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Rapport du
Comité Central
-Résumé -
LE PROCESSUS UNITAIRE AVEC
LE PCML
... Le processus unitaire
vient de franchir un pas en avant important avec la
ratification par notre Comité central et celui du
PCML d'"un protocole d'accord pour l'unification du PCML et
du PCR ml". Ce protocole d'accord fixe
l'échéance de juin 80 pour la tenue du
Congrès d'unification qui adoptera le programme et
les statuts dont des projets auront été
préalablement discutés par chacun des partis,
et donnera naissance sur une base paritaire aux organismes
de direction du futur parti. Le protocole fixe un certain
nombre de modalités pour parvenir à cette
échéance en ce qui concerne l'unité
d'action, la rédaction et la discussion des projets
de programme et de statuts, la fusion progressive du
système de presse, la préparation du
Congrès d'unification.
Ce protocole d'accord est conforme aux orientations
essentielles tracées par le Congrès sur le
processus unitaire. Il exige de l'ensemble du Parti une
claire vision des transformations que cela va apporter dans
notre travail pour l'année qui vient. Il faudra
articuler correctement le développement de
l'unité d'action et de l'unité politique avec
nos partenaires, et le développement propre du Parti,
en gardant constamment en tête la
nécessité de sauvegarder, développer et
faire partager les acquis de notre Parti. Le 4e
congrès de notre Parti en mai prochain aura pour
tâche de tirer le bilan du Parti depuis sa
constitution et de systématiser ses
acquis.
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RAPPORT DU COMITE CENTRAL
Le processus unitaire
avec le PCML
Un pas en avant important vient d'être
franchi dans le processus unitaire: le Comité central
de notre Parti a ratifié avec le Comité
central du PCML un protocole d'accord sur l'unification le
14 juillet 1979. Ce document est soumis à
l'étude de l'ensemble du Parti (voir ce texte dans la
partie document du B.I).
Le présent texte resituant ce protocole
d'accord dans l'évolution du processus unitaire,
notamment depuis le Congrès, doit permettre d'en
apprécier la portée, d'en mesurer la
conformité avec les orientations du IIIe
Congrès, et d'apporter certaines précisions
sur le travail qui en découle.
... Depuis
plusieurs années, un objectif important de notre
Parti est de promouvoir l'unification des forces se
réclamant du marxisme-léninisme. C'est dans ce
cadre que des discussions assez anciennes étaient
menées avec le PCML. La correction et l'autocritique
de sa ligne bourgeoise opérées par le PCML de
manière nette lors de son IIe congrès ont
permis à ce processus de faire à ce moment
là un pas en avant significatif. Cela s'est
marqué notamment par la campagne commune menée
lors des élections de mars 1978.
... Si ce
processus avait ensuite quelque peu marqué le pas, le
IIIe Congrès de notre Parti, à la fin de
l'année 78 avait réaffirmé avec
netteté la nécessité de le faire
aboutir dans des délais convenables soulignant que
cet aboutissement constituerait un élément
important pour réduire le gauchisme structurel qui
entrave le développement du Parti, à condition
évidemment que les acquis du mouvement
marxiste-léniniste et, en ce qui nous concerne, les
acquis de notre Parti, soient conservés dans le
processus unitaire et puissent être
développés dans le Parti unifié. Faire
aboutir le processus unitaire et le Parti, tel était
le sens des orientations dégagées par le IIIe
Congrès. La
résolution sur l'unité adoptée par
le Comité central au lendemain même du
Congrès fixait ainsi certaines modalités pour
avancer dans le processus unitaire. La rédaction de 4
textes (centralisme démocratique,
parti, guerre et
révolution, socialisme) par les
délégations des deux comités centraux
et leur discussion à tous les niveaux,
l'élaboration conjointe d'un projet de programme et
d'un projet de statuts par les deux comités centraux,
la discussion et l'amendement de ces textes dans chacun des
partis, la pratique progressive de l'unité d'action
en la liant à la discussion politique à tous
les niveaux, la tenue alors d'un congrès de chaque
parti se rassemblant ensuite en un congrès unique
d'unification... tels étaient les maillons essentiels
du processus unitaire tel qu'il était envisagé
par le Parti.
... Le texte
publié en mai 79 par le Comité central sous le
titre "le point sur l'avancée du processus
d'unification avec le PCML" a fait le point pour tout le
Parti sur les difficultés rencontrées depuis
lors avec nos partenaires. Pour surmonter les
difficultés apparues le Comité central
indiquait la nécessité de mener tout en
faisant des propositions concrètes pour
l'unité d'action une double bataille pour
l'unification politique en profondeur, pour la parité
des organismes dirigeants issus du congrès
d'unification, double forme d'une même lutte pour la
défense des acquis du Parti. Nous avons
été amenés à rappeler à
nos partenaires avec netteté la signification que
nous accordions à cette question de la parité:
"il ne s'agit pas d'un principe, mais d'une règle
concrète appliquée à la situation
concrète du moment de l'unification...
... En
effet, il n'existe pas de connaissance réciproque
suffisante de part et d'autre, et cela ne peut se faire de
manière satisfaisante avant l'unification, des cadres
dirigeants des partis. Ceux-ci ont été
formé par des années de pratique. Ceux qui
peuvent juger de leurs qualités et de leurs
défauts sont bien au premier chef, les militants dont
ils ont impulsé l'activité. C'est ce que
permet la parité.
...° .Elle prend en compte les acquis
respectifs, l'importance comparable dans l'ensemble des deux
partis dans la lutte politique aujourd'hui ; son refus
devrait être justifié par la
démonstration d'une inégalité sensible,
sur le plan qualitatif et quatitatif des partis.
...° .De plus elle contraint à
une remise en question des habitudes prises de part et
d'autres, en ne retenant que ce qui est fondé et
positif dans la pratique de direction, elle incite à
une mise en commun des acquis, elle offre plus de moyens
dans la création d'un parti nouveau à partir
des partis fusionnés.
...° .Elle répond à une
situation de longue confrontation des partis en France, et
pour l'essentiel l'argument de division que peut faire
naître l'impression d'une absorption d'un parti par un
autre" (Lettre de notre CC du
12 juin cf. document en annexe).
... Que
s'est-il passé depuis qu'a été fait
dans tout le Parti ce "point sur l'avancée du
processus d'unification avec le PCML" avec le document
portant ce titre. Plusieurs discussions entre les
délégations des deux comités centraux,
ainsi qu'un échange de lettres entre les deux CC,
(reproduites en document plus loin), ont permis finalement
de réduire les divergences importantes qui
demeuraient encore à propos du cheminement du
processus unitaire. Nos arguments sur la parité
développés dans la lettre du CC du 12 juin,
joint à notre proposition que les décisions
importantes du CC du futur parti soient prises à une
majorité qualifiée des 2/3 quand
l'unanimité ne peut être trouvée, ont
finalement permis de lever des objections de nos partenaires
et de leur démontrer plus solidement que notre
proposition, contrairement à ce qu'ils disaient
craindre, n'était nullement contraire au centralisme
démocratique, et constituait tout le contraire du
risque d'un maintien de deux blocs dans le parti unique.
... Ce point
acquis, en même temps que progressait la
rédaction des deux derniers textes communs portant
sur "guerre et révolution" et "socialisme",
l'obstacle majeur à l'entrée dans la
dernière phase du processus d'unification se trouvait
levé. Nous avons donc été amenés
à mettre au point avec le PCML un protocole d'accord
précisant la progression du processus unitaire dans
sa dernière phase. Ce protocole en même temps
qu'il énonce la nécessité de la
parité comme solution concrète dans notre pays
au processus de fusion des deux partis, souligne la
nécessité d'engager l'unité d'action
à tous les niveaux en la combinant avec les
discussions politiques, au début de l'automne,
unité d'action menée sur la base d'une
harmonisation des plans detravail et qui doit
progressivement parvenir à se
généraliser. Le protocole annonce la
rédaction d'un texte entre les deux partis sur la
manière de lutter correctement contre le gauchisme,
ainsi que celle d'un document sur la division des forces
marxiste-léniniste en 70. Le protocole traite de la
fusion progressive du système de presse. Il traite
des modalités de préparation du Congrès
d'unification, rassemblement des Congrès de chacun
des partis.
... Que faut-il
penser de ce protocole d'accord signé par notre
Comité central avec celui du PCML ? Deux choses:
... a) .Il se situe dans le
cadre des orientations tracées par notre IIIe
Congrès, et précisée ensuite au fur et
à mesure par notre Comité central. Nous avions
souligné au Congrès la nécessité
de fair aboutir le processus unitaire en rappelant comment
il devait par son aboutissement fournir des armes
supplémentaires dans la lutte contre le gauchisme
structurel, et se trouvait conditionné par la
garantie que nous devions avoir de pouvoir faire partager
nos acquis. Le Comité central avait en ce sens
adopté une résolution sur le processus
unitaire en en traçant les modalités
concrètes. L'examen du protocole d'accord montre que
les dispositions essentielles arrêtées à
ce moment son respectées. L'achèvement de la
rédaction des 4 textes (le 4e est en voie
d'achèvement), le développement à tous
les niveaux de l'unité d'action combinée aux
discussions politiques pendant une période
suffisamment longue pour approfondir l'accord politique et
unifier nos démarches, la préparation
centraliste-démocratique du Congrès
d'unification par une discussion approfondie à tous
les niveaux d'un projet de programme et d'un projet de
statuts, la parité, tout cela qui pour nous
constituait l'essentiel se retrouve investi dans le
protocole d'accord.
