvrière et un des traits marquants de leur action est leur
soutien à de nombreuses luttes ouvrières.
Les
jeunes employés du commerce, des banques, des bureaux, forment
une part importante de la jeunesse travailleuse. Par leurs conditions
de travail, leurs salaires, ils sont proches de la jeunesse
ouvrière. Les jeunes filles y sont particulièrement
nombreuses. La situation y est caractérisée par de
très bas salaires et par des cadences de travail de plus en
plus rapides. C'est en particulier le cas dans les banques où
les jeunes sont utilisés pour des travaux
répétitifs.
La jeunesse a joué un rôle
particulièrement important dans les grandes luttes qu'ont
menées l'année dernière les employés de
banques et où ont été utilisées des
formes de lutte jusqu'alors employées par la classe
ouvrière. Cela tient au fait que parmi les employés se
trouvent de nombreux jeunes qui, au lycée, ont fait
l'expérience des luttes.
Nous avons ainsi examiné la situation d'une partie
importante de la jeunesse, les jeunes ouvriers, paysans et
employés. Ils forment la jeunesse travailleuse et jouent un
rôle d'une très grande importance dans les luttes de
classes aujourd'hui en France, principalement la jeunesse
ouvrière. Nous allons maintenant voir quelle est la situation
de cette autre partie de la jeunesse formée des
collégiens, lycéens et étudiants.
La
jeunesse des CET est dans son immense majorité issue de la
classe ouvrière et la plupart des élèves des CET
deviennent ouvriers. Ils vont donc connaître la situation de la
jeunesse ouvrière que nous avons vue. A l'heure actuelle, le
problème principal est celui du chômage. Ceux qui
trouveront du travail ne pourront pas exercer le métier qu'ils
auront appris.
Au cours de ces dernières années de
nombreuses luttes ont eu lieu dans les CET et il est certain que ces
nouveaux ouvriers vont amener avec eux l'expérience des luttes
qu'ils ont menées.
La jeunesse des lycées, quant à elle, vers
les classes supérieures, est largement d'origine
petite-bourgeoise. Depuis 1968 elle a mené d'importantes
luttes aux côtés des élèves des CET,
contre la répression policière et l'école
capitaliste, en particulier contre les réformes Fontanet et
Haby qui visaient entre autres à renforcer la sélection
des enfants de travailleurs. Ces luttes se sont
caractérisées par leur large mobilisation et aussi par
leur caractère démocratique.
Venons-en maintenant aux étudiants. Les étudiants ne forment pas une couche homogène. Pour pouvoir en faire une analyse de classe, on doit utiliser plusieurs critères :
Très peu d'enfants d'ouvriers deviennent étudiants : ils ne sont que 8 %, par contre plus de 52 % d'enfants de professions dites libérales, plus de 56 % d'enfants de cadres supérieurs le deviennent ainsi que plus de 44 % des enfants de cadres moyens. La majorité des étudiants sont originaires de la petite et moyenne bourgeoisie. L'avenir de classe des étudiants est également la petite-bourgeoisie mais pour un nombre de plus en plus grand d'étudiants, l'avenir est plus incertain que jamais, à tel point que pour tenter de leur faire accepter le chômage, Chirac a annoncé le versement d'une allocation aux étudiants ayant une licence et pas de travail.
On sait
aussi que de nombreux étudiants ne trouvent pas de postes de
professeurs et que chaque année les files d'attente des
professeurs auxiliaires sans travail s'allongent.
En septembre, 70 000 étudiants
diplômés vont chercher du travail que la plupart ne
trouveront pas. De plus en plus d'étudiants sont amenés
à arrêter leurs études pour pouvoir
vivre.
Après 1968, où les étudiants ont
joué un rôle capital, pendant quelque temps le mouvement
étudiant a mené différentes luttes importantes.
C'est ainsi qu'il a mis en échec les tentatives de mise en
place de la "participation" dont l'objectif pour la bourgeoisie
était d'amener les étudiants à participer
à leur propre oppression et de les rendre inoffensifs. Pour
les révisionnistes, il s'agissait de renforcer leur
pénétration dans l'université bourgeoise et de
prendre en mains des postes-clés afin de pouvoir
contrôler les étudiants. C'est ainsi encore que le
mouvement étudiant a fait échouer la tentative
d'installation de milices dans les facultés.
Mais, depuis maintenant quelques années, il existe une démobilisation relative. On n'a pas assisté à de grands mouvements de masse mais à des luttes éparses. Le mouvement étudiant est à l'heure actuelle dans une phase de reflux dont ont quelque peu profité les révisionnistes, Mais il serait tout à fait faux de ne voir que cet aspect des choses. La masse des étudiants est durement frappée par la crise capitaliste et sous l'effet du développement des luttes de la classe ouvrière il est inévitable que le mouvement étudiant reprenne son essor. Et ceci pourrait avoir lieu plus tôt qu'on ne le pense car une caractéristique du mouvement de la jeunesse étudiante est la rapidité avec laquelle il peut se développer. Cela dépendra en particulier de nous et nous devrons agir pour que le mouvement étudiant se développe en alliance avec les luttes de la classe ouvrière.
La situation de
la jeunesse se caractérise également par la
répression dont elle est victime sous diverses formes, en
particulier sous sa forme ouverte : la violence. Au cours de ces
dernières années, depuis 1968, on ne compte plus le
nombre de fois où les luttes de la jeunesse ont
été réprimées par la violence. Craignant
la volonté de lutte de la jeunesse, la bourgeoisie exerce une
surveillance policière sur elle.
C'est en particulier contre les jeunes qu'ont
été mises en place les "opérations coups de
poing" de Poniatowsky. Cette répression s'exerce à
l'égard de la masse de la jeunesse et on pourrait citer de
nombreux cas de jeunes frappés par la police et même
blessés par balles. S'il s'agit de jeunes immigrés,
c'est encore pire. C'est également contre les jeunes qu'ont
été mises en place des milices privées dans
certaines villes. Pour justifier cela, la bourgeoisie parle de "lutte
contre la délinquance". Il s'agit d'un prétexte
grossier.
Et,
de toute façon, qui porte la responsabilité de la
"délinquance" de certains jeunes ? Qui les jette au
chômage ? Qui destine à la jeunesse des films faisant
l'apologie des gangsters ? Qui répand le mépris envers
les travailleurs ? C'est la bourgeoisie. Et l'on sait fort bien qu'un
jeune travailleur qui a fait une bêtise mineure est souvent
condamné à de lourdes peines de prison pendant que les
escrocs de haute volée jouissent d'une quasi-impunité.
On sait aussi que ce jeune, après avoir été
condamné, ne retrouvera plus de travail. Les jeunes sont parmi
les premières victimes de la justice de classe.
Au
total, il est clair qu'aujourd'hui les différentes couches de
la jeunesse connaissent une situation extrêmement difficile.
Rarement elle aura été frappée aussi durement
par le capitalisme. La situation existant aujourd'hui est par exemple
pire que celle qui a précédé mai juin 68. Il est
certain que les mois qui viennent vont voir se développer les
luttes de la jeunesse.
L'activité de la Jeunesse communiste
marxiste-léniniste de France doit s'orienter principalement en
direction de la jeunesse ouvrière, des jeunes chômeurs,
des CET. Là est la base prolétarienne de la
jeunesse.
La
jeunesse des CET est d'une extrême importance et nous devrons
lui consacrer une part essentielle de notre travail. Car c'est dans
les CET que sont rassemblés par dizaines de milliers les
ouvriers de demain. A travers la jeunesse des CET, nous renforcerons
les liens de la Jeunesse communiste marxiste-léniniste de
France avec l'ensemble de la classe ouvrière.
Notre activité doit ensuite s'orienter vers la
jeunesse paysanne, lycéenne et étudiante. Si nous
devons combattre toute tendance à reléguer au second
rang notre travail parmi la jeunesse ouvrière, il nous faut
également combattre toute tendance à sous-estimer
l'importance de notre activité dans les lycées et les
facultés. Il y a là une immense force que nous devons
unir à la jeunesse ouvrière.
Après avoir examiné la situation objective
de la jeunesse aujourd'hui, il faut maintenant voir quelles sont les
forces politiques qui agissent parmi la jeunesse et quels sont les
courants idéologiques qui la traversent. Autrement dit, quelle
est la situation subjective de la jeunesse.
Depuis 1968, de
profonds bouleversements se sont effectués dans la conscience
de la masse de la jeunesse. Quels sont-ils ?
On
peut dire qu'aujourd'hui la jeunesse, massivement, rejette le
capitalisme ? Pour elle, il est équivalent d'une vie
d'exploitation, d'une vie sans avenir. La nécessité de
la révolution est aujourd'hui largement admise parmi la
jeunesse et elle aspire à une société sans
exploiteurs ni exploités. Le socialisme représente pour
elle une telle société. Elle aspire de plus en plus
à l'unité avec la classe ouvrière. La jeunesse
remet en cause les valeurs bourgeoises traditionnelles sur de
nombreuses questions. Elle rejette une société
où l'argent est roi, où qui n'a rien n'est
rien.
Elle
refuse de plus en plus l'individualisme où chacun ne vit que
pour soi, la concurrence à laquelle pousse le capitalisme. A
cela, elle oppose une aspiration à la solidarité. Elle
remet en cause la hiérarchie capitaliste et refuse
l'obligation de l'obéissance aveugle aux prétendus
"supérieurs". A cela, elle oppose une volonté
d'égalité.
Elle
s'oppose à la conception bourgeoise du pouvoir où la
masse n'a pas le droit à la parole, ou alors une fois de temps
en temps de façon truquée avec les élections, et
doit exécuter. La jeunesse veut la démocratie. Et cela
à d'ailleurs été une marque de ses luttes. Elle
veut que chacun ait son mot à dire. Elle refuse la conception
bourgeoise de l'autorité d'individus dominant les
masses.
Elle
remet en cause la conception bourgeoise de la femme et de la
prétendue supériorité masculine selon lesquelles
les femmes devraient accepter la domination de l'homme, seraient tout
juste bonnes à avoir des enfants et à faire la
vaisselle. Tout cela l'amène aussi à s'opposer à
la conception bourgeoise de la famille.
Aujourd'hui, la bourgeoisie est discréditée,
haïe par la jeunesse. Les courants ouvertement
réactionnaires sont rejetés par elle. Pour la tromper,
les forces contre-révolutionnaires doivent se donner une
apparence révolutionnaire, anticapitaliste, et chercher
à dévoyer ses aspirations.
Car,
si les aspirations de la jeunesse sont profondes et d'une grande
richesse, elles sont souvent floues. Elles traduisent que la jeunesse
est "à la recherche de la vérité" selon
l'expression du camarade Enver Hoxha.
Les
forces contre-révolutionnaires cherchent de multiples
façons à s'opposer à la prise de conscience de
la jeunesse.
