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Comment édifier le parti marxiste-léniniste:

Création en France d'un véritable
parti révolutionnaire du prolétariat

(Pratique et expérience accumulée d'octobre 1963 au 12 juin 1968)

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Suite : (DOCUMENTS) è

NAISSANCE DU PARTI COMMUNISTE MARXISTE-LENINISTE DE FRANCE

......


Jacques Jurquet et François Marty à la tribune du congrès de Puyricard.

..... La tenue du Congrès constitutif du PARTI COMMUNISTE MARXISTE-LENINISTE DE FRANCE, les 30 et 31 décembre 1967, à PUYRICARD (dans le département des Bouches-du-Rhône non loin d'Aix-en-Provence) consacra une victoire de la ligne prolétarienne sur la ligne bourgeoise et petite-bourgeoise hostile à la CREATION DU PARTI. Mais son aspect principal résida dans la victoire qu'il représentait d'abord par rapport au révisionnisme moderne. Les dirigeants du Parti communiste, français, en envoyant attaquer le Congrès par un kommando d'hommes armés, manifestèrent sans équivoque la signification et la portée fondamentales de l'événement. Leur agression prouva irréfutablement que ce qu'ils craignaient le plus, et de loin, ce n'était pas la " LUTTE INTERNE " ou les atermoiements sur la question de la CREATION DU PARTI, mais bel et bien la fondation effective de ce PARTI REVOLUTIONNAIRE PROLETARIEN. Le 3 janvier 1968 leur quotidien central " l'Humanité " publia un articulé dont contenu et style, mensonges et injures témoignent pour l'histoire de leur dépit, de leur colère, de leur haine et de leur défaite. Sans parler des mesures prises par l'appareil d'Etat au service de la bourgeoisie capitaliste, qui visèrent à s'assurer le contrôle des identités des délégués venus de toute la France et sans doute à enregistrer les interventions prononcées à la tribune du Congrès. Et sans parier encore de la collusion plus qu'évidente entre révisionnistes et policiers, ceux-ci retirant leurs forces pendant deux heures afin de faciliter l'action prévue par les dirigeants du Parti " communiste " français.
..... Mais l'examen de tous ces faits ne conduit-il pas à comprendre aujourd'hui que la ligne défendue par l'U.J.C. (ml) au cœur du courant d'abord, puis du mouvement marxiste-léniniste en France profitait directement à la bourgeoisie, et singulièrement à sa fraction représentée par le révisionnisme moderne ? La réponse ne saurait être douteuse, quand on bénéficie de surcroît de la connaissance des événements intervenus par la suite, notamment les grandes luttes révolutionnaires du printemps de l'année 1968. N'est-il point historiquement vrai qu'à cette époque le mouvement spontané des masses se développa avec une vigueur considérable, alors que le Parti marxiste-léniniste venait à peine de naître et commençait seulement son édification? Que l'on imagine un instant ce qui aurait pu advenir si ce PARTI prolétarien avait pu prendre la direction effective du mouvement révolutionnaire en bénéficiant du large appui de masses qu'une édification préalable plus ancienne lui aurait valu. Il y a encore néanmoins en 1974 de nombreux militants, se proclamant marxistes-léninistes, qui se placent sur des positions identiques à celles de l'U.J.C. (ml) en 1967.

..... Pour nombre de petits groupes, de contenu intellectualiste petit-bourgeois, souvent issus des débris de l'U.J.C. (ml), entièrement dominés par le subjectivisme et l'esprit fractionniste, le PARTI MARXISTE-LENINISTE en France n'a jamais été créé : celui fondé en 1967, ne représente nullement le PARTI qu'ils souhaitaient, et par conséquent ne mérita pas la moindre considération de leur part. Aussi aujourd'hui encore tous ces groupes dépensent-ils beaucoup d'encre et beaucoup d'énergie à préparer leur prétendu futur " PARTI " !

..... II y a même, avant les luttes de lignes dont nous allons traiter plus loin en arrivant en 1970, la curieuse attitude du militant qui se fit le pourfendeur de l'U.J.C. (ml) en 1967 et à l'alerte plume duquel nous devons l'excellente réfutation de ses thèses (le document adopté à l'unanimité par le Comité central du M.C.F. m.-l.. dont nous venons de parler), nous désignons ici le sociologue Gilbert Mury. Dans un livre autobiographique intitulé " Pour quoi je vis. On leur fera la peau ", publié au cours du premier trimestre 1973, il n'hésita pas à reprendre l'allégation de l'U.J.C. (ml) contestant à quelque groupe que ce soit d'être l'initiateur de la création d'un PARTI MARXISTE-LENINISTE. Voici ce qu'il écrit:

..... ..... " ... Ce n'est pas ici le lieu d'expliquer nos naivetés, nos combats et nos erreurs, ni comment, en fin de compte, je refusais d'aller au Congrès qui DECRETA (c'est nous qui soulignons - G.L.) le Parti communiste marxiste-léniniste de France. Comme si n'importe quel groupe - déchiré par les querelles personnelles, rongé par l'opportunisme, coupé de la classe ouvrière, incapable de diriger une lutte ou d'analyser le monde réel - était en droit de se proclamer "parti"... "
..... Nous ignorons les raisons précises qui ont amené ce militant à ce retournement de veste. Mais ce que nous pouvons constater, sans trop nous attarder sur son cas individuel, c'est qu'après mai-juin 1968 il fit étalage de points de vue ultra-révisionnistes, reniant les justes principes léninistes d'édification idéologique et organisationnelle d'un PARTI DE TYPE NOUVEAU. Sur ce point sans nul doute son ouvrage " La société de répression " est resté beaucoup trop méconnu, et c'est regrettable, car il constitue un bel exemple de démonstration par la négative.
..... Réfutons donc les idées de ces groupes, reprises et développées par Gilbert Mury.
..... Tout d'abord, que représenta concrètement le Congrès de Puyricard ?
..... Dans l'Humanité-nouvelle n° 84 du 11 janvier 1968, page 7, figure un court mais précieux article intitulé " Quelques informations sur le premier Congrès du P.C.M:L.F. ". Nous en extrayons les lignes suivantes :

..... ..... " ... Son ouverture, retardée d'une heure sur décision du Bureau politique sortant, motivée par le retard de certaines délégations obligées de prendre des chemins détournés pour éviter les contrôles d'identité organisés par le Pouvoir avec l'aide de la gendarmerie et de la Garde républicaine, a été assurée en présence de 104 délégués, tous titulaires de la carte d'adhérents du M.C.F. (ml), les militants encore stagiaires ne pouvant pas être délégués...

..... Dès la première séance, avant même la présentation du rapport du Comité central, un représentant d'une cellule de Clermont-Ferrand proposa qu'aussitôt le Congrès décide par vote de sa transformation en Congrès constitutif du nouveau PARTI communiste. La proposition de cette cellule fut immédiatement ratifiée à l'unanimité et dans un enthousiasme inoubliable...

..... La composition sociale du Congrès de Puyricard a été la suivante : 33% d'ouvriers d'usine, 17% d'employés, 3% de paysans, 26% d'étudiants, 19% de fonctionnaires et assimilés, 2% de retraités. (A noter que parmi les employés figurent les cheminots et agents des usines nationalisées). La moyenne d'âge a été de 32 ans.
..... Comme on peut le constater à la lecture de ces pourcentages, la classe ouvrière, et de façon plus générale les salariés, constituaient l'écrasante majorité des congressistes. Le même MURY qui désigne maintenant ces militants sous le qualificatif de " groupe " avait activement participé à la préparation de ce Congrès, dont il avait passionnément défendu le principe contre les arguties des dirigeants de l'U.J.C. (ml). Ce qu'il proclame actuellement est à l'inverse de ce qu'il disait alors (17). Quelle est donc l'analyse qu'il convient de développer aujourd'hui pour comprendre sa réaction, qui s'associe à celles des groupes locaux ou de faible audience nationale, visant à contester la légitimité historique de la fondation du P.C.M.L.F. lors du Congrès de Puyricard ?
..... Parce qu'enfin, ces gens ne peuvent ignorer comment sont nés nombre de PARTIS MARXISTES-LENINISTES, à travers l'Histoire, et de par le monde, souvent avec moins de délégués, représentant moins de militants que le P.C.M.L.F. en décembre 1967. Le meilleur des exemples en la matière n'étant autre que celui du Parti communiste chinois voyant le jour à Shanghai en juillet 1921 avec dix délégués représentant à peine plus de 50 militants !
..... La vérité, comme le proclament sans cesse les marxistes-léninistes chinois, albanais et de tous pays, c'est que le critère permettant de juger si un parti est authentiquement ou non un PARTI MARXISTE-LENINISTE ne doit pas être recherché dans le nombre de ses adhérents, mais d'abord et avant tout dans la LIGNE FONDAMENTALE qu'il avance, sur le double plan IDEOLOGIQUE et POLITIQUE. Le président MAO a indiqué que :
..... ..... " La justesse de la ligne Idéologique et politique est déterminante en tout ". Devant le Xe Congrès du Parti communiste chinois, CHOU En-lai a commenté ce principe en déclarant: " Si la ligne n'est pas juste, on est voué à l'échec; même si l'on détient la direction à l'échelon de l'autorité centrale et des instances locales et dans l'armée. Si la ligne est juste, on aura des soldats même si l'on n'en a pas encore un seul, et on aura le pouvoir même si l'on ne le possède pas encore. Voilà ce qui ressort de l'expérience historique de notre Parti aussi bien que de celle du mouvement communiste international depuis Marx... "

 
Les congressistes passèrent la nuit dans la salle du congrès.

..... Les positions de MURY et des groupes révolutionnaristes petits-bourgeois s'expliquent par le contenu de classe de leur idéologie, de leur conception du monde et de la révolution qui sont à situer sans hésitation sous l'influence de la petite-bourgeoise, de la bourgeoisie tout court en définitive.
..... D'ailleurs, les prétendus marxistes-léninistes qui contestent la légitimité de la création du nouveau PARTI MARXISTE-LENINISTE à Puyricard en décembre 1967 ne peuvent le faire qu'en dissimulant soigneusement les prises de position rendues publiques à l'époque sur le plan international par nombre de PARTIS restés fidèles au MARXISME et au LENINISME.
..... Nous n'en rappellerons explicitement que deux, les plus significatives, au sujet desquelles il faudrait bien que MURY et ses homologues anti-parti fassent connaître leur opinion.
..... Voici le message adressé au Congrès constitutif du P.C.M.L.F. par le PARTI DU TRAVAIL D'ALBANIE, au nom de son Comité central et sous la signature personnelle de son Premier Secrétaire, le camarade ENVER HOXHA :
..... ..... " Chers Camarades,

..... ..... Le Parti du Travail d'Albanie adresse ses salutations révolutionnaires les plus chaleureuses au IIe Congrès des communistes marxistes-léninistes français et lui souhaite un succès complet dans sa mission historique, la création du Parti communiste Marxiste-Léniniste de France. C'est un événement marquant dans l'histoire du mouvement révolutionnaire français et pour tout le mouvement ouvrier et communiste international.