... Certes, la
réalisation concrète du processus
d'unification n'a pas épousé jusqu'ici trait
pour trait le schéma avancée au mois de
novembre dernier. Chacun sait que les grandes
difficultés rencontrées pour mener à
fond un certain nombre de discussions politiques à
tous les niveaux avec nos partenaires a conduit à une
certaine impasse, tant du point de vue du
développement de l'unité d'action progressive,
que du point de vue de l'approfondissement de l'unité
politique. C'est justement en fonction de ces
difficultés et en retenant les propositions
essentielles du Parti avancées lors du IIIe
Congrès et formulées par la session
plénière du CC issu du IIe Congrès:
prendre l'offensive dans la question de l'unité, la
réaliser dans les délais d'un an à un
an et demi, que le CC a dû ajuster concrètement
ses propositions aux propositions de nos partenaires. C'est
inévitable dans le cadre d'une discussion paritaire.
On doit cependant estimer que sur le fond notre position est
maintenue fermement: en effet, l'approfondissement de
l'unité politique sur toutes les questions (et pas
seulement sur les 4 thèmes) s'effectuera dans le
cours des rencontres à tous les niveaux entre les
deux partis, pendant une période prolongée, et
particulièrement sur la base de la préparation
du congrès d'unification, de la discussion du projet
de programme et de statuts. Simplement, du fait du retard
occasionné par le blocage apparu fin 1978, la
progressivité de l'unité d'action entre les
deux partis est remise en cause, d'emblée elle sera
très large, selon les possibilités
concrètes et les plans de travail. Pour le reste, ce
qui était défini est tout à fait
respecté. Le CC estime que cette modification du
schéma initiale prévu par notre Parti
n'affecte pas l'essentiel de notre conception de
l'unification et constitue un compromis
nécessaire.
... b) .Il ouvre une situation
nouvelle dans le processus unitaire. Ce qui n'était
qu'une simple probabilité que nous nous efforcions de
faire aboutir positivement devient un processus concret
sanctionné par un calendrier pour l'unification. Le
calendrier fixé s'il respecte la durée qui
nous semble nécessaire, comporte une série
d'étapes qui dans les faits vont transformer assez
rapidement la densité des relations entre les deux
partis à tous les niveaux. Il faut donc être
pleinement conscient que nous rentrons ainsi dans la
dernière phase du processus unitaire précedant
le congrès d'unification, et que cela va
entraîner dans notre travail un certain nombre de
transformations qu'il nous faut bien mesurer et
maîtriser. Cela exige notamment d'éviter deux
écueils:
...-- .Celui consistant à adopter
une attitude sectaire bloquant toute unité d'action,
mettant en avant les divergences secondaires et
empêchant ainsi l'unification politique de se
construire sur des bases justes. Croire qu'en
procédant ainsi on défend les acquis du Parti,
c'est se tromper lourdement, c'est mal utiliser les moyens
que nous donne l'avancée du processus unitaire pour
mieux faire connaître nos positions, et convaincre nos
partenaires de leurs justesses et apprendre à
apprécier leurs acquis propres.
...-- . Celui consistant à perdre de
vue la nécessité fondamentale, pour le
développement même du parti unifié , de
garantir les acquis de notre Parti, d'envisager
l'unification comme une solution de facilité, comme
une rupture radicale avec tout le travail
d'édification entrepris jusque là. Il est
particulièrement nécessaire de bien comprendre
au contraire, que ce qui nous semble essentiel pour la
construction du Parti communiste en France doit être
pris en compte par le parti unifié. Pour cela, la
démonstration concrète de la validité
de nos propositions doit être sanctionnée par
le développement réel de notre Parti pendant
la période qui s'étend jusqu'au congrès
de fusion (juin 1980). Pendant cette période il
s'agira d'articuler concrètement le
développement de l'unité d'action et de
l'unité politique avec nos partenaires et le
développement propre du Parti. Cela ne sera pas
toujours facile, et devra s'effectuer dans le rejet de toute
attitude sectaire, et dans le rejet de toute illusion de
l'unité sans luttes d'idées. Il va de soi que
pour la lutte d'idées, les réalisations
concrètes, les faits sont les arguments et les
critères irremplaçables. Développer le
Parti est donc une condition indispensable d'une bonne
unification. De même le IVe Congrès de notre
Parti qui devra se tenir dans les délais
indiqués par le "protocole d'accord" aura pour
tâche de tirer le bilan du Parti depuis sa
constitution. La systématisation de nos acquis, une
claire vision des problèmes à résoudre,
l'unification qui en ressortira permettra ainsi d'aborder la
phase de la fusion dans de bonnes conditions.
... Le
Comité central demande à tous les camarades du
Parti d'étudier avec soin les différents
documents sur le processus unitaire, qui se trouvent joints,
ainsi que ceux adoptés par le Congrès et
après, pour s'assimiler la démarche du
Parti.
... Des
réunions destinées à clarifier les
questions posées à propos du processus
unitaire, et à unifier solidement le Parti seront
organisées dans toutes les régions par le
Comité central.
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Les relations avec l'OCF ml
(Organisation Communiste de France
Marxiste-Léniniste)
Notre parti a engagé récemment des
discussions avec l'OCF ml
(1). Elles s'inscrivent
dans le cadre des efforts déployés par notre
parti pour oeuvrer à l'unité des
marxistes-léninistes dans notre pays. Notre parti a
en effet toujours considéré qu'il était
nécessaire de favoriser le regroupement de l'ensemble
des formations ou militants se réclamant du
marisme-léninisme.
C'est pour cela qu'une délégation du
Comité central du Parti a rencontré, à
deux reprises, une délégation de la direction
de l'OCF ml.
La première rencontre a permis de préciser les
conceptions en présence concernant la question de
l'unité des marxistes-léninistes. Elle a fait
ressortir une volonté commune de parvenir à
l'unité sur la base d'une réelle unité
politique. Pour cerner les points d'accord et divergences
existantes, un programme de discussions a été
établi portant sur : la situation internationale, la
situation économique et politique en France, le
socialisme.
Concernant l'analyse de la situation internationale, la
discussion a permis de mettre à jour les convergences
importantes existantes, sur la base d'un accord commun avec
la théorie des 3 mondes. Le débat a plus
particulièrement porté sur deux questions:
--L'articulation de la lutte pour l'indépendance
nationale et la révolution socialiste en cas
d'occupation de notre pays par une superpuissance.
--L'Europe.
Sur le premier point, la discussion a permis de rapprocher
les points de vue, précisant que si l'occupation de
notre pays par une superpuissance permettait
d'élargir les rangs des forces qui peuvent s'opposer
à l'envahiseur et lutter pour l'indépendance
nationale, en aucun cas le prolétariat et son parti
ne devrait abandonner l'objectif de l'instauration de la
dictature du prolétariat.
Sur la question de l'Europe, malgré certaines
appréciations unilatérales de l'OCF ml, niant
par exemple les aspects
négatifs du renforcement de l'unité des pays
européens, un
communiqué
commun a pu être rédigé à
l'occasion du scrutin du 10 juin
(cf QdP du 5-6).
Le Comité central a jugé positives les
premières discussions engagées avec l'OCF ml.
Elles ont permis de mieux connaître cette organisation
et réciproquement de mieux lui expliquer nos
positions politiques.
Ces discussions se poursuivent afin que soit mené
à bien l'examen des questions politiques
programmées (la crise en France, le
révisionnisme, le socialisme).
Il apparait que la tenue de ces premières discussions
au plan central a facilité des échanges
à la base dans certaines villes (Nantes, Anger,
Rennes). Ceci est positif et nous devons envisager en
septembre d'associer les militants de l'OCFml à
certaines de nos initiatives, notamment dans le cadre de la
lutte contre le chômage.
En poursuivant le débat politique avec l'OCF ml notre
parti essaiera de l'associer au processus d'unification des
marxistes-léninistes engagé entre notre parti
et le PCML.
(1) : L'OCF ml est issue de l'Humanité Rouge en
octobre 1970 à Rennes. Cette organisation est
essentiellement présente dans quelques villes de
l'Ouest de la France.
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PROTOCOLE D'ACCORD
POUR L'UNIFICATION
DU PCML ET DU PCRML
|
..................