La
drogue est un de ces moyens. Il est indéniable qu'au cours de
ces dernières années son utilisation a connu de
l'extension parmi les jeunes. De nombreux jeunes en sont morts.
Quelles en sont les raisons ? Certains jeunes, écœurés
de cette société capitaliste qui leur bouche tout
horizon et ne voulant pas lutter ou ne sachant pas lutter, cherchent
ainsi à fuir la réalité et à se
détruire. Évidemment, c'est là quelque chose de
suscité et d'encouragé par la
contre-révolution.
Ceci
a été accompagné du développement de
courants culturels ultra-réactionnaires qui font
référence à la drogue et qui incitent au
mysticisme et à l'autodestruction. Les révisionnistes
en sont les plus actifs propagateurs parmi la jeunesse. Le
révisionnisme est d'ailleurs le plus dangereux des ennemis de
la jeunesse.
Nous avons dit
qu'aujourd'hui, pour tenter de tromper la jeunesse, la
contre-révolution devait chercher à se donner une
apparence révolutionnaire. C'est le cas du
révisionnisme.
En
1968, les révisionnistes ont été rejetés
par la masse de la jeunesse après qu'ils se soient
opposés de front au mouvement révolutionnaire. Durant
les années qui ont suivi, ils ont encore été
assez isolés. On se souvient par exemple que lors de
l'assassinat de Pierre Overney ils ont été mis en
accusation par des dizaines de milliers de jeunes qui ont
manifesté en conspuant Marchais. Depuis quelques temps ils
font tout pour renforcer leur influence parmi la jeunesse et à
cette fin se donnent un air "révolutionnaire". Il est
indéniable qu'ils ont regagné une partie du terrain
qu'ils avaient perdu. L'idéologie révisionniste, qui
est la forme principale de l'idéologie bourgeoise dans le
mouvement ouvrier comme dans la jeunesse, a une influence qui
dépasse l'influence organisationnelle des
révisionnistes dans la jeunesse.
Quelle est la raison de leur offensive actuelle en
direction de la jeunesse ? Quelle la nature de leur politique ?
Comment la combattre ?
Les révisionnistes attachent une grande importance à leur activité parmi la jeunesse d'une part parce que c'est là qu'ils rencontrent le plus de difficultés, d'autre part parce que la jeunesse est d'une importance stratégique. A l'heure où le social impérialisme russe se prépare à l'agression contre l'Europe de l'Ouest, leur politique vise à rendre la jeunesse incapable de faire face à l'agression. De la préparation idéologique, politique, militaire de la jeunesse dépendra la capacité de résistance de notre pays. Leur activité, par l'intermédiaire de la J"C", vise à désarmer idéologiquement la jeunesse et d'autre part à chercher à l'utiliser pour affaiblir les moyens de défense de l'Europe de l'Ouest contre l'agression.
1) Ils cherchent d'abord à présenter l'URSS comme étant pacifique, c'est évidemment l'ABC. Mais ce qu'il ne peuvent ni ne pourront cacher c'est que les troupes social-impérialistes occupent les pays est-européens, ont envahi la Tchécoslovaquie comme le fit Hitler. Ils ne peuvent cacher non plus les manœuvres des vaisseaux de guerres russes à proximité des côtes européennes.
Ils prônent les bienfaits de la collaboration avec le social-impérialisme russe et citent comme exemple les pays colonisés par l'URSS. C'est là le sort qu'ils voudraient pour notre pays. Mais si les pays de l'Est sont si heureux qu'ils le disent, pourquoi donc Brejnev a-t-il dû faire étouffer par le fer et le sang la volonté d'indépendance de la Tchécoslovaquie ?
Nous voulons ici rendre hommage aux étudiants de Prague qui furent mitraillés par la nouvelle gestapo de Brejnev alors qu'ils manifestaient avec leur drapeau national contre l'invasion des chars du social-impérialisme. Nous voulons rendre hommage à Yan Palach, ce jeune tchécoslovaque qui se fit brûler vif pour protester contre l'oppression de sa patrie.
Ainsi les dirigeants révisionnistes cherchent à faire prendre par la jeunesse le loup pour un agneau.
2) Ils cherchent ensuite à faire croire que dans le monde, la situation serait à la "détente". Leur but est ainsi de créer dans la jeunesse l'illusion que la paix en Europe va être éternelle, de masquer les préparatifs de guerre du social-impérialisme, d'amener la jeunesse à être sans vigilance.
3) Selon eux, l'heure serait au "désarmement". Ainsi, pendant que le social-impérialisme renforce son armement, militarise son économie ils veulent faire croire que la France devrait réduire ses armes.
4) Le but de tout cela est de désarmer idéologiquement la jeunesse et de l'amener à remettre en cause la défense nationale. S'il y a "détente" pourquoi donc en effet une défense nationale ?
Dans ce but, ils cherchent à amener la jeunesse à faire campagne pour le service militaire à six mois. Ils savent très bien qu'en six mois il ne serait pas possible de donner une formation militaire aux soldats et qu'ainsi la défense nationale s'en trouverait affaiblie. D'autant plus qu'en Russie le service militaire est de trois ans.
Leur but réel est d'amener les jeunes à remettre en cause le service militaire et d'aboutir à sa suppression. Ce qu'ils veulent, c'est une armée de métier qui étant complètement coupée du peuple ne pourrait tenir tête à une agression.
Ils veulent
également amener la jeunesse à faire campagne contre
l'armement nucléaire. Pour cela ils cherchent à semer
la crainte en déclarant que si la France ne renonce pas
à l'arme nucléaire elle sera rasée du globe.
Leur but est ainsi que le social-impérialisme russe puisse
menacer notre pays avec ses armes nucléaires. Car ce dont ils
ne parlent pas, ce sont des nombreux essais nucléaires
auxquels procèdent leurs maîtres ni de leur arsenal
nucléaire dirigé vers l'Europe de l'Ouest et dont
l'objectif est d'exercer un chantage sur les pays européens
pour leur imposer la domination sociale-impérialiste et les
inciter à ne pas résister à une agression. "Si
vous résistez, on utilisera l'arme nucléaire", tel est
le chantage. L'arme nucléaire de la France est un obstacle
à ce chantage. Voilà pourquoi ils s'y opposent.
Récemment, leur propagande a pris un tour nouveau
et tout en continuant à parler de "détente", les
voilà qui parlent de plus en plus souvent de "guerre froide"
en accusant les pays européens et la France en particulier de
menacer l'URSS. Ceci est destiné à faire passer le
blanc pour le noir. Au moment où le social-impérialisme
russe se livre à des préparatifs de guerre de plus en
plus évidents, tels que, par exemple, les manœuvres navales
géantes d'il y a quelques semaines, les dirigeants
révisionnistes cherchent à faire croire que ce sont les
pays européens qui ont des intentions belliqueuses.
C'est ainsi qu'ils exigent de la France qu'elle s'engage
à ne pas utiliser en premier l'arme nucléaire, comme si
c'était la France qui menaçait le
social-impérialisme russe. On sait par ailleurs que l'URSS,
dont l'armement nucléaire est considérablement
supérieur à celui de la France, a toujours
refusé de s'engager à ne pas utiliser en premier l'arme
nucléaire. Ils voudraient ainsi que le
social-impérialisme russe puisse recourir à l'agression
sans risques.
Il est
probable que les dirigeants révisionnistes vont aller de plus
en plus dans ce sens et qu'en cas d'agression
sociale-impérialiste ils accuseraient la France d'être
fauteuse de guerre et proclameraient : "Paix ! Paix ! Non à la
guerre !" afin de s'opposer à la résistance à
l'agresseur. Tel est leur pacifisme : une arme entre les mains du
social-impérialisme russe.
Hitler aussi en son temps eut de tels agents.
Quant à nous, nous sommes pour la guerre de
résistance contre la guerre d'agression. Les fauteurs de
guerre, ce sont les superpuissances qui veulent dominer le monde,
c'est le social-impérialisme qui ne cesse de renforcer ses
positions pour dominer l'Europe. Nous sommes pour la paix mais le
social-impérialisme prépare la guerre. S'il
déclenche la guerre, nous lui opposerons la guerre. Nous ne
voulons pas d'une paix comme celle qui règne à Prague.
Il ne peut y avoir de paix que dans l'indépendance. La
propagande révisionniste a désorienté un nombre
assez important de jeunes, c'est pourquoi nous devrons
dénoncer sans cesse le rôle des dirigeants
révisionnistes, combattre leur propagande comme celle des
pires ennemis de la jeunesse, pour que la jeunesse les
démasque, les isole et se prépare à faire face
à l'agression.
Afin
de renforcer leur influence dans la jeunesse, de pouvoir faire leur
travail au profit du social-impérialisme, les dirigeants
révisionnistes cherchent à se faire passer pour des
défenseurs des intérêts de la jeunesse et ont
recours à un vocabulaire "révolutionnaire". Ils
cherchent à utiliser la jeunesse comme masse de manœuvre au
service de leur politique de défense du capitalisme et de
serviteurs du social-impérialisme. Loin de vouloir mobiliser
la jeunesse, ils s'opposent au contraire à sa mobilisation.
C'est ainsi, par exemple, qu'ils cherchent à inculquer
l'électoralisme à la jeunesse. Ils ont cherché
à faire croire à la jeunesse que le droit de vote
à 18 ans était une victoire de la jeunesse et dans
leurs municipalités ils ont organisé des campagnes pour
que les jeunes s'inscrivent sur les listes électorales. En
vérité, il n'y a jamais eu de mouvement de masse de la
jeunesse pour le droit de vote à 18 ans et dans sa masse elle
refuse l'électoralisme. Ils cherchent ainsi à ce que
les luttes de la jeunesse ne se développent pas dans un sens
révolutionnaire et à ce que les jeunes leur apportent
une force d'appoint électorale. Au cours de la lutte des
lycéens et élèves des CET contre la
réforme Haby, les révisionnistes se sont
également opposés à la mobilisation des
lycéens pour essayer d'en faire une force de soutien à
leur école du "programme commun" dont nous allons avoir
l'occasion de reparler.
Plus récemment, afin de s'opposer à la volonté de lutte de la jeunesse contre le chômage, ils ont organisé une campagne de pétitions.
En vérité, ce que veulent les révisionnistes, c'est pouvoir contrôler la jeunesse, et pour cela ils ont besoin de la démobiliser. Quand elle échappe à leur contrôle, ils l'attaquent violemment. Il est fréquent qu'on les ait vus réprimer et appeler à la répression contre les jeunes en lutte. Ils apparaissent alors sous leur vrai jour de sociaux-fascistes. Citons comme exemple Corbeil où ils ont fait raser une maison de jeunes qui refusaient leur mainmise ; Montpellier où récemment, ils ont appelé à la répression des étudiants après que ceux-ci se soient affrontés aux CRS. Ce sont eux qui, dans les banlieues de la région parisienne ont réclamé à cor et à cris l'installation de commissariats. Ce sont eux encore qui ont fait appel à la police dans le métro dont on sait que le rôle est en particulier de contrôler les jeunes. Ce sont eux qui ont réclamé la loi "anti-casseurs". Les révisionnistes ont peur de la mobilisation de la jeunesse car, inévitablement, elle les met en cause. Ils veulent une jeunesse démobilisée et ainsi incapable de s'opposer à l'intervention sociale-impérialiste.
