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Luttes de lignes dans l'édification en France d'un parti révolutionnaire prolétarien APRES LE 12 JUIN 1968 DOCUMENT |
Extraits de la résolution de la Conférence Nationale de l'organisation issue de la scission "B.P.m" (début mai 1973) ..... "L'organisation issue de la scission du " soi-disant B.P.m. " en février 1970, considère qu'elle a commis une grave erreur en suivant la scission du " B.Pm. "à cette époque. ..... "Les représentants de cette organisation, réunis en conférence, prononcent la dissolution de leur organisation scissionniste et décident de se replacer sous la direction du parti. ..... "Ils considèrent en effet
: ..... " -Que le " B.P.m. " enfin s'est totalement démasqué en cherchant à créer par des accords bureaucratiques sans principes une alliance anti-parti avec le C.E., autre organisation scissionniste ; ..... " -Que l'organisation issue de la scission " B.P.m. ", du fait de son origine scissionniste, du fait de son rôle de confusion et de division qu'elle a joué dans le mouvement marxiste-léniniste, du fait de son lourd héritage anti-parti dans tous les domaines, ne peut servir réellement la cause de la classe ouvrière qu'en tirant sérieusement les leçons de ses erreurs, sous la direction du Parti et de ses organes dirigeants légitimes ; ..... " -Que le P.C.M.-L.F. et son noyau dirigeant effectif représentent le Parti unique et légitime de la classe ouvrière de France, l'héritier de la lutte pour tracer une démarcation politique claire et nette entre les marxistes-léninistes et les révisionnistes modernes, l'héritier de la lutte pour édifier un authentique parti révolutionnaire du prolétariat en France, l'avant-garde encore naissante mais déjà aguerrie qui, à travers les difficultés de toutes sortes, a su renforcer sa clairvoyance et son unité politique, sa centralisation et sa fermeté organisationnelle, enfin, sa capacité combative dans le combat pour arracher la classe ouvrière au révisionnisme, l'unir et l'organiser contre l'exploitation capitaliste, les menées impérialistes et la menace fasciste, commencer à lui gagner des alliés parmi les autres couches populaires opprimées par la bourgeoisie et préciser de façon toujours plus concrète les perspectives révolutionnaires de renversement du capitalisme et de l'Etat bourgeois, d'instauration du socialisme et de la dictature du prolétariat ; ..... " -que les groupes, qui, tout en se réclamant du "maoïsme" et même du marxisme-léninisme, combattent le parti, dénigrent son action, calomnient ses dirigeants, sont des détachements du mouvement de la petite-bourgeoisie intellectuelle, révoltée mais égarée par la trahison révisionniste, la recrudescence des idéologies anarchistes et trotskistes, par son esprit de fraction et de clan, son manque de détermination devant les difficultés du travail révolutionnaire et en fin de compte, la crainte de la direction politique et de la discipline du parti du prolétariat ; ..... " -Que parmi ces groupes, le C.E, joue un rôle d'autant plus nuisible que tout en usurpant grossièrement le titre de parti après avoir renié son programme et ses statuts, il viole sa discipline, sabote et dénigre son action et s'efforce de créer un front antiparti, un cartel des organisations petites-bourgeoises antiparti. ..... "Pour toutes ces raisons, la conférence nationale de l'organisation issue de la scission du B.P.m., prononce la dissolution de l'organisation scissionniste et décide de mettre ses forces résolument et immédiatement sous la direction du P.C.M.-L.F., de ses organes dirigeants légitimes et de se conformer à son programme et à ses principes d'organisation. ..... "Un message du Bureau politique du P.C.M.-L.F. a été lu au début de la conférence et a constitué un encouragement précieux pour tous les camarades A cette occasion, la Conférence remercie chaleureusement la direction du Parti pour l'aide politique qu'elle a apportée à nos camarades avec clairvoyance et patience, ainsi que de la compréhension et de la confiance dont elle a fait preuve à notre égard. ..... ..... ..... " Vive le P.C.M.-L.F. ! "