..... Dans les conditions où les renégats révisionnistes du prétendu Parti " communiste " français ont définitivement trahi la cause du marxisme-léninisme et du socialisme, ont entièrement fait dégénérer le parti prolétarien et s'évertuent à éteindre toute étincelle révolutionnaire, vous, camarades marxistes-léninistes de France, assumez la responsabilité et le grand honneur de prendre entre vos mains et de porter bien haut le drapeau du marxisme-léninisme, le drapeau de la lutte pour la démocratie et le socialisme, de régénérer et de développer davantage les glorieuses traditions révolutionnaires du grand peuple français, des immortels Communards qui " attaquaient le ciel ", de Paul Vaillant-Couturier et de Marcel Cachin, de Gabriel Péri et de Pierre Sémard, des martyrs de Chateaubriand et du Mont Valérien tombés pour la France et le communisme, de faire avancer, jusqu'à la victoire totale, leur cause radieuse.

..... II ne fait aucun doute que votre jeune Parti, en tant qu'un véritable Parti prolétarien de type nouveau, construit sur la base des principes du marxisme-léninisme, s'acquittera avec honneur de sa mission d'avant-garde de combat, d'avant-garde consciente de la classe ouvrière dans la voie de la Révolution. Par sa lutte résolue et pleine d'abnégation pour les droits des travailleurs et le progrès social, contre la bourgeoisie, la réaction et les révisionnistes de toutes couleurs, ils triomphera et méritera entièrement la confiance, le respect et l'amour de la classe ouvrière et de toutes les masses laborieuses de la ville et de la campagne de votre pays, ainsi que des révolutionnaires dans le monde entier.

..... Votre deuxième Congrès se réunit à un moment décisif pour la cause du prolétariat international et du communisme. Nous vivons et militons à l'époque de l'effondrement définitif du capitalisme et de l'impérialisme et de la victoire de la révolution socialiste à l'échelle mondiale. De violentes batailles de classe se livrent partout, à l'échelle nationale et internationale. La révolution est en recrudescence partout dans le monde. Elle marche triomphante en République populaire de Chine et en République populaire d'Albanie. Ses flammes ont déferlé comme un volcan en Asie, en Afrique et en Amérique latine. Elle s'intensifie de plus en plus en Europe, en Amérique du Nord et en Océanie.

..... Mais la voie de la révolution n'est pas sans obstacles. Les marxistes-léninistes et les révolutionnaires authentiques ne se sont jamais fait d'illusions sur le fait que la bourgeoisie, l'impérialisme et les différentes forces réactionnaires, quitteront volontairement et d'une " façon pacifique " la scène de l'histoire, sans une résistance farouche jusqu'à la mort. L'impérialisme, pourri jusqu'à la moelle, secoué dans ses fondements par les contradictions internes économiques, de classe et politiques, et mortellement frappé par les peuples qui se sont dressés dans la révolution, déploie des efforts désespérés en vue d'empêcher le processus irrésistible de son effondrement total. Par sa stratégie insensée qui vise à dominer le monde et par le rôle de gendarme international qu'il a assumé, l'impérialisme américain est devenu l'ennemi numéro un des peuples du monde, tandis que les révisionnistes modernes, la direction traîtresse soviétique actuelle en tête, par leur ligne de collaboration avec la bourgeoisie et l'impérialisme, sont devenus les plus grands et les plus dangereux renégats que l'histoire du mouvement ouvrier et révolutionnaire mondial ait jamais connus. L'alliance soviéto-américaine, la coopération des révisionnistes khrouchtchéviens avec la bourgeoisie, au détriment des peuples et du mouvement révolutionnaire, constituent un des traits marquants des plus dangereux de la situation internationale actuelle. Contre cette alliance impérialiste-révisionniste, contre la trahison des révisionnistes doivent se dresser toutes les forces révolutionnaires et tous les peuples épris de liberté.

..... La ligne de démarcation entre le marxisme-léninisme et le révisionnisme moderne est nettement marquée et définitive. ..... ..... ..... Aujourd'hui plus que jamais est actuel l'enseignement du grand LENINE que l'on ne pourrait combattre avec succès l'impérialisme sans combattre à la fois le révisionnisme. Aujourd'hui, plus que jamais, la formation des partis marxistes-léninistes à la place des partis révisionnistes, qui ont dégénéré en " partis ouvriers " de la bourgeoisie, représente une nécessité historique et un impératif pour faire avancer la cause de la révolution. En saluant avec enthousiasme la renaissance du PARTI REVOLUTIONNAIRE MARXISTE-LENINISTE du glorieux prolétariat français, nous vous assurons, chers camarades, que le Parti du Travail d'Albanie et le peuple albanais seront toujours aux côtés des marxistes-léninistes et de l'héroïque classe ouvrière de France, d'inséparables compagnons d'armes de tous les marxistes-léninistes, du prolétariat et des peuples révolutionnaires du monde entier dans la lutte commune pour le triomphe de la grande cause du socialisme et du communisme.,

..... ..... Vive le Parti communiste marxiste-léniniste de France !