Nous ne devons ni sous-estimer ni sur-estimer l'influence du révisionnisme parmi la jeunesse. Le pacifisme qu'il propage est largement répandu dans la jeunesse et la majeure partie de la jeunesse n'a pas encore pris conscience des préparatifs de guerre du social-impérialisme. C'est là une situation assez dangereuse.
D'un autre côté, nous ne devons pas oublier que la jeunesse a déjà une expérience assez riche du révisionnisme qu'elle a dû affronter dans de nombreuses luttes. L'influence que les révisionnistes peuvent avoir auprès d'une partie de la jeunesse est assez récente et limitée. Le révisionnisme est incapable de répondre aux aspirations de la jeunesse qui ne veut pas d'une société sociale-fasciste à la russe.
En résumé, il nous faut combattre le révisionnisme comme l'ennemi principal dans la jeunesse et nous devons le faire d'autant plus vigoureusement qu'il y rencontre de nombreuses difficultés.
Nous devons aborder ici une autre question. Notre attitude vis-à-vis des militants de base de la J"C".
Il est exact qu'assez souvent les dirigeants révisionnistes utilisent des membres de la J"C" pour recourir à des agressions contre les militants marxiste-léninistes. Mais, est-ce que cela veut dire que la masse des militants de la J"C" sont mauvais ? Non ! D'une part, de nombreux militants de la J"C" désapprouvent de telles méthodes sociales-fascistes. D'autre part ceux qui participent le font parce qu'on leur a menti à notre égard, qu'on les a fanatisés. Notre attitude de principe vis-à-vis des militants de la J"C" est la suivante : d'une part, nous attaquons vigoureusement la politique qu'ils défendent. D'autre part nous le faisons avec la volonté de leur ouvrir les yeux, de les amener à rejeter ceux qui les trompent en recourant à la discussion. Nous devons donc bannir les injures à leur égard même si de leur côté ils y ont recours. Nous devons être convaincus que de nombreux militants de la J"C" aspirent réellement au socialisme. Bien entendu, dans le cas où on nous agresse nous sommes aussi obligés de nous défendre car on veut nous empêcher de nous exprimer. Voilà notre position.
Nous devons maintenant parler d'un autre courant allié au révisionnisme : le trotskysme.
L'influence du
trotskysme s'exerce presque exclusivement dans la jeunesse
étudiante et lycéenne. Le trotskysme est l'auxiliaire
du révisionnisme. Quel est son rôle ? C'est de ramener
sous l'influence révisionniste les jeunes qui commencent
à la rejeter. Le trotskysme se donne une apparence de "gauche"
pour tromper certains jeunes et servir le révisionnisme. C'est
ainsi que les trotskystes sont d'actifs propagateurs du pacifisme et
de l'antimilitarisme. Ils présentent l'URSS de Brejnev comme
étant un Etat ouvrier et pacifique. Ils s'évertuent
à masquer son caractère agressif impérialiste et
ses préparatifs d'agression. Dans le même temps ils
présentent les pays européens comme étant
agressifs à l'égard du social-impérialisme.
C'est là la toile de fond. Sous couvert "d'internationalisme"
ils combattent la volonté d'indépendance nationale et
le patriotisme aussi bien dans les pays du tiers monde qu'en France.
Leur "internationalisme" est le même que celui de
Brejnev.
Faisant tout pour dissimuler les préparatifs de
guerre du social-impérialisme, ils cherchent à faire
croire que le seul aspect de l'armée bourgeoise est sa
préparation à la guerre civile alors qu'elle a aussi un
rôle de défense nationale A ce titre, ils s'opposent
à tout renforcement de la défense nationale.
Dès lors, ils développent une campagne antimilitariste, contre l'armée bourgeoise et cherchent à mobiliser la jeunesse contre elle en essayant de la désagréger. Il est clair qu'une telle campagne sert à 100 % le social-impérialisme dont l'intérêt est de pouvoir se préparer à la guerre pendant que les armées des pays qu'il va agresser sont affaiblies.
A l'heure
actuelle, tel est l'aspect principal du trotskysme. C'est une
caractéristique du trotskysme que de trahir les
intérêts de la nation, ce qui lui valut avant-guerre
d'être qualifié par le mouvement communiste
"d'hitléro-trotskysme". Nous aurons l'occasion de revenir en
détails sur notre attitude vis-à-vis de
l'armée.
Nous
avons vu quel est aujourd'hui le moyen principal par lequel le
trotskysme sert le révisionnisme. Dans tous les mouvements de
masse de la jeunesse, derrière des mots d'ordre d'apparence
dure, les trotskystes s'acharnent à prôner l'alliance
avec le révisionnisme. On a pu voir lors des élections
présidentielles comment derrière des phrases sonores
ils ont joué le rôle de rabatteurs des
révisionnistes. De nombreux jeunes ont pu, au cours de ces
dernières années faire l'expérience du
trotskysme et il est indéniable que son influence a
reculé.
Mais
l'antimilitarisme n'en représente pas moins un courant assez
important dans la jeunesse. Vis-à-vis des jeunes
trompés par le trotskysme, notre attitude doit
également se caractériser par la fermeté dans la
dénonciation de la ligne politique trotskyste et par la
volonté de convaincre.
Révisionnisme en premier lieu et trotskysme sont
les deux courants politiques essentiels que nous devons combattre
dans la jeunesse.
C'est contre eux que le marxisme-léninisme se
développera. De plus en plus nombreux sont les jeunes qui se
tournent vers le marxisme-léninisme et veulent devenir
marxistes-léninistes.
A leur
égard nous devons faire preuve d'esprit d'unité et
appliquer le principe "unité-critique-unité ". C'est
à dire partir de la volonté d'unité, critiquer
ce qui doit l'être par la discussion afin d'arriver à
une unité réelle.
Déjà de nombreux jeunes nous ont
rejoint).
D'autres sont dans des organisations se réclamant
du marxisme-léninisme. C'est ainsi par exemple que s'est
créée récemment une organisation de jeunes se
réclamant du marxisme-léninisme et s'appelant "Union
communiste de la jeunesse révolutionnaire". Nous avons lu son
programme. S'il y a, bien sûr, certaines choses avec lesquelles
nous sommes en désaccord, il y en a d'autres, importantes, qui
correspondent à notre position ou en sont assez proches.
Citons-en quelques unes. Nous voyons par exemple une
dénonciation des deux superpuissances et en particulier du
social-impérialisme dont il est dit qu'il est en pleine
expansion et constitue un impérialisme extrêmement
dangereux. Nous voyons également écrit que l'enjeu
stratégique de la rivalité entre les deux
superpuissances est aujourd'hui l'Europe. Nous pouvons lire
également : Dans une telle situation les risques de guerre ne
cessent d'augmenter ; ainsi que ces lignes : En cas d'agression
contre notre pays, obstacle supplémentaire à la
révolution prolétarienne, l'UCJR mobilisera massivement
la jeunesse de notre pays contre l'occupant. Nous pouvons lire
enfin, à propos des révisionnistes : Leurs appels au
désarmement, l'acharnement avec lequel ils présentent
la Russie impérialiste comme un pays pacifique et sans
volonté hégémonique, sont un appui incontestable
à la politique extérieure du
social-impérialisme. Ce sont là des positions qui,
à notre avis, peuvent constituer une base d'unité et
qui devraient permettre de mener des actions communes. C'est en tous
cas dans ce sens que nous agirons. Au sein du groupe trotskyste
"Révolution" également, de plus en plus de jeunes se
réclamant du marxisme-léninisme et de la pensée
maotsétoung prennent des positions allant dans un sens positif
et s'interrogent en particulier sur les préparatifs de guerre
des superpuissances et les conséquences qui en
découlent pour la jeunesse révolutionnaire en France.
Ceci provoque la rage des trotskystes. Quant à nous, nous nous
réjouissons de cela et agirons dans un esprit d'unité
à leur égard.
Après avoir examiné la situation dans le
monde, la situation objective et subjective de la jeunesse, voyons
maintenant quelles sont nos tâches.
Notre objectif stratégique, comme nous l'avons vu, est de mobiliser la jeunesse pour parvenir à la révolution prolétarienne, à la destruction du capitalisme. Mais, nous l'avons vu aussi, la situation actuelle se caractérise par le caractère inévitable de la guerre en Europe provoquée par la rivalité des deux superpuissances, par les préparatifs d'agression du social-impérialisme. Aussi nous devons préparer la jeunesse à faire face a l'agression et dénoncer sans relâche les deux superpuissances, en particulier le social-impérialisme et ses agents. Comment pourrait-on prétendre préparer la jeunesse à la révolution, si on ne la préparait pas aussi à défendre l'indépendance nationale ? Mais nous devons également nous mettre à la tète des luttes de la jeunesse contre l'exploitation et l'oppression capitalistes.
Pourquoi défendre l'indépendance nationale, comment la défendre ? Nous défendons l'indépendance nationale d'un point de vue révolutionnaire. Nous la défendons car elle est la condition de la révolution. En défendant l'indépendance nationale contre les deux superpuissances, nous participons à la révolution mondiale, nous unissons notre lutte révolutionnaire à celle de tous les peuples du monde contre leur ennemi principal : les deux superpuissances. En défendant l'indépendance nationale, en nous préparant et en préparant la jeunesse à la guerre de résistance à l'agression, nous préparons les conditions pour que de la guerre naisse la révolution. Ce qui ne signifie pas que la révolution ne puisse pas survenir avant la guerre.
Le contenu de classe de notre patriotisme est prolétarien. Nous sommes patriotes parce que l'indépendance nationale est de l'intérêt de la classe ouvrière et du peuple, parce qu'elle est de l'intérêt de la révolution prolétarienne.
Nous sommes patriotes parce que nous sommes internationalistes, parce que nous sommes contre l'impérialisme et qu'aujourd'hui, l'impérialisme c'est avant tout les deux superpuissances.
On peut aussi défendre l'indépendance nationale d'un point de vue bourgeois. Aujourd'hui la bourgeoisie en France défend l'indépendance nationale mais pour défendre ses intérêts de classe bourgeois que les deux superpuissances mettent en cause, pour perpétuer le capitalisme en France. Cela n'est pas notre patriotisme. Mais puisque l'intérêt de la classe ouvrière est la lutte contre les deux superpuissances et que la bourgeoisie pour défendre ses intérêts s'oppose elle aussi aux deux superpuissances, eh bien nous disons tant mieux ! Nous l'encourageons dans ce sens. Et pour renforcer la lutte contre les deux superpuissances, nous agirons en commun avec toutes les organisations de jeunesse qui s'opposent aux deux superpuissances, dans le cadre du front uni mondial contre les deux superpuissances.