Passages extraits du "Cahier Rouge" n°7 de mars 1974 revue théorique du P.C.M.L.F. (En réfutation des assertions du groupe Front rouge, contenues dans " Octobre " n°s 3-4 sur la " fascisation ", le " Front uni antimonopoliste " et la " démocratie populaire "). LA FASCISATION ..... ...Pour tenter de nous critiquer sur cette question, ils recourent de nouveau à deux malhonnêtetés successives. Malhonnêteté disons-nous dans la mesure où ils ont connaissance de la vérité. S'ils n'en avaient pas connaissance, il ne s'agirait que d'erreurs. Mais nous savons qu'ils en ont connaissance. Voilà: ..... Ils présentent notre thèse sur la fascisation à travers des passages de la brochure éditée par l'Humanité Rouge fin 1969 sous le titre: "En avant pour une démocratie populaire fondée sur la dictature du prolétariat ! " et aussi dans la citation d'extraits d'un article publié dans l'HR N°55 sous le titre: "Fascisme, fasciste, fascisation". ..... Alors, révélons aux lecteurs les deux supercheries de ces gens. ..... 1° La brochure en question, rédigée par un élément fractionniste en l'absence de camarades responsables qui se trouvaient alors en visite en République Populaire d'Albanie puis en République Populaire de Chine, fut condamnée comme "confusionniste" par ces camarades peu après leur retour en France, et mise au pilon. ..... Nous allons en reparler au sujet de la "démocratie populaire". ..... 2° L'article mentionné (HR N°55), fut rédigé par un militant qui devint par la suite fractionniste, scissionniste et se trouve dans la direction de Front Rouge (ou s'il n'y est plus aujourd'hui, il y était encore il n'y a pas bien longtemps). ..... On constate ici (et ainsi) que les dirigeants de Front Rouge ne s'embarrassent pas de beaucoup de scrupules pour écrire l'histoire ... LE FRONT UNI ..... On peut indiquer que sur cette question, les dirigeants de Front Rouge sont orfèvres en la matière. Ce sont eux, en effet, qui, avec d'autres ont commencé par donner au Front Uni lancé en 1969 par l'Humanité Rouge le contenu opportunistes petit-bourgeois qui s'est manifesté dans la pratique des comités nés à Lyon et dans l'ensemble de la région lyonnaise. C'est l'un des leurs qui rédigea la plaquette imprimée en supplément à l'HR N° 44 (21 janvier 1970) portant pour titre : "Plate-forme des marxistes-léninistes sur le front étudiant : que le front étudiant se place dans le front uni sous la direction politique de la classe ouvrière réorganisée". Confuse et nettement opportuniste, cette brochure fut condamnée par les camarades Marty et Jurquet (dès son retour en France) et sa diffusion stoppée sur leur demande expresse. Après quoi, les étudiants devenus aujourd'hui les dirigeants de Front Rouge se sont retournés contre le Front Uni avec la vigueur bien caractéristique de l'impétuosité petite-bourgeoise et l'ont détruit non sans essayer de faire supporter par les dirigeants d'HR (et ceux du Parti) toutes les responsabilités de leurs propres erreurs et de leurs propres méfaits. ..... Ils assimilent maintenant le Front Uni à l'union populaire prônée par les dirigeants révisionnistes. On ne saurait être plus malhonnête ! et pour soutenir leur point de vue mystificateur, ils invoquent encore que nous n'attaquerions pas le révisionnisme moderne, que nous le ménagerions, tout en recourant une fois de plus à la malhonnêteté qui consiste à utiliser le texte condamné depuis maintenant quatre ans: "En avant pour une démocratie populaire..." (au passage, notons ces trois derniers points de suspension, nous allons en parler un peu plus loin). ..... Les lecteurs jugeront. Ces militants, anciens de l'UJC(ml), sont vraiment inconsolables de n'avoir pu empêcher la création du PCMLF, ou de n'avoir pu s'emparer de sa direction, alors, aujourd'hui, ils recourent à de bas procédés en se référant à de bas procédés en se référant à de vieux documents ayant fait de longue date l'objet de nos propres critiques et en s'abstenant soigneusement d'évoquer les justes positions que nous avons élaborées dans la lutte entre deux lignes qui n'a cessé de caractériser le développement du mouvement marxiste-léniniste en France depuis 1963. ..... Ils sont manifestement hostiles à tout Front Uni. ..... Aussi, voyons donc d'un peu plus près ce qu'il convient d'en juger. ..... Mao Tsetoung, traitant le 30 juin 1949 "De la dictature démocratique populaire" expliqua comment le peuple chinois, sous la direction de son Parti communiste, avait vaincu l'ennemi. C'était à la veille de la victoire définitive du 1er octobre 1949. Il dit : ..... "Un Parti discipliné, armé de la théorie marxiste-léniniste, pratiquant l'autocritique et lié aux masses populaires; une