..... ..... Vive l'unité de combat entre nos deux partis et l'amitié entre le peuple albanais et le peuple français !

..... ..... Gloire au marxisme-léninisme !

Le Comité central
du Parti du Travail d'Albanie
Le Premier secrétaire :
ENVER HOXHA
Tirana, le 7 décembre 1967. "

..... Est-il besoin d'insister sur la richesse du contenu de ce message ? Tout en le replaçant dans le contexte historique du moment, il nous apparaît aujourd'hui comme une réfutation de la plus haute portée de toutes les thèses opportunistes des uns et des autres, dans le passé comme dans le présent et l'avenir, visant à contester la juste signification de la CREATION DU PARTI MARXISTE-LENINISTE en France en 1967, à l'initiative du Comité central du Mouvement communiste français (marxiste-léniniste).
..... Au passage, soulignons combien la position de Gilbert Mury exprimée dans son " autobiographie " nous parait surprenante, venant d'un homme, d'un militant qui, juste quelques mois avant le Congrès de Puyricard, avait eu connaissance précise de l'opinion des camarades albanais sur l'opportunité de la création du PARTI MARXISTE-LENINISTE par le M.C.F. alors qu'il faisait partie d'une délégation de quatre militants français reçue en ALBANIE par le Comité central du Parti frère, et, en particulier, par le camarade ENVER HOXHA, Premier Secrétaire de ce Parti, en personne. A l'occasion de cette rencontre avait été publié un " Communiqué commun " assez long, dans lequel, sur la base " d'une unité entière de vues sur toutes les questions envisagées " avait été souligné par la délégation du Parti du Travail d'Albanie que " la convocation du second Congrès en vue de la formation du PARTI vraiment marxiste-léniniste marquera une nouvelle étape, plus élevée, dans la lutte glorieuse des marxistes-léninistes ".
..... Par ailleurs, le " Renmin Ribao " (" Quotidien du Peuple "), organe central du Parti communiste chinois avait publié en première page de son édition du 14 janvier 1966 une dépêche de l'Agence Hsinhua annonçant la nouvelle de la CREATION DU PARTI, sous les titres suivants : " Fondant son action sur le marxisme-léninisme et la pensée maotsétoung (surtitre) le PARTI COMMUNISTE MARXISTE-LENINISTE DE FRANCE s'est constitué (titre) - Le Congrès a adopté les statuts et le programme du Parti et élu son Comité central (sous-titre) "

 

LE P.C.M.L.F. DE SA NAISSANCE A SA MISE HORS-LA-LOI

..... En vérité, le PARTI MARXISTE-LENINISTE était si réellement et légitimement né que, la bourgeoisie disposant de l'Etat pour assurer sa dictature de classe, n'allait pas hésiter longtemps pour l'interdire à la première occasion venue et sous des prétextes rigoureusement arbitraires et mensongers, le 12 juin 1968, confirmant ainsi la justesse de cette remarque de MAO Tsétoung :

..... ..... " Certains pays capitalistes tolèrent l'existence légale de partis communistes, mais seulement dans la mesure où elle ne lèse pas les intérêts fondamentaux de la bourgeoisie ; au-delà de cette limite, ils ne la tolèrent plus. "

..... Mais, par-delà les affrontements provoqués par les dirigeants révisionnistes du Parti " communiste " français et la répression exercée par le pouvoir de la bourgeoisie capitaliste, le déroulement du Congrès de Puyricard fut aussi marqué par plusieurs luttes de lignes, qui devaient connaître d'importants prolongements au cours des deux sessions " légales " du Comité central réunies avant les événements du printemps 1968.

..... La connaissance de ces luttes entre la ligne prolétarienne et les différentes lignes ayant leurs sources dans l'idéologie de la bourgeoisie est indispensable pour analyser et comprendre ce que, nous allons relater plus loin, sur la foi des renseignements que nous avons pu réunir, au sujet de la profonde crise qui atteignit en 1970 le jeune Parti devenu illégal.

..... Si Gilbert Mury est de bonne foi quand il évoque, en 1973, la création du Parti par un " groupe déchiré par les querelles personnelles ", c'est qu'il méconnaît le principe marxiste-léniniste suivant lequel les idées de chaque individu ne peuvent être exclusivement " personnelles ", mais reflètent les positions d'une classe sociale donnée, se rattachent toujours à une idéologie, celle de la classe bourgeoise ou celle du prolétariat à notre époque. Mais nous savons bien que l'éminent sociologue n'est pas si naïf ! Et peut-être a-t-il quelque avantage justement " personnel " (mais alors cela ne révèle-t-il pas la nature de classe de son idéologie ?) à présenter " sa " version de l'événement, ne serait-ce que pour justifier son comportement d'alors, en oubliant résolument l'autocritique qu'il en fit deux ou trois mois plus tard.