Mais, nous savons aussi que la bourgeoisie ne peut pas défendre l'indépendance nationale de façon conséquente aussi notre politique est avant tout de mobiliser la jeunesse pour mener les luttes indispensables à la défense de l'indépendance nationale. La bourgeoisie a peur de la jeunesse.
Pour défendre ses intérêts de classe, la bourgeoisie a aussi recours à l'exploitation des masses, de la jeunesse en particulier, elle l'agresse et l'opprime. En agissant ainsi, c'est-à-dire conformément à sa nature de classe, la bourgeoisie s'oppose à la mobilisation de la jeunesse pour la défense de l'indépendance nationale. Voilà pourquoi elle ne peut défendre l'indépendance nationale de façon conséquente.
Eh bien, nous, parce qu'en toutes choses ce qui nous guide, c'est l'intérêt des masses, parce que notre point de vue de classe est prolétarien, nous mobilisons la jeunesse et nous mettons à la tête de ses luttes anticapitalistes. Dans ces luttes, nous élevons la conscience de la jeunesse sur les préparatifs de guerre des superpuissances, nous expliquons la nécessité de la révolution. Si nous n'agissions pas ainsi, non seulement nous serions incapables de mobiliser la jeunesse pour défendre l'indépendance nationale mais, de plus, nous ne pourrions la préparer à la révolution.
Dans les mois qui viennent, la jeunesse, c'est certain, va se dresser contre l'exploitation capitaliste, contre les attaques de la bourgeoisie, principalement contre le chômage, nous devons tout faire pour cela, nous devons nous mettre à la tête de ces luttes, mettre en échec les inévitables tentatives de dévoiement de la part des révisionnistes, éveiller la conscience de la jeunesse sur les préparatifs de guerre des superpuissances et surtout du social-impérialisme, les victoires contre le capitalisme arrachées par la jeunesse ne peuvent que créer de bonnes conditions pour qu'en cas de besoin elle se dresse dans la lutte pour l'indépendance nationale.
Quand la jeunesse va engager la lutte contre le chômage, il est des gens qui vont dire : "Ça va mal", mais nous dirons : "Ça va très bien !".
Tel est
le sens de notre lutte révolutionnaire.
Tel est l'esprit de la Charte de la jeunesse.
Voyons comment l'appliquer dans quelques secteurs vitaux.
D'abord l'armée. Quelle est notre position ? Que devons-nous expliquer aux soldats ?
L'armée est le pilier principal de l'État bourgeois. C'est grâce à elle que la bourgeoisie exerce sa dictature sur la classe ouvrière. Lorsque la classe ouvrière se dressera dans la révolution, la bourgeoisie lui opposera son armée. La classe ouvrière ne pourra renverser la bourgeoisie que lorsqu'elle aura détruit, vaincu, les forces armées de la bourgeoisie. L'armée est donc faite pour la guerre civile, elle défend par la violence les intérêts de la bourgeoisie contre le prolétariat lorsque celui-ci menace le pouvoir de la bourgeoisie. Pour vaincre, le prolétariat devra avoir sa propre armée, pour opposer sa violence à celle de la bourgeoisie, pour écraser l'armée de la bourgeoisie. D'où naîtra l'armée du prolétariat ? Tombera-t-elle du ciel ? Non, elle ne pourra naître que de l'armée bourgeoise dans laquelle le peuple est présent, les armées du prolétariat ne pourront venir que de l'armée de la bourgeoisie. C'est un enseignement de toutes les révolutions, à commencer par la Commune.
L'armée est également l'instrument par lequel la bourgeoisie cherche à maintenir d'autres peuples sous sa domination.
Même si la bourgeoisie française est contrainte aujourd'hui à traiter de plus en plus sur un pied d'égalité avec le tiers monde, elle n'en cherche pas moins à maintenir sa domination sur certains peuples. C'est ainsi que l'armée lui sert à opprimer les peuples des prétendus DOM-TOM. Nous combattons sans réserve cela. Les troupes françaises doivent quitter les pays du tiers monde où elles sont présentes. Les colonies françaises doivent devenir indépendantes. Et si les peuples de ces pays opposent leur violence à la violence colonialiste, nous les soutiendront à 100 %. Est-ce que l'armée bourgeoise a cessé d'être un instrument de domination de la bourgeoisie sur la classe ouvrière ? Bien sûr que non ! C'est ainsi qu'elle est utilisée parfois pour tenter de briser de justes luttes des travailleurs. Ce fut le cas récemment lors de la grève des éboueurs et des postiers. Nous combattons sans réserve cela. C'est ainsi encore que les soldats y sont victimes de brimades diverses, que leur vie est parfois mise en cause parce que pour l'armée bourgeoise l'homme n'est pas le capital le plus précieux. Cela également nous le combattons.
Autre exemple. La bourgeoisie refuse le droit d'expression pour les soldats. Sa conception de la discipline c'est "applique et tais-toi" ! Quant à nous, nous luttons pour que les soldats puissent s'exprimer car la seule discipline réelle est celle qui est consciente.
Tout cela nuit à la défense nationale et c'est en particulier pour cette raison que nous le combattons.
Est-ce que l'armée bourgeoise peut assurer de façon conséquente la défense nationale ? Non ! L'armée bourgeoise, parce qu'elle demeure un instrument de domination sur le peuple, est isolée du peuple. La bourgeoisie ne peut ni ne veut mobiliser le peuple. Par exemple, elle ne donne pas une formation militaire véritable à la plupart des soldats. Eh bien, nous devons lutter pour que les soldats aient une véritable formation militaire !
Nous combattons toutes les tentatives de mise en place d'une armée de métier venant à l'heure actuelle principalement des révisionnistes qui voient ainsi le moyen d'affaiblir la défense nationale en écartant le contingent. Mais de telles tentatives peuvent venir également de certains milieux de la bourgeoisie poussés par la peur du peuple.
En
résumé, nous, appelons les soldats à associer
leurs luttes contre les brimades et l'oppression au renforcement de
la défense nationale, contre tout ce qui l'affaiblit. Telle
est notre position.
Venons-en maintenant à un autre point. Notre
attitude dans les luttes lycéennes et étudiantes, notre
ligne sur la question de l'école.
D'abord, qu'est-ce que l'école ?
Dans la société capitaliste l'école est au service de la bourgeoisie. C'est une école de classe servant les intérêts de la classe bourgeoise. La bourgeoisie parle à qui veut l'entendre de "l'école pour tous", de "l'égalité devant l'école", etc. En réalité, il n'y a pas une mais deux écoles. Celle qui est faite pour les enfants des travailleurs, pour l'immense majorité, dont le rôle est de former les futurs exploités en leur inculquant l'idéologie bourgeoise pour en faire des exploités soumis et en leur donnant le minimum de connaissances nécessaires pour la production capitaliste.
L'autre école est celle qui est faite pour les enfants de la bourgeoisie et dont la fonction est de former les futurs exploiteurs et les cadres du capitalisme en leur inculquant le sens de leur "supériorité" et en en faisant des défenseurs de l'idéologie bourgeoise.
Tout cela se passe derrière l'apparence d'une école. Voici quelques chiffres qui permettent de juger de la réalité. Au CM2, c'est-à-dire au terme de la dernière année de l'école primaire, alors que plus de 71 % des enfants de cadres supérieurs sont considérés comme ayant de "bons résultats", par contre plus de 77 % des enfants d'ouvriers agricoles et plus de 59 % des enfants d'ouvriers sont considérés comme ayant de "mauvais résultats". Alors que la majorité des enfants de la bourgeoisie est en "avance", la majorité des enfants d'ouvriers est "en retard". Dés lors l'immense majorité des enfants d'ouvriers vont prendre le chemin de l'enseignement "court" menant à l'apprentissage à 14 ans, au CET, à l'usine. Seuls 12 % des enfants d'ouvriers auront leur bac et 8 % iront en faculté. Pour les enfants d'ouvriers agricoles, 9 % auront leur bac et 6 % iront en faculté.
Les enfants de la bourgeoisie eux vont prendre le chemin de l'enseignement dit "classique", et c'est ainsi que plus de 57 % des enfants de cadres supérieurs seront bacheliers et plus de 56 % iront en faculté.
La bourgeoisie en conclut : la majorité des enfants d'ouvriers n'est pas "douée", la majorité des enfants de cadres supérieurs est "douée". C'est ainsi qu'elle vise à inculquer aux exploités qu'ils sont "inférieurs" et doivent s'estimer heureux, aux exploiteurs qu'ils sont "supérieurs", "intelligents", qu'il est juste qu'ils dominent. La vérité, c'est que l'école est faite pour les enfants de la bourgeoisie et de la moyenne bourgeoisie.
Dès le cours préparatoire, l'enfant de bourgeois, élevé dans le milieu de la culture bourgeoise, aura plus de facilités pour la lecture car les livres ne lui seront pas étrangers. L'enfant d'ouvrier, lui, reste étranger à cette école où il ne retrouve rien de sa vie, une école où, dès le départ, le travail manuel est méprisé. Il sera ensuite jugé selon la conception bourgeoise de l'intelligence. La bourgeoisie prétend à la "neutralité" de son école, à la "laïcité". Mais dans les faits, c'est la conception bourgeoise du monde qu'elle inculque ; un exemple : l'histoire qu'on y enseigne n'est pas l'histoire du peuple et de ses luttes mais l'histoire à la gloire de la bourgeoisie. Bien sûr, la bourgeoisie fait tout pour dissimuler la réalité de la lutte des classes, elle cherche à faire croire en la "fraternité" des exploiteurs et exploités. Telle est la nature de cette école.
L'école ne pourra être au service de la classe ouvrière et du peuple que lorsque la classe ouvrière aura pris le pouvoir. Mais la lutte des classes s'y poursuivra car la bourgeoisie cherchera pendant longtemps encore à utiliser l'école pour répandre son idéologie dans l'espoir de pouvoir ainsi retrouver son pouvoir perdu.
A l'heure actuelle, la bourgeoisie cherche à adapter son école aux besoins et à la crise du capitalisme. Pour cela, elle met en place régulièrement des réformes dont l'objectif est de rentabiliser l'école, en particulier en organisant la sélection des enfants de travailleurs pour que le plus vite possible ils soient source de profits capitalistes. Tel est le sens de la réforme Fontanet de 1974, de la réforme Habv de 1975, indissociables de la loi Royer ré-instituant l'apprentissage à 14 ans. Le tout masqué bien sûr derrière le mensonge de "l'égalisation des chances".