armée dirigée par un tel parti ; un front uni de toutes les classes révolutionnaires et de tous les groupements révolutionnaires placé sous la direction d'un tel parti; voilà les trois armes principales avec lesquelles nous avons vaincu l'ennemi". ..... Nous ne retrouvons pas trace de l'utilisation de cette citation pour justifier le lancement du Front uni en France. Quoi qu'il en soit en tout cas, il est possible que des camarades s'en soient réclamés y compris des militants actuels de Front Rouge, pour justifier le Front Uni. Dans ce cas nous devons dire sans réserve qu'il s'est agi d'une transposition dogmatique. La situation historique et spécifique de la Chine et celle de la France sont loin d'être identiques. ..... Mais cela signifie-t-il que l' on ne doive pas retenir des enseignements du président Mao certains principes de portée universelle ? Les dirigeants de Front Rouge supposent-ils que la révolution prolétarienne vaincra en France sans intervention organisée des masses sous la direction du Parti, et dans des formes acceptables et acceptées par les masses populaires qui ne comprennent pas seulement la classe ouvrière, c'est à dire sans "un front uni" et sans une "armée populaire" ? ..... Ils se gardent bien de se référer au document fondamental du Mouvement communiste International que constituent les "Propositions concernant la ligne générale du Mouvement communiste international" avancées par le Comité central du Parti communiste chinois en 1963. ..... En ce sens se dévoile une fois encore leur origine UJC(ml), quand on sait que cette organisation méprisa ouvertement "les 25 points" pour ne se revendiquer effectivement que de la Grande Révolution Culturelle Prolétarienne en Chine. ..... Il est très important de relire attentivement et d'étudier ces propositions qui ont fait l'objet d'une réédition en langue française par les Éditions de Pékin en 1973. Aux points 9 et 10, le Comité Central du Parti frère chinois fournissait des indications qui demeurent parfaitement valables. le point 9 concerne la "révolution nationale et démocratique" à accomplir par les nations et peuples opprimés d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine. Quant au point 10, c'est celui qui nous concerne directement : il traite des tâches révolutionnaires "dans les pays impérialistes et capitalistes" où il est nécessaire de "faire triompher la révolution prolétarienne et d'établir la dictature du prolétariat". Or, que dit entre autres indications, ce point 10 ? Il dit textuellement: " En dirigeant la lutte révolutionnaire dans les pays impérialistes et capitalistes, les partis prolétariens doivent maintenir leur indépendance sur le plan idéologique, politique et de l'organisation. ILS DOIVENT EN MEME TEMPS UNIR TOUTES LES FORCES SUSCEPTIBLES D'ETRE UNIES POUR FORMER UN LARGE FRONT UNI CONTRE LE CAPITAL MONOPOLISTE ET CONTRE LA POLITIQUE D'AGRESSION ET DE GUERRE DE L'IMPERIALISME". (C'est nous qui soulignons). ..... Comment ces historiens-théoriciens éminents, habituellement si prompts à invoquer telle ou telle autre citation dogmatiquement transposée, s'abstiennent-ils dans le cas présent, de se référer à une telle indication qui ne relève nullement, elle, d'une transposition de caractère dogmatique ? ..... Peut-être parce que cela les amènerait à taxer les camarades chinois de préconiser une "union populaire" comme les révisionnistes ? Allons, souhaitons simplement pour notre part que les camarades militants de Front Rouge et à leurs dirigeants un examen un peu plus sérieux de la question du front uni et contribuent à la régler avec nous, dans le meilleur délai possible. Les masses sont d'ores et déjà en mouvement. Les paysans travailleurs engagent de nouveau de très grandes luttes. La petite-bourgeoisie intellectuelle donne aussi des signes avant-coureurs d'une nouvelle mobilisation révolutionnaire. Est-ce que la classe ouvrière, et plus particulièrement son avant-garde marxiste-léniniste, c'est à dire son Parti, n'ont pas le devoir d'impulser, d'organiser et de diriger ce que les camarades chinois eux-mêmes n'ont jamais cessé d'appeler "le mouvement révolutionnaire de masse" ? Et ce front uni, préconisé par le point 10 des Propositions en 25 points du Comité central du Parti communiste chinois, ne serait-il pas opportun de commencer à s'en préoccuper sérieusement ? ..... A vous la réponse, camarades militants de base de