Le PCML et le PCRml ont
engagé depuis plusieurs années un processus
d'unification visant à rasssembler dans un seul parti
communiste la plus grande partie des forces se
réclamant du marxisme-léninisme et de la
pensée maotsetoung dans notre pays. L'aboutissement
de ce processus contribuera à l'édification
d'un parti communiste qui sera plus à même de
tracer la voie révolutionnaire dans notre pays, de
répondre aux aspirations de la classe ouvrière
et des masses populaires et de les conduire dans leur lutte
contre la bourgeoisie et les deux superpuissances.
..................
Ce processus est marqué par
des avancées significatives dans plusieurs domaines.
Les points de vue sur des questions essentielles se sont
très sensiblement rapprochés, ceci contribuant
à approfondir l'unité idéologique et
politique entre les deux partis. Cela s'est manifesté
notamment par la campagne commune menée dans la
bataille politique de mars 78, par la rédaction des
textes communs sur les quatre points (centralisme
démocratique, le parti communiste, guerre et
révolution, le socialisme), par la pratique
d'unité d'action ponctuelle réalisée de
manière privilégiée entre nos deux
partis.
..................
Afin que ce processus aboutisse
positivement, les deux comité centraux estiment
nécessaire et possible de définir un ensemble
de propositions solidaires dont la mise en oeuvre fasse
entrer le processus unitaire dans sa dernière phase
et engage concrètement les deux partis vers le
congrès d'unification.
*
.. Pour mener à bien cette dernière
phase, les deux partis soulignent les deux point
suivants:
*....Il est nécessaire que l'unité
d'action entre les deux partis et leurs organisations
à tous les échelons se mette en place
dès l'automne et parvienne à se
généraliser. Cela implique la mise en oeuvre
à tous les niveaux de plan de travail communs
élaborés sous la direction commune des deux
CC. Cela favorisera une meilleure compréhension et
une meilleure connaissance réciproques des deux
partis sur tous les plans. La mise en oeuvre de
l'unité d'action à la base et à tous
les niveaux combinée avec les discussions politiques
et l'échange de points de vue menés
régulièrement entre les cellules et les
organismes, contribueront à rapprocher les points de
vue, à lever les malentendus, à
résoudre les contradictions et à renforcer
ainsi l'unité idéologique et politique entre
les deux partis.
*....Il est nécessaire que le congrès
d'unification tienne pleinement compte du caractère
spécifique du processus d'unification engagé
dans notre pays entre nos deux partis.
..................
D'une part, de ce congrès
seront issus un programme et des statuts sur lesquels le
parti unique se fondera pour son activité et son
organisation; ce parti fonctionnera suivant le principe du
centralisme démocratique (dont un texte commun entre
les deux partis a fixé les grands axes). D'autre
part, afin de prendre en compte tous les acquis respectifs
de chacun des deux partis et leur rôle comparable dans
la bataille politique, les deux comités centraux
estiment nécessaire de composer les organismes
dirigeants du futur parti (CC, BP, Secrétariat) de
manière paritaire jusqu'au prochain congrès
tenu un an après le congrès d'unification.
Durant cette période, les organismes de direction du
parti s'efforceront de rechercher l'unanimité pour la
prise de décisions importantes; en tous cas, les
décisions importantes seront prises avec l'accord des
2/3.
..................
Ainsi se trouveront
écartées toutes formules de simple addition
des deux partis ou d'absoption de l'un par l'autre et seront
crées les conditions pour une fusion effective en un
seul parti du PCML et du PCRml.
*
..................
Compte tenu de ces deux points, le
processus d'unification implique les tâches
suivantes:
-- l'harmonisation des plans de travail et la mise en oeuvre
à tous les niveaux des plans d'action
décidés en commun,
-- la fusion progressive du système de presse avant
même le congrès d'unification,
-- la préparation du congrès d'unification par
l'élaboration commune des projets de programme et de
statuts étudiés, discutés et
amendés dans chacun des partis.
..................
De la mi-septembre au
congrès d'unification, la direction de cette
dernière phase de l'unification sera assurée
par les deux comités centraux des deux partis.
..................
Dans ce cadre, les deux CCet les
deux BP tiendront des sessions communes.
..................
Les deux CC mettront en place un
comité pour
l'unification conduit par les
deux secrétaires généraux et
constitué sur une base paritaire. Ce comité de
dix membres se réunira une fois par semaine.
Sous la direction commune des deux comités centraux,
il mettra en oeuvre les trois tâches définies
plus haut. Il rédigera un texte commun
complétant les quatres textes
précédemment réalisés, à
propos du gauchisme. Il rédigera un document commun
des deux partis à propos de la division des forces
marxistes-léninistes en France en 1970.
.1.
..................
Un plan de travail commun
détaillé sera défini en septembre. Cela
nécessitera une réflexion attentive des deux
comités centraux et la prise en considération
des données politiques internationales et nationales
de la rentée.
..................
*
Il comprendra une bataille commune sur la question du
chômage et de l'emploi, notamment dans les secteurs de
la sidérurgie, de la téléphonie et de
la navale. L'échange et l'approfondissement des
expériences respectives des deux partis sur cette
question, organisés dès la rentrée par
le comité pour
l'unification, permettront de
définir les axes principaux, les mots d'ordre et les
moyens d'action de cette bataille.
..................
*
Il comprendra la nécessaire bataille pour les
libertés démocratiques mises en cause par les
attaques redoublées du capitalisme et du gouvernement
Giscard-Barre.
..................
*
Il comprendra une riposte commune aux attaques de la
bourgeoisie contre les travailleurs immigrés: emploi,
racisme, loi Bonnet-Stoléru, logements
(Sonacotra)...
..................
*
Il comprendra une campagne d'explications concernant
l'édification du socialisme en Chine, tant à
travers l'activité de masse des AFC que par l'action
propre des deux partis (presse, réunions
publiques...). Une séance de travail du
comité pour
l'unification tenue à
la rentrée, mettant en commun les
éléments de connaissance et de
réflexion des deux partis sur cette question, devra
permettre de préciser les axes de cette campagne.
..................* Il prendra en
considération les derniers développements de
la situation internationale, notamment dans le Sud-est
asiatique et prendra les initiatives nécessaires en
conséquence.
Les deux partis mettront en oeuvre ce
plan de travail à tous les niveaux :
-- au niveau central, le comité pour
l'unification élaborera
des mesures et des directives concernant les actions
communes (circulaires communes). Il établira un
compte-rendu mensuel de ses activités et pourra
participer, si cela s'avère nécessaire,
à des réunions communes entre les
différents échelons des partis (région,
section, cellule);
-- au niveau des
régions-fédérations et des sections,
les organismes de direction se réuniront dans la
deuxième quinzaine de septembre pour harmoniser les
plans de travail. Il se réuniront ensuite tous les
quinze jours; les secrétaires politiques des
organismes se rencontrerant --même brièvement--
une fois entre deux;
-- au niveau des cellules, elles se
réuniront en assemblée plénière
dans la première semaine d'octobre pour
établir le plan de travail commun et se
réuniront régulièrement tous les mois,
les bureaux de cellules se réunissant une fois entre
deux.
.2.
.........................Le système de presse sera
fusionné selon le calendrier suivant:
-- dès septembre, des pages communes seront
réalisées dans les quotidiens, notamment en
liaison avec les plans de travail communs. Leur nombre et
leur périodicité pourront être
progressivement étendus;
-- le premier janvier, les quotidiens fusionneront en un
seul;
-- durant le premier trimestre 1980 sera mis en place le
travail commun pour la fusion des revues
théoriques.
.3.
.........................Courant décembre, les deux
comités centraux examineront en séance
plénière les projets de programme et de
statuts élaborés par le comité pour
l'unification. Ces projets
seront envoyés début janvier à
l'ensemble des deux partis, pour étude, discussions
et amendements, au sein de chacun des deux partis.
..En mai, chacun des partis sur la base de ses
propres statuts, convoquera son IVe Congrès.
Les deux CC auront fixé dans une session commune les
quota de représentation des
délégués au congrès sur la base
des effectifs des partis arrêtés le 21 mars.
Chaque congrès se prononcera sur les orientations
contenues dans les projets de programme et de statuts soumis
au congrès d'unification. Chaque congrès
élira en nombre égal la liste des dirigeants
de son propre parti qui participeront aux organismes
dirigeants élus par le congrès
d'unification.
........................Les deux congrès se réuniront un
mois après en un congrès d'unification. Ce
congrès adoptera le programme et les statuts et les
résolutions du futur parti. Il élira un
comité central composé de manière
paritaire.
Le Comité central du PCML
Le Comité central du PCRml
......Le 14 juillet 1979...........
|
Guerre et
révolution
1..... Le PCML et
le PCRml fondent leur analyse de la situation mondiale sur
la théorie des trois mondes.
.......Les deux
superpuissances - USA et URSS - sont l'ennemi principal des
peuples du monde. Entretenant des rapports de
rivalité, mais aussi secondairement de collusion, les
deux superpuissances n'occupent pas la même position
sur la scène mondiale.