Les révisionnistes, quant à eux, parlent de "démocratisation" de l'école et cherchent à entraîner les lycéens et étudiants derrière leur école du "Programme commun". Que serait cette école ? D'abord, ce serait une école au service du capitalisme elle aussi, visant à la sélection des enfants de travailleurs. Un exemple : lors de la lutte des lycéens contre la réforme Fontanet, les dirigeants révisionnistes faisaient semblant de soutenir côté cour, mais voici ce que disait Juquin leur "spécialiste" de l'école, côté jardin : Quand on réfléchit d'une manière gouvernementale, ça sera beaucoup plus facile de faire la réforme prévue par le Programme commun, avec ces CES-là qu'avec ceux qu'on avait eus jusqu'à présent. Ils nous préparent le terrain... - (Voyage à l'intérieur du PCF, page 149). Mais cette école serait aussi celle de la soumission au social impérialisme. A l'article 10 de leur proposition de loi sur l'école, sous le titre : "Éducation civique et morale" on peut lire - : L'éducation civique et morale s'ouvrira aux problèmes de la paix, de la coopération internationale. Or, on connaît leur conception de la "paix" à eux, ces agents du social-impérialisme qui prépare la guerre. Ils veulent une école du "pacifisme" pour que la jeunesse de France ne puisse s'opposer à la guerre que prépare le social-impérialisme.
On connaît aussi leur conception de la "coopération internationale" destinée à faire passer la France sous le contrôle social-impérialiste.
En vérité, leur école serait la pire de toutes. Là comme ailleurs, ils sont les pires ennemis de la jeunesse.
Comment devons-nous donc lutter dans les CET, les lycées et facultés ?
Premièrement : nous luttons contre toutes les réformes de la bourgeoisie destinées à renforcer l'exploitation de la jeunesse ouvrière. Mais nous savons que tant que durera le capitalisme l'école sera au service du capitalisme. La révolution prolétarienne est la seule issue.
Deuxièmement : c'est là pour nous l'essentiel. Nous combattons l'idéologie bourgeoise, sous toutes ses formes, qui vise à la soumission de la jeunesse. Nous lui opposons la conception prolétarienne du monde pour la développer parmi la jeunesse. En particulier, nous luttons pour imposer l'histoire des luttes du peuple. Nous expliquons quel est le monde dans lequel nous vivons, nous expliquons les préparatifs de guerre des superpuissances et surtout du social-impérialisme.
Nous luttons pour que la jeunesse des écoles s'unisse aux jeunes ouvriers et paysans pour que leurs luttes soient soutenues par elle.
En un mot, nous prenons toutes les initiatives pour élever la conscience de la jeunesse sur l'indépendance nationale et la révolution. Il nous faut encore parler de notre attitude vis-à-vis des enseignants. Ils sont de trois sortes.
Il y a d'abord les enseignants marxistes-léninistes. Les membres de la Jeune communiste marxiste-léniniste de France doivent travailler étroitement avec eux. Les enseignants marxistes-léninistes ont un grand rôle pour contribuer à la mobilisation de la jeunesse, élever sa conscience, combattre l'idéologie bourgeoise. Ils doivent viser à gagner les jeunes au marxisme-léninisme. Les jeunes marxistes léninistes et les enseignants marxistes-léninistes ont beaucoup à s'apporter les uns aux autres et tous doivent agir pour mobiliser la jeunesse. Les enseignants marxistes-léninistes doivent tenir pleinement compte de l'avis des membres de la Jeunesse marxiste-léniniste de France et ceux-ci doivent les soutenir pleinement.
Il y a ensuite les enseignants progressistes qui sont nombreux, et aspirent à la révolution. Les membres de la Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France doivent soutenir leurs initiatives justes, avoir envers eux une attitude fraternelle, agir en commun avec eux et critiquer ce qui doit l'être pour renforcer l'unité.
Il y a enfin des enseignants qui défendent des points de vue réactionnaires, révisionnistes. Les jeunes marxistes-léninistes doivent oser s'opposer à ces points de vue sans concessions tout en se gardant de prendre ces enseignants pour cibles et en cherchant au contraire à les faire progresser. Seuls ceux qui cherchent à étouffer la voix des jeunes, qui les empêchent de s'exprimer doivent être critiqués et isolés.
Dans toutes nos luttes, nous devons tenir le plus grand compte des besoins et des aspirations de la jeunesse. Les loisirs occupent une place d'une grande importance. Pour la bourgeoisie et les révisionnistes, ils sont un moyen d'abrutissement de la jeunesse. Le cinéma, la radio, les disques, visent à démobiliser la jeunesse, à lui faire gaspiller son énergie. Le sport est conçu pour développer l'individualisme, l'esprit de concurrence.
Quant à nous, nous devons combattre ces loisirs-là et mobiliser la jeunesse pour d'autres types de loisirs, pour une autre culture, progressiste et révolutionnaire.
Nous devons prendre des initiatives diverses pour que se développent parmi la jeunesse un art et une culture révolutionnaires, dans le domaine du théâtre, de la littérature, de la musique, etc. La culture est une arme importante que nous devons apprendre à manœuvrer et qui doit servir notre lutte pour l'indépendance nationale et la révolution.
Nous devons également dans le domaine du sport développer une conception visant à combattre l'individualisme et préparant la jeunesse à la guerre de résistance.
Telles sont les grandes orientations de nos tâches. Pour les mener à bien, il faut une organisation révolutionnaire de la jeunesse dirigée par le parti, la Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France que nous créons.
Nous avons dit
que la jeunesse ne pouvait pas avoir une action indépendante
des classes. Nous avons dit que pour développer son action
dans un sens révolutionnaire, la jeunesse devait se placer
sous la direction de la classe ouvrière. Mais comment peut
s'exercer cette direction ? Il s'agit de la direction
idéologique et politique du prolétariat et cette
direction ne peut s'exercer que par l'organisation d'avant-garde du
prolétariat, le parti marxiste-léniniste. Le parti
marxiste-léniniste est l'état-major du
prolétariat qui, en appliquant le marxisme-léninisme
aux conditions concrètes de l'époque et du pays,
définit l'orientation que doit suivre la classe
ouvrière pour renverser le pouvoir de la bourgeoisie et
instaurer son propre pouvoir. Le parti prolétarien, par sa
ligne idéologique et politique, exprime et défend les
intérêts du prolétariat.
C'est en reconnaissant la direction du parti
prolétarien que la jeunesse se met sous la direction
idéologique et politique du prolétariat.
Les jeunes marxistes léninistes constituent la partie la plus avancée de la jeunesse, celle qui a compris la nécessité de se placer sous la direction idéologique et politique de la classe ouvrière. Ils agissent pour que de plus en plus de jeunes se mettent sous cette direction.
La Jeunesse
communiste marxiste-léniniste de France regroupe donc
l'ensemble de la partie de la jeunesse qui reconnaît la
direction de la classe ouvrière. Cette reconnaissance se
traduit concrètement par l'accord avec le Manifeste et les
Statuts de la Jeunesse communiste marxiste-léniniste de
France.
Nous
avons dit aussi que la jeunesse était l'enjeu d'une lutte
entre la révolution et la contre-révolution, Aussi
devons-nous être conscients qu'il est inévitable que
l'ennemi de classe, avant tout le révisionnisme, cherche
à arracher la jeunesse à la direction
idéologique et politique du prolétariat, à
diviser les rangs des jeunes marxistes-léninistes, à
opposer l'avant-garde marxiste-léniniste et la jeunesse
marxiste-léniniste. Nous devrons donc veiller à
combattre ces tentatives.
Est-ce que les membres de la Jeunesse communiste
marxiste-léniniste de France sont déjà
communistes ? Non. Tous aspirent à le devenir. Il y a une
différence entre reconnaître la direction
idéologique et politique de la classe ouvrière et
être sur les positions idéologiques et politiques de la
classe ouvrière. Alors on est communiste. On ne peut
être communiste en dehors du parti communiste car lui seul
représente les positions idéologiques et politiques du
prolétariat. Mais même alors on ne devient pas
automatiquement communiste et on ne le demeure pas
nécessairement. La lutte des classes a son reflet au sein du
parti, la lutte entre la ligne prolétarienne et ta ligne
révisionniste y existe et si l'on ne combat pas le
révisionnisme on finit pas y succomber. Nous devons veiller
à combattre tout sectarisme dans le recrutement de la Jeunesse
communiste marxiste-léniniste de France. Elle est ouverte
à tous les jeunes voulant devenir
marxistes-léninistes.
La
Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France est une
école de combat dont le but est d'amener ses membres sur les
positions idéologiques et politiques du prolétariat et
de pouvoir ainsi rejoindre l'avant-garde du
prolétariat.
Elle
sera une école par l'étude, par la lutte, par
l'action.
Étude de quoi, pourquoi, comment ?
Les
membres de la Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France
étudieront d'abord la ligne de l'avant-garde
marxiste-léniniste car c'est elle qui guidera l'action. Ils
l'étudieront dans le but de mieux la comprendre, la
défendre, l'appliquer parmi la jeunesse. Si cette étude
n'était pas faite c'est une autre ligne qui serait
appliquée.
Ils
étudieront les œuvres de Marx, Engels, Lénine, Staline,
Mao Tsé-toung dans le but d'acquérir les grands
principes marxistes-léninistes et ainsi d'être en mesure
de lutter contre le révisionnisme.
L'étude est indispensable pour agir en suivant une
ligne révolutionnaire, autrement on avance à
l'aveuglette et on tombe dans le révisionnisme. Mais
l'étude devra se faire dans le but de comprendre les principes
marxistes-léninistes et la ligne marxiste-léniniste
afin de l'appliquer parmi la jeunesse. Car la Jeunesse communiste
marxiste-léniniste de France sera une école par
l'action, pour la mobilisation de la jeunesse dans la lutte de
classe. Liés aux masses de la jeunesse, les membres de la
Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France apprendront
auprès d'elles, auprès de la classe ouvrière et
du peuple de France aux riches traditions révolutionnaires :
ce sont les masses qui sont les véritables héros, ce
sont les masses qui font l'histoire. La compréhension de cette
vérité du matérialisme historique
nécessitera des membres de la Jeunesse communiste
marxiste-léniniste de France de toujours faire preuve de
modestie. Ils seront constamment attentifs à la situation de
la jeunesse et la mobiliseront pour la lutte. La lutte des classes
est la plus grande des écoles. Ainsi que l'a écrit Mao
Tsé-toung : Pour apprendre le marxisme, il ne suffit pas de
l'étudier dans les livres ; c'est surtout par la lutte des
classes, le travail pratique et les contacts avec les masses
ouvrières et paysannes qu'on arrive à le faire sien
réellement.
Au
sein de la Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France
seront combattues les conceptions et le style non-prolétariens
dans un esprit fraternel en s'appuyant sur la conception
prolétarienne du monde.