Front Rouge. Nous sommes convaincus que tôt ou tard vous allez adopter sur cette question une juste attitude qui n'a rien à voir avec les positions erronées, étroites et sectaires de vos dirigeants. Mais, certes, le plus tôt sera le mieux. LA DEMOCRATIE POPULAIRE ..... Voici la tarte à la crème de tous les petits-bourgeois anti-parti ! ..... Rétablissons donc la vérité historique sur cette question. ..... Il est exact que l'objectif stratégique de démocratie populaire figura dans le Projet de plate-forme marxiste-léniniste de la Fédération des cercles marxistes-léninistes. On le sait déjà, le rédacteur de ce projet n'était autre que le dirigeant du cercle de Grenoble qui devint par la suite un dirigeant fractionniste, scissionniste et particulièrement caractéristique de la ligne opportuniste de droite, légaliste, ultra-démocratique, etc. Bien. Mais il importe de souligner qu'il n'assuma pas seul la mise en avant de ce mot d'ordre. Il eut l'appui de l'unanimité des autres dirigeants de l'époque, y compris François Marty et Jacques Jurquet. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'à cette époque, et à cette étape du développement de la lutte contre le révisionnisme moderne, le parti "communiste" français avait complètement abandonné toute référence à la démocratie populaire, que les enseignements de Dimitrov avaient identifiée (que les dirigeants de Front Rouge le veuillent ou non) à la dictature du prolétariat. Le dirigeant bulgare, ancien secrétaire général de l'Internationale communiste, avait publié un texte théorique qui ne reçut jamais le désaveu de Staline, dans lequel cette notion était clairement exposée : la "démocratie populaire" était la troisième forme de la dictature du prolétariat, après sa première forme, la Commune de Paris, et sa seconde forme, les soviets. Il est facile de retrouver ce texte de Dimitrov. Les anciens militants du P"C"F comme Marty, Jurquet et aussi Thiervoz, savaient très bien cela et discernaient une attitude révisionniste dans l'abandon par les dirigeants du P "C "F du mot d'ordre de démocratie populaire. ..... A cette époque, les révisionnistes ne parlaient pas encore de démocratie avancée, mais de démocratie véritable, puis de démocratie rénovée, bref, ils préconisaient un démocratisme n'ayant rien à voir avec la dictature du prolétariat. ..... Au congrès de Lancry, la question de la "démocratie populaire" ne fut pas discutée. Les camarades s'en tenaient à la conception de Dimitrov l'identifiant avec la dictature du prolétariat. ..... Mais dans le cadre de la préparation du Congrès de Puyricard, la contribution avancée par Thiervoz et reprenant l'objectif stratégique de démocratie populaire fut remise en question, discutée et plusieurs camarades comme Marty et Jurquet la rejetèrent pour lui substituer une formulation qui leur semblait plus juste parce que plus catégorique: la dictature du prolétariat. ..... Aussi, les lecteurs comme les camarades de Front Rouge peuvent se reporter au Rapport politique présenté par Jurquet comme aux différents documents votés par le Congrès de Puyricard : ils ne trouveront plus la formulation de démocratie populaire, mais celle de dictature du prolétariat. ..... Cependant, il faut remarquer que dans les numéros de l'Humanité Nouvelle qui vont suivre la tenue du Congrès, jusqu'en juin 1968, le mot d'ordre de dictature du prolétariat n'apparaîtra que rarement. Il importe de s'en expliquer pour interdire aux exégètes en mal de flèches empoisonnées contre le PCM LF de s'emparer d'un tel fait, qu'ils n'ont vraisemblablement pas relevé puisqu'ils ne s'y réfèrent pas. ..... Cela provient essentiellement du fait que toute l'attention est centrée sur la question principale du moment dans les rangs marxistes-léninistes, la question de l'édification du Parti qui vient de naître. On constate alors que la majorité des éditoriaux s'achèvent sur des mots d'ordre concernant le Parti, et c'est tout à fait compréhensible et juste dans le contexte de l'époque. La campagne sur la définition juste de l'objectif stratégique n'interviendra que plus tard, et c'est à cet instant que la lutte de lignes va réapparaître. ..... De même, et c'est là indéniablement une insuffisance, les mots d' ordre qui apparaissent pendant les événements de mai-juin 1968 sont seulement des mots d'ordre tactiques, tandis que le mot d'ordre stratégique de "dictature du prolétariat"est