..... Au demeurant, ce fut au sujet de l'attitude de ce délégué " absent " qu'apparurent les lignes opposées, non seulement au cours, de la première séance du Congrès, mais encore lors des deux sessions du Comité central qui suivirent pendant le premier semestre de l'année 1968. Naturellement ce phénomène dépassait largement la seule personne d'un militant. Il reflétait avec éclat l'existence de conceptions différentes sur la question décisive du moment, la question fondamentale du Congrès : quel parti fallait-il construire ?

..... Désigné comme délégué non seulement par un organisme de base de la région parisienne du M.C.F. (m.-l.), mais aussi en sa qualité de membre invité du Bureau politique et du Comité central sortants (il ne fut jamais titulaire de ces organismes, mais seulement " invité "), Gilbert Mury, adoptant une attitude idéologique non prolétarienne, viola gravement la discipline de l'organisation en deux circonstances précises :

..... ..... 1. Sous le coup de menaces téléphoniques répétées émanant de l'appareil policier parallèle du P." C. "F., intimidation méprisable visant à ébranler ses nerfs et porter atteinte à son moral, Mury décida d'assurer lui-même sa protection. II eut alors recours à un élément totalement incontrôlé, non adhérent du M.C.F. pour en faire son propre garde du corps. Le Bureau politique lui proposa d'organiser sa venue au Congrès, sous escorte de militants marxistes-léninistes, mais Mury refusa et, faisant preuve d'individualisme, rejoignit le rendez-vous fixé à Aix-en-Provence dans sa propre voiture, avec sa famille, sous la " protection " de ce garde du corps privé. Que l'état de santé de Mury justifie la présence de son épouse, bien que non déléguée au Congrès, personne ne songea à le nier. Mais il ne pouvait en être de même au sujet du " boxeur " dont il se faisait escorter. Les marxistes-léninistes ne recrutent pas de " gorilles ", mais assurent leur sécurité après en avoir discuté et décidé collectivement dans les organismes réguliers de leur parti, ou de leur organisation quand le Parti n'existe pas encore en tant que tel ;

 

SOUS LA PROTECTION DES C.R.S.

..... C'est fait. Dans l'ombre. Un soir de réveillon. Dans " une propriété privée " de Puyricard, près d'Aix-en-Provence.
..... L'A.F.P. qui relate l'événement ne donne que peu de précisions. Une centaine de délégués assure-t-elle. En fait, ils étaient une trentaine avec neuf voitures.
..... Un "congrès historique" ... que l'on aura abrité dans la campagne provençale par crainte de montrer ce qu'a de fantomatique le mouvement maoiste par crainte d'étaler, pas même sa faiblesse mais sa quasi inexistence.
..... C'est ainsi qu'est née, le31 décembre, la nouvelle officine des maoïstes qualifiée de " parti " : moins de 500 adhérents dans toute la France. C'est ainsi que les services gaullistes, qui y travaillaient depuis longtemps, ont fini par organiser leur meute.
..... De quelque nom qu'elle s'affuble, une meute reste une meute. Matériellement " intéressée " à aboyer à nos chausses, nourrie, stimulée pour jeter le trouble dans les rangs ouvriers, pour essayer de dévoyer la lutte, pour servir la bourgeoisie.
..... Appliqué à la France, le " petit livre rouge " produit ces bandes étiques de laquais du capital. Sous des oripeaux récents, on reconnaît le visage trop connu de ces ultras de ces révolutionnaires de la parole dont la police dresse la théorie et conduit la pratique. Et ils osent se plaindre de " l'appareil répressif de l'Etat ", eux, dont les services du régime assurent la vie et protègent l'activité de sape... Eux dont le " grand congrès" s'est déroulé sous la protection des forces de police : C.R.S., policiers en civil et gardes républicains. L'Etat. bourgeois, on le voit, a des attraits insoupçonnés...
..... Stipendiés, ils le sont. Deux faits au moins l'ont prouvé. Quelques-uns d'entre eux furent arrêtés à la frontière suisse : ils rapportaient de l'ambassade chinoise des écrits et des dollars, les seconds destinés à faciliter la diffusion des premiers. A Vénissieux, la représentation chinoise auprès de Berliet, essayant d'infiltrer ses agents dans notre Parti, a proposé à un de nos camarades de " l'aider ". L'idéologie, quand elle est frelatée, a besoin de ces ressorts.
..... Les invités de Puyricart, autant que leurs protecteurs, devront pourtant en prendre leur parti : les maoistes n'auront pas plus de succès que les trotskystes naguère ou les doriotistes après eux. II y a belle lurette que nous avons appris à cheminer en dépit des roquets qu'à grands frais le capital place sur notre route. Et l'émancipation prolétarienne, dont on a parlé à Puyricart, aura lieu puisque notre classe ouvrière s'est donné le grand Parti de lutte dont elle avait besoin.
..... Elle aura lieu en dépit desroquets, contre eux et contre ceux qui les mènent.

 

..... ..... 2. Lorsqu'il apprit que les principales voies d'accès au local où se trouvaient déjà les délégués, faisaient l'objet de barrages de gendarmerie et qu'il était donc susceptible de subir un contrôle d'identité, il refusa catégoriquement de se rendre au Congrès. Informés de son attitude, les 104 délégués unanimes envoyèrent alors François Marty à Aix-en-Provence pour lui transmettre la directive d'avoir à les rejoindre immédiatement, afin que puissent commencer les travaux du Congrès. Mais Mury maintint son refus et l'explicita dans une courte et injurieuse lettre du Congrès proclamant qu'il refusait d'y siéger en raison de la présence des forces de police. (Précisons que les barrages de gendarmerie étaient alors situés à une distance de quelques centaines de mètres du lieu du Congrès. De nombreux délégués les avaient évités en passant à pied par les bois, d'autres, arrivant en voitures, s'étaient vus demander leurs papiers par les gendarmes, qui limitaient là leur intervention, du moins le premier jour, samedi 30 décembre 1967).