La Jeunesse communiste marxiste-léniniste doit être une école de l'esprit de parti prolétarien où est combattu tout ce qui s'y oppose. L'esprit de parti c'est défendre la ligne marxiste-léniniste, c'est faire passer les intérêts des masses et de l'organisation avant ses intérêts personnels, c'est faire preuve de courage dans la critique des conceptions erronées, c'est le contraire de l'esprit de copinage et du libéralisme. L'esprit de parti c'est l'esprit de fraternité militante entre camarades.
Au sein de la Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France devra régner la plus grande démocratie, chacun pouvant librement faire part de son point de vue, de ses critiques, de ses suggestions. Sans démocratie, il n'y a pas d'initiative possible.
Mais la discipline devra également y régner car sans discipline il n'y a pas d'action ferme possible. Tel est le sens du centralisme démocratique qui régira son fonctionnement.
Camarades ! de très grandes luttes approchent. La Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France se forgera dans ces luttes.
La guerre de résistance à l'agression qui se prépare, la révolution prolétarienne entraîneront des sacrifices, comme la jeunesse de France en à déjà consentis, mais l'avenir est au peuple et à la jeunesse, l'avenir est au socialisme et à la révolution mondiale !
Comme le
proclame le chant de "La Jeune Garde" : "C'est la révolution
qui s'avance
"Et
qui sera victorieuse demain !
Chers camarades.
Après avoir suivi avec enthousiasme votre Congrès c'est avec une très grande satisfaction que je viens vous apporter le salut fraternel et les félicitations de la Direction politique des communistes marxistes-léninistes de France.
Camarades votre
Congrès se termine, son déroulement a été
un plein succès, la jeunesse révolutionnaire de France
possède maintenant son organisation communiste, c'est une
grande victoire contre le révisionnisme et la réaction,
c'est une date historique.
Et
comment ne pas rappeler, aujourd'hui, qu'il y a neuf ans, presque
jour pour jour, le 26 juin 1966, dans cette même salle, le
Mouvement communiste français qui tenait son premier
congrès décidait la création, dans les meilleurs
délais, d'un authentique parti communiste
marxiste-léniniste. Parti créé 18 mois plus tard
le 31 décembre 1967, le Parti communiste
marxiste-léniniste de. France, malgré son interdiction
le 12 juin 1968, à travers les attaques
répétées intérieures et
extérieures de l'ennemi, les crises et les scissions, les
erreurs et les succès est aujourd'hui la seule et unique
avant-garde de la classe ouvrière, le seul détachement
du mouvement communiste international en France.
Nous savons tous ici, que le Parti communiste marxiste-léniniste de France, vient de remporter, dans la dernière période, une nouvelle victoire avec la tenue de son 2e Congrès ; ce congrès en adoptant le programme du parti, a défini, pour la période à venir, les tâches des communistes marxistes-léninistes de France. Ce succès, le parti le doit avant tout à la lutte de ligne, déclenchée dans ses rangs par le Comité central du parti et dirigée de bout en bout par lui, et qui a vu la victoire de ligne prolétarienne sur la ligne révisionniste de droite qui s'était à plusieurs reprises manifestée. Aujourd'hui, toujours dirigée par le Comité central, la lutte de ligne se poursuit sur deux fronts, contre la vieille ligne de droite et contre une nouvelle ligne de droite qui, se dissimulant derrière la première, vise à dissoudre le parti dans le front uni.
L'existence, aux côtés du parti et sous sa direction, de l'organisation de la jeunesse va être d'une importance décisive. Car, comme l'a souligné le camarade Mao Tsé-toung "Les jeunes constituent la force la plus dynamique de notre société, ils sont les plus ardents à l'étude, les moins attachés aux idées conservatrices. ".
La jeunesse veut le changement, elle a assez de cette société décadente qui ne lui offre que l'exploitation, le chômage et l'injustice. Mais comment en sortir ? La jeunesse cherche sa voie. Certains, abusés par la démagogie et les propos trompeurs sur le socialisme de la clique Marchais-Leroy-Kanapa-Catala, croient trouver le changement dans les jeunesses révisionnistes, d'autres dans les groupes trotskistes ou certains groupes se réclamant du marxisme-léninisme, d'autres enfin croient le trouver dans divers pièges tendus par la bourgeoisie, une minorité seulement que vous représentez ici, a déjà choisi le marxisme-léninisme.
Mais ce qui caractérise tous ces jeunes, ce qu'ils ont de commun c'est qu'ils en ont assez, c'est qu'ils veulent lutter et qu'ils luttent, qu'ils veulent se révolter et qu'ils se révoltent. C'est à vous, camarades, de la Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France, qu'il appartient de refléter, de prendre en charge et de représenter cette révolte ; c'est à vous qu'il appartient de guider tous ces jeunes, de les organiser, de leur éclairer le chemin pour qu'ils évitent les voies sans issue et les pièges de l'ennemi, pour qu'ils trouvent la route qui conduit a la libération. L'avenir de la révolution prolétarienne en dépend.
Pour cela camarades, il vous faudra beaucoup de patience, de courage et de ténacité, chasser le sectarisme et la suffisance, être modeste et fraternel, même avec ceux qui ne pensent pas comme nous, même avec ceux qui, encore trompés, vous attaqueront violemment. Il n'est pas vrai camarades, qu'à 20 ans on est définitivement révisionniste, trotskiste ou antiparti, qu'on est irrémédiablement tombé dans les pièges de la bourgeoisie. La révolte de la jeunesse n'est pas superficielle, elle est profonde, elle ne se limite plus aux jeunes travailleurs, elle atteint la petite bourgeoisie, et même, dans certains cas, les enfants de la bourgeoisie. Soyons-en tous persuadés, camarades, c'est cette révolte qui balaiera le vieux monde. Il faut que vous en preniez la tête, que vous osiez vous aussi : vous révolter, lutter et vaincre, que vous soyez les meilleurs, que vous soyez véritablement, et pas en parole seulement, l'avant-garde.
Dans cette tâche, difficile mais exaltante, vous serez aidés, soutenus et guidés par le parti et son Comité central. Votre congrès a décidé de se placer sous sa direction, de suivre son programme, c'est la première condition de la victoire, il ne peut y avoir de révolution sans un parti révolutionnaire marxiste-léniniste, il ne peut y avoir de grand mouvement de masse sans son noyau dirigeant, il ne peut y avoir de jeunesses communistes sans la direction du parti et de son Comité central.
Camarades, Lénine disait en 1920 au 3e Congrès pan-russe de l'Union des jeunesses communistes russes ; "Les tâches de la jeunesse en général, et des Unions des jeunesses communistes et tout autres organisations semblables en particulier, pourraient être définies d'un mot APPRENDRE."
Aujourd'hui, comme hier, voilà la tâche
première des jeunesses communistes.
Apprendre certes, mais apprendre quoi et auprès de
qui ?
Apprendre à devenir un véritable militant
communiste.
Apprendre le marxisme, le léninisme, la
pensée-maotsétoung.
Apprendre l'histoire du parti à travers les luttes
de lignes et l'histoire de notre peuple à travers ses luttes
et mouvements révolutionnaires.
Apprendre l'histoire des peuples révolutionnaires
du monde.
Apprendre le travail militaire.
Connaître la vie du peuple travailleur.
APPRENDRE dans les livres bien sûr, dans la lecture
et l'étude, collective ou individuelle, dans les œuvres de
Marx, Engels, Lénine, Staline, Mao Tsé-toung ;
assimiler la théorie marxiste-léniniste non pour en
faire un "sujet de conversation", mais dans le seul but de
l'appliquer ; étudier non pas au gré de sa fantaisie,
mais sous la direction du parti, et en fonction des
nécessités du moment.
APPRENDRE à travers l'étude des documents et
de la presse du parti et des jeunesses, afin d'assimiler et
d'appliquer la ligne du parti.
APPRENDRE dans les documents des partis frères
chinois, albanais et des autres pays, dans les romans et
récits prolétariens.
Mais
pas seulement les livres "Pour apprendre le marxisme, il ne suffit
pas de l'étudier dans les livres ; c'est surtout par la lutte
des classes, le travail pratique et les contacts avec les masses
ouvrières et paysannes qu'on arrive à le faire sien
réellement." a dit le camarade Mao-Tsé-toung,
voilà votre orientation dans l'étude.
APPRENDRE dans la pratique révolutionnaire
quotidienne, à travers les difficultés, les
échecs et les erreurs, les petits succès comme les
grandes victoires, la critique et l'autocritique, le bilan
régulier du travail. Rester modeste au moment des
succès, garder confiance au moment des revers et en tirer les
leçons.
APPRENDRE dans la lutte quotidienne contre le
révisionnisme, à l'intérieur des jeunesses
communistes, comme dans les masses.
APPRENDRE le métier des armes indispensable
à la défense de l'indépendance nationale comme
à la révolution prolétarienne, faire son service
militaire, ne pas craindre les épreuves et les
difficultés, demander toujours le poste ou l'affectation
où il y a le plus à apprendre, faire les E.O.R., les
pelotons, demander les paras, les fusiliers marins et autres
commandos, faire du sport et se maintenir sans cesse en bonne
condition physique.
APPRENDRE auprès du parti, de son Comité
central de ses organisations et de ses militants.
APPRENDRE des camarades expérimentés, ayant
une longue pratique révolutionnaire, rechercher auprès
d'eux conseils et critiques. Celui qui vous parle, aujourd'hui, avait
en janvier 1964, lorsqu'il assista pour la première fois
à une réunion du Cercle marxiste-léniniste de
Marseille, à peu près votre âge. Ce qu'il sait
aujourd'hui est peu de chose à côté de ce qu'il
devrait savoir, il lui reste beaucoup d'efforts à faire. Mais
ce qu'il sait avant tout c'est que tout ce qu'il a appris, il l'a
appris grâce au parti et au contact des camarades
expérimentés tel le camarade Jurquet ou le camarade
François Marty.
Il
existe chez nous nombre de camarades expérimentés,
nombre de vieux camarades, de vieux travailleurs qui doivent
être nos professeurs. Leur vie est un exemple et une
inépuisable source d'informations, de récits vivants
sur les luttes de notre peuple, des cours d'histoire bien plus
instructifs que tous les discours bavards d'universitaires
prétentieux.
Ces
camarades existent il faut aller les voir tel ce vieil ouvrier de
Sète qui a fait à notre quotidien une si belle lettre
pour la mort de Jacques Duclos, tel ce travailleur, ancien
révolté de la mer Noire, ce paysan du Vaucluse, ancien
combattant de la résistance, qui chaque semaine, malgré
une mauvaise santé, assure tout seul, sur le marché de
son village, la vente de notre presse, tel cet ouvrier agricole de
Berre l'Étang dans les Bouches-du-Rhône, le camarade
Pierre Martora, décédé il y a un peu plus d'un
an, fondateur dans les années 30 de la première cellule
du PCF dans cette ville et de la CGTU, puis fondateur en 1968 de la
première cellule du PCMLF qui, aujourd'hui porte son
nom.