.......Profitant
de l'affaiblissement et des reculs de l'impérialisme
américain, le social-impérialisme avance
à visage voilé, en utilisant son passé
de pays socialiste. Directement ou par pays
interposé, il multiplie les pressions, les
ingérences dans les affaires intérieures
d'autres pays, et les interventions militaires. Il est
l'ennemi le plus dangereux des peuples du
monde.
.......La
rivalité entre les deux superpuissances s'est
considérablement accrue. Ces dernières
années, les facteurs de guerre se sont ainsi
développés plus rapidement que les facteurs de
révolution, aggravant par là fortement les
risques d'une nouvelle guerre mondiale.
.......Dans la
lutte pour le repartage du monde entre impérialismes,
la guerre est inéluctable. Elle est le prolongement
de la politique impérialiste et, aujourd'hui en
particulier de l'hégémonisme.
2..... Le
caractère inéluctable de la guerre ne signifie
pas qu'on ne peut pas la retarder.
......Le
prolétariat international et les peuples du monde, le
mouvement des pays du TiersMonde, les pays du second monde,
sur la base de leurs intérêts propres, sont
amenés, sous des formes et à des degrès
divers, à s'opposer aux deux superpuissances et aux
menaces de guerre.
......Ces forces
tendent ainsi à converger en un front uni mondial
anti-hégémonique. Le prolétariat
international est la force dirigeante de ce front, et les
peuples des pays du Tiers Monde en sont la force
principale.
......Le front uni
antihégémonique n'a pas aujourd'hui de forme
organisée car il n'est que la convergence de forces
sociales différentes qui, en fonction de leurs
intérêts parfois contradictoires, portent des
coups aux deux superpuissances.
......La
construction de ce front uni antihégémonique
contribue à retarder la guerre.
......Le
développement des facteurs de révolution
contribue également à faire reculer la guerre.
Ainsi le développement d'oppositions à la
dictature social-fasciste en Union Soviétique, le
développement de la révolution dans les zones
dont le contrôle est indispensable aux deux
superpuissances, notamment au social-impérialisme
pour préparer la guerre, la victoire de la
révolution socialiste dans de nouveaux pays
modifieraient considérablement les
possibilités des deux superpuissances d'appliquer
leurs plans hégémonistes.
......A l'heure
actuelle, il apparaît que seuls des mouvements
révolutionnaires conséquents, c'est à
dire ayant une attitude claire face au
social-impérialisme peuvent faire reculer le
déclenchement de la troisième guerre
mondiale.
......Retarder la
guerre mondiale favoriser en retour l'accumulation des
forces révolutionnaires.
L'EUROPE
......L'Europe par son potentiel humain,
économique et technologique, par ses colonies et
néocolonies, est l'enjeu stratégique principal
de la rivalité USA-URSS. C'est la mainmise sur
l'Europe par l'une des deux superpuissances qui lui
assurerait de manière décisive
l'hégémonie sur le monde. C'est pourquoi les
deux superpuissances ont massé en Europe un potentiel
militaire considérable, en hommes et en
matériel classique et nucléaire ; en Europe,
c'est le social-impérialisme qui est à
l'offensive ; il y constitue le danger principal pour les
pays et les peuples.
1....Les deux
superpuissances, et principalement le
social-impérialisme, s'appuient sur la division des
pays européens pour exercer leurs pressions. Et c'est
en partie pour résister à ces pressions que
les pays d'Europe ont été conduits à
renforcer leur concertation dans divers domaines. Ainsi, du
point de vue des rapports entre l'Europe et les
superpuissances, tout renforcement des liens entre pays
européens, c'est à dire toute
détermination d'une politique commune face aux
problèmes posés par la situation mondiale
constitue à l'heure actuelle un obstacle aux plans
des superpuissances.
....On ne peut
pour autant oublier certaines tendances qui se manifestent
au sein des bourgeoisies européennes à
céder aux pressions des superpuissances ou à
s'en remettre à l'une face à l'autre. Cette
position aggrave les risuqes de guerre.
2....Du point de
vue des rapports entre les bourgeoisies européennes
et les peuples, la construction européenne, qui ne
conduit pas actuellement à un Etat supranational,
favorise d'une certaine manière la coordination des
mesures prises par les bourgeoisies européennes
contre les travailleurs, dans le domaine politique et
répressif, dans celui de la "restructuration", du
chômage, etc... Il y a là un aspect
négatif dangereux pour la construction
européenne, que les peuples
combattent.
....En retour, la
construction européenne donne également, par
l'harmonisation progressive des conditions faites aux
travailleurs, les bases objectives pour l'organisation d'une
riposte commune des prolétariats
européens.
....L'existence de
la CEE ne doit nullement masquer la responsabilité
directe de la bourgeoisie de chaque pays face aux
travailleurs : c'est d'abord contre sa propre bourgeoisie
que la classe ouvrière doit porter ses
coups.
....Ainsi, et dans la mesure
où s'accroissent les risques de guerre, il
apparaît que la construction européenne
présente des aspects positifs.
NOS TÂCHES
Le développement de la
situation internationale fixe à nos partis notamment
les tâches suivantes:
...1
dénoncer activement la rivalité accrus entre
les deux superpuissances et les riques de plus en plus
grands qu'elle fait courrir à la paix mondiale,
mettre en évidence le rôle
particulièrement agressif du
social-impérialisme, principal foyer de guerre dans
le monde aujourd'hui.
...2 combattre
sans relâche tous les points de vue qui tendent
à masquer la réalité de cet
affrontement et d'en dissimuler aux travailleurs la
caractère inéluctable. Combattre en
particulier toutes les tentatives de compromission faites
par la bourgeoisie française vis à vis de
l'une ou l'autre des deux superpuissances. Combattre les
illusions sur la soi-disant détente, notamment la
politique développée par le PCF à ce
sujet !
...3 soutenir en
France et dans le monde l'ensemble des efforts qui visent
à retarder l'échéance d'une
troisième guerre mondiale, contribuer au
rassemblement dans notre pays et dans le monde d'un vaste
courant de lutte contre les deux superpuissances, à
la constitution du front uni antihégémonique
mondial dirigé par le prolétariat
international et dont le Tiers Monde constitue la force
principale. Dans ce cadre, nos deux partis
considèrent que leur contribution la plus importante
à la construction d'un tel front est le renforcement
de la lutte pour préparer la révolution en
France.
....L'enjeu
stratégique de la rivalité des deux
superpuissances étant l'Europe, le PCRml et le PCML
apprécient les aspects positifs de la construction
européenne qui constituent une base objective de
résistance aux deux superpuissances; ils soutiennent
les efforts des classes ouvrières et des peuples
d'Europe pour unir leurs luttes
anticapitalistes.
....Ainsi, nos
deux partis soutiennent ces aspects positifs de la
construction européenne tout en menant la lutte
contre les mesures prises à l'encontre de la classe
ouvrière, des petits paysans et des masses
populaires.
|
La lettre du CC du PCML
au CC de notre parti (30 mai 1979).
........Le Comité central du..................................................................................Le 30 mai 1979
Parti communiste
marxiste-léniniste
.....................au
..........Comité central du
Parti communiste
révolutionnaire
...........marxiste-léniniste
Chers camarades,
.................Lors des dernières rencontres entre les
deux délégations de nos deux partis, les 3 et
10 mai derniers, votre délégation conduite par
le camarade Max Cluzot a fait de nouvelles propositions
concernant les modalités d'unification entre les deux
partis en réponse à notre lettre du 16 avril
dernier. De l'avis de votre délégation, ces
propositions nécessitent une réponse ferme et
la plus rapide possible de notre Comié
central.
.................Ces propositions ayant été
exprimées oralement, nous les résumons ici
brièvement dans le souci d'éviter toute
incompréhension et tout malentendu entre nous. Ainsi,
votre parti demande que, du Congrès d'unification
préparé, convoqué et tenu selon le
principe du centralisme démocratique, sortent un
Comité central, un Bureau politique et un
Secrétariat composés de manière
paritaire sur le plan quantitatif et qualitatif. A cette
condition, l'unité d'action
généralisée que nous proposons dans
notre lettre du 16 avril pourrait être rapidement
réalisée et l'unification pourrait avancer
à grand pas.
.................Notre Bureau politique, réuni entre les
deux rencontres, a soumis à votre
délégation les résultats de sa
réflexion.
................."1-- Le PCML a toujours été et
est toujours partisan de l'unification des deux partis et
non de l'absorption de l'un par l'autre. "L'absorption" est
contraire à de justes principes idéologiques
marxistes-léninistes."
................."2-- Notre parti estime que le principe
centraliste démocratique doit régir
l'organisation et le fonctionnement d'un parti communiste;
cela reste vrai dans le cadre de l'unification (cf
Résolution de notre IIIe Congrès sur
l'unification). Néanmoins, afin de répondre
aux soucis et aux craintes des camarades du PCRml quant aux
risques d'absorption de leur parti, notre BP est prêt
à envisager l'étude de modalités
paritaires transitoires dans la composition des organes
dirigeants du futur parti."