presque totalement absent des communiqués du Comité central ou du Bureau Politique du Parti. ..... Il ne réapparaîtra dans les colonnes de la presse marxiste-léniniste qu'après la lutte de lignes que nous avons déjà évoquée à propos du lancement de l'Humanité Rouge. C'est ainsi qu'à partir du N° 1l, quand le comité de rédaction a été purifié des éléments petits-bourgeois ultra-démocratistes et opportunistes qui infléchissaient la ligne du journal, on verra de nouveau, sous la plume de Jurquet ou de Marty des éditoriaux s'achevant par ce mot d'ordre: "Vive la dictature du prolétariat !". Dans le N°12 on pourra lire, dans l'Appel aux adhérents et militants de base du Parti "communiste" français, colonne 3, "le présent et l'avenir dépendent du courage des meilleurs communistes, des meilleurs enfants de notre peuple, de leur combat pour défendre le marxisme-léninisme, pour faire avancer la lutte de classes JUSQU'A LA DICTATURE DU PROLETARIAT " ( c'est nous qui soulignons aujourd'hui). ..... Nous sommes là déjà en mai 1969 et les difficultés ne sont pas des moindres pour le jeune PCMLF passé dans l'illégalité, comme pour le nouveau journal l'Humanité Rouge. ..... Bientôt, le dirigeant de Grenoble se plaint amèrement de l'absence de centralisme démocratique, puis c'est le dirigeant du Nord. En fait, si le premier est sincère et sincèrement droitier, le second dissimule sous ses récriminations son désir d'abandonner toute activité militante. La répression policière effectue toujours un clivage entre ceux qui tiennent le coup et ceux qui lâchent, c'est là une vieille expérience du mouvement ouvrier et communiste international. Le bras droit du dirigeant de la scission future du Travailleur avait écrit par exemple, de suite après le 12 juin, une lettre à son camarade de Chateaudun, dans laquelle il l'apostrophait assez grossièrement en le traitant de "con" (parce que ce dernier continuait alors la lutte) et lui conseillait de tout 1aisser tomber s'il ne voulait pas d'ennuis, "lui qui avait des enfants à élever", etc. C'est dans le cadre d'une telle situation que Grenoble et Valenciennes commencent à reparler impérativement de "démocratie populaire". Puis, devant une assemblée de délégués étudiants venus de plus de quinze villes universitaires, le membre futur de la scission Front Rouge issu du comité central de Puyricard se met soudain à parler de "démocratie populaire". Plus tard, il racontera à qui acceptera de l'écouter que Jurquet le traita alors de "révisionniste" et lui boucla le bec "de manière brutale". ..... Au même moment, le groupe Ligne Rouge (mais à l'époque pas encore Le Prolétaire) , groupe issu d'une des nombreuses fractions de l'UJC (ml), se déchaîne contre "les opportunistes de droite" de l'Humanité Rouge et invoque, à l'appui de ses attaques, les positions anciennes sur la démocratie populaire. ..... Les attaques contre le PCMLF embrasent le milieu universitaire et la lutte de lignes reprend de plus belle. ..... C'est dans ces conditions, et dans le seul but de défendre le Parti en tant que tel, que les dirigeants de l'époque rédigent un article qui paraît dans le Cahier Rouge N°3 sous le titre :"Unification des marxistes- léninistes et lutte de classes". L'erreur est alors commise d'opérer une tentative d'unification avec Grenoble et Valenciennes: cet article va lancer non point le mot d'ordre "démocratie populaire" mais le mot d'ordre "démocratie populaire fondé sur la dictature du prolétariat". ..... Il s'agit en l'occurrence de maintenir au mot d'ordre stratégique du Parti son juste contenu de principe anti-révisionniste et révolutionnaire prolétarien, celui que Dimitrov avait mis dans le seul mot d'ordre "démocratie populaire", c'est à dire celui de la dictature du prolétariat. ..... Le lecteur a pu remarquer que la revue Octobre ne cite que rarement ce second contenu du mot d'ordre tandis qu'elle avance souvent dans sa critique malintentionnée, le seule mention de démocratie populaire remplaçant la fin par des points de suspension. C'est en effet ici que gît le lièvre. ..... Car, dès la sortie du texte contenu dans le Cahier Rouge n°3, les groupes antiparti vont délibérément en déformer le contenu pour l'affubler du qualificatif de néo-révisionniste en invoquant qu'il préconise une démocratie populaire comparable à la démocratie bourgeoise voulue par le Parti "communiste" français. ..... C'est là ce que