APPRENDRE auprès des masses, auprès des
simples travailleurs " Comment s'y prendre pour déterminer
si un jeune est révolutionnaire ou non ?" a dit le
camarade Mao Tsé-toung "Comment faire la distinction ? Il
n'y a qu'un seul critère : ce jeune veut-il se lier aux masses
ouvrières et paysannes et se lie-t-il effectivement à
elles ? S'il le veut, et s'il le fait, c'est un
révolutionnaire ; dans le cas contraire, c'est un
non-révolutionnaire ou un contre-révolutionnaire. Qu'il
se lie aujourd'hui aux masses d'ouvriers et de paysans, il est un
révolutionnaire ; que demain, il cesse de le faire ou qu'il se
mette au contraire à opprimer les gens du peuple, et il sera
alors un non-révolutionnaire ou un contre-
révolutionnaire."
Allez parmi les travailleurs camarades, participez
à leurs lutte, assurez-en le soutien et la popularisation,
soyez élèves avant d'être professeurs, devenez
leurs amis, habitez au milieu d'eux, partagez les mêmes
distractions, écoutez-les parler de leur vie et de leurs
problèmes quotidiens, vous apprendrez beaucoup de choses. Vous
les jeunes étudiants faites vous des amis parmi les jeunes des
CET ou les jeunes apprentis, vous les jeunes ouvriers ne vous coupez
pas, comme c'est encore trop souvent le cas, de vos camarades de
travail, de quartier, d'école, sous prétexte que vous
avez acquis grâce au travail politique des connaissances qu'ils
n'ont pas, ne les dédaignez pas, de devenez pas un "être
à part".
Certes les communistes sont d'une trempe
particulière ; ils doivent se remarquer par leur
dévouement, leur franchise, leur volonté de servir le
peuple, leur sérieux, leur courage, mais ils doivent aussi
être des gens comme tout le monde qui mènent une vie
comme tout le monde, nous ne sommes ni des missionnaires venus
apporter la bonne parole, ni des héros, le seul héros
c'est le peuple.
Certes camarades, vous devez beaucoup apprendre
auprès du parti, de son Comité central, de ses
dirigeants et cadres intermédiaires, de ses militants
expérimentés et de ses vieux travailleurs, mais eux
aussi, camarades, apprendront beaucoup de vous : vous leur apporterez
votre dynamisme, votre esprit de révolte, d'oser lutter, oser
vaincre, votre enthousiasme pour les idées nouvelles, votre
méfiance pour la routine et la bureaucratie, la connaissance
de la jeunesse.
L'existence de votre organisation, au côté du
parti lui apportera du sang neuf et assurera demain, n'en doutons
pas, dans nos rangs, la relève des militants, cadres et
dirigeants en formant les continuateurs de la cause
révolutionnaire.
Alors seulement, camarades, ayant beaucoup appris, vous
jouerez pleinement votre rôle d'avant-garde de la jeunesse
aujourd'hui, de membre avancé du parti demain. Alors seulement
vous serez reconnus et suivis par les travailleurs, alors seulement
vous pourrez les organiser pour les luttes importantes qui arrivent.
Alors seulement vous pourrez combattre avec efficacité
l'influence néfaste dans la jeunesse de la clique
Marchais-Leroy-Kanapa-Catala , comme celles des trotskistes, et
arracher la jeunesse à l'influence
révisionniste.
Dans
la situation politique actuelle que vous venez d'étudier,
devant la montée rapide de la guerre comme de la
révolution, votre responsabilité est grande. La
tâche que vous entreprenez aujourd'hui est difficile, elle vous
demandera beaucoup d'efforts et de sacrifices, mais c'est en vous que
repose l'avenir de notre parti, de notre peuple, l'espoir du
socialisme et de la révolution prolétarienne.
C'est vous qui, demain, conduirez le parti et les masses populaires à la victoire.
C'est vous qui demain défendrez les armes à la main l'indépendance nationale et anéantirez l'agresseur ; c'est vous qui demain détruirez de fond en comble le vieux monde, le capitalisme agonisant, pour construire sur ses ruines le socialisme libérateur.
Nous avons confiance en vous, camarades, nous savons que vous serez dignes de vos prédécesseurs Guy Mocquet, Danielle Casanova, Gilles Tautin, Pierre Overney, de nos frères étrangers Lieou Lou, Kemal Stafa, Nguyen Van Troï, comme de notre camarade François Marty fondateur et président du parti.
Encore une fois salut et bravo camarades !
1) La Jeunesse
communiste marxiste-léniniste de France approuve pleinement le
programme politique du Parti communiste marxiste-léniniste de
France. Elle agit pour mettre en application ce programme parmi la
jeunesse ouvrière et populaire de France. L'activité de
la Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France s'inscrit
dans le cadre de l'action générale des communistes
marxistes-léninistes de France et en est
indissociable.
2)
La Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France combat
pour le triomphe de la révolution prolétarienne en
France et dans le monde. La Jeunesse communiste
marxiste-léniniste de France combat pour que la France
devienne un pays socialiste, pour qu'à la dictature de la
bourgeoisie soit substituée la dictature du prolétariat
et pour l'instauration du communisme dans le monde entier. Elle
mobilise la jeunesse et se met à la tête de ses luttes
dans le but de la préparer à participer pleinement
à la destruction du système capitaliste et
impérialiste.
3)
Aujourd'hui la cible centrale de la révolution mondiale est
constituée par les deux superpuissances que sont
l'impérialisme US et le social-impérialisme russe. Ce
sont là les deux ennemis principaux des peuples du monde. Ces
deux superpuissances rivalisent, entre elles pour dominer le monde.
L'Europe est l'enjeu principal de leur rivalité car la
superpuissance qui contrôlera cette région
économiquement développée disposera d'une
supériorité décisive sur sa rivale. Leur
rivalité débouchera inéluctablement sur une 3e
guerre mondiale.
Aujourd'hui en Europe grandissent les conditions pour
qu'éclate une guerre visant à la domination des pays
européens. Dans le cadre de la rivalité entre les deux
superpuissances le social-impérialisme russe constitue le
danger principal en Europe. Il s'apprête à recourir
à l'agression pour placer l'Europe de l'Ouest sous son
contrôle,
4)
La Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France agit pour
que la jeunesse de France soutienne pleinement la lutte des peuples
et pays du tiers monde qui sont la force motrice de la
révolution mondiale.
Elle
combat pour renforcer les liens de solidarité militante avec
la jeunesse des pays du tiers monde. En particulier, elle combat pour
que se renforce l'amitié avec la Chine et l'Albanie
socialistes qui sont à l'avant-garde de la lutte pour la
révolution mondiale.
5) A
l'heure actuelle la Jeunesse communiste marxiste-léniniste de
France a pour tâche de préparer sur tous les plans la
jeunesse de France à faire face à une guerre
d'agression, à défendre l'indépendance nationale
de la France. Il n'y aura pas de révolution
prolétarienne sans indépendance nationale.
L'action de la Jeunesse communiste
marxiste-léniniste de France s'inscrit dans le cadre du front
uni mondial contre les deux superpuissances.
La
Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France entretiendra
des relations et agira aux côtés des organisations de
jeunesse du tiers monde ainsi qu'avec les organisations de jeunesse
françaises qui s'opposent aux deux superpuissances.
6)
La Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France combat le
révisionnisme et son influence dans la jeunesse
propagée par les dirigeants sociaux-fascistes du P"C"F et de
la J"C". Ils sont des défenseurs du système capitaliste
et des agents du social-impérialisme russe. Leur action vise
à placer la France sous son contrôle, à rendre la
jeunesse incapable de faire face à une guerre
d'agression.
La
Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France agit pour que
la jeunesse rejette leur influence contre-révolutionnaire et
antinationale.
7)
La Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France agit pour
que se renforcent les liens entre les peuples et les jeunesses des
pays européens sous la direction de leurs partis et
organisations de jeunesse marxistes-léninistes dans l'esprit
de l'internationalisme prolétarien et de la résistance
aux deux superpuissances en particulier au social-impérialisme
russe.
Elle
agit pour que la jeunesse de France s'unisse aux jeunes
révolutionnaires des USA et d'URSS.
8)
La Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France soutient
totalement le combat des peuples encore opprimés par
l'impérialisme français pour leur indépendance
nationale et agit pour que la jeunesse de France soutienne leur
lutte.
9)
La Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France mobilise
la jeunesse de France pour combattre tout ce qui s'oppose aux
intérêts de la jeunesse ouvrière et populaire.
Elle combat l'exploitation et l'oppression de la jeunesse par le
capitalisme et se place au premier rang de la lutte des jeunes pour
les libertés et le mieux-être dans les entreprises, les
campagnes, les quartiers, les écoles et
facultés.
Ce
sont là les points fondamentaux qui guideront l'action de la
Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France.
Peut être membre de la JCMLF tout jeune travailleur des villes et des campagnes, tout lycéen et étudiant, tout collégien, tout garçon et toute fille français ou étranger vivant en France, âgé de 25 ans au plus, qui reconnaît volontairement la direction de l'avant-garde communiste marxiste-léniniste, qui approuve et applique les statuts et le manifeste de la JCMLF, adhère à l'un de ses cercles et y milite activement, observe la discipline de la JCMLF et acquitte régulièrement ses cotisations.
L'admission à la JCMLF doit se faire individuellement par le cercle de la JCMLF.
Les membres de
la JCMLF doivent étudier et assimiler le
marxisme-léninisme en particulier les œuvres de Marx, Engels,
Lénine, Staline et Mao Tsé-toung dans le but de les
appliquer, critiquer et combattre le révisionnisme, forme
principale de l'idéologie et de la politique
contre-révolutionnaire bourgeoise au sein du mouvement
ouvrier.
- Les membres de la JCMLF participeront à
l'étude de la ligne générale de l'avant-garde
communiste marxiste-léniniste de France et en particulier de
son programme et l'appliqueront au front de la jeunesse.
- Les membres de la JCMLF doivent servir les masses
populaires de France et du monde, resserrer ses liens avec elles,
apprendre auprès d'elles.
- Les membres de la JCMLF pratiqueront la critique et
l'autocritique courageusement bannissant tout esprit de soumission
servile à l'opinion d'autrui, mèneront la lutte
idéologique active au sein de la JCMLF dans le but de la
renforcer. Ils feront toujours preuve de modestie.
- Les membres de la JCMLF doivent travailler à
l'unité et non à la scission, ne pas tramer complots et
intrigues, faire toujours passer les intérêts de
l'avant-garde marxiste-léniniste et de la JCMLF avant leurs
intérêts personnels.
- Ils devront faire preuve de franchise et de droiture
à l'égard de la JCMLF ainsi que de vigilance
révolutionnaire.
- Ils respecteront et feront appliquer les statuts.
Toute appartenance à une autre organisation politique non marxiste-léniniste est interdite.