.................Notre Bureau poltique a d'ailleurs
avancé plusieurs propositions concrètes
concernant notamment un organisme paritaire d'unification,
un calendrier et un protocole d'unification, etc.,
propositions qui manifestent le souci de notre parti
d'avancer dans l'unification des deux partis en tenant
compte du point de vue de votre parti.
.................A
l'issue de la rencontre du 10 mai, où l'étude
des modalités d'unification a été
amorcée, votre délégation a
exprimé son refus de leur caractère
transitoire et a précisé que la parité
des organismes centraux devrait être absolue, tant du
point de vue numérique que du point de vue des
responsabilités alloués à chacun des
anciens partis. Votre délégation a
exprimé l'alternative suivante : ou bien le
Comité central du PCML répond positivement
à la proposition du PCRml et l'unification avance
dans de brefs délais, ou bien le PCRml sera contraint
de rétablir l'équilibre numérique entre
nos deux partis dans des délais de six à douze
mois et l'unification des deux partis marchera plus
lentement.
.................Le 25 mai, une rencontre exeptionelle a eu lieu
entre deux délégations des partis comprenant
les Secrétaires généraux. Le camarade
Max Cluzot y a de nouveau réexpliqué votre
point de vue dans le détail.
.................Nous avons éxaminé soigneusement
et de manière approfondie les propositions et les
arguments exprimés par les délégations
de votre parti ; nous pensons avoir bien compris votre point
de vue et qu'il n'y a pas de malentendu sur vos
propositions. Après étude, voilà
comment notre Comité central voit les
choses.
.................Nous désaprouvons l'alternative dans
laquelle vos nouvelles propositions placent le processus
d'unification engagé par nos deux partis. Vous dites
en effet "parité des
organismes centraux et unification
immédiate" ou bien
"équilibrage des forces
et unification plus lointaine et ralentie". Cette alternative nous semble contradictoire
avec votre appréciation, exprimée par le
camarade Max Cluzot, selon laquelle les conditions
idéologiques et politiques de l'unification des deux
partis sont aujourd'hui pour l'essentiel réunies. Si
tel est le cas, il n'existe aucune modalité
oganisationnelle d'unification qui puisse bloquer le
processus en cours; il n'en est aucune qui ne puisse
être discutée, modifiée, amendée,
améliorée. Pour notre part, nous sommes
prêts à discuter de toutes les modalités
d'unification avec vous, y compris de modalités
paritaires transitoires.
.................Cependant, notre parti n'est pas favorable au
principe paritaire en ce qui concerne l'édification
du futur parti unique. Cela n'est pas nouveau. A la suite de
sa IVe session, le Comité central vous a
exprimé ce point de vue en ces termes:
................."Oralement, votre
délégation a répondu à nos
propositions du IIIe Congrès sur les modalités
d'unification que le Congrès qui verra s'unifier nos
deux partis devrait être paritaire. (...)
................."Nous pensons que
le Congrès d'unification ne peut que mettre en
pratique les principes du centralisme démocratique.
Election de délégués par les cellules
pour les conférences locales et régionales,
élection des délégués au
Congrès. Respect des règles,
etc.
................."Ceci nous semble
être nécessaire pour réaliser
effectivement une fusion et non une simple addition porteuse
de toutes les divisions possibles et
imaginables.
................."Maintenant, nous
pensons que la décision de tenir ce Congrès,
l'amorce du processus d'unification organisationnelle,
l'élaboration des rapports, statuts, programme et
résolutions ne peuvent se réaliser que
paritairement par réunion de nos Comités
centraux, délégations
spécialisées ou toute autre forme jugée
de concert comme correcte."
.......................................(Lettre du CC du PCML au CC du PCRml en date du
22 septembre 1978)
.................A
cette date, votre proposition de parité s'appuyait
sur l'appréciation d'un nombre égal de
militants entre nos deux organisations. Néanmoins,
nous ne la jugions pas satisfaisante car non conforme aux
normes centralistes démocratiques, dont la
Résolution sur l'unification de notre IIIe
Congrès a souligné
l'importance.
.................Aujourd'hui, vous nous indiquez estimer le
rapport numérique à 2 pour 3 pour le PCML.
Aussi comprenons-nous bien moins encore qu'en
été dernier, votre proposition de
modalités paritaires pour les organismes dirigeants
du parti unique.
.................Précisons notre point de vue quant au
principe de la parité.
.................Les relations entre nos deux partis sont
conduites de manière paritaire et doivent
l'être ainsi jusqu'au Congrès d'unification.
Par contre, le parti unique que nous construisons ensemble
doit être régi par le principe centraliste
démocratique et ceci dès son origine,
dès sa création. Autrement dit, le
Congrès d'unification doit définir des
orientations idéologiques, politiques et
organisationnelles et élire une direction selon le
principe d'organisation du parti communiste. De notre point
de vue, il ne saurait y avoir d'entorse à ce
principe. Dans le texte rédigé en commun par
nos deux Secrétariat, nous avons souligné
notre souci commun de respecter ce principe centraliste
démocratique en indiquant :
................." -- le Congrès constitue un moment
privilégié dans le fonctionnement centraliste
démocratique du Parti. Il représente
l'ensemble des membres et des organisations du Parti. Il est
souverain et les orientations qu'il définit ont
valeur de loi pour l'ensemble du Parti jusqu'au prochain
Congrès;
................." -- l'élection des
délégués au Congrès et
d'organismes de direction est une garantie de la
démocratie dans le Parti."
.................Ainsi, le principe centraliste
démocratique doit être requis pour la
composition des organismes dirigeants, y compris pour
l'élection du Secrétaire
général. En réponse à l'une des
questions de notre délégation, le camarade Max
Cluzot a indiqué qu'à son avis il n'y avait
pas d'inconvénients à ce que le
Secrétaire général du futur parti soit
le camarade Jurquet. Nous pensons quant à nous que,
sur cette question aussi, les normes habituelles doivent
être respectées.
.................Bien sûr, un Congrès d'unification
présente des caractères particuliers car il
opère le passage d'une situation où deux
partis existent et décident paritairement, à
une situation où un seul parti agit et décide
de manière centraliste démocratique. Ainsi le
parti unique sanctionne l'aboutissement définitif de
notre unification idéologique et politique totale.
Par vos propositions de parité des organismes
dirigeants, votre parti estime régler correctement ce
passage-là ; nous ne refusons pas d'étudier
ces propositions avec vous, mais nous les jugeons porteuses
de plus d'inconvénients que d'avantages. En effet,
dans le processus de fusion engagé, elles tiennent
principalement compte du passé --à savoir
l'existence de deux parti-- plutôt que de l'avenir,
à savoir la mise sur pied d'un Comité central
le plus représentatif du futur parti unique et le
plus apte à le diriger. Dans le processus de fusion
organisationnelle des deux partis, notre
préoccupation première doit être
tournée vers l'avenir, vers le parti que nous
construisons ensemble et doit se débarasser des
réflexes anciens de préservation des deux
partis. Nous sommes persuadés que vous partagez ce
point de vue. Il nous semble néanmoins que la
parité décidée et obligée des
organismes dirigeants va à l'encontre de ce juste
point de vue idéologique ; il ne respecte pas la
volonté démocratique de la base de nos deux
partis. Nous pensons que le principe de parité est
porteur de division.
XXX
.................Lors des discussions entre les deux
délégations, les camarades du PCRml pour
soutenir la proposition de parité des organismes
dirigeants, ont posé l'alternative suivante : s'il
n'y a pas parité des CC, BP, Secrétariat, il y
aura absorption du PCRml par le PCML. Nous avons
réfléchi à cette question et ne
partageons pas votre point de vue. La non-parité des
organismes dirigeants ne conduit pas à l'absorption
d'un parti par l'autre ; la partité ne garantit pas
contre l'absorption non plus.
.................Les expériences historiques
d'unification de partis communistes sont très
réduites; certains partis dans le monde cherchent et
inaugurent des solutions. C'est encore peu de choses, peu
d'expériences, peu de références
utiles. Quant à lui, notre parti a une
expérience bien modeste, celle des années
73-74 et 75 où 13 groupes, grands et petits, sont
venus fusionner avec lui; ces groupes et nous-mêmes
avons parlé de ralliements. Le processus
engagé entre vous, PCRml, et nous, PCML, est
différent : ni l'un ni l'autre des deux partis
n'envisage l'unification pour résoudre un
échec de sa politique et de son organisation.
Néanmoins, dans ce cas comme dans ceux que notre
parti a connus par le passé, il s'agit bien de faire
fusionner deux organisations en une seule. C'est un
processus objectif, long et complexe ; lors de ses
expériences passées des "ralliements", notre
parti a rencontré des difficultés, voire des
échecs (ralliement du groupe de Strasbourg) et acquis
une expérience concrète. Prenons l'exemple de
La Gauche
révolutionnaire; 150
militants environ ont fusionné avec notre parti; or,
aujourd'hui, le nombre de cadres dirigeants et de cadres
intermédiaires de notre parti issus de la
GR est dans un rapport très nettement
supérieur à l'apport militant initial.