..... Le Congrès s'ouvrit donc sans la participation du délégué Mury, qui reprit en sens inverse la route qui l'avait amené jusqu'à Aix-en-Provence.

..... François Marty donna d'abord connaissance de la lettre de l'absent aux membres du Bureau politique et, fort sagement, proposa d'en ajourner la communication aux congressistes pour éviter 1) que la discussion ne dévie de l'ordre du jour, à savoir la création du Parti et 2) que l'indignation des délégués, dans sa chaleur spontanée, n'aboutisse à une décision d'exclusion immédiate et brutale, à l'endroit d'un militant qui pouvait avoir une défaillance, grave certes mais peut-être temporaire seulement. Le Bureau politique approuva le président du Congrès. C'est alors que se manifestèrent avec vigueur les représentants d'une ligne subjectiviste et sectaire, qui exigeaient la lecture de la lettre de Mury devant le Congrès ainsi qu'une mesure de sanction sur-le-champ à l'égard du récalcitrant; certains parlèrent aussitôt d'exclusion, dont au moins un se trouve actuellement à la direction du groupe scissionniste auquel Mury accorde volontiers les faveurs de son éloquence ! Comme quoi, au passage, les extrêmes se regroupent toujours sous la houlette de l'opportunisme pour s'opposer à la ligne juste. Mais passons, nous reviendrons sur cette question.
..... Parmi les " justiciers " fougueux présents au Congrès, il importe de noter, cependant que les plus ardents ont tous participé aux activités fractionnelles et aux scissions putschistes ultérieures. Mais en même temps, il convient aussi d'illustrer, à l'occasion de cette lutte, un enseignement de MAO Tsétoung de valeur universelle, rapporté en ces termes par le vice-président du P.C.C., WANG Hong-wen : " Lorsqu'une tendance est dissimulée par une autre, il arrive souvent que beaucoup de camarades n'y prennent pas garde, tandis que ceux qui ourdissent complots et intrigues s'emploient délibérément à créer de fausses apparences, si bien qu'il nous est d'autant plus difficile de la discerner... " (Discours au Xe Congrès du P.C.C., page 54. Editions de Pékin).
..... En effet, plusieurs des membres du Bureau politique ayant approuvé la ferme et sage position de François Marty, devaient par la suite révéler qu'ils étaient porteurs d'un libéralisme et d'un opportunisme n'ayant rien à voir avec les raisons profondes et justes qui avaient déterminé le président du Congrès, nullement enclin à la complaisance à l'égard de qui que ce soit, mais toujours soucieux du respect, non en paroles mais dans les actes, des principes marxistes-léninistes. Et, nullement par hasard, ces militants, aussi, participèrent par la suite aux activités fractionnelles et aux scissions putschistes ultérieures.
..... La Commission centrale de contrôle politique élue par le Congrès eut précisément pour première tâche d'enquêter au sujet de l'indiscipline de Mury, et d'en rendre compte au Comité central afin que l'organisme statutaire dirigeant du Parti soit en mesure et de juger et de décider des mesures à prendre.
..... Or il se trouva que cette Commission, présidée par l'un des deux secrétaires politiques désignés par le Congrès, fut constituée essentiellement de militants que l'on retrouvera tous, à un près, à la direction d'un groupe fractionniste et scissionniste en 1970 ! Et, dès son premier rapport sur le cas Mury, apparut, sans nulle équivoque que ses membres étaient les représentants d'une ligne libérale et conciliatrice sans principes, fondée sur une certaine sentimentalité, et une nette tendance à l'ultradémocratisme. Pour eux, il convenait de " passer l'éponge " sans aller au fond du problème. La signification idéologique du comportement de Mury leur échappait complètement, du moins si l'on se référait à leurs bienveillantes conclusions. N'avait-il pas présenté une " autocritique " qu'ils tenaient pour largement suffisante ? Puisque le Congrès, à la majorité relative, avait finalement chargé le Comité central élu de régler cette question, il n'y avait plus maintenant qu'à coopter Mury au Bureau politique! Et quelques insinuations contre la tyrannie de l'autre Secrétaire politique et de François Marty commençaient à s'exprimer.
..... Lors d'une session ordinaire du Comité central, la bataille de lignes s'engagea ouvertement. Aux propositions de la Commission centrale de contrôle politique, contenues dans le rapport présenté en son nom par le futur chef de file de la première scission de 1970, s'opposèrent aussitôt, assez violemment, les représentants de la ligne sectaire et dogmatique comprenant le futur chef de file de la deuxième scission de 1970 !
..... La discussion, passionnée, cristallisa une large majorité contre les " coupeurs de tête ", mais la ligne libérale en profita pour brusquer les choses en imposant un vote équivoque qui pouvait être interprété comme dédouanant le coupable et lui accordant l'investiture de " membre du Bureau politique ". Devant cette situation, le secrétaire politique (celui qui sera attaqué de droite et " de gauche " par la suite et qui agissait en plein accord avec François Marty) refusa de prendre part au vote, et dut s'en expliquer. Il exposa que l'autocritique de Mury permettait de le rétablir dans sa qualité de membre du Comité central, non sans qu'ait été critiquée son attitude au moment du Congrès. II tint compte des raisons de santé invoquées par l'intéressé, mais ne dit rien au sujet de la cooptation au Bureau politique qui ne figurait pas à l'ordre du jour de la séance.
..... Après cette déclaration, plusieurs membres du Comité central déclarèrent revenir sur leur vote favorable aux propositions de la Commission centrale de contrôle politique, et le président de séance put mettre aux voix de façon explicite et précise la proposition d'intégrer Mury au Comité central, sur la base de son autocritique et donc sans que soient retirées les critiques qu'il avait méritées. La quasi unanimité du Comité central se refit alors, le seul membre votant contre la proposition avancée étant celui qui avait participé au complot de la cellule d'Aix-en-Provence, mais qui n'était pas encore complètement démasqué.
..... Aussitôt après la proclamation du résultat, Gilbert Mury demanda la parole pour exiger lui-même (!) que le Comité central se prononce sur sa désignation comme " membre du Bureau politique ". Cette intervention peu modeste et non conforme aux pratiques marxistes-léninistes en matière de promotion des dirigeants et autres responsables, retourna une large majorité du C.C. contre la prétention exprimée par Mury. Devant le refus évident du Comité central de l'élire au Bureau politique, Mury se leva alors, frappa le plancher d'un violent coup de sa canne à pommeau d'argent, partit en claquant la porte ! Quelle violence n'y avait-il pas dans la haute idée que cet homme se faisait de lui-même ! Et quelle idéologie !
..... C'est tout, c'est vrai, ce serait " triste " si l'on oubliait que la lutte entre deux lignes reflète toujours la lutte entre deux idéologies et qu'il est indispensable d'envisager tout phénomène d'un point de vue exclusivement matérialiste, en dehors de toute considération morale de type subjectiviste. Mury n'était pas un " ennemi ", il ne l'est toujours pas, mais, dominé par des défauts individualistes et par une confiance démesurée en son seul jugement personnel, il était étranger à l'idéologie qui doit dominer et diriger dans un parti prolétarien.
..... Mais cette péripétie avait un caractère prémonitoire. II arrive ainsi que la " petite histoire " éclaire d'une lumière éclatante, per avance, des événements de plus grande importance.
..... A propos de Gilbert Mury était ainsi apparu le premier clivage des lignes qui allaient préparer et précipiter la DEUXIEME GRANDE LUTTE ENTRE LIGNES idéologiques, politiques et organisationnelles opposées, provoquant la profonde crise du Parti de l'année 1970.