En cas d'erreurs
ou de fautes commises par tout membre de la JCMLF, l'attitude
adoptée à son égard est fondée sur le
principe de guérir la maladie pour sauver l'homme. Quand,
malgré les explications apportées les actes
d'indiscipline persistent ou se renouvellent les organismes de la
JCMLF aux différents échelons peuvent prendre contre
ces membres coupables les sanctions suivantes : avertissement, remise
à la base, mise à l'écart temporaire,
exclusion.
Toute sanction d'un adhérent doit être
proposée par le cercle de l'intéressé au
Comité de section et à la direction nationale qui doit
obligatoirement la ratifier.
Les
sanctions concernant les organismes de la JCMLF sont les suivantes :
blâme, destitution de la direction, dissolution. Ces sanctions
ne peuvent être prises que par la direction nationale. La mise
à l'écart d'un membre dont la conscience
révolutionnaire s'est émoussée, sans pour autant
être un ennemi peut être décidée par le
cercle avec l'accord de l'intéressé. En attendant qu'il
soit statué sur la ratification d'une exclusion
l'intéressé est écarté de tout
travail.
Le principe directeur de l'organisation de la JCMLF est le centralisme démocratique. Tous les organes de direction à tous les échelons comme les représentants au congrès sont élus démocratiquement. Les élections n'entrent en vigueur qu'après la ratification par la direction nationale.
La discipline de la JCMLF se définit comme suit : l'individu doit se soumettre à l'organisation, la minorité à la majorité, l'échelon inférieur à l'échelon supérieur, l'ensemble de la JCMLF à la Direction nationale. Quiconque viole ces règles sape l'unité de la JCMLF.
Les organismes
de direction devront régulièrement rendre compte de
leur travail devant leurs mandants et leurs instances
supérieures, le bureau de cercle devant le cercle, le
Comité de section devant les cercles et devant la Direction
nationale, la Commission exécutive devant la Direction
nationale.
Les
organismes intermédiaires de la JCMLF doivent présenter
périodiquement un rapport sur leurs activités aux
organismes supérieurs.
Les membres de
la JCMLF doivent formuler des suggestions et critiques sur toutes les
questions concernant le travail de la JCMLF, de ses membres, de ses
dirigeants, à n'importe quel échelon.
La
discussion est libre complètement sur toutes les questions qui
soulèvent des divergences tant qu'une décision n'a pas
été prise.v
Tout membre de la JCMLF qui est en désaccord avec
la résolution ou les instructions des organismes de la JCMLF
doit cependant les appliquer, mais est autorisé à
réserver son opinion et à le droit de s'adresser
directement à un échelon supérieur et ce
jusqu'à la Direction nationale et au secrétaire
national de la JCMLF. Il n'est absolument pas permis
d'étouffer la critique et d'user de représailles.
L'organisme suprême de la JCMLF est le congrès national et dans l'intervalle des congrès, la direction nationale élue par lui.
D'une manière générale et sous réserve de circonstances exceptionnelles, la durée entre deux congrès sera de deux ans. Il est convoqué par la Direction nationale. Chaque cercle y est représenté par un délégué élu. Le congrès entend les rapports de la Direction nationale et de la Commission centrale de contrôle financier, vote ou modifie le Manifeste de la JCMLF, la Charte de la jeunesse, prend les décisions sur toutes les questions politiques, tactiques et d'organisation pour appliquer la ligne générale de Pavant-garde marxiste-léniniste au front de la jeunesse.
La Direction
nationale dirige tout le travail de la JCMLF pour appliquer et faire
appliquer la ligne générale de Pavant-garde
marxiste-léniniste au front de la jeunesse.
Une
commission exécutive est choisie au sein de la Direction
nationale pour diriger le travail de la JCMLF dans l'intervalle des
sessions de la Direction nationale.
La
Direction nationale désigne les Comités de
rédaction de la presse ainsi que diverses commissions de
travail placés sous son contrôle.
Dans
l'intervalle des congrès, la Direction nationale peut
décider la convocation de conférences nationales sur un
point particulier de politique de la JCMLF. Les résolutions
des conférences nationales n'entrent en vigueur que par leur
ratification par la Direction nationale.
La liaison avec les autres organisations politiques françaises ou étrangères est du ressort de la Direction nationale.
Plusieurs cercles d'un territoire déterminé constituent une section. La plus haute instance de la section est le Comité de section.
Le Comité de section fait appliquer la ligne de la JCMLF. C'est dans ces conditions qu'il dirige tout le travail de la JCMLF sur son territoire. Le Comité de section est élu par le secrétaire de cercle tous les ans sur la base d'un rapport d'activité et peut-être à tout moment révoqué par la Direction nationale. A qualité égale seront élus de préférence les jeunes ouvriers et les femmes.
Le cercle est
l'organisation de base de la JCMLF. Il est constitué d'un
minimum de trois membres à l'échelle d'une entreprise,
d'une ville, d'un village, d'un quartier, d'un lycée, d'une
faculté... Les nouveaux cercles se constituent avec l'accord
de l'organisme immédiatement supérieur. Les camarades
isolés doivent travailler à la création d'un
cercle sous la direction d'un Comité de section.
Chaque cercle élit un bureau de trois membres.
Les tâches
principales du cercle sont :
- Etre une école de l'avant-garde
marxiste-léniniste en pratiquant l'étude consciencieuse
du marxisme-léninisme et la critique du
révisionnisme.
- Diriger les membres de la JCMLF et les jeunes autour de
lui dans une lutte résolue contre l'ennemi de classe.
- Propager et appliquer la politique de la JCMLF.
- Se lier étroitement à la masse des jeunes,
se tenir constamment au courant de leurs opinions et leurs
désirs, participer à l'information et au renforcement
des appareils centraux de la JCMLF.
- Suivre le principe "compter avant tout sur ses propres
forces" dans l'application de la ligne, dans ses initiatives
politiques et sa propagande comme dans son organisation
matérielle.
- Développer parmi ses membres et les jeunes,
l'esprit de l'internationalisme prolétarien.
- Combattre le sectarisme dans le travail de masse comme
dans le recrutement.
Jeunes
travailleurs, jeunes soldats, lycéens, étudiants,
garçons et filles, la Jeunesse communiste
marxiste-léniniste de France vous appelle à lutter pour
la réalisation de vos idéaux, pour l'instauration en
France d'une société socialiste
débarrassée de l'exploitation de l'homme par l'homme.
Ce combat passe aujourd'hui par la préparation de la jeunesse
à faire face à la guerre où conduit la lutte
pour l'hégémonie en Europe entre l'impérialisme
US et le social-impérialisme russe. Celui-ci, dans sa
rivalité avec l'impérialisme US, s'apprête
à recourir à l'agression pour dominer l'Europe
entière dont la France. Voilà pourquoi la Jeunesse
communiste marxiste-léniniste de France vous appelle ù
lutter pour préserver l'indépendance nationale de la
France.
Mais
il ne saurait y avoir de lutte pour l'indépendance sans lutte
contre l'exploitation et l'oppression capitalistes, La Jeunesse
communiste marxiste-léniniste de France vous appelle à
développer vos luttes et à agir pour les objectifs
immédiats suivants :
- Contre
le chômage et le chômage partiel, contre tout
licenciement.
- Pour qu'à travail égal les jeunes,
garçons ou filles, Français ou immigrés, aient
le même salaire que les autres travailleurs.
- Contre les cadences infernales et les heures
supplémentaires qui accentuent le chômage grâce
à la surexploitation des travailleurs.
- Contre l'exploitation scandaleuse des apprentis.
- Pour que les jeunes paysans sans terre occupent les
propriétés des cumulards.
- Pour la titularisation des auxiliaires dans les services
et la fonction publique.
- Pour un emploi à la sortie de l'école, en
particulier des CET et des FPA.
- Contre les réformes Haby, Royer qui renforcent la
sélection sociale à l'école et envoient à
l'esclavage dès 14 ans.
- Pour une formation professionnelle pour les filles dans
les mêmes branches que les garçons.
- Contre les hausses de loyer dans les foyers, pour la
gratuité pour les chômeurs.
- Pour
une instruction militaire réelle à l'armée
permettant aux soldats de connaître le maniement des armes y
compris les plus modernes.
- Contre toutes les tentatives de mise en place d'une
armée de métier.
- Contre la propagande pacifiste, antimilitariste et de
soumission aux deux superpuissances, la propagande qui fait passer
l'URSS pour une puissance socialiste et pacifique.
- Contre les brimades, les injures, les propos racistes et
fascistes, les mauvaises conditions de vie, de casernement et de
sécurité.
- Pour une solde permettant aux soldats de subvenir
à leurs besoins, pour une aide aux familles de soldats qui en
ont besoin, pour les transports gratuits.
- Contre l'utilisation de l'armée contre les
travailleurs en lutte.
- Contre la présence des troupes françaises
dans les prétendus "DOM-TOM" ainsi que dans certains autres
pays du tiers monde.
- Pour les libertés démocratiques,
d'expression et de réunion pour les soldats.
- Contre
l'idéologie bourgeoise dans l'enseignement, pour imposer
l'histoire du peuple de France et de ses luttes, pour faire
connaître aux jeunes la société et le monde dans
lesquels ils vivent, les préparatifs de guerre des
superpuissances, les luttes du tiers monde, les combats des
travailleurs.
- Pour l'organisation de rencontres entre jeunes ouvriers,
paysans, lycéens, étudiants afin de se soutenir et de
s'unir dans les luttes, pour la lutte.
- Pour que les organisations d'amitié avec les pays
du tiers monde puissent exercer leurs activités dans les
écoles.
- Pour le développement d'activités
artistiques multiples contribuant à la lutte pour la
révolution en France et dans le monde.
- Pour le développement d'activités
sportives dans nos quartiers, en particulier de sports collectifs.
- Contre
les opérations "coup de poing", la répression, les
violences policières, fascistes et sociales-fascistes, en
particulier dans nos quartiers.
- Pour la liberté d'expression et d'organisation
dans les CET, lycées, facultés. FPA, foyers de jeunes
travailleurs et le droit de visite dans ces foyers.
- Contre le racisme assassin, diviseur des travailleurs et
des peuples.
- Pour que les jeunes immigrés puissent apprendre
et parler leur langue nationale, organiser des activités
culturelles nationales.
- Contre l'encadrement des patrons et des
révisionnistes dans les MJC.
- Pour que des locaux soient à la disposition des
jeunes dans les villes et campagnes.
- Pour l'avortement et la contraception libres et
gratuits. Jeunes travailleurs, soldats, lycéens,
étudiants, telles sont les luttes immédiates
essentielles à mener.
Nous
n'obtiendrons que ce que nous arracherons par la lutte. Pour cela la
Jeunesse communiste marxiste-léniniste de France vous appelle
à mettre en œuvre la plus large démocratie
prolétarienne pour agir avec force et unité. Partout,
discutons de ces revendications, enrichissons-les, et agissons !