Autrement dit, dans la fusion correctement
réalisée pour l'essentiel, les acquis
positifs, les compétences et les qualités des
militants ont pu être pleinement valorisés dans
l'intérêt du parti tout entier.
.................Nous est-il impossible, par un examen attentif
commun de nos acquis respectifs, de nos cadres et cadres
dirigeants, de réaliser une fusion correcte des deux
partis ? Le PCRml ne veut pas être absorbé; le
PCML ne veut pas absorber le PCRml; et l'inverse doit
être vrai. Nous comprenons fort bien vos soucis et vos
craintes, votre préoccupation d'apporter au parti
unique vos acquis positifs, votre "originalité", vos
bonnes traditions et nous souscrivons pleinement à
ces exigences légitimes. C'est dans le souci de les
respecter, de prendre pleinement en considération
votre point de vue, que le Bureau politique de notre parti
avait accepté d'étudier des modalités
paritaires transitoires d'unification avec votre
délégation. Nous pensons néanmoins que
la réponse à vos préoccupations ne
réside nullement dans une mesure organisationnelle de
parité, mais dans l'approfondissement de
l'unité idéologique et politique de nos deux
partis à tous les niveaux, dans le renforcement de la
connaissance et de la confiance réciproques,
nécessairement acquises et développées
dans l'unité d'action
généralisée entre nos deux
partis.
XXX
.................Aussi saisissons-nous l'occasion de cette
lettre pour renouveler notre proposition d'étendre et
de renforcer l'unité d'action entre
nous.
.................L'unification ne saurait être une simple
décision de sommet. Or, après la
période positive des éléctions de mars
78, l'unité d'action a sérieusement
marqué le pas. Nos deux partis se connaissent fort
peu; les militants, les organisations et les organismes des
deux partis ont trop peu agi ensemble encore pour que soient
balayées les craintes et les réticences
d'absorption réciproques. Eprouvons dans l'action
commune la solidité de notre unité
idéologique et politique et nos deux partis
envisageront l'unité organisationnelle de
manière plus confiante et plus simple. Ainsi,
l'examen des modalités organisationnelles
d'unification pourra être abordé en toute
franchise et avec un esprit détendu de part et
d'autre. Voilà pourquoi nous renouvelons les
propositions contenues dans notre précédente
lettre du 16 avril dernier. Pour nous, la réalisation
effective de l'unité d'action entre nos deux partis
est une garantie essentielle d'une unification solide et
rapide entre nos deux partis. Sans une période
suffisamment longue d'unité d'action, il ne pourrait
pas se concevoir la possibilité de l'unification des
deux partis.
.................En ce qui concerne les modalités
organisationnelles d'unification, voici nos propositions qui
s'efforcent de tenir compte des particularités d'un
Congrès de fusion de deux partis et de
répondre à vos soucis et aux nôtres.
Nous avions déjà, en septembre dernier,
avancé oralement une proposition similaire. Il
s'agirait de tenir un Congrès exceptionnel et
paritaire en tout point. Sa fonction serait de
décider l'unification des deux partis et de mettre en
place des organismes dirigeants paritaires. De ce
Congrès sortirait une Résolution pour
l'unification qui définirait les modalités
idéologiques, politiques et organisationnelles de
préparation d'un second Congrès du parti
unique selon le principe centraliste démocratique :
préparation et discussion centralistes
démocratiques du projet de programme et de statuts,
fusion immédiate des organismes et des appareils
(dont la presse) et mise en place des structures
intermédiaires, calendrier, mise à l'action du
parti unique pendant la période entre les deux
Congrès. Dans un délai de six mois à un
an maximum se tiendrait un nouveau Congrès
préparé et tenu selon le principe centraliste
démocratique, qui élaborerait le programme,
les statuts définitifs du parti unique et
élirait un Comité central jusqu'au
Congrès suivant. Cette proposition respecte nos
soucis respectifs -- nous semble-t-il. Votre
préoccupation sur le danger d'être
"absorbé", de "perdre les acquis" est garantie par le
principe paritaire retenu dans la première
période du processus, durant laquelle les deux partis
apprendront à se connaître et à agir
ensemble. Le second temps du processus répond
à notre souci de voir sortir un programme, des
statuts et un Comité central définitifs d'un
Congrès pleinement centraliste
démocratique.
.................Cette proposition mérite sans nul doute
d'être étudiée et enrichie avec vous.
Nous souhaitons que les deux délégations des
deux partis, confrontant les points de vue aujourd'hui
encore divergents quant aux modalités d'unification,
poursuivent l'examen détaillé des
différentes propositions en
présence.
.................Nous souhaitons vivement qu'une position
commune se dégage rapidement. Il est sûr que la
solution d'équilibrage numérique
envisagée par vous constitue une perspective
négative qui reculerait et ralentirait le processus
d'unification en cours; et vous comme nous le
regretterions.
.................En l'attente d'une réponse à
notre précédente lettre et à la
présente, recevez, chers camarades, nous salutations
fraternelles.
.................
................. ................. .................
................. ...............Le Comité central du PCML
|
La lettre du CC de notre
parti au CC du PCML (12 juin 1979).
Le Comité Central du PCR
ml...........................................................................Le 12 juin 1979
au Comité Central du
PCML
Chers camarades,
...Le Comité Central du PCR ml a
étudié avec soin la lettre que lui a
adressé le Comité central de votre parti en
date du 30 mai. Il vous apporte ici ses réflexions,
sa réponse et ses propositions.
...Ses réflexions d'abord:
...A notre sens, votre lettre présente des
aspects contradictoires, positifs et négatifs. Notre
propos est de nous appuyer sur les aspects positifs pour
combattre les aspects négatifs qui s'y font jour, car
notre souci est de parvenir effectivement à
l'unification de nos deux partis. Les aspects
négatifs, négatifs au regard de la seule chose
qui nous intéresse ici, c'est-à-dire
l'avancée du processus d'unification, appararaissent
d'un double point de vue:
...---..dans la présentation que vous faites de
nos propositions
...---..dans les propositions finales que vous
établissez,
mais les acpects positifs sont
aussi présents dans vos dernières
propositions.
...Commençons par les aspects
négatifs:
...--..Il
n'est pas correct, à notre sens, de présenter
la proposition de parité dans la constitution des
organismes dirigeants, proposition établie par notre
parti, comme vous le faites. En effet, en rappelant notre
proposition sur la parité, position dont nous avions
déjà fait part un an plus tôt, notre
souci n'était pas de créer un obstacle
supplémentaire à l'avancée du processus
unitaire, mais bien au contraire d'en faciliter la
réalisation. Voilà pourquoi, et nous l'avons
d'ailleurs clairement exprimé lors des rencontres de
nos délégations. Depuis de longs mois,
l'unification n'avance guère. Au mois de mars
dernier, notre Comité central vous avait
déjà fait part de ssa préoccupation en
la matière et lors de la première rencontre
entre nos secrétaires généraux, notre
camarade Cluzot vous avait transmis cinq propositions
élaborées par le Comité central,
propositions auxquelles vous répondiez
conditionnellement, (à la condition impérative
de réaliser l'unité d'action
systématique et les assemblées
pleinières de cellule), par votre lettre du 15 avril.
En établissant ses propositions en cinq points, le
Comité central avait pris en compte la situation du
processus unitaire, en regard des éhéances
dans le temps et en fonction des résolutions de notre
IIIe Congrès. En effet, nous ne pouvions prendre et
nous ne prenons toujours pas notre parti d'une situation de
blocage relatif du processus d'unification, intervenue
après la brève mais riche période des
élections de mars 78, avec votre départ de
l'UOPDP. Pendant de long mois, deux conceptions
différentes se sont faites jour dans l'avancée
des discussions politiques à tous les niveaux.
Jusqu'en mars dernier, ces deux conceptions se sont peu
rapprochées. L'unité d'action a
été ponctuelle et insuffisante, la discussion
politique, menée dans des conditions difficiles et
précaires au niveau des délégations
centrales, a permis néanmoins la rédaction de
deux textes, qui ont été très peu
discutés au plan régional ou local. Prenant
toutefois en considération ces maigres acquis et
jugeant favorablement la convergence de nos points de vue
politiques exprimés notamment dans les presses
respectives, notre Comité central s'est
efforcé de faire des propositions aptes à
débloquer la situation. D'abord les cinq
propositions, ensuite l'invitation à revenir sur la
question de la parité.
...Parvenir sur ce point consistait à
réévaluer nos propres préoccupations
dans l'avancée du processus unitaire, afin d'examiner
concrètement, les choses étant ce qu'elles
étaient, les possibilités réelles
d'aller, dans de moins bonnes conditions que celle que nous
souhaitions initialement, mais d'aller aussi vite que
possible, dans la marche à
l'unification.
...Vous
présentez au contraire notre position comme
l'expression d'une nouvelle condition. Ce n'est pas
exact.