LE P.C.M.L.F. GRANDIT DANS LES LUTTES DU PRINTEMPS REVOLUTIONNAIRE DE 1968

..... Les luttes commencées dans toute la France au début du mois de mai 1968 mirent immédiatement à l'épreuve le jeune PARTI MARXISTE-LENINISTE. Comme tous les partis et groupements politiques, chaque militapt, chaque cellule, chaque organisme responsable du P.C.M.L.F. se trouvèrent confrontés avec les exigences d'une situation entièrement nouvelle.
..... La pratique sociale intervenait avec force, comme un critère impitoyable aboutissant à la destruction ou au renforcement de chaque organisation politique ; révélateur inexorable, la lutte de classes, dans son développement tempétueux, laissait dans les fossés de l'Histoire tous ceux qui se révélaient incapables de fixer et suivre une juste ligne idéologique et politique par rapport au mouvement révolutionnaire des masses. L'influence du PARTI MARXISTE-LENINISTE, encore dans l'étape de son enfance, connut ici et là un essor considérable, reléguant temporairement au second plan les luttes de lignes internes.
..... A Paris comme dans de nombreuses villes de province, les groupes spontanéistes, les trotskystes, le P.S.U. (conglomérat de tendances multiples organisées) et quelques groupes de militants se réclamant frauduleusement du marxisme-léninisme et de la pensée-maotsétoung firent de leur mieux pour isoler le P.C.M.L.F. Mais tous ces représentants de la petite et moyenne bourgeoisie révolutionnariste ne parvinrent pas à leurs fins. Le PCMLF peut revendiquer devant l'Histoire d'avoir été la première formation politique à favoriser concrètement, et non par des souhaits idéalistes et formels, la jonction dans les luttes entre éléments ouvriers authentiques et étudiants, même si cette première rencontre du prolétariat avec la petite bourgeoisie resta d'ampleur modeste.
..... Les dirigeants du Parti " communiste " français se transformèrent comme prévu en actifs défenseurs du système bourgeois, déployèrent tous leurs efforts en vue de le sauver et d'accéder eux-mêmes à sa gestion.
..... Dans la tempête résultant de la montée du mouvement révolutionnaire des masses sombrèrent les lignes opportunistes " de droite " comme " de gauche " qui n'avaient pas manqué de s'opposer antérieurement à la ligne marxiste-léniniste de RUPTURE ORGANISATIONNELLE avec le révisionnisme moderne et de CREATION DU NOUVEAU PARTI MARXISTE-LENINISTE
..... L'U.J.C. (m.-I.) ne put survivre à ces cruelles " minutes de vérité " (qui durèrent plus de quarante jours !) et son interdiction, le 12 juin 1968, ne précéda que d'une courte période sa complète désagrégation.
..... Notre " ami " Gilbert Mury, quant à lui, chercha activement " sa " voie, déployant une fébrile activité pour tenter de vastes regroupements opportunistes englobant des anticommunistes aussi notoires que Barjonet, ou des ultrarévisionnistes et même des trotskystes. Naturellement il ne sollicita jamais le P.C.M.L.F., et ce fut bien ainsi. Puis, après la tempête, il concentra " sa " pensée dans un ouvrage intitulé " La société de répression ", dont à elles seules, les quelques lignes inscrites sur la couverture peuvent fournir une édifiante idée : " le mystère de mai... chronique des enragés... internationale de la jeunesse.., la société de processus... Marx contre les robots... du fétiche au tigre de papier... ". Comme cet " honnête homme " avait bien fait de quitter les rangs du P.C.M.L.F. ! bien qu'il se réclame encore à l'époque de son ancienne qualité de " membre du Bureau politique du M.C.F.m-l ", de sa qualité de " maoïste " et enfin de celle, plus inattendue et plus surprenante de militant des " groupuscules qui ont préparé la révolution de mai " !