tente de ré-exhumer le document des dirigeants de Front Rouge aujourd'hui. Ils agissent en l'espèce de manière particulièrement malhonnête parce qu'ils savent mieux que quiconque ce qu'il en retourne. ..... La campagne qui se déchaîna alors ne poursuivait que ces objectifs: détruire le PCMLF, abattre l'Humanité Rouge. La lutte fut dure. Jusqu'à peu de temps avant leur scission d'octobre 1970, les actuels dirigeants de Front Rouge défendirent et le Parti et la conception qu'il avait mise dans le mot d'ordre de "démocrratie populaire fondée sur la dictature du prolétariat". Ce ne fut qu'au dernier moment qu'ils changèrent soudain d'attitude, et, tels des opportunistes, ajoutèrent leurs clameurs sur ce point à celles de tous les groupes anti- parti de la petite-bourgeoisie intellectualiste et révolutionnariste issue de l'UJC(ml). ..... Mais aujourd'hui, les voici encore plus enfoncés dans la duplicité: ils trouvent moyen d' évoquer cette question, cette lutte de lignes qui ne concerna pas le mot d'ordre en vérité mais concerna essentiellement la question de la vie, de l'existence même du Parti, en omettant complètement de parler du texte du Cahier Rouge N° 3 ! Ils ne se réfèrent, pour accomplir leur besogne de division qu'au texte paru dans l'Humanité Rouge en l'absence des camarades responsables. Ce texte dû aux plumes de 2 étudiants en philosophie, l'un issu de l'UJC(ml), l'autre du PCMLF, fut retiré dès qu'il fut lu par les membres responsables habilités à prendre cette décision. Par contre, l'autre texte, celui du Cahier Rouge N° 3 ne fut pas entièrement condamné. L'essentiel de son contenu reste valable à condition de retirer tous les passages où apparaît le mot d'ordre "démocratie populaire fondée sur la dictature du prolétariat". Tout ce qui concerne la question du passage du capitalisme au socialisme, celle de la violence de classe révolutionnaire, celle de la nécessité d'une révolution "au bout du fusil", la stigmatisation des activités multiformes des groupes anti-parti, etc., reste valable. ..... Mais les passages sur le caractère de"phase transitoire" opposé à "étape intermédiaire" concernant "la dictature démocratique populaire, première forme de la dictature du prolétariat" (page 18) sont à supprimer parce que porteurs de confusion entraînant des erreurs théoriques. De toute façon, les erreurs ici relevées ne sont en rien de caractère révisionniste, mais correspondent à une transposition dogmatique d'indications contenues dans des écrits de Dimitrov et de Mao Tsetoung. ..... Si les dirigeants de Front Rouge sont si discrets sur ce CR.3, c'est qu'ils savent bien, qu'en dépit de ses erreurs qui ont fait l'objet d'une autocritique depuis lors, il atteste à 100% de la vanité et de la malveillance des accusations lancées contre les dirigeants de l'Humanité Rouge et ceux du PCMLF, les qualifiant d'opportunistes de droite ou de néo-révisionnistes. Tout le contenu de ce C.R.3 est là et bien là pour démontrer le contraire: la voie de passage au socialisme n'a jamais été envisagée comme "pacifique" mais comme révolutionnaire et violente, et de plus la "démocratie populaire" en cause n'a jamais été conçue autrement que comme une forme de la dictature du prolétariat. Voilà ce que tentent de dissimuler les piètres rédacteurs du pamphlet d'Octobre. Que les camarades de Front Rouge compulsent la collection de l'Humanité Rouge: ils se rendront compte que la formulation confuse auto-critiquée ne figura pas plus de six mois, fin 1969 et début 1970, dans les colonnes du journal et se trouva remplacée, bien avant la scission Front Rouge, par la juste formulation de "dictature du prolétariat". ..... Depuis cette époque, le mot d'ordre stratégique des communistes marxistes-léninistes de l'Humanité Rouge n'a plus jamais été présenté sous quelque autre formulation. ..... Toute autre allégation sur cette question appartient à la littérature petite-bourgeoise anti-parti, qui trame complots et intrigues pour le profit objectif de l'ennemi, en particulier de l'ennemi révisionniste qui, fin 1970, proclamait dans nombre de ses cellules et sections parisiennes que les "pro-chinois"de l'Humanité Rouge allaient disparaître et s'effondrer très bientôt. Peut- être aussi, leurs agents provocateurs n'étaient-ils pas pour rien dans l'assaut forcené qui fut livré à cette époque contre nous ? ... |
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