...Vous
présentez par ailleurs cette proposition comme
fondée sur la crainte, sur la peur qui serait la
notre d'être absorbé par votre parti. Vous nous
décrivez peu à notre avantage, plutôt
sur la défensive, tournés vers le passé
et marchandant quelques positions dirigeantes. Est-ce
vraiment ainsi que vous pouvez apprécier nos
propositions ?
...Les relations
que vous faites de nos propos sont peut être aptes
à resituer cette image, mais coupés de leur
contexte, ces propos n'ont guère de sens, et cela,
vous, comme nous, le savez bien. Par exemple nous ne pouvons
que désaprouver la manière dont vous rendez
compte de l'opinion émise par notre secrétaire
général en réponse à votre
question demandant s'il devait y avoir deux
secrétaires généraux dans le parti
unique. Cette question n'est pas, on le voit, aussi
scrupuleuse du respect du centralisme démocratique,
qu'il n'y parait à vous lire, car c'est bien selon ce
principe que la question devrait être tranchée,
c'est bien évidemment aussi notre avis; alors que
signifie la mention isolée de l'opinion émise
par notre camarade ? Nous désaprouvons
également les appréciations
unilatéralement négative que votre
délégation a portées sur le meeting
organisé en commun sur l'Europe, le 20
mai.
...Certes ce
meeting présentait bien des défauts, et
n'était guère vivant, mais auriez-vous
oublié que le refus par vous d'un grand nombre de nos
propositions (débats notamment) a modifié le
caractère de ce meeting pour lequel au demeurant,
vous n'avez guère mobilisé. Le
caractériser ensuite comme très négatif
reflète un état d'esprit peu constructif dans
l'unification. Nous ne nous attarderons pas sur ces
remarques, mais nous souhaiterions vivement que
l'état d'esprit, le point de vue dont vous partez
dans la démarche unitaire se débarrasse de ces
réactions négatives.
...En fait, notre
proposition de parité n'est pas l'expression d'une
crainte de l'absorption, et soyez rassurés, nous
n'avons pas peur de l'unification, sinon pourquoi nous y
engagerions-nous ? Non, ce qui nous pose problème
c'est la façon concrète dont vous avancez le
thème du centralisme démocratique pour
résoudre le processus d'unification et sur ce point
voici nos raisons:
...Nous vous avons
déjà indiqué, et nous avons même
rédigé un texte commun, que le principe
d'organisation du parti communiste devait être le
centralisme démocratique. Sur ce point, pas de
problème de notre part, et d'ailleurs depuis sa
création en 1974, le PCR ml fonctionne bien selon ce
principe. Ce n'est pas la question; mais ce principe
s'applique à un parti communiste unifié;
peut-il s'appliquer -et réfléchissons
concrètement à ce que cela signifie- au
processus spécifique d'unification de deux partis, et
cela, alors que ces partis ont des normes de fonctionnement,
de recrutement, de définition du système de
cadre assez spécifique ? Par exemple nos
Congrès respectifs, précisons plus
particulièrment nos IIIe Congrès respectifs,
car l'expérience est assez récente, n'ont pas
été convoqués dans les mêmes
termes ! Pour votre parti les participants au Congrès
ont été désignés en
définitive par des conférences
régionales ou locales, d'après ce que vous
nous avez dit ; dans notre parti, les cellules ont
directement élu leurs
délégués.
...Même au
moment où nos organisations à tous les niveaux
travailleront étroitement ensemble, elles
constitueront encore, certes dans une moindre mesure, des
partis distincts et leur activité comme leur vie
interne seront animées par des systèmes de
cadres dirigeants qui n'auront pas été encore
réellement fusionnés. C'est certainement une
limite, mais on voit mal comment faire en sorte qu'il en
soit autrement, comment faire que ce qui sera
réalisé après le Congrès
d'unification pourrait l'avoir été
déjà préalablement.
...Une des
règles du centralisme démocratique est la
soumission de la minorité à la
majorité. Mais minorité et majorité
n'ont de sens qu'à l'intérieur d'un même
parti, sur des questions politiques, au sens large du terme,
qu'une pratique commune dans tous les aspects et à
tous les moments, est appelée à trancher. Ce
n'est évidemment pas le cas dans des organisations,
si peu que ce soit, encore distinctes. Appliquer cette
règle au rapport numérique existant entre deux
partis n'a pas de sens, d'une part parce que les
critères de recrutement ne sont pas homogènes,
pas plus que leur base sociale, mais surtout , parce que
d'autre part, c'est en termes politiques et non
organisationnels que peuvent se définir une
majorité et une minorité, et qu'elles ne
recoupent nullement a priori les contours des organisations
qui fusionnent.
...C'est pourquoi,
quand il s'agit de définir le système de
cadres et de dirigeants du parti unifié, nous
proposons la règle de la parité, pour le
Congrès d'unification et évidemment uniquement
pour ce Congrès. Il ne s'agit pas d'un principe, mais
d'une règle concrète appliquée à
la situation concrète du moment de l'unification.
Vous nous dites que la parité comporterait plus
d'inconvénients que d'avantages. Cela nous ne le
comprenons pas bien.
...-- En effet, il
n'existe pas de connaissance réciproque suffisante,
de part et d'autre, et cela ne peut se faire de
manière satisfaisante avant l'unification, des cadres
dirigeants des partis. Ceux-ci ont été
formés par des années de pratique. Ceux qui
peuvent juger de leurs qualités et de leurs
défauts sont bien au premier chef, les militants dont
ils ont impulsé l'activité. C'est ce que
permet la parité.
...-- Elle prend
en compte les acquis respectifs, l'importance comparable,
dans l'ensemble, des deux partis dans la lutte politique
aujourd'hui ; son refus devrait être justifié
par la démonstration d'une inégalité
sensible, sur le plan qualitatif et quantitatif des
partis.
...-- De plus,
elle contraint à une remise en question des habitudes
prises de part et d'autre, en ne retenant que ce qui est
fondé et positif dans la pratique de direction, elle
incite à une mise en commun des acquis, elle offre
plus de moyens pour la création d'un parti nouveau
à partir des partis fusionnés.
...-- Elle
répond à une situation de longue confrontation
des partis en France, et écarte pour l'essentiel
l'argument de division que peut faire naître
l'impression d'une absorption d'un parti par un
autre.
...Bien sûr nous répondez-vous sur ce
dernier point, il n'y a pas volonté d'absorption, ni
d'un côté, ni -nous pouvons vous l'assurer- de
l'autre. Cela est non seulement positif, mais
nécessaire. Ceci dit, entre la volonté de ne
pas absorber l'autre et la réalité, il y a
comme toute volonté et réalité, une
certaine différence. Ainsi, à moins de ne pas
être matérialiste, il est assez clair que si,
sous l'argument de centralisme démocratique
était peu ou prou, retenu même de façon
pondérée, comme votre délégation
nous l'a indiqué, une représentation
proportionnelle inégalitaire dans les organismes de
direction, il y aurait dans les faits plus de
probabilité pour que les acquis passés de
l'organisation la mieux représenté du
Congrès de fusion pèsent le plus lourd.
Quelles que soient les intentions indiquées, ce fait
nous semble assez évident. Et nous ne sommes pas plus
éclairés par l'exemple que vous
développez, celui du ralliement à votre parti
de la G.R. Nous sommes convaincus, nous savons, qu'il y a
d'excellents cadres et dirigeants de votre parti qui en
proviennent, mais une fois encore, le processus de
ralliement des camarades de cette organisation -nous avons
relu leur lettre de ralliement- n'a rien à voir avec
le processus de fusion de deux partis. Notre Comité
central comprend aussi en nombre respectable des camarades
issus de la GOP, en plus forte proportion que ne
représentait l'apport numérique des camarades
de la GOP qui nous ont rejoints. Cela n'a rien de
comparable, encore une fois, non que nous ayons la moindre
réserve vis-à-vis de camarades de la G.R., ou
qu'un amour propre mal placé nous ferait
réagir mais cela n'a rien à voir avec le
processus spécifique, unique en France, de fusion de
deux partis marxistes-léninistes qui obéit
évidemment à des règles
particulières.
...Ainsi, ce n'est
pas de notre fait que se trouve tracé l'alternative:
ou la parité dans les organisations de direction, ou
le rééquilibrage numérique des partis,
mais bien par le fait que votre interprétation du
centralisme démocratique au moment précis de
l'unification comporte des conséquences
concrètes, notamment pour la composition des
organismes de direction, et par voie de conséquences
pour la définition du parti unique.
...Nous avons
abordé avec franchise et netteté cette
question avec vous, nous avons pesé avec
réflexion vos arguments et nous maintenons que si, le
parti unique doit fonctionner sur une base centraliste
démocatique, le processus de fusion des deux partis
ne peut que s'effectuer de manière
paritaire.
...Les
propositions contenues à la fin de votre lettre ont
fait l'objet d'un examen approfondi de la part de notre
Comité central et comportent des aspects positifs.
Après le rappel de notre position, nous voulons vous
apporter ici notre répons et nos propositions.