..... Mais n'en jetons plus ! Si nos lecteurs ne sont pas convaincus, qu'ils lisent cet " essai " ils y découvriront la plus vieille camelote de la bourgeoisie contre les conceptions léninistes et staliniennes du Parti de type nouveau.
..... En vérité tous les militants et groupes se réclamant du prétendu " maoïsme ", qui avaient défendu des lignes non-prolétariennes contre celle suivie, depuis 1963, par les communistes marxistes-éninistes de France furent ballottés et écartelés, au gré des événements, par l'impétueux mouvement des masses.

..... En tant que formation politique se réclamant du marxisme-léninisme et de la pensée-maotsétoung, seul le P.C.M.L.F. adopta une ligne juste lui permettant de conserver son autonomie et son indépendance, tout en liant étroitement son, activité aux luttes ouvrières, étudiantes et populaires.

..... Mais, le 12 juin 1968, la bourgeoisie au pouvoir l'honora donc de ses coups en décrétant son interdiction simultanée avec celle de dix autres formations. On apprit alors que François Marty, ancien commandant de l'Ecole des officiers F.T.P. du Sud-Ouest de la France pendant l'occupation nazie, figurait en tête de la liste établie par le ministère de l'Intérieur pour classer les militants révolutionnaires dans l'ordre déclinant du " danger " qu'ils représentaient pour la société capitaliste. Au surplus, en prenant connaissance de l'exposé du ministre de l'Intérieur, Raymond Marcellin, devant l'Assemblée nationale, le 14 novembre 1968, on put se rendre compte que le gouvernement tenait le P.C.M.L.F. pour la formation révolutionnaire la plus " dangereuse ". L'orateur tenta de justifier son point de vue en commençant par lire des citations extraites d'articles publiés dans " l'Humanité nouvelle " et fit étalage de nombreux tracts édités par le P.C.M.L.F. N'était-ce point là quelque hommage de qualité qu'un parti du prolétariat pouvait recevoir de la bourgeoisie au pouvoir ? Au surplus, après les premières arrestations intervenues, le militant dont le maintien arbitraire en prison se prolongea le plus longtemps ne fut autre qu'un membre du P.C.M.L.F., Henri Blasquez, ouvrier maçon, membre du Comité central élu par le Congrès de Puyricard.
..... Quelques mois plus tard, différentes organisations interdites le 12 juin 1968, pouvaient librement refaire surface. L'une d'elles, même, formation étudiante trotskiste, obtint, sans nulle difficulté, son retour à la légalité. Sous le nom " d'Association des Jeunes pour le Socialisme " (A.J.S.) elle assume aujourd'hui, de même que les révisionnistes, la direction d'une des organisations syndicales des étudiants connues qui se partagent les restes de l'Union nationale des Etudiants de France (U.N.E.F.).

APRES LE 12 JUIN 1968...

..... A partir d'ici, disons-le clairement, à partir du 12 juin 1968, l'auteur de cette étude ne bénéficie plus de moyens légaux pour accéder à une connaissance complète et indiscutable de la vie politique et organisationnelle du P.C.M.L.F. Il ne peut donc recourir qu'à des informations souvent non confirmées ni contrôlables, ou à des textes particulièrement difficiles à trouver. C'est pourquoi l'analyse qui va suivre est présentée de manière provisoire et reste susceptible de modifications et d'enrichissements. Ce qui importe dans le propos poursuivi, c'est la démonstration qu'un PARTI MARXISTE-LENINISTE ne s'édifie réellement et valablement qu'à travers d'incessantes luttes menées à l'extérieur comme à l'intérieur de ses rangs.

..... Toutefois, les difficultés rencontrées pour l'élaboration du travail qui suit n'interdisent pas à son auteur de dire publiquement qu'il se réjouit des succès remportés par la ligne prolétarienne du P.C.M.L.F. dans son processus d'édification, dans la mesure où, avec d'autres et tout spécialement aux côtés du regretté et respecté François Marty, il fut lui même l'un des humbles mais sincères militants communistes fondateurs de ce Parti révolutionnaire du Prolétariat de France.

(à suivre...)

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