.....Notre réponse et nos
propositions:
...Nous avons pris en compte deux soucis que vous
exprimez :
...
--D'une part le souci de
réaliser l'unité d'action à la
base
...
--D'autre part le souci de marquer
le caractère relativement transitoire des
modalités du processus d'unification.
...Nous avons
tenté de vous adresser des propositions acceptables
de part et d'autre. Nous sommes allés aussi loin que
possible dans cette démarche.
...Nous sommes en
désaccord total avec certaines modalités que
vous proposez.
...Voici ce qui en
résulte:
...1. Nous
proposons que pendant un délai de trois à six
mois à compter de la rentrée des
congés, toutes nos organisations, à tous les
niveaux pratiquent l'unité d'action, sur la base de
plans de travail élaborés sous la direction de
nos Comités centraux, réunis ensemble en
septembre.
...Les cellules
tiennent régulièrement des assemblées
générales plénières communes,
dans lesquelles elles confrontent leur activité et
mènent des discussions politiques.
...2.
Réunion d'une commission paritaire nationale
d'unification commune, ayant pour tâche, notamment, de
préparer le calendrier précis d'unification,
un projet de programme d'unification et de statuts pour
l'unification, donc transitoires pour cette période,
discutés et amendés dans toutes les
organisations.
...Regroupement,
au cours de ce laps de temps, des quotidiens en un quotidien
unique selon les appréciations des deux comité
centraux.
...4.
Congrès de chaque parti, établissant de
manière centraliste démocratique, les
propositions de chaque parti pour les organismes dirigeants
paritaires dans un délai de trois à six mois,
puis réunion des deux Congrès en
Congrès d'unification.
...5.
Deuxième Congrès du Parti Unifié un an
plus tard.
...Sur le
deuxième point, nos propositions, vous le voyez,
diffèrent assez sensiblement des vôtres. Notre
Comité central a été assez
troublé par le fait que le Congrès que vous
proposiez ne se trouvait investi d'aucune fonction pour la
définition d'un programme et de statuts. Ceci est
contradictoire non seulement avec la définition la
plus classique, contenue dans le texte commun sur le
centralisme démocratique, du rôle d'un
Congrès communiste, mais même encore avec votre
lettre du 22 septembre 1978, et l'extrait que vous en citez
page deux de votre lettre du 30 mai 1979.
...Comment ce
parti pourrait-il fonctionner ; ne serait-ce que six mois,
sans programme ni statuts, cela nous ne sommes pas parvenu
à l'imaginer. Aussi s'agit-il, avons-nous
pensé, d'une omission de votre part et il va de soi,
que pour nous, il ne peut y avoir Congrès sans
programme et statuts, cela tombe sous le sens.
... Voilà, camarades, nos propositions ;
nous souhaitons vivement qu'elles soient examinées
positivement par votre Comité central, car
l'unité est une tâche politique essentielle. Il
va de soi, que ces propositions peuvent être
formulées, enrichies, complétées et
nous mandatons en ce sens notre délégation
auprès de la vôtre.
.........Recevez nos salutations fraternelles.
..................................................................................Le Comité central du PCR
ml
|
-La lettre du CC du PCML au CC de notre
parti (17 juin 1979)
........Le Comité central du..................................................................................Le 17 juin 1979
Parti communiste
marxiste-léniniste
.....................au
..........Comité central du
Parti communiste
révolutionnaire
...........marxiste-léniniste
Chers camarades,
.................Le Comité central se réjouit des
échéances engagés récemment
entre nous et entre nos deux délégations; ces
échanges nous semblent propices à rapprocher
les points de vue quant au processus en cours et à sa
poursuite concrète.
.................Notamment, une idée exprimée dans
votre lettre du 12 juin comme dans votre
précédente lettre, semble partagée par
nos deux partis : le processus en cours est
nécessairement mené paritairement, à
égalité entre les deux partis; par contre, le
parti unique doit fonctionner selon le principe du
centralisme démocratique. Ceci constitue une base de
référence commune solide pour étudier
ensemble les modalités concrètes
d'unification.
.................Avant d'en venir à ces modalités,
notre Comité central tient à exprimer quelques
remarques sur l'ensemble de votre lettre du 12 juin afin de
lever quelques ambiguïtés et de préciser
de nouveau sa pensée sur le fond des choses. Ces
remarques sont d'inégale importance.
.................Examinons tout d'abord très vite la
question du meeting du 20 mai. Les critiques de notre
délégation à son égard ont
porté sur son style d'agitation-propagande, sur sa
tenue, d'un point de vue critique et autocritique
nécessaire pour expurger le négatif dans
chacune des activités; notre délégation
a rapporté l'expérience de notre Parti en
matière de meeting, ce que nous appelons les styles
"ancien" et "nouveau" dans ce domaine; elle a
expliqué, dès avant la tenue du meeting, les
conditions exactes de la mobilisation pour ce meeting
intervenu quelques temps après les efforts importants
consentis par notre Parti et ses sympathisants pour la
solidarité avec les sidérurgistes. Nos
critiques ne portent nullement sur l'aspect unitaire de
l'initiative. La tenue en commun d'un meeting parisien sur
les élections européennes constitue un fait
politique positif qui manifeste combien l'unité
politique entre nos deux partis a progressé. C'est
une très bonne chose. Notre appréciation n'est
pas unilatéralement négative, soyez-en
assurés.
XXX
.................Une partie importante de votre lettre du 12
juin porte sur le passé, sur l'histoire du processus
unitaire depuis un an; voici nos réflexions sur ce
sujet. Notre jugement sur l'unification est moins
sévère que votre appréciation sur
"l'unification qui n'avance
guère". Nous pensons
qu'il y a eu des avancées sensibles sur le plan
politique notamment. Par contre, notre souci principal
concerne l'unité d'action qui, elle, avance
très, trop, lentement. Pourquoi cela ? Notre
Comité central s'interroge à ce sujet et ne
connaît pas bien les réponses.
.................Votre lettre incrimine notre retrait de l'UOP.
De notre point de vue, ce retrait n'a pas visé
à "bloquer" l'unification, bien au contraire puisque
notre présence, après la campagne
électorale, semblait gêner les
expériences que vous vouliez mener. Nous
étions d'accord les uns et les autres sur cette
décision de retrait destinée à garder
sains les rapports entre nos deux partis. D'autre part,
l'UOP n'a jamais été conçue comme une
forme d'organisation chargée de mener à bien
le processus d'unification; l'unité d'action entre
nos deux partis et l'ensemble du processus unitaire
n'étaient pas strictement liés à l'UOP,
les faits ultérieurs l'ont confirmé. Nous
avons alors amorcé un bilan dont une partie nous
était commune; peut-être sera-t-il
nécessaire de le reprendre ensemble un jour à
la lumière d'un an de pratique de votre
côté. Peut-être parviendrons-nous ainsi
à l'égalité de membres de chaque ancien
parti, ou à la minorité de membres venus de
notre parti, ou bien l'inverse ? Fixons les besoins du futur
parti, examinons les possibilités, faisons entrer en
ligne de compte tous les aspects (ouvriers, sexe, âge,
expérience...) pour avoir un bon Comité
central sur la base d'un solide accord idéologique et
politique acquis et renforcé dans une bonne
connaissance réciproque, par l'unité d'action
entre nos deux partis. C'est cela la seule solution
envisageable.
XXX
.................Que penser de vos propositions concrètes
pour l'unité d'action sur cette base ? Elles sont
assez voisines des nôtres. Un seul point nous
gêne fondamentalement, c'est que l'engagement de
l'unité d'action (Point 1) soit conditionné
par la parité ultérieure des organismes de
direction. Lier l'unité d'action à
l'unité des points de vue politiques
considérés est correct. La lier à une
condition organisationnelle pour l'unification ne l'est pas.
Or, l'unité d'action est pour nous une condition de
meilleure connaissance et de consolidation de l'unité
des militants et des directions. Nous envisageons de
fusionner nos deux partis dans quelques mois et il y aurait
une quelconque condition d'organisation à ce qu'ils
agissent, se battent en commun contre l'ennemi de classe ?
Cela, nous ne le comprenons pas.
.................Ainsi proposons-nous d'engager l'unité
d'action sur tous les plans dès septembre prochain et
d'envisager dès maintenant toutes les
modalités concrètes ultérieures du
processus d'unification, notamment celle de la composition
des organismes de direction du futur parti, étude
menée sur la base des propositions de votre lettre du
12 juin et de la nôtre du 30 mai.
.................Les propositions de notre lettre du 30 mai ne
sont pas à prendre ou à laisser ; les
vôtres et les nôtres sont assez voisines. Notre
Comité central, après étude a
mandaté le Secrétariat du Parti et sa
délégation auprès de vous pour examiner
ces questions dans le détail.
..........................................................Recevez, chers camarades, nos salutations
fraternelles.
.................
................. ................ ...............
.............. ...............Le
Comité central
..................................................................................du Parti communiste
marxiste